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Jean Darrouzès

Un décret d'Isaac II Angélos


In: Revue des études byzantines, tome 40, 1982. pp. 135-155.

Résumé
REB 40 1982 France p. 135-155
J. Darrouzes, Un décret d'Isaac II Angeles. — Le Mutinensis 240 contient un prostagma, dont il est l'unique témoin et que l'on a
supposé être une taxis des métropoles (notifia). Le décret concerne en réalité la préservation des biens patrimoniaux des
évêques après leur décès ; il adopte une forme assez insolite en reproduisant trois décrets antérieurs sur le même sujet. Après
une brève introduction le texte est édité et traduit.

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Darrouzès Jean. Un décret d'Isaac II Angélos. In: Revue des études byzantines, tome 40, 1982. pp. 135-155.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1982_num_40_1_2134
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS

Jean DARROUZÈS

Au sujet d'une nouvelle ordonnance des sièges épiscopaux attribuée à


Isaac II Angélos, F. Dölger se demandait si le texte n'en était pas contenu
dans le manuscrit Mutinensis 240, qu'il connaissait seulement par la descrip
tion du catalogue de V. Puntoni. Depuis la publication des regestes
impériaux (1925), le texte a été édité1. A défaut d'une nouvelle ordon
nance des sièges, ou d'une notice des évêchés, dont on ne connaît pas
d'exemplaire publié par un empereur ou doté des marques de la
chancellerie impériale, on trouve là un décret impérial aussi curieux par
sa forme que par son contenu.
La forme du texte est celle d'une copie tirée de l'exemplaire qui était
déposé légalement au chartophylakeion de la Grande Eglise. Comme
la conclusion spécifie que les copies certifiées conformes (isotypa : ligne 230)
auront valeur d'authentique devant les tribunaux, la plupart des évêques
durent se munir d'une copie du décret pour leurs propres archives, soit
par l'intermédiaire du chartophylax, soit de leur propre pouvoir. La signa
turedu certifiant n'est pas conservée. Le certificat de copie ecclésiastique se
trouve normalement à la fin du texte et les copies ou extraits délivrés par
le chartophylax ne recevaient pas d'habitude le titre, ou le lemme qu'on

1. F. Dölger, Regesten, n° 1586 ; voir aussi le n° 1627, où est citée la même source,
avec renvoi au n° 1586, mais aussi aux n01 1613-1614. Edition par P. Lamma, Un pros-
tagma inedito attribuito a Isacco 11° Angelo, Atti e Memorie Accad... di Modena, s. V,
10, 1952, p. 230-249 {^Oriente e Occidente nell'alto medioevo, Padoue 1968, p. 395-
414 ; réimpression) ; compte rendu de F. Dölger, BZ 46, 1953, p. 426. Je n'ai pu prendre
connaissance de cette publication qu'après les premières épreuves du présent article.
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rencontre presque régulièrement dans les copies d'actes impériaux2 et dans


leurs copies libres reproduites dans les manuels juridico-canoniques. Il
semble que le titre du décret d'Isaac Angélos emprunte certains éléments,
dont la date de copie, au certificat final disparu. La copie actuelle, relativ
ement tardive, ne représente plus exactement l'original, ou sa copie en forme
authentique.
A un moment indéterminé de la transmission du texte une erreur s'est
produite en finale dans la copie de la date principale. Il ne peut pas y avoir
d'indiction 14 sous le règne d'Isaac Angélos, qui va de septembre 1185
(indiction 4) à avril 1195 (indiction 13) ; l'indiction doit donc être corrigée
et mise en accord au moins avec la date de copie, qui est le 14 août, indiction
10 (1192). Si, comme il est probable, cette seconde date se trouvait primit
ivement à la suite de celle de l'acte, on peut imaginer que le quantième du
mois a influencé le copiste ; cependant le mot indiction en abrégé contient
aussi les éléments qui peuvent former le chiffre 14 (iota et delta). Théorique
ment on doit supposer deux dates possibles : ou la 4e indiction (septembre
1185-août 1186). ou la 10e (septembre 1191-août 1192). Tout porte à croire
que la seconde date est la bonne et que le décret parut non pas au début
du règne d'Isaac, mais au début du patriarcat de Georges Xiphilin. Bien
que l'intervalle de date entre l'original et une copie certifiée soit des plus
variables, la délivrance de copies au mois d'août 1192 laisse croire que le
décret fut publié au mois d'avril de la même année.
Le texte même du décret contient une erreur d'attribution qui dépend
aussi de la forme de la date ou bien entraîne une fausse interprétation de
la date. Deux décrets antérieurs sur le même sujet3 sont attribués à Manuel
Comnène. Or le premier, conservé indépendamment du second, reçoit

2. F. Dölger et J. Karayannopulos, Byzantinische Urkundenlehre, Munich 1968,


p. 132 ; les auteurs donnent à ce titre le nom d'« Etikette ». Vers la fin du 12e siècle,
plusieurs actes patriarcaux sont connus comme copies certifiées par le chartophylax
Eustathe Chandrènos : V. Grumel, Regestes, n" 1125, 1179-1180; dans les actes
patriarcaux il faut distinguer les extraits des procès-verbaux (tels les nos 1179, 1180, 1185),
qui sont des expéditions de l'acte synodal, de première main, et les copies certifiées par
le chartophylax (n° 1125), dont on n'a pas d'exemplaire original.
3. F. Döloer, Regesten, n° 1301 (daté d'avril 1124 ; mais il faut admettre la possibilité
d'une autre équivalence sous le même règne : avril 1139) ; n° 1380 (daté de sept. 1150
ou sept. 1165). Il n'y a pas d'autres éditions depuis le signalement de ces actes dans les
Regesten. Le modèle de l'édition de Leunclavius est le manuscrit Helmstedt 663 ; selon
une communication de M. A. Schminck, qui m'a fait connaître Samos 12, il n'y a pas
d'autres copies manuscrites du prostagma de Jean Comnène.
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS 137

un certificat de copie qui l'attribue expressément à Jean Comnène ; il


n'y a aucune raison de mettre en doute cette attribution, mais il faut
admettre alors que la chancellerie impériale, cinquante ou soixante ans
après le décret de Jean Comnène, ignorait qui en était l'auteur. Un original
ne porte que la signature ménologee comme marque distinctive et ce moyen
d'identification peut perdre toute efficacité au bout d'un certain temps,
en l'absence d'un répertoire chronologique des actes ou d'un registre
bien ordonné ; c'est sans doute pour cette raison que les copies certifiées
ajoutent un titre avec le nom de l'empereur, sans lequel bon nombre d'actes
seraient tombés dans l'anonymat.
Puisque le Mutinensis est un recueil factice formé de cahiers disparates,
il n'y a rien à tirer du manuscrit pour l'histoire du texte, qui repose donc
uniquement sur le contenu. La composition même du décret, qui paraît
unique dans les annales de la chancellerie byzantine, conduit à un examen
des actes du 12e siècle concernant le même cas.
Après une courte introduction, le texte reproduit un premier prostagma,
attribué à Manuel Comnène et daté du mois d'avril indiction 2. L'édition
de Leunclavius, dont dépendent toutes les éditions postérieures, l'attribue
à Jean Comnène. Mortreuil a cité à ce propos le Scorialensis X II 14 ; ce
doit être une confusion, parce que le texte n'est repéré actuellement
que dans trois manuscrits : Helmstedt 663, f. 114-115 ; Sinaiticus 1117,
f. 248V ; Samos 12, f. 14Γ-142ν. Le terme que les deux premiers man
uscrits emploient pour qualifier le prostagma est inexact : ce ne peut
pas être un chrysobulle {Helmstedt, édition), ni même un pittakion
{Sinaiticus), d'autant que la désignation intérieure de l'acte est tout
à fait claire : néaron thespisma (ligne 34), ou prostagma (ligne 48). Il est
évident que le terme chrysobulle est improvisé dans ce titre, qui ne peut
pas provenir de l'original ni même d'une copie authentique ; comme
le nom de l'empereur est tiré en fait de la conclusion, le témoignage
des manuscrits reste valable. Les variantes significatives montrent un
accord des trois manuscrits du prostagma (HST) contre le Mutinensis
(M) ; la chancellerie disposa d'une copie indépendante, dépourvue de
certificat et de titre, pour insérer le prostagma dans celui d'Isaac
Angélos.
Le second prostagma, du mois de septembre, indiction 14, est attribué
aussi à Manuel Comnène ; malgré le flottement de la date (1150 ou
1165), l'attribution à Manuel Comnène ne fait pas de doute, puisque
Théodore Balsamon cite ce prostagma comme émis par l'empereur ré-
138 J. DARROUZèS

