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Essai

Cet essai a comme prétexte un projet d’extension de Linh Dam qui a été proposé aux dirigeants d’une
entreprise de consultant, d’investissement et d’aménagement urbain mandatée par la ville de Hanoi pour élaborer
les plans d’extension de ce secteur en cours d’achèvement. La présentation de ce projet sert de base à une
synthèse des réflexions personnelles sur le projet Urbain, sur son objet, et sur son application dans un cadre
particulier qui ici est le Viet Nam et sa dynamique actuelle de développement.

Cet essai tente de ne pas être le point de vue d’une personne étrangère méconnaissant complètements les
enjeux de la politique de la ville vietnamienne, les réalités économiques des entreprises de construction, ainsi que
la culture et les composants traditionnels de l’urbanisme de Hanoi. Il essaye d’intégrer toutes les problématiques
liées aux enjeux du développement urbain actuel que connaît la capitale en les reliant avec des réflexions issues
des leçons tirées des problèmes d’autres cultures de l’urbanistique. Par exemples : quelles enseignements tirer de
la destruction programmée des grands ensembles en France afin de faire des propositions maintenant qu’ici ce
modèle menace de nouveau d’être mise en oeuvre. Ces réflexions sont issues des travaux et études menées
depuis près de deux ans maintenant dans ce pays, additionnés à une culture acquise en étudiant ainsi qu’en
voyageant.

Le projet proposé ne prétend pas apporter de solution idéale, le temps de conception et de réalisation
ordonné a été irresponsablement, si Rome ne s’est pas construite en un jour, Linh Dam pourrait l’être.

L’essai présente d’abord une perception personnelle du projet urbain, ensuite il aborde les considérations
sur le développement global de Hanoi dans lequel le nouveau quartier de Linh Dam s’intègre, puis, après une
présentation du site, il définit des « outils » du projet urbain utilisés pour dessiner le projet qui, finalement, sera
exposé.

Pour un « Projet Urbain »


Loin de toutes les grandes théories, la manière dont j’aborde le projet urbain est essentiellement fondée sur
la notion de perception de l’espace, d’utilisation de formes et de fonctionnalité urbaine -nommés « outils » du
projet- sélectionnées pour leur qualités. Celles ci sont mis en formes en suivant les lignes directrices déterminées
par l’important travail de l’analyse des conditions d’un projet (le site, l’environnemet, la culture...).
Au départ il y a l’idée que le projet n’est pas un plan, que ce n’est pas un dessin vu du ciel qui n’exprime rien
de l’espace qu’il entend définir. Le projet c’est une intention, c’est une opinion sur la ville, sur la perception de
ses espaces, sur leur constitution et sur leur déclinaison. Exemples: dessinons des grandes tours alignées fièrement
devant des grandes routes (image caricaturale de la modernité). Quelle est en réalité la perception de l’homme
qui vivra cet espace ? C’est un piéton qui se déplace dans une étendue d’échelle sur-humaine dont il est incapa-

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ble de percevoir les hauteurs. A cela s’ajoute le sentiment agressif qu’il bataille contre le flux incessant et bruyant
des voitures et motos qui l’empêchent de profiter de cette espace public qui normalement lui est dédié. Cet
Homme ne peut se référer aux figures innées du bien être et du calme que sont la nature, les animaux et la
maison… Ailleurs dans cette parodie de ville il faut penser à la mère de famille qui aura peur de laisser son enfant
sortir dans ce cadre où la démesure architecturale bannie la proximité. Son enfant qui avait l’habitude de jouer au
dehors sera un enfant de la télévision….
Un être humain vit dans une Ville, dans un Espace qui peut être défini. Pourquoi ne pas partir du principe
que ce sont les Hommes qui « vivent » la ville et pas du principe que c’est la ville définie ce que vivent les
Hommes ? Pourquoi ne pas concevoir la ville du point de vue de l’Homme et pas la ville de la voiture et du
maximum terrains à vendre ? Les pratiquants de la ville se structurent psychologiquement aussi par rapport à ce
terme de ville. Une ville c’est une identité qui s’est forgé, c’est une identité qu’ils se sont appropriés. La ville s’est
constituée d’élément divers assemblés au cours du temps d’échelle jusque récemment appréhensible. Le
changement des techniques de construction et des moyens de déplacements doivent-ils favoriser le changement
d’échelle et de pratique de la ville. Faut-il perdre une identité au nom de la modernité ? C’est le politique qui
contrôle la ville, c’est lui seul qui peut définir ses enjeux, ses formes et ses fonctionnalités futurs. La ville est le
reflet d’une société. Les choix politiques déterminent des choix d’une société future. C’est une responsabilité
qu’il ne faut pas oublier et qu’il faut partager.

Le travail sur le projet urbain s’effectue en utilisant des outils et matériaux tout aussi importants à définir :
l’expérience et le savoir, complétés par un important travail d’analyse. En effet le projet urbain est le retour de
l’urbanisme à l’échelle du dessin de l’architecture et de l’échelle humaine dans sa conception. Cette échelle
humaine c’est aussi la connaissance de ceux à qui s’adressent ce projet urbain. L’analyse urbaine entreprend de
découvrir une partie de la culture, des modes de vies, puis aussi de déchiffrer avec sensibilité le site du projet.
Tous ces éléments additionnés ramènent le projet dans une dimension de proximité et de présent. C’est une
démarche différente de la promotion immobilière, de la tabula rasa. C’est une démarche parfois qualifiée
d’urbanisme à faible pensée. Mais c’est une démarche volontaire qui se veut respectueuse, et qui non plus
n’oublie pas d’être prospective et modernisante.

Le projet de Linh Dam qui est présenté se réfère à de nombreuses analyses réalisées ou appropriées sur
Hanoi, à de nombreuses expériences urbaines qui servent de références et d’outils. Mais il se nourrit aussi de la
vie au quotidien. C’est un manifeste pour un projet de ville qui se veut, au-delà des chiffres et de l’image souvent
viciée de la modernité, intégrateur de l’échelle humaine et sensible. Ces phrases semblent ambitieuses, mais c’est
pour marquer un attachement certain à cette ville et à une culture, et pour éviter de sembler venir poser sur une
cette terre quelque chose qui ne lui appartient pas. Ceci est aussi une critique ouverte sur l’inadmissible projet de
CIPUTRA qui s’implante actuellement avec bien veillance au Nord Est de Hanoi.

