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Dès les premiers contacts avec ses semblables, l’homme primitif a fait des gestes, émis des
cris, articulé des sons qui, à force d’être répétés dans le même contexte, ont acquis des
significations compréhensibles pour ses interlocuteurs. Ceux-ci, par imitation, les ont répétés
et utilisés à leur tour. De là est né le langage sous toutes ses formes, comme moyen collectif
(normalisé) d’expression de la pensée. C’était un début de normalisation.
Ensuite lorsque l’homme primitif a voulu déterminer une quantité d’objets similaires, il aura
probablement commencé à les compter sur les doigts et à formuler les nombres. Puis, pour
exprimer une dimension linéaire, il a probablement compté combien de fois la largeur de son
pouce ou de sa main, la longueur de son pied, de sa coudée ou de son pas " allaient " dans la
longueur à exprimer. Comme ces unités de mesure variaient d’un individu à l’autre, on peut
imaginer que plus tard, pour éviter les contestations, les hommes ont matérialisé les unités
adoptées. Ce furent les premiers étalons de mesure. C’était un pas de plus dans la voie de la
normalisation.
Le premier trafic entre hommes primitifs a dû se faire sous la forme de troc. Mais ce dernier
devint une entrave lorsque les échanges se multiplièrent tout en se diversifiant et ce jusqu'à
l'adoption de la monnaie. Par sa fonction de valeur d'échange intermédiaire universelle, la
monnaie a grandement facilité les échanges répétitifs des choses les plus diverses. Au
début, la monnaie avait une valeur intrinsèque par le métal précieux dont elle était faite. Mais
cette valeur intrinsèque a évolué jusqu'à devenir quasi nulle dans le papier monnaie. L'on peut
dire à présent que la monnaie est un symbole conventionnel (normalisé) de valeur.
Tout au long des âges, on trouve des applications progressives de la normalisation. Les
films, les enregistrements sonores sous forme de disque, bande magnétique sur bobine ou
en cassette, ont des caractéristiques normalisées permettant de les utiliser sur des appareils
d'origine différente. On pourrait encore citer une quantité d'autres exemples qui ne sont pas,
en général, reconnus comme le résultat d'actions de normalisation.
Actuellement, tout progresse, tout se multiplie, tout foisonne, et nous nous trouvons devant
tant de produits, que nous ne savons plus faire un choix. Il nous faut absolument établir des
règles réduisant ce foisonnement et permettant un choix judicieux. Cette nécessité de
simplification était déjà apparue au début du xxe siècle et c'est alors que la normalisation a
été vraiment reconnue et que l'on a commencé à l'exploiter systématiquement.
Au début, c'est par pays ou par secteur industriel (notamment aux U.S.A.) que le besoin de
normaliser s'imposa. Certaines entreprises ont même commencé à faire de la normalisation
pour simplifier leurs études et leur stock, avant même que l’on ne normalise les mêmes
choses à une échelle plus vaste. C’est à la même époque que l'on commença à créer des
organismes de normalisation.
16
pays (actuellement plus de 90). Après 20 ans d'existence, l'ISO a créé plus de 1600 comités
techniques de travail occupés à élaborer les normes internationales.
.
1.3 Normalisation et normes
Il est difficile de donner une définition satisfaisant de la normalisation. Sans doute cela vient-il
de l'étendue du domaine qu'elle touche et de la diversité des normes qui en résultent. Pour un
non-initié, une norme est l'ensemble des règles traitant d'un objet précis tel que :
La normalisation englobe l'élaboration des normes et leur application dans les domaines les
plus divers.
Dans la rédaction d'une norme, on commence par définir l’objet précis de la norme et les
limites de son emploi : domaine d'application. Puis viennent les définitions, la terminologie. Il
est en effet extrêmement utile de fixer clairement ce que veulent dire les termes techniques
utilisés dans le texte. Ceci évite toute confusion et sera utile ultérieurement pour l'extension
de la norme sur le plan multinational ou international, car les traductions peuvent introduire
des incertitudes ou des ambiguïtés qu'il faut à tout prix éviter. Enfin suivent des prescriptions
diverses, variables avec le sujet traité.
Si, pour une raison quelconque, un projet ne peut être accepté comme Norme internationale
ISO, il peut être converti en projet de rapport technique a condition que la majorité des
membres l’approuve. Avec l’accord du Conseil de l’ISO, ce projet devient un rapport
technique. Les normes internationales ISO n’ont pas de caractère obligatoire. Elles sont
essentiellement destinées aux organismes nationaux de normalisation pour servir de base à
l’élaboration de leurs normes.
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La qualité des produits portant une marque de conformité aux normes est constamment
contrôlée par le fabricant, car il sait que l’organisme chargé de la surveillance de cette
marque peut à tout moment faire des prélèvements dans sa fabrication ou sur le marché,
pour contrôler si les produits restent conformes aux normes. Ceci garantit une constance de
qualité, motive la confiance des acquéreurs et est favorable à la réputation du fabricant.