gnant4 ; on rejettera donc l'attribution du même texte à Alexis Comnène pro


posée dans le Prochiron auction, 40, 95. Le témoignage de Balsamon confirme
indirectement l'attribution du prostagma précédent à un autre empereur,
car si les deux appartenaient à Manuel Comnène, il semble que le canoniste
en aurait tenu compte dans son commentaire. Pour la même raison, on
admettra le plus grand intervalle possible entre les deux décrets ; si le
prostagma de Jean Comnène était de 1139, seconde indiction 2 du règne,
il semble que Manuel aurait fait allusion à ce précédent assez proche.
Faute de témoignage extérieur on ne peut dire quel est l'intervalle exact
entre les deux décrets ; le même abus contre les biens des évêques se produisit
sous les deux règnes et les sanctions prises contre les usurpateurs ne seraient
pas aussi différentes si elles venaient d'un même empereur ; la proportion
des sommes à restituer est en effet inversée dans les deux décrets : Jean
Comnène favorise l'Eglise et Manuel Comnène, le fisc.
L'empereur ne cite pas les actes patriarcaux correspondants ; selon
l'ordre chronologique il faut mentionner ici l'acte de Luc Chrysobergès
qui prend place après celui de Manuel Comnène. L'édition lui donnait
comme date : lundi 10 mars ; pour des raisons de prosopographie, V.
Grumel a adopté l'année 11695, qui se trouve maintenant confirmée par
le manuscrit Atheniensis 1377, où se lit la date complète : lundi (2e jour)
10 mars, indiction 2 ; l'année 1158, où le 10 mars tombe aussi un lundi,
n'est pas dans une indiction 2. Les deux autres manuscrits qui contiennent
cet acte patriarcal le joignent au décret de Jean Comnène {Helmstedt 663,
f. 115-116 ; Samos 12, f. 142M43), qui est aussi d'un mois d'avril indiction 2:
rencontre fortuite certainement, car si la même affaire avait été portée
à la même date devant l'empereur et le patriarche, l'exposé n'aurait pas
manqué d'y faire allusion. L'acte patriarcal et synodal ne doit pas être
conservé en entier ; le texte s'arrête brusquement à la fin de la dernière
citation ; mais, même si le métropolite de Thessalonique n'avait demandé
qu'une réponse de principe, l'acte devait avoir une conclusion. Le tribunal

4. PG 137, 633-636, sur le canon 35 du concile In Trullo ; c'est du commentaire de


Balsamon que Leunclavius a dû tirer ce prostagma de Manuel Comnène, qui n'a pas
été conservé ailleurs ; l'édition de Leunclavius est reproduite dans les autres collections
du droit et aussi dans PG 133, 735-737.
5. V. Grumel, Regestes, n° 1085 ; l'auteur cite seulement les éditions qui dépendent
de Leunclavius ; ce dernier a certainement utilisé le manuscrit Helmstedt 663, où l'acte
synodal se joint au prostagma de Jean Comnène, de même que dans le manuscrit Samos 12.
V'Atheniensis n'a que l'acte synodal, tandis que le Sinaiticus cité ci-dessus n'a que le
prostagma de Jean Comnène.
UN DÉCRET D'ISAAC H ANGÉLOS 139

synodal ne porta pas sans doute de sentence propre et mémorable, puisque


Balsamon, qui cite le prostagma de Manuel Comnène dans le commentaire
du canon 35 In Trullo, n'a pas relevé d'acte patriarcal sur le même sujet.
Tout se passe comme si les trois actions étaient tout à fait indépendantes
l'une de l'autre et assez espacées dans le temps selon les dates admises :
1125 (Jean Comnène), 1150 (plutôt que 1166, Manuel Comnène), 1169
(Luc patriarche).
Après le prostagma de Manuel Comnène vient un extrait d'un prostagma
non daté d'Isaac II Angélos et qui ne concerne pas le même délit, c'est-à-dire
l'usurpation des biens d'un évêque défunt. Il doit appartenir au début
du règne, puisqu'il confirme de manière générale les chrysobulles et les
prostagmata de Manuel Comnène relatifs aux immunités de l'Eglise ; il
n'y a aucune allusion aux exactions particulières qui se produisent au
décès des évêques. Le fragment reproduit se tient dans les généralités,
dont on ne peut déduire ni la date, ni l'objet ou l'occasion du décret ;
il sert pour ainsi dire d'introduction à la partie originale du texte, le
décret d'avril 1192, qui aurait pu se passer de tout ce qui précède (voir
ligne 145).
Les deux décrets antérieurs avaient paru à la suite d'un rapport reçu
par l'empereur (lignes 24, 77) ; dans les deux cas l'auteur du rapport reste
anonyme, tandis qu'en avril 1192 c'est le patriarche assisté des évêques
présents (le synode) qui s'adresse à l'empereur. C'était la première année
du patriarcat de Georges Xiphilin, intronisé en septembre 1191 et qui
reçut la même année une réclamation des évêques contre l'extension des
droits patriarcaux sur de nouvelles églises bâties en territoire patriarcal.
Il est probable donc que l'initiative du rapport à l'empereur vient des
premiers intéressés, les métropolites du synode. En effet, l'année suivante
l'empereur fut interpellé de nouveau et dut se prêter à une discussion
synodale, qui fit l'objet d'un procès-verbal officiel (sèmeiôma), sur le droit
de promotion des métropoles. Isaac Angélos produisit la même interpréta
tion du canon 12 de Chalcédoine qu'Alexis Ier Comnène, montrant par
là qu'il ne cédait aucun des privilèges reconnus à l'empereur.
Par rapport aux décrets des empereurs précédents, celui d'Isaac Angélos
se distingue principalement par sa verbosité. Il y a une première partie
qui équivaut à peu près à la teneur des décrets précédents ; elle forme un
tout, mais la mention du fils de l'empereur et du mystikos entraîne de
nouveaux développements. Dès ce début cependant il y a une tendance à
l'exagération dans le montant des amendes suivant leur destination à
l'Eglise ou au fisc, un passage où se manifeste d'ailleurs l'indépendance
des trois textes.
140 J. DARROUZÈS

à l'Eglise au fisc
1) douze livres d'hyperpères6 six livres d'hyperpères
2) restitution simple amende au double
3) restitution au double amende au quadruple.
Dans le premier cas il ne s'agit pas à proprement parler de restitution, mais
d'une amende fixée arbitrairement et sans évaluation du dommage subi ;
c'est la partie lésée, l'Eglise, qui est favorisée plutôt que le fisc. Dans le
second cas, la proportion est inversée, mais la simple restitution suppose
une évaluation exacte du dommage et la justice semble plus stricte et plus
objective. Dans le dernier cas, il y a excès des deux côtés, car si les détourne
ments atteignaient un total élevé, la restitution multipliée par six apparaît
purement théorique. Ces variantes montrent en tout cas une évolution
très nette de la législation et la différence très marquée entre les auteurs
des décrets et leur administration.
Par rapport au décret de Manuel Comnène, qui remet au mystikos le
soin de recevoir les rapports sur les affaires de ce genre (lignes 113-114),
le rôle de ministre semble d'abord amoindri, puisque les rapports devront
être adressés maintenant au fils de l'empereur ; la suite montre cependant
que c'est là une simple formule, puisque le mystikos continuera à exercer
même seul cette responsabilité et surtout subira seul ou le premier les
sanctions. On n'a pas de définition très précise du rôle de ce fonctionnaire
dans le système administratif7, et son nom évoque plutôt une charge de
conseiller privé ; cependant un chrysobulle de 1181, dans la même ligne
que le prostagma de Manuel Comnène, confie au mystikos la charge de
corriger les abus de l'administration fiscale à l'égard des monastères. Le
personnage avait ainsi une certaine compétence judiciaire et financière,
comme un conseiller d'Etat ou un conseiller des comptes ; il faudrait des
actes émanés de son bureau pour définir son action et pour voir surtout

6. Selon une remarque que m'a faite Nicolas Oikonomidès, le montant de l'amende
en faveur de l'Eglise serait peut-être proportionné au rang de l'évêque dans la hiérarchie
nobiliaire. Au 10e siècle, le titre episcopal équivaut au rang des protospathaires : N.
Oikonomidès, Les listes de préséance byzantines des IXe et Xe siècles, Paris 1972, p. 2491-1°,
26917-23, D'après un document recueilli par Constantin Porphyrogénète {De Cer., II,
49), le protospathaire payait son titre de 12 à 18 livres : voir P. Lemerle, Roga et rente
d'Etat, REB 25, 1967, p. 80. Les équivalences avaient certainement évolué, mais l'estima
tion du dommage subi pouvait reposer sur un critère de ce genre.
7. R. Guilland, Etudes sur l'histoire administrative de l'Empire byzantin. Le mystique,
REB 26, 1968, p. 279-296 ; V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l'empire byzantin, II,
Paris 1981, p. 50 ; sceaux nos 116-129 (à partir du 9e siècle). Dans son article R. Guilland
parle d'un fonctionnaire d'Eglise de même nom ; cette opinion n'est pas fondée, car
les références de l'auteur concernent toujours le mystikos impérial.
UN DÉCRET D'iSAAC II ANGÉLOS 141

de quelle manière il pouvait retenir des sommes versées au koiton impérial,


les retourner aux personnes lésées et faire payer les officiers du fisc respons
ables de la malversation. Ces opérations supposent un pouvoir et des
moyens d'action assez importants, mais tant qu'on ne dispose pas d'actes
concrets, la connaissance de l'administration reposant sur des décrets
reste quelque peu abstraite.

