Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Il en fut ainsi un quart d’heure ou vingt minutes. J’entendis alors un claquement sec
qui provenait du chevalet. J’ouvris les yeux et vis que l’homme venait de poser son fusain et
me regardait intensément. Lentement, il se leva et s’approcha de moi. Arrivé à mes côtés, il
mit un genou à terre et, délicatement, il posa sa main droite sur mon épaule gauche et la fit
tourner à ce niveau, comme pour étudier la structure de l’articulation. Puis il descendit vers
ma poitrine en s’attardant un peu au niveau du sternum et des mamelons. Je compris son
intention d’explorer manuellement mon anatomie et, pour lui en laisser toute liberté, je croisai
les mains au-dessus de la tête. L’homme descendit le long de mes côtes, comme s’il les
comptait une à une puis se dirigea bien plus bas jusqu’à l’os en saillie de mon bassin sur
lequel il s’arrêta un moment. De là, il partit vers la cuisse, avança jusqu’au genou sur lequel il
s’attarda pour ensuite descendre jusqu’au mollet. Il procédait sans précipitation, de manière
douce et précise, avec méthode, effleurant ou pressant profondément selon les endroits,
comme l’aurait fait un kinésithérapeute à la recherche d’un point douloureux chez un patient.
De ma cheville, il remonta un peu plus rapidement vers le genou et la cuisse et, arrivé au-
dessus de celle-ci, il glissa du bout des doigts le long de l’aine jusqu’à effleurer mes
testicules. A ce moment-là, il quitta des yeux mon corps et me regarda droit dans les yeux
comme s’il attendait de moi une autorisation. Je lui fis un léger sourire auquel il répondit de
même avant de tourner à nouveau ses yeux vers sa main qui commença à palper délicatement
mes bourses. Puis il remonta lentement le long de la verge et la serra dans sa main, comme
pour en évaluer la rigidité. Enfin il pressa mon gland deux ou trois fois du bout des doigts et
me regarda à nouveau. Alors il me fit un grand sourire, comme s’il était comblé de joie. Il se
redressa et me dit :
- Continuons, voulez-vous ?
Il retourna à son chevalet et recommença à travailler, pendant que, de mon côté, je
basculais à nouveau progressivement dans un plaisir extrême nullement simulé.
Les choses durèrent encore ainsi un bon quart d’heure puis, à nouveau, j’entendis le
claquement du fusain que l’on pose. J’ouvris les yeux. L’homme me regardait intensément,
comme précédemment. Après un court instant il se leva et lança :
- Faisons un break, voulez-vous ? Venez...
Et il quitta la pièce pour rejoindre celle où nous avions bavardé ensemble au début. Je
le suivis tout en continuant à me manipuler légèrement pour faire baisser mon excitation.
- Allongez-vous sur le ventre, dans le divan.
Je fis comme il le souhaitait en plaçant mes mains sous mon menton. Je sentis les
siennes se poser sur mes épaules. A nouveau, il explora mon anatomie en descendant des
épaules vers les omoplates et de là tout au long de ma colonne vertébrale jusqu’aux fesses.
Arrivé à celles-ci, il les malaxa longuement en tous sens pour en découvrir les structures puis,
enfin, il me les écarta et, des deux pouces, il entre-ouvrit mon anus. Je n’en conçus aucune
gène, conscient qu’un modèle, lorsqu’il pose, dévoile bien souvent cette partie de son
anatomie sans même s’en rendre compte. Qui ne peut assumer ce genre de chose ne doit pas
envisager de poser nu, surtout pour des oeuvres érotiques...
- C’est bien. Nous allons poursuivre notre travail.
