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Résumé
REB 37 1979 France p. 5-122
J. Darrouzès, Textes synodaux chypriotes. — Des textes synodaux présentés par les manuscrits Dionysiou 489 et Barberinianus
390 demandent une explication littéraire et historique. Ils s'éclairent par comparaison avec d'autres textes ; en particulier un traité
latin des sacrements traduit par Georges Lapithès et des traductions grecques de la bulle d'Alexandre IV et du serment qu'elle
édicté pour les évêques grecs de Chypre. Les institutions synodales de l'île de Chypre, depuis le début du règne des Lusignan,
subissent une évolution qui se reflète dans la titulature des évêques et dans la rédaction des statuts synodaux.
Darrouzès Jean. Textes synodaux chypriotes. In: Revue des études byzantines, tome 37, 1979. pp. 5-122.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1979_num_37_1_2094
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES
Jean DARROUZÈS
II y a plus de vingt ans que j'ai rencontré les textes synodaux chypriotes
qui font l'objet de cette publication ; depuis, j'ai constaté que Mgr Louis
Petit avait copié de sa main les textes du Dionysiou 489 pour les insérer
dans les suppléments de la réédition de Mansi, et qu'à son tour, sans avoir
eu connaissance, semble-t-il, de la copie dont il avait hérité, le Père Martin
Jugie s'était proposé de publier le texte du Barberinianus 390. L'intérêt
que ces illustres devanciers portèrent à ce recueil m'a poussé à achever
leur dessein. Autour de ces vestiges d'apparence minable se sont cristallisés
cependant un ensemble de petits documents, qui, même édités, n'ont pas
encore pris place dans quelque synthèse historique. Comme je n'ai abordé
l'histoire de l'Eglise de Chypre que par le biais des notes marginales de
manuscrits qui me sont tombés sous la main, j'ai eu aussi très souvent
l'occasion de constater que ces documents retiennent bon nombre d'infor
mations qui dérangent les idées reçues, mais que leur mise en valeur demande
de longs efforts de recherche dans une bibliographie très dispersée. Pour
faire œuvre utile on ne peut plus se contenter cependant de livrer les docu
ments à l'état brut, comme on le constate en particulier pour de nombreux
textes chypriotes, édités, par exemple, dans les ouvrages de Goar, Sathas
ou Lampros, devant lesquels le lecteur se trouve démuni de tout élément
d'appréciation concernant l'origine, la date, l'authenticité, sans parler
des manuscrits eux-mêmes et de leurs caractéristiques laissées totalement
dans l'ombre.
La date tardive des manuscrits expose ces textes synodaux désordonnés
à une forte dépréciation, si on ne recherche pas les causes qui justifient
6 J. DARROUZÈS
I. Serment et investiture
L'un des faits les plus importants et les mieux connus de l'histoire de
l'Eglise de Chypre est la suppression de l'archevêché grec par les Latins ; je
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 7
fonde sur l'aspect du Paris. 1391, pour juger sa version antérieure au certifi
cat notarial de 1287 qui accompagne la seconde traduction. Or le Dionysiou
489, dont la traduction est encore différente de la seconde, munie d'un
certificat daté, adopte cependant le même certificat avec sa date et ses
signatures. Qui sait si, dans la lacune finale du Paris. 1391, n'a pas disparu
précisément le même certificat ? L'hypothèse est peu probable en raison du
rapport des dates; l'addition du certificat identique dans la copie d'une
traduction différente n'est guère possible qu'à une date assez éloignée
de 1287, comme ce fut le cas dans la copie du Dionysiou 489.
Les maladresses de la première traduction10 s'accommodent donc diff
icilement d'un certificat notarial de traduction officielle faite à la curie de
l'archevêché latin de Nicosie au mois de mai 1287, indiction 15. Seule la
traduction éditée par Riccardi (= PG, colonne centrale dans la présentation
du texte) mérite à la lettre le certificat de translittération (μετάγραμμα) ;
le notaire Theobald de Vérone ne se vante nullement lorsqu'il dit n'avoir
rien changé, retranché ou ajouté au texte original ; c'est la seule traduction
mot à mot qui pouvait faire foi devant les tribunaux ecclésiastiques11.
La copie utilisée pour l'édition date du 16e siècle et se trouve à la fin d'une
série de copies nombreuses qui ont déformé la traduction primitive sans
effacer sa qualité première. On n'imagine pas que la chancellerie latine,
assistée par le papas Léon, économe et hypopsèphios de Solia, ait publié
plusieurs traductions différentes garanties par le même certificat.
La troisième traduction, que Sathas n'avait pu connaître, a perdu com
plètement le caractère de traduction littérale dont se prévaut la seconde.
Le certificat notarial identique, recopié à la fin de la nouvelle traduction,
indique que l'auteur avait connaissance de la traduction précédente; il
ne touche pas au certificat, mais il améliore notablement le style du texte12,
ce qu'il n'a pu obtenir sans une nouvelle lecture du texte latin. L'auteur
vise principalement à rendre la phrase correcte et la lecture facile pour
un lecteur grec ; s'il n'avait travaillé que sur les traductions grecques anté
rieures, il semble qu'il se serait éloigné davantage du texte original, dont
10. Je laisse de côté ici le commentaire littéraire proprement dit ; les textes sont présen
tés sans apparat, p. 82-83.
11. PG 140, 1557-1560 = Dionysiou 489, f. 185V, 190-192; ce dernier manuscrit repro
duitle sceau en rond et répartit ainsi la devise : άνά|λαβε|κύριε|δοΰλον|σου|έν εί|ρήνη.
Les variantes entre les deux témoins proviennent de simples accidents de copie, en parti
culier des omissions dans le Dionysiou 489 par rapport au texte édité ; mais ce n'est pas
une nouvelle traduction du certificat.
12. Je donne le texte du manuscrit, où doivent exister des fautes ; la plus longue phrase
de la finale donne une bonne idée du caractère littéraire de la troisième traduction.
10 J. DARROUZÈS
13. De même que les Grecs ont évité l'emploi du nom de Leukara, qufétait la résidence
de l'évêque d'Amathous (voir p. 51 n. 43), ils disaient métropole 'Ρωμαίων, non
Γραικών : voir p. 29.
14. Darrouzès, Offikia, p. 228, 560.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 11
15. Joseph Bryennios, Ta ευρεθέντα, II, Leipzig 1768, p. 6. On peut négliger des
divergences mineures, puisque l'auteur abrège certainement le texte ; il précise que cette
formule se trouve εις τήν 'Αλεξανδρίναν, c'est-à-dire dans la bulle d'Alexandre IV,
qui est la charte de l'Eglise grecque de Chypre; d'après le texte de cette édition,
ύποτασσόμενος (D) sera corrigé sans difficulté en υποτάσσομαι.
16. Edition dans NE 15, 1921, p. 342-344 ; on remarque que ces deux textes sont précé
désd'un titre qui indique une certaine intention de les présenter comme des formules
adaptables à divers cas ; la première (élection de Germanos) est intitulée τάξις της ψή
φου επισκόπου ; la seconde, qui est celle du serment, reçoit le titre qui se trouve dans le
Paris. 1391 à peine modifié (voir apparat).
17. Ibidem, p. 151, 159, 165, 342-343 ; ce sont les n°* 46, 52, 58, 64 (selon la numération
de l'éditeur).
18. Exemples tirés du même manuscrit (ibidem, p. 159) : le décès du Hugues Ier de
Lusignan est daté du 19 février de l'an 26 (6726 = 1218) ; celui d'Henri Ier, du 18 octobre
de l'an 62 (6762—5509 = 1253). A partir de ces dates contrôlables par ailleurs, 95 doit
être compris comme équivalant à 6795.
19. Ce sont des lettres citées à la note 19 et plusieurs fois ensuite (p. 23-24).
12 J. DARROUZÈS
latin Bérard de Némésos20, dont l'épiscopat tient dans les années 1291-
1301, il est certain que l'évêque Olbianos fut reçu par Bérard. Pour ment
ionner l'élection de Germanos, en 6828 (1320), non pas après le décès
de Matthieu, mais après celui d'Olbianos21, le copiste a simplement oublié
de changer les noms de Matthieu et de Bérard, qui valent seulement pour
la copie précédente.
Cette erreur de copiste ne compromet nullement le témoignage concernant
l'emploi du serment ; au contraire, le rapprochement du texte du serment
et de l'élection de Germanos d'Amathous, en 1320, montre clairement
que la traduction censée antérieure à 1287 et remplacée par une traduction
officielle restait effectivement en usage. Néanmoins les traductions ne
pouvaient varier à l'infini, car les chancelleries de chaque diocèse latin
étaient en mesure d'en contrôler l'exactitude ou la conformité avec un
modèle déposé22. Selon la coutume canonique, byzantine aussi bien que
latine, le serment était en effet remis par écrit. Joseph Bryennios, en citant
la formule, décrit aussi le rite de la prestation du serment. Après que le
candidat avait lu son serment devant l'évêque latin, un notaire le mettait
par écrit devant témoins, puis l'élu y apposait sa signature, tandis que la
date était inscrite par deux notaires. Ensuite avait lieu la promotion
(προβιβάζεται), qui commençait par un interrogatoire ; l'évêque latin repre-
naît les articles du serment et le candidat élu y répondait point par point23·
Ce témoignage de Joseph Bryennios, s'ajoutant aux modèles de la
collection du Palatinus, relègue au second plan les questions philologiques
ou du moins déplace le centre d'intérêt et le reporte sur l'acte essentiel
qui fonde les rapports hiérarchiques entre les deux Eglises dans l'île de
Chypre : l'élection des évêques par le clergé grec et l'investiture de l'élu
grec par l'évêque latin qui reçoit son serment. La citation par Bryennios
de la traduction du Dionysiou attire justement l'attention sur ce passage
où le traducteur, après avoir cité le latin translittéré en grec (salvo ordine
meo, etc.), propose une traduction un peu différente. Dans le texte original
et dans les deux autres traductions, l'expression signifie que l'évêque grec,
en prêtant serment de fidélité, reçoit la garantie que son propre rang
d'évêque sera sauvegardé24. Le nouveau traducteur tourne le sens littéral
rendu par les deux autres traducteurs, fait rapporter εν πασι à σωζόμενης
et ajoute une glose pour confirmer son interprétation ; il ne s'agit plus là
du rang episcopal et des droits de l'évêque grec selon les limites fixées
par la bulle ; l'expression παντοίου μου δόγματος contient une restriction
mentale, dont le sens est explicité dans un autre passage de Joseph Bryenn
ios,où ce légat du patriarche de Constantinople rapporte son dialogue
avec les évêques de Solia et d'Ammochostos, en 1405. L'évêque d'Ammo-
chostos reconnaît que les évêques de Chypre professent que le pape est
saint et successeur de Pierre, mais qu'ils déclarent aussi : σωζόμενης της
πίστεως μου25. Joseph Bryennios, en bonne logique, refusa de communier
avec les évêques de Chypre et de les suivre dans leur compromission avec
l'Eglise de Rome; pour lui, les évêques chypriotes avaient trahi leur
« autonomie » et s'étaient asservis26.
Le rapport de date entre la traduction du Paris. 1391, l'élection de
Germanos d'Amathous en 1320, la traduction du Dionysiou 489 et le
témoignage de Joseph Bryennios au début du 15e siècle devient ainsi
l'indice d'une certaine évolution dans les rapports entre les deux Eglises.
La question de conscience s'était posée certainement dès le début et de
manière très aiguë; de l'extérieur, les documents montrent surtout les
rapports qui s'expriment par des rites d'élection et d'investiture des évêques
grecs, que la bulle d'Alexandre IV a pu modifier.
26. Joseph Bryennios, op. cit., p. 3-4 (le discours de 1412 au synode) ; voir aussi la
lettre du même à Jean Syrianos : N. Tomadakes, Ό 'Ιωσήφ Βρυέννιος καΐ ή Κρήτη
κατά τό 1400, Athènes 1947, ρ. 136-137.
27. Sur l'histoire du manuscrit voir G. Mercati, Un eucologio ciprio ehe si cercava,
Traditio 7, 1949-1951, p. 223-232.
28. Goar, p. 305-311 (2e éd., p. 252-256); on lit en tête : Ex pluribus aliis Allatiani
Euchologii exemplaribus de Ordinationibus selecta. Le texte qui suit ne porte cependant
aucune marque de collation ; ce texte, allégé des formules du symbole de foi, est reproduit
par P. N. Trempélas, Μικρόν Εύχολόγιον, I, Athènes 1950, p. 254-256.
29. Κ. ChatzèpSALTÈS, Ό Κύπριος επίσκοπος Άμαθοϋντος ή Λευκάρων Γερμανός
(1572-1575), KS 29, 1965, ρ. 63-69.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 15
grec en cas de vacance du siège. Je cite les deux passages44, avec les traduc
tionsgrecques.
1) alter a clericis sedis ejusdem, invocata Spiritus Sancti gratia, in epis-
copum eligatur, cuius electionem latinus pontifex..., si earn invenerit de
persona ydonea celebratam canonice, auctoritate ordinaria rite ac sine
difficultate confirmet (§ 258).
έτερος εκ των του αύτοΰ θρόνου κληρικών... εις έπίσκοπον ψηφισθήτω,
ούτινος επικυρώσει τήν έκλογήν ό Λατίνος επίσκοπος (JPG 140, 1545Α).
έτερον οι κληρικοί της αύτης καθέδρας... εις έπίσκοπον έκλεχθώσιν, οδ
τήν έκλογήν έκείνην γνωρίσας 6 Λατίνος άρχιερεύς, ... έαν εΰρη αυτήν εις
σώμα άξιον γεγονυϊαν κανονικώς εξουσία ισασμου μή Ιχειν άργησιν στερ-
ρεώσαι (Sathas, MB, VI, p. 50612"17).
Ιτερος έκλεγέσθω παρά τών κληρικών του αύτοΰ θρόνου, τήν δε έκλογήν
ό εξαρχος της ενορίας... έξεταζέτω... έπικυρούτω... (Dionysiou 489, f. 179).
2) latinus pontifex auctoritate propria praesubem ingerere non praesumat,
nisi forte ad eum, illis negligentibus eligere qui debebant, facultas ea vice
ordinandi eandem ecclesiam de pastore, juxta concilii generalis statuta,
fuerit per lapsum trimestris temporis devoluta (§ 260).
ό Λατίνος επίσκοπος μή έχέτω άδειαν ποιεΐν έπ' αυτήν άφ' έαυτοΰ
έπίσκοπον ει μή ϊσως, δταν εϊδη τους κληρικούς άμελουντας και μή βουλο-
μένους έκλέξασθαι έπίσκοπον, οφείλει αύτδς Ενα δώσει αύτοΐς τερμένον
δύο ή τρεις φοραΐς... {Dionysiou 489, f. 181).
Le texte original est formel ; l'élection faite par les clercs est confirmée
par l'évêque latin; celui-ci ne désignera lui-même le candidat que si les
électeurs négligent leur devoir ou refusent de l'accomplir; au bout de
trois mois le droit d'élection lui est dévolu en vertu des décrets du concile
général.
Dans les traductions grecques, le sens est généralement bien rendu.
Cependant la traduction officielle, dans l'état où l'édition la présente,
contient un contresens, puisqu'elle fait dire au pape : «c'est un autre
parmi les clercs qui sera élu45 » ; mais il s'agit bien de l'élection que doivent
faire les clercs de l'évêché vacant. Pour le second passage je ne cite que la
traduction manifestement grécisée du Dionysiou 489 ; elle évite la mention
44. Acta Alexandri IV, p. 93-94, extraits des § 258 et 260 ; les extraits correspondants
des traductions déjà utilisées (Texte 1) sont réduits aux passages qui intéressent la dé
monstration.
45. Il semble bien que έτερος έκ n'est ni une faute de copiste, ni une faute d'éditeur,
comme on peut le supposer en d'autres endroits ; si tel est le cas, il y aurait donc un petit
contresens dans le texte garanti par les notaires.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 19
55. Mansi, XXVI, 372-373 : « et Spiritus Sanctus ab utroque, sed tanquam ex uno
principio ; non duabus spirationibus, sed unica spiratione procedens. Hoc professa est
hactenus, praedicavit et docuit, hoc firmiter tenet et praedicat sacrosancta Romana
ecclesia, mater omnium fidelium et magistra. Hoc habet orthodoxorum patrum atque
doctorum, Latinorum pariter ac Graecorum, incommutabilis et vera sententia. » C'est
une citation textuelle de la constitution du 1er novembre 1274 : Mansi, XXIV, 81;
V. Laurent et J. Darrouzès, Dossier grec de Γ Union de Lyon, Paris 1976, p. 325.
56. Les évêques grecs, en 1340, ne formulent qu'une condition: qu'on leur permette
de conserver les rites qui n'ont rien de contraire à la foi (Mansi, XXVI, 376s) ; restric
tion qui passe ensuite dans la formule du serment : ci-dessus, p. 13. On peut supposer
que de leur côté, les Grecs concédaient au moins aux Latins que l'emploi du pain azyme
n'impliquait pas de leur part une adhésion aux dogmes d'Apollinaire, comme le sous-
entend cependant l'allusion à ce personnage, devenue traditionnelle contre les Latins et
qui se trouve dans la seconde profession de foi du rituel : Goar, p. 307 (milieu). Si cette
même profession de foi est dirigée principalement contre le Filioque, c'est sous une
forme enveloppée : ό δέ Υίός γεννάται έκ μόνου τοϋ Πατρός, και το Πνεύμα το άγιον
εκπορεύεται έκ του Πατρός· καΐ οΰτως μίαν αρχήν πρεσβεύω καΐ êv αίτιον έπιγι-
νώσκω, τόν Πατέρα... Τίοϋ καΐ Πνεύματος... ίνα μή παραδεχθώσι δύο άρχαί {ibidem,
ρ. 306, en bas). On peut comparer ce passage avec celui du synode de 1340 (et du
concile de Lyon), note 55.
57. Darrouzès, Regestes, noï 2413, 2415, 2443.
58. Lettre éditée dans REB 17, 1959, p. 15-21.
59. Variantes des traductions du serment, p. 13 et 84.
22 J. DARROUZÈS
1. Dans la revue Νέα Σιών 26, 1931, p. 558-560, en note. Le texte ne diffère de celui
du Dionysiou 489 que par quelques variantes de copie, par exemple Markos pour
Marinos (de Karpasia); il est entouré d'extraits des conciles relatifs à l'autonomie de
l'île et se termine par une notice des évêchés de Chypre aberrante et interpolée (voir p.