Le consommateur des produits portant la marque de conformité aux normes peut être certain
qu’ils répondent aux exigences d’une norme mise au point par les producteurs et les
utilisateurs et que ces produits ont donc bien les caractéristiques nécessaires à leur
utilisation. Cette assurance dispense d’effectuer des essais de contrôle parfois onéreux
surtout si la commande ne porte que sur un petit nombre d’unités.
Contrairement à une marque de fabrique qui ne définit pas et qui ne garantit pas
nécessairement la qualité, la marque de conformité est une garantie pour l'utilisateur
d'une qualité dans la conception et dans la fabrication des produits porteurs de la
marque.
Elle constitue pour lui une raison déterminante d'arrêter son choix sur ces produits.
L'apposition de la marque atteste le niveau exact de la qualité des produits. Elle assainit le
marché en contribuant à la probité des transactions commerciales.
La normalisation d’entreprise est l’expression normalisée qui désigne toutes les activités de
normalisation au sein des entreprises industrielles et commerciales. En plus de leur
collaboration à l’élaboration des normes, par délégation de leurs spécialistes dans les
commissions des organismes de normalisation, certaines entreprises ont des activités de
normalisation interne, activités confiées en général à un normalisateur d’entreprise.
Toute entreprise a, en général, pour objectif de répondre aux besoins du marché dans un
certain genre d’articles, de matières ou de services. Une entreprise qui veut répondre à toute
demande du marché est amenée à une production disparate, multipliant études, outillages et
autres moyens de production. Ceci nécessite un approvisionnement très diversifié, des
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stocks importants, beaucoup de surface et de personnel compétent. Le souci du
normalisateur d’entreprise est alors d’amener tous les responsables de l’entreprise à
concevoir la production d’une gamme réduite et rationnelle de produits. Cette gamme doit
pouvoir couvrir au moins 90 % des besoins du marché avec un strict minimum de types
différents et éventuellement une petite adaptation pour les autres cas très particuliers. Ceci
permet de réduire en outre considérablement les investissements. La gestion de l’entreprise
s’en trouve simplifiée et moins coûteuse. La normalisation apporte des économies
considérables par un choix rationnel d'une gamme réduite d’éléments répétitifs.
La normalisation a aussi l’aspect d’une discipline que certains ne peuvent pas supporter et
que beaucoup ont tendance à rejeter. Lors de la conception de nouveaux articles à fabriquer
en grande série, le créateur a souvent tendance à repousser toute normalisation sous
prétexte qu’elle constitue une entrave à la créativité et ne lui permet pas de réaliser une vraie
nouveauté. C’est une attitude qu’il faut combattre de la façon suivante : la normalisation ne
peut s’appliquer qu'à des choses répétitives.
A chaque nouvel article, il y a des options à prendre : choix des principes d’utilisation et de
fonctionnement, choix de la forme, choix des matières et pièces constitutives, choix des
procédés de réalisation et de production, etc... S'il est possible de normaliser certaines de
ces options, le créateur n’a plus à étudier cette question lorsqu'elle se représente pour un
autre article. Il gagne ainsi du temps qu'il peut consacrer à la vraie créativité, c'est-à-dire à
rechercher pour d’autres options des solutions toutes nouvelles qui, lorsqu’elles se répéteront
à leur tour, pourront peut-être aussi être normalisées, libérant ainsi petit à petit le créateur.
Cette discipline s'oppose à un foisonnement désordonné de solutions, bien souvent pas
assez mûries.
On pourrait faire remarquer que la normalisation peut mener à la routine. C’est exact et il faut
le reconnaître. Mais les solutions de routine sont des solutions de facilité. Nous y retrouvons
le premier aspect de la normalisation qui est de faciliter les activités humaines. De plus, tant
qu’un problème se répétera dans le même contexte, une solution normalisée routinière lui
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conviendra. Mais il est évident que l’évolution scientifique, technique et économique peut
modifier les conditions dans lesquelles un problème se représente et alors, il faut
naturellement en tenir compte, si l'on ne veut pas freiner le progrès et en perdre les
avantages.
La normalisation ne peut pas figer les objets auxquels elle s’applique, elle doit être
progressiste. Et ceci est d’autant plus vrai qu’elle poursuit un but d’économie, non seulement
des efforts humains, mais aussi des moyens matériels à mettre en œuvre.
Un aspect regrettable de la normalisation est qu’elle peut être utilisée comme mesure de
protection d'un marché. Plusieurs pays, et non des moindres, imposent, sous prétexte de
protéger leurs habitants, que le matériel technique importé réponde à des normes de sécurité
dont la sévérité est parfois poussée à un degré discutable, alors que la production nationale
n'est pas toujours soumise à un contrôle aussi sévère. Ceci favorise l'industrie nationale
d'une façon déguisée. On assiste d'ailleurs à l'heure actuelle à une action dans la
Commission des Communautés Européennes (CCE), en vue d'éliminer ces entraves aux
échanges dits « techniques » par l'harmonisation des normes nationales.
Les ciments Portland reposent principalement sur la norme « ASTM C150 Specification for
Portland Cement » (tableau 1). Associée à différentes méthodes et spécifications de
mesures (tableau 2), elle fixe pour les 5 types de ciments Portland les caractéristiques
chimiques (tableaux 3 et 4) et physiques (tableau 5) à respecter.
