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Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa

Édition du 2 mars – Volume LXXVI No 21

SPORTS

Séries
Photo Jessica Rose

Basket masculin
Monsieur » Toronto sans
réponse aux Josh
Rock, ARTS ET CULTURE

la censure
ne protège
personne
Graffiti
Photo Benjamin Butty

L’art urbain dévoilé


le 2 mars 2009

Philippe Teisceira-Lessard
Mathieu Gohier
actualites@larotonde.ca Actualités
TOUT A COMMENCÉ AVEC
SPHR
pénétrer dans le cabinet du recteur
après qu’un individu se trouvant à
l’intérieur ait ouvert la porte. Les

UNE AFFICHE
manifestants ont laissé à Simon une
lettre à l’intention du recteur, dans
laquelle ils exposent leurs revendi-
cations.
Cette manifestation avait été pré-
cédée d’une marche silencieuse à
Carleton, afin de symboliser le si-
lence auquel avaient été forcés les
groupes étudiants.

L’envers de la médaille

Face à cette problématique, Allan

Des membres de Rock soutient entièrement la dé-


cision du Bureau des communica-
tions. «On ne peut pas afficher des

la communauté posters qui incitent à la confronta-


tion et font du dommage à la répu-
tation. Le campus est un lieu pour
étudiante le libre échange des points de vue.
Cela se fait parfois très vivement
parce que les gens qui participent
manifestent pour sont passionnés. C’est absolument
souhaitable dans un environnement
universitaire. Mais il y a une ligne
revendiquer leur entre l’échange vif et les choses in-
cendiaires. L’affiche en question in-
cite à une certaine réaction émotive
droit à la liberté qui va au-delà du libre échange des
idées», explique-t-il lors d’une en-

d’expression,
trevue accordée à La Rotonde.
Hillel, un groupe israélien, réagit
aussi positivement à l’attitude de

un droit violé l’Université. « Si on se respectait


plus et on arrêtait de se pointer du
doigt, comme avec l’affiche, il n’y
par l’Université aurait pas une atmosphère négative
sur le campus. […] Ici, ce n’est pas
une question de brimer leur liberté
d’Ottawa selon d’expression. Les universités ont des
politiques et il y a des conséquences
quand on les brise», explique Ra-
eux. phael Schainfarber, président de
Hillel-Ottawa.
Bobby Wollock, président de la
division de Hillel-Ottawa au Collège
Photo Mathieu Langlois
Plusieurs étudiants se sont rassemblés afin de manifester contre le retrait de leur affiches sur le campus de Algonquin, abonde dans le même
sens. «C’est bien de voir que l’Uni-
l’Université d’Ottawa et Carleton.
versité réagit aux demandes des étu-
Catherine Blanchard rity for Palestinian Human Rights de vue qui n’est pas très éloigné de individus et groupes des campus des diants et que ceux-ci ne demeurent

L
(SPHR) recevait l’autorisation de ce que rapportent plusieurs orga- universités d’Ottawa et de Carle- pas dans une situation avec laquelle
a Semaine contre l’apartheid l’Université d’Ottawa d’installer nisations de droits humains, voire ton. «SPHR est l’un de nos groupes il ne se sentent pas bien.»
israélien, qui aura lieu du 1er cette même affiche sur le campus. l’ONU», explique Robert Prazeres, d’action. Nous voulions les soutenir
au 8 mars, prévoit différentes Une semaine plus tard, le Bureau de SPHR. En entrevue avec La Ro- dans leurs démarches. La semaine Répercussions
activités ayant principalement des communications leur faisait tonde, Andrée Dumulon affirme que qu’ils organisent est un événement
pour but d’informer les étudiants parvenir un courriel leur intimant le les affiches ont été approuvées par important, il n’y a pas de raison pour Face à toute cette controverse,
et la communauté sur la violation retrait de cette autorisation. Com- une réceptionniste qui n’a pas été en laquelle les affiches devraient être SPHR demeure toutefois optimiste
selon eux des droits humains des me l’indiquait un communiqué de mesure de porter un bon jugement bannies», commente Daniel Cayley- quant à la répercussion de leurs ac-
Palestiniens. presse paru le 23 février, «une des sur la situation. Daoust, membre du conseil d’admi- tions. «On va attendre la réponse
Afin de promouvoir l’événement, affiches liée à la Semaine contre nistration de GRIPO-Ottawa. du recteur avant de décider si on
le groupe Students Against Israeli l’apartheid israélien contrevenait Passer à l’action Ainsi, une cinquantaine de ma- entreprend quelque chose d’autre
Apartheid (SAIA) avait placardé, le aux règlements, notamment parce nifestants se sont dirigés vers le pendant la Semaine ou après»,
8 février dernier, une centaine de qu’elle reproduisait une image in- Jeudi dernier, SPHR a alors lancé pavillon Tabaret. Ils ont revendiqué commente Prazeres.
copies d’une affiche sur le campus cendiaire et susceptible d’inciter à une manifestation. Celle-ci visait à leur position pendant une vingtai- Dimanche dernier, la FÉUO a
de Carleton. Celle-ci représentait des affrontements», violant ainsi les démontrer à l’administration que ne de minutes devant le bureau du tranché en faveur de l’affichage de
un enfant à Gaza sur le point de se points 4 et 5 du règlement sur l’af- des individus sont «là pour soute- recteur Allan Rock. Celui-ci étant cette image, lors de la réunion du
faire bombarder par un hélicoptère fichage. nir le droit à la liberté d’expression, absent, c’est le vice recteur aux res- CA. “Je comprends tout le débat
israélien. Le lendemain, l’Université Cette attitude a conduit SPHR à pour [SPHR], mais aussi pour tous sources, Victor Simon, qui est venu que cela soulève. On ne parle pas
demandait le retrait de ces affiches. considérer la situation comme une les groupes étudiants sur le cam- s’entretenir avec les manifestants, du conflit israélo-palestinien, mais
Des plaintes avaient été reçues et on violation de la liberté d’expression. pus», ajoute Prazeres. rappelant la position de l’adminis- bien de liberté d’expression et du
soulevait que l’affiche pouvait susci- «Je trouve insidieux que l’Univer- La manifestation a regroupé des tration. précédent que cette affaire pourrait
ter la confrontation. sité ait soudainement décidé de se membres de la communauté externe Des policiers ont dû maîtriser créer.», a affirmé Seamus Wolfe,
Le 13 février, le groupe Solida- positionner contre un certain point au campus, mais principalement des les manifestants, qui ont tenté de v-p aux affaires universitaires.