Présentation du projet en liaison avec une réflexion sur l’urbanisme


contemporain de Hanoi
L’acte fondateur du projet proposé est issu de la constatation que la partie sur laquelle celui ci s’établit est
une zone vierge de constructions qui se situe au croisement de toutes les opérations réalisées : celles en cours et
les villages traditionnels. Qu’est ce que cela signifie ? Linh Dam une fois terminé sera une zone urbaine de 400
hectares. Comment aborder ce futur ensemble? Devra-t-il être un simple collage d’opérations promotionnelles
qui lui-même s’adjoint à la ville ou devra-t-il être un quartier, peut être même une ville nouvelle, avec son identité
et ses fonctions propres. Actuellement il est prévu que cet ensemble fini soit un quartier. Certes dans son
fonctionnement et dans sa pratique, vu la petite échelle des précédentes réalisations, il est possible de se sentir
dans un espace aux proportions de quartier. Mais la fonctionnalité globale proposée n’est convaincante; le projet
présenté tente d’introduire une identité par l’ajout d’un centre ville.
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Une critique maintenant est émise sur la forme urbaine typique développée actuellement à Hanoi. Il y
manque des centres, des centres de quartier. Il faut définir ce terme de « centre ville » auquel le projet présenté
se réfère. Dans cette représentation de centre il y a évidemment le lieu qui attire, un lieu centripète, du lieu par
lequel le passage se fait obligatoirement, ce lieu qui pèse sur les pensées, c’est le lieu où le rassemblement est
possible, où s’effectuent les échanges. Concrètement, le centre ville est un lieu dense où sont réunies toutes les
fonctions de services et d’échanges. C’est donc un espace de mixité et de rassemblement. La liaison entre les
centres de quartier est essentielle dans le bon fonctionnement global d’une ville. Pour les occidentaux, le centre
actuel de Hanoi est l’ancien quartier marchand. Il rassemble des fonctions de services, de commerces, de travail,
et une densité humaine. C’est aussi l’image de la ville, c’est un lieu que tous les autres habitants, même à dix
kilomètres respectent et désirent fréquenter. C’est un lieu vivant facilement lisible et accessible.

La fondation d’un centre de quartier clairement identifiable est l’acte qui guide toutes les autres considérations
d’agencement et d’intégration au site du projet proposé. Ce désir est peut être occidentalement culturel, mais le
dispositif de centre ville, fondamental dans le projet urbain occidental semble essentiel dans l’écriture d’une
identité d’une ville ou d’un quartier.

« Un choix d’urbanisme / Un choix de société »


La ville qui s’écrit désormais au Vietnam n’est plus, comme elle a pu l’être dans son passé, la ville de
fondation chinoise : lieu du pouvoir et du commerce. Elle s’écrit sur des standards qu’il est possible de qualifier
d’internationaux. Maintenant, pour fire projet, il faut faire un choix de modèle qui se résume en simplifiant à la ville
d’inspiration européenne, la ville de fondation coloniale, la ville américaine, les cités de Singapore ou de Hongkong
et désormais les mégapoles chinoises. Le choix d’un modèle urbain est aussi un choix d’un modèle de société.
Ce choix se sont les représentants du peuple qui l’effectue avec pour but de tracer la voie pour l’évolution future
de la société.
Deux visions peut-être propagandistes pour expliquer cela. Premièrement évidemment la ville américaine
qui est caricaturalement le monde de la voiture individuelle, de l’autoroute et de la ségrégation urbaine. La ville
est complètement diluée, des zones pavillonnaires s’étendent à l’infini, sans centre identifiée. Elle est comme un
reflet d’une société qui se fonde sur l’affirmation des valeurs individuelles, jusqu’à ériger l’égoïsme en droit.
Deuxièmement, les villes de la vielle Europe. Une histoire millénaire a lentement forgé leur urbanisme. Au sortir de
la guerre, grisées par une réussite économique qui semblait infinie, elles se sont essayées bien sur elles aussi au
modernisme de la ville voiture et puis de la structuration urbaine par les zones dédiées au dieu « consommations »
(est ce que ça ne vous rappelle rien ?). Mais une réaction récente de grande ampleur pousse à retrouver les
valeurs de la société que ce modèle « moderniste » avait commencé à démanteler. Les maîtres du « projet
urbain » réinterroge les valeurs de la ville ancienne européenne, évidement d’un point de vu modernisant, et
reparlent de continuité urbaine, de centre de quartier, de relation de proximité et d’échange, d’indenté culturelle
et de lien social…

Ces deux modes actuels de construire la ville rappellent donc la liaison entre un acte et ses conséquences.
De ce point de vu, il est peut être aussi intéressant de se poser la question si Hanoi n’est pas en train de
développer un modèle original de forme urbaine et quelles peuvent les implications dans le futur. Les quartiers
nouveaux réalisés ces quinze dernières années sont remarquables parce qu’ils proposent une mixité des formes
urbaines, entraînant une mixité des habitants (bien que cela soit en grande partie contre dit par une spéculation
excluant ceux qui seraient les plus demandeurs d’habitats), ainsi qu’une mixité, certes faibles, de fonctions urbaines
de proximité. Ce sont ces dispositions urbaines oubliées dans la majeure partie des grandes opérations urbaines
du modernisme contemporain, couplé à un oubli total de gestion (ce qui est le cas en ce moment à Hanoi) qui en
ont entraîné leur remise en cause actuelle. Les origines du rejet ont été diagnostiquées : désordres sociaux,
ségrégation populaire, habitats taudis, guerres urbaines. Ceci est peut être une mise en garde lorsque ces faits

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sont mis en perspective par rapport à ce qui peut naître à Hanoi, il y a un constat à produire premièrement sur ce
qu’il advient de l’urbanisme ancien et sa gestion, et deuxièmement sur ce qui peut advenir du nouvel urbanisme
programmé et sa gestion.