27 n. 17-18), qui était tombée sous les yeux de l'archimandrite Kyprianos, 'Ιστορία
χρονολογική της νήσου Κύπρου (reproduction de l'édition originale de 1788), Athènes
1902, p. 582; cf. Hackett-Papaïôannou, II, p. 11.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 23
2. Le protocole du synode de 1340, l'un des plus complets de la collection des Consti-
tutiones Nicosienses, donne la titulature officielle établie par les Latins : Mansi, XXVI,
372. Ainsi la chancellerie latine mentionne régulièrement l'évêque d'Amathous (Némésos
et Kourion) comme évêque de Leukara, un nom souvent déformé aussi dans les lettres
romaines : «fratre Clémente de Lefcara. Nimociensis» est l'évêque grec résidant à
Leukara, tandis que l'évêque latin « Lambertus Nimociensis » réside à Némésos (Limassol,
ancienne Néapolis). La répugnance des évêques grecs pour le titre de Leukara provient
certainement du fait que ce titre episcopal n'est pas inscrit dans l'ancienne liste.
3. Acta... ab Innocentio V ad Benedictum XI, p. 196-198 : lettres du pape Boniface VIII,
datées du 27 octobre 1295 ; Matthieu est dit de « Lafachara ». Le même évêque, qui
s'intitule d'Amathous, écrit une lettre datée du 3 juillet 95, c'est-à-dire, dans le style
chypriote, 6795 (1287) : NE 15, 1921, p. 151.
4. Acta Alexandri IV, p. 94; le texte original et la traduction grecque (cf. PG 140,
1544) sont d'accord sur le nom de Matthieu (non Matthias).
5. Sur les deux actes d'élection, voir ci-dessus, p. 11-12.
24 J. DARROUZÈS
11. On sait seulement qu'un Neilon de Solia est transféré à Paphos en 1260 : Acta
Alexcmdri IV, p. 97 (§ 269) ; la forme du nom Νειλών pour Νείλος peut être maintenue
comme lectio difficilior.
12. Voir ci-dessous, p. 38.
13. Darrouzès, Offikia, p. 225-229; le titre de la notice, έκ της βίβλου 'Αλεξάνδρου
(ibidem, p. 560), rattache cette institution à la bulle d'Alexandre, citée également dans
le rapport d'élection adressé par le clergé d'Amathous à l 'évêque Bérard de Némésos
(NE 15, 1921, p. 159) : κατά τήν περίληψιν του δρδινιασμοϋ του άγιωτάτου πάπα
'Αλεξάνδρου (non 'Αλεξανδρείας !).
26 J. DARROUZÈS
14. Acta Alexandri IV, p. 97 (§ 269, bas de la page). En cet endroit les éditeurs ne
semblent pas avoir compris le texte; in certa sede vagaretur ne se comprend qu'avec
incerta sede, bien rendu dans les traductions grecques : τοϋ μή... Γερμανόν περιφέρεσθαι,
μή εγνωσμένου τοϋ θρόνου αύτοϋ (PG 140, 1553) ; ίνα δέ μή οΰτος ό Γερμανός...
απορεί καθέδρας αρχιερατικής (Dionysiou 489, f. 183V). Le transfert de Germain à
Solia a pour but d'assurer à l'archevêque le siège qui lui donne aussi juridiction sur le
territoire de Leukosia, qu'il gouvernait effectivement en tant qu'archevêque avant 1260.
15. Voir la liste insérée dans le manuel de chancellerie du 14e siècle : REB 27, 1969,
p. 43-45 ; cet adjectif n'avait aucune place dans la titulature des évêques de Chypre
qui sont tous des suffragants ; l'archevêque lui-même ne semble pas avoir éprouvé le
besoin, au moyen âge, de s'affirmer πάσης Κύπρου.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 27
16. Rapport cité dans la réponse d'Innocent IV, du 8 août 1250 : Acta Innocenta IV,
p. 130 (§ 278) ; à la note 8, les éditeurs donnent une liste des évêchés déjà citée dans les
Acta Honorii III et Gregorii IX, p. 113 ; ce n'est pas une notice des évêchés mais la liste
des villes tirée de Hiéroklès : E. Honigmann, Le Synekdèmos d'Hiéroklès, Bruxelles
1939, p. 38 (7063-7078). En effet, Kirboïa, qui pourrait être le nom ancien d'une ville
promue évêché, n'a jamais été un titre episcopal. La liste de Georges de Chypre (éd.
H. Gelzer, p. 56) est adoptée par Nil Doxapatris (éd. G. Parthey, p. 285), mais ce
n'est pas non plus la liste spécifiquement ecclésiastique, car elle place Tamasos au
9e rang et omet Leukosia et Némésos.
17. Edition d'après cet unique témoin (mais il y en a d'autres!) par H. Gelzer,
BZ 1, 1892, p. 258. Par rapport à la liste géographique, le réviseur met Tamasos en tête
et ajoute Leukosia et Némésos. A la date de 1209-1210, c'est bien l'évêque de Tamasos
qui s'intitule protothronos : cf. K. Chatzèpsaltès, art. cit., KS 28, 1964, p. 148-153 ;
mais je ne vois pas sur quoi s'appuie l'auteur pour supposer (p. 151) que le premier
rang revenait à Paphos dans les premiers siècles.
18. V. Laurent, La «Notitia» de Basile l'Arménien, EO 34, 1935, p. 440-441 et
456 n. 1 ; le désordre de la notice de Basile dans le Vatican. 2184 provient d'un brouillage
des noms écrits sur deux ou trois colonnes. Il est remarquable que le réviseur conserve
l'ordre d'un itinéraire, provenant de Hiéroklès ; le déplacement de Tamasos, qui passe
en tête, marque clairement l'intention de donner une liste ecclésiastique. Un autre
manuscrit de la notice de Basile a circulé en Chypre, car il porte une signature de
Matthieu d'Amathous : ibidem, p. 445 n. 4, sur la note du Coislin. 209 (mais corriger
la date de la lettre de Matthieu, qui est du 3 juillet 1287, non 1289).
19. La liste donnée par le chroniqueur Léontios Machairas comprend aussi 14 noms,
mais avec l'archevêché (Salamis); Kourion est omis; mais comme Kyrènia prend la
cinquième place, il est probable que le chroniqueur est victime d'une faute de copie
de la bonne liste, car il donne aussi Kythéria pour Chytroi, et Damasia (Ταμασία
dans le Vatican. 2184) pour Tamasos : Hackett-Papaîôannou, II, p. 13.
28 J. DARROUZÈS
tion quasi officielle des évêques grecs, après 1260, par l'intermédiaire d'un
manuel de procédure qui donne le formulaire des requêtes adressées à
l'évêque22 ; il est probable qu'un certain nivellement s'est produit, mais il
est certain qu'aucun des quatre évêques ne pouvait se prévaloir du titre
de métropolite. Lorsque le terme métropole est employé vers la même date
en faveur de l'évêque de Solia et de l'évêque d'Arsinoè, c'est de manière
indirecte; le colophon du Paris, gr. 1155 cite en 1483 Nicolas évêque
d'Arsinoè ώς καΐ ρομαίων μητροπόλεως Πάμφου ; une adresse du Paris,
gr. 1566 vise l'évêque de Solia και πρόεδρε μητροπόλεως ρομαίων
Λευκουσίας23. L'expression métropole des Romains dans ce contexte
signifie qu'une évolution s'est produite dans l'opinion du clergé; celui-ci
prend conscience de ses droits sur le siège historique dont l'évêque grec
a été chassé au profit de l'évêque latin, mais le terme métropole, en Chypre,
est un terme importé, parce qu'il ne correspond à rien dans l'organisation
hiérarchique antérieure à l'arrivée des Latins ; l'archevêque de Chypre
était le primat de l'île, et le premier des suffragants, au début du 13e siècle,
était l'évêque de Tamasos, qui s'intitule protothronos.
La composition de l'acte synodal daté de 1295 doit donc se situer dans la
seconde moitié du 15e siècle. On n'a pas de témoignage plus précis d'une r
ivalité latente entre les deux sièges de Solia/Leukosia et Arsinoè/Paphos, mais
elle a dû se faire jour à l'occasion du renouveau des institutions grecques
provoqué par l'arrivée d'Hélène Paléologue, qui épousa Jean II en 1441.
C'est donc par rapport à cette date de composition qu'il faut apprécier
la valeur des renseignements contenus dans le texte. Je ne sais si la couleur
des sceaux de cire pourra un jour se vérifier : rouge pour l'archevêque,
noire pour l'évêque d 'Arsinoè/Paphos, verte pour celui de Solia/Leukosia,
blanche24 pour celui d'Amathous. Par contre l'importance donnée aux
archontes diocésains correspond bien à un état de choses qui n'a fait que
se développer à partir de l'occupation latine. Du fait que l'institution
synodale ancienne est supprimée (archevêque avec ses suffragants), les
22. Sathas, MB, VI, p. 522 (modèle avec le qualificatif appliqué à l'évêque d'Ar-
sinoè/Paphos) ; NE 15, 1921, p. 156 (même formule, mais dans un acte réel de Léontios
de Solia/Leukosia, en 1306).
23. Notes éditées dans BZ 44, 1951, p. 98-99; comme en d'autres textes chypriotes,
on évite le terme Graikoi employé dans les traductions de la bulle d'Alexandre, mais
non dans celle du Dionysiou 489 : voir le texte, p. 82 (colonnes A et B).
24. Cette cire blanche se nommait καφούριον. Pour ce mot Ducange renvoie aux
Assises de Chypre qui citent ρίζαν τοϋ καφουρίου (cf. Sathas, MB, VI, p. 491 17) qui est
cafor, cafour dans le texte français ; il s'agit là du camphre que Ducange cite aussi sous
χαφουρά (et καφούρα, κάφορα, καμφορά). L'origine de la cire doit être différente.
30 J. DARROUZÈS
25. Kyprianos, 'Ιστορία χρονολογική της νήσου Κύπρου, ρ. 84 : ίκραξεν δλους τοϋ
'Ιερατείου τοϋ αύτοϋ Επισκόπου, οί όποιοι ήτον είκοσιεννέα τόν αριθμόν, ιερείς,
διάκονοι, άναγνώσται καΐ ψάλται. L'archimandrite Kyprianos tire ses renseignements
d'Etienne de Lusignan ; il reste des actes d'élection pour le siège d'Amathous : voir
p. 11-12.
26. Sur le rôle du protopapas et de son vicaire (deutéreuôn des prêtres), voir les
notices de Chypre : Darrouzès, Offikia, p. 233, 562 1617 (le texte de la notice du Dionys
iou489 et du Parisin. 1140 A).
27. Ce sont les textes synodaux édités à partir de la p. 113 (Textes 9-10).
28. Le Père J. Paramelle avait transcrit lui-même ces textes qui surabondent sous
son calame et dans sa mémoire ; il m'a laissé le soin de publier la lettre de Néophyte.
29. Je transcris ce passage (f. 290) : έν τω ΘεμέΘλφ | τφδε τοϋ ίεροΰ της ίερας
πανάγνου Θεοτόκου. Léon lui-même est prêtre, donc deutéreuôn (des prêtres) de la
Grande Eglise, le second personnage après le protopapas.
30. Texte normalisé (folio de garde recto) : προς τον πανευτυχέστατον και παμφρονι-
μώτατον καΐ πάσης τιμής άξιον κΰρ Ίωάννην άναγνώστην προσκυνώ τήν <σήν ?>
αύθ-εντίαν κάγώ Μάρκος ό αναγνώστης.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 31
31. ΜηνΙ Ιουλίω κ', ήμερα ζ', έκοιμήθη ό πανιερώτατος επίσκοπος κϋρ Νεαγ-
κωμύτης, έγχρονίας ,ςωξα'. Cet évêque, désigné seulement par son surnom, pourrait
être le Léontios qui assiste au synode de 1340 à Nicosie : Mansi, XXVI, 372. Néankom
itès doit être un nom d'origine monastique; les cartes indiquent un village Enkomi
dans les environs de Nicosie et un prostagma royal concernant la Théotokos de Néan-
komos indique que ce monastère fut concédé à un familier du roi : NE 15, 1921, p. 146.
On connaît une autre mention de l'église της Νεαγκώμου dans YAmbrosian. 399 :
l'archiéreus Paul y ordonna un prêtre en 1405 : KS 20, 1956, p. 40. C'est peut-être par
l'intermédiaire du lieu dédié à la Théotokos que Nenkomi se rencontre comme nom
de femme (Νέγκομη, Νεγκόμη ?) ; on trouve aussi un Alexis τοϋ Νεγκομι(ς).
32. En dessous de l'obit précédent : Σεπτεμβρίω κβ', ήμερα κυριακη, έχειροτονίθει
επίσκοπος Σολίας καΐ πρόεδρος Λευκωσίας ό κϋρ Ιωακείμ καΐ ό Θεός να αοξει την
ζωήν αύτοϋ, έγχρονίας ,ςωξβ'. La date de l'ordination et l'indication du siège montrent
que cet évêque succède à Néankomitès. Selon la bulle d'Alexandre IV, qui s'appuie
sur un canon du concile de Latran (voir ci-dessus, p. 18), les électeurs de l'évêque
perdaient leur droit d'élection s'ils n'en usaient pas dans les trois mois suivant le décès.
Les vacances de siège durent normalement être assez courtes depuis la fin du 13e siècle;
en appliquant ce critère à la mention de Léon comme hypopsèphios de Solia, en mai
1287, on peut estimer que Germain Pèsimandros décéda peu avant cette date (ci-dessous,
p. 34».
33. Le Paris, gr. 1589 porte une marque de possession καθωλικι et contient de nomb
reuses notes citant les desservants « hebdomadiers » de l'Hodègètria : KS 17, 1953,
p. 88-92.
32 J. DARROUZÈS
demander le retour du lecteur Jean, qui avait émigré ; son beau-frère Léon,
deutéreuôn du très saint évêché de Leukosia, vient de perdre son fils auquel
il destinait sa charge; Jean doit revenir pour recueillir cette succession.
S'il n'obéit pas, la lettre suivante sera comminatoire.
La lettre fut donc écrite peu de temps après le décès du fils de Léon, le
Manuel de l'épitaphe ; en 1235, l'archevêque Néophyte34 était revenu d'exil
déjà depuis un certain temps et il resta dans l'île jusque vers 1240. Les usages
de la chancellerie patriarcale étaient suffisamment connus par les évêques
chypriotes pour qu'aucun ne s'avisât d'employer l'expression ή μετριότης
ημών ; l'archevêque lui-même ne l'employait probablement qu'à l'intérieur
de l'île. Malheureusement il n'y a pas d'autre lettre d'un archevêque datée
d'avant 1260 qui permette de vérifier l'emploi de l'expression; la seule
autre lettre connue de Néophyte est adressée en effet à l'empereur de Nicée
et ne peut servir de terme de comparaison, car l'archevêque de Chypre
évitait certainement de s'adresser à l'empereur dans les mêmes termes que
le patriarche œcuménique. L'identité de l'auteur de la lettre apparaît aussi
de manière indirecte dans la mention impersonnelle de l 'évêché de Leu
kosia. Théoriquement, depuis 1222, le siège episcopal de cette ville est trans
féréà Solia ; si la lettre venait de son évêque, l'évêché de Leukosia ne serait
pas mentionné ainsi ; d'autre part aucun document n'a indiqué où résidait
exactement l'archevêque depuis la même date, mais il est fort probable
que le siège de l'archevêché n'est autre que l'église Saint-Barnabe, à Leu
kosia, que la bulle d'Alexandre IV réserva encore à Germain Pèsimandros.
La teneur de la lettre s'accorde donc avec l'expression ή μετριότης ημών,
qui ne pouvait être employée par un autre que l'archevêque ; c'est ce que
montre aussi un acte anonyme qu'il faut attribuer à Germain.
34. Sur les dates de l'épiscopat de Néophyte, voir un peu plus loin, p. 33-34.
35. Voir le texte, p. 91. Le premier éditeur ne soupçonne pas l'omission très probable
à la fin du prooimion, que le copiste a peut-être abrégé ; à la fin μψϊ ίουνίφ est une
interprétation erronée ; il s'agit d'une abréviation de la date complète (mois, indiction,
année) qui faisait corps habituellement avec la conclusion annonçant les signatures
nominales.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 33
de son âge avancé. Par la volonté des très saints évêques, un tel et un tel,
avec l'accord des archontes et clercs des deux grandes églises, celle de
l'archevêché, qui est de son ressort, et celle de l'évêché de Leukosia, devant
le roi Hugues, il a désigné l'archonte un tel, de son archevêché, pour tenir
sa place et exercer tous ses pouvoirs ordinaires, sauf l'ordination des prêtres
et des diacres. Il exercera cette délégation jusqu'à ce que parvienne la décision
concernant les affaires que le légat et « notre médiocrité » ont soumises
au très saint pape. Entalma signé par les évêques πανιερώτατοι, les archont
es θεοφιλέστατοι des deux grandes églises susdites, scellé du sceau de cire
de « notre médiocrité » et délivré à un tel, au mois de... et à l'indiction...
Il est regrettable que le collectionneur de ces lettres ait omis les éléments
concrets de l'acte original, les noms, les signatures, la date. Pour identifier
l'auteur de cet acte, rédigé selon toutes les règles de la chancellerie patriar
cale, on dispose des données suivantes : un archevêque âgé qui demande
et reçoit un auxiliaire (non évêque), association des évêques et de deux corps
d'archontes à cette nomination, agrément d'un roi Hugues, démarche
commune d'un légat et de l'archevêque auprès du pape.
On connaît maintenant à quelques mois près les dates de l'épiscopat de
Néophyte, dont les mentions sont pleines d'incertitudes et de contiadiction
dans des ouvrages encore récents36 ; sa nomination date de l'année 1221
et son décès se situe entre le 21 juillet 1250 et le 20 décembre 1251, très proba
blement peu avant la seconde date 37. Néophyte prit deux fois le chemin de
l'exil, la première fois vers 1223, la seconde fois vers 123938. Comme le
36. L'essentiel est dit dans les deux articles complémentaires de K. Chatzèpsaltès,
KS 15, 1951, p. 67-82; 28, 1964, p. 158-159; je n'ajouterai que quelques détails d'après
les lettres papales dont l'auteur n'avait pu consulter directement le texte.
37. Acta Innocenta IV, p. 130-131 : lettre au légat Eudes de Chateauroux, du 21 juillet
1250, citant le rapport adressé par l'archevêque grec au pape (§ 277, nom laissé en blanc)
et précisant que cet archevêque est celui que le légat Laurent avait ramené d'exil.