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le 2 mars 2009 Actualités
»ÉLECTIONS FÉUO

La contestation prend de l’ampleur


La contestation des élections a pris une ampleur inattendue cette semaine, alors qu’on a
découvert que deux actuelles élues à la FÉUO ont diffusé des courriels très controversés.
Houda Souissi dont Séguin qualifie les opposants la défense que Dubois compte pré- témoigne-t-elle. les plaignants dans le cadre de la
Philippe Teisceira-Lessard à « ses » candidats. Par exemple, senter au CAÉ vendredi. «Dubois a «Nous avons aussi des témoi- contestation, le Bureau des élec-
Renaud-Philippe Garner reçoit le accepté de donner conseil à M. Loko gnages de gens qui ont gagné et de tions a décidé d’enquêter avant de
Roxanne Dubois et Julie Séguin se titre de «poète, philosophe, grand sur la base qu’il était un nouveau gens qui ont perdu. Les gens qui rembourser certains candidats. Ted
retrouvent aujourd’hui dans une parleur, très petit faiseur.» Mau- candidat et qu’il l’avait approché ont fini troisième et quatrième n’en Horton, Roxanne Dubois, Seamus
situation particulièrement difficile reen Hasinoff et Michèle Lamarche pour obtenir de l’aide. Mlle Dubois bénéficieraient aucunement. Et ces Wolfe, Jean Guillaume et Iain Bran-
à cause de deux courriels qui ont en prennent aussi pour leur grade. a été assez gentille pour lui donner gens-là témoignent. Il faut mesurer nigan auraient soumis des reçus
été rendus publics. Les deux élues Renaud-Philippe Garner accuse des conseils, en toute bonne foi, les preuves contre l’intérêt», a com- attestant s’être procurés leurs ma-
sont vice-présidentes de la FÉUO, tout de même Séguin: «L’article et pas avec l’intention de faire de menté Renaud-Philippe Garner. carons du GRIPO. Or, la machine
respectivement aux finances et aux 4,7,1 paragraphe b) de la Constitu- la collusion.», est-il écrit. De plus, En fin de semaine, le témoignage du GRIPO n’était apparemment pas
communications, et ont été recon- tion précise, dans les deux langues, il est précisé que même si Dubois de Seamus Wolfe a aussi filtré à tra- fonctionnelle durant la campagne.
duites dans leurs fonctions pour sans ambiguïté ‘’ne peut participer avait aidé Loko dans sa campagne, vers les mailles du système. Le pré- « Cela n’a rien à voir avec la plain-
un an lors des élections de la mi-fé- d’une quelconque façon que ce soit’’. l’accusation à laquelle elle fait face, sident élu réfute les allégations des te devant le Comité d’arbitrage étu-
vrier. Donc, c’est clair, vous participez, ou porte en fait sur une coalition avec plaignants. « Je rejette totalement diant. C’est une question fondamen-
Dans le premier cas, il s’agit d’un vous ne participez pas à d’autres Séguin, Guillaume et Wolfe. ces accusations. Aminka Belvitt ne tale pour le Bureau des élections,
courriel envoyé par Roxanne Dubois campagnes. On s’en fout du degré, fournit aucune preuve de ces alléga- puisque c’est notre responsabilité
à Sidney Loko, candidat battu à la on se fout de l’effet sur le vote ; la Des témoignages surprenants tions, mais présume plutôt que ce fut d’assurer l’intégrité des élections,
vice-présidence aux affaires univer- Constitution est écrite en noir sur effectivement le cas.», déclare Wolfe surtout lorsqu’il s’agit de contrôler
sitaires, qui pose problème. Dubois blanc. Et si vous voulez être payé et Les témoignages que les plai- à propos des accusations d’avoir fait les dépenses des candidats », a dé-
offre explicitement son aide au can- légitimé à défendre cette Constitu- gnants ont déposés circulent aussi campagne avec Guillaume. claré Wassim Garzouzi, responsable
didat afin de réaliser et améliorer tion, vous devez la défendre». beaucoup depuis le milieu de la de la promotion pour le Bureau.
son matériel de campagne. «Si tu le semaine dernière. Six témoins,

« Je rejette totalement ces


veux bien, je peux m’arranger pour dont deux plaignants, ont donc fait
travailler un peu sur ton affiche,
qu’est-ce que tu en dis ?», offre-t-
« C’était parvenir leur version de plusieurs
évènements, mineurs ou majeurs,
elle au candidat qui sera finalement
inacceptable qui pourraient incriminer les défen- accusations. Aminka Belvitt ne
défait. deurs.
Autre élément incriminant dans
cette communication, l’utilisation d’abaisser ces L’un des témoignages les plus
surprenants est celui d’Amy Kishek,
fournit aucune preuve de ces
répétée de la première personne du
pluriel : « ll faut se grouiller, puis- candidats.» pourtant réputée proche de l’équipe
actuelle de la FÉUO, qui affirme
allégations, mais présume plutôt que
que c’est notre dernière semaine
pour tout terminer ! Ne m’en veux - Julie Séguin avoir fait partie de négociations pour
former une coalition de candidats.
ce fut effectivement le cas. »
pas si je suis exigeante, je veux juste
m’assurer que tout est bien prêt
«Certains individus étaient choisis
et approuvés pour être candidats
- Seamus Wolfe à propos des accusations
pour avoir toutes les chances de no- pour les différents postes exécutifs, d’avoir fait campagne avec Guillaume
tre côté !», conclut-elle. Séguin s’excuse, notamment les défendeurs», racon-
L’autre document est un courriel Dubois s’explique te-t-elle. Des allégations de fraude « Il y a des irrégularités, no-
envoyé par Séguin à son équipe de Une autre déposition inusitée est tamment une contradiction entre
bénévoles. Écrivant ce courriel après À la suite de la publication de ce celle d’Aminka Belvitt, elle aussi Le Bureau des élections enquête le témoignage du GRIPO et celui
la disqualification de Tristan Dé- courriel, Séguin a diffusé un mot réputée pour sa proximité avec les actuellement sur des allégations des cinq candidats accusés. On
nommée, son seul opposant, l’élue d’excuse : « C’était inacceptable élus de la FÉUO. Elle y dénonce de fraude visant certains candidats peut affirmer que les macarons
étudiante invite explicitement ses d’abaisser ces candidats. Je tiens à Julie Séguin, qu’elle a vue travailler aux dernières élections. Une ma- produits n’ont pas été fabriqués
bénévoles à se tourner vers d’autres m’excuser personnellement envers sur les affiches de Seamus Wolfe, chine servant à fabriquer des ma- à partir de matériaux provenant
campagnes. chacun d’entre eux dans les pro- avant d’attaquer le nouveau prési- carons a été emmenée des locaux du GRIPO et il y a des doutes par
Elle propose les équipes de chains jours », peut-on notamment dent élu lui-même. « J’ai remarqué du Groupe de recherche d’intérêt rapport à la capacité de la machine
Roxanne Dubois : «go green go, y lire. que François Picard [coordonnateur public de l’Ontario (GRIPO) par un à fabriquer autant de macarons
progressiste, très bonne en ressour- Mise à part cette lettre d’excuse, de l’exécutif] travaillait sur du maté- employé du Bureau pour la suite de dans une période aussi courte. On
ces humaines (en fait, dans toutes les deux représentantes n’ont pas riel pour le site Internet de Seamus la recherche. De plus, Sylvia Lewis- enquête auprès de tous les candi-
ses responsabilités)», Seamus Wol- souhaité commenter ces lettres. Wolfe. À ce moment, j’ai posé à Sea- Havard, directrice des élections, a dats qui nous ont apporté des re-
fe : «il est super activiste», et Eve Séguin s’est limitée à dire qu’elle mus Wolfe une question à propos commencé à rencontrer les person- çus du GRIPO et on a parlé avec
Ferreira-Aganier, qui s’est rapide- préparait sa défense et qu’elle ne de son site web, il a dit qu’un gars nes potentiellement impliquées le l’employée qui a émis les reçus
ment retirée de la course. répondrait aux questions qu’après de Laurentienne faisait son site et jeudi 26 février. afin de clarifier la situation. On
Parmi la communauté étudian- l’audience. c’est contre les règles d’avoir des bé- À la suite des allégations expri- prendra une décision dans les pro-
te, certains sont outrés de la façon Malgré cela, La Rotonde a obtenu névoles d’en-dehors de la FÉUO », mées dans le mémoire soumis par chains jours. »

