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Il existe souvent une confusion entre les termes porte-parole de marque, icône,
symbole, logo et mascotte. Bien qu’ils servent tous les marques dans un souci
d’identification et de représentation des attributs de celles-ci, ces termes recouvrent
des concepts différents.
L’un des plus anciens personnages est le Bibendum de Michelin qui fut créé à la fin
du 19ème siècle. Depuis, il a quelque peu évolué mais continue à faire partie
intégrante de la communication de Michelin2.
Ces personnages ont connu une période de déclin dans les années 80, les
publicitaires utilisèrent alors d’autres moyens créatifs pour promouvoir les marques.
Aujourd’hui, ils sont de retour et pas seulement sur les paquets de céréales.3 Ce
retour est dû à diverses raisons dont évidemment l’avancée technologique en
matière d’animation.
1
http://www.marketingpower.com/content30639.php
2
Per Mollerup, L’image des marques, éditions Phaidon Press, p. 210
3
http://www.mascotartist.com/study.html
Malgré la présence de ces personnages depuis plus d’un siècle dans le monde de la
communication, les recherches sur le sujet ne datent que des années 90. Il existe
depuis lors plusieurs articles4 sur le sujet, écrits principalement par des publicistes
américains, comme Callcott, Alvey, Phillips et Lee.
Les premières recherches sur le sujet ont été faites sur la cible des enfants, pour
laquelle il est clair que ce type de porte-parole crée un climat de confiance et permet
une plus grande identification de la marque. Par la suite, il y a eu des recherches par
rapport aux rôles des personnages dans le transfert des valeurs et sur la perception
des produits. D’autres études ont analysé le rôle des genres dans la publicité, ainsi
que l’utilisation des célébrités et des personnages de marque.
Des articles5 plus récents existent également sur le sujet. Ils se basent sur les
analyses de Callcott, Alvey, Phillips et Lee. Ces articles ont, entre autres, été écrits
par Kate Pierce, Marla Royne, Judith A. et Ruth Shalit. Cependant, il s’agit en
général de cadres de travail qui vont pouvoir servir à d’autres recherches, aucune
étude complète n’a été réalisée sur le sujet. Il n’existe aucun livre sur le sujet,
excepté « les images de marque » de Per Mollerup. Ce livre, publié en Français en
2005, traite de l’image des marques, principalement via leur logo, mais il ne fait
pratiquement aucune référence aux personnages animés, excepté le Bibendum de
Michelin.
La première catégorie sont les « stars ». Ce sont des personnes connues qui
cautionnent la marque. Elles peuvent être soit réelles comme des acteurs célèbres,
des sportifs, …ou des personnages de fiction comme Bob l’éponge, Shrek ou Diddle.
Ces personnages ont un relais télévisé, ils sont déjà connus, c’est la raison pour
laquelle les marques les utilisent.
La deuxième catégorie de porte-parole sont des personnages fictifs joués par des
personnes réelles, comme Mr Meurisse, Mr Marie, Tonton Tapis,… qui vont en
général représenter des personnes de l’entreprise, soit dirigeant, soit employé. Ils
peuvent également jouer le rôle de consommateur ou d’expert. Cela peut donner
plus de crédibilité à la marque car elle se base dans ce cas généralement sur des
éléments plus rationnels.
Les mascottes
Suite à de nombreuses discussions avec les professionnels du secteur, j’ai pu
remarquer qu’il existait de nombreuses confusions ou divergences d’opinion quant
au terme mascotte. Si on prend la définition du dictionnaire9, une mascotte est un
objet, une personne ou un animal considéré comme un porte-bonheur, un fétiche. Si
on se place d’un point de vue marketing, je dirais qu’une mascotte est un terme
générique qui désigne un personnage, généralement en 3D, qui va soit promouvoir
des évènements sportifs comme la coupe du monde ou les J.O., soit des parcs
d’attractions comme dans le cas de Walibi ou Bellewaerde. Mais, dans certains cas,
on va également appeler mascotte les personnages figuratifs utilisés
occasionnellement pour promouvoir une marque.
8
Voir annexe A : les personnages de marque, le pierrot de Spa
9
Dictionnaire Larousse, édition 1998
Suite à une enquête auprès des professionnels du secteur, on peut considérer que
les 10 icônes de marque les plus connues, sur le marché belge, sont les bonhommes
M&M’s, le géant vert, le Captain Iglo, Mr Propre, le bonhomme Michelin, Ronald Mc
Donald, Bunny de Duracell, le pierrot de Spa, l’éléphant de Côte d’Or et la pomme de
Apple.
Bien que les recherches concernant les avantages que peuvent offrir l’utilisation d’un
personnage identifiant la marque demeurent limitées, certaines investigations ont
suggéré que ces icônes uniques pourraient apporter d’autres avantages que la
simple identification du produit. Ces personnages permettent de créer une réelle
relation émotionnelle entre la marque et ses consommateurs, par conséquent de les
fidéliser à la marque et donc d’augmenter le profit. Ils offrent également une
meilleure différenciation et augmentent la tangibilité de la marque.