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A Avec entraîneur d’air
LA Avec faible teneur en alcalis
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(maximum)
RC 1 jour MPa (minimum) 12.4
RC 3 jours MPa (minimum) 12.4 10.3 24.1 8.3
RC 7 jours MPa (minimum) 19.3 17.2 6.9 15.2
RC 28 jours MPa (minimum) 17.2 20.7
Gilmore Dbt/fin minute 60 / 600 60 / 600 60 / 600 60 / 600 60 / 600
(minimum)
Vicat Dbt/fin minute (minimum) 45 / 375 45 / 375 45 / 375 45 / 375 45 / 375
La norme ASTM ne tolère que des additions de sulfate de calcium et des agents entraîneur
d’air dans les ciments. D’autres additifs peuvent être utilisés à conditions de rencontrer les
spécifications de la norme C465 qui fixe les écarts de propriétés des ciments admissibles en
cas d’addition :
? le besoin en eau pour la consistance normale ne doit pas être augmenté de plus de
1%
? Le temps de début de prise mesuré selon la méthode Vicat, ne peut pas varier
(diminuer ou augmenter) de plus de 1 heure ou de 50 %
? l’expansion autoclave ne peut pas augmenter de plus de 0.1 %
? la résistance à la compression ne peut pas diminuer de plus de 5 %.
Tous ces types de ciment peuvent être conditionnés pour répondre aux critères :
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Spécifications I (SM), I (S) S I (PM), P, IP
MgO % (maximum) 5.0
S comme SO³ % 3.0 4.0 4.0
(maximum)
S comme sulfure % 2.0 2.0
(maximum)
Résidu Insoluble % 1.0 1.0
(maximum)
Perte au feu % 3.0 4.0 5.0
(maximum)
Alcalis solubles % 0.03
(maximum)
La norme ASTM C150 autorise le refus du ciment lorsqu’une spécification n’est pas
respectée. Au contraire, la nouvelle norme européenne institue un autocontrôle de la part du
producteur et autorise de légers dépassements des spécifications normalisées
Dans le cadre de l’Europe, les normes relatives aux produits de construction des différents
pays européens doivent s’harmoniser et s’uniformiser sous la forme d’une norme
européenne définitive remplaçant obligatoirement les normes nationales existantes.
Etant donné les nouveautés introduites dans la prénorme, les commissions compétentes des
instituts de normalisation nationaux européens ont décidé de remplacer leurs normes
nationales par la prénorme européenne dans l’attente d’une harmonisation complète des
normes nationales au sein de la CEE sur base de la norme EN 197 définitive.
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? matériaux disponibles
? habitudes locales de la construction
? …
Le tableau des compositions des ciments courants et l’inventaire des constituants possibles
de ces derniers ont été réduits pour ne conserver que les ciments à base de constituants
bien connus et éprouvés dans les pays. Par exemple, la non-disponibilité de pouzzolanes
naturelles a conduit quelques pays à ne pas reprendre le ciment pouzzolanique de type IV
dans leur éventail national.
Le ciment courant est fabriqué par mélange et cobroyage de clinker et d’autres constituants
minéraux, avec une certaine quantité de sulfate de calcium, nécessaire pour réguler la prise.
Les constituants minéraux susceptibles d’entrer dans la composition des ciments sont
donnés dans le tableau 9.
Outre ces constituants, les ciments peuvent contenir des constituants secondaires et des
additifs. Les constituants secondaires peuvent être soit l’un des constituants du tableau 9,
soit une autre matière minérale, appelée filler, choisi et préparé pour améliorer les propriétés
physiques du ciment. Leur teneur est inférieure à 5 % du total (sulfate de calcium et additifs
exclus).
Les additifs sont ajoutés pour faciliter la fabrication du ciment ou pour améliorer ses
propriétés. Leur teneur est inférieure à 0.5 % en masse dans tous les ciments, à l’exception
des ciments de type III pour lesquels il peut être ajouté jusqu’à 1 % de sels chlorés.
La prénorme ENV 197 - 1 définit 5 types de ciment dont la composition doit être conforme au
tableau 10 :
? Ciment Portland
? Ciment portland composé
? Ciment de haut fourneau
? Ciment pouzzolanique
? Ciment composé
Le tableau 10 reprend également les dénominations normalisées des ciments de même que
les notations abrégées correspondantes. Les dénominations européennes sont constituées
comme suit :
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? CEM pour indiquer que le produit est un ciment
? un chiffre romain I, II, III, IV ou V pour indiquer le type de ciment
? pour les ciments II, III, IV et V une lettre A, B ou C pour indiquer la proportion des
constituants
? le nombre indiquant la classe de résistance 32.5, 42.5, 52.5, suivi, le cas échéant
de la lettre R pour signaler une résistance élevée au jeune âge (2 jours).
Les valeurs indiquées dans le tableau précédent se réfèrent au noyau du ciment à l’exclusion
des sulfates de calcium et des additifs. On a par convention :
Tous les ciments peuvent contenir entre 0 et 5 % de constituants secondaires, filler ou bien
un ou plusieurs constituants principaux, sauf lorsque ceux-ci sont déjà présents dans le
ciment en tant que constituants principaux. La norme définit aussi les constituants autres que
le clinker admis dans les 5 types de ciment (tableau 11).