38. Le pape Grégoire IX, dans sa lettre du 13 avril 1240 {Acta Honorii III et Gre-
gorii IX, p. 341-342) est informé du (second) départ en exil de l'archevêque et d'un
grand nombre d'ecclésiastiques qui refusaient de prêter le serment dans la forme exigée
par l'archevêque Eustorge de Nicosie et d'admettre la légitimité de l'emploi du pain
azyme par les Latins. La lettre de Néophyte atteste que l'archevêque grec avait fait
une première fois sa soumission et qu'il n'approuvait plus l'insubordination des moines,
dont certains avaient été exécutés en 1231 : NE 14, 1917, p. 41-43; lettre rééditée et
commentée par K. Chatzèpsaltfs, KS 15, 1951, p. 75-76. Une note du Palatin. 367
paraît se rapporter au nouveau conflit qui provoqua le second départ de Néophyte
(de 1240 à 1247 environ) : μηνΐ ίουλίφ κβ' της ,ςψμς' έχρονίας γέγονεν ημών ή
υποταγή (NE 15, 1921, ρ. 344 = Ρ. Schreiner, Chronica byzantina minora, I, Vienne
1976, p. 199). A cette date, on ne connaît pas d'événement particulier qui ait troublé
le clergé grec. C'est pour avoir suivi une politique semblable que l'archevêque Hugues
de Fagiano fut désavoué par Innocent IV : voir ci-dessous, p. 64-65.
34 J. DARROUZÈS
39. A la fin du règne d'Hugues Ier 1 e légat du pape était en effet le cardinal d'Albano
Pelage, celui-là même qui sanctionna de sa propre autorité le nouveau régime des évêchés
grecs approuvé ensuite par Honorius III, le 21 janvier 1223 : Acta Honorii III..., p. 144-
147 (insertion de l'acte de Pelage).
40. PG 140, 1560.
41. Les vacances de siège ne dépassaient guère trois mois : voir note 32, ci-dessus.
42. Voir ici même (p. 30) les deux mentions du deutéreuôn Léon, dit « de la Grande
Eglise» dans l'épitaphe, et «du très saint évêché» dans la lettre de Néophyte.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 35
43. A titre d'exemple on peut citer le cas du métropolite de Larissa, admis à Char-
maina : MM, I, p. 79-80; ou bien celui d'Alexis de Vladimir, devenu métropolite de
Kiev, qui conserve Vladimir par une sorte d'épidosis permanente : MM, I, p. 351-353.
Les rapports entre le siège archiépiscopal et l'évêché de Leukosia devaient être établis
sur une convention de même genre; l'évêché cependant conservait son identité sous
l'administration directe de l'archevêque, comme le prouve la survivance du corps des
archontes de l'évêché, distincts de celui de l'archevêché.
44. Le contexte de la lettre de Germain fait ressortir précisément le contraste entre
la mention impersonnelle du siège de Leukosia et l'expression ή μετριότης ημών (μου :
voir le texte, p. 901) dans la lettre précédente ; si l'auteur avait parlé de son propre
siège il aurait sans doute écrit : της ύπ' έμέ άγιωτάτης επισκοπής (ρ. 91 11).
45. Les savants locaux reconnaissent la difficulté d'identifier les anciennes églises
de la ville, en particulier Saint-Barnabe et l'Hodègètria : KS 19, 1955, p. 33-34.
36 J. DARROUZÈS
Ier49.
Laskaris
L'archevêque
(t débutNéophyte
1222) : NE
atteste
14, 1917,
qu'il p.reçut
435-7l'investiture
; de ce passage
de l'empereur
de la lettre,Théodore
adressée
nécessairement à Jean Vatatzès (1222-1254), se déduit aussi le début de l'épiscopat de
Néophyte : K. Chatzèpsaltès, KS 15, 1951, p. 77-79 et s.
50. Voir ci-dessous, p. 57.
51. Lettre du Palatin. 367 : NE 14, 1917, p. 24-25 ; la lettre suit les modèles de l'en-
talma, entaltèrion gramma, de la chancellerie patriarcale. L'indice de localisation par
le nom du lieu, Paradeision, est inopérant, car il y en a au moins deux.
52. Dans sa lettre de 1287, Matthieu d'Amathous emploie ή έμή μετριότης en
s 'adressant à un évêque de Joppé auquel il accorde la permission de faire une ordina
tion dans son diocèse : NE 15, 1917, p. 151" ; dans une lettre précédente (p. 14916),
on trouve la même expression et la lettre appartient très probablement à un hiéromoine
Michel, qui signe les lettres 44-45 ; dans ce cas l'expression est synonyme de τήν έμήν
ταπείνωσιν, τη έμη ούθβνότητι, de la même lettre 43 (p. 1483'5).
38 J. DARROUZÈS
n'avait pas encore perdu le préjugé qu'un traité des sacrements, dont il
attribue la paternité à Georges Scholarios, avait sa source dans un synode
de Germain Pèsimandros1. De nouveaux témoignages révèlent le véritable
auteur de ce traité des sacrements et expliquent aussi son utilisation dans les
textes synodaux conservés par les deux manuscrits chypriotes. La descrip
tion du traité et des manuscrits dissipera toute confusion et rétablira le
véritable rapport entre le traité et le synode de Paphos.
y Χ
■*Η πρδς γένεσιν "*Η πρόσωπον "Ή πρδς σωτηρίαν
ανθρώπων όρα, αφορίζει, και των ανθρώπων
και έστιν ό έν έστιν ή 'Γάξις Χ. /
Κυρίω γάμος ή ιερά
/Φ
y Χ
"Ή παντί άνθρώπω *Η τοις μετά τδ βάπτισμα
εστίν αναγκαία άμαρτήσασι
Λ /Χ
y Χ y Χ
βάπτισμα χρίσμα μετάληψις μετάνοια ή του αγίου
μύρου ήτοι ελαίου χρΐσις
κοινωνία
des sept paragraphes où les sacrements sont traités dans le même ordre,
qui semble dériver d'une enumeration latine18.
Deuxième classement (7, 5, 1, 2, 3, 4, 6) : second préambule (p. 97 *~3)
qui s'accorde avec le tableau synoptique (p. 41), la division logique (p. 975~20),
et selon lequel les paragraphes du traité sont rangés dans l'édition (Scho-
larios) et dans le texte synodal de Chypre, c'est-à-dire concrètement :
mariage, ordre, baptême, onction (confirmation), communion, pénitence,
(extrême-)onction.
Georges Lapithès, qui a composé plusieurs résumés d'un même texte
(les articles de foi), a fort bien pu lui-même composer les deux préambules
et proposer les deux recensions; mais ce problème est secondaire, parce
que le point essentiel n'est pas l'ordre d 'enumeration, mais le nombre
des sacrements et la terminologie.
H est admis que le nombre de sept sacrements ne commence à s'imposer
dans des documents byzantins19 qu'aux alentours du concile de Lyon
(1274) et que ce nombre, grâce à son prestige symbolique dans la littérature
sacrée, ne soulevait pas d'objection fondamentale chez les orthodoxes.
L'énumération latine proposée dans la lettre de Clément IV est reproduite
sans discussion par Michel VIII Paléologue20 et Jean Bekkos21 ; du moment
que Joseph Bryennios et Syméon de Thessalonique, au début du 15e siècle,
considèrent ce nombre comme acquis22, il est clair qu'un certain consensus
s'était établi. De la fin du 13e siècle au milieu du 15e, deux auteurs font
cependant exception. Job Hamartolos conserve le nombre sept de manière
purement symbolique, parce que son sixième sacrement est la profession
monastique et le septième englobe l'euchélaion (extrême-onction) et la
18. Je prends pour type la lettre de Clément IV (voir note 21), où il n'y a qu'un
seul changement par rapport au premier classement de Lapithès (4 eucharistie avant
3 pénitence) ; en comparaison, voir l'énumération très proche dans les statuts synodaux
de Nicosie : ordre 1, 2, 4, 3, 5, 7, 6 (Mansi, XXVI, 325, § 3) ; ordre 1, 2, 3, 4, 5, 7, 6
(Mansi, XXVI, 374D-375B) ; la seconde se trouve dans le texte du synode de 1340, tenu
par conséquent au moment où Georges Lapithès était en pleine activité.
19. Tous les textes sont déjà cités dans M. Juoie (Theologia dogmatica, III) ; ce manuel
n'a rien perdu de sa valeur documentaire.
20. Acta Urbani IV, dementis IV, Gregorii X, p. 66 (§ 159 = Clément IV); p. 120 (§
255 = Michel VIII, grec et latin).
21. Texte grec dans A. Theiner et F. Miklosich, Monumenta spectantia ad unionem
Ecclesiarum Graecae et Latinae, Vienne 1872, p. 27 ; le texte latin de la même lettre repro
duitexactement le texte de Cément IV : Acta ab Imocentio V ad Benedictum XI, p. 41
(§ 98) ; il est dommage que les éditeurs romains n'aient pas ajouté là le texte grec original
qui se trouve aux Archives du Vatican.
22. Joseph Bryennios, Ta ευρεθέντα , II, Leipzig 1768, p. 198 ; Syméon de Thessa
lonique (De Sacramentis) : PG 155, 177.
44 J. DARROUZÈS
26. Acta Urbani IV, démentis IV..., p. 66 : « Sacramentum confirmationis, quod per
manus impositionem episcopi conférant chrismando renatos. » On constate que Georges
Lapithès, tout en adoptant un terme latinisant, contredit la définition latine qui réserve
à l'évêque la collation de ce sacrement ; c'est une divergence que les évêques de Chypre
signalaient déjà vers 1254 : voir ci-dessous, p. 72.
27. Voir le texte, p. 9728'27 ; s'il traduisait un manuel latin, l'auteur l'adaptait aussi
à la pratique grecque (voir note précédente).
28. Tableau synoptique : ci-dessus, p. 41 ; texte édité, p. 97.
29. Joasaph d'Ephèse place la dédicace des églises parmi les sacrements : voir note 44.
Job Hamartolos donne en finale quatre έθιμα, que les Latins nommeraient sacramentaux :
office de l'huile sainte (Jeudi Saint), grande et petite bénédiction de l'eau, élévation (of
frande) du pain de la Panagia (Chrysanthe de Jérusalem, op. cit., p. 131-132).
46 J. DARROUZÈS
30. Voir p. 972 ; le terme revient dans le ch. V, p. 108 (titre). La synaxis n'est pas
spécifiquement l'assemblée réunie pour l'eucharistie.
3 1 . Voir le texte, p. 979^10 ; la subdivision n'entre pas dans le tableau. De même le complé
mentή προς σωτηρίαν n'est pas séparé du verbe qui le régit (p. 976), tandis qu'un él
ément s'intercale dans le tableau (distinction entre individu et espèce humaine). Il ne faut
pas accorder une importance excessive à ces détails, mais ces divergences peuvent pro
venir du maniement un peu désordonné de manuels scolaires.
32. Je n'ai fait aucune recherche dans cette direction, me fiant uniquement pour
l'appréciation des influences latines aux souvenirs de l'enseignement thomiste déjà
lointains et peu entretenus.
33. E. T. Tsolakès, op. cit., p. 84-92 ; l'objet principal de cet article est l'édition et le
commentaire d'une lettre du Marcianus gr. 155, que l'on attribuait à Acindyne.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 47
38. L'insertion des canons classiques constitue l'essentiel des additions ; ce n'est pas
le principal intérêt de cette collection canonique chypriote. Je ne citerai que les additions
de textes de rédaction particulière ou qui témoignent d'usages locaux. Il existe des recueils
particuliers de canons concernant les personnes et les choses sacrées, comme celui du
Coislin. 363, f. 24V-52V : R. Devreesse, Le Fonds Coislin, Paris 1945, p. 343 ; mais ce sont
des canons tirés des collections conciliaires ou parfois de Jean le Jeûneur, Nicéphore, etc.
On ne connaît guère de collections rédigées pour un diocèse en style populaire et il n'y
en a aucune en tout cas fondée sur la division des sept sacrements.
39. Je ne connais le manuscrit que par les articles déjà cités de G. Mercati et K. Cha-
tzèpsaltès ; je dispose de la photographie des pages 232-302 faite pour Mgr Louis Petit.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 49
42. Ce passage a été édité par L. Allatius, De Ecclesiae Occidentalis atque Orientalis
perpétua consensione libri très, Cologne 1648, p. 1257; l'éditeur utilise le même manuscrit
et intitule toujours ses citations : « Synodus Cypria sub Germano Amathuntis Episcopo »,
source indiquée comme inédite dans la liste des auteurs, p. xxxvi. Le même prologue se
trouve dans Goar, p. 368, où l'éditeur donne ένσωματεϊ (pour έν σώματι). Dans une
autre de ses citations, L. Allatius {De octava Synodo Photiana, Rome 1662, p. 506)
a précisé le signalement de Germain d'Amathous en lui donnant pour date l'année 1260 ;
c'était déjà une confusion de nom avec Germain Pèsimandros, l'archevêque de la bulle
d'Alexandre IV.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 51
43. Déjà Matthieu d'Amathous, à la fin du 13e siècle, semble avoir employé seulement
sa titulature grecque, sans aucune mention de Leukara, tandis que les lettres papales
ne donnent que le titre de Leukara (Lefcara, souvent déformé). Germain d'Amathous
lui-même ne prend le titre de Leukara que dans une lettre au cardinal Sirlet, après son
départ de Chypre. La mention de Leukara dans ces textes synodaux suggère donc que
leur diffusion avait quelque chose d'officiel et avait reçu le visa de l'autorité latine, qui
était, pour Leukara, l'évêque de Némésos.
44. Récit édifiant : BHG, n° 1322V (Narrationes animae utiles).
45. Entre autres éditions (citées dans BHG), voir G. Mercati, Opère minori, II, Rome
1937, p. 346-438. L'un des manuscrits témoins, le Vatican. 840, est un recueil canonique
du 13e siècle (Mercati), ou du 14e (Devreesse) ; c'est un manuscrit de ce genre que le collec
tionneur a dû consulter pour ajouter ces nouveaux textes ; en effet, dans un autre passage
du Vatican. 840, f. 13M4, un extrait d 'Anastase le Sinaïte se trouve aussi sous le nom
de Chrysostome.
52 J. DARROUZÈS
les autres citations ne sont pas à juger d'après cet extrait ; je veux mont
rer seulement, d'une part, que le texte ne vaut pas la peine d'être
édité et, d'autre part, qu'il ne donne pas une haute idée de l'acribie
du collectionneur qui doit avoir aussi une part de responsabilité dans ce
désordre.
p. 291-294. — Comme au début du chapitre précédent, la petite défi
nition du sommaire sert de titre au nouveau chapitre sur le baptême
(incipit comme dans l'édition, p. 106) ; la définition est encore en désordre,
car les premiers mots sont déplacés et joints à la fin du texte qui précède :
εκ του τόπου αύτης | τό σώμα αγιάζει τήν ψυχήν (première ligne de la
p. 291). Ce chapitre garde aussi des restes de numération : 1-4 (p. 291-292),
10-13 (p. 294).
p. 294-296. — La ligne de titre correspond enfin exactement à la défi
nition du sommaire. A ce chapitre très bref sur l'extrême-onction est
ajouté le canon 6 de Carthage, coupé en deux paragraphes. Le copiste
retient cependant la numération de 1 à 3, les numéros étant d'ailleurs mal
placés. La fin du chapitre est indiquée : τέλος τετάρτου μυστηρίου.
p. 296-299. — En guise de titre : Πέμπτον μυστήριον, ή θεία κοινωνία,
δ και σύναξις λέγεται· εν σώματι τον Χριστόν. C'est une combinaison des
titres des deux recensions. La première ligne du premier paragraphe est
marquée en marge par le signe άπ' (άπόκρισις), que le copiste emploie
plusieurs fois à tort et à travers; il doit correspondre à la numérotation
(κεφάλαιον α' ) des paragraphes qui est presque complète de 2 à 14 ;
seul le n° 2 est mal placé au milieu de la ligne (p. 297), tandis que tous
les autres sont en marge. Dans ce chapitre les deux recensions restent
donc très proches. La fin est marquée par τέλος ε' μυστηρίου, suivi, sans
aucune ponctuation, de μυστήριον ς' et de la définition de Yexomologèsis
(du sommaire).
p. 296-302. — Le titre étant joint à la rubrique terminale du chapitre
précédent, le nouveau chapitre sur la confession (même incipit que dans
l'édition, p. 110) a enfin une numération ininterrompue de 1 à 14; le n° 1
est marqué en marge de la première ligne : κε(φά)λ(αιον) α', et ensuite
seulement la lettre de numération. En fait la numération n'est pas exacte,
parce que deux canons sont ajoutés après le n° 6 : canon 52 des Apôtres
et canon 2 de Laodicée, le premier marqué du n° 7, le second non numéroté.
La copie du Barberinianus s'interrompt au milieu de la p. 302. Quelle
que soit la raison de cette lacune (défaut du modèle ou négligence du
scribe), la finale confirme l'impression qui se dégage de toute la copie.
Le scribe, qui a une écriture très lisible et trace d'une main aisée des lettres
d'ornement dont les traits s'étalent en boucles et en angles vers les marges,
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 53
46. Il y a plus de vingt ans que j'ai vu ce manuscrit : cf. REB 15, 1957, p. 137-138.
Je m'aperçois seulement maintenant que dans cet article j'ai donné la date de 1395-6
comme correspondant à 6803 (pour le pseudo-synode de 1295) ; cette datation a trompé
au moins un lecteur, K. P. Kyrrès, History of Secondary Education in Famagusta 1191-
1955, Nicosie 1967, p. 7. Lampros avait fait une erreur différente en donnant aux quatre
évêques de 1295 (ci-dessus, p. 23) la date de 1287 : NE 15, 1921, p. 327-331 (sous Άμα-
Οοϋντος, 'Αρσινόης, Καρπασίων, Σολέων).
47. Ε. Kriaras, Λεξικό μεσαιωνικής 'Ελληνικής δημώδους γραμματείας, 3, Thessalo-
nique 1973, p. 138 (άποφαίνω) ; cf. Sathas, MB, VI, p. 51918, etc.
54 J. DARROUZÈS
48. Sathas, MB, VI, p. 499 s. Il n'y a rien d'« hellénique » dans ces textes. Pourquoi
l'éditeur n'a-t-il pas gardé tout simplement le titre réel, beaucoup plus parlant : Al
κρίσεις των λιβέλλων (p. 515) ?
