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§1. Généralités
Distinctions entre :
- Le droit constitutionnel économique :
Ordre juridique qui résulte de constitution économique. D’application directe.
- Le droit administratif économique :
Normes d’application de la Constitution économique ainsi que l’activité économique de
l’Etat.
- Le droit de la planification économique :
Il s’agit des budgets, inventaires.
Les concepts qui sont autour de cette planification :
• Le droit commercial : Régit les formes des supports de l’activité économique
• Droit du marché : réglemente l’équilibre entre l’offre et la demande
• Droit des affaires
• Analyse économique du droit : évaluer les coûts et les bénéfices de la
réglementation.
Le législateur a choisi en CH une économie libérale de marché en CH.
a) Marché national commun (LLCA/ LMI): pour favoriser la libre circulation, on fait tomber
les barrières cantonales.
b) Création de monopoles : L’Etat se réserve une activité économique. Il n’y a plus de liberté
économique. Il concède cette activité à des entreprises officielles par des concessions. Pas de
concurrence. Ex : le ramonage en VS.
c) Mesures de politique économique : Réglementations et décisions qui, directement et
expressement, veulent conduire le développement économique. Favoriser une catégorie de
concurrents par rapport à d’autres. C’est la négation de liberté économique. L’Etat intervient.
d)Mesures de promotion économique : Réglementations et décisions administratives qui
soutiennent économiquement les activités. Ce sont des subventions et pas des interventions.
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public. Objectif : santé publique + biens de police. (pas possible d’être coiffeur si on
est aveugle).
• Politique sociale : Sous-catégorie des mesures de police. But améliorer le bien-être de
la population. Ce sont des mesures qui tendent à protéger des intérêts publics (dentiste
scolaire).
• Autres domaines sans lien direct avec l’économie : ex : protection de l’environnement.
Eviter que par l’environnement on privilégie certaines entreprises.
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§ 2 La liberté économique
I. La notion
1. La définition
= Droit de choisir et d’exercer librement une activité lucrative privée (art. 27 al. 2 Cst)
Activité lucrative (art. 1 al. 3 LMI) = toute activité non-régalienne ayant pour but un gain.
3. Les délimitations
3.1 Par rapport à la liberté contractuelle (CO 1)
Contient : droit de conclure ou non. Choisir son partenaire, sa forme et son contenu.
Les deux libertés (économique et contractuelle) contribuent au régime économique suisse. La
liberté économique permet au citoyen de développer son entreprise et il le fait par le biais des
contrats.
D’un point de vue individuel, la liberté économique :
• Défend la personne privée contre l’Etat
• Garantit une sphère d’autonomie contre l’Etat (obligation d’abstention de l’Etat)
• Ne garantit pas le droit de consommer
• Régit les rapports entre Etat et particulier, mais pas entre les particuliers (pour les
particuliers, c’est la liberté contractuelle qui régit leurs rapports)
• N’a pas de contenu positif
Y’a-t-il une hiérarchie entre les normes constitutionnelles? Pas de priorité, il faut trouver une
bonne coordination entre la liberté économique et la garantie de la propriété. Ex : Arrêt
Globus. Il y a quantité de réglementation du territoire qui ont un impact économique.
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Cette liberté peut-être restreinte par des interventions de l’Etat mais contre compensation
(Expropriation). Cette garantie est le concept de base de notre économie libérale.
Etat doit respecter l’égalité de traitement entre des concurrents directs. L’égalité de traitement
sous l’angle de la liberté économique est une égalité entre concurrents directs.
Sont des concurrents directs les entreprises de la même branche économique qui s’adressent à
la même clientèle en présentant une offre identique en vue de satisfaire les mêmes besoins.
Si l’article 8 Cst est respecté, l’art. 27 Cst ne l’est pas forcément. Les motifs sérieux et
raisonnable (exigence de l’égalité de traitement) peuvent être remplis mais il faut vérifier que
ces motifs ne sont pas de politique économique mais de politique social.
Elle est garantie par la Constitution et est considérée comme ayant un caractère subsidiaire. Si
une autre liberté est en jeu, cette autre liberté protégera le citoyen. Si la liberté économique
touche des aspects personnels, c’est le domaine de la liberté économique uniquement qui sera
pris en compte.
Elle a pour objectif d’éviter les discriminations entre la population des différents Cantons.