La composition des ciments doit parfois être déclarée à l’organisme de certification par le
producteur qui s’engage à ne pas faire varier les proportions de chacun des constituants au-
delà d’une fourchette de +/- 5 points. C’est le cas des ciments français vis-à-vis de l’AFNOR.
D’autres organismes de certification obligent le cimentier à déclarer les constituants
principaux complémentaires, nature et pourcentage, sur simple demande de l’utilisateur.
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Ciment pouzzolanique oui oui oui oui
(1) (2)
Ciment composé oui oui oui oui
(2)
La norme classe les ciments suivant leur résistance normale à 2 et 28 jours. La résistance
normale du ciment est la résistance à la compression mesurée sur mortier normalisé
conservé à 20°c conformément à la norme EN 196 - 1. Elle s’exprime couramment en MPa
ou N/mm².
Les classes de résistance deviennent 32.5, 42.5 et 52.5 et une résistance maximale à 28
jours est instaurée pour les 2 classes inférieures. A noter aussi pour chaque classe de
résistance, la définition de 2 sous-classes de résistance au jeune âge : résistance ordinaire
et résistance élevée indiquée par R (tableau 12). Cette dernière se caractérise par des
résistances initiales plus élevées, appréciées pour les opérations de décoffrage, démoulage,
mise en précontrainte et manutention précoce.
L’introduction dans la nouvelle norme d’une limite supérieure (Ls) de résistance pour les
classes de résistance 32.5 et 42.5 constitue une exigence complémentaire particulièrement
sévère pour les ciments certifiés faisant l’objet d’un contrôle statistique des performances
mécaniques. La figure 13 montre les degrés de liberté du producteur en matière de
résistance suivant le nouveau règlement de certification (voir paragraphe 3.3) pour les
ciments de la classe 32.5 en Belgique.
Où :
? RC moy est la moyenne arithmétique des résistances à 28 jours mesurées sur les
N échantillons contrôlés pendant la période considérée (2 échantillons par semaine
pendant un semestre dans le cas de la Belgique)
? S est l’écart type de production du ciment
? Li est le seuil inférieur normalisé des résistances
? Ls est le seuil maximum normalisé des résistances
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Tableau 12 : Exigences mécaniques et physiques des ciments courants
Résistance à la compression (MPa) Temps de
Classe Résistance au jeune Résistance normale Début de Expansion
âge prise (1)
2 jours 7 jours 28 jours Min mm
32.5 -- ? 16 ? 32.5 ? 52.5
32.5 R ? 10 -- ? 60
42.5 ? 10 -- ? 42.5 ? 62.5
42.5 R ? 20 -- ? 10
52.5 ? 20 -- ? 52.5 -- ? 45
52.5 R ? 30 --
55
RC moyenne (N/mm²)
50
45
40
35
30
0 1 2 3 4 5 6
Ecart type de production (N/mm²)
Figure 13
Où :
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Dans la plupart des pays européens, le pourcentage de dépassement admis est de 5 % pour
la limite inférieure et de 10 % pour la limite supérieure des normes. La période de contrôle
considérée varie d’un pays à l’autre : trimestrielle aux Pays-Bas, semestrielle en Allemagne et
en Belgique, annuelle en France, ...
De plus, certains pays, comme la France, ont modifié les niveaux normalisés inférieur et
supérieur de résistance et ont introduit la notion de niveau minimum garanti qui ne peut pas
être dépassé :
Où :
(1) Les ciments de type III A, B ou C peuvent contenir plus de 0.1 % de chlorures, mais dans
ce cas la teneur réelle doit être déclarée.
Pour les caractéristiques chimiques et les caractéristiques physiques autres que les
résistances mécaniques, le contrôle statistique sera remplacé par un contrôle par attributs.
Le ciment sera conforme lorsque le nombre de dépassement (Cd) de la caractéristique
considérée sera inférieur à un nombre estimé (Ca), calculé à partir du nombre de mesures
(N) effectuées pendant la période de contrôle et du pourcentage de dépassement autorisé.
? Cd ? Ca
28
3.2.3 Ciments à caractéristiques complémentaires normalisées
La norme européenne EN 197 sur les ciments fait référence à une autre norme EN 196
décrivant les méthodes d’essais applicables à tous les ciments (tableau 16).
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? une première partie descriptive définit les constituants du ciment et délimite les
différents types de ciments
? une deuxième partie fixe les classes de résistances, les spécifications mécaniques
et physico-chimiques
? une troisième partie est consacrée aux critères de conformité, aux procédures de
leur vérification et aux seuils de garantie.