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 55
f. 167-170. — Par son contenu, cette partie, qui forme la suite des
textes synodaux, se rattache au recueil qui finit au f. 155. Un petit espacement
marque la séparation. La présence dans cette partie de quelques doublets49
indique qu'il y avait plusieurs recueils en circulation; le désordre dont
souffre la collection du Dionysiou 489 n'est pas dû à un brouillage des
folios dans l'exemplaire copié mais à la dispersion des mêmes textes dans
des recueils différents.
f. 170v. — De nouveau une question-réponse, qui est censée provenir
de Clément, extrait de la 5e hypotyposis.
f. 171-172V. — Sur ces folios des mains plus récentes copient la formule
de l'huile sainte.
f. 173. — Début de la bulle d'Alexandre IV; de même main que les
textes synodaux.
La conclusion de cet examen est que l'état du texte dans le manuscrit
laisse toute latitude pour la datation d'un original et pour l'interprétation
historique du texte.
1. La forme synodale
7. Le Paris. 1391 contient aussi en finale la notice des offices, qui a évolué par rapport
à la copie du Palatin. 367 : Darrouzès, Offikia, p. 229, 331.
8. Sathas, op. cit., p. (103) de la préface; ci-dessus, p. 9.
9. N. Svoronos, La Synopsis major des Basiliques et ses appendices, Paris 1964, p.
86-87 ; l'auteur constate que le recueil est aussi déconcertant par sa langue que par la
confusion de son contenu (étudié depuis par D. Simon) ; cette diffusion des textes
byzantins en Chypre est due sans doute à des échanges avec l'empire de Nicée.
10. Acta Alexandri IV, p. 96 (§ 265).
58 J. DARROUZÈS
11. Lettres du 30 janvier et du 11 février 1321 : Acta Joannis XXII, p. 68-69, 72-73.
La question du synode paraît secondaire dans cette affaire, car ce sont surtout les ingé
rences du légat dans la réglementation des rites qui offusqua les Grecs : rite de l'entrée des
dons, ordinations limitées aux Quatre-Temps, assistance à la consécration du saint
chrême : p. 68-69 (§ 116, 118). Le légat outrepassait non seulement la bulle d'Alexandre
IV, mais les directives données en 1254 au sujet des sacrements par Innocent IV.
12. Texte, p. 92 (titre) ; canon 3 de Nicée, etc.
13. Texte, p. 8945 ; canon 1 des Apôtres, cité ad sensum.
14. Ce sont les deux premiers chapitres de la collection sacramentaire, p. 100 et 104.
15. Texte, p. 100.
16. Leontios Makhairas, éd. R. M. Dawkins, I, p. 2823 ; cf. Hackett-Papaïôannou,
Π, p. 84.
17. Voir par exemple MM, I, p. 563 : redevance annuelle à expédier προς τό πατρι-
αρχαών κέλλιον ; le ktisma n'est donc autre que la maison épiscopale.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 59
à une unité catholique, mais déclare qu'il faut aussi tolérer les coutumes
et les rites et ne s'opposer qu'à ce qui entraîne un danger pour les âmes
ou pèche contre l'honnêteté ecclésiastique28. Ensuite, pour couper court
aux interprétations personnelles de l'archevêque, le pape définit dans le
détail jusqu'où peuvent aller les exigences en matière de sacrements. Le
mémoire présenté par les évêques grecs comprenait donc déjà une liste
de rites et de coutumes dont ils souhaitaient le maintien29 ; il devait être
de ton très modéré et évitait les sujets sur lesquels aurait pu s'engager
une discussion dogmatique, en particulier la récitation du symbole avec
l'addition du Filioque et l'usage du pain azyme pour l'eucharistie. De
part et d'autre, selon cette lettre d'Innocent IV, existait donc au sujet
des sacrements une volonté de tolérance et de conciliation. On ne dispose
pas cependant du texte des évêques chypriotes.
Après cette lettre d'Innocent IV apparaît un document encore mystérieux
enregistré dans les Constitutiones Nicosienses sous le nom d'un archevêque
Raphael (de Nicosie)30, qui n'a pas de place dans la liste des archevêques
latins. Les éditeurs romains des actes des papes31 ont joint cette constitution
à la Constitutio Cypria d'Alexandre IV et la considèrent, à la suite de Mas-
Latrie, comme une sorte de décret d'application de la bulle de 1260. Le
seul indice qui fait croire ce document postérieur à la bulle est la mention
des quatre évêques grecs laissés à l'île de Chypre, comme si le titre d'arche
vêqueétait déjà éteint (après le décès de Germain). L'argument est de peu
de poids, puisqu 'Innocent IV, dans sa lettre du 6 mars 1254, ne parle non
plus que des évêques ; la raison en est qu'à cette date l'élection de Germain
était encore contestée, et la même raison vaut pour la constitution attribuée
28. Ibidem, p. 171-175 ; dans les notes, on peut lire le commentaire du P. Cyrille Koro-
levskij (Charon) qui commence par une remarque sur le sens du verbe tolerare dans ce
contexte. On peut ajouter que la même suspicion se porte sur l'expression reducere ad
unitatem (reductio Graecorum) ; certes l'intention des papes est de réduire la diversité
à l'unité et ce résultat ne peut être obtenu sans l'élimination des obstacles et une tolérance
réciproque ; à part Jean Bekkos, il est peu d'évêques grecs de l'époque qui aient fait preuve
d'autant de tolérance que le pape Innocent IV dans cette lettre.
29. Ibidem, p. 172 : «tenorem articulorum ac responsiones ipsorum Graecorum...
intimasti ».
30. Mansi, XXVI, 322-334 (= Labbe, XI, II, 2386-2398) ; ce texte, dont l'origine n'est
pas indiquée fait partie du supplément ajouté par Cossart à l'édition des conciles de Labbe ;
depuis l'édition il ne semble pas que le manuscrit ait été découvert.
31. Acta Alexandri IV, p. 102-119 (d'après Labbe et Mansi); en note, le passage de
Mas-Latrie concernant Raphael, que l'historien propose de placer entre Bertand et
Ranulphe, c'est-à-dire entre 1270 et 1280. La succession de Hugues de Fagiano est certes
un peu confuse, mais Raphael n'est cité nulle part en dehors de cette constitution qui ne
peut servir à le dater lui-même.
62 J. DARROUZÈS
32. Accord de Famagouste cité par Honorius III : Acta Honorii III et Gregorii IX,
p. 147 (§ 284) ; si l'omission de l'archevêque était motivée, dans ce document aussi, par
l'absence de Néophyte (premier départ en Asie Mineure), la mention des quatre évêques
dans la constitution de Raphael pourrait signifier qu'elle fut rédigée avant la reconnais
sance effective de Germain, dont l'investiture était encore en suspens au début de 1254;
voir p. 65.
33. Dans la collection, les titres de copie donnent habituellement le nom de l'auteur
et plusieurs fois la date de la constitution (statuts synodaux ou diocésains). Celle qui
donne à l'intérieur et comme par accident le nom de Raphael porte ce titre : « Constitutio
instruens Graecos et alios per diversa capitula ». Certains articles peuvent donc intéresser
d'autres que les Grecs, et même les Latins. Néanmoins ce titre correspond d'une certaine
façon à la conclusion de la lettre d'Innocent IV : Acta Innocenta IV, p. 175 (dernier para
graphe).
34. Texte 7, p. 92. Dans les autres statuts de Nicosie, il n'y a pas de préambule
moral et oratoire.
35. Voir ci-dessus, p. 40 n. 11 ; Scholarios, IV, p. 190.
36. Acta Alexandri IV, p. 120-121 (notes à la constitution de Raphael) ; Acta Innocenta
IV, p. 177 (notes tirées de Korolevskij). Les éditeurs de ces deux volumes sont les mêmes
(T. Halu§cynskyj et M. Wojnar), mais les notes ne sont pas toujours harmonisées.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 63
37. Ces canons se trouvent dans les paragraphes 1, 7 et 8 (qui sont les mêmes dans
Mansi et l'édition romaine).
38. Le texte est inséré dans la lettre d'Honorius III qui confirme l'accord : Acta Honorii
III et Gregorii IX, p. 146 (§ 279, deuxième alinéa concernant les ordinations furtives).
Dans la constitution de Raphael, cette citation est annoncée par « in compositione inita
sic habetur » : Mansi, XXVI, 33(H = Acta Alexandri IV, p. 1 1 1 . La législation du royaume
de Chypre était déjà formée en 1254 et il fallait en tenir compte pour l'application des
instructions papales.
39. La citation n'est pas littérale; l'idée est contenue dans la lettre de Grégoire IX
au patriarche de Constantinople : Acta Honorii III et Gregorii IX, p. 267 (§ 501) ; cf.
Laurent, Regestes, n° 1274 : déclaration des Grecs postérieure à la lettre du pape et
déniant la validité de l'usage latin.
40. Acta Urbani IV, dementis IV, Gregorii X, p. 66 (§ 159) : «Sacramentum Eucha-
ristiae ex Azymo conficit Romana Ecclesia...» C'est la profession de foi acceptée par
Michel VIII Paléologue au concile de Lyon ; la même expression se retrouve dans la
profession de foi proposée aux Chypriotes en 1340 : Mansi, XXVI, 374 (les deux dernières
lignes).
41. Voir le curieux document, mis probablement en circulation par les opposants
à l'Union de Lyon, où la profession de foi prêtée à Georges Akropolitès comprend la
renonciation à l'usage du pain fermenté et l'adoption du pain azyme : V. Laurent et
J. Darrouzès, Dossier grec de l'Union de Lyon, Paris 1976, p. 458-460. Le silence d'In
nocent IV au sujet des azymes doit donc avoir une raison ; le plus simple est de supposer
que la question n'était pas posée dans le mémoire qui lui fut présenté, bien qu'elle fût
agitée par les moines et les prêtres de l'île à cette époque.
64 J. DARROUZÈS
42. Il n'y a pas d'article sur l'excommunication dans la lettre d'Innocent IV tandis que
la constitution en a deux très développés, qui visent aussi bien les Grecs que les Latins ;
ce sont des lois communes rappelées à l'épiscopat grec.
43. Mansi, XXVI, 319 et 337-342.
44. Mansi, XXVI, 331-332 = Acta Alexandri IV, p. 115. Dans Mansi, les textes cités
par la constitution se trouvent col. 317-319 : xxvn. Statutum legati Odonis ; xxvrn. Statuta
duo Hugonis archiepiscopi ; le second des deux statuts d'Hugues est daté de 1257, mais
cela n'implique pas que le précédent est de même date. Le compilateur de la collection
ne disposait pas des originaux.
45. Le lien entre l'excommunication antérieure et la nouvelle excommunication est
constitué par cette transition : « Capitulum vero quoddam a nobis et fratribus et coepis-
copis nostris editum in provincial! concilio, similiter duximus inserendum... »Logique
ment, puisque le texte précédent appartient à Hugues de Fagiano, l'auteur du nouveau
décret doit être le même archevêque avec son synode.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 65
46. Acta Innocenta IV, p. 168 ; c'est aussi le légat Eudes qui préside les rencontres
avec les évêques grecs et transmet au pape leurs réponses qui serviront de base à la rédac
tionde la lettre du 6 mars 1254 : ibidem, p. 130 (en 1250), 172 (en 1254). Le légat jouissait
d'une autorité qui pouvait s'exercer contre l'archevêque latin mais aussi contre les Grecs,
comme ce fut le cas en 1316-1318.
47. Fin de l'article 5 sur la confirmation : Mansi, XXVI, 326 = Acta Alexandri IV,
p. 106.
48. Voir le texte de la première recension, ci-dessus, p. 42-43 et n. 18.
49. Voir ci-dessous, p. 73.
66 J. DARROUZÈS
50. On peut considérer aussi comme omission le passage où Innocent IV admet que le
saint chrême soit consacré selon l'usage byzantin — tel qu'il lui a été rapporté — à
l'église métropolitaine, par l'archevêque entouré de ses suffragants ; Acta Innocenta IV,
p. 173 (§ 414). En fait la constitution de Nicosie supprime cette tolérance, ou cette allusion
à un pouvoir de l'archevêque grec, probablement par hostilité contre Germain Pèsi-
mandros.
51. Mansi, XXVI, 374-375.
52. Constitutions du légat Pierre : Mansi, XXVI, 356-362 ; le synode de 1298 (ibidem,
347-356) accorde aussi une grande importance aux sept sacrements comme cadre de ses
décrets.
53. Dans la collection des Constitutiones Nicosienses, on ne distingue pas toujours la
nature du synode qui se prononce ; le synode provincial est caractérisé par la mention des
suffragants, mais les statuts du légat Pierre, par exemple, semblent destinés à la seule
église cathédrale (majori ecclesia Nicosiensi) de Nicosie, et ne concernent pas les autres
diocèses.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 67
1. Cette transition existe pour les sept chapitres sur les sacrements; dans l'édition
du texte d'après le manuscrit D, la séparation entre les deux parties est très facile du fait
que les canons ont été numérotés, comme ils l'étaient probablement dans certaines copies,
et séparés par un alinéa comme dans le manuscrit.
68 J. DARROUZÈS
autorités latines pour garder l'accord avec l'Eglise romaine, mais de ce que
les évêques et le clergé grec conseillent de faire selon la coutume. L'examen
des canons recueillis au sujet du baptême et de l'onction baptismale (celle-ci
comme équivalant à la confirmation latine) suffisent à donner une idée de
toute la collection: ce sont les chapitres III et IV du Texte 8 (p. 106 et 108).
Il y a quatorze canons concernant le baptême et trois concernant le saint
myron, ou confirmation2 selon les Latins ; la collection n'a rien de systéma
tique et ne cherche pas à donner toutes les directives canoniques et liturgiques
pour l'administration du sacrement; ce désordre forme contraste avec le
prologue du traité qui se résume en tableau synoptique et avec les défini
tions des sacrements composées toutes sur le même modèle. Le style est de
caractère populaire, accentué encore par l'absence de toute citation livresque.
Certaines prescriptions s'imposent par la nature des choses ou à partir
de principes communs de la tradition. Ainsi les règles concernant le lieu du
baptême dérivent de l'usage très ancien du baptistère, soit séparé de l'église,
soit incorporé à l'église ; une cuve de pierre est requise aussi dans les églises
latines, mais le baptême par immersion exige une profondeur suffisante
pour que le corps soit plongé tout entier dans l'eau (canon 4). L'interdiction
des cuveaux à lessive, qui s'applique aussi à la bénédiction mensuelle de
l'eau3 en vertu du respect dû au sacré, laisse donc supposer que de petites
églises ne disposaient pas toutes de la cuve de marbre installée à demeure.
De plus une installation de ce genre pouvait être munie d'un écoulement qui
empêchait l'eau bénie pour le baptême de se déverser n'importe où ; l'inte
rdiction de jeter l'eau s'appliquait donc surtout aux baptêmes célébrés avec
des moyens de fortune. Mais l'absence de cuve baptismale paraît confirmée
par la curieuse recommandation de ne pas baptiser l'enfant en le couvrant
d'eau4 à pleines mains, quand l'immersion n'est pas possible, l'omission de
ce passage dans l'exemplaire de Leukara signifie peut-être que la question
s'était posée uniquement dans le diocèse de Paphos et dans des circonstances
particulières : région montagneuse, cas de nécessité. En cas de nécessité,
c'est-à-dire le plus souvent un danger de mort, le lieu du baptême devient
indifférent (canons 7 et 9) et le prêtre grec, comme le prêtre latin, n'est pas
tenu de suivre les règles ordinaires concernant le lieu, le temps et les rites.
11. Mansi, XXVI, 318 (n° χχνπ) = Acta Alexandri IV, p. 113-114 (§ 308). Selon le
droit byzantin, un esclave qui devenait évêque à l'insu de son maître, perdait le bénéfice
de l'ordination.
12. Texte, p. 108 (canon 13, premier dans le codex B).
13. Texte, p. 110, canon 14.
14. On peut prendre comme termes de comparaison les traités de Syméon de Thes-
salonique sur les sacrements et celui de Gabriel Sévèros de Philadelphie; le premier,
dans la ligne de l'enseignement byzantin, n'a pas encore adopté les divisions scolastiques ;
le second décalque un catéchisme occidental postérieur au concile de Trente. Quant
au traité du moine Job (ci-dessus, p. 43), antérieur à celui de Georges Lapithès, il subit
peut-être une influence de l'enseignement occidental dans la mesure où de pareils traités
systématiques n'existent pas avant le 13e siècle, mais il n'y a aucun emprunt de voca
bulaire ni de méthode.
15. Mansi, XXVI, 325 (articles 3, 4, 5) = Acta Alexandri IV, p. 105-106 ; voir aussi
l'article 21 de la même constitution, qui est un doublet, avec la citation de la lettre
d'Innocent IV, à joindre à l'article 5.
16. Texte, p. 98ae*a7.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 71
pas de préciser quelle forme et quelle matière devaient garder leurs prêtres
et que l'emploi du vocabulaire latin n'entraîne pas l'adoption de leurs
usages.
Il y a peut-être aussi une trace de contamination dans le canon 10 concer
nant les parrains de baptême. Π ne semble pas qu'il existe de prescription
particulière dans le rituel ou les canons byzantins limitant le nombre des
parrains (et marraines) à trois. Au synode de 1298, l'archevêque Gérard
décrète que le nombre des parrains ne peut dépasser trois : deux parrains et
une marraine pour un garçon, deux marraines et un parrain pour une fille17.
Le canon grec est peut-être un écho de cette ordonnance. Mais dans l'e
nsemble on ne constate aucune influence positive des usages latins sur l'évo
lution des rites grecs, car les usages particuliers que révèlent ces canons ne
doivent pas être plus importants que ceux qui apparaissent dans la tradition
des rituels byzantins.
Pour l'étude des variations à l'intérieur du rituel byzantin les ouvrages
critiques sont très insuffisants pour déterminer leur amplitude et leur champ
d'application. Selon le canon 12, l'usage de couvrir la tête de l'enfant d'un
capuchon décoré de trois croix rouges venait de la capitale ; bien que les
trois croix rouges ne soient mentionnées que dans ce canon chypriote, ce
détail ne doit pas être inventé. Si cependant l'auteur du canon était mal
informé ou voulait justifier par là un usage local, la référence à la tradition
byzantine indique de quel côté se tourne le clergé. L'usage d'eau chaude
pour le baptême n'est pas attesté non plus, semble-t-il, dans un autre rituel
byzantin18 ; il se déduit du canon 3 qui parle de l'emploi d'eau froide seul
ement en cas de nécessité. Le symbolisme invoqué par le canon19 n'est pas
une raison suffisante pour expliquer l'emploi habituel de l'eau chaude
aussi dans le baptême. On a proposé pour l'adjonction d'eau chaude au
mélange du calice une explication d'abord naturelle ; il s'agirait à l'origine
de la nécessité de maintenir le liquide à une bonne température dans une
20. Ada Innocenta IV, p. 172; la constitution de Raphael ne parle pas d'eau chaude
pour le baptême ; cf. Mansi, XXVI, 325 (article 4).