L’homme qui s’était assis sur le bord du divan se releva et je le suivis. Nous
pénétrâmes à nouveau dans son atelier et je repris la pose. Il me regarda un moment, corrigea
la position d’un de mes pieds et recommença à dessiner. Tandis qu’une fois de plus je
m’abandonnais à un plaisir délicieux, je remarquai que, peu à peu, les crissements du fusain
sur le papier faisaient place à des bruits de frottement. L’homme était en train de travailler les
ombres en frottant le papier de ses mains. Ces nouveaux bruits durèrent au moins une dizaine
de minutes puis il y eut un long silence que l’homme finit par interrompre.
- J’en ai terminé. Si vous voulez venir voir...
J’ouvris les yeux mais ne bougeai pas. Il me fallut en effet quelques secondes pour me
calmer. J’allai ensuite vers le chevalet et ne pus retenir une exclamation admirative. Bien que
centrée sur un pénis en érection, l’oeuvre n’avait à mon sens rien de choquant ni même de
dérangeant. Elle exprimait avant tout la vie et la puissance virile avec tout ce qu’elle avait de
respectable et de fragile...
Nous restâmes l’homme et moi côte à côte une minute en silence. Toute parole aurait
été superflue ou d’une banalité de nature à tuer le charme qui nous remplissait. Nous avions
conscience, tous les deux, d’avoir participé ensemble à la création d’une belle oeuvre érotique
à la gloire de l’homme, dans ce qu’il a à la fois de sacré et de mystérieux.
- Retournons dans le salon voulez-vous ?
Cette fois, je précédai l’homme qui s’était attardé derrière moi.
- Allongez-vous sur le dos, dans le divan
Je fis comme il m’avait dit, en mettant cette fois mes mains derrière la nuque et en
relevant un genou contre la paroi verticale du divan, dans une attitude très décontractée.
L’homme me suivit avec son tabouret de chevalet qu’il plaça à mes côtés et dont il fit
descendre le siège au niveau minimum. Il s’assit dessus, me fit un bref sourire, puis referma
aussitôt avec douceur sa main droite autour de mon sexe tandis que de la gauche il
commençait à me caresser les testicules. Lentement, il me ramena au niveau d’excitation que
j’avais atteint lorsque je posais devant lui. Comme je ne lui cachais rien de mon plaisir et que
je ne lui jouais pas non plus la comédie, il put moduler ses caresses de telle sorte qu’il me
maintint longtemps dans cet état. Mes cuisses tremblaient et j’étais périodiquement secoué de
spasmes musculaires violents qui faisaient se redresser tout mon torse. Il aurait sans doute pu
prolonger davantage encore, mais un moment donné il fit en sorte que je dépasse cette limite
et que j’éjacule. Il ne cessa pas de suite ses caresses et pressa tout au long de mon urètre pour
bien en évacuer le sperme. Puis il m’abandonna un court instant et revint avec un rouleau de
papier essuie-tout qu’il me tendit. Il me regarda m’essuyer, sans mot dire. Puis je m’assis.
- J’espère que vous aurez compris que j’ai fait cela pour vous remercier d’avoir posé
si librement devant moi et m’avoir permis de réaliser un travail dont je suis enchanté ?
- Je comprends, bien sûr. Disons que ce fut un échange de bons procédés...
- Un échange, le mot est juste. C’était une manière aussi de prolonger et de renforcer
la communion intellectuelle érotique que nous avons développée tout au long de notre
rencontre.
- Ah, je vois avec plaisir que nous sommes sur la même longueur d’onde. Vous savez,
lorsque je pose, je m’offre à l’artiste comme quand on offre un cadeau précieux à quelqu’un,
en toute confiance, les mains tendues vers cette personne.
- Oui, et j’ai si fortement apprécié ce cadeau que j’ai voulu vous en remercier à la
hauteur du plaisir que vous m’avez fait.
Je me levai. Je commençais à débander et un peu de liquide coula encore de mon
sexe. Je l’essuyai à nouveau puis me rhabillai. Nous nous serrâmes la main.
- Je vous remercie encore pour votre visite. Je vous recontacterai pour un autre dessin
d’ici quelques semaines...
- Quand vous voudrez. Au revoir !
Carl,
nudiste et modèle belge.