Discutons maintenant du modèle développé à Ha noi, mais uniquement du point de vue de la fonctionnalité
et de l’utilisation. Prenons comme exemple le modèle urbain du quartier de Dinh Cong représentant globalement
ce qui se construit dans la capitale et partout dans le pays. Très simplement, il reprend l’ancien dogme soviétique
de disposition en micro rayon : les habitats sont en périphéries et certains services comme l’école et le parc sont
au centre. C’est sur cette base conceptuelle que se développent les nouveaux quartiers. Mais ce modèle a
changé de dimension, ce ne sont plus des barres de logements de quatre étages (de l’échelle d’une maison
individuelle), mais des tours de 15 à 20 étages, avec au centre un parc et des activités élitistes et discriminatoires
(car payantes et non publiques) comme les terrains de tennis et une piscine. Je soutiens ceux qui ont décrié la
disposition à la périphérie des tours, cela crée en effet vraiment un espace comme une prison, le quartier est
certes autonome spatialement, mais tout ce qui est au centre semble être surveillé par des tourelles situées sur des
murs géants dont il faut se cacher. Cette disposition entraîne aussi la mise en périphérie et la dispersion des
activités de proximités ( petits et moyens commerces, Internet café…). L’identité du quartier est réelle, mais
n’existe pas parce que les habitants se sont appropriés les lieux et les fonctions, elle n’est qu’une image de
forteresse. Il n’y a pas d’éléments rassembleurs.

Le projet présenté ne s’inscrit pas en rupture de la pratique actuelle vietnamienne, il propose de changer la
disposition des composants de l’urbanisme actuel : au centre la densité, celle ci est associée avec les services
ainsi qu’avec les activités actuellement proposées, tennis, parcs (cf. schéma)... Le but est de générer un centre
ville actif, identitaire et créateur de plaisir et de solidarité.

Les « matériaux » du projet urbain

Densité / Centres Urbains / Mixité urbaine / Proximité / Mixité fonctionnelle / Continuité Urbaine / Espace
Piéton / Voirie / Environnement / Intégration dans le site / Evolutivité.

Le terme de « matériaux » est utilisé pour « décomposer » la mise en œuvre du projet urbain, celui ci est
conçu comme un « assemblage » qui une fois achevé aboutit à la création d’un espace désiré, qui se veut décidé
par ses concepteurs. Le choix des matériaux de l’assemblage est le reflet du choix d’un certain urbanisme, d’un
espace de vie, et ainsi, par une extension forte de sens, le reflet d’un choix de société.

Dans les parties suivantes nous définissons chacun des « matériaux » pour présenter ce qui a déterminé la
conception du projet. La liste est non exhaustive et non classée par ordre de priorité. De plus, tous ces éléments
ne sont pas forcément applicables à tous les projets car bien évidemment, chacun a des caractéristiques et des
buts différents.

« Densité » : La « densité » est un choix considéré comme essentiel lors de la conception du projet. Elle est
en relation directe avec les matériaux « proximité » et « environnement ». La densité de bâti, d’habitats permettent
l’économie de terre et de déplacement. Tous les services se situent à proximités. Il est possible d’aller à l’école
ou au marché à pied. La densité permet une mise en place d’un service de transport en commun efficace. Dans
les banlieues pavillonnaires, le seul moyen de déplacement est la voiture, élément polluant et égoïste par excel-
lence. Au USA dans les villes très étendues très peu de transports en commun ont été développés car ils ne sont

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pas assez rentables et efficaces. Les économies de terrain et de déplacements sont aussi importants pour
l’environnement. Ajoutons que construire des routes est onéreux, les entretenir dans le temps l’est aussi énormément,
il n’est pas rare en France d’attendre plus d’une trentaine d’année pour qu’une route secondaire d’une ville soit
reprise. A contrario de la situation américaine, il y a l’extrême densité, c’est le cas de Hong Kong où cette fois
l’échelle humaine est dépassée. La densité est donc aussi une affaire d’échelle et de représentation. Dans la
réalisation de la densité, la « modernité » a pour totem les tours, l’échelle humaine a pour raison la maison tube.
Un quartier de maison tube peut être plus dense en habitant que des logements collectifs de 15 étages si les
espaces de respirations sont respectés.
Le projet présenté aimerait faire le choix d’une hauteur de construction modéree et une densité moyenne
élevée, cependant le défi de faire une proposition qui a pour cadre la production actuelle à Hanoi permet une
réflexion sur l’intégration des batiments de grande hauteur dans un cadre urbain d’échelle humaine.

« Proximité » :La « proximité » est aussi une issue sociale. Si une société fonde son développement urbain
sur la maison individuelle (au Vietnam le terme serait villa), c’est une société qui entend développer les valeurs
individuelles et égoïstes, qui perdrait ses valeurs de solidarité et de cohésion. La prolifération urbaine éparse
oblige le déplacement en automobile, une surface incroyable dédiée à la circulation et au stationnement. Le
contact et l’échange physique sont presque impossible. La proximité est la volonté contraire, celle de constituer
une ville de rapports humains. Un exemple serait de pouvoir se rendre à l’école chercher son enfant à pied ou en
vélo (ce type de déplacements étant favorisé par des dispositifs urbains), en ne restant pas dans sa voiture garée
sur place intertite, puis profiter du temps pour discuter avec d’autres parents d’élèves et utiliser les services reliés
à l’école installés tout autour.