Accès à toute profession sur tout le territoire suisse pour toute personne établie en Suisse à
condition de remplir les exigences du lieu d’origine( OK pour résidents dans l’UE).
Concrétisation de la liberté économique :
-libre circulation des marchandises
-libre circulation des services
-libre circulation des travailleurs
ATTENTION : il faut être établi en Suisse.
Cette loi a un contenu positif aujourd’hui. Elle sert à lutter contre les discriminations mais
elle permet aussi de s’établir dans un autre Canton.
II. Le contenu
1. L’activité économique privée
1.1 La protection de l’activité privée
Ce qui n’est pas une activité privée ne bénéficie pas de la liberté économique.
Ne bénéficient pas de la liberté économique :
• Activité économique de la fonction publique
• Service public
• Activités concédées (concessions : pas de liberté écon.)
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Droit administratif économique
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Conditions générales :
• art. 36 Cst : Base légale, intérêt public et proportionnalité. Le noyau tangible ne doit
pas être violé.
• Faut-il une base constitutionnelle ?
- Concernant les mesures de police et de politique sociale cantonale : pas besoin de base
constitutionnelle spéciale car la confédération n’est compétente que si les cantons lui
ont donné la compétence et en l’occurrence ils ne l’ont pas fait (art. 3 Cst).
- Concernant les mesures de police et de politique sociale fédérale : Si la Confédération
ne légifère pas, les cantons peuvent intervenir (art. 95 al.1).
- Concernant les mesures de politique économique fédérale : il faut une base
constitutionnelle spéciale. Structurelle : 103 Cst. Conjoncturelle : 100 Cst.
- Monopoles : négation de la liberté. Art. 94 al.4, on réserve les monopoles cantonaux.
Deux domaines dans lesquels ces mesures de police portent atteinte à la liberté économique :
- le choix de la profession
- l’exercice de la profession
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• Les capacités
- Connaissances : examens, certificats de capacité n’est pas égal à patente. Le certificat
est une condition à la patente.
- Expérience
• Conditions financières
3.1 L’origine
Mesures de police qui limitent la liberté économique afin de protéger les biens de police.
Promouvoir le bien-être.
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B. La loi fédérale à l’aide à l’investissement dans les régions de montagne (crédit LIM).
Grâce à ce crédit spécifique, le taux d’intérêt est plus bas. Pour obtenir des prêts plus
facilement. (Bientôt supprimé).
§ 3 Le monopole et la concession
I. Le monopole
Dans quelle mesure l’Etat peut-il se réserver l’exclusivité sur une activité économique ? =
Monopole.
À quelles conditions peut-il rétrocéder cet exercice à un tiers ? = Concession.
Les formes de l’entreprise de droit public =Support juridique utilisé par l’Etat qui fait une
activité économique.
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Droit administratif économique
présent)
Association de droit privé
Fondation de droit privé
3.3 La proportionnalité
C’est le rapport raisonnable entre l’intérêt de protection populaire et l’intérêt des concurrents
potentiels.
II. La concession
1. Concept et nature juridique
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1.1 La notion
Définition : Acte par lequel une collectivité publique (le concédant) attribue à une personne
physique ou morale (le concessionnaire) le droit d’exercer une activité avec une certaine
indépendance.
En principe, elles sont attribuées à des privés.
2 objectifs à choix:
a) les concessions de services publics= L’Etat rétrocède à une personne privée l’exercice
d’une tâche publique.
b) les concessions qui attribuent un droit à des administrés et où le but est d’arbitrer la
concurrence. Octroi d’un droit exclusif.
1.3 Nature
Acte administratif : Nature unilatérale ou bilatérale, il s’agit donc d’un acte mixte. Ça dépend
de chaque clause. Le juge se concentre sur les clauses litigieuses et qualifie chacune d’elles.
ATTENTION : critère pour distinguer si c’est une clause unilatérale ou bilatérale = L’intérêt
en jeu !!!
Si l’intérêt public est important, c’est une clause unilatérale.
Ex : Obligation des concessionnaires d’utiliser leur concession sous peine de la perdre.
Si l’intérêt public est absent, c’est une clause bilatérale.
Ex : Durée de la concession librement déterminée entre les parties.
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concession.
