Sunteți pe pagina 1din 7
A PROPOS DES «JEUX SACERDOTAUX» (SACERDOTALES LUDI) DE PLINE LE JEUNE (EP. VII.24.6)* par Guy CHAMBERLAND, diplémé de doctorat de l'Université McMaster L'expression «sacerdotales ludi» ne se rencontre que dans une lettre de Pline le Jeune adressée A Rosianus Geminus (Ep. VI.24.6-7): Proximis sacerdotalibus ludis, productis in commissione pantomimis, cum simul theatro ego et Quadratus egrederemur, ait mihi: «Scis me hodie primum uidisse saltantem auiae meae libertum?» Hoc nepos. At Hercule alienissimi homines in honorem Quadratillae (pudet me dixisse honorem) per adulationis officium in theatrum cursitabant, exsultabant, plaudebant, mirabantur ac deinde singulos gestus dominae cum canticis reddebant. «Comme, aprés une séance de pantomimes donnée lors de trés récents jeux sacerdotaux, nous sortions du théatre en méme temps, Quadratus me dit: “Sais-tu qu’ aujourd'hui, pour la premidre fois, j'ai vu danser l'affranchi de ma grand-mére?” Tel est le petit-fils! Mais - par Hercule! — d’autres qui ne sont rien & Quadratilla, par basse flatterie couraient au théatre en son honneur (il me fait honte de dire “honneur”), bondissaient et applaudissaient d’admiration, et puis gratifiaient chacun des gestes de Ta dame dun refrain.» En I’absence d’indices du contraire dans la lettre, on peut supposer que la scene se passe & Rome, d’autant plus qu’ (Ummidia) Quadratilla y avait une résidence qu'elle partageait avec son petit-fils, (C. Ummidius) Quadratus, ami intime de Pline (VII.24.2)!.” Mais qu’ étaient done ces sacerdotales ludi que V'auteur mentionne? L’expression n’est pas une dénomination officielle * Ala mémoire de M. Pierre Brind’Amour. Son vif intérét pour les recherches des étudiants, dont les rmiennes, reste Tun de mes meilleurs souvenirs de mon passage & Université d'Outawa. J'aimerais remercier M.W J. Slater pour ses judicieux commentaires. Tl va sans dire que les erreurs qui restent sont ‘miennes. Les abréviations des périodiques sont celles de l'Année philologique. 1 Sur Quadratilla (PIR! V 606), qui maintenait des liens éuroits avec Casinum, sa communauté d'origine, voir M.-Th, Raepsaet-Charlier, Prosopographie des femmes de l'ordre sénatorial, Louvain, 1987, n®8 829-830; D.A. Sick, ClAnt 18, 1999, pp. 330-348: M. Fora, MGR 16, 1991, pp. 203-15 (@ propos ‘d'une dédicace de I'amphithéatre de Casinum portant son nom; sur la résidence & Rome: pp. 207-8); sur Quadratus (PIR! V 603) voir Fora, ibid. Ajoutons que Quadratus est destinataire des leures V129 et 1X.13; qu'il est louangé par Pline dans la lettre VI.11. Cahiers des études anciennes, Univers (é du Québec & Trois-Rivitres, 2001, XXXVII, 47-53. Cahiers des études anciennes (comme par exemple «ludi Megalenses»); elle indique seulement que les jeux en question furent organisés evou présidés par des prétres (sacerdotes)’, moins probablement par un seul prétre?. Plusieurs possibilités d’ identification plus précise ont été envisagées par les chercheurs. A.-M. Guillemin, dans I’édition «Budé» des Lettres, a suggéré que les jeux sacerdotaux de Pline étaient peut-étre identifier avec les pontificales ludi mentionnés par Suétone dans sa vie 4d’ Auguste (Aug. 44.3). Ce rapprochement est jugé excellent par P. Veyne, qui propose les Consualia, organisés par les pontifes et attestés au moins jusqu’a I’époque d’ Auguste; on sait tout le moins que les grands ludi publici institués & I’époque républicaine, comme ceux que line mentionne pour sa préture (VII.11.4), sont A exclure puisqu’ils étaient organisés par les magistrats, non les prétres’. Veyne réagissait ainsi aux remarques fort bréves d’A.N. Sherwin-White qui, dans son imposant commentaire des Lettres, se contentait de signaler que expression «proximis sacerdotalibus ludis» est trop vague pour étre datée avec précision, mais qu'il faut penser & «un événement comme les Quinquatria, organisés sur le modle d’un concours grec»®, J. Beaujeu s’intéressa ensuite au méme probléme dans un article fouillé’. Son approche consistait & procéder par élimination, un peu comme I’amorce de solution proposée par Veyne (dont il semble avoir ignoré la contribution). Tous les jeux romains organisés ou présidés par des prétres sont & tour de réle disqualifiés. Il en’va ainsi, par exemple et toujours selon Beaujeu, des Equirria, des jeux des freres Arvales, méme des Consualia et Quinguatria puisque leur programme né comportait pas de représentations thédtrales. En fin de compte, I’auteur ne voit qu’une possibilité: les Capitolia (ou agon Capitolinus), un concours de