Ces personnages permettent au consommateur d’identifier plus rapidement la
marque. Ils génèrent généralement beaucoup d’enthousiasme.
10
http://www.findarticles.com/p/articles/mi_qa3694/is_200207/ai_n9425900
11
http://www.findarticles.com/p/articles/mi_m2294/is_11_40/ai_57533234
12
Information provenant de Géraldine Bauvin, account en charge de Captain Iglo
Les personnages de marque sont souvent présentés dans un rôle de propriétaire de
la marque. Comme par exemple, chez Kellogg’s où le Toucan Sam est considéré
comme un expert en céréales toujours à la recherche de nouveauté ou le Captain
Iglo qui va naviguer toujours à la recherche du meilleur poisson. Ces personnages
peuvent donc être pris pour de réels experts. Les gens pensent qu’ils ont les
compétences et connaissances suffisantes pour promouvoir le produit. Cela permet
de créer un sentiment de confiance chez les consommateurs. La confiance est une
des clefs pour augmenter une attitude favorable envers la marque. Il faut donc que le
consommateur ait confiance en ce que représente le personnage.
Stewart et Furse ont démontré en 1986 que les publicités utilisant ces personnages
fonctionnent mieux que la moyenne en ce qui concerne le changement de
préférence de marque. De plus, ces publicités seraient regardées plus souvent que
d’autres types de publicité. L’affection par rapport à la marque serait liée à l’affection
qu’a le consommateur pour le personnage. Cette affection est très importante car elle
permet de vendre davantage14.
Les équipes sportives, surtout dans le domaine du football, ont montré au monde du
marketing que les mascottes sont très efficaces pour créer de la reconnaissance,
construire de la fidélité, créer de l’émotion et surtout vendre. Elles fonctionnent
13
http://www.marketingpower.com/content30639.php
14
http://www.findarticles.com/p/articles/mi_m2294/is_11_40/ai_57533234
également très bien pour les J.O., les paralympiques ont également leur propre
mascotte depuis 2 ans.
4. Les inconvénients
De plus, quand la mascotte star devient trop présente, il est impossible de ne pas
l’utiliser dans la communication, ce qui peut parfois limiter la créativité.
5. L’utilisation des personnages pour les services
Très peu d’études ont été réalisées sur l’utilisation de ces personnages dans le
domaine des services15. Dans ce domaine, les marques utilisent souvent des porte-
parole fictifs mais joués par des acteurs réels, sans pour autant être des célébrités.
Ils ont pour but de donner une représentation tangible au service. Ils représentent
soit un dirigeant, soit un employé, soit un consommateur. Bien sûr, l’utilisation de
célébrités reste valable également pour les services.
Le nouveau type de porte-parole pour les services est un personnages animé créé
spécifiquement pour représenter celui-ci. Il semblerait que les personnages animés
sont plus efficaces pour les services liés aux loisirs, comme pour une agence de
voyage ou un parc d’attraction, que pour les services utilitaires. Les services
utilitaires, comme les banques, requièrent un porte-parole plus rationnel, qui va
pouvoir apporter plus de crédibilité au service, tandis que pour les services
hédonistiques, ces personnages permettent d’apporter des éléments de « fun » dans
la publicité et de créer un lien émotionnel entre le consommateur et la marque. Dans
la communication, ils vont apporter une plus grande visibilité.
Les premières analyses sur le rôle des genres dans la publicité datent des années
70. Une étude (Courtney & Whipple, 1974) sur la télévision américaine a montré que
les hommes dominent dans presque tous les domaines. Les femmes sont utilisées
pour promouvoir des produits cosmétiques et des produits ménagers, tandis que les
hommes sont utilisés pour des produits liés au travail et les produits « out of home ».
Une autre étude (O'Donnell & O'Donnell, 1978) montre que pour les publicités où il y
a une voix-off, il s’agit à plus de 85% d’hommes.
15
http:// www.findarticles.com/p/articles/mi_qa3694/is_200207/ai_n9101631
16
http://www.findarticles.com/p/articles/mi_m2294/is_2001_Dec/ai_89238998
Une enquête plus récente (Peirce & McBride, 1999) a confirmé que les personnages
utilisés dans les publicités étaient principalement reconnus comme mâles par les
consommateurs. Ceci est dû en majorité au fait que les publicistes ne croient pas en
l’impact des personnages femelles. Kate Peirce pense que c’est une erreur de leur
part de continuer à renforcer le stéréotype des genres dans la publicité, surtout à
l’époque actuelle où le rôle de la femme a évolué.