? une période de stage probatoire comprenant des essais initiaux de conformité des
produits et un audit initial de la capacité du producteur et de ses installations de
fabriquer des produits conformes aux normes
? un autocontrôle permanent du producteur de la conformité de sa production à
toutes les spécifications des normes correspondantes. L’avantage de cet
autocontrôle est qu’il est réalisé sur un nombre important de prélèvements
garantissant un niveau de fiabilité statistique des résultats qu’aucun essai ponctuel
de réception ne peut donner
? un contrôle externe par un organisme de contrôle désigné, tierce partie
indépendante, de la validité et de la fiabilité de l’autocontrôle du producteur. Ce
contrôle externe comprend également le prélèvement impromptu périodique
d’échantillons chez le producteur avec essais croisés dans un laboratoire agréé
indépendant.
? l’obligation pour le producteur d’avoir un système de gestion de la qualité de
production formalisé dans un manuel de qualité dont la bonne application fait l’objet
d’audits réguliers tant internes par le producteur lui-même qu’externes par
l’organisme de contrôle désigné.
Le système d’assurance de la qualité européen est basé sur les normes de la série ISO
9000. Adopté en 1987, il fixe les procédures pour toutes les étapes de production de manière
à produire un produit de qualité. Au niveau de l’industrie cimentière, les normes ISO 9000 ne
sont pas des normes de spécifications ou de performances et elles sont pratiquement
adoptées par tous les pays. La certification européenne ciment fait référence à la norme ISO
9002 se rapportant à la production et à la maîtrise des procédés de fabrication
Pour l’utilisateur de ciment, l’importance des textes normatifs vient de ce qu’ils sont repris
dans les documents contractuels qui règlent les relations commerciales entre le fournisseur
et son client ou entre l’entrepreneur et son client.
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Pour l’utilisateur, l’application du nouveau règlement de certification européen, représente un
incitant supplémentaire majeur d’exiger des ciments certifiés dont la conformité aux normes
est vérifiée de façon statistique par un triple contrôle de la production. En effet, alors que les
livraisons successives de ciments non-certifiés contrôlés par lots peuvent présenter des
résistances variables entre les limites Li et Ls de la classe (variations possibles de 20 Ma
entre livraisons), les ciments certifiés présentent nécessairement des résistances beaucoup
plus constantes d’une livraison à l’autre. Avec des écarts types réduits de fabrication de
l’ordre de 2 à 3 MPa, la fourchette autorisée pour les résistances moyennes à 28 jours est
déjà réduite de moitié dans la plupart des pays, tandis que dès que les écarts types de
fabrication dépassent 5 MPa, la production ne sait plus être conforme aux spécifications de la
norme.
La certification européenne constitue une garantie de conformité des produits aux normes et
dès lors une meilleure protection des utilisateurs contre les défauts de qualité. Le producteur
fabrique des ciments caractérisés par une très grande constance de qualité et par des
niveaux de résistance dépassant largement les seuils minima normalisés. La certification
offre un relèvement incontestable du niveau de qualité des produits au profit des utilisateurs.
L’imposition dans les cahiers de charge d’emploi exclusif de ciment certifié présente de
nombreux avantages pour l’utilisateur :
? une garantie optimale de conformité aux normes sur base de contrôles statistiques
incomparablement plus significatifs que n’importe quels essais ponctuels
occasionnels de réception
? une garantie de conformité à toutes les spécifications normalisées et pas
seulement aux quelques spécifications principales auxquelles se limitent souvent
les essais de réception
? une garantie de qualité assurée chez le producteur et rendant inutile tout essai de
réception dont les résultats sont souvent connus trop tard, après la mise en œuvre
du produit
? une uniformisation des contrôles de qualité plaçant tous les producteurs sur le
même pied
? la transparence des procédures de certification basées sur des règlements
(général, particulier et d’application) à la disposition de tous les intéressés
(transparence assurée aussi par la publication régulière de listes des usagers de la
marque et de leurs ciments certifiés)
? l’impartialité des attestations de conformité et de la gestion de la certification par
des comités regroupant toutes les parties concernées (pouvoirs publics,
utilisateurs, producteurs et experts indépendants)
? une possibilité de recours de l’utilisateur auprès de l’organisme de certification
dans tout litige avec le producteur concernant la conformité aux normes du produit
fourni.
31
5.1 Les adjuvants de broyage
Les agents de broyage sont des matériaux qui facilitent le broyage dans les broyeurs à
boulets en éliminant le collage (coating) sur les corps broyants et en dispersant les fines
particules broyées. Ils sont surtout utilisés pour le broyage des ciments avec une haute
finesse (> 3500 cm²/g). Sous forme liquide ou solide, ces matériaux sont injectés dans le
broyeur à des dosages très faibles (< 0.1 % de matières actives / ciment).
Le ciment est un liant hydraulique composé de plusieurs matériaux avec des propriétés
spécifiques. Ce mélange se présente sous la forme de poudre finement moulue, qui gâchée
avec de l’eau forme une pâte qui durcit par suite de réactions et processus d’hydratation, qui
conserve après durcissement sa résistance et sa stabilité dans l’eau et dans l’air. Le ciment
contient toujours du clinker Portland et un régulateur de prise. En plus de ces matériaux de
base, il est possible (et permis) d’introduire d’autres matériaux avec des propriétés
hydrauliques et pouzzolaniques qui diminueront le prix de revient du ciment tout en
conservant sa qualité (tableau 18).