Journaliste, photographe, graphiste, correcteur…? Dates limite pour les mises en candidature :
La Rotonde vous recherche! Rédacteur en chef : 20 mars
Directeur de production : 3 avril (avec portfolio)
Nous sommes actuellement à la recherche de personnes dynamiques afin de Secrétaire de rédaction : 3 avril
combler tous les postes au sein de son équipe de l’année 2009-2010. Chef de la section Actualités : 3 avril
Hâtez-vous et remettez votre candidature, curriculum vitae et lettre de Adjoint de la section Actualités : 3 avril
présentation, à Caroline Bouchard, directrice générale, à direction@ Chef de la section Arts et Culture : 3 avril
larotonde.ca. Chef de la section Sports : 3 avril
Chef de la section Web : 3 avril
Directeur artistique : 3 avril (avec portfolio)
N’hésitez pas à contacter Caroline Bouchard pour plus d’information. Photographe : 3 avril (avec portfolio)
Webmestre : 3 avril

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Actualités le 2 mars 2009

AFFAIRE RANCOURT GSAÉD

Des proches de Rancourt poursuivent Élections annuelles


l’Université et deux doyens à la GSAÉD
L’Association des étudiants diplômés se
prépare à son tour à passer aux urnes
Mathieu Gohier ceux-ci réclament une plus grande
liberté académique, autant pour les
Alors que le campus n’est pas en- étudiants des cycles supérieurs que
core remis de ses dernières élections pour leurs professeurs.
étudiantes de la FÉUO, l’Association
des étudiants diplômés (GSAÉD) Bourses contestées
débute une campagne électorale qui
se terminera les 17,18,19 mars avec Plusieurs étudiants aux cycles
scrutin. Survol sur cette course. supérieurs craignent de perdre leur
bourse à la suite d’une annonce du
Participation étudiante gouvernement fédéral. Selon cette
et aux élections nouvelle mesure, les étudiants en
administration et dans les domai-
Photos Mathieu Langlois La campagne pour l’exécutif de la nes liés aux affaires seraient favori-
De gauche à droite: Sean Kelly, Maizhen Dang et Joseph Hickey annocent leur poursuite contre l’Université. GSAÉD ne regroupe pas moins de sés pour l’obtention de bourses, au
dix candidats pour les huit postes détriment de leurs collègues dans
disponibles. Plusieurs enjeux seront les autres Facultés. Même si ce su-
Estimant être victimes de bris de contrat de la part de l’Université, au cœur des débats entre les aspi- jet précis n’est pas mentionné dans