21. P. N. Trempélas, op. cit., p. 293, 301.
22. C'est le canon 7 attribué au second concile œcuménique (Constantinople, 382) ;
il est certainement plus tardif et ne prend caractère officiel que par insertion dans le
canon 95 du concile In Truïlo : Grumel, Regestes2, n° 145.
23. Cet acte est daté de 6992 (1484) et attribué au patriarche Syméon : G. A. Rhallès
et M. Potles, Σύνταγμα, V, p. 143-147.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 73
24. Mansi, XXVI, 326 (article 5 et un paragraphe déplacé au milieu de l'article 6),
333 (article 21, avec la citation d'Innocent IV) = Acta Alexandri IV, p. 106, 107 et 116
(même numération des articles).
25. Mansi, XXVI, 326 = Acta Alexandri IV, p. 106 ; il faut citer le passage signi
ficatif : « Aliam autem vel alio modo unctionem nolumus fieri de cetero circa puerum
baptizandum vel etiam baptizatum. Indecens enim est totum puerum inungi tarn per
presbyterum quam per laicos. » II y a certainement une allusion à deux onctions de
l'enfant avant (baptizandum) et après (baptizatum) l'immersion dans l'eau ; mais
selon le rituel (voir note 26), c'est seulement la première onction catéchuménale
qui pouvait se faire sur tout le corps et avec l'aide d'un diacre ou des parrains (et
marraines).
26. Le canon 3 rejoint donc la définition de Georges Lapithès ; la confirmation
(deuxième onction du baptême grec) se faisait sur les organes des sens : voir p. 42. Le
premier venu, comme dit le canon 2, ne pouvait donc la faire : ce qui confirme la spécif
icité de cette onction chrismale accomplie à l'origine par l'évêque et que le prêtre ne
fait que par délégation de pouvoir.
74 J. DARROUZÈS
daient pas non plus la fin des obsèques pour s'emparer des cierges et provo
querles mêmes bousculades indécentes reprochées au clergé grec30. Les
abus concernant la cession des revenus ecclésiastiques sont également com
muns et réprimés par des moyens semblables ; le légat Eudes de Chateau-
roux, en 1248, ordonnait la tenue de registres pour les propriétés et les
revenus des églises31 ; les évêques grecs ne devaient pas être dispensés d'un
certain contrôle sur ce point de la part des autorités latines, bien que tout
décret contre l'aliénation des biens d'Eglise soit déjà justifié par le droit
ecclésiastique commun. Il y a donc en général dans ces actes, même dépouill
és de leurs caractéristiques, quelque chose de plus que dans les canons,
car ces derniers se réduisent dans les compilations à une forme très abrégée,
qui les fait ressembler à des titres de chapitre de nomocanon ou de collection
canonique32.
La même distinction se remarque dans la suite de la collection du Diony-
siou 489 ; elle a perdu peut-être un titre intermédiaire après le f. 142 en tête
du groupe de canons concernant les moines. Les règles qui les concernent
sont tirées de quelque collection particulière et leur place rappelle que la
profession monastique était considérée aussi comme un sacrement par l'opi
nion byzantine33. Rien dans l'ensemble n'indique des usages propres aux
monastères chypriotes, sauf peut-être une double allusion aux rapports
qui sont adressés à l'évêque local ou à l'higoumène34 ; il se peut que les
monastères de l'île aient joui d'une moindre indépendance à l'égard des
évêques locaux que dans d'autres régions de l'empire byzantin.
La seconde section concerne le clergé diocésain et paraît mise sous le
nom de l'évêque Constantin d'Arsinoè/Paphos35 ; le nom de la ville de
Paphos revient deux fois dans la suite (5 et 15), mais rien ne prouve que le
nom appartienne à la rédaction primitive. L'évêque qui est censé porter
les décrets se désigne ή μετριότης ημών, qui pouvait à l'origine appartenir
43. Encore en 1316, la région d'Attalia et de Myra est perturbée par suite des troubles
survenus «au temps de la confusion» : MM, I, p. 37, 57-58 (nos 19, 31-32).
44. L'acte synodal cité dans le chapitre du mariage, p. 100, n° 9.
45. Mansi, XXVI, 336 (constitution de 1251), 330 (article 14 de la constitution de
Raobael), 377 (article 2 des statuts de 1340).
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 79
TEXTES
Le texte latin est celui de l'édition romaine Acta Alexandri IV, p. 91-102. En trois
colonnes, phrase par phrase, les trois traductions grecques. A est celle du Paris, gr.
1391, f. 8 : Sathas, MB, VI, p. 513 ; Β reproduit le Barberin. 390, modèle de l'édition
PG 140, 1556-1557; C reproduit Dionysiou 489, f. 184M85.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 83
Tex te latin : Ada Alexandri IV, p. 95 ; il est divisé en quatre paragraphes auxquels
corres pondent les paragraphes des traductions grecques A : Parisin. 1390, f. 5 (Sathas,
MB , VI, p. 50625-50712) ; Palatin. 367, f. 170 (NE 15, 1921, p. 343-344). Je ne relève pas
les variantes; Β : Barberin. 390 - PG 140, 1545-1548; C : Dionysiou 489, f. 180rv.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 85
φυλακτής, σωζόμενης της κατέχων, φυλαττομένης της δρδινο μεό έκόντρα δμνες
χειροτονίας μου1, κατά παν έμής|(τάξεως, κατά πάντων όμήναις, ήγουν σφζομένης
τός άνθρωπου. ανθρώπων. της τ&Ε,εώς μου έν πασι,
ήτοι του παντοίου μου
δόγματος.
Κληθείς είς σύνοδον έρχε- Κληθείς είς σύνοδον ήξω, Κληθείς είς σύνοδον άπε-
σθαι, εΐ μή κεκωλυμένος έμποδισμφ' της λεύσομαι, έάν μή τύχω
υπάρχω κανονικήν κώλυσιν ει μή έμποδισθώ
τδν δίκαιον
κανονικφ έμποδιζόμενος υπό κανονι
τόν λεγάτον του αποστολι αποστολικής έδρας, δν άληθη κούέμποδισμοΰ' λεγάτον
κού θρόνου, δν κύριον νοήσω, έρχόμενον καΐ άπο- του αποστολικού θρόνου,
ύπάρχειν γνωρίσας, έρχό- στρέφοντα τιμήσω και ταΐς δν αν όμολογούμενον είναι
μενον καΐ ύποστρέφοντα τ αύτοΰ χρείαις επαρκέσω. μάθω, έν τω είσέρχεσθαι
ιμήσω, ενεργήσω καΐ είς τάς καΐ άπέρχεσθαι μετά τι
χρήσεις αύτοϋ βοηθήσω. μής ύποδέξομαι καΐ ταΐς
άνάγκαις αύτοΰ βοηθήσω.
Οΰτως να μδς βοηθήση ό Οΰτως Θεός μοι βοηθήσει ΟΟτως έμοί βοηθήσει ό
Θεάς καΐ τα άγια του Θεοϋ καΐ ταϋτα τά του Θεού Θεάς καΐ τά άγια ευαγγέλια.
ευαγγέλια2. άγια ευαγγέλια.
f. 156V Εις την πρώτην φωνήν, δταν εν τω ούρεω ϊσταται 6 υποψήφιος, λέγει
ό άρχιερεύς οΰτως· *Η χάρις του παναγίου Πνεύματος ε£η μετά σου.
Βαδίζοντος δε τ6 δεύτερον του υποψηφίου Ιν τω μέσω του άετοΰ, λέγει
ό άρχιερεύς οδτως* *Η χάρις του παναγίου Πνεύματος εϊη μετά σου, φωτί-
5 ζούσα, στηρίζουσα και συνετίζουσά σε πάσας τας ημέρας της ζωής σου.
ΚαΙ ευθύς λέγει το άγιον σύμβολον.
Βαδίζοντος δέ του υποψηφίου το τρίτον προς τήν του άετοΰ κεφαλήν,
λέγει ό άρχιερεύς οοτως· Ή χάρις του παναγίου Πνεύματος δια της ημών
μετριότητος προχειρίζεταί σε άρχιεπίσκοπον Κύπρου. Και ευθύς πολυχρο-
10 νείται.
ΚαΙ έπειτα επιδίδει την τιμίαν ράβδον και βακτηρίαν επί χείρας, λέγων
f. 157 αύτφ ούτως* Λάβε τήν ράβδον, ίνα ποιμανεΐς | το έμπιστευθέν σοι ποίμνιον
του Χρίστου· καΐ τοις μέν εύπειθουσιν Ιστω αύτοΐς ύπο σου βακτηρία
καΐ στηριγμός, τοις δέ εύτραπέλοις και άπειθοΰσι χρήσον αύτη ράβδω
15 έπισκηπτικη παιδεύσεως.
25 Ici, le protohiéreus ne doit pas être différent du protopapas mentionné dans les
trois autres diocèses. Au sujet de l'archidiacre et du protopapas, la recension de la
notice des offices du Dionysiou 489 considère leur juridiction comme équivalant à celle
de Pévêque : Darrouzès, Offikia, p. 562. C'est une conséquence de la division des
territoires introduite par les Latins; la bulle d'Alexandre IV prévoyait, selon la terminol
ogie latine, un « auditorium Officialis seu Vicarii », qui est le consistoire ordinaire de
l'évêque dirigé par l'archidiacre ou un autre dignitaire du diocèse. Il est donc vraisem
blableque l'office du protopapas se soit développé en Chypre à cette époque par suite
de la réduction du nombre des évêques ; les rires d'investiture du protopapas, de l'archi
diacre et de l'économe publiés par Goar (p. 280, 284, 287) sont en effet tirés de l'eucho-
loge Allatianus, c'est-à-dire le Barberin. 390. Néanmoins il y eut des protoprêtres (ou
archiprêtres) en dehors des anciennes villes episcopates, tel celui qui est nommé en 1317
pour les villages de Paradeision (ΛΈ 14, 1917, p. 24-25), à moins que ce Paradeision ne
corresponde à l'emplacement d'un ancien siège episcopal.
36 Dans ce contexte, église est synonyme d'évêché, ou territoire episcopal, comme
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 89
l'indique l'emploi d'un autre synonyme, éparchie, au sujet des clercs de Paphos et
d'Arsinoè, p. 916"16. Ces membres du clergé forment l'officialité du diocèse et exercent
une juridiction qui dépasse leur fonction ministérielle et liturgique dans une église
déterminée.
45 Le canon 1 des Apôtres, cité selon le sens, sert d'introduction à la dernière partie
de l'acte, qui est très tendancieuse ; dans la logique de l'exposé, c'est l'évêque de Karpasia,
censé archevêque, qui devrait avoir la présidence : ci-dessus, p. 25-26.
90 J. DARROUZÈS
1 Sur les textes 5-6, voir le commentaire p. 30 s. En tête de la lettre 5 ή μετριότης μου
surprend un peu et paraît inhabituel ; onj n'exclura pas la possibilité d'une erreur de
copie, parce que ημών est beaucoup plus normal.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 91
f. 119 Ούκ Ιστι καλόν τιθέναι τόν λύχνον ύπό τόν μόδιον, άλλ' επί την λυχνίαν.
Τούτο γουν προς τους τόν ένάρετον μετερχομένους βίον καΐ τους λόγου
μετόχους το κυριακόν εφησα λόγιον, δπως δια της αυτών άρετης τε και
λογιότητος φωτίζωνται οι πολλοί και όδεύειν τους ένάρετον και μακαρίαν
5 όδόν < >.
Δια γαρ τούτο ή μετριότης ημών καθ' έκάστην μέριμναν ποιούμενη περί
της άγιας του Θεοΰ εκκλησίας δπως εδρω τόν συντελουντα και βοηθουντα
τη αδυναμία του γήρους μου, τη θελήσει τών πανιερωτάτων επισκόπων
του τε ό δείνα και ό δείνα καΐ τη συμπαθήσει και αρέσκεια τών θεοφιλεστά-
f. 119ντων αρχόντων και κληρικών τών δύο αγίων μεγάλων εκκλησιών, | της τε
υπ' έμέ άγιωτάτης αρχιεπισκοπής και της άγιωτάτης επισκοπής Λευκου-
σίας, έξελέξατο ή μετριότης ημών κατενώπιον του πανυψηλοτάτου καΐ
φιλοχρίστου βασιλέως ημών και μεγάλου ρηγός Οογγου τόν θεοφιλέστατον
άρχοντα καΐ κληρικόν της υπ' έμέ άγιωτάτης αρχιεπισκοπής τόνδε και
15 άνέθηκεν αυτόν εις τόν ήμέτερον τόπον του εχειν άπασαν τήν ένέργειαν
και έξουσίαν μου, του λύειν καΐ δεσμεύειν και διοικεΐν καΐ πράττειν άπαντα
κατά νόμον και κατά κανόνα άπερ και ή μετριότης μου ενεργεί καΐ διοικεί
και πράττει, άνευ και μόνης της χειροτονίας τών ιερέων καΐ διακόνων.
Εις δέ τα μοναστήρια, ήγουν εις ηγουμένους και μοναχούς, και εις τας
20 λοιπας δουλείας της άγιας εκκλησίας και χώρας δσας καΐ διαφέρει την
άγίαν του Θεού έκκλησίαν, άνευ καΐ μόνης της χειροτονίας, ως άνωθεν
Κφημεν, δλην τήν έξουσίαν, δύναμιν και ένέργειαν έπιδίδομεν νυν προς τόν
άνωθεν δηλωθέντα τόνδε, τούτον δέ μέλλειν του ένεργεϊν καΐ διοικεΐν και
πράττειν μέχρις δτου καταλάβη ό ορισμός τών υποθέσεων ών άνέθηκεν ό
25 άγιώτατος ημών αύθέντης και μέγας λεγάτος ό δείνα καΐ ή μετριότης
ημών επάνω του παναγιωτάτου και μακαριωτάτου αύθέντου ημών καΐ πάπα.
Δια γαρ τοΰτο καΐ τό παρόν ένταλμα έγράφη καΐ υπεγράφη υπό τών
πανιερωτάτων άνωθεν δηλουμένων επισκόπων καΐ ύπό τών θεοφιλέστατων
αρχόντων και κληρικών τών δύο άγιων μεγάλων εκκλησιών, τών καΐ
30 άνωθεν δηλουμένων, καΐ σφραγισθέν και βεβαιωθέν δια κηρου τη της ημών
μετριότητος σφραγϊδι έπεδόθη τω άνωθεν δηλωθέντι ό δείνα του £χειν
τούτον προς ενδειξίν τε και άσφάλειαν, μηνΐ καΐ ίνδικτιώνι.
Codex. Palatin, gr. 367, f. 119'-*; bis editum: NE 14, 1917, p. 14-15 ; 15, 1921, p.
144-145. Orthographica in apparatu omisi
3 έψησα ? codex 4 aliqua e prooimio omisit scriba 32 μηνΐ καΐ ίνδικτιώνι
NE 15 (ut codex) : μψϊ Ίουνίφ NE 14
92 J. DARROUZÈS
Έν ονόματι του Πατρός και του Υίοΰ και του άγιου Πνεύματος* αμήν.
Δόξα σοι, Κύριε Ίησοΰ Χριστέ ό Θεός ημών, δόξα σοι* δόξα τη μακρο-
θυμία σου, δόξα τη ανεξικακία σου, δόξα τη άφάτω φιλανθρωπία σου,
δόξα τη άγαθότητί σου, δέσποτα* δόξα τη εύσπλαγχνία σου, φιλόπτωχε,
5 φιλόστοργε, φιλάνθρωπε, φιλόψυχε, φιλάγαθε και άμνησίκακε Κύριε, 6
τους ποτέ την έν τω παραδείσω έντολήν σου έκφαυλίσαντας και νεκρωθέντας
υπό της αμαρτίας καΐ δια του ιδίου θελήματος ού μόνον έλευθερώσας,
αλλά και οικεία τέκνα άναγορεύσας* οίτινες έως του νυν περί τάς έντολάς
σου άφυλάκτως βιοΰμεν, ως εις ήμας πληρωθήναι τό* ΥΙούς έγέννησα καΐ
10 ϋψωσα, αυτοί δέ με ήθέτησαν. "Εγνω βοϋς τον κτησάμενον καϊ όνος την
φάτνην τοϋ κυρίου αύτοϋ, 'Ισραήλ δέ με ουκ ϊγνω και δ λαός με ου
συνηκεν. Οϋαϊ ëdvoç αμαρτωλών, λαός πλήρης αμαρτιών, έγκατελίπατε τον
Κύριον και παρωργίσατε τον αγιον τοϋ [Θεοΰ] 'Ισραήλ. Τι μοι πλήθος
τών Ουσιών υμών, λέγει Κύριος πλήρης εΙμί ολοκαυτωμάτων κριών, καϊ
15 στέαρ αρνών καϊ αίμα ταύρων και τράγων ού βούλομαι. Τις γαρ έξεζήτησε
ταϋτα εκ τών χειρών υμών ; 'Εάν φέρητέ μοι σεμίδαλιν, μάταων θυμίαμα,
βδέλυγμά μοι έστι. Και ό ψαλμωδός Δαβίδ* 'Εγώ είπα' θεοί έστε καϊ
υιοί υψίστου πάντες' ύμεϊς δε ώς άνθρωποι αποθνήσκετε καϊ ώς εϊς τών
αρχόντων πίπτετε. Και έν Εύαγγελίοις* Ούχ ύμεϊς με έξελέκασθε, άλλ'
20 έγώ έξελεξάμην υμάς έκ τοϋ κόσμου. Και έν έτέρω* 'Εγώ ε'ιμι ή άμπελος
ή αληθινή, ύμεϊς τα κλήματα.
*Η τίς δυνήσεται διηγήσασθαι τό πέλαγος της εύσπλαγχνίας σου, μακρό-
θυμε και κηδεμών τών ψυχών ημών, Θεέ παντοκράτορ και κύριε του
ελέους ; "Εφης δια του προφήτου σού ποτέ* Καλέσω τον ού λαόν μου λαόν μου,
9-17 Isaïe 1, 2-4, 11-12 17-19 Psaumes 81, 6-7 19-20 Jean 15, 16 21
Jean 15, 1-5 24-26 Osée etc. : cf. Romains 9, 25-26
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 93
Θεώ ημών κατά τό είρημένον Αινείτε τον Κύριον εκ των ουρανών, αινείτε
αντον êv τοϊς ύψίστοις, αΐνεΐτε αυτόν πάντες οι άγγελλοι αύτοϋ, και* Πάσα
πνοή αΐνεσάτω τον Κύριον. *Η ψαλμωδία θυσία εστί τω Θεώ, θυσία αίνέσεως.