L'édition du texte repose sur le manuscrit M (Mutinensis 240), qui est


une copie unique. Pour le prostagma de Jean Comnène (lignes 20-70) on
dispose de trois copies : H (Helmstedt 663), S (Sinaiticus 1 1 17), Τ (Samos 12).
Pour le prostagma de Manuel Comnène (lignes 72-121), je cite seulement
quelques variantes de l'édition reçue (JGR) qui ne pourrait être améliorée
que par l'édition critique du commentaire canonique de Théodore Balsamon
où le texte est conservé.
N'ayant pu consulter à temps l'édition de P. Lamma (voir la note 1),
je ne ferai aucune comparaison avec son texte.
142 J. DARROUZÈS

Décret de notre empereur, kyr Isaac Angélos, en faveur


des très saints sièges des métropoles, archevêchés et évê-
chés. Extrait de l'exemplaire déposé au chartophylakeion8
de la Grande Eglise de Dieu, le quatorzième jour du mois
d'août de l'indiction dix, année 6700, dont le texte suit.

Isaac Angélos

Le glorieux empereur kyr Manuel Komnènos, oncle très cher de ma


majesté, eut déjà l'occasion de prescrire en plusieurs de ses chrysobulles
qu'aucun de ceux qui détiennent le pouvoir ducal dans chaque ville, qui
exercent un recensement ou d'autres droits publics, n'ait la témérité d'inter
venirdans n'importe laquelle des très saintes Eglises9 de Dieu, de porter
atteinte à leurs biens contre toute humanité et de dérober des choses
consacrées à Dieu, sous quelque forme qu'elles soient, avant le décès de
ceux qui occupent le siège ou après leur décès, d'une manière indigne de
la profession chrétienne et qui pousse les païens à blasphémer le nom de
Dieu. Mais des décrets du même glorieux empereur répriment aussi ce
sacrilège. Le premier, délivré au mois d'avril de la deuxième indiction10
contient ce qui suit.
« Quoi de plus pressant et de plus important pour
Décret de Jean · *, / λ λ . „, , Λ, , .
, ma majesté que de garder les saintes Eglises a 1 abri
Komnènos de
, toute vexation
. et de
, toute offense
„. et de
, les
, preserver
,
du moindre tort et du moindre dommage. C'est pourquoi elle n'a pas
voulu négliger non plus de remédier au mal que notre sérénité vient
d'apprendre par ouï-dire. Il nous a été rapporté, en effet, que des archontes
de province, dès le décès de l'évêque, s'emparent de tout ce qui se trouve
à l'évêché, soit des denrées, soit des objets, soit même souvent de l'argent,
s'il s'en trouve ; ils pensent avoir rencontré une bonne aubaine dans le
décès de l'évêque, mais en réalité ils s'attaquent à ce qui leur est défendu
et s'approprient le bien d'autrui. Il y en a aussi qui s'emparent des biens

8. Les copies émises par le chartophylax n'avaient pas de titre, mais un certificat à la
suite de la conclusion de l'acte ; dans les copies libres et dérivées, des éléments de ce
certificat sont utilisés pour le titre. La répétition du nom de l'empereur doit provenir
d'une note marginale passée dans le texte.
9. Eglise s'emploie au sens d'éparchie (diocèse) selon la terminologie byzantine ; le
chef d'éparchie est métropolite, archevêque ou évêque : voir lignes 35, 44.
UN DÉCRET D 'ISAAC II ANGÉLOS 143

f. 103 Πρόσταγμα του βασιλέως ημών, του κυρίου Ίσαακίου του


'Αγγέλου, δικαιοΰν τας άγιωτάτας πάσας μητροπόλεις, άρχιεπι-
σκοπάς τε και έπισκοπάς, παρεκβληθέν άπο του έναποκειμένου τω
ίερώ χαρτοφυλακείω της του Θεοΰ μεγάλης Εκκλησίας κατά τήν
5 δεκάτην τετάρτην του αύγούστου μηνός της ίνδικτιώνος της δεκάτης
του έξακισχιλιοστοΰ έπτακοσιοστοΰ ^τους, δ και έχει ρητώς ούτωσί.

Ίσαακίου του Αγγέλου

"Εφθασεν ό έν βασιλεΰσι μεν άοίδιμος περιπόθητος θειος της βασιλείας


μου κύριος Μανουήλος ο Κομνηνός διορίσασθαι έν διαφόροις χρυσοβούλλοις
10 αύτοΰ μηδένα των κατά χώρας δουκικήν διεπόντων αρχήν ή άναγραφήν
ενεργούντων ή ετέρα δημοσιακα δίκαια τολμαν εισέρχεσθαι έν ταΐς οπου
δήποτε άγιωτάταις του Θεοΰ έκκλησίαις και άπανθρώπως κατεπεμβαίνειν
των διαφερόντων αύταΐς και ιεροσυλεϊν τα τώ Θεώ ανατεθειμένα έν οίοις
αν θεωροϊντο εϊδεσι, πρδ τελευτής τών έν αύταΐς άρχιερατευόντων ή και
15 μετά τήν αυτών τελευτήν, άναξίως του τών χριστιανών επαγγέλματος
και εις βλασφημίαν έν τοις Ιθνεσι του ονόματος του Θεοΰ. Άλλα και δια
προσταγμάτων τοΰ αύτοΰ άοιδίμου βασιλέως ή τοιαύτη άνοσιουργία κεκώ-
λυται, ένος μεν απολυθέντος κατά τόν άπρίλλιον μήνα της δευτέρας ίνδ
ικτιώνος και ούτωσί διεξιόντος.

f. 104 « Και τί δε άλλο | τη βασιλεία μου προύργιαίτερον ή περισπουδαστότερον


ή τό τάς αγίας εκκλησίας ανωτέρας διατηρεΐσθαι πάσης επήρειας τε καΐ
κακώσεως και μηδέ τήν οίανοΰν βλάβην ή ζημίαν ύφίστασθαι ; Δια ταΰτα
ουδέ τό νυν εις άκοας της ημών έλθδν γαληνότητος άδιόρθωτον άπολειφθήναι
ήθέλησεν. Άνηγγέλθη γαρ ήμΐν ώς τίνες τών κατά τάς χώρας αρχόντων
25 άμα τω άποβιώναι τους αρχιερείς άφαιροΰνται πάντα τα ευρισκόμενα έν
τώ έπισκοπείω, είτε είδη είσί τίνα και πράγματα, ή πολλάκις και χρήματα
εύρεθεΐεν, έρμαίω έντετυχηκέναι οίόμενοι τη τελευτη τοΰ άρχιερέως, τη δέ
άληθεία τών μή έφειμένων αύτοϊς κατατολμώντες και έξιδιούμενοι τα
αλλότρια* τινές δέ και δια τών υπηρετούντων αύτοϊς τα τών εκκλησιών