trois membres de la communauté universitaire entament une rants aux divers postes. En premier
lieu et à la suite de la lecture des pla-
les plateformes, cette question sera
abordée par les candidats en rai-
action légale pour la somme de 150 000$ contre les doyens Slater teformes des candidats, on remar-
que que la participation étudiante
son des impacts immédiats poten-
tiellement engendrés par une telle
et Lalonde, en plus de l’Université d’Ottawa elle-même. est au centre des préoccupations
de ceux-ci. Bien qu’elle n’avait pas
initiative. D’ailleurs, Gaétan-Phi-
lippe Beaulière, candidat au poste
Philippe Teisceira-Lessard magnétisme et affirme avoir choisi encore rencontré tous les candidats de commissaire aux affaires exter-
l’Université d’Ottawa pour la seule L’administration commente au moment de l’entrevue, Désirée nes, est administrateur d’un groupe
Deux étudiants et une chercheuse présence de Denis Rancourt, créa- Lamoureux, directrice générale des Facebook comptant plus de 3500
membres du groupe de recherche teur du concept. Pour l’une des premières fois élections, confirme qu’à la lecture membres et réclamant le retrait de
scientifique de Denis Rancourt, pro- Un autre étudiant s’est aussi dans les évènements concernant des plateformes, on peut s’attendre cette mesure gouvernementale.
fesseur du département de physique constitué partie de la cause. Il s’agit Denis Rancourt, l’administration à ce que la visibilité et la participa- Alors qu’aucun des postes à l’exé-
suspendu, ont officiellement débuté de Joseph Hickey, également étu- universitaire a accepté de commen- tion des étudiants diplômés soit au cutif n’est contesté, c’est plutôt sur
des procédures légales contre l’Uni- diant à la maîtrise en physique. On ter l’affaire. «L’Université considère cœur des enjeux chez les candidats. les instances universitaires que la
versité, la semaine dernière. se rappellera qu’Hickey est celui qui que la poursuite est sans fondement Lamoureux précise qu’il s’agit de course sera à suivre. Après un man-
Joseph Hickey, Sean Kelly et avait dénoncé avoir été l’objet de et nous avons l’intention de nous l’un des défis les plus importants dat de deux ans, Julia Morris devra
Maizhen Dang poursuivent en effet menaces injustifiées et infondées de défendre vigoureusement. Nous de la campagne, puisque la parti- battre Marie Galophe pour conser-
l’Université d’Ottawa, Gary Slater, la part des deux doyens poursuivis avons demandé à nos avocats de cipation est généralement faible. ver son siège à la plus haute ins-
doyen des études supérieures et An- afin qu’il change de superviseur de défendre la position de l’Université L’année dernière ce sont 5,6 % des tance de l’administration, le Bureau
dré Lalonde, doyen de la faculté des recherche. Ces menaces font no- là-dessus», a commenté le recteur étudiants qui se sont pronocés alors des Gouverneurs. Le siège au Sénat
sciences, pour 150 000$. Les plai- tamment partie des arguments que Allan Rock. «Je connais le cas. Je que le quorum est à 5%. de la Faculté des sciences est aussi
gnants invoquent le bris des contrats l’étudiant présentera au tribunal. suis confiant pour que, lorsque tous l’objet d’une course, cette fois-ci entre
qui les unissaient à l’Université Le cas de Maizhen Dang est par- les faits seront devant la cour, celle- L’affaire Rancourt Joseph Hickey et Mathew Mount. Ce
pour justifier une telle procédure. ticulier, puisqu’elle n’est pas une ci statue en faveur de l’Université.» dernier cherche à être réélu contre cet
Cette poursuite s’inscrit dans le étudiante à la maîtrise, mais plutôt Les doyens Lalonde et Slater, aus- Très visible dans les médias, la ex-étudiant de Denis Rancourt qui
contexte de la fermeture définitive une chercheuse post-doctorale em- si visés par la procédure, n’ont pour cause du professeur de physique poursuit l’Université.
du laboratoire de Denis Rancourt, ployée par l’Université. Engagée en leur part pas souhaité commenter la Denis Rancourt trouve un écho
dans lequel travaillait aussi son 1996 par l’Université, la doctorante situation. également dans cette élection à Référendum : Services aux
groupe de recherche. Après de nom- travaillait depuis ce temps dans le la GSAÉD. Deux candidats, un au étudiants
breuses altercations entre les cher- laboratoire de Rancourt, portant Face-à-face Sénat, Joseph Hickey et l’autre au
cheurs et l’administration facultai- officiellement le titre d’associée de bureau des gouverneurs, Marie Dans cette campagne, il sera
re, c’est finalement le 10 décembre recherche. Après la conférence de presse Galophe, ont placé leurs préoccu- également question de l’utilisation
dernier que le laboratoire a été fer- Selon sa version des faits, son tenue pour expliquer leur action pations dans ce dossier au centre que font les membres de la GSAÉD
mé définitivement, le jour même où contrat d’un an avait été renouvelé légale, les plaignants ont tenté de de leur plateforme. Identiques, les des services de la FÉUO. À ce sujet,
Rancourt était suspendu. une semaine avant le verrouillage remettre en main propre les avis de plateformes des deux candidats un référendum sera présenté aux
du laboratoire du groupe, le 10 dé- poursuite à Slater, Lalonde et Rock. soutiennent totalement la réinté- membres de la GSAÉD pour savoir
Deux étudiants cembre dernier. Après cet évène- Après plusieurs minutes d’attente et gration de Denis Rancourt au sein s’ils acceptent de verser une cotisa-
et une doctorante ment, elle n’a plus u accès à son lieu un refus de remettre le document du corps professoral. Les deux as- tion afin d’avoir accès à des servi-
de travail et a cessé de recevoir son à une adjointe administrative, le pirants font aussi état d’un manque ces comme la Banque alimentaire,
« Chaque jour qui passe est une salaire. groupe a finalement aperçu le rec- de transparence dans la gouver- le Centre de bilinguisme, le Centre
journée perdue pour notre recher- « Si j’avais su qu’après plus d’une teur qui tentait de sortir du pavillon nance de l’Université et dénoncent de recours étudiant, etc. À ce sujet,
che. La valeur de nos bourses dimi- décennie de travail, on me bloque- Tabaret. Ne faisant ni une ni deux, l’abolition de l’enregistrement des Roxanne Dubois, v-p aux finances
nue et les chances que nous retrou- rait l’accès à mon laboratoire et les initiateurs de la poursuite se réunions du Sénat. Dans la même de la FÉUO, mentionne que jamais
vions l’élan que nous avions pris que ma recherche serait saisie bien sont lancés à ses trousses pour ten- veine, ils exigent un retrait des les services de la Fédération n’ont
dans le cadre de nos recherches ris- qu’elle soit primée et reconnue in- ter de lui faire accepter le document poursuites criminelles à l’endroit refusé de servir les étudiants des cy-
que d’être perdu tout en diminuant ternationalement, j’aurais quitté légal dans le cadre de ses fonctions de leur collègue Marc Kelly, un cles supérieurs L’élue indique aussi
nos chances de faire carrière dans cet environnement depuis des an- de représentant de l’Université. Le activiste bien connu du campus et qu’une cotisation de leur part ne
le domaine scientifique », explique nées. Qu’ai-je fait pour mériter recteur a marché d’un pas accéléré, candidat défait à la présidence de ferait que représenter la proportion
Sean Kelly, l’un des deux étudiants ceci ? », a-t-elle dénoncé. sans un mot et sur plus d’un kilo- la FÉUO le 12 février dernier. Les des services qu’ils utilisent. La coti-
qui prend part à la poursuite. L’étu- Chacun de ces individus poursuit mètre, avant de finalement saisir les candidats demandent également sation proposée par référendum se
diant en physique s’était spécialisé les trois défendeurs pour 50 000$, quelques feuilles et de tourner à un qu’un débat soit lancé quant aux chiffre à 9$ par session pour les étu-
dans le domaine du super-ferro- pour un total de 150 000$. coin de rue. raisons qui ont conduit à l’arres- diants à temps plein, moitié moins
tation de Kelly. Plus largement, pour ceux à temps partiel.