60 Χρεωστεϊ οδν πας άρχιερεύς και πάν ίερατικόν τάγμα ίερουργειν τω Θεώ
τας νενομισμένας αύτοΰ δοξολογίας κατά τον προφήτην τον λέγοντα"
Ευλογήσω τον Κύριον εν παντϊ καιρώ. Και πάλιν Ψάλατε τω Θεώ ημών,
ψάλατε, ψάλατε τω Κνρίφ èv κιθάρα και φωνή ψαλμού και δουλεύσατε
τω Κνρίφ εν φόβω και άγαλλιασθε αύτω εν τρόμω, ώς δεσπότη κατά
65 φύσιν και ώς πατρί κατά χάριν, μήποτε όργισθη Κύριος και έκπέσωμεν
της τοιαύτης υιοθεσίας* 6 δέ εκ ταύτης έκπίπτων Ομοιος γίνεται 'Ιούδα
τω προδότη, υιός απώλειας και γεέννης και διαβόλου.
Άλλα μη γένοιτο ήμας άποστηναι του σωτηρος ημών Ίησοΰ Χρίστου
και Θεοΰ ημών έ'δωκε γάρ ήμΐν έξουσίαν πατεΐν επάνω δφεων και σκορπιών
70 και έπι πασαν την δύναμιν του έχθροΰ. "Οσοι γαρ ελάβομεν αυτόν, εδωκεν
ήμΐν έξουσίαν τέκνα Θεοΰ γενέσθαι, ειπών Ύμεϊς δε μή καλέσητε υμών
πατέρα επί της γης' εϊς γάρ έστιν ό πατήρ υμών έν τοις οϋρανοΐς. Δει
οδν τους Ιερείς άνεπιλήπτους είναι, σώφρονας, φιλόξενους, διδακτικούς εις
παν έργον αγαθόν, εύσπλάγχνους, επιεικείς, ταπεινόφρονας, φιλαδέλφους,
75 φιλόπτωχους, φιλόξενους, συμπαθείς, ελεήμονας, επισκεπτόμενους τους
άσθενοΰντας, μή άμελοΰντας χηρών και ορφανών και πενήτων, καλά προνο-
οϋντας αεί ενώπιον Θεοΰ και ανθρώπων άπεχομένους πάσης οργής και
κλοπής και αδικίας και παντός κακού* και τας έντολας του Θεοΰ τηρήσωμεν
και έπί την βασιλείαν επανέλθωμεν, περί ής άγων πολύς και άπειροπλά-
80 σιος* και μή δια της αμελείας υπεύθυνοι γενώμεθα, άλλα άει γρηγορεϊν
καΐ προσεύχεσθαι, ώς άνωθεν Ιφημεν, Ενα κληρονόμοι γενέσθαι της βασι
λείας τών ουρανών ού γαρ έν λόγω ή σχήματι ή γένει ή μορφή ή ίσχύι
ή χρόνω ή βασιλεία τών ουρανών καταλαμβάνεται, άλλ' έν δυνάμει της
πίστεως.
85 Έπεί οδν μέγα τι χρήμα και τίμιον πίστις και ή περί Θεόν ευσέβεια και
τών αρετών τό κεφαλαιον και ής χωρίς ούκ αν τις δψεται το σωτήρων
τοΰ Θεοΰ, και ημείς πιστεύομεν και πεπιστεύκαμεν διό και λαλοΰμεν α
δή και λέγειν καΐ φρονεΐν άμεινον. Πίστιν τοίνυν την καθ' ήμας άσπαζόμεθα
τήν εύκλεή και άμώμητον καΐ ής ουδέν ίσοστάσιον του παντός, ύφ' ής
90 και φρουρούμεθα καΐ καταρτιζόμεθα καΐ συντηρούμεθα, εν ή έστήκαμεν
μεθ'
καΐ καυχώμεθα, ής Θεφ ζώντι λατρεύομεν είλικρινώς èv αλήθεια, και
πνεύματι, ήν δή μόνην δριζόμεθα αληθή καΐ καθαρωτάτην, τήν είς Πατέρα
και Τίόν και Πνεύμα άγιον, τήν μίαν θεότητα τε καΐ κυριότητα, πάντων
ορατών τε και αοράτων δημιουργδν και βασιλίδα πάσης φαινόμενης και
95 νοούμενης κτίσεως.
Καθ' ήν êv τα τρία νοουμεν και σέβομεν και τδ Ιν εν τρισί θεωρούμενον
προσκυνουμεν, ών το μέν τη ουσία γνωρίζεται, τό δέ ταΐς ύποστάσεσι
καταγγέλλεται, μηδέν τούτων έλαττοΰντες μηδέ ύπερτιθέντες, άλλ' ένουντες
μέν τη ουσία ώσπερ και αξία και όμοτιμίας δόξη, διαιροΰντες δέ ταΐς
100 ύποστάσεσιν εϊτουν προσώποις καΐ ιδιότησιν, εκάστης τούτων ουσιωδώς
ύφεστώσης εν υπάρξει ίδιοαμερίστως νοούμενης, δπερ παράδοξον και
είδότες τδν μέν αίτιον και γεννήτορα και προβολέα, τόν Πατέρα, άναρχον
και άΐδιον, τδ δέ γέννημα και Υίδν τω Πατρί συνάναρχον καΐ συναίδιον,
άναλλοίωτον και απαθή έκ Πατρδς τήν γέννησιν Ιχοντα, πρδς αίτιον και
105 αρχήν τδν Πατέρα άναφερόμενον, τδ δέ έκπόρευμα ήτοι έκπορευτδν και
άγιαστικήν δύναμιν, τδ Πνεύμα τδ άγιον, άχρόνως αεί έκ Πατρδς προϊόν,
ού γεννητώς άλλ' έκπορευτώς έχον τήν πρόοδον, Πατρί και Υίφ συνυπάρχον
άϊδίως, συμπροσκυνούμενόν τε ώς σύνθρονον και ομότιμον καΐ δμόδοξον
καΐ όμόθεον, δι' οΰ καΐ άγγέλοις καΐ άνθρώποις καΐ πάση λογική φύσει
110 τα θεία προχεΐται χαρίσματα και οΰτως της τρισσοφαους θεαρχίας τδ
άπρόσιτον ήμΐν και άειλαμπές ένασιράπτει σέλας, εξ ών και τδ ταύτδν και
ένιαΐον της ουσίας πιστεύεται και τδ τρισσδν των προσώπων δοξάζεται.
Όμολογουμεν τδν Κύριον ημών Ίησοΰν Χριστόν, τδν Τίδν του Θεοΰ
τδν μονογενή πρδ πάντων τών αιώνων άνάρχως έκ Πατρδς γεννηθέντα
115 κατά τήν θεότητα, έπ' εσχάτων δέ τών ημερών έκ της αγίας παρθένου
Μαρίας τδν αύτδν σαρκωθέντα και τέλειον άνθρωπον έκ ψυχής λογικής
καΐ σώματος άνειληφότα, δμοούσιον τω Πατρί κατά τήν θεότητα και
95-96 post κτίσεως : Δέον εστίν ίνα μάθωμεν περί της αγίας Τριάδος μυστήριον,
Πατρός, Τίοΰ καΐ αγίου Πνεύματος καθ' εν (ήν supra lin. ) Β 98 μηδέ ύπερτιθέντες
om. Β | ένουντες : έννουντες BD 101 ίδίοάμερίστως Β 106 άγιαστικήν : άστι-
κήν D
Δει γινώσκειν βτι επτά μυστήρια είσι της του Χρίστου Εκκλησίας*
γάμος, τάξις ιερά, βάπτισμα, χρίσμα δια μύρου, κοινωνία δ και σύναξις
λέγεται, μετάνοια ήτοι έξομολόγησις καΐ χρισις ελαίου.
"Οτι δέ μόνα ταΰτα καΐ ού πλείω τόν αριθμόν εισι, δείκνυσιν ή διαίρεσις.
5 Τό γαρ μυστήριον ή προς γένεσιν ανθρώπων opq:, καΐ έστιν ό έν Κυρίω
γάμος, ή προς σωτηρίαν αυτών. Τά δέ προς σωτηρίαν ή πρόσωπον και
τόπον αφορίζει τελεστικά των μυστηρίων, καΐ Ιστιν ή τάξις Ιερά ήτοι ή
χειροτονία καΐ ό έγκαινισμος των ναών, ή τα δι' αυτών και έν αύτοϊς έστιν
ενεργούμενα* ταΰτα δέ αμέσως την χάριν παρέχουσιν, ή δέ ιερά τάξις
10 τοις μέν άφιερουμένοις αμέσως, τοις δέ λοιποΐς άνθρώποις εμμέσως. Τών
τοίνυν αμέσων μυστηρίων τα μέν παντί άνθρώπω εστίν αναγκαία, ει μή
κατά τήν ίσην άξίαν, τα δέ μόνοις τοις μετά το βάπτισμα άμαρτήσασι*
καΐ παντί μέν χρήσιμα το βάπτισμα, τό χρίσμα του μύρου και ή σύναξις.
Τό μέν βάπτισμα τό θείως είναι παρέχει, ή δέ του μύρου χρΐσις ρώμην
15 έντίθησι τη ψυχή, τό δέ κυριακόν σώμα τροφή έστι πνευματική* τόν γαρ
γεννηθέντα θείως δει και ρώμης και τροφής καταλλήλου. Τα τοις μετά τό
βάπτισμα άμαρτήσασι χρήσιμα δύο είσίν· ή γαρ άφεσιν τών ήμαρτημένων
χαρίζεται, ή τους έγκειμένους τη ψυχή σπίλους άποκαθαίρει* και Ιστι τό
Texte 8. Comme je l'ai indiqué au sujet du traité original attribué à Georges Lapithès,
le recueil concernant les sacrements prend pour cadre les divisions de ce traité. L'intro
duction, sauf les premières lignes, est identique, de même que la définition de chacun
des sept sacrements ; pour ces parties, l'apparat indique les variantes du Paris, gr. 1140 A
(P : forme originale du traité) et du Paris, gr. 1291 (S : forme déjà modifiée mais sans
les canons, comme dans l'édition Scholarios, IV, p. 195-197).
1-3 Je donne plus haut l'introduction du traité original, p. 42. Celle du manuscrit Β
diffère par addition d'une petite définition, qui sert aussi de titre aux sept chapitres
de cette recension : voir p. 49. Tandis que le traité de Georges Lapithès suit l'ordre
d'une enumeration latine, le recueil synodal adopte un autre ordre qui semble tiré du
paragraphe suivant, où l'auteur donne une division rationnelle dans le même ordre :
mariage, ordre, etc. (lignes 5-22). Mais dans le traité original, c'est la division du prologue
(baptême, confirmation, etc.) qui sert aussi pour le classement des sept chapitres où
le mariage passe au dernier rang.
98 J. DARROUZÈS
Ό μέν γάμος άρχήθεν ύπό του Θεοΰ τών δλων νενομοθέτηται συζεύ-
ξαντος τη Εοα τόν 'Αδάμ. ΚαΙ μήν και 6 Κύριος εν εύαγγελίοις πη* μέν
τίμα τόν γάμον έν θαύματι, πη δέ του μωσαϊκού νόμου φαινομένως επιλαμ
βάνεται επιτρέποντος άπολύειν τας γυναίκας δίδοντας βιβλίον \ άποστασίον,
5 φάσκαη* ουκ απ' αρχήν οϋτως Βχειν, αλλά δια τήν σκληροκαρδίαν τών
δεχόμενων τόν νόμον τοΰτο επιτετράφθαι, προστιθείς δέ και 6τι δ ό Θεός
συνεζευξεν, άνθρωπος μή χωριζέτω. Kai μήν καΐ ό 'Απόστολος τίμιον
τον γάμον και τήν κοίτην αμίαντον αποφαίνεται και μυστήριον δέ καλεί
9-10 Ephésiens 5, 32
13 Les canons qui suivent, numérotés chapitre par chapitre, n'ont pas même origine
que le traité des sacrements. Je n'édite que la recension D (description du manuscrit,
p. 53), avec quelques extraits de la recension Β (10-12 dans ce ch. I ; 45-46 dans le ch. II ;
2 dans le ch. VII). Je donne des spécimens de variantes de la recension B, caractérisée
par un certain désordre, ou par un ordre différent de copie, avec des additions de canons
classiques.
23 Sur la forme et le sens de ces actes synodaux, voir p. 58. Celui qui concerne
le mariage ne fait que reprendre des prescriptions contenues déjà dans les canons
précédents : mariage contraires aux degr es (can. 4), des impubères (can. 6), à domicile
(can. 3), pendant le carême (can. 7). Dans ce contexte, les allusions à une action
synodale ne sont qu'un moyen littéraire pour présenter les canons de manière plus
concrète.
100 J. DARROUZÈS
του ρηγδς και των καβαλλαρίων, τον τολμώντα εκείνον ιερέα ποιείν τάς
30 τοιαύτας ιερολογίας καΐ μνήστρα, άφορίζομεν αυτόν καΐ τό ίερολογηθέν
ή μνηστευθέν άνδρόγυνον εγγράφως δια του τοιούτου εγγράφου. ΚαΙ ει
μέν εύρεθεΐεν τδ ίερολογηθέν ή καΐ μνηστευθέν άνδρόγυνον παρά βαθμδν
καΐ τδν κανόνα, όρίζομεν ζημιοΰσθαι τον Ιερέα προς το κτίσμα της εκκλησίας
του αγίου Φιλαγρίου δσα καΐ θελήσωμεν και παιδεύεσθαι και παρ* ημών
35 κανονικώς* ει δέ ελεύθερον ίερολογήση μετά παροικίσσης, ζημιούσθω
νομίσματα κε' πρδς τδ κτίσμα της ρηθείσης εκκλησίας και κριθήσεται
παρ* ημών καΐ τήν δφειλομένην σωματικήν και πνευματικήν τιμωρίαν
την αυτήν τιμωρίαν ύποστήσεται και ό εν οϊκω ίερολογήσων ιερεύς καΐ
ο μνήστρα ποιήσας έν ταϊς σεβασμίαις ήμέραις της μεγάλης τεσσαρακοστής,
40 εί μή εξ επιτροπής γένηται ημετέρας.
10. (Β, ρ. 257) "Οτι <ού> δει συζεΰξαι την παρήκισσαν μετά ελευθέρου
ή <δούλην> του ρηγδς μετά καβαλλάρι, ή περπεριάρι μετά φραγκωμά-
των. ΚαΙ ό τοΰτο ποιήσας άνευ επιτροπής του άρχιερέως Ιστω εν επιτιμίω
του αφορισμού καΐ να ζημιουται (ύπέρπυρα) ν'.
45 11. (Β, ρ. 258-259) "Οτι ου δει λαϊκός ιερεύς κουρεΰσαι μοναχδν ή
ποιήσαι ρασοφόρον ή μεγαλόσχημον, πάρεξ ιερομόναχος, ώσπερ και ό
29 Les trois termes paroikissa (femme parèque), roi et chevaliers rappellent que
Chypre était gouvernée selon le droit des Assises, qui ne diffère en rien du droit classique
pour ce qui regarde le mariage des esclaves (et des serfs). Le terme perpérissa (apparat),
comme synonyme de paroikissa, est plus typiquement chypriote : R. M. Dawkins,
Leontios Makhairas, II, p. 111-112.
34 L'église Saint-Philagrios n'est pas connue autrement : voir p. 58. D'après le
contexte et la variante donnée par B, il s'agit de l'église épiscopale et du siège de l'évêché,
mais on peut envisager sa localisation à Arsinoè (Arsos) ou à Paphos, puisque l'évêque
porte ces deux titres. Théoriquement (par analogie avec Leukara) il faudrait songer
en premier à Arsinoè, résidence première imposée par les Latins.
41 Dans les textes tirés de B je garde au plus près l'orthographe de certains mots
(παρήκισσαν, περπεριάρι.) et les constructions de phrase qui ne proviennent pas d'une
faute évidente de copie. La recension B est particulièrement désordonnée dans le
chapitre du mariage, mais, comme le montre cet extrait, elle n'ajoute rien d'essentiel :
cf. can. 9.
45 Canon déplacé dans le chapitre du mariage ; il est certainement de seconde main
et réunit des règles d'origine différente. On remarque surtout la défense concernant
les prêtres mariés; quoique tout père spirituel (confesseur), prêtre marié ou non, fût
tenu de recevoir ses pouvoirs de l'évêque, le texte insinue que normalement le prêtre
marié n'était pas appelé à ce ministère ; sur ce point, voir p. 79 (n, 48), et p. 118 (n° 15).
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 101
Ή μέντοι ιερά τάξις, ίνα τας προ του νόμου σκιώδεις ιερατείας πάρω
δια τήν άμυδρότητα της έκφάνσεως, προδηλότατα επί Μωσέως και Ααρών
ύπο του Θεοΰ τών δλων παραδέδοται, τη κατά νόμον λατρεία κατάλληλος.
Οί γε μήν εν τη χάριτι του τοιοΰδε ήξιωμένοι αξιώματος πρώτον μέν
5 εξελέγησαν ύπό του Μονογενούς, καθώς τα λόγια μαρτυρεί, φάσκοντα
τον Κύριον προς τους αποστόλους ποιοΰντα· Ονχ ύμεΐς με έξελέξασθε,
άλλ' εγώ έξελεξάμην νμας έκ τον κόσμου. Έτελειώθησαν δέ κατά τήν
55 C'est surtout au clergé que s'adressent les canons interdisant le passage d'un dio
cèse à l'autre : voir 14 (p. 102), 44 (p. 105). Pour un mariage entre personnes de diocèse
différent, le recours à l'évêque s'impose surtout à cause de l'enquête exigée ; mais selon
la coutume byzantine, tout mariage se faisait par mandat de l'évêque, comme l'indique
le can. 1 : la lysis dont il est question là s'appelait aussi protropè, ou boulla selon le
contexte ou les époques ; c'est le sens contenu dans χαρτώσει, un verbe qui fait allusion
au billet (χάρτης) de mariage et qui appartient au dialecte chypriote, comme άρμάζω
(ou όρμάζω : marier). Dans άπότορμος (άπότολμος) se produit le même rhotacisme
que dans σόρδια/σόλδια (p. 82), Γρηγόριος/Γληγόριος.
6-7 Jean 15, 19
102 J. DARROUZÈS
23-24 Ce point est abordé dans la lettre d'Innocent IV du 6 mars 1254 : Acta Inno
centa IV, p. 173 (§ 421), et la note de C. Korolevskij, p. 178, n° 20. Les statuts de Nicosie
parlent aussi de l'obligation pour les Latins de réciter les heures canoniales (matines,
prime) avant la messe : Mansi, XXVI, 315 (xvra).