20 προυργιαίτατον Μ 23 ύποληφθηναι Μ 24 τάς om. HST 26 εϊδη τινά


είσι πραγμάτων Μ | καΐ (ante χρήματα) om. HST 28 μή om. Μ | έφιεμένων Μ

10. L'attribution à Manuel Comnène est fausse ; des copies indépendantes restituent
le prostagma à Jean Comnène.
144 J. DARROUZÈS

d'Eglise par l'intermédiaire de leurs serviteurs et se posent ainsi comme


irresponsables eux-mêmes en apparence de cette tentative indigne.
En vue de mettre un terme à cette pratique déraisonnable et de refréner
cette forme de cupidité, par ce présent nouveau décret ma majesté ordonne
que désormais dans chaque éparchie, après le décès du prélat de l'éparchie,
métropolite, archevêque ou évêque, aucun archonte ne s'empare de quoi
que ce soit de ce qui se trouve à la métropole, à l'archevêché, à l'évêché,
ou dans les villages, les domaines, les hameaux et les monastères qui en
dépendent, que ce soit de l'argent, des denrées, des objets, des animaux
ou d'autres biens leur appartenant ; et ils n'auront même pas le droit
d'entrer là, eux ou leurs serviteurs. Les archontes du lieu qui se rendraient
là ou enverraient quelqu'un et déroberaient à l'évêché ou à ses domaines
et ses monastères des denrées, des objets, de l'argent ou des animaux
remettront à l'Eglise dont dépend l'évêché, ou l'archevêché, ou la métropole
qui a subi ce dommage, douze livres d'hyperpères qui seront restituées sans
échappatoire à l'Eglise lésée ; ils s'attireront de surcroît l'indignation de
ma majesté. Si c'est un de leurs subordonnés qui commet un tel acte, tout
dignitaire qu'il soit, il sera en premier lieu puni par le fouet et la tonsure,
comme transgresseur de notre décret ; ensuite on lui réclamera en guise
d'amende six livres d'hyperpères. Si c'est l'un des clercs de cette Eglise
qui est pris à dérober des biens d'Eglise, car ma majesté a appris que les
clercs aussi osent commettre beaucoup d'actes pareils11, elle ordonne
qu'après une enquête exacte et l'établissement de la vérité ils soient déchus
de leur propre rang pour s'être approprié ce qui est consacré à Dieu et
s'être mis quasiment au nombre des sacrilèges.
Dès à présent il ne sera donc permis ni à des juges, ni à des recenseurs,
ni à des collecteurs, ni à des ducs, ni à des stratèges, ni à des administrateurs,
ni à d'autres qui tiennent une charge publique, de s'approcher, après le
décès de l'évêque, de l'évêché et des immeubles ou des monastères qui lui
appartiennent et en un mot d'y prendre quelque chose. Sous prétexte
d'impositions fiscales, ils ne s'immisceront pas non plus dans les droits de
l'Eglise pour retirer ce qui leur plaît, mais si quelque chose est dû au fisc
de la part de l'évêché, on convoquera les clercs ; au cas où la réclamation

1 1 . C'est un cas de ce genre qui fut soumis au patriarche Luc, en 1 1 69, par l'archevêque
de Thessalonique : acte cité à la n. S.
UN DÉCRET D'ISAAC Π ANGÉLOS 145

30 αφαιρούμενοι, έξάντεις εαυτούς τω δοκεϊν καθιστώσι του άτοπου τούτου


εγχειρήματος.
Άναστέλλουσα γοΰν τήν τοιαύτην παράλογον πραξιν ή βασιλεία μου καΐ
τό τοιούτον της πλεονεξίας είδος αναχαιτίζουσα, διορίζεται διά τοΰ παρόντος
νεαρού θεσπίσματος μηδένα του λοιπού των αρχόντων εκάστης επαρχίας
35 μετά τελευτήν τοΰ έπαρχεώτου μητροπολίτου ή αρχιεπισκόπου ή επισκόπου
άντιλαμβάνεσθαί τι άπό των δντων εν τη μητροπόλει ή εν τη αρχιεπισκοπή
ή εν τη επισκοπή ή εν τοις υπ' αύτας χωρίοις ή προαστείοις ή άγρι-
δίοις ή μοναστηρίοις, ή νομίσματα ή εϊδη τινά ή πράγματα ή ζφα
f. 104ν ή ετερά τίνα διαφέροντα αύταΐς, αλλά | μηδέ δλως έκεΐσε είσέρχεσθαι μήτε
40 αυτούς μήτε τους έξυπηρετοΰντας αύτοϊς. Αυτοί μεν γαρ οί των χωρών
άρχοντες, οί απερχόμενοι ή άποστέλλοντές τινας και αναλαμβανόμενοι ή
άπο τοΰ έπισκοπείου ή άπό των προαστειων και μοναστηριών είδη τινά
ή πράγματα ή νομίσματα ή ζώα, καταθήσουσιν εις την έκκλησίαν fj υπό
κειται ή τούτο παθοΰσα επισκοπή ή αρχιεπισκοπή ή μητρόπολις λίτρας
45 ύπερπύρων δώδεκα, όφειλούσας άποδίδοσθαι άπροφασίστως προς τήν
ζημιωθεΐσαν έκκλησίαν προς τω και τήν της βασιλείας ημών έπισπασθαι
άγανάκτησιν. Ει δέ τις των εξυπηρετούντων αύτοϊς τοιούτον τι διαπράξεται,
καν αξιωματικός ε'ίη, πρώτον μέν ώς παραβάτης τοΰ ημετέρου προστάγματος
δια δαρμοΰ σωφρονισθήσεται και κούρας, έ'πειτα και λόγω ποινής άπαι-
50 τηθήσεται λίτρας ύπερπύρων ς'. Ει δέ και τών της τοιαύτης επισκοπής
κληρικών τις ύφελόμενός τίνα τών της εκκλησίας πραγμάτων φωραθείη,
τολμασθαι γαρ δή και τοιαύτα πολλά παρά τών κληρικών ή βασιλεία μου
άνεδιδάχθη, διορίζεται και τούτους μετά ακριβή έ'λεγχον και τήν της
αληθείας κατάληψιν τοΰ οικείου έκπίπτειν βαθμού, ώς τα τω Θεφ άνατε-
55 θειμένα αφαιρούμενους και ιερόσυλους άντικρυς λογιζόμενους.
Ούκ έξέσται τοίνυν άπδ τοΰ παρόντος οΰτε κριταΐς, οΰτε άναγραφεΰσιν,
οΰτε πράκτορσιν, οΰτε δουξίν, οΰτε στρατηγοϊς, οΰτε προνοηταΐς, οΰτε
f. 105 άλλοις τισί δημοσιακάς | έγκεχειρισμένοις δουλείας μετά τελευτήν τών
αρχιερέων παραβάλλειν δλως τοις έπισκοπείοις ή τοις διαφέρουσιν αύτοϊς
60 άκινήτοις ή μοναστηρίοις και άφαιρεΐσθαί τι τδ σύνολον έξ αυτών, οΰτε
μήν προφάσει δημοσιακών τελεσμάτων είσέρχεσθαι εις τα της εκκλησίας
δίκαια και άφαιρεΐσθαί ά βούλονται* άλλα και εϊ τι άπδ της επισκοπής
ύποχρεωστεϊται τω δημοσίω, μετακλητούς γίνεσθαι τους κληρικούς και εί

36 τι om. HT 39 αύταϊς (cf αύτάς lin. 37) : αύτοϊς HST 39-40 άλλα-αύτοΐς
om. S 41 ol om. M 43 εις : προς HST 44-45 ύπερπύρων λίτρας transp.
HST I ύπέρπυρα in abreviatione scripsit Η νομισμάτων editio λίτρας om. S 50
της : έκ της HT τοϊς Μ 58 δημοσιακάς δουλείας έγκ. transp. HST 59 τοις2
om. M 62 άπό της επισκοπής : παρά της αρχιεπισκοπής HST 63 ύποχρεωστοΰται Μ

10
146 J. DARROUZÈS

du fisc adressée à la partie de l'Eglise paraîtra claire et indiscutable, les


clercs prendront sur les revenus de l'Eglise pour donner satisfaction au fisc.
L'agent du fisc n'est certes pas autorisé pour cette raison à faire une tournée
dans les domaines et à prendre ce qui lui plaît ; au contraire, les propriétés
de l'Eglise resteront en leur propre état et l'évêque qui sera élu prendra
possession des droits de son Eglise. »
Le second (décret), délivré au mois de septembre
*
Décret de Manuel , „. Λ. A. A ... 4
, de lmdiction quatorze, dit en propres termes ceci.
Komnènos « Un acte qui......
s enhardit jusqu , au mépris
, . de, Dieu
et la violation des lois naturelles et que commettent ceux qui, selon l'expres
sion, ne redoutent ni la vindicte de Dieu ni le châtiment des hommes,
comme il semble, a paru absolument insupportable à ma majesté, lorsqu'il
est venu à ses oreilles ; c'est pourquoi ma majesté veut réformer cette
pratique absolument indigne de la profession chrétienne. En effet, il lui
a été rapporté ceci : au décès de ceux qui président n'importe laquelle des
très saintes Eglises de Dieu, soit avant leur départ, soit après leur départ,
les autorités locales profitent du décès et s'emparent inhumainement du
kellion12 des défunts et des biens immeubles de l'Eglise qui leur était
échue ; ils en retirent tout ce qu'ils trouvent de ce qui leur appartenait,
ils exigent en totalité une imposition sur ces biens immeubles et pressurent
ces Eglises de toute autre manière.
En conséquence, ma majesté, estimant insupportable, ne serait-ce qu'à
l'entendre, leur agression, voulant empêcher que ces gens ne deviennent
pour les Eglises un malheur plus grave et une épreuve plus cuisante que le
malheur et la perte qu'elles ont subis du fait de la mort de leur évêque,
décrète par la présente ordonnance que ceux qui exercent sur les lieux
les pouvoirs de duc, de recenseur, ou d'autres fonctions au nom du fisc,
ne commettent plus de nouveau de pareils actes à l'égard des très saintes
Eglises, des biens immeubles qui en dépendent, ou des kellia desévêques,
à l'occasion de leur décès. Si les évêques meurent en laissant un testament,
que tout se fasse selon leurs volontés et leurs dispositions concernant ce
qui se trouve dans leur kellion ; mais au cas où ils s'en iraient sans avoir
testé, même alors tout doit se faire selon la décision des canons sacrés et
des lois. Une autorité locale, duc ou autres, comme il a été dit, ne mettra