Si ces conditions sont fixes et qu’il n’y a pas de liberté d’appréciation : le citoyen doit juste
démontrer qu’il remplit les conditions.
Si ces conditions sont fragmentaires et qu’il y a liberté d’appréciation : alors le citoyen n’as
pas de droit à obtenir la concession. L’Etat est libre de choisir. Mais on peut vérifier le
respect des principes constitutionnels dans le refus de la procédure de la concession.
2. Le régime de la concession
les obligations :
- exercer la concession
- payer les redevances
- accepter la surveillance
Fin :
a) par l’écoulement du temps
b) par le rachat de la concession !!
Attention, le rachat ne signifie pas cession. Une cession nécessite l’accord du concédant, il
s’agit de transférer le droit concédé à un tiers. Le rachat de la concession = rachat en fin de la
concession (valeur résiduelle). C’est le droit pour le concessionnaire que le concédant rachète
la concession (l’infrastructure) à la valeur résiduelle à l’issue de la concession.
En principe, on procède au renouvellement de la concession.
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Renouvellement :
Prolongation de la concession : mêmes conditions que l’ancienne concession (ce n’est pas
égal à un renouvellement car la ça se ferait aux conditions de la nouvelle loi).
§ 4 Le Financement de l’Etat
Elles se posent quand il y a un litige pour savoir quand il faut payer une redevance.
Ex : quand je reçois un BV, c est le moment auquel le citoyen ne veut pas payer. Puis y a un
rappel. Puis-je recourir contre le BV ? ça dépend comment c’est formulé. Il y a deux parties
dans le BV : c’est pas une décision administrative . Le BV c’est qu’une mesure d’exécution
de la taxation qui a eu lieu avant. La décision c’est la taxation. Dans cette décision sont
indiquées les voies de recours.
Le recours, c’est la réclamation sous un délai de 10 jours.
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2) La proportionnalité :
C’est proportionnel si la redevance ne sert pas à enrichir l’Etat.
La taxe doit être dans l’intérêt public de la tâche à accomplir.
2 choses :
Dans la quasi-totalité des cas, l’Etat perd de l’argent. Le gros paquet des dépenses est payé
par les impôts.
• Le principe de l’équivalence
= approche juridique abstraite. Voir arrêt p. 52ss.
Il se définit négativement. Une redevance y satisfait lorsqu’elle n’est pas grossièrement
disproportionnée par rapport à l’avantage qui profite à l’administré. L’administré doit donc
démontré qu’il est désavantagé (fardeau de la preuve). Le doute profite à l’administration.
Le TF admet des tarifications qui sont des forfaitisations administratives des montants qui
consistent à choisi comme critère de taxation des valeurs abstraites. Ces simplifications sont
admises si ça n’est pas grossièrement disproportionné. Plus je profite, plus je paie. Ce
principe permet les abstractions. Il n’est pas nécessaire de démontrer qu’il y a un lien de
connexité entre redevances et plus-value pour l’autorité. Pour certains cas, ça ressemble à une
contribution mais il n’y a pas de plus value du tout.
C’est un impôt spécial dans ce cas :
Compléter grégory
3) Egalité de traitement :
Il y a des distinctions subtiles dans les taxes entre les citoyens communaux et les résidents
(payent plus chers).
Il faut des motifs justificatifs sérieux et raisonnables :
Ici, il s’agit de la fiscalité.
Les touristes ne paient pas d’impôts et bénéficient pourtant des services communaux (sans les
financer). La distinction est donc fondée sur des motifs sérieux et raisonnables.
4) Interdiction de l’arbitraire :
A compléter
5) le principe de causalité
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§ 6 Le domaine public
1. Notions
Le domaine public n’est pas enregistré au RF, il est public, on ne sait pas à qui il appartient
alors il n’y a pas besoin de déterminer le propriétaire (il n’est pas encadastré).
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2. Constitution et suppression :
2.1 La compétence
a) Il faut que l’Etat ait le pouvoir de disposer de l’objet. Le cas des lacs, cours d’eau routes…
b) L’Etat doit affecter cet objet à une tâche publique.
2 exemples :
- On peut accorder des servitudes sur le domaine public par exemple pour construire un
parking sous la place python. Droit d’utilisation du sous-sol. Droit de superficie régit
dans le CC. On ira devant le notaire car c’est une servitude qui exige un acte public.