« Mixité urbaine »: La nature n’est jamais uniforme, la forêt n’a jamais un type d’arbre, pour s’épanouir les
plantes, les animaux sont en relations dans un environnement complexe. Dans une journée de vie, on ne rencontre
jamais que des personnes de sa classe sociale. Le serveur sert le client sous l’œil de son patron. Pourquoi
l’urbanisme lui serait uniforme : un secteur de villa, un secteur des tours d’habitations, un secteur de commerces,
etc… La mixité urbaine n’est pas excluante comme l’est la sectorisation des habitats. Elle est nécessaire comme
le reflet de la pensée d’une société complexe et solidaire. Deux exemples d’urbanisme excluant : premièrement,
la ville villa américaine qui devient privée. Elle rejette les autres classes sociales et désormais rejette l’Etat et son
rôle de cohésion de la société. Deuxièmement, l’Asie où actuellement se construisent des ensembles de tours de
logements géantes, posées sur des podiums où sont rassemblés les services de la vie quotidienne d’un « working
couple » modèle. Ce type est développé à Hong Kong à très grande échelle. Ces ensembles s’alignent le long
d’autoroutes. Les locataires vivent dans des tours d’ivoires avec vue magnifique sur la mer, mais jamais ils ne
doivent rencontrer les autres personnes, ceux qui ne vivent pas au meme endroit qu’eux. Ce modèle au contraire
des USA n’a pas encore généré des maux sociaux, mais il serait nécessaire de penser à la conséquence de cet
urbanisme, dense cette fois qui lui aussi est excluant. Ces types urbains ne sont pas encore présent au Vietnam,
où actuellement les quartiers construits sont une combinaison de tours de logement, de maison tubes ou individuelles.
Cet urbanisme est mixte, il l’est par nécessité car seule la vente des terrains permet la construction obligatoire des
logements collectifs. Mais la tentation est forte depuis le décollage de l’économie et la constitution de classes
sociales bien différenciées de céder aux sirènes de la sectorisation des habitants, celle ci allant de pair avec la
montée en puissance d’acteur immobilier influent qui savent ce marché est très très rémunérateur. Des projets de
quartiers de cinq cent villas desservis par une autoroute, des ensembles de maisons retranchés derrières des
murs, c’est en construction à Saigon. Un quartier de maison de haut standing avec jardin de 500 mètres carré
autour d’un golf privé pour une superficie totale équivalente à la citadelle et le quartier ancien, c’est en construc-
tion à Hanoi. Il faut réagir face à cela ! Mixité urbaine, mixité sociale, solidarité, échange doivent être à la base de
la conception de l’urbanisme.

« Continuité Urbaine » : La continuité urbaine se veut un travail sur l’espace perçu et sur l’idée de « rue ».
Cela implique deux notions, d’une part continuité de la ville lors de l’ajout d’éléments nouveaux et d’autre part à
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l’intérieur du projet urbain, le travail sur un espace de forme et fonctionnalité nommée « rue », celui ci est défini
comme un espace de cohésion, un lieu de distribution et d’échelle humaine. La continuité urbaine est en opposi-
tion avec les formes urbaines développées lors de la construction des grands ensembles par exemple en France
ou au Vietnam. Ces formes issues des dogmes modernes étaient des créations ex nihilo qui n’avaient pas l’intention
de s’insérer dans la ville qui pourtant lui elle était attenante. La rue dans sa dimension de mise relation et d’échange
avaient été supprimé.
La continuité urbaine est nécessaire dans la création de la ville car la ville n’est pas excluante, une partie de
la ville ne peut en nier une autre, sinon il y aura des conséquences dommageables. Ainsi, lors de la création de
l’espace de circulation, si celui ci est dessiné comme une espace vide, sans contacts avec l’espace bâti qu’il
dessert, alors le piéton, l’habitant se sentiront dans un espace dont ils ne se sentiront exclus et non responsable
et que finalement ils ne respecteront ni n’emprunteront. La continuité urbaine est une mise en relation visuelle et
bâtie qui crée une disposition qui s’adresse au subconscient comme un espace protecteur et chaleureux. Ce n’est
pas un espace visuel vide, mais un espace visuel plein. Actuellement la tendance à Hanoi est de créer des
bâtiments en retrait de la route, chacun éloignés des autres et entourés de routes. La rue qui est en constitution est
une succession de tour, de vide, de route, de vide, de tour. Cette disposition engendre l’impression que entre
l’espace de la route et le bâtiment il n’y a pas d’utilisateur, qu’il ne doit pas y en avoir, que les bâtiments qui
s’installent, s’installent seuls sans rechercher une relation avec l’espace environnant. La ville paraît se construire
par ajout, par égoïsme.
Le projet présenté recherche une mise en relation par l’échelle du bâti et par les réseaux avec les villages
attenants. Il offre de créer autour des axes principaux de circulation une continuité urbaine en proposant l’alignement
sur rue, la fin de l’îlot mono construit. Il travaille sur les dimensions des trottoirs, des espaces de vie et tente
d’évite les phénomènes coupures engendrés par des voiries trop importantes, qui sont souvent inutiles.

« Mixité fonctionnelle »: Cette notion se veut le combat contre la création de zones monofonctionnelles
telles les zones commerciales géantes ou les zones uniques d’habitats, qui sont des éléments anti urbains et anti
sociaux. Un quartier ne peut certes remplir toutes les fonctions de services à toutes les échelles mais une réflexion
sur les résultats de la transformation des grands ensembles « Khu Tap The » de Hanoi et plus globalement sur la
fonctionnalité actuelle de Hanoi nous permet d’envisager la possibilité d’un urbanisme multifonctionnel d’échelle
moyenne. La grande leçon des « Khu Tap The » de Hanoi est le résultat des transformations que les habitants ont
effectué qui peut être qualifié de geste de correcteur d’urbanisme. En effet, un système urbain mono typologique
à été métamorphosé en un système multi typologique, à un espace urbain sans lieux de commerces, de services
et d’échanges, a été ajouté des dizaines de magasins de proximité, de lieux de rencontres et de solidarité. Ces
mutations auto régulées mettent en évidence d’une part les besoins existant, les possibilités d’implantation ainsi
que la quantité possible. Le quartier mono fonctionnel est devenu multifonctionel. Plus globalement dans Hanoi,
la densification des îlots par l’ajout de compartiments en façade de rue à permis d’inclure des services qui
auparavant n’existaient pas dans la ville. Plus récemment sont apparus des mini supermarchés, ces nouveaux
éléments se sont inscrits de par leur taille modeste dans l’urbanisme et n’ont pas détruit l’échelle ni les tissus
existant de services. Tout contraire des zones commerciales géantes qui se produisent modialement de manière
uniforme en limite de ville et qui détruisent les tissus commerçant de proximité (par conséquences les liens de
solidarité), les centres urbains engendrant de plus des déplacements inutils et polluant. Hanoi est dans une dynamique
d’extension urbaine et d’assimilation de la société de consommation. Il est donc très interressant de saisir
l’opportunité de réfléchir à l’intégration de ces zones commerciales dans un urbanisme.
Le projet propose d’explorer l’intégration dans les tissus urbains des zones commerciales par sa mise en
relation avec d’autres formes bâties, dans une fonctionalité urbaine mixte : commerce, habitats, services, loisirs...