12. Le kellion, opposé ici aux immeubles du diocèse, représente la résidence privée de
l'évêque ; s'il n'était pas nécessairement sa propriété, il abritait ses biens personnels,
comme l'indique un peu plus bas la mention du testament (ligne 93).
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS 147

πρόδηλον και άναμφίβολον το παρά του δημοσίου έπιζητούμενον άπό του


65 μέρους της εκκλησίας φανείη, τους κληρικούς τούτο άπό των της εκκλησίας
προσόδων διδόναι προς τον δημόσιον μή μέντοιγε έπ' αδείας εχειν τόν
πράκτορα δια την τοιαύτην αίτιαν περιπολεύειν εις τα προάστεια και
άφαιρεΐσθαι α βούλεται, άλλα μενοΰσιν επί της οικείας καταστάσεως τα
της εκκλησίας διαφέροντα, ο δε προχειρισθησόμενος άρχιερεύς άντιλήψεται
70 των της κατ' αύτον εκκλησίας δικαίων. ))

Έτερου δε απολυθέντος κατά μήνα σεπτέβριον ίνδικτιώνος δεκάτης


τετάρτης και ούτως επί λέξεως έχοντος' « Πράγμα και εις Θεοΰ τολμώ-
μενον περιφρόνησιν και εις άθέτησιν θεσμών φυσικών παρά τών, δ φασι,
μήτε Θεοΰ οπιν μήτε ανθρώπων νέμεσιν ύφορωμένων, ως εοικεν, ούκ
75 άνεκτδν δλως έλογίσθη τη βασιλεία μου εις άκοας αύτης πεπτωκός* ένθεν
τοι και ως πάντη τοΰ τών χριστωνύμων άνάξιον επαγγέλματος διορθοΰται
f. 105ν τοΰτο ή βασιλεία μου. Άνηνέχθη γαρ | αύτη ώς εν ταΐς άπο τοΰ ζην
έκδημίαις τών οπουδήποτε άρχιερατευόντων εν ταΐς άγιωτάταις τοΰ Θεοΰ
έκκλησίαις, πή μεν και προ της αυτών εκφοράς, πή δε και μετά την έκφοράν,
80 οι κατά χώραν ένεργοΰντες προφάσει της αυτών τελευτής τών τε κελλίων
αυτών άπανθρώπως κατεπεμβαίνουσι και τών υπό τας λαχούσας αυτούς
εκκλησίας ακινήτων και άφαιροΰνται μέν άπαντα τα εν τούτοις παρευρε-
θέντα τών υπαρχόντων αύτοΐς, καθολικήν δε ποιούνται την τών τοιούτων
ακινήτων άπαίτησιν καΐ παντοίως έτέρως ταύτας συντρίβουσιν.
85 Ή γοΰν βασιλεία μου, μηδέ μέχρι και εις άκουσμα μόνον άνασχετήν
ήγησαμένη την τοιαύτην τόλμαν αυτών, 'ίνα μή και της επί τοις θανάτοις
τών αρχιερέων έπιούσης ταΐς κατ' αυτούς έκκλησίαις ζημίας και συμφοράς
οδτοι βαρυσυμφορώτεροι γίνοιντο και της έπ' αύτοΐς ανίας άνιαρώτεροι,
διορίζεται δια της παρούσης προστάξεως μηκέτι παρά τών κατά χώρας
90 δουκικας αρχάς διεπόντων ή άναγραφας ή έτεράττα δικαίω τοΰ δημοσίου
ενεργούντων τοιούτον τι κατά τών άγιωτάτων εκκλησιών ή τών υπ' αύτας
ακινήτων ή τών κελλίων τών αρχιερέων εν ταΐς αυτών τελευταΐς τοΰ
λοιποΰ νεωτερισθήναι* άλλ' ει μεν ένδιαθήκως οι αρχιερείς τελευτφεν,
κατά τας αυτών βουλάς τε και διατάξεις άπαντα γίνεσθαι επί τοις παρευ-
95 ρισκομένοις έν ταΐς κέλλαις αυτών ει δ' ίσως και αδιάθετοι άπαλλάττοιντο,
f. 106 πάντα | και ούτω συντελεΐσθαι κατά τό τοις ίεροΐς κανόσι και τοις νόμοις
δοκούν. Τοις άκινήτοις μέντοι τών χηρευουσών εκκλησιών ουδέ πόδα δλως

67 προάστεια: πράγματα Μ 68 βούλονται (cf. lin. 62) HST 68-69 άλλα -


διαφέροντα
β' δι' ερυθρών
om.γραμμάτων
HST 70
τοΰpost
κραταιού
δικαίων
καΐ: Είχε
αγίουτόημών
(om.βασιλέως
S) μηνΐ άπριλλίω
(και add. ίνδικτιώνος
S) πορφυ
ρογέννητου κυρου 'Ιωάννου του Κομνηνού καΐ ή δια κηρου συνήθης σφραγίς add. HST
76 πάντος Μ
148 J. DARROUZÈS

même pas le pied dans les immeubles des Eglises vacantes et on n'en
retirera pas la moindre chose de quelque façon que ce soit, mais tout y sera
administré et traité par les responsables de ces Eglises, ainsi qu'il est spécifié
précisément à ce sujet dans les lois et les canons13, à savoir jusqu'à ce que
les évêques nommés pour ces Eglises à la place des défunts et rendus sur
place prennent en mains propres leur administration. Quiconque ira jusqu'à
enfreindre une des dispositions de la présente ordonnance doit le savoir :
même si Dieu pour le présent se tait devant son forfait en lui réservant
certainement pour le futur la peine méritée, ma majesté du moins le traitera
rudement aussi dans le présent en le soumettant à des châtiments corporels,
mutilation de ses propres membres, confiscation de biens et exil prolongé.
En effet, celui-là à partir de maintenant ne sera pas seulement obligé de
restituer à l'Eglise l'égal de ce qu'il lui aura dérobé de cette manière, mais
le fisc lui réclamera sans aucune rémission la même quantité au double ;
l'évêque en fonction ayant fourni à ce sujet au mystikos du jour une info
rmation très exacte, celui-ci doit veiller à ces deux points, et il n'aura absolu
mentaucune excuse en cas de faute, car ma majesté, selon le mot de
l'Evangile, est venue et leur a parlé14 par la présente ordonnance. Laquelle
sera enregistrée et déposée au chartophylakeion sacré, suffisant aux très
saintes Eglises, même si leurs représentants n'en exhibent que des copies
certifiées, car celles-ci auront également valeur d'original et serviront de
garantie perpétuelle à ceux qui en seront munis. »

Ce n'est pas tout, car ma majesté a émis aussi un


Décret d'Isaac , . ...
Angélos prostagma
f e qui
ι dit ceci.
« Puisque, contrairement aux privilèges accordés
à tous les sièges très saints des Eglises de Dieu, métropoles, archevêchés et
évêchés, par des chrysobulles et des décrets du glorieux empereur kyr
Manuel Komnènos, oncle très cher de ma majesté, qui les a elle-même
confirmés, dans toutes les provinces de l'empire les recenseurs agissent et
même vexent les Eglises au mépris du sens et de la teneur de ces décrets,
ma majesté, ne voulant pas que ces Eglises subissent la moindre vexation de
la part de quiconque — comment donc le voudrait-elle, puisqu'elle réprime

13. L'acte du patriarche Luc (cité à la note 5) fait le relevé des principaux canons, mais
ne cite que deux passages des Basiliques en fait de lois. Selon Théodore Balsamon, on
aurait évité beaucoup de difficultés si les évêques avaient fait régulièrement un inventaire
de leurs biens à leur entrée en charge : sur le canon In Trullo 35, PG 137, 633 ; c'est le
canon 40 des Apôtres qui prescrivait cet inventaire.
14. Jean 15, 22 : « Si je n'étais pas venu et si je n'avais pas parlé, ils n'auraient pas
de péché. »
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS 149