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le 2 mars 2009 Actualités
Point d’ordre
Philippe Teisceira-Lessard, Chef de pupitre Actualités
Conseil d’administration en direct
Portes de verre et autres considérations Échos de la réunion
de dimanche
C
omme vous pouvez vous en rendre compte en parcourant cette édition de La Rotonde,
à deux reprises, cette semaine, des manifestants tentant de faire entendre leur voix se
sont butés aux portes en verre qui divisent les deux écosystèmes qui cohabitent dans
Tabaret : l’administration centrale et la communauté universitaire.
Ce problème est double et émule des deux côtés des fameuses portes vitrées.
D’une part, les étudiants ont le droit de faire entendre leur voix. C’est indiscutable et non
négociable. Nous formons l’immense majorité de cette communauté universitaire et nos Photos Guy Hughes
opinions doivent être plus souvent dans l’esprit des décideurs de cette institution publique.
Envoyer une adjointe administrative pour représenter la haute administration (comme cela Affiches censurées par l’exécutif, il va falloir: au moins trois mem-
s’est fait mardi le 24) ne fera que faire grimper la colère dans les rangs des activistes et bres de l’exécutif, au moins deux représentants
donnera lieu à des scènes déplorables comme celle de la course-poursuite d’Allan Rock en Une motion portant sur la liberté d’expression des groupes modulaires ainsi qu’un employé de
plein rue. Jeudi, un vice-recteur n’est arrivé qu’une fois la situation dégénérée, avec la porte a été présentée à suite de la décision de l’admi- la FÉUO. La dissidence sur cette motion por-
de verre maintenue ouverte et un affrontement un peu physique avec les policiers. nistration de l’Université d’interdire une affiche tait sur la question de réserver une place pour
En même temps, les militants doivent comprendre qu’aucun recteur ou vice-recteur au Ca- du club étudiant Solidarity for Palestinian Hu- un employé au lieu de l’octroyer à un étudiant
nada n’aura jamais l’idée d’ouvrir sa porte à des dizaines de manifestants en colère, mégapho- man Rights (SPHR). L’opposition à cette mo- qui ne travaille pas à la FÉUO. Les associations
nes et pancartes à la main. Il s’agit simplement de bon sens. tion postulait que l’affiche incitait la violence modulaires de la FCÉE sont : étudiants artistes,
L’Université doit faire preuve de souplesse dans ces cas et accepter de rencontrer un par une image guerrière. Amy Kishek, qui a étudiants représentants des minorités ethni-
ou quelques représentants des manifestants. L’administration centrale est à la tête d’une proposé cette motion au CA, a répondu à cette ques, étudiants handicapés, étudiants franco-
institution publique et a un devoir d’écoute inhérent à ses fonctions, surtout lorsque nous question, disant que l’affiche dépeint la violence phones, étudiants étrangers, queers, étudiants
n’avons projet de création d’un poste d’ombudsman traîne en longueur. Peut-être que les et ne va pas jusqu’à l’inciter. Plusieurs membres adultes et à temps partiel, et femmes.
portes de verre de Tabaret devront alors contenir moins de cette frustration qui semble de SPHR et de la communauté juive d’Ottawa
croître sur le campus. étaient présents et ont pris part au débat. La Traduction simultanée :
motion a été approuvée. aucune nouvelle
La seule option crédible
Grève OC Transpo Depuis l’été dernier, le dossier de la traduc-
On accuse beaucoup les journalistes et la presse en général d’avoir de l’initiative en ma- tion simultanée aux réunions du CA semble
tière de critique, mais d’être aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de proposer de nouvel- Le montant que la FÉUO devra verser à stagner. Les réunions se déroulant majoritai-
les solutions. Cette semaine, dans une volonté de satisfaire ces détracteurs, j’utiliserai les l’administration de l’Université pour le service rement en anglais, il est difficile pour un fran-
quelques lignes qui me sont offertes pour avancer une réponse concrète à un problème que d’autobus spécial au cours de la grève de OC cophone unilingue de suivre le débat. Myriam
j’ai dénoncé à deux reprises dans les dernières semaines : l’absence totale de crédibilité du Transpo s’élève à 20 000$. Puisque la FÉUO n’a Bérubé, représentante de la Faculté d’éducation
Comité d’arbitrage étudiant. participé à ce projet que du 10 décembre 2008 a expliqué le problème: « Si il y avait un méca-
Loin de moi l’idée de revenir encore sur ce sujet controversé, mais un court retour sur la au 9 janvier 2009, elle paiera une partie moin- nisme de traduction, ce serait plus facile pour
problématique s’impose quand même pour les lecteurs irréguliers. En bref, le Comité d’arbi- dre des frais finaux. ceux qui sont unilingues de comprendre les in-
trage étudiant (CAÉ), instance judiciaire de la Fédération étudiante, a le mandat de trancher L’Université aurait dépensé aux alentours terventions et les francophones seraient plus à
des questions extrêmement sensibles et qui divisent la bulle politique en deux camps bien de 200 000$ pour l’entièreté du projet, ayant l’aise de s’exprimer en français ».
vigoureusement opposés. offert plus de trajets aux étudiants pendant le
La blague dans tout cela, c’est que ce comité est composé, en partie, de proches des gens mois de janvier. Moment de silence pour les vétérans,
qui passeront justement devant lui. Les juges sont nommés n’importe comment et aucun victimes civiles et militaires de guerre
mot d’ordre de réserve politique ne semble prévaloir. De plus, la plainte qui se présente Délégations
devant le CAÉ demande de renverser purement et simplement la décision d’environ 10 000 aux assemblées générales de la FCÉÉ Une motion pour garder un moment de si-
étudiants par une simple concertation de trois individus. lence de 30 secondes au début de la réunion du
Il n’y a pas mille solutions pour ce capharnaüm politique. La vraie façon de résoudre à la fois Les délégués aux assemblées générales de la CA du mois de novembre en mémoire des vété-
le problème général de crédibilité et le problème du nombre, c’est de constituer le plus rapide- Féderation canadienne des étudiantes et étu- rans et de tous les civils et militaires affectés par
ment possible un jury de douze étudiants choisis au hasard et minimalement rémunérés afin diants (FCÉÉ) et la FCÉÉ-Ontario seront doré- la guerre passera en deuxième lecture lors de la
d’assurer leur présence. Cette alternative stopperait tout net la gigantesque crise de confiance navant tous nommés par l’exécutif de la FÉUO, à prochaine réunion.
qui suivra inévitablement la décision, quelle qu’elle soit, rendue par ce tribunal fantôche. l’exception de deux qui seront élus par le Conseil
d’administration. Parmi ceux qui sont nommés Guy Hughes

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Actualités le 2 mars 2009

CONFÉRENCE EN BREF
Cours d’histoire à l’occasion du 160 de l’Université d’Ottawa e » Un groupe de réflexion
sur le racisme