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 103
15. "Οτι ου χρή επάνω της αγίας τραπέζης άλλο τιθέναι ει μή μόνον το
άγιον εύαγγέλιον καΐ τας λοιπας ένδυτας καΐ το είλητόν.
40 16. "Οτι οΰτε μανουάλια δει τιθέναι επί της αγίας τραπέζης, οδτε θυμιάματα,
oöV αδ κοντάκιον.
17. "Οτι ού χρή εν τφ άγίω βήματι άλλο τιθέναι ει μή μόνον άλλαγήν και
βιβλία.
18. "Οτι ού δει τα θεία πέπλα κοινοΰσθαι εν κοσμικοΐς, οΰτε αδ δίσκον.
45 19. "Οτι ού χρή βρώσιμα τιθέναι εν τω άγίω βήματι.
20. "Οτι ού δει λαβίδα κοσμικήν έμβαλεΐν τω άγίω ποτηρίω οΰτ' αδ τήν
ήγιασμένην κοινώσασθαι.
21. "Οτι ού χρή κοσμικούς άσφραγίστους τινας παραβάλλειν τω άγίω
βήματι.
50 22. "Οτι ού χρή εν εκκλησία κλητώρια ποιήσασθαι.
23. "Οτι ού χρή εν εκκλησία συμποσιάζειν.
24. "Οτι ού χρή τους ιερείς καΐ διακόνους και κληρικούς συμποσιάζειν
ή έν κήποις ή εν καπηλείοις.
25. "Οτι ού δει κατειρωνεύεσθαι τους ιερείς αλλήλους ή καταγελαν αλλήλων
55 ή ύβρίζειν καΐ άνθυβρίζεσθαι.
26. "Οτι ού δει επωνυμίας έν τάξει γέλωτος κατ* αλλήλων λέγειν τους
Ιερείς· υπερηφάνειας γαρ τοΰτο.
27. "Οτι τα των αγίων ενδύματα κεχωρισμένα δφείλουσιν είναι τών κο
σμικών.
60 28. "Οτι οι τράχηλοι τών Ιερέων και διακόνων και κληρικών κεκαλυμμένοι
όφείλουσιν είναι, τοΰτο μέν ύπο τών τριχών, τοΰτο δέ καΐ ύπδ της τραχηλίας
του ενδύματος.
29. "Οτι δει ίματίοις κεκοσμήσθαι τους κληρικούς ερχόμενους εις τήν
έκκλησίαν ωσαύτως και άναγνώσται.
65 30. "Οτι ού χρή δανίζειν τοις άσέμνοις τα σεμνά έν τω καιρφ της από
κρεω, σουδάρια καΐ χαμηλαύχια λέγω, είς τό έμπαίζειν αύτοΐς ταΰτα
60-64 On trouve des prescriptions semblables dans les statuts de Nicosie : Mansi,
XXVI, 163-164 (ra-rv : sur les vêtements, la coiffure).
66-68 L'interdiction des déguisements pour la (semaine) de l'apokréô ne provient
pas d 'une source grecque ; bien que le terme grec ne corresponde pas exactement à la
date du mardi gras, ou carnaval, c'est cet usage que doit viser le canon chypriote. Or
les statuts de Nicosie ne contiennent aucune allusion à des fêtes de carnaval ni à la part ».
104 J. DARROUZÈS
que des clercs y auraient pris : cf. Mansi, XXVI, 317 (xxiv) ; ces deux canons pourraient
donc dater de la période de l'occupation vénitienne, durant laquelle ont dû s'introduire
ces réjouissances du carnaval.
69-70 Règle commune aux Latins : Mansi, XXVI, 312 (vi), 317 (x), etc.
74-75 Défense analogue au sujet de la cuve baptismale : n° 4, p. 107.
76 Sur la bénédiction mensuelle de l'eau, voir aussi n° 3, p. 115.
82 Prescription traditionnelle : n° 12, p. 118.
84 Titre de copie ; il y en a deux autres dans la dernière partie : p. 115e, 11681.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 105
συνάξεσι του μετακινησαι του ιδίου τόπου και διαρπαγήν τίνα ποιήσαι
των κηρίων και της ελεημοσύνης και της άλλης διανομής των προσφορών
του τυχόντος τεθνεώτος εκείνου, όρίζομεν έμμένειν αύτδν έξω της εκκλησίας
ημέρας μ' και προς τό κτίσμα της τών Γραικών εκκλησίας ζημιουσθαι
100 (ύπέρπυρα) ε'.
42. "Οτι επειδή <τινες> τών ιερέων και κληρικών, έτι γε μήν καΐ τών
Ιερομόναχων καΐ ηγουμένων προς τοσούτον καταφρονοΰσι της ημών
μετριότητος, ώστε παραλιμπάνειν εαυτούς καΐ μη συνέρχεσθαι μεθ' ημών
εν ταΐς μεγάλαις και καθολικαΐς λιτανείαις, τη τε τών αγίων Θεοφανίων
105 και τών Βαΐων και ταΐς τυχούσαις άλλαις δεκτικαϊς και εύχαριστηρίοις
λιταΐς, διακελευόμεθα ώς εΐ τις παράλειψη εαυτόν εν ταύταις ταΐς λιτανείαις,
κάν τε κληρικός εΐεν, καν Ιερεύς ή διάκονος, έπιτιμασθαι αύτω τόν άφορισμόν
της του Χρίστου Εκκλησίας δσον θελήσομεν κατά δικαίαν έπίκρισιν
ήμετέραν και ζημιουσθαι αυτόν προς τό κτίσμα της εκκλησίας (ύπέρ-
110 πυρά) ε'.
43. "Ηκουσται δέ ήμΐν παρά πολλών και τούτο ώστε τινές τών έν ταΐς
καθολικαΐς μεγάλαις έκκλησίαις ημών τών Γραικών τολμώσιν άλλοις τισΐ
διδόναι τας προσόδους τών εκκλησιαστικών αυτών αγαθών, πακτωτικφ
τινι τρόπω φορολογούμενοι τας δωρεάς του Θεού, οι ανόητοι, και ούκ
115 αισθάνονται τήν πολλήν άτοπίαν του δράματος. Ει τις λοιπόν εκ της δεΰρο
φοραθείη δραν τό τοιούτον τόλμημα, άφορίζομεν αυτόν και τόν έκλαμ-
βάνοντα τόν τοιούτον άθεμιτώτατον πάκτος καΐ όρίζομεν ζημιουσθαι και
τόν καθένα Ικαστον αυτών (ύπέρπυρα) ρ' προς τό κτίσμα της εκκλησίας.
44. Ωσαύτως καΐ τόν άποδημουντα επί ξένης επαρχίας χωρίς της ημετέρας
120 προτροπής και καταλιμπάνειν τολμώντα τήν έαυτοΰ έκκλησίαν ή τόν
έαυτοΰ κλήρον και τήν έφημερίαν, άδεώς πάλιν έξουσιάζειν αυτόν τών
εαυτού εκκλησιαστικών, έπαναστρέφοντα εκ της αποδημίας αύτοΰ εντός
τών νενομισμένων τεσσαράκοντα ημερών εί δέ ύπερθήται τήν τοιαύτην
προθεσμίαν, άπογυμνουσθαι αυτόν ευθύς πάντων τών εκκλησιαστικών αύτοΰ
125 και άντικαθισταν ήμας αντί τούτου ετέρους.
97 κηρίων : "Οτι ού χρή Ιερέαν άφελεϊσθοα άπο τήν έκκλησίαν κηρδν ή ίλαιον deinde
can. 72 Apostolorum Β, p. 274
126 Ce canon (et le suivant) est inscrit par la recension Β dans le chapitre du mariage ;
il équivaut en partie au n° 15 (de la p. 43) qui concerne en premier lieu l'absolution de
l'aphorismos. Les deux textes sont corrélatifs : le confesseur ordinaire ne peut ni prononcer
ni lever une excommunication, parce que celle-ci relève directement de l'évêque. Les
constitutions de Nicosie insistent sur la réservation des cas d'excommunication : Mansi,
XXVI, 331 (§ 18), 334 (§ 25) ; ci-dessus, p. 79.
4-6 Matthieu 28, 19. Sur le baptême et la collection des canons, voir p. 68.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 107
5 πάντα τα ëB^t βαπτίζοντες αυτούς είς το δνομα του Πατρός και του Υιοϋ
και του αγίου Πνεύματος. "Οπερ γίνεται ούτως.
1. "Οτι δει είς τρεις καταδύσεις τελείας εν βάθει του ύδατος καταδύειν
τον βαπτιζόμενον και αύθις είς τρεις αναδύσεις τελείας, όρώντα τόν βα-
πτιζόμενον κατά ανατολάς, καΐ άπό των μασχαλών κρατούμενον παρά
10 του ιερέως, εν εκάστη βοώντος του ιερέως μεγαλοφώνως· Είς το δνομα
του Πατρός, είτα και του ΥΙοϋ, είτα και του άγιου Πνεύματος.
2. "Οτι δει τόν ίερέαν πάσας λέγειν τάς εύχάς τάς επί του θείου βαπτί
σματος ώρισμένας και μη παροραν αύτάς, σπουδής τίνος προκειμένης,
και παρακόπτειν εξ αυτών, εί μή πού τις αυτόν κατεπείγει ανάγκη του
15 θανάτου.
3. "Οτι δει μή επί ψυχρώ ΰδατι βαπτίζειν, άλλ' επί ζέοντι, δηλούντος του
ζέοντος ύδατος τό ζών της χάριτος του βαπτίσματος* εί δέ ανάγκη έσται,
γινέσθω επί ψυχρού.
4. "Οτι ου χρή εν λεκάναις βαπτίζειν, ας φέρουσιν άπό τών οίκιών, εν
20 ή πλύνουσιν ιμάτια και τους ρύπους άποκαθαίρουσιν, αλλά δει άναγκαίως
έκ μαρμάρου βαθυτέρας κατασκευασθήναι είς τό κατακαλύπτεσθαι δι'
ύδατος τόν βαπτιζόμενον, άλλα και τό ύδωρ πολύ είναι ώστε καλύπτειν
αυτόν.
5. "Οτι ού χρή δια τών δρακών τών παρατυχόντων κατακλύειν τόν βαπτι-
25 ζόμενον, του ύδατος δντος ολίγου.
6. "Οτι ού δει καιρόν άναμένειν είς τό βαπτίζειν, δια τό του θανάτου άδηλον.
7. "Οτι δει τόπον τινά ΐδιον εχειν, εν φ τό του αγίου βαπτίσματος ύδωρ
έκχυθήσεται, και μή δπου και τύχοι ρίπτεσθαι και καταπατεΐσθαι.
8. "Οτι ού χρή άπαιτεΐν μισθούς επί τών βαπτιζομένων, άλλ' έπ' ούδενί
30 τών άλλων μυστηρίων.
9. "Οτι ού χρή χωρίς τίνος ανάγκης κατεπειγούσης εν οίκία βαπτίζειν,
άλλ' ουδέ έκκλησιάζειν ποτέ παιδίον εν οίκία.
10. "Οτι ού χρή πλείους τών τριών έπάγεσθαι αναδόχους τών ανδρών,
έπί δη τών θηλειών πλείους μάλλον τάς αναδόχους· εί δέ πλείω τούτων,
35 μετ' επιτροπής του άρχιερέως.
11. "Οτι χρή τους αναδόχους διδάσκεσθαι τόν σκοπόν της αναδοχής.
12. "Οτι χρή κουκούλιον μετά τριών σταυρών κόκκινων έπιτιθέναι ταΐς
κεφαλαΐς των νεοφώτιστων κατά τήν μέχρι του παρόντος επικρατούσαν
έν τη βασιλίδι Κωνσταντινουπόλει συνήθειαν.
40 13. "Οτι χρή είδέναι τόν ίερέαν τήν ΰλην, τό είδος καΐ τόν σκοπδν του
παρόντος μυστηρίου.
14. "Οτι ού δει ποτέ τίνα τών ιερέων βαπτίζειν τινά τών απίστων, δηλονότι
έβραΐον ή έθνικδν προσερχόμενον τη πίστει, άνευ είδήσεως του άρχιερέως.
τοΰ Κυρίου μέλλοντος επί το πάθος δ*σον οδπω ίέναι κατά τήν έσπέραν εν
■fl τδ νομικδν πάσχα σύν τοις αύτοΰ μύσταις έφαγε. Μετά γάρ το φαγεϊν
5 αυτό κατά τδν Μωσεϊ παραδεδόμενον τρόπον, τήν καινήν παραδέδωκε
θυσίαν, κλάσας μέν τον άρτον και διανείμας αύτοΐς καΐ οίκεΐον αύτοΰ
σώμα καλέσας, μεταδιδούς δέ αύτοΐς και του ποτηριού πλήρους δντος
κράματος εξ οίνου καΐ ΰδατος, δ δή κράμα τδ οίκεΐον αίμα τυγχάνειν
αυτόχρημα άπεφήνατο, προστάξας δέ αύτοΐς τοΰτο μέν ποιεΐν εις τήν εκείνου
10 άνάμνησιν, είδέναι δ' οσάκις αν τοΰτο ποιώσιν, ώς τδ του Κυρίου και
διδασκάλου καταγγέλλουσι θάνατον. Γίνεται δέ ούτως.
1. "Οτι ού χρή αδιακρίτως παντί τω προσιόντι μεταδιδόναι των αχράντων
και ζωοποιών μυστηρίων του κυρίου ημών Ίησοΰ Χρίστου.
2. "Οτι ού χρή άναγνώστην μεταδιδόναι τοις παισίν των θείων μυστηρίων,
15 δπερ μάλιστα δή κατά τδν καιρδν του πάσχα γίνεται.
3. "Οτι χρή τδν προσιόντα τοις μυστηρίοις άνερωτασθαι παρά του ιερέως
ει έξωμολόγησεν τας αμαρτίας αύτοΰ και παρά ποίω πνευματικώ.
4. "Οτι δει έρωταν αύτδν ει άπέστη του πάθους οΰ προκατείχετο καΐ
ει έπιτιμίοις δεδούλευκεν, ή oö.
20 5. "Οτι ει αδιάλλακτος εμεινεν ώ προεσκανδαλίσθη, ού μεταλήψεται.
6. "Οτι, ει κληθη ή νύκτωρ ή και καθ* ήμέραν 6 ιερεύς, ώστε μεταδοΰναί
τινι τοΰ σώματος του Χρίστου, άπελεύσεται σπουδή δια τδ τοΰ θανάτου
άωρον.
7. "Οτι ού χρή μισθούς άπαιτεϊν κοινωνίας Ινεκα.
25 8. "Οτι ού χρή μεγάλας μερίδας διδόναι τοις μεταλαμβάνουσιν.
9. "Οτι τήν ενωσιν άπδ τοΰ βήματος χρή ποιεΐσθαι, άλλ' ουκ άπδ της
οικίας τοΰ άσθενοΰντος.
10. "Οτι ού χρή τδν ιερέα, δτε προσκομίζει, πολύν άρτον έξάγειν εις τδ
ποιήσαι σώμα Χρίστου δι' άπληστίαν.
30 11. "Οτι ού δει πολύ αίμα και πολύ οδωρ μιγνύναι εν τη ενώσει τοΰ αγίου
36 Répétition : voir n° 13, p. 108. Les termes matière et forme proviennent du traité
latin traduit par Georges Lapithès; voir p. 70.
4-5 Jean 20, 23 6-7 Matthieu 16, 19 9-10 Matthieu 18, 22
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 111
4. "Οτι χρή αύτδν είδέναι την των αμαρτημάτων διαφοράν, ποία τούτων
ψυχικά και ποία σωματικά.
5. "Οτι είδέναι ποια συγγνωστά και ποία θανάσιμα.
20 6. "Οτι ού δει ζητεΐν τους πνευματικούς παρά του μετανοουντος μισθούς.
7. "Οτι ού δει αύτδν λύειν ευκόλως μεγίστας αμαρτίας εις βλεθρον των
έξομολογουμένων.
8. "Οτι χρή αυτούς διακρίνειν ώς έμπειρους και ήλικίαν καΐ τόπον και
χρόνον των έξομολογουμένων, καΐ ει παρά σύμβαμα γέγονεν άμαρτησαΕ
25 τίνα.
9. "Οτι χρή μάλιστα τους ιερείς έξομολογεϊσθαι συχνοτέρως, βτι άνθρωποι
τρεπτης εισι φύσεως και δτι μάλλον των άλλων ανθρώπων δφείλουσι
καθαρότητα έπιμελεΐσθαι.
10. "Οτι και οι πνευματικοί όφείλουσιν έξομολογεϊσθαι άλλήλως.
30 11. "Οτι και οι αρχιερείς καΐ οι ηγούμενοι οφείλουσιν έξομολογεϊσθαι.
12. "Οτι δει τήν Έκκλησίαν πανταχού, μάλιστα δέ των ιερέων έκαστον,
εν εκάστη εκκλησία καθ' έκάστην νηστείαν των τεσσάρων παροτρύνειν
τόν υπ' αυτούς λαον έξομολογεϊσθαι τα οικεία έκαστον αμαρτήματα καΐ
επί των σκανδάλων καταλλάττεσθαι κατά τό" Ουκ οίδας τι τέξηται ή
35 έπιονσα, και τό του 'Αποστόλου* Μή έπιδνετο ό ήλιος ènl τφ παροργιαμφ
ημών.
13. "Οτι χρή τον ιερέα μή μεταδιδόναι άντίδωρον τφ μή βουλομένω έξομο
λογεϊσθαι.
Τήν δέ γε του ελαίου χρΐσιν ϊσως μέν και ύπο άλλου του παραδεδόσθαι
τών αποστόλων εικός, προδήλως γε μήν ύπδ του ίερου αποστόλου 'Ιακώβου
εν τη καθολική παραδέδοται φάσκοντος* 'Αδελφοί, κακοπαθεΐ τις εν ύμϊν,
προσκαλεαάσθω τους ιερείς καί προσενξάσθωσαν ύπερ αυτόν, αλενψαντες
αυτόν ελαίω καϊ ή ευχή της πίστεως σώσει τον κάμνοντα και εγερεϊ αυτόν
ο Κύριος, καν αμαρτίας fj πεποιηκώς, άφεθήσεται αύτφ. Ταυτ' ούν οΰτος
παραδέδωκε καΐ εξ εκείνου μέχρι της δεΰρο τελείται. Γίνεται δέ οΰτως.
1. "Οτι ού δει έλάττους τών επτά ιερέων ποιεΐσθαι τόν ελαϊσμόν.