C’est un droit distinct et permanent demandant une immatriculation au RF. Une
servitude n’est pas une décision de désaffectation quand bien même la servitude
épuise la propriété. Une décision de désaffectation est nécessaire quand on supprime
le droit public. Pour la servitude, seul l’usage est nécessaire, on passe par une
concession.
- L’Etat utilise le domaine public (une route par exemple) et il fait du bruit (il viole les
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droits du voisinage). Comme c’est l’Etat qui viole le CC, ce n’est pas pareil que si
c’est un simple administré, donc on remplace le CC par l’expropriation formelle du
droit du voisinage.
2. Quels sont les domaines dans lesquels le domaine public est régi par le droit public ?
Il y a trois cas :
2) La protection du domaine public : mesures qui sont prises pour éviter qu’on porte
atteinte au domaine public. Mesures externes, internes…
Ex : interdiction de monter à cheval dans un parc public, ce serait admissible s’il y a une base
légale. Ce serait alors du droit public. Interdiction de poser sur une parcelle privée d’une
citerne à mazout, c’est du droit public car ça risquerait de polluer l’eau souterraine.
- La gratuité : l’Etat ne peut pas s’enrichir en mettant des péages sur les routes, c’est
même interdit par la constitution. ATF 89 Ia 533 : les parcomètres sont
anticonstitutionnels. TF : non !! C’est pour inciter les gens à quitter leur place assez
rapidement. Ça provoque un tournus qui rétablit l’égalité de traitement. Système
valide.
Il y a quand même la possibilité de réglementer l’usage commun, même s’il est gratuit et
libre. L’Etat peut imposer un régime de police lorsque c’est justifié par les circonstances
(Intérêt public et proportionnalité).
- Il ne peut pas être effectué par un nombre indéterminé de personnes. Il est limité à un
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Droit administratif économique
Exemple :
- l’expression des opinions sur le domaine public : concernant la distribution des tracts, les
stands d’information, les affiches, les haut-parleurs… En principe, il s’agit d’un usage accru,
mais ça dépend des circonstances.
- Les réunions et les manifestations.
3) Usage privatif :
- Il est durable.
- Il se caractérise par le fait qu’il exclut les autres (il est particulier).
- Il porte atteinte à la structure du domaine public.
Compte tenu du fait qu’on doit arbitrer les demandes, l’usage privatif est systématiquement
assujetti à concession. Cette concession est donc accordée par le canton ou par la commune.
Elle figure dans la loi fribourgeoise et quand il n’y a pas de loi, c’est la jurisprudence. L’Etat
est libre, il n’y a jamais de droit à obtenir une concession. La concession est sujette à
redevance. Dans tous les cantons qui ont une loi, la concession ne peut être accordée que par
une procédure particulière : la mise à l’enquête publique. Art. 2 al. 7 LMI.
2 exemples :
Domaine public aquatique.
Usage commun Usage commun accru Usage privatif
Nager dans une rivière Prendre l’eau de la rivière Amarrer un bateau
pour arroser sa vigne
Descendre une rue Manifester dans une rue Mettre des chaises et des
tables devant un resto (kebab)
Il y n’a pas de domaine public fédéral, il est cantonal ou communal. Pour les eaux, les routes,
les autoroutes c’est le droit public cantonal, tout le reste, ce sont les communes. Ce sont donc
les communes qui vont accorder les autorisations. La vignette c’est juste un impôt et pas une
taxe.
§ 7 La responsabilité de l’Etat
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I. le système
1. Le rapport avec le droit privé
On a affaire au patrimoine de l’Etat et non pas à l’activité de l’Etat en tant que détenteur de la
puissance publique. On est très proche du droit privé dans ce domaine. Avant : théorie du fisc
(Etat= Etablissement de biens), on ne voyait pas le besoin de distinguer entre RC de l’individu
et RC de l’Etat. Aujourd’hui c’est différent.
La responsabilité = obligation aux dettes. Obligation pour une entité juridique d’assumer le
dommage qu’elle crée par une compensation du préjudice auprès de celui qui le subit.
On parle ici d’actes illicites. A ne pas confondre avec la responsabilité pour actes licites
(Indemnisation en équité, l’état considérant que pour l’égalité de traitement, on aide une
certaine catégorie de citoyens. Pas fréquent).