L’historien Michel Prévost propose un C’est à l’initiative de la section on-


tarienne de la Fédération canadien-

voyage dans le passé de l’une des plus ne des étudiants et des étudiantes
(FCÉÉ-Ontario) que la FÉUO tiendra
cette semaine une réflexion collective
vieilles universités canadiennes. et ouverte à tous sur la problémati-
que du racisme. De pareils forums
existent déjà dans la plupart des
universités ontariennes. « C’est une
consultation pour les étudiants, une
opportunité pour vous de partager
Nikola Todorovic L’évolution universitaire vos expériences de discrimination ou
Philippe Pépin de la capitale fédérale de racisme sur ce campus », explique
la Fédération étudiante, qui a lancé
Le mercredi 25 février 2009, La conférence nous a transpor- une campagne de promotion impor-
l’Université d’Ottawa célébrait le tés en 1848, lors de la fondation tante. Le forum est la suite logique
160e anniversaire de sa fondation, du Collège classique de Bytown, d’une enquête organisée en 2007 sur
sans tambour ni trompette. Pour l’ancêtre direct de l’Université. À les besoins des étudiants musulmans
l’événement, Michel Prevost, confé- cette époque, le village de Bytown sur les campus canadiens, aussi sous
rencier, auteur, archiviste et guide comptait 7000 habitants qui vi- l’égide de la FCÉÉ-Ontario.
travaillant à l’Université et pour vaient principalement de l’exploi- La consultation se déroulera mer-
d’autres centres d’interprétation tation forestière. Cette population, credi à 14h30, à l’auditorium des An-
historique de la région, a été invité pauvre et composée d’Irlandais et ciens. Tous sont invités, représentants
au Muséoparc de Vanier. Il a offert de Canadiens français, était catho- des communautés culturelles ou pas.
une conférence traitant de l’histoire lique. Leur présence a conduit à la
de l’Université d’Ottawa et de son création de la première institution » 8,9M$ pour la recherche
influence sur la région. religieuse régionale : l’Évêché d’Ot- à l’Université
L’exposé fut agrémenté d’arté- tawa. Il faut noter l’importance de
facts régionaux et tous en lien avec cet événement, car c’est à partir de Sept professeurs de l’Université
l’histoire de l’Université, parmi les- ce moment que les congrégations d’Ottawa ont récemment obtenu ou
quels les clefs du collège originaire religieuses sont venues s’installer. renouvelé la subvention gouverne-
de l’Université, des plans architec- Entre autres, les frères Oblats, mentale de leur chaire de recher-
turaux, des reliques et des photos menés par Monseigneur Guy, fon- che. En plus des chaires des profes-
anciennes, fournis par le centre dateurs du collège classique, ap- seurs Grimshaw, Tugwell et Sayari,
d’archives de l’Université d’Ottawa. portèrent l’instruction bilingue à qui voient leur financement assuré
Ottawa. Photo Muséoparc pour encore un an, quatre nouvelles
Une conférence désertée Cette petite école primaire et se- Michel Prévost (ci-dessus) nous raconte ce que l’Université d’Ottawa était s’ajoutent pour l’institution.
condaire offrait des cours de latin, autrefois. Les nouvelles chaires touchent des
La rencontre a été fort intéressan- de grec, de philosophie, de mathé- sujets aussi variés que les systèmes
te, mais désolante à la fois : aucun matiques, de théâtre, de littérature lement à la Côte-de-Sable, lieu où le ment, toute son œuvre a brûlé tra- de justice autochtones et l’évaluation
étudiant n’était présent Le choix de et de sports. Les cours se déroulaient premier journal étudiant, The Owl, giquement lors de l’incendie de des traitements contre le VIH.
l’emplacement, bien que judicieux en français, le matin et en anglais a vu le jour en 1898. 1903, pour être rebâtie en 1904. L’ensemble de ces chaires de re-
pour le caractère patrimonial de l’après-midi. Cependant, sous les En 1853, le grand recteur Taba- Les sciences et les arts s’y sont déve- cherche du Canada à l’Université re-
l’événement, le Muséoparc de Va- pressions de Monseigneur Fallon, ret entra en fonction. Cet homme loppés, même si l’on a retrouvé une cevra 8,9 millions du gouvernement
nier étant un point géographique le recteur de l’Université, le collège est aujourd’hui considéré comme formation de bonnes de maison pen- fédéral.
crucial dans l’évolution de la région, adopta l’anglais comme seule langue le fondateur de l’Université de par dant un certain temps. Les femmes « Les chaires de recherche annon-
s’est révélé plutôt inaccessible aux officielle en 1874. Il y eut également son implication au Collège By- ont accédé à l’Université en 1920 et cées permettront de développer les
étudiants intéressés. le transfert de l’école à l’académie town, qui est devenu le Collège celle-ci s’est laïcisée en 1965, lors de connaissances dans des secteurs-clés
de LaSalle de 1852 à 1856, puis fina- d’Ottawa en 1961. Malheureuse- la création de l’Université St-Paul. pour le Canada et fourniront de su-
perbes possibilités de formation à nos
SERVICES FÉUO étudiants, les leaders de demain», s’est

Un service négligé par les étudiants, mais pas déficitaire


félicitée Mona Nemer, vice-rectrice à
la recherche.

» Déficit annoncé de 21M$


Qu’advient-il d’Imprimerie Campus ? en 2009-2010

Victor Simon, vice-recteur aux


Mathieu Gohier ration étudiante arriverait à aller Lenteur critiquée FÉUO, évitant ainsi aux clients de se ressources de l’Université, a dévoilé
chercher un peu de revenus pour déplacer. au Ottawa Citizen que l’administra-
Alors que la plupart des services développer son département de Lorsqu’on a comparé le travail tion allait avoir un déficit de 5M$
et des commerces de la Fédération marketing. Selon la FÉUO, les re- fait par Imprimerie Campus et Mer- Nouvelle interface ou 6M$ cette année, un déficit qui
étudiante de l’Université d’Ottawa venus dégagés du service d’impri- riam Print, un imprimeur de la rue augmentera l’année prochaine pour
(FÉUO), comme le Pivik ou le Café merie servent donc aux autres ser- Laurier qui semblait mieux connu Imprimerie Campus fonctionne atteindre 21M$, toujours selon ses
Alternatif, sont bien connus de la vices aux étudiants. Les étudiants que celui de la FÉUO, la lenteur par commande électronique. Même projections.
population étudiante, d’autres sont versent-ils une cotisation pour ce d’Imprimerie Campus a été souli- si Roxanne Dubois avoue que le Malgré ce changement important
moins visibles, ou même totalement service ? Il semblerait que non, et gnée. Là encore, la v-p aux finances service semble à toute fin pratique dans le budget de l’institution, Si-
inconnus des membres de la Fédé- comme Imprimerie Campus est un ne cache pas que le service étudiant inopérant, elle mentionne que l’in- mon a déclaré que la position finan-
ration. Combien d’étudiants sont au service en ligne, il serait très peu connaît des lacunes : « C’est un ser- terface de service de l’imprimerie cière de l’Université était très bonne
courant de l’existence d’Imprimerie dispendieux à entretenir. Roxanne vice qui, on l’admet, n’est pas le plus sera bientôt modifiée : « Cela fait dans le contexte actuel.
Campus ? Dubois admet que celui-ci ne roule compétitif en termes de vitesse – ce plusieurs mois qu’on travaille avec Le journaliste du Citizen souligne
pas toujours à son plein potentiel, n’est pas comme Merriam Print où la compagnie avec laquelle on fait par contre une chute marquée des
Imprimerie quoi ? particulièrement en période estiva- on peut avoir ses impressions en affaire pour améliorer l’interface en revenus que l’Université tirera de son
le, mais qu’il est fort utilisé par les quelques heures seulement. Il faut ligne et permettre aux prix de livrai- fonds de dotation. En effet, cet outil
Ce service aurait d’abord été lan- corps fédérés. Dubois insiste sur le plutôt s’y prendre à l’avance avec son d’être réduits encore plus. C’est de financement ne produira que la
cé pour offrir une alternative étu- fait que le service ne fonctionne pas Imprimerie Campus, mais cela per- une interface qui sera mise en ligne moitié des revenus attendus. « Le
diante au service de reprographie à perte et que si celui-ci voit ses ac- met d’économiser des sous puisque bientôt, et je crois qu’on va vouloir fonds supporte les bourses d’étude et
de l’Université, mais également tivités diminuées, cela ne se traduit c’est beaucoup moins cher. » En faire un petit blitz de promotion la recherche », précise le journal, sans
pour couvrir les coûts du dépar- pas par un déficit, mais seulement plus de mentionner ses prix plus avec ça. » Le service pourrait donc dire si ces deux secteurs écoperont.
tement de marketing de la FÉUO. par une baisse des bénéfices. bas, Dubois ajoute que les comman- ainsi accroître à la fois sa visibilité
Avec Imprimerie Campus, la Fédé- des sont disponibles au bureau de la et sa compétitivité. Philippe Teisceira-Lessard