« Densité + Centre Urbain + Mixité urbaine + Proximité + Mixité fonctionnelle »


Le projet essaye de ne pas utiliser la Villa ou la Tour comme mode de développement unique urbain, un
compromis est cherché, chacun de ces deux typologies étant obligatoire actuellement au Vietnam. Une autre
échelle est introduite, intermédiaire mais dense : des bâtiments de quatre ou cinq étages, à considérer comme des

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maisons tubes (typologie incroyablement flexible à la fois millénaire et très moderne qui est de manière non
raisonnée proscrite actuellement !). Les immeubles proposés sont du point de vue fonctionnel flexibles, ils ont la
possibilité d’offrir des commerces au RDC ou des jardins privatifs. Dans le projet, la densité n’est pas continue
sur tout le territoire, elle est centrale pour des raisons de distribution et de regroupement des activités ainsi que
pour l’encouragement des petits déplacements.

« Voirie » : Ce terme est appréhendé du point de vue des transports et de l’architecture du territoire dans
une réflexion sur l’espace et la fonctionnalité de l’urbain. Dans le projet urbain la disposition, l’emprise, l’usage et
l’interconnexion des voiries participent en intime relation avec les matériaux décrits précédemment à la mise en
espace de la volonté du projeteur. Ces dernières années les routes ont été conçues comme ayant une unique
fonction de distribution et de circulation, la conséquence a été une logique de création de grandes emprises
dédiées à la voiture avec comme conséquence un éclatement de l’espace, des continuités et des solidarités de la
ville. Il s’en est suivit une dégradation de l’espace qui lui été attenant : l’espace des piétons, l’espace de vie et de
sociabilisation. Dans le travail actuel de requalification des villes françaises, le travail sur la voirie est un élément
prépondérant. Ainsi au lieu de privilégier la vitesse de déplacement des véhicules, les voiries cèdent de la surface
pour d’autres usages. Il a été remarqué que ce n’est pas en diminuant l’espace de circulation ni en réduisant la
vitesse que le débit de véhicule était moindre. Sur les parties récupérées ont été remis dans la ville des piétons,
des vélos et des transports en communs plus efficaces. Une ville plus proche à été réaffirmé.
Le projet ne crée pas des grandes artères qui couperaient l’espace, des voiries d’importance moyenne sont
disposées de part et d’autre des quartiers, les desservant mais laissant l’espace central à usage unique de ses
utilisateurs. Ainsi chaque centre se concentre sur sa fonction mais reste en relation simple avec le système global.
La voiture n’est plus le point central de la conception de la ville.

« L’espace piéton » : Dans la dynamique de reconquête de l’espace public, une attention est portée sur ces
espaces urbains qui remettent le piéton dans la fonctionnalité de la ville. La Chine, tout en continuant à déployer
des infrastructures urbaine et extra urbaine démesurées développe en ces nouveaux centres villes des espaces
piétons, qui sont certes uniquement dédiés au commerce. Le succès est au rendez-vous. La ville est de nouveau
en relation avec celui qui la vie. Ces espaces ne fonctionnent que s’ils sont desservis avec efficacité, pas en misant
sur des surfaces de stationnement de voitures, mais sur les autres moyens de transports. Ces zones répétons ont
la qualité d’être centrales, elles participent à l’affirmation du rôle de la ville, démarche opposée des centres
commerciaux avec parking infinis.
Le projet propose dans les centres de quartiers des zones piétonnes pour renforcer le lien voulu de l’habitant
et de son quartier.

« Centre urbain » : Cette notion a été présentée précédemment.


Dans le projet les centres seront une mise en relation des services, des commerces avec les autres besoins
des habitants tels que développé actuellement dans les nouveaux quartiers de Hanoi (cf., schéma de principe).
Les squares, écoles et le Tennis sont en relation directe avec la zone dense, ils ne sont plus un centre vide mais
une partie du dispositif.

« Evolutivité » : La ville n’est pas un élément figé même si les plans et les maquettes de tous les projets
actuels sur Hanoi laissent à penser que tout est déterminé d’avance. Le quartier de Linh Dam qui se construit
depuis maintenant une quinzaine d’année, a laissé entrevoir à sa création par ses maquettes et perspectives une
échelle ambitieuse et moderne. Le temps c’est écoulé et aucune des tours géantes n’est réalisée ainsi que le
destructeur urbain qu’est le périphérique. Le parcellaire de villa est loin d’être rempli et le programme global
change encore parfois. Ce projet démontre qu’il est nécessaire de penser le projet urbain dans le temps, de
laisser la possibilité pour le programme ou le parcellaire d’évoluer.

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Le projet de quartier proposé prospecte cette notion d’évolutivité de deux manières. Premièrement il porte
attention aux tissus urbains créés. Par exemple il utilise la forme en îlot qui permet le développement indépendant
de chaque partie, l’illustration en est les villes coloniales, la presqu’île Manhattan ou le centre ville de Melbourne
dont le même dispositif de maillage rectangulaire a produit des villes différentes. La deuxième façon d’introduire
l’évolutivité dans le projet a été d’inclure les zones de terre à cultiver que le programme du projet oblige à
conserver (cf. croquis d’intention). Ces zones sont dans un premier temps des zones paysagères au service du
cadre bâti, et lorsqu’il faudra les urbaniser, elles s’intègreront dans l’urbanisme global comme une de ses
composantes.