La RC de l’Etat c’est la même nature que la RC civile, mais ça n’est pas l’art. 41 CO qui
s’applique. Différences fondamentales entre le droit public et le droit privé. Dès que l’auteur
du fait dommageable est l’Etat, on est dans le domaine du droit public, et le droit public
réserve la responsabilité de l’Etat et il codifie cela à l’art. 61 CO qui établit un système
compliqué. Il faut voir en quelle qualité l’Etat intervient.
Réserve au sens impropre : le droit public régit la responsabilité de l’Etat lorsque l’Etat exerce
la puissance publique et non pas lorsqu’il agit en tant que simple citoyen. Si par contre, on a
affaire à des actions de fait : ex : pompier coupe la jambe pour désincarcérer. Là, on est dans
une action de fait et pas dans une décision administrative.
La délimitation n’est pas toujours très claire. Il faut juste se souvenir que c’est l’art. 61 qui
délimite.
Même si on est dans la RC privée, parfois on est quand même en droit public. Il y’a quantités
de dispositions qu’on appelle les fondements du droit de la responsabilité, dans les
responsabilités objectives causales, simples ou aggravées, les dispositions qui fondent les
conditions se trouvent dans des lois publiques (par ex : 58 LCR). On essaie de considérer le
citoyen comme un individu mais il y a un emballage de droit public (LCR= droit public).
En droit, il faut des fondements pour créer la responsabilité de l’Etat. Il y a 27 systèmes parce
qu’il y a 27 Etats susceptibles de répondre. Les cantons sont souverains dans la détermination
de leur responsabilité. On n’a pas de responsabilité communale par contre.
Pour l’examen, on prend seulement la LRCF. Mais il ne faut pas oublier que chaque canton à
sa loi et que les communes répondent selon la loi cantonale.
Il y a une disposition dans la constitution qui dit : le canton répond de ses actes illicites. Le
droit public s’applique, mais il ne règle pas tous les aspects. À ce moment-là, on applique le
CO (41ss) droit public supplétif. Dans certains cantons, comme le Valais, c’est quand
même le tribunal civil qui est compétent (pas confiance dans le TA)
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Droit administratif économique
1ère façon :
Le citoyen fonctionnaire répond seul contre le lésél’Etat ne répond pas. Il est tout seul.
C’est la responsabilité personnelle des fonctionnaires.
2ème façon : le fonctionnaire est responsable en premier rang et l’Etat intervient à titre
subsidiaire, lorsque le fonctionnaire a déboursé tout son patrimoine. Art. 19 LRCF.
3ème solution : l’Etat répond seul. Ça veut dire qu’il assume l’entier du dommage. Le
fonctionnaire ne paie pas un centime. Le lésé n’a même pas le droit d’agir contre le
fonctionnaire avec 41 CO car la relation juridique entre eux est une relation de droit public.
Art. 3 LRCF. Aucune possibilité d’agir directement contre le fonctionnaire fautif.
L’Etat peut tout de même se retourner contre le fonctionnaire responsabilité personnelle
des fonctionnaires (action récursoire).
En droit suisse, c’est définitivement cette solution qui a été choisie. Avant, ds certains
cantons, on avait un système mixte (ex : en valais). Aujourd’hui, tous les cantons sont passés
à cette responsabilité unique et totale contre l’Etat.
2 raisons :
- le fonctionnaire travaille mal s’il se sent menacé. Pour éviter qu’il ne prenne plus les
bonnes décisions, il est protégé.
- le fonctionnaire a un grand pouvoir. Il est donc logique que le citoyen soit protégé
financièrement. Le patrimoine de l’Etat est plus étendu que celui du fonctionnaire.
Indemnité plus grande pour le lésé.
L’exercice de la fonction : lorsqu’il s’agit d’actes juridiques. Car il est évident que le service a
été conçu pour cela, rendre des décisions administratives.
Dans les actions de fait, c’est moins évident. L’acte de fonction n’est pas une affaire très
simple.
1) La causalité :
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La causalité naturelle : chaîne des éléments conditionnels. S’il n’existait pas, le dommage ne
serait pas arrivé.