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le 2 mars 2009 Actualités
Dans le feu de l’action Revue de presse universitaire
Mireille Gervais, la militante
Alexa Biscaro
Lockheed Martin veut établir Student Society (SFSS) aura le droit
des liens avec Dalhousie d’adhérer à la FCÉÉ et la CASA. La
Mireille Gervais, coordonnatrice du Centre de recours étudiant (CRÉ) et étudiante à la Plusieurs étudiants du groupe
première question demande aux
étudiants s’ils veulent forcer la SFSS
maîtrise en droit, commente les événements politiques de la semaine. Loin de prétendre Student Coalition Against War
(SCAW) ont été expulsés de la foire
à demeurer indépendante d’autres
organisations étudiantes extra-uni-
avoir une vision neutre des conflits, Gervais nous donne son opinion sur la relation entre des emplois d’été de l’Université
Dalhousie, qui s’est déroulée le 10
versitaires pendant une période de
cinq ans. Si le référendum passe,
l’administration, les activistes et les étudiants en général. février dernier. Les 21 étudiants
de SCAW étaient accompagnés de
la SFSS pourra se permettre de ne
pas soulever l’adhésion à la FCÉÉ,
plusieurs autres groupes qui pro- un sujet très contentieux, pendant
testaient contre la présence de Loc- quelques années. La deuxième
kheed Martin, le plus gros manufac- question référendaire, proposée par
turier d’armes à feu au monde. La le président de la SFSS, concerne la
coordonnatrice de l’événement ne structure même de la société : elle
voyait aucun problème à ce que la demande aux étudiants de chan-
compagnie soit présente et précise ger les règlements de la société
qu’elle sera la bienvenue l’an- afin d’imposer des restrictions sur
née prochaine. Les repré- le genre d’associations auxquelles
sentants de Lockheed elle peut se joindre. Cette question
Martin, quant nécessitera le soutien de 75% des
à eux, pré- étudiants.
voient
d’en- Accusation de
trete- censure à l’U de To-
nir une ronto
relation
à long L’admi-
terme nistration
Photo Mathieu Langlois a v e c de l’Uni-
Mireille Gervais soutient que 50 étudiants auraient des motifs pour lancer un action juridique contre l’Université.
Dalhou- versité de To-
sie. Cette ronto a refusé
Philippe Teisceira-Lessard Nous sommes là pour montrer à seulement cela, mais c’est aussi qu’il collaboration d’accorder un es-
Allan Rock qu’on l’observe, qu’on représente l’institution au complet. provoque des inquiétudes chez les pace au groupe pro-Pa-
La Rotonde : Peux-tu me don- observe ses actions et qu’on ne va pas Ce n’est pas seulement une ques- étudiants depuis mai dernier, Loc- lestine Students Against
ner brièvement ta vision des laisser tomber. On va le suivre dans tion de poser une affiche sur le kheed Martin ayant fait un don de Israeli Apartheid, décision qui
deux actions politiques qui ont la rue s’il le faut, il ne peut pas nous campus. Il faut que l’administra- deux millions de dollars à l’Univer- lui a valu une accusation de censure.
eu lieu cette semaine ? ignorer et il ne peut pas se cacher tion commence à servir sa propre sité. Le gérant du département de Le groupe planifiait une conférence
Mireille Gervais : Cette semai- derrière des processus judiciaires. communauté au lieu de servir les communication et marketing de ontarienne, qui aurait eu lieu début
ne, l’administration a, à deux repri- grandes puissances du monde et les Dalhousie insiste sur le fait que le octobre 2008. L’une des coordonna-
ses, verrouillé les portes de verre LR : D’autres étudiants pour- intérêts privés. don n’affecte pas les discussions trices de l’événement, qui croit que
qui protègent les bureaux de l’admi- raient-ils poursuivre l’Univer- académiques ni la recherche scien- l’espace leur a été refusé à cause du
nistration centrale, la première fois sité ? LR : Plus globalement, que tifique, mais certains étudiants sujet de la conférence, a obtenu tous
parce que des étudiants ont tenté MG : Je vois environ 400 cas offi- penses-tu de la présence répé- maintiennent que l’acceptation de les courriels échangés entre l’admi-
de signifier une action juridique au ciels par année, en plus des courriels tée des forces policières sur le l’argent par l’Université était im- nistration de l’Université pendant la
recteur, et la seconde, parce que des et des simples demandes d’informa- campus ? morale. semaine avant le refus. Selon elle,
étudiants sont venus exprimer leur tion. Parmi eux, je dirais qu’environ MG : C’est alarmant, c’est l’administration aurait annulé l’évé-
désaccord avec l’application de la 50 auraient des motifs pour lancer outrant, c’est écœurant et c’est Référendum chargé nement avant même que la demande
politique sur l’affichage sur le cam- une action juridique devant les tri- nouveau cette année. La présence à Simon Fraser d’espace n’ait été faite. De son côté,
pus, faite de façon à brimer la liberté bunaux. Depuis mai 2007, c’est le policière sur le campus est un dan- l’administration nie l’accusation de
d’expression. deuxième cas qui arrive à ce niveau. ger, c’est une chose que le Sénat se Lors des élections de cette an- censure délibérée et réitère qu’elle a
Il faut comprendre que la clinique doit de traiter, parce que ce sont eux née à Simon Fraser, les étudiants suivi le processus habituel. Elle nie
LR : Crois-tu que les étu- juridique de l’Université refuse de qui ont démarré tout cela en faisant n’auront pas qu’à choisir leur nouvel également tout parti pris en ce qui
diants qui poursuivent l’Uni- représenter ces étudiants-là, car ils arrêter Marc Kelly le 1er décembre. exécutif : ils devront aussi répondre concerne la question d’Israël et af-
versité demandent trop ? disent qu’ils sont en conflit d’inté- Au-delà de la police, je crois qu’il à deux questions référendaires qui firme éviter consciemment de poli-
MG : Ils demandent dédomma- rêts, que la plupart des étudiants, faut surtout faire attention au Ser- détermineront si la Simon Fraser tiser des questions académiques.
gement pour les actions de l’Univer- bien que pauvres, ne pevent pas bé- vice de protection. On a 900 camé-
sité visant à renvoyer le professeur néficier de l’aide juridique et que la ras qui nous surveillent, on est dans
Rancourt. Je ne trouve pas que ce poursuite judiciaire ne donne pas ce une université à la Big Brother. Ce
soit un chiffre exagéré, les mon- que les étudiants aimeraient avoir. sont eux qui répondent aux ordres
tants sont assez petits quand on Le CRÉ était impliqué parce que de l’administration et la police ré- Calendrier Actualités
considère que ce sont des carrières notre domaine n’est pas acadé- pond aux ordres de protection. CONFÉRENCES DIVERS
entières qui sont ruinées. On parle mique, mais bien réglementaire.
notamment d’une étudiante post- L’Université utilise ses règlements LR : La situation s’est-elle Conférence sur les histoires de l’es- Dîner d’initiation à l’étiquette
doctorale qui travaillait à l’Univer- pour justifier une atteinte totale à la détériorée depuis l’entrée de clavage Quand ? 4 mars de 18h à 21h
sité depuis 12 ans. liberté d’expression pour des motifs Rock en fonction ? Quand ? 2 mars de 17h30 à 19h Où ? Tabaret, 112
LR : La course-poursuite politiques. Utiliser ses propres rè- MG : C’est pire, parce qu’en quel- Où ? Tabaret, 112 Combien ? 25-30$
dans les rues d’Ottawa était- glements à des fins comme celle-là, ques mois, il a réussi à faire accuser Site web: http://www.uOttawa.ca/
elle exagérée ? c’est très déplorable et je le dénonce au criminel un étudiant activiste. Perspectives africaines sur la com- anciens
MG : C’était une occasion pour hautement. C’est pire parce qu’il est politicien pétence universelle
redonner un peu de pouvoir aux avant tout. C’est pire, parce qu’il Quand ? 4 mars de 12h30 à 14h Documentaire sur la surconsom-
étudiants. Le recteur ignore les étu- LR : Pourquoi la présence de réussit à diffuser la motivation étu- Où ? Desmarais, 3120 mation
diants. Faire des actions comme cel- Victor Simon n’était-elle pas diante en passant par des moyens Quand ? 4 mars de 19h à 21h
le-ci, cela redonne du pouvoir aux suffisante pour vous ? Il est détournés comme des discussions Symposium Jean-Paul Dionne Où ? Agora, UCU
étudiants. C’est symbolique parce tout de même vice-recteur. Facebook, des choses qui sont 2009 - Faculté d’éducation
qu’on poursuit l’Université d’Ottawa MG : On demandait à parler au outrantes dans une université. Quand ? 5 mars de 18h à 22h Atelier sur la rédaction aux études
et l’Université, c’est Allan Rock. Il recteur. C’est Rock qui a publique- Où ? Lamoureux, 475 supérieures : Rédiger une proposi-
est trop facile de se cacher derrière ment menacé GRIPO et son finan- LR : Est-ce à dire que Gilles tion de thèse : une approche systé-
des procédures judiciaires et d’aller cement sur son blogue, ce n’est pas Patry, l’ancien recteur, te man- British Foreign Policy and the mique
voir le recteur en personne, c’est Victor Simon. Le recteur s’est pu- que ? Lethality of the German Threat, Quand ? 6 mars de 10h30 à 11h30
contre-productif. Cela l’oblige à être bliquement exprimé sur la question MG : Certainement pas. Les 1890-1939 Où ? 110 Université
mis face aux conséquences de ses d’Israël et c’est donc lui qui devrait étudiants devraient autogérer Quand ? 6 mars de 11h30 à 13h
actions. répondre de cette question. Non l’Université. Où ? Simard, 402