« Environnement » : Il de nos jours désormais criminel de concevoir un projet sans se soucier de son
impact environnemental. Le site dans lequel s’inscrit le projet est actuellement parcouru de canaux, adossé à une
rivière et un lac. Il est entendu qu’il est irréel de considérer que la rivière a un potentiel paysager car elle a depuis
longtemps été transformé en égout. Mais le futur nous réserve des surprises comme le montre certaines expériences
au Japon, portant pays sponsor international du bétonnage. Il faut discuter de la solidification des berges du lac,
cet acte en effet empêche l’environnement de se développer et de se revitaliser de manière naturelle. Rapelons
schématiquement le rôle des berges dans le processus naturel : elles sont le lieu où les plantes aquatiques se
développent, ces plantes sont essentielles d’une part car elles permettent la régénération de l’eau et d’autre part
car ils sont un habitat où peuvent se développer les poissons en bas âge. Il est facilement possible de travailler à
un paysagement agréable de ces bergess qui seraient laissée à l’état de nature. Leur bétonnage peut sembler une
garantie de propreté et de beauté, mais il n’est pas une réponse environnementale acceptable et durable. L’autre
issue environnementale à considérer est la maximalisation de l’utilisation du sol. La densité de bâti qui engendre
la proximité, telle que discutée dans les paragraphes précédents, permet l’économie de terre, l’économie de
déplacement, donc a un impact environnemental d’un projet vraiment moindre.
Le projet proposé inclus cette notion d’environnement en proposant de garder les berges du lac sauvages,
en proposant de travailler sur les berges de la rivière (un travail à une autre échelle est la vraie solution mais dès
qu’il est possible d’aborder l’issue environnementale il faut le faire) et sur l’évacuation des eaux des pluies. A cela
s’ajoute la volonté de créer un urbanisme un maximum dense et économe en déplacement et en terre imperméable.
Finalement la conservation de terrains à cultiver est dans un premier temps est aussi un geste de sauvegarde de
l’environnement.

« Intégration dans le site » : Un projet ne saurait se créer en niant tous les éléments d’un site, il ne peut
s’établir en opposition avec son environnement sinon à créer des tensions et des conflits. Parlons tout d’abord du
point de vu social, En France une partie débat sur la ville se fait en terme de « couture urbaine » ou « recomposition
urbaine ». Les grands ensembles construits dans les années 50 ainsi que les zones pavillonnaires ont pour la
plupart été installées en dehors d’une ville, grossièrement il en a résulté un éclatement et une ségrégation sociale.
Un des enjeux actuels de l’urbanisme est d’essayer une resolidarisation de ces quartiers avec leur environnement
pour les redynamiser et recréer une cohésion urbaine génératrice de solidarité et développement. Encore une fois
l’exemple des « khu tap the » de Hanoi est une leçon, les vides entre les villages et le quartier ont été comblés, les
services développés dans le quartier servent désormais aux villageois. Le quartier est devenu un élément fédérateur
socialement et urbanistiquement. L’intégration dans le site doit être aussi une prise en compte de ses éléments
environnementaux. Pourquoi par exemple ne pas conserver le réseau de canaux qui presque toujours existe sur
un site à urbaniser au Vietnam. Celui ci est toujours porteur de plantes ou de nature, l’intégrer dans un projet est
profiter d’un potentiel paysager et d’une atmosphère existant.
Le projet essaye de prendre en considération les villages alentours et de positionner des activités intégratrices
fonctionnellement, d’autre part la création d’un centre urbain identitaire est proposée en réponse à la position
centrale et finale du quartier. Les issus environnementales ont déjà été discutées.

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Les matériaux urbains appliqués au projet de Linh Dam

Schéma 1: Noyeaux centraux / Centre urbain

Un centre dense -en rouge-, piéton, porteur


d’activité de services est mise en relation avec
un centre de récréation -en vert-. Ces parties
sont entourée par une densité moyenne créan
un cadre bâti plein.
Les laisons entre les bâiments sont
visuelle. La densité centrale doit
permettre de créer des circulations moins
longues et plus sûres.

Schéma 2: Evolutivité / Intégration urbaine

Les villas dans un premier temps


sont en relation avec les terres à cultiver,
léloignement réduit le bruit. Les berges
du lacs sont préservées.
Dans un deuxième temps une ur-
banisation s’installe dans les parties libres,
elle est donc intégrée dans un système
urbain la précédant.

Schéma 3: Circulations / Hiérarchisation des espaces


Les grandes arthères de disribtution
ne pénètrent pas dans le coeur du quartier
et sont en relation directe avec les
grandes voies de distribution globales de
la ville.

9
PROJET

Vue perspective du projet

Le site

Le site est actuellement un espace dédié à la culture des arbres et des fleurs, au bord d’un lac naturel, c’est
un beau site typiquement traditionnel vietnamien qui au printemps provoque parfois la mélancolie. Il se situe dans
l’espace Sud, Sud / Ouest du quartier de Linh Dam, dans la partie non encore construite, de plus au centre de
cette grande opération d’urbanisation. Actuellement, au Nord se construit Linh Dam Nord, à l’Est la presque île
de Linh Dam est encore en travaux, et au Sud et Sud / Ouest sont installés deux villages. Dans le schéma global
de distribution de la ville le site se localise à 100 mètres de la sortie du périphérique en cours de construction qui
relit toutes les nouvelles opérations d’urbanisme de grande échelle. Dans le système local d’articulation, le site se
développe le long d’une route de distribution Nord / Sud du quartier, importante fonctionnellement qui est en
cours de réalisation (rappelons qu’aucun projet n’est encore décidé à cet endroit mais que la route est déjà
dimensionnée).
L’emplacement du projet a une localisation stratégique. Cela permet de développer la volonté de fédération
des différentes formes d’urbanismes préexistants avec celles à venir, et d’installer un « centre ville » qui aura
vocation de créer un lieu d’identité et de rassemblement pour la globalité du quartier de Linh Dam.

10
L’acte de projet

Partie II

Partie I

Partie III

Partie IV

De l’addition des contraintes du site, des désidérati du maître d’œuvre et des intentions personnelles proposées
sur l’acte de « projet urbain », il a résulté un projet qui s’est divisé presque naturellement en quatre parties
distinctes mais qui s’assemblent entre elles formellement et fonctionnellement.

Nous allons maintenant décrire le projet en présentant chacune des parties. L’enjeu d’un projet global est
détaillé en définissant l’articulation de chacune des parties avec la ville et les autres parties.

Partie I : « le centre ville »


Cette partie est la moins ancrée dans la réalité, le programme est quelque peu présomptueux mais il peut
être vraisemblable mais a comme désir d’inscrire Linh Dam dans un rayonnement à l’échelle de la capitale. Le
design de ce secteur est une recherche sur la création d’une zone urbaine mixte, qui propose d’articuler entre eux
un programme de bureaux, de centre de commerce grande échelle, des logements, des éléments de villes
symboliques ainsi qu’un parc, dans une architecture ambitieuse faite de tour de grande hauteur, de rue piétonne,
le tout inscrit dans un site paysager. Le but est que cette région ne soit pas seulement un centre d’affaire, mais une
partie vivante et identifiable, un cœur de ville.
Cette partie se situe le long de la route Nord / Sud, elle est en connexion directe avec le périphérique. Cette
position permet une desserte aisée du complexe, donnée essentielle dans la réussite d’une opération de
commerces et de bureaux.