32
Tableau 18 : Composition chimique usuelle de quelques matériaux pour ciments
composés
Clinker Laitier Cendres Pouzzolanes
volantes
SiO² 20.0 36.0 58.0 60.0
Al²O³ 5.0 12.0 26.0 15.0
Fe²O³ 3.5 1.0 2.0 5.0
CaO 66.0 42.0 4.0 5.0
MgO 2.0 6.0 2.0 2.0
? Pour le clinker :
C³A + H + Cs ? C³ACs³H31
? SA + CH +H ? CnSmHp
Clinker (K)
Le clinker est une roche artificielle produite dans un four. C’est le seul constituant élaboré en
cimenterie. Par le dosage précis des matières premières et le contrôle de la cuisson, il
répond à des critères bien précis qui lui procurent la réactivité optimale (Voir chapitre 3). Le
clinker répond aux caractéristiques suivantes :
? CaO / SiO² ? 2
? MgO ? 5 %
33
sous forme d’hydrate et reste disponible pour d’autres réactions avec d’autres composants
du ciment. La chaux résiduelle produite par les réactions d’hydratation constitue une réserve
d’alcalinité dans le béton qui est une barrière efficace contre la corrosion des armatures. La
chaux résiduelle peut aussi réagir avec des agents extérieurs comme l’anhydrite carbonique
de l’air ou des sels dissous dans le milieu ambiant, qui auraient pu pénétrer à l’intérieur de la
masse durcie par le réseau de pores ou de fissures, et détruire progressivement par attaque
chimique ou dissolution des composants hydratés du béton.
Régulateur de prise
A côté du ciment Portland fabriqué par le broyage d’un mélange de clinker Portland et de
régulateur de prise, il existe différentes familles de ciments composés
Divers matériaux sont utilisés pour la fabrication des ciments composés. Ces matériaux
suivant leurs propriétés se répartissent en 3 catégories :
? les matériaux hydrauliques forment par réaction avec l’eau des composés hydratés
stables qui participent avec le clinker au développement des résistances de
durcissement
? les matériaux pouzzolaniques forment en présence d’eau des composés hydratés
stables avec la chaux produite par les réactions d’hydratation du clinker Portland
? les fillers améliorent certaines propriétés du ciment pendant la préparation du
mortier ou du béton, ou la qualité des produits hydratés durcis.
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Le laitier granulé de haut fourneau est le matériau hydraulique le plus souvent utilisé dans les
ciments composés. Il est obtenu par refroidissement rapide de la scorie fondue produite
pendant la fabrication de la fonte dans le haut fourneau. Pour être utilisé en cimenterie, le
laitier granulé de haut fourneau doit présenter des propriétés hydrauliques latentes.
Le laitier est généralement moins réactif que le clinker. Il améliore les résistances finales et la
durabilité du ciment.
D’autres types de laitier autre que le laitier de haut fourneau sont admis dans les normes
européennes pour la production de ciment composé avec une teneur maximale de 15 %. La
composition chimique de ces laitiers, sous-produits de l’industrie des non-ferreux est variable
et dépend de l’origine du laitier (tableau 19).
Les cendres volantes sont des particules pulvérulentes obtenues par le dépoussiérage
électrostatique ou mécanique des gaz de combustion des chaudières alimentées au charbon
pulvérulent. Les cendres volantes silico-calcaire présentent des propriétés pouzzolaniques et
hydrauliques. Elles contiennent essentiellement de la chaux réactive, de la silice réactive et
de l’alumine.
? CaO réactif ? 5 %
? SiO² > 25 % si ( 15 % < Cao réactif < 25 % )
? propriétés physico mécaniques suivant EN 196 1 (RC 28j > 10 MPa,
Dilatation < 10 mm)
Les pouzzolanes ne durcissent pas par eux-mêmes lorsqu’elles sont mélangées avec de
l’eau, mais réagissent, à température ambiante en présence d’eau, avec l’hydroxyde de
calcium. Les matériaux pouzzolaniques réagissent lentement dans le ciment. Elles
améliorent les résistances finales à long terme et la durabilité.
35
Les pouzzolanes naturelles sont des matériaux essentiellement composés de silice,
d’alumine et d’oxyde de fer. Elles présentent naturellement ou après activation thermique des
propriétés pouzzolaniques.
La silice se trouve dans une phase amorphe (silice opaline) ou sous forme de silicate
(zéolites). La Pouzzolane de Pozzuoli et le Trass de Bavière sont 2 roches volcaniques. Le
kieselguhr, la gaize ou la terre de diatomée sont issus de dépôt sédimentaire.
Les pouzzolanes industrielles sont des argiles ou des schistes traités et activés
thermiquement, des laitiers de cuivre ou de plomb refroidis à l’air et d’autres produits de
l’industrie des ferroalliages
Les cendres volantes sont des particules pulvérulentes obtenues par le dépoussiérage
électrostatique ou mécanique des gaz de combustion des chaudières alimentées au charbon
pulvérulent. Elles contiennent essentiellement de la silice réactive et de l’alumine.