επιβάλει τις των κατά χώραν δουκών ή* τίνων ετέρων, ώς εϊρηται, ουδέ τό
οίονουν εκείθεν όπωσοΰν άναλάβηται, άλλα πάντα παρά των μερών τών
100 τοιούτων εκκλησιών εν αύτοΐς οίκονομηθήσεται και διαπραχθήσεται, καθώς
άρα και περί τούτων νομίμως και κανονικώς διηγόρευται, μέχρις αν δηλαδή
οι μετά τους τεθνηκότας αρχιερείς ταΐς έκκλησίαις έπικηρυττόμενοι κατά
χώραν γεγονότες, αυτοί της τούτων οικονομίας άνθέξονται, ειδέναι όφεί-
λοντος του εις άθετησίν τίνος τών εν τη παρούση προστάξει της βασιλείας
105 μου διωρισμένων χωρήσοντος ώς, ει και Θεός έπί τω τοιούτω αύτοΰ
τολμήματι προς γε τδ παρδν παρασιωπήσεται, πάντως εις τδ μέλλον αύτω
τήν άξίαν δίκην ταμιευόμενος, άλλ' ή βασιλεία μου και εις τδ παρδν πικρό-
τερον αύτδν μετελεύσεται, σωματικαΐς ποιναΐς αύτδν καθυποβαλοΰσα,
μελών δέ οικείων άκροτηριασμώ και τών υπαρχόντων δημεύσει και ύπερορία
110 μακρά. Ού μόνον γαρ εις τδ άπλοΰν αποδώσει ό τοιούτος άπ' εντεύθεν
τη εκκλησία τδ εξ αύτης τοιουτοτρόπως παρ* αύτοΰ άφαιρεθησόμενον,
άλλα και πρδς του δημοσίου εις τδ διπλούν άσυμπαθώς άπαιτηθήσεται τήν
τοιαύτην ποσότητα, είδήσεως ακριβέστατης διδομένης περί τούτου παρά |
f. 106ν του τηνικαΰτα άρχιερέως τω κατά τήν ήμέραν μυστικώ, δς οφείλει και
115 άμφω οίκονομεΐν, πρόφασιν δέ πάντως ούχ Ιξει περί της αμαρτίας αύτοΰ*
ήλθε γαρ ή βασιλεία μου, εύαγγελικώς ειπείν, και έλάλησεν αύτοΐς δια της
παρούσης προστάξεως. "Ητις καταστρωθήσεται και τω ίερώ χαρτοφυλα-
κείω έναποτεθήσεται, άρκέσουσα ταΐς άγιωτάταις έκκλησίαις καν ίσότυπα
και μόνα ταύτης πεπιστωμένα παρά τών μερών τών εκκλησιών αυτών
120 έμφανίζωνται· έξουσι γαρ πρωτοτύπων Ίσχύν και ταΰτα και τοις πορισα-
μένοις προσέσονται εις άσφάλειαν αίωνίζουσαν. »
Ού μήν δη, άλλα και πρόσταγμα της βασιλείας μου έπεβραβεύθη δια-
λαμβάνον ώς·
« Έπεί ού κατά τα προσόντα ταΐς άπανταχη άγιωτάταις έκκλησίαις
125 του Θεού, μητροπόλεσιν, άρχιεπισκοπαΐς και έπισκοπαΐς, χρυσόβουλλά τε
και προστάγματα του έν βασιλεΰσιν άοιδίμου περιποθήτου θείου της βασι
λείας μου κυρίου Μανουήλ του Κομνηνού, τα παρά της βασιλείας μου
έπικυρωθέντα, οι οπουδήποτε τών χωρών της βασιλείας μου αναγραφόμενοι
ποιουσιν, άλλα και παρά τήν δύναμιν και περίληψιν τούτων ταύταις έπηρε-
130 άζουσιν, ή βασιλεία μου, μηδέν εις έπήρειαν τών εκκλησιών καινοτομηθήναι
παρά τών βουλομένων <θέλουσα> — πώς γάρ ; Ή και τα ίσως προεπινοη-

102 ταΐς έκκλησίαις : είς εκκλησίας editio 109 τών om. M 114 δς καΐ
editio 118 άρκέσουσα (cf. lin. 226) editio: άρκοΰσα M 118 ίσότυπα: Ισότητα M
119 τών εκκλησιών om. editio | αυτών : αύτοΐς Μ 122 προστάγματα Μ 131
<θέλουσα> suppl.
150 J. DARROUZÈS

même des tentatives antérieures affermies par le temps et la coutume ? — ,


a délivré aux recenseurs de toutes les provinces de l'empire la présente
ordonnance, par laquelle il leur est prescrit de ne rien entreprendre qui soit
contraire aux chrysobulles et aux décrets qui les concernent ; et si quelque
chose de contraire à leur teneur a été déjà commis contre les biens de l'Eglise,
que cela soit corrigé. »

Mais de nouveau tout récemment un rapport sur


Nouveaux rapports . . , . , , , , ,
etx dernier
, . décret
., \ ce sujet
j est parvenu
r a ma majesté
j de la part
r de mon

.
très samt maître le patriarche et des très saints evêques
demeurant dans la capitale, d'après lequel les fonctionnaires de toutes les
régions de l'empire qui procèdent au recouvrement des impôts, au recens
ementet autres opérations fiscales, agissent contrairement au sens et aux
termes de ces décrets à l'égard des très saintes Eglises de Dieu, aussi bien
du vivant de leurs évêques qu'à leur décès, et montrent pour ces ordres
un complet mépris. Dans ces conditions, ma majesté, sans même supporter
de prêter le bout de l'oreille au récit d'une impiété aussi téméraire, veut
au contraire l'extirper radicalement et l'empêcher ; confirmant encore
davantage et faisant siens les décrets reproduits ci-dessus du glorieux
oncle de ma majesté, kyr Manuel Komnènos, et approuvant tout ce qu'ils
ordonnent, comme s'ils étaient émis pour la première fois par elle-même,
ma majesté, par son présent décret qui tient lieu de chrysobulle15, ordonne
de nouveau ce qui suit : non seulement les peines inscrites dans les susdits
décrets frapperont celui, quel qu'il soit, qui osera agir contre les termes
et le sens de ces décrets et sera traité comme coupable du crime de lèse-
majesté et soumis à l'excommunication irrémissible par le très saint
patriarche œcuménique du moment, mais ce qu'il aura dérobé de cette
manière à une Eglise vacante, il sera contraint d'en restituer le double
à cette Eglise et le quadruple au fisc. Le très saint patriarche du moment,
ou l'évêque local, adressera un rapport à ce sujet au très cher fils de ma
majesté, kyr Alexis Angélos16, par l'intermédiaire du mystikos en fonction
à ce moment.

15. L'expression signifie que ce prostagma, malgré sa forme, en particulier la signature


par le ménologe, équivaut à un chrysobulle ; mais ce n'est là qu'un effet de rhétorique
ou peut-être une économie de chancellerie ; le chrysobulle étant certainement plus coûteux
qu'un prostagma, on veut obtenir le même effet au moindre prix.
16. Alexis était né de la première épouse d'Isaac ; dans le tableau de la dynastie des
Anges (V. Grumel, La Chronologie, Paris 1958, p. 365), les enfants du premier lit sont
inversés et placés sous Marguerite de Hongrie.
UN DÉCRET D 'ISAAC II ANGÉLOS 151

θέντα και τω χρόνω και τη συνήθεια παγιωθέντα ανακόπτουσα — , την


f. 107 παροΰσαν πρόσταξιν προς τους άπανταχή | των χωρών της βασιλείας μου
αναγραφείς άπολέλυκε, δι' ή ς διορίζεται τούτοις μηδέν παρά τα προσόντα
135 χρυσόβουλλα και προστάγματα ταΐς άγιωτάταις του Θεοΰ έκκλησίαις έπ'
αύταΐς ποιήσαι, άλλ' ακολούθως τούτοις τα της αναγραφής έπ' αύταΐς
ποιήσαι και ένεργήσαι, καν τι έφθασαν παρά την περίληψιν τούτων επί
τοις των εκκλησιών διαπράξασθαι, διορθώσασθαι τοΰτο. »