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Le dessin du projet organise la localisation des bâtiments par rapport à l’axe du projet de la presqu’île de Linh
Dam. Le but est d’utiliser la fonction symbolique pour d’une part imposer une image de majesté et d’autre
part se relier à l’ancienne opération immobilière. Seulement cette fois l’axe central n’est pas une route mais un
espace piéton véritable. Ceci est une remarque sur l’axe commencé sur la presqu’île, dispositif urbain dessiné
fréquemment dans les projets sensé être un arrangement moderne. En réalité ce n’est qu’une route
surdimensionnée avec un terre plein central inutile, qui ne joue pas un rôle distributeur et symbolique, comme
ce qui est normalement le rôle pour axe avec ces dimensions et cette disposition stratégique. En deux cent
petits mètres de bitumes, cette route débute de ne nul part (un lac) et ne mène nulle part (un parc), en n’est de
plus connecté à aucune route majeure. Comment cet espace central clairement dédié à la voiture, sans aucun
attrait esthétique ni aucune utilité fonctionnelle, est perçu par les habitants?
Dans la partie en projet, un travail est effectué sur la mise en proportion de l’axe : quel doit être en la largeur
suivant la hauteur des immeubles ? Il est possible de modifier la perception de l’échelle en jouant avec la taille
des arbres plantés, la perspective, les angles d’ouvertures, ainsi qu’en installant un canal utilisant les
particularités hydrauliques du site.
Voici comment s’articule cette partie. Au centre s’étend la rue piétonne bordée de podiums commerciaux sur
lesquels se posent des tours à usages mixtes logement et bureaux. Dans la perspective, collée aux bâtis, un
parc participe à la fonctionnalité mixte générale. Une illustration est par exemple au point de liaison du
construit et du végétal, l’installation de services non plus commerciaux mais de restaurations : la journée les
magasins sont ouverts, le soir se sont les restaurants qui profitent de la vue romantique sur le parc et le lac.
C’est un des dispositifs tester pour faire fonctionner ce quartier à toutes les heures de la journée.
Derrière l’ensemble central, s’aligne une deuxième rangée de bâtiment de moindre échelle. Cet espace est à la
fois piéton, avec les trottoirs, et distributif (approvisionnement, parking…). Les immeubles sont en liaison avec
le centre et participent d’une part par leur taille au contrôle de la perception de l’échelle globale et par leur
fonctionnalité, commerce de proximité dans les premiers étages, à la fonctionnalité mixte de l’ensemble.
Le dessin de cette fraction est particulier comparé aux autres du fait de son programme ainsi que de sa
destination fonctionnelle de « centre ville », mais le dispositif mis en place est le même que celui qui sera
appliqué par ailleurs, à savoir un noyau dense, mixte fonctionnellement, lié aux services urbains communs tels
que nécessaire au Viet Nam : tennis, parc, école...

Partie II : « Transition et Carrefour»


Cette partie est attenante à trois types d’urbanismes différents : au Nord l’urbanisme en construction, au Sud
le village traditionnel, à l’Est le nouveau centre urbain. Elle se situe de plus dans le prolongement de l’axe de
Linh Dam. Le travail sur le projet urbain a été d’essayer de connecter toutes les échelles : le village, espace
dense, est mis en rapport avec la zone de villa, espace moins dense mais de même hauteur, les immeubles de
rapport de 5/6 étages en bordure de route font face aux tours et au centre ville. La partie I est le lieu des
services commerciaux, la partie II est le lieu des services administratifs. L’axe urbain se termine dans cette
section, dans un espace mis en scène par le dessin et la disposition des immeubles s’agençant sur un dispositif
d’îlots articulés par une voirie en étoile, ayant pour cœur le centre administratif. Cet urbanisme insiste sur les
lieux symboliques de la ville et de la société.
L’introduction un système d’îlot à cour traversant bâti d’immeubles de rapports permet d’utiliser les qualités
de cet urbanisme dans l’écriture du projet. Sans bâtiments de grande hauteur, la densité d’habitat est élevée,
les RDC peuvent être commerciaux. Les cours peuvent être des espaces de stationnement libérant les routes
ou des jardins tranquilles ou privatifs. La façade urbaine est un espace public non plus fait de vide mais de
plein.

Partie III : « Articulation »


Cette partie a pour ambition d’accrocher le village au nouvel urbanisme. Le moyen un travail sur l’échelle du
bâti ainsi que la mise en rapport direct du centre de quartier, donc des services communs et des fonctions

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communes.L’articulation se réalise ainsi aussi grâce au parcour : pour profiter des services ses habitants
doivent pénétrer dans le nouveau quartier.
L’ensemble se décompose ainsi : des petits îlots de villa, des petits îlots d’espaces de culture à préserver, des
îlots comprenant des rangées de deux bâtiments de 4 à 6 étages alignés et deux îlots centraux de services.
Les îlots comprenant les immeubles bas sont une réinterprétation des dispositifs constatés dans les « khu tap
the ». Les relations du bâtiment avec les fonctions de la ville qui lui sont contiguës sont travaillées en pensant
l’utilisation des RDC. L’intention est de lier l’espace privé à l’espace public, avec comme conviction que dans
la ville, les immeubles ne doivent plus être des objets solitaires. Ainsi, suivant la position dans le quartier une
typologie est proposée : dans les parties calmes, les cœurs d’îlots et les lieux non passant sont créés des
jardins privatifs avec comme principe le paysage comme instrument d’association. Dans les centres, le long
des voiries importantes, les constructions sont mises en relation avec la route, des activités commerciales sont
proposées engendrant la relation du bâti et de l’espace public, la continuité urbaine comme instrument.
Les îlots centraux sont liés l’un à l’autre, mais chacun a sa fonction propre. Le premier est formé d’un espace
bâti de hauts bâtiments, répondant aux demandes du maître d’ouvrage, qui entourent un espace piéton où se
localisent le marché et dans les premiers étages des bâtiments les fonctions de services de proximité. C’est le
ventricule droit du cœur du quartier. Il vit avec le deuxième îlot qui lui comprend des espaces de sport, un parc
de proximité et un bâtiment à usage collectif, en l’occurrence une école. L’idée est de proposer plutôt que des
vastes parcs payant et des vastes complexes sportifs, des mini parcs contenant de multiples activités
répondant aux besoins de proximité des habitants: des chemins de marches et d’exercices matinaux, terrain de
badminton, espaces de repos, espaces de rencontre pour les personnes âgées… Les écoles sont aussi
intégrées à ce dispositif central ce qui réduit les déplacements et assure donc la sécurité. Ce dispositif est un
dérivé des centres de quartiers actuels des nouveaux quartiers de Hanoi. Mais ici il est mise en relation directe
avec un centre de service et d’habitat dense, avec pour intention de créer un centre de quartier vivant et
clairement identifiable.
Chaque ensemble décrit précédemment est disposé de manière à créer des relations qui dynamisent
l’urbanisme et rationalise les déplacements. Il n’y a pas de route de grande dimension coupant le cœur du
système. La densité de bâti est au centre du quartier où se regroupent les fonctions attractives. Tout doit
pouvoir se parcourir à pied, dans le calme et la sécurité. L’espace « vide » où s’installent les activités est
entouré de bâtis, il n’est plus esseulé.
.