Ch. VIL Les ordonnances latines transmises au clergé de Chypre ne semblent pas avoir
influé sur les usages. Il est vrai que ce chapitre est probablement incomplet, par suite
de la perte d'un folio, mais l'unique canon ajouté à la définition suffit à montrer que ce
sacrement était conféré selon l'usage reconnu comme traditionnel depuis le 13e siècle.
Syméon de Thessalonique, se référant au texte cité (Jacques 5, 13), déclare que l'apôtre
ne donne pas le nombre des sept prêtres qui participaient selon la coutume grecque à cette
cérémonie : PG 155, 516e ; la coutume lui paraît respectable malgré l'absence de loi écrite.
La principale objection des Latins était que l'huile des malades devait être aussi consacrée
par l'évêque le Jeudi Saint : voir p. 73. L'emploi du terme ελαϊσμός pour désigner ce
sacrement n'est pas attesté ailleurs que dans ce texte, comme me l'a confirmé par lettre
E. Kriaras.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 113
2. (B, p. 260) ΆκομΙ δπιος Ιερεύς ποιήσαί τίνος, βπου θέλει νά ποιήσει
10 εύχέλαιον, και εκείνος λέγει του ποίησαι τρία οδ τέσσαρα παρακλητικά,
καΐ πλανήσει αυτόν, να ένι εις τό έπιτίμιον του άρχιερέως και να ζημιοΰται
(ύπέρπυρα) κε' και να παιδεύεται κανονικώς.
9. Canons monastiques
9-12 Ce texte, inséré dans le chapitre du mariage par l'autre recension, est rédigé
en style vulgaire ; je pense qu'il faut comprendre τίνος et του comme des datifs.
Il est défendu au prêtre, sollicité de donner l'euchélaion (terme grec pour l 'extrême-onct
ion), de tromper le fidèle sur le nombre des prières que celui-ci lui a demandé de faire.
Comme le suggère un autre canon (16, p. 44), il s'ensuivait une perte d'honoraires pour
l'évêque, d'où l'amende qui frappe cette tromperie. Peut-être ce texte veut-il dire que le
prêtre, au lieu d'administrer l'euchélaion demandé, se contentait de réciter deux ou trois
prières.
Texte 9. Voir les remarques générales, p. 75. Les statuts diocésains de Nicosie
contiennent quelques prescriptions monastiques : Mansi, XXVI, 231 (§ 16) = Acta
Alexandri IV, p. 113.
114 J. DARROUZÈS
14-17 Ce texte corrompu est peu intelligible. Il est probable que le mot εκκλησια
στικούςcouvre en fait les ekdikoi ou ecclisiekdikoi, qui doivent surveiller aussi les
moines ; le verbe complément est tombé dans la première phrase et dans la seconde les
participes sont mis de manière incohérente au singulier et au pluriel. 18 Le typikon est
cité aussi au sujet des prêtres qui doivent chanter les heures canoniques : n° 46, p. 106.
28-31 Dans un autre canon (n° 5, p. 115), la citation des canons anciens est omise.
TEXTES SYNODAUX CHYPRIOTES 115
f. 146 άποβαλλόμενοι, ώς | αιρετικών νόθα και παρά τών άγιων αποστόλων καΐ
30 τών αγίων πατέρων άποβαλλόμενα.
6. "Ορος. Γνωστόν Ιστω πασιν ύμΐν ώς δτι έμάθομεν μετά πληροφορίας
υπό αξιόλογων ανδρών δτι τινές ηγούμενοι καΐ ιερομόναχοι και ιερείς καΐ
διάκονοι εξ υμών εξ έθελοκάκου γνώμης αυτών άπεσκίρτησαν εκ της καθ'
ημάς εκκλησίας και ου βούλονται συναγελάζεσθαι μεθ' ημών ή συγκοινω-
35 νήσαι και μνημονευσαι τήν ημών μετριότητα, καθώς ή αγία και ιερά
σύνοδος διορίζει στενωτικώς, άλλα μάλλον περιερχομένων τών καιρών και
τών ήμερων καθ' έκάστην, τούτο δήλον εσπερινών καΐ όρθρων και εν
f. 146ν ταΐς θείαις μυσταγωγίαις κακώς φρονουσι | και καταφρονουντες τους
δρους τών αγίων πατέρων και φρονουσι κατά τό δοκούν αύτοΐς μή Ιχειν
40 έν τη πόλει Πάμφου έπίσκοπον — εν οίς χωρίς επισκόπου εκκλησία ούκ
Ιστιν, ούτε ιερείς — , άλλ' αυτοί και μόνοι είσίν Ιερείς και ηγούμενοι* κατα-
σοφιζόμενοι πολλούς, έξαπατώμενοι ταΐς διχοστασίαις αυτών και σχίσμα
μέγα μέσον της εκκλησίας τών πιστών διεγείρουσι και φενακίζουσι τους
πολλούς τών αφελέστερων μή είναι γάμον μηδέ άλλο τι τών τοιούτων.
45 "Οθεν και ή έμή μετριότης μαθουσα ταύτα, συγκαλεσαμένη πάντας, συνο-
δικώς κατ' ενώπιον πάντων νουθετοΰμεν τους δηλουμένους ιερείς, ιεροί"
. 147 μονάχους και καθηγου μένους και διακόνους | άκολουθεΐν τοις θείοις και
ίεροΐς κανόσι και τοις καλώς και εύσεβώς βιοΰσι και άπέχεσθαι τών
τοιούτων είρημένων ατοπημάτων. Και επειδή τίνες άπό της διαβολικής
50 ενεργείας συνεχόμενοι τα της αγίας συνόδου εναντία πράττουσι και διαμε-
ρίζουσι το σώμα της 'Εκκλησίας, τήν τών σχισματικών μανίαν τό του
Χρίστου σώμα μερίζειν έπιχειροΰντες, και ουδόλως βούλονται συναγελά
ζεσθαι μεθ' ημών ή συγκοινωνήσαι και μνημονευσαι του ονόματος ημών,
ώς προέφημεν, δια τοΰτο πάλιν νουθετοΰμεν ύμας και παραινοΰμεν και
55 ηγουμένους και Ιερομόναχους και ιερείς και διακόνους παυσασθαι τήν τών
f. 147ν σχισματικών μανίαν και μή | μερίζειν τό σώμα του Χρίστου, αλλά μνημο-
νεύειν ημών άπό του νυν και τους μετέπειτα ημών αρχιερείς ορθοδόξους
δντας ήμας και λαβέσθαι τον του κυρίου ημών Ίησοΰ Χρίστου φόβον έν
ταΐς καρδίαις υμών καλώς βιουντες και τήν αύτοΰ εύρεΐν εύμένειαν. 'Επειδή
60 ή του Θεοΰ φιλανθρωπία ού τήν άπώλειαν, άλλα τήν έπιστροφήν και τήν
87 Du f. 149 à 151, le copiste reproduit les canons suivants : 25 des Apôtres, 3 de Nicée I,
5 In Trullo, 18 (marqué 10) de Nicée II, 19 d'Ancyre, 88 de Basile, 3 de Carthage (plus
25 et 70), 13 In Trullo, 3 de Denys d'Alexandrie. Le groupement indique qu'il s'agit de
la chasteté des membres du clergé et des cohabitations suspectes : voir le n° 20 (p. 121)
où quelques-uns des mêmes canons sont seulement cités par le numéro.
118 J. DARROUZÈS
9. "Οτι δει τόν αρχιερέα επιμελώς διδάσκειν τόν λαόν μετά πραότητος
και συνέσεως καΐ μή εν κακώσει.
f. 151ν 10. 'Ιερεύς ευλόγως ή άλόγως άντιτασσό μένος τω άρχιερεί καθαιρείσθω.
95 11. Ιερεύς πραγματευόμενος εις τό πολυπλασιάσαι το άργύριον αύτου
καθαιρείσθω, επειδή τφ ψεύδει συμμίγνυται και τη πλεονεξία συμπέφυρται
καΐ χείρων εστί ό πραγματευόμενος ή 6 πορνεύων και ει μέν παύση
άφεθήσεται.
12. Ιερεύς δημοσίας δουλείας έγχειριζόμενος, ή εν τω πραιτωρίω προεδρεύων
100 διηνεκώς, εκτός εί μή που άναγκαίαν ύπόθεσιν ύπεισέρχοι, ή παυσάσθω
ή καθαιρείσθω.
13. 'Ιερεύς μέλλων λειτουργησαι εάν πέση εις ρευσιν, εί μέν συγγινώσκει
f. 152 εν έαυτώ έπιθυμίαν | γυναικός, ου χρή λειτούργησα!* εί δέ χωρίς επιθυμίας,
ψαλλέτω τόν ν' ψαλμόν έκ γ', τό τρισάγιον και τά τροπάρια και τας β'
105 εύχας και έτέραν α' του ένυπνιασμου καΐ μετανοίας ρ', είτα λειτουργείτω* εί
δέ ούκ έστιν μεγάλη ανάγκη εν εκείνη τη ήμερα, μή έπιχειρισθείη.
14. 'Ιερεύς μεθύσας μή λειτουργείτω εως ημέρας μ' και μετανοίας καθ*
εκάστη ν ν'.
15. "Ετι δέ και τοΰτο εις γνώσιν ήμετέραν ήλθεν δτι είσί τίνες τών ιερέων
110 και ιερομόναχων εν τη ημετέρα πόλει Πάμφου οίτινες ετάχθησαν παρ*
ημών προς μείζονα πνευματικήν λειτουργίαν, τούτο δή λέγω εις τό λαμ-
f. 152ν βάνειν λογισμούς πάντων τών πιστώς προσερχόμενων προς αυτούς | του
έξομολογεΐσθαι αυτούς καΐ συγχωρεΐν αυτών τας αμαρτίας, εί γνησίως
μετανοήσωσιν, εκτός δεσμού και έπιτιμίου αφορισμού, εί παρ' ημών τίνες
115 έδεσμεύθησαν, εΐτε παρ* ετέρου άρχιερέως εν έτέρω τόπω. Ό γαρ τοιούτος
δεσμός τω άρχιερεΐ μόνω ανήκει είς τό λυσαι και συγχωρήσαι αυτόν δστις
καΐ έδέσμευσεν αυτοί δέ δι' οίκείαν αίσχροκέρδειαν τους ιερούς καταφρο-
νοΰντες δρους, τους ύφ' ημών διά τινας αθέμιτους πράξεις εν τω έπιτιμίω
αφορισμού δεσμευθέντας ιερείς τε και λαϊκούς κρυφίως αυτούς λύουσι και
120 συγχωροΰσι και εν ταΐς έκκλησίαις αυτών τούτους είσδέχονται, σχίσματα
f. 153 εν τη ημετέρα εκκλησία j ποιοΰντες και τας ψυχας ών αυτοί λέγουσι λύειν
σύν ταΐς εαυτών φθείρουσι. Τούτου ένεκεν πατρικώς πάντας νουθετοΰμεν,
ώς ϊνα μή τολμήση τις άπό του νυν τούτο ποιήσαι* εί δέ τις καταφρονών
τοΰτο δράση, καθυποβάλλομεν αυτόν άπό τήν σήμερον δια τότε εν τω
125 έπιτιμίω του αφορισμού.
16. "Ετι δέ εμάθομεν άπό αξιόπιστους άνδρας δτι εύρίσκουνταί τίνες των
πρωτοϊερεων ήγουν των χωρεπισκόπων των της ημετέρας ενορίας και ένι
καταφρονηταΐ της ημών μετριότητος καΐ ουδέν ερχουνται κατά καιρούς να
μας άναφέρνουν τα γινόμενα των εκκλησιαστικών πραγμάτων, άμμέ
f. 153ν θέλουσι | να κρατοΰσιν άρπαλέως τα δικαιώματα μας, τουτέστιν εύλογητικα
καΐ εύχέλαια καΐ ετέρα διάφορα τα συμβαίνουν κατά καιρούς, και ώς
λέοντες αρπάζουν καΐ ώρυόμενοι αρπάζουν και κλέπτουν αυτά. "Ετι δέ
θεσπίζομεν και συνοδικώς όρίζομεν δτι, εΐ τις τολμήσει των πρωτοϊερεων
ποιησαι αυτά, άφορισμω καθυποβάλλομεν αύτδν άπδ του νυν και εις τδ
135 έξης* και εάν συμβη του έλθεΐν εις τήν άκοήν ημών ή τοιαύτη κλοπή καΐ
κακή εργασία παρά τε ιερέως ή ιερομόναχου ή μοναχού ή άναγνώστου,
τδ πρωτοπαπαδικδν θέλομεν τδ σηκόσειν άξαυτης του και ζημιοΰσθαι πρδς
τδ κτίσμαν του αγίου <Φιλαγρίου> της αυτής επισκοπής (ύπέρπυρα) ρ'.
f. 154 17. Ειρήνη πασι. Του Κυρίου δεηθώμεν.
140 Ό Θεδς δ φοβερδς και φιλάνθρωπος, δ δυνατδς και εΰσπλαγχνος, δ δια
τους σους οίκτιρμούς έξαποστείλας τδν Μονογενή σου υίδν εις τδν κόσμον,
ίνα διαρρήξας τδ καθ' ημών χειρόγραφον τών αμαρτημάτων και λύση τα
δεσμά τών ύπδ της αμαρτίας πεπεδημένων και κηρύξη αίχμαλώτοις άφεσιν
καΐ άνεσιν τοις έν δεσμοΐς, αυτός, Δέσποτα, και τους παρόντας δούλους
145 σου, Ιερείς, ιερομόναχους, μοναχούς καΐ άναγνώστας, τη ση άγαθότητι
έλευθέρωσον τών έπιτεθέντων δεσμών καΐ διάσπασον στραγγαλιάς βαρέων
συμπλοκών. Ό πάντα ποιών και μετασκευάζων ώς βούλη τη δυνάμει καΐ
f. 154ν ίσχύι σου, αύτδς | διάλυσον, πανάγαθε βασιλευ, καΐ τους σους δούλους, καΐ
άκυρον ποίηδον πάντα λόγον δεσμού καΐ άναθεματισμοΰ, πάσαν κατάραν
150 καΐ άφορισμόν, δσα έπενέχθη πρδς τους δούλους σου, έλευθέρωσον εις ζωήν
αίώνιον.
Σύ γαρ εΐπας, Κύριε, του πρωτοκορυφαίου σου τών αποστόλων Πέτρου
δτι· Έκδίδωμι τας κλεΐς της βασιλείας τών ουρανών, και δσα εάν δήσης
επί της γης εσται δεδεμένα και εν τω ονρανώ και δσα εάν λύσης επί της
155 γης Ισται λελνμένα και εν τοις ούρανοϊς. Αυτός, Κύριε, πανάγαθε βασιλευ,
εύδόκησον δέ λυθήναι και τους δούλους σου, ιερείς, ιερομόναχους, μοναχούς,
f. 155 άναγνώστας καΐ λαϊκούς δια της έμής άναξιότητος | παντδς δεσμού και
195 καΐ ιερομόναχων και μοναχών έκ τών μοναχών τών ατάκτως εξερχόμενων
f. 169 άπδ ετέρας ενορίας εις έτέραν και καταλιμπανόντων | τήν οίκείαν μονήν,
μάλλον δέ καΐ ιερομόναχων τών έγκαταλιμπανόντων τας εαυτών μονάς άς
και τάς συνταγάς έποιήσαντο, και εις ετέρας μονάς απέρχονται άνευ γνώμης
τών αρχιερέων αυτών ή και τών ηγουμένων αυτών, καΐ ψάλλειν και
200 λειτουργεΐν έπιχειρουντες ώς καταφρονουντες τους βρους τών άγιων
πατέρων τους δέ δεχόμενους αυτούς εξ ετέρας μονής εις τήν εαυτών μονήν,
είτε μοναχοί εΐτε ιερομόναχοι ή ηγούμενοι, πλην του ηγουμένου αυτών
και της ημών μετριότητος τήν θέλησιν, έστωσαν αμφότεροι άφωρισμένοι
εξω πάσης εκκλησίας και ό δεξάμενος και ό δεχθείς. |
f. 169ν 20. "Ετι δέ κωλύομεν πάντας τους Ιερείς ημών τους άφιόντας τάς εαυτών
νομίμους γυναίκας και καταφρονώσι τους κανόνας τών αγίων αποστόλων
και τών αγίων πατέρων και γαμόντες ετέρας γυναίκας, εξ δλης της ψυχής
ημών άφορίζομεν αυτούς έξω πάσης εκκλησίας, ώς μοιχούς και παραβάτας
τών εντολών Κυρίου. Διά τοι τούτο συνηθροίσαμεν πάντας ύμας εν ταύτη
210 και άποφήναμεν δια του παρόντος εγγράφου ώς δτι εϊ τις εύρεθή καΐ
καταφρονήσας ποίηση κατάδικα τών άνωθεν παρ* ημών ορισθέντων και
άφίων τήν γυναίκα αύτοΰ καΐ γαμών έτέραν, ώς έφημεν, άφορίζομεν αυτόν
f. 170 άπδ του νυν δια τότε δια τής | παρούσης φανερας αποφάσεως συνοδικώς
δια του τοιούτου εγγράφου* και κατακρινουντες αυτούς καΐ σουσπενδιάζομεν
215 αυτούς έκ παντδς εκκλησιαστικού αυτών όφφικίου, καθώς και οί ιεροί
κανόνες διακελεύουσι* τών αγίων 'Αποστόλων κανών ιζ' καΐ ιη' και μη',
συνόδου δέ πρώτης κανών γ', και τής εν Τρούλλω συνόδου έκτης κανών ε',
καΐ τής εν Νεοκαισαρεία κανών α'.
Ταΰτα πάντα εάν οδν καλώς τηρήσητε, χαρίσεται ύμΐν ό Κύριος τήν
220 ούράνιον αύτοΰ βασιλείαν, χάριτι και φιλανθρωπία του κυρίου ημών Ίησου
Χρίστου, μεθ' οδ τω Πατρί άμα τφ άγίω Πνεύματι δόξα, κράτος, τιμή
και προσκύνησις εις τους αιώνας τών αιώνων αμήν.
191-192 δια — εγγράφου glossa 197 έγκαταλιμπάνοντες D 202 πλην : lege παρά
(τήν θέλησιν) 206-207 καταφρονώσι, γάμοντες : lege καταφρονουντας, γαμόντας ?
212 αύτ6ν+ εγγράφου D 213 δια τότε — εγγράφου cf. supra lin. 208-210
193 Voir les nOf 2-5, p. 113. 205 Texte de même fonds au n° 8, p. 117, où des ca
nons plus nombreux ont été copiés in extenso dans le Dionysiou 489.
122 J. DARROUZÈS