ΈπεΙ δε άρτίως και αδθις άνήνεγκε περί τούτου τη βασιλεία μου ό


140 άγιώτατός μου δεσπότης δ οικουμενικός πατριάρχης και οι ενδημούντες
τη μεγαλοπόλει ίερώτατοι αρχιερείς ως οι οπουδήποτε τών χωρών της
βασιλείας μου ενεργούντες απαιτήσεις άκροστίχων, άναγραφας ή ετέρα
δίκαια του δημοσίου, παρά τας δυνάμεις καΐ περιλήψεις ποιουσι τών
τοιούτων προσταγμάτων επί ταΐς άγιωτάταις του Θεού έκκλησίαις καΐ
145 περιόντων τών αρχιερέων αυτών και τελευτώντων, καταφρονητικώς πάντη
διακείμενοι περί τους τοιούτους ορισμούς, ή βασιλεία μου μηδέ άκροις
ώσίν άνεχομένη ένηχεΐσθαι την τοιαύτην τόλμαν και άνοσιουργίαν, άλλα
ριζόθεν έκκόπτουσα και κολάζουσα, ετι γε μην επί μάλλον έπιστηρίζουσα
και προσοικειουμένη και τα άναγεγραμμένα προστάγματα του άοιδίμου θείου
150 της βασιλείας μου του Κομνηνού κυρίου Μανουήλ και τοις εν τούτοις
διωρισμένοις στέργουσα ώσπερεί το πρώτον και παρ' αυτής άπελύθησαν,
f. 107ν διορίζεται | και αδθις δια του παρόντος αυτής προστάγματος, χρυσοβούλλου
λόγον επέχοντος, ώς ού μόνον ταΐς τοις άναγεγραμμένοις προστάγμασιν
έγκειμέναις ύποπεσεΐται ποιναΐς ό κατατολμήσας ποιήσαι παρά τας περι-
155 λήψεις και δυνάμεις τών τοιούτων προσταγμάτων, όποιος αν ε£η, και ώς
υβριστής και καταφρονητής του στέμματος της βασιλείας μου λογισθήσεται
και άφορισμώ άλύτω καθυποβληθήσεται παρά του κατά καιρούς άγιωτάτου
και οικουμενικού πατριάρχου, άλλα και τό παρ' αύτου τοιουτοτρόπως
άφαιρεθησόμενον άπό τίνος εκκλησίας χηρευούσης εις τό διπλούν μέν κατα-
160 θεΐναι τη εκκλησία άναγκασθήσεται, τω δέ δημοσίω εις τό τετραπλοΰν,
αναφοράς γινομένης περί τούτου παρά του τηνικαυτα άγιωτάτου πατριάρχου
ή και του άρχιερέως εις τόν περιπόθητον υίόν τής βασιλείας μου, κύριον
'Αλέξιον τόν "Αγγελον, δια του κατά την ήμέραν μυστικού.

134 προσόντα corr. : παρόντα Μ 147 άνεχομένη corr. : αρχομένη Μ


152 J. DARROUZÈS

Ce dernier doit aussi, sur les sommes apportées au trésor impérial gardé
de Dieu par les agents qui recouvrent périodiquement en chaque thème
les impôts et diverses contributions, retenir ce qu'ils auraient dérobé à
l'un des très saints métropolites et archevêques ou à leurs immeubles, après
le décès des prélats ou durant leur vie, et rendre satisfaction à la partie de
l'Eglise et à celle du fisc, selon la règle de ma majesté indiquée ci-dessus17,
l'information étant fournie au mystikos à l'aide d'un inventaire détaillé
des biens établi par les clercs de cette église ou même son évêque.
Le même mystikos, au cas où les archontes des thèmes, les clercs et autres
personnes ne s'abstiendraient pas totalement d'empiéter de quelque façon
sur ces très saintes Eglises et leurs dépendances et de se saisir de quoi que
ce soit qui leur appartienne, est tenu absolument de veiller de toute manière
à ce que ceux-là aussi tombent sans rémission sous les peines que leur
réservent les décrets cités.
Mais puisque le très cher fils de ma majesté doit accompagner naturell
ement ma majesté dans ses expéditions et qu'ainsi les évêques et les clercs
auront de la difficulté à lui faire parvenir un rapport sur une affaire de ce
genre, ma majesté, par le présent décret, ordonne que le mystikos en
fonction, même seul18, ayant reçu notification du très saint patriarche ou
de l'un des prélats, porte grand soin à la poursuite d'une telle affaire, à moins
qu'il ne veuille lui aussi, en se montrant tout à fait paresseux et négligent
dans la répression et la punition de ce forfait inhumain et détesté par Dieu,
non seulement subir la plus grave accusation pour avoir méprisé le décret
de ma majesté, mais encore tomber sous l'excommunication du saint patriar
che et des très saints évêques pour avoir négligé les revendications des
très saintes Eglises de Dieu et s'être associé à un pareil sacrilège.
Ainsi donc il ne sera permis à personne absolument, ni aux parents de
ma majesté par le sang, les très fortunés sébastocrators et césars, ni aux
proches selon la race ou la familiarité, ni aux fonctionnaires ni aux digni
taires, ni aux nobles ni aux roturiers, ni à personne d'autre sous quelque
forme ou quelque rapport que ce soit, ni à l'un de leurs subordonnés,
de porter tort et dommage ou d'enlever la moindre chose aux biens meubles
et immeubles des très saintes Eglises, de s'opposer en quelque chose au

17. C'est-à-dire lignes 159-160 : le double à l'Eglise, le quadruple au fisc. La règle


n'est simple qu'en apparence, d'abord parce que la multiplication paraît exagérée pour
l'effet de style, ensuite parce qu'il y a loin du bureau du mystikos à l'agent du fisc ; il
faudrait un certain nombre d'actes réels pour suivre la procédure.
18. Par conséquent le rôle du fils de l'empereur devait se réduire à peu de chose ;
sa mention comme premier responsable en ces affaires est pure convention.
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS 153

Λ0ς και οφείλει ύποκρατεΐν άπδ των εισκομιζομένων έν τω θεοφυλάκτω


165 κοιτώνι της βασιλείας μου άκροστιχων παρά των κατά καιρούς έν οίωδήτινι
θέματι ενεργούντων δημόσια και οίασδήτινας δουλείας τα παρ' αυτών
άφαιρεθησόμενα άπό τίνος των άγιωτάτων μητροπολιτών, αρχιεπισκόπων
και τών ακινήτων αυτών μετά τελευτήν των αρχιερέων ή έν τη ζωη αυτών
και τό ίκανόν ποιεϊσθαι τω μέρει της εκκλησίας και τφ του δημοσίου κατά
f. 108 την άναγεγραμμένην της βασιλείας μου | ύποτύπωσιν, ειδήσεως διδομένης
δια κατάστιχου ήκριβωμένου περί τούτων παρά τών κληρικών της αύτης
εκκλησίας ή και του άρχιερέως τω αύτω μυστικώ.
ΛΟς δη και περί τών θεματικών αρχόντων και κληρικών και ετέρων
προσώπων, ει μη και οδτοι παντελώς άπέχοιειν του οπωσδήποτε και
175 έπεμβαίνειν τών άγιωτάτων εκκλησιών και τών υποκειμένων αύταΐς ή εξ
αυτών τό οίονοΰν ότεδήποτε άναλαμβάνεσθαι, ήναγκασμένως οφείλει εχειν
παντοίως οίκονομεΐν τό και αυτούς άσυμπαθώς ταΐς έπηρτημέναις αύτοϊς
ποιναΐς άπό τών άναγεγραμμένων προσταγμάτων καθυποβάλλεσθαι.
Έπεί δέ εικός έστι συναποδημεΐν τη βασιλεία μου και τον περιπόθητον
180 υίόν αύτης και οΰτω δυσχερές είναι τοις άρχιερεΰσιν ή και τοις κληρικοϊς
άναφοραν προς αυτόν ποιεϊσθαι περί της τοιαύτης υποθέσεως, διορίζεται
ή βασιλεία μου δια της παρούσης προστάξεως και μόνον τόν κατά την
ήμέραν μυστικόν, εϊδησιν λαμβάνοντα ή παρά του άγιωτάτου πατριάρχου
ή τίνος τών αρχιερέων, ποιεϊσθαι περί πολλού την περί του τοιούτου
185 κεφαλαίου έπεξέλευσιν και ίκάνωσιν κατά την περίληψιν και δύναμιν του
παρόντος της βασιλείας μου ορισμού, ει μη βούλοιτο και αυτός, άνειμένως
και όκνηρώς τό σύνολον διακείμενος περί την του τοιούτου απάνθρωπου και
θεοστυγοΰς τολμήματος έκδίκησιν και διόρθωσιν, ου μόνον ως καταφρονητής
f. 108ν<του> της βασιλείας | μου ορισμού μεγίστης πειρασθαι της εξ αυτής
190 αιτιάσεως, άλλα και ως παραβάτης τών εκδικήσεων τών αγίων εκκλησιών
του Θεού, κοινωνός τε της τοιαύτης άνοσιουργίας, και τω του αγίου πατρι
άρχου και τών ίερωτάτων αρχιερέων ύποκεϊσθαι άφορισμώ.
"Ενθεν τοι και ουκ έ'σται άδεια τινι τών απάντων, ου τών είτε καθ' αίμα
γνησιωτάτων τη βασιλεία μου πανευτυχεστάτων σεβαστοκρατόρων τε και
195 καισάρων, ού τών κατά γένος έγγιζόντων, ου τών κατ' οίκείωσιν, ού τών
έν τέλει, ούτε μήν τών έν άξιώμασιν, ού τών υψηλών, ού τών ταπεινών,
ούχ ετέρων οίωνδήτινων καθ' οίονδήτινα τρόπον και λόγον, ή τινι τών
ύπ' αυτούς ανθρώπων, βλάβην τινά και ζημίαν έμποιεϊν ή τό οίονοΰν
άφαιρεϊσθαι άπό τών διαφερόντων ταϊς άγιωτάταις έκκλησίαις κινητών
200 τε και ακινήτων, ή απεναντίας είναι κατά τι τω παρόντι όρισμφ της