Partie IV : « Nouvel urbanisme »


Cette partie est la plus spacieuse, elle ne doit pas s’intégrer à d’autres typologies urbaines. Les éléments qui la
composent sont les mêmes que dans les autres parties, seuls les zones de terre à conserver sont beaucoup
plus importantes.
C’est autour d’une zone centrale plus vaste et plus complexe que l’ensemble s’articule. Le noyau est toujours
l’îlot bordé de bâtiments de grandes hauteurs avec les services de proximité en son centre, mais celui ci est en
relation avec trois îlots d’équipements et un îlot mixte parc et logements. Chacun de ces îlots joue un rôle
polarisant dans zone d’habitation.
Dans la continuation de la recherche d’une cohésion entre l’espace public avec l’espace privé cette partie
propose un dispositif qui lie un parc public et un ensemble d’immeuble d’habitation privé de faible hauteur. Les
logements au RDC ont des jardins privatifs. La logique est de valoriser d’une part le bâtiment par l’ambiance
verdoyante et tranquille du parc, et d’autre part le parc qui lui est protégé des nuisances routières par les
bâtiments, il semble ainsi un lieu privé. L’espace naturel est continu entre le parc et les plantes, et les parcelles
privatives elles aussi plantées.
Discutons maintenant de l’utilisation dans le projet des zones cultivées à conserver. Ces terres ont une valeur
paysagère intéressante. Elles sont placées en bordure extérieure de l’urbanisme, après les îlots de villas. Elles
mettent les zones de grande circulation à l’écart des habitations et font profiter celles ci de leurs beautés,
comme le ferait un parc public. Mais dans le futur ces zones porteront des bâtiments. Par la position
géographique choisie, le nouvel urbanisme s’intégrera dans un schéma de fonctionnement qui le précède
comme une composante ajoutée, il ne bouleversera rien. C’est ce qui est mise en œuvre aussi pour la grande

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zone à conserver à l’Est de la partie en développement. Seuls des petits aménagements sont à effectuer dans
un premier temps, mais ensuite le système de circulation et de distribution intégrera facilement les nouveaux
lotissements. Cette disposition permet de même d’éviter d’aménager au départ une trop grande surface et de
penser quand même au futur.

Les quatre parties bien que de typologies et de morphologies différentes utilisent un même schéma
organisationnel. La recherche de l’intégration dans le site ainsi que la création d’une échelle humaine (dans le
dessin mais aussi dans la fonctionnalité) est ce qui préside à leur mise en forme et en organisation. Le projet
est un tout composé de parties indépendantes ayant des identités affirmées et des valeurs communes, il essaye
de s’intégrer dans une culture de la ville en tentant de développer une conscience propre que les habitants
peuvent s’approprier.

Plan du projet

A B

C Y
E
D Z
X

Immeubles R+5 / ilot A

Tours usage mixte B

Immeubles R+4 / Barre X Ilot dense


C
D Y Ilot récréaion
Villas
Z Terre sauvegardee
Immeubles R+13 E

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Conclusion

Le temps a passé depuis le “Doi Moi”. L’ouverture économique porte ses fruits, le Viet Nam est maintenant
un pays en développement accéléré, ce développement se traduit en zone urbaine par une frénésie de
construction. La population citadine est actuellement de 24 pour cent, l’objectif décidé est d’atteindre les 40
pour cent en 2020, ce qui représente un bouleversement sans précédent de l’échelle et de la forme des villes
ainsi qu’un rythme de construction que le pays n’a jamais connu auparavant. Cela implique aussi que les
logiques et les concepts urbains qui sont mis en œuvre actuellement sont les guides du prochain
développement massifs et bref. Ils déterminent les formes des villes du Viet Nam moderne. Une ville c’est le
reflet d’une Société. Par conséquent les choix effectués maintenant sont des choix politiques qui doivent être
discutés, car ils impliquent une vision du futur, une vision pour la Société du futur.
L’essai tente de s’inscrire modestement dans un mouvement de réflexion et de proposition. Au travers la
présentation d’un projet de nouveau quartier, il tente une définition du « projet urbain » et de ses enjeux pour
la ville, l’environnement, mais aussi pour ceux qui vivent et utilisent. Il refuse de parler de tour à très
nombreuses étages, de villa de luxe, et de routes à grands gabarits. Il refuse les projets excluant et purement
commerciaux de Ciputra et Saigon South.
Ces réflexions sont évidement personnelles, issues d’une personne étrangère à la culture dans laquelle s’inscrit
le projet. Mais dans le mouvement révolutionnaire qu’est la mondialisation, la culture devient un métissage où
chacun s’enrichit des expériences des autres. Le passé de l’un devient une part du futur de l’autre. L’histoire
nous a appris énormément sur la ville dans chacune de nos cultures respectives. Il est maintenant temps
proposer, de se positionner et d’assumer et seul le futur donnera des réponses.
En France nos grands ensembles nous ont donné les nôtres, les villes privées égoïstes américaines donnent les
leurs. Et au Viet Nam ?

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