? Perte au feu ? 5 %
? CaO ? 5 %
? SiO² réactif ? 25 % de la masse des constituants
Les schistes calcinés, et en particulier les schistes bitumineux, sont produits dans un four
spécial à 800°c. Du fait de la composition de la matière naturelle et du procédé de cuisson,
les schistes calcinés contiennent des phases du clinker, principalement du silicate bicalcique
et de l’aluminate monocalcique. Ils contiennent aussi de petites quantités de chaux libre et de
sulfate de calcium, ainsi que des quantités plus importantes d’oxydes réagissant de manière
pouzzolanique (SiO²). Finement broyés, ils présentent de fortes propriétés hydrauliques
comme le clinker Portland en plus des propriétés pouzzolaniques
Les fumées de silice sont des particules sphériques très fines (< 1 µm) présentant une forte
teneur en silice amorphe. Elles proviennent de la réduction du quartz de grande pureté par du
charbon dans les fours à arc électrique pour la production de silicium et d’alliages en
ferrosilicium. L’action des cendres d’écorce de riz est comparable à l’action des fumées de
silice. Utilisées comme constituant principal, elles doivent respecter les impositions suivantes
:
? SiO² amorphe ? 85 %
36
? Perte au feu ? 4 %
? Aire massique (BET) ? 15 m²/g
5.2.3 Fillers
Les fillers sont des matières minérales, naturelles ou artificielles spécialement sélectionnées,
qui après préparation appropriée, en fonction de leur granulométrie, améliorent les propriétés
physiques des ciments (ouvrabilité, rétention d’eau, compacité, ...). Ils peuvent être inertes ou
présenter des propriétés faiblement hydrauliques, hydrauliques latentes, pouzzolaniques. Ils
ne doivent pas accroître sensiblement la demande en eau du ciment, ni diminuer en aucune
manière la résistance mécanique du béton ou la protection des armatures contre la
corrosion.
Calcaire (L)
Ce sont des produits obtenus par broyage fin de roches naturelles présentant une teneur en
carbonate de calcium élevée. Ils respectent les critères suivants lorsqu’ils sont utilisés
comme constituant principal.
? CaCO³ > 75 %
? Teneur en argile par absorption de bleu de méthylène ? 12 g/100g
? Matières organiques ? 0.2 % sans essais complémentaires
? Matières organiques ? 0.5 % si performances acceptables
Les constituants secondaires sont des constituants décrits dans les paragraphes précédents
ou des fillers (F). Ils sont obtenus par broyage fin de matières minérales naturelles ou
artificielles.
5.2.5 Additifs
Les additifs sont des constituants ajoutés pour améliorer la fabrication ou les propriétés du
ciment. Les plus couramment utilisés sont les agents de mouture décrits au paragraphe 5 1.
La quantité de ces additifs ne dépassent pas 0.5 % en masse dans tous les ciments, à
l’exception des composés chlorés pour quelques ciments composés au laitier. Ces additifs
ne doivent pas favoriser la corrosion des armatures ou influencer les propriétés du ciment, du
béton ou du mortier fabriqué avec ce ciment.
La composition des ciments est réglée par les normes pour les éléments chimiques qui
pourraient provoquer une dégradation des hydrates avec l’aide éventuelle d’un agent extérieur
(sulfate, chlorure, alcalins, magnésie). A l’exception des sulfates, ces éléments ne sont pas
introduits volontairement dans le ciment. Ils sont apportés par les matières du clinker ou les
constituants du ciment et il est difficile de les doser dans le produit fini.
Le sulfate, apporté pour réguler la prise, est limité pour éviter la formation d’ettringite différée
gonflante dans le ciment durci. Le sulfate joue cependant une action importante sur la
cinétique de durcissement du ciment et sur le niveau final des résistances mécaniques. Il est
intéressant de rechercher, pour une composition donnée, la concentration optimale du ciment
pour obtenir les performances optimales au niveau de la rhéologie ou du développement des
résistances.
37
La recherche de l’optimum sulfate consiste à faire évoluer la teneur en sulfate du ciment
d’une valeur basse à une valeur élevée, tout en respectant les normes, et à étudier les effets
de cette variation sur les propriétés du ciment.
Pour déterminer l’optimum sulfate d’un CEM I 52.5, la SO³ est réglé de 0 à 5 % pendant une
campagne de broyage, en conservant le débit d’alimentation du broyeur constant. Pendant
l’essai, 9 échantillons sont prélevés et vont refléter la variation du SO³ (tableau 20).
Les résultats sont repris et commentés dans les graphiques suivants (figures 21 à 25).
5000
Blaine (cm²/gr)
4800
4600
4400
4200
0 1 2 3 4 5 6
SO³ (%)
Figure 21
38
CEM I 52.5 : recherche de l'opt sulfate
Besoin en eau
45
35
30
25
0 1 2 3 4 5 6
SO³ (%)
Figure 22
Le ciment a besoin d’un minimum de sulfate (> 2 %) pour pouvoir préparer une pâte de
consistance normale avec une teneur minimale en eau.
200
Début de prise (min)
150
100
50
0
0 1 2 3 4 5 6
SO³ (%)
Figure 23
Pour pouvoir mettre en œuvre le béton ou le mortier, le ciment ne doit pas durcir trop
rapidement. Un minimum de sulfate est nécessaire (> 2 %).