type grec fondé par Domitien en 86, célébré depuis lors tous les quatre ans, et présidé par l’empereur assisté par le flamen Dialis (flamine de Jupiter) et les sodales Flauiales (prétres préposés au culte de la dynastie flavienne) (Suétone, Dom. 4.4). Or il se trouve que lors de la c£lébration de 106, & laquelle Pline ferait référence, comme en 98 et 102 lors des deux précédentes, Trajan était 4 l’extérieur de Rome; les prétres susmentionnés durent donc agir en tant que présidents; I’épithéte «sacerdotales» trouverait ainsi sa pleine justification’. H, Leppin, enfin, préfére ne pas s’avancer sur lidentité des jeux; il critique approche adoptée par Beaujeu puisque, selon lui, elle présuppose tort que nous connaissons tous les jeux et concours organisés ou présidés par des prétres; surtout, il n’y a aucun moyen ¢’établif une liste complete des jeux décrétés pour une raison spéciale, comme la maladie d’ un zs Voir J. Beaujeu, «les Jeux sacerdotaux du Haut-Empire (a propos de Plin. Epist. VII 24.6)», BICS 22, 1975, pp. 108-24, en pantculier p. 110 3 Les exemple qui Seton cits an cous dela discussion support cee hypotese. A-M, Guillemin, Pline le Jeune. Lettres, Tome Ill, «Collection des Universités de France», Paris, 1967 (1928), ad loc. Méme rapprochement dans le Thesaurus linguae Latinae VI, 1978, sv. «ludus», col. 1785,3-4. SP. Veyne, «Autour d'un commentaire de Pline le Jeune», Latomus 26, 1967, pp. 723-51, en particulier 1p. 736 pour le passage qui nous intéresse. Les principaux ludi publi (avec leur date vers le début du Principat) sont les ludi Megalenses (4-10 avr.), Ceriales (12-19 avr.), Florales (28 avr~3 mai), Apollinares (6-13 juil.), Romani ou Magni (4-19 sept, et Plebei (4-17 nov.); s'y ajouttrent vers 1a fin de la République les fudi Victoriae Sullanae (26 oct.-I® nov.), puis les ludi Vietoriae Caesaris (20- 30 juil.). Cf. G. Wissowa, Religion und Kultus der Romer?, Munich, 1912, pp. 449-67, surtout pp. 451-56; F. Bemstein, Ludi publici. Untersuchungen zur Entsehung und Entwicklung der dffentlichen Spiele’ im republikanischen Rom, Stuttgart, 1998. L’ouvrage de K. Latte, Romische Religionsgeschichte, Munich, 1960, supposé remplacer celui de Wissowa, est décevant en matiére de ‘jeux, mais le «rdische Festkalender» en appendice peut rendre service. © AN: Sherwin-White, the Letters of Pliny. A Historical and Social Commentary, Oxford, 1966, pp. 432-33. Cet auteur aurait di ajouter que c'est Domitien qui greffa aux Quinguatria un concours de type rec, par ailleurs organisé a Albe et aboli aprés la mort de cet empereur; cf. Beaujeu, loc. cit. (0.2), PP. 109-10. Beaujeu, loc. ct. (n. 2); ajoutons ici les résumés dans REL 52, 1974, pp. 7-8 et REG 87, 1974, pp. XIK-XXI, $ — Beaujeu, toc. cit. (a. 2), pp. 115-16. 48 A propos des «Jeux sacerdotaux» membre de la famille impériale; par le fait méme Leppin rejette, apparemment sans s’en rendre compte, I’«hypothése de travail» de Beaujeu, qui veut que les sacerdotales ludi aient éé cé1ébrés non pas pour une occasion spéciale mais & intervalle régulier? Toutes ces interprétations, a l'exception peut-€tre des remarques de Sherwin-White, prennent pour acquis que les jeux mentionnés par Pline devaient pouvoir étre identifiés précisément par son correspondant et ses lecteurs. Mais est-ce nécessairement le cas? Et était-ce I'intention de Yauteur? Il vaut la peine de reconsidérer le probléme dans le contexte des autres passages ol Pline mentionne les spectacles. Par ailleurs, le témoignage des contemporains est éclairant, surtout Suétone et Tacite qui fournissent maintes références aux jeux. Commengons par examiner la solution proposée par Beaujeu, qui présente plusieurs difficultés, puisque cela nous entrainera sans heurt sur la voie que nous entendons suivre. Notons d’abord qu’un écart de plus de deux ans séparerait la lettre, datable de I'automne 108 selon I'auteur, de la plus récente 6dition des Capitolia en mai-juin 106"°, ce qui semble mal s’accorder avec le «proximis» de Pline. On s’étonne un peu, toutefois, que certaines recherches alors récentes sur la datation des Lettres n’aient pas été prises en considération. Sherwin-White donnait des arguments & notre avis convaincants pour dater la plupart du matériel du Livre VIl, dont la lettre 24, de l'année 107. L’écart entre la date des Capitolia et celle de la lettre s’en trouve considérablement réduit. Malgré tout, et qu’on entende l’adjectif «proximis» comme un superlatif absolu (notre traduction) ou relatif (il aurait alors fallu traduire

S-ar putea să vă placă și