174 ante και2 : aliud verbum déesse videtur 198 ανθρώπους Μ


154 J. DARROUZÈS

présent décret de ma majesté, ou de faire obstacle le moins du monde au


très illustre mystikos, familier de ma majesté, chargé de redresser et de
corriger ce grand mal et cet impie attentat, ou enfin de défendre et de favoriser
de quelque façon ces audacieux sacrilèges. Celui-là en effet doit savoir en
tout cas qu'il sera non seulement rejeté et détesté par Dieu, mais aussi
méprisé par ma majesté et écarté une fois pour toutes de son voisinage et
de sa fréquentation. Quant aux très saintes Eglises vacantes à l'heure
actuelle, si l'un des personnages susdits les détenait et leur avait dérobé
quelque chose, à elles ou à leurs dépendances, le très illustre mystikos leur
appliquera les sanctions prononcées par ma majesté dans le présent décret.
Lors donc qu'une très sainte Eglise deviendra vacante19, le très saint
patriarche du moment prendra en charge cette Eglise avec ses dépendances ;
il en assurera la conservation et l'administration par l'intermédiaire de
l'homme capable qu'il aura choisi aux termes des saints canons, jusqu'à ce
que de nouveau un autre évêque soit proclamé pour l'Eglise vacante. Les
très saints métropolites agiront de même à l'égard des très saints évêchés
de leur ressort devenus vacants ; ce sont des hommes de leur choix qui les
occuperont et les géreront, jusqu'à ce qu'un évêque soit désigné pour le
siège vacant, et aucun de ceux qui exercent quelque pouvoir sur les lieux
ne se permettra de remplacer de quelque façon ou d'écarter celui qui sera
envoyé par le très saint patriarche ou le métropolite comme intendant et
économe de ces Eglises, s'il ne veut pas tomber lui aussi sous les peines
formulées dans le présent prostagma de ma majesté. Lequel doit être
enregistré dans les bureaux du fisc, au trésor très cher à Dieu de ma majesté,
et déposé au très saint chartophylakeion, comme devant suffire à toutes les
très saintes métropoles, aux archevêchés et aux évêchés pour évincer
complètement et éconduire les divers agents du fisc ou d'autres personnes
qui tenteront peut-être d'empiéter sur leurs biens et de leur dérober quelque
chose dans leurs dépendances, comme il a été dit plus longuement ci-dessus,
même si la partie de l'Eglise ne présente à ces agents que des copies du
décret ; celles-ci auront en effet valeur de prototype et serviront de garantie
perpétuelle à ceux qui en sont munis.
Il y avait «Mois d'avril, indiction 1020» en lettres rouges de la main
impériale et divine, le sceau de cire rouge coutumier et « Par Constantin
Mésopotamitès. »

19. Il y a deux catégories d'Eglises (eparchies, diocèses) : celles qui dépendent du


patriarche et du synode, les métropoles et les archevêchés, et celles qui dépendent d'un
métropolite, les simples évêchés de province.
20. Le manuscrit porte indiction 14, certainement par erreur ; elle provient peut-être
UN DÉCRET D'ISAAC II ANGÉLOS 155

βασιλείας μου, ή έμποδών δλως καθίστασθαι τω δρισθέντι μεγαλεπιφα-


νεστάτω μυστικώ, οίκείω τη βασιλεία μου, την του τοιούτου κακοΰ καΐ
άθεου τολμήματος ποιεΐσθαι έκδίκησιν και διόρθωσιν, ή δεφενδεύειν και
διαθετεΐν οπωσδήποτε τους τοιούτους τολμητίας και άνοσιουργούς. Είδείη
205 γαρ αν πάντως ό τοιούτος ώς ου μόνον προσκεκρουκώς εσται Θεώ και
στυγητέος, άλλα και τη βασιλεία μου παροπτέος και της προς αυτήν
εγγύτητας τε καΐ γνησιότητος καθάπαξ αλλότριος. Άλλα και επί ταΐς νυν
f. 109 χηρευούσαις άγιωτάταις | έκκλησίαις εϊ τίνες των άναγεγραμμένων προ
σώπων κατασχόντες αύτας άφείλοντό τι εξ αυτών ή των υποκειμένων
210 αύταΐς, γενήσεται έπ' αύτοΐς παρά του μεγαλεπιφανεστάτου μυστικού δσα
δια του παρόντος προστάγματος ή βασιλεία μου διωρίσατο.
"Οτε μέντοι χηρεύσει τις των άγιωτάτων εκκλησιών, 6 κατά καιρούς
άγιώτατος πατριάρχης άντιλήψεται της τοιαύτης εκκλησίας και τών υπ*
αυτήν και εσται ταύτα ό συντηρών και οικονόμων δι' οδ αν αίρήται ίκανοΰ
215 κατά τήν τών ιερών κανόνων περίληψιν, μέχρις αν ετι κηρυχθη τη χηρευούση
άρχιερεύς έτερος. Τον αυτόν δέ λόγον εξουσι και οι ίερώτατοι μητροπολΐται,
χηρευουσών τών υπ' αυτούς άγιωτάτων επισκοπών ών γαρ αίροΰνται,
καθέξουσι ταύτας και οίκονομήσουσι, μέχρις αν τη χηρευούση τών εκκλη
σιώνεπίσκοπος ψηφισθή, μή τίνος τών κατά χώραν ενεργούντων τολμώντος
220 άντικαταστηναι οπωσδήποτε ή παρεμποδίσαι τφ άποσταλησομένω ή παρά
του άγιωτάτου πατριάρχου ή του μητροπολίτου επιτηρητή και οικονομώ
τών τοιούτων εκκλησιών, ει μή βούλοιτο και ούτος ύποκεΐσθαι ταΐς έμπε-
ριεχομέναις ποιναΐς τω παρόντι προστάγματι της βασιλείας μου, όφείλοντι
καταστρωθήναι τοις δημοσιακοΐς σεκρέτοις, τω θεοφιλεστάτω κοιτώνι της
225 βασιλείας μου και αύτώ τω ίερωτάτω χαρτοφυλακείω έναποτεθήναι,
f. 109ν άρκέσοντι ταΐς άπανταχη άγιωτάταις μητροπόλεσιν, άρχιεπισκοπαΐς | <τε καΐ
έπισκοπαΐς> εις τελείαν άποσόβησιν και άποτροπήν τών ίσως πειραθησομένων
οίωνδήτινων δημοσιακών πρακτόρων ή ετέρων προσώπων πόδα δλως έπιβα-
λεΐν ταύταις ή άφελέσθαι τι εξ αυτών ή τών υποκειμένων αύταΐς, ώς ανωτέρω
230 πλατύτερον εϊρηται, καν ίσότυπα τούτου παρά του μέρους τών εκκλησιών
τοις τοιούτοις πράκτορσιν έμφανίζηται' εξουσι γαρ και ταύτα πρωτοτύπων
ίσχύν και τοις πορισαμένοις προσέσονται εις άσφάλειαν αίωνίζουσαν.
Είχε τό' Μηνί άπριλλίω ίνδικτιώνος [τεσσαρεσκαι] δεκάτης δι' ερυθρών
235 γραμμάτων της βασιλικής και θείας χειρός, τήν δια κηροΰ ερυθρού συνήθη
σφραγίδα και τό' Δια του Μεσοποταμίτου Κωνσταντίνου.

234 [τεσσαρεσκαι] delendum censeo 236 Μεσοποτάμιου του Μ


du fait que la date de copie contient aussi un 14 (août) dans le titre ; celui-ci est formé
probablement avec des éléments d'un certificat de copie datée, qui se trouvait en finale.
La corretion proposée par F. Dölger (BZ 46, 1953, p. 426) en indiction 13 est sans
fondement.

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