39
CEM I 52.5 : recherche de l'opt sulfate
Résistance à la compression à 1 jour
25
20
RC 1j (N/mm²)
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6
SO³ (%)
Figure 24
Le ciment a besoin d’un minimum de sulfate pour développer les résistances mécaniques
initiales dues à l’aluminate tricalcique. Un maximum de résistance à 1 jour est obtenu pour
une valeur de sulfate comprise entre 3 et 4 %.
70
RC 28j (N/mm²)
60
50
40
0 1 2 3 4 5 6
SO³ (%)
Figure 25
Le ciment a aussi besoin d’un minimum de sulfate pour développer un niveau acceptable de
résistance mécanique finale. L’optimum est situé entre 2 et 5 %.
La cimenterie doit donner comme consigne de sulfate, dans les conditions de l’essai une
valeur comprise entre 3 et 4 %.
40
Cet essai permet de trouver une composition optimale pour fabriquer un ciment avec une
bonne rhéologie, un développement rapide des résistances initiales et un niveau maximum de
résistance finale.
Un grand nombre de matières diverses peuvent être introduites dans les ciments, en
substitution à un constituant traditionnel, comme constituant secondaire ou comme agent de
performance pour développer une propriété particulière du ciment.
La quantité utilisable est limitée par les normes ciments et par l’impact négatif sur la qualité
lorsqu’elles sont introduites en grande quantité. D’une manière générale, les poussières de
fours augmentent les risques de :
Dans beaucoup de cas, l’avantage des matériaux pouzzolaniques est évident après quelques
essais de laboratoire. Lors de la mise en œuvre du béton sur chantier ou dans les unités de
préfabrication des problèmes de manutention, de rhéologie, de durcissement, apparaissent et
nécessitent des corrections dans la formulation ou dans le processus de fabrication du
ciment. Des essais industriels doivent être organisés pour solutionner ces défauts avant le
lancement commercial du nouveau ciment composé.
Les ciments Portlands et composés vont se différencier au niveau des performances. D’une
manière générale, le ciment Portland est toujours plus réactif, à finesse égale, pendant les
41
premières heures (figures 26 et 27) tandis que le ciment composé atteint des performances
à long terme (> 6mois) plus élevées pour les résistances mécaniques et pour la durabilité
(tableau 28).
Pour des finesses grossières, le ciment Portland est supérieur aux jeunes ages mais le
ciment au laitier le dépasse vers 28 jours (figure 26). Pour des finesses élevées, la différence
s’accentue en faveur du ciment Portland aux jeunes ages et pour le ciment composé après
quelques mois de durcissement. Le ciment Portland ne progresse plus beaucoup après 28
jours au contraire du ciment composé au laitier ou aux cendres volantes.
Un ciment pour une utilisation particulière est choisi généralement suivant 3 critères :
Le ciment, au même titre que les sables et granulats ou l’eau, est une matière première pour
le béton ou le mortier fabriqué. Le choix du ciment est en conséquence fixé par les besoins
ou les performances définies dans les cahiers de charge. On parle de résistance
caractéristique à atteindre. Cette notion tient compte de la résistance minimale à atteindre
pour le béton et de la dispersion ou de la régularité de la fabrication de l’utilisateur.
Les normes françaises et allemandes donnent des tables qui permettent le calcul des
dosages et des classes de ciment en fonction des performances recherchées. Le tableau 29
donne par exemple, l’estimation du dosage en ciment en fonction de la résistance souhaitée
pour le béton à 28 jours et de la résistance normale du ciment à la même échéance. Le
calcul est basé sur la formule de Bolomey :
Où :
42
Rcbéton = résistance du béton en MPa
Kb = coefficient relatif au squelette granulaire (entre 0.5 et 0.6 suivant les régions)
Rcciment = résistance normale du ciment à 28 jours en MPa
C = dosage en ciment en kg/m³
E = quantité d’eau efficace en kg/m³
V = quantité d’air occlus dans le béton en l/m³ (0.1 x E pour un béton plastique)
Le bétonnier choisit un ciment rapide en période hivernale pour des performances à court
terme élevées. Il choisit une classe inférieure en fonction de l’élévation de température et/ou
de la diminution des exigences. Par exemple pour la France :
7.3 Environnement
Les normes béton nationales, basées sur le futur projet de norme européenne, imposent
aussi un choix et un dosage en ciment en fonction des conditions du milieu dans lequel sera
43
placé le béton. Elles couvrent l’ensemble des environnements auxquels les constructions
sont exposées et définiront :
? la formulation du béton
? la cure nécessaire
? le ciment adapté
? sec
? humide sans ou avec gel
? en milieu marin, avec ou sans marnage, avec ou sans gel
? en présence d’agent agressif (acide, sulfate, marin, produits chimiques, ...)
8 Cas pratiques
Exercice 5 :
8.2 Sélection des matières premières pour la fabrication d’un ciment avec de hautes
performances mécaniques initiales
Exercice 6
8.3 Choix d’une matière sulfatée pour un ciment Portland à utiliser dans des
conditions de température élevées et d’humidité relative réduite
Exercice 7
44