Il semblerait en tout cas que les consommateurs préfèrent des personnages avec un
genre plutôt que des personnages neutres. Le genre du personnage utilisé
influencerait la perception des gens. Faire correspondre le genre du personnage
avec la cible permet de générer plus d’intérêt par celle-ci. Cependant, cela n’a
aucune influence en ce qui concerne la mémorisation du produit ou de la marque.
Cette étude démontre également que la mémorisation et l’affection pour un
personnage ne sont pas liées.
Au fil du temps, les gens vont, via l’usage et la communication, acquérir une certaine
connaissance des marques. Lorsqu’on est habitué à une marque, on crée des
associations évidentes avec celle-ci. La relation à long terme que le consommateur
ressent pour le personnage permet de créer un climat de confiance qui ne peut pas
être obtenu avec des célébrités qui sont utilisées pour des marques différentes et de
manière non continue.
8. La nostalgie ou le retro-marketing
Les marques ont, elles aussi, joué sur ces sentiments de nostalgie dans leurs
campagnes promotionnelles. Plusieurs sociétés ont fait revenir des personnages et
slogans du passé. Cela permet de créer une connexion avec l’enfance de certains
consommateurs. On appelle cela le rétro-marketing19.
Les personnages animés sont, dans ce cas, représentatifs de nostalgie. Les enfants
y sont exposés dès leur plus jeune âge. De nombreux personnages survivent aux
générations et peuvent être présents constamment dans la vie d’un consommateur
via la publicité, les packagings en magasin, les promotions et produits dérivés à
l’image des personnages.
17
http:// www.findarticles.com/p/articles/mi_qa3694/is_200207/ai_n9101631
18
http:// www.findarticles.com/p/articles/mi_qa3694/is_200207/ai_n9101631
19
http:// www.lentreprise.com/dossier/4.561.html
Même les générations plus récentes sont passéistes. Elles aiment toujours leurs
anciennes stars comme Casimir et Starsky & Hutch. On voit apparaître des télé-
réalités comme le pensionnat de Chavagne ou des films comme les Choristes ou le
retour des Bronzés. La nostalgie fait donc vendre, pourquoi ne pas en profiter.
Cet effet de nostalgie n’agira que sur les anciens utilisateurs de la marque.
Cependant, même les nouveaux consommateurs vont généralement accorder
beaucoup d’intérêt aux personnages situés sur les packagings ou utilisés dans la
communication car ceux-ci sont très visibles. Les nouveaux consommateurs vont
donner plus d’importance à la pertinence du personnage utilisé par rapport au produit
que les anciens consommateurs. Etant donné qu’ils n’ont pas d’expérience par
rapport au produit, l’utilisation d’un personnage va permettre de créer une plus
grande confiance en la marque et une attitude positive par rapport à celle-ci20.
Choisir le bon porte-parole est une décision difficile et complexe basée sur la
crédibilité et l’attractivité de celui-ci. C’est un choix important car celui-ci deviendra la
représentation tangible du produit ou service. De plus, la connexion entre le porte-
parole et la marque est cruciale pour que la communication soit efficace.
20
www.findarticles.com/p/articles/mi_qa3694/is_200207/ai_n9425900
21
Voir Références, interviews mascottes
consommateur. Les animaux animés sont par exemple souvent associés aux
services et aux entreprises vendant des boissons.
Il est important d’établir une ligne de conduite qui va décrire de manière détaillée les
valeurs et caractéristiques du personnage et surtout de respecter cette ligne de
conduite à travers son utilisation dans la communication. Il faut mettre en scène le
personnage en adéquation avec son caractère. J’ai pu constater que pour chaque
personnage, il y a un cahier des charges qui va définir précisément tout ce que peut
et ne peut pas faire le personnage en ce qui concerne ses gestes, ses vêtements,
ses actions, son environnement,…. Comme par exemple, le géant vert qui aura
toujours son écharpe rouge lorsqu’il promeut des légumes surgelés. Pour les plus
célèbres d’entre eux, ce cahier peut aller jusqu’à cent pages.
Il est important de savoir si notre porte-parole est bien perçu par la cible, s’il est
crédible et s’il inspire confiance en la marque. Il faut que le consommateur y voie les
valeurs que la marque a voulu exprimer ou représenter. Il peut arriver que les gens
aient une mauvaise perception de la mascotte, ils ne voient pas ce que l’annonceur
aurait voulu. Ce fut le cas en Hollande où les gens prenaient le kangourou Walibi
pour un lapin. Cependant, en adaptant la communication, on peut arriver à remédier
à ce problème de perception. Ils ont rendu le kangourou plus visible dans la
communication en faisant des mises en situation, dans les spots télévisés on le fit
sauter comme un kangourou.
Je pense pouvoir dire que les personnages animés créés pour incarner une marque
ont encore un bel avenir devant eux.
22
http://www.fastcompany.com/magazine/82/5things.html
23
http://www.salon.com/media/col/shal/2000/03/23/doughboy