La causalité adéquate : En droit public, c’est la même approche mais on parle de causalité
juridique. Ça montre bien que c’est le juge qui apprécie les causalités naturelles et qui porte
un jugement pour savoir lesquelles sont prépondérantes. On va identifier les éléments qui ont
eu un impact prépondérant sur la survenance du dommage. C’est ici que 9 fois sur 10 l’Etat
s’en sort. Ce n’est pas évident de démontrer que l’omission de l’Etat est un élément
déterminant dans la survenance du dommage.
Ex : Action en RC contre le Canton de Berne. Un tout jeune conducteur sort du permis et fais
un accident : trois morts. L’assurance RC agit contre le Canton pour acte illicite (avoir donné
le permis à cette personne). Selon les juges, le personnage est un escroc notoire, il conduisait
déjà avant sans permis, donc si l’Etat ne lui avait pas donné le permis, il aurait quand même
fait un accident.
En droit public, il n’y a pas de preuves libératoires.
2) L’acte illicite
C’est une atteinte à un bien juridique protégé. L’intégrité corporelle et le patrimoine. Sinon
c’est la violation d’une norme de comportement.
La faute c’est un reproche d’ordre moral que l’on peut faire au responsable. Une appréciation
subjective de son comportement. On distingue entre la faute grave (celle qui ne devrait jamais
arriver) et la faute légère (celle qui peut arriver). En droit public, cette faute ne joue pas de
rôle.
L’illicéité c’est la violation grave d’un devoir de fonction (devoir de la charge de l’agent
public en question)
Il y a quatre hypothèses dans lesquelles c’est un acte illicite:
- La violation du texte d’une loi claire
- La violation d’un principe général du droit (le cas le plus fréquent c’est la violation de
la proportionnalité)
- L’abus ou l’excès du pouvoir d’appréciation
- La violation d’une règle de procédure
Qu’est-ce qu’un fonctionnaire pourrait faire de faux en dehors de ces hypothèses ? Rien, c’est
forcément couvert par ces 4 points.
Un problème en matière d’illicéité : la relation d’illicéité fait que le lésé est effectivement
protégé par la loi dont il invoque la violation.
1. L’action et la décision
C’est l’action de droit administratif puisqu’on agit contre un patrimoine. On ouvre donc une
action en indemnisation comme on le ferait contre un particulier.
Le tribunal administratif qui est l’autorité unique de première et dernière instance doit
instruire l’affaire comme juridiction unique. Le recours contre le jugement du TA est
extrêmement difficile parce qu’on est dans un cas où ça concerne bien le droit public
(normalement RUPU) mais c’est la décision du TA qui est contestée, et pas la loi. On peut pas
invoquer la violation d’un droit constitutionnel car il n’y a pas de droit constitutionnel à ne
pas payer ses dettes. Seul cas où l’on peut avoir gain de cause : c’est quand on démontre que
la procédure n’a pas été diligente. Comme c’est une affaire pécuniaire, la valeur litigieuse doit
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être de 30'000.- au moins (85 Ia LTF). Il y a dans tous les cantons la procédure préalable.
C’est la procédure de la prétention et de la détermination. La prétention est formulée à travers
une règle qu’on envoie à l’Etat. La détermination, c’est la réponse de l’Etat, c’est-à-dire non.
Ce n’est pas une décision administrative ici, donc on ne peut pas recourir. On ouvre donc une
action.
Attention au délai de péremption : si on n’a pas agi dans le délai, la créance est morte.
A ne pas confondre avec le délai de prescription qui résulte du droit matériel de la
responsabilité civile.
Pour la confédération, ce n’est pas pareil, elle a introduit un autre système, et elle dit à l’art.
10 LRCF : l’autorité compétente statue sur les réclamations qui sont dirigées contre la
confédération. Lorsque je veux réclamer des sous, j’envoie une réclamation au département
fédéral des finances et qui rend une décision administrative (Elle statue.). Après, puisqu’il a
pris une décision, on recourt contre cette décision. On va aller au TAF du coup.
Al.2 : le TF connaît en instance unique des prétentions concernant les dommages intérêts.
L’action de droit administratif n’avait pratiquement aucune portée. Le système s’est donc
simplifié, lorsqu’on agit contre la Confédération c’est 10 LRCF, on fait une réclamation et la
Confédération rend une décision à laquelle on répond. L’action de droit administratif devant
le TF n’est réservée qu’a des cas particuliers très rare. Donc on oublie.
Attention, l’action récursoire n’est admise qu’en cas de faute grave du fonctionnaire.