actualites@larotonde.ca www.larotonde.ca • 7
Arts et Culture
le 23 février 2009

Talons hauts,
Sonia Noreau
culture@larotonde.ca

TENDANCES

chers talons hauts H


Soumise du haut de mes échasses
Le talon haut, une forme oubliée
d’oppression de la femme ?

omme, « ne la laisse déhanchement très caractéristiques


Le débat fait rage cette semaine à La Rotonde, à savoir si le pas tomber, elle est si fragile, être
une femme libérée, tu sais c’est pas
permettent à quiconque cherche une
femme (ou une travestie), n’importe
si facile… » À l’heure de la moderni- laquelle, d’en repérer une de loin.

talon haut est un objet d’hypersexualisation qui domine té, nous considérons la femme occi-
dentale libérée. Cela dit, il importe
Ce genre de chaussures est souvent
associé à l’idée d’une consommation
de se demander si « libéralisation» (sexuelle) ou d’une animalisation

la femme, ou s’il représente la liberté et le pouvoir de cette


n’est pas plutôt « intériorisation de (femellité), toujours à une sexuali-
l’objet de domination» ? Est-ce que sation ».
ces objets, ces marqueurs de genre
sont à ce point intégrés que nous Des talons hauts
dernière. Caroline Bouchard et Sonia Noreau se sont ne les remarquons plus, ou pire, en
sommes nous au point de conclure
pour les enfants

que ce sont des outils de pouvoir Le talon haut nous fait-


penchées sur cette question. renforçant ainsi notre liberté ? À la
mode depuis belle lurette et ce, mal-
il tomber dans le piège de
l’hypersexualisation ? « N’exagérons
gré l’inconfort qu’il procure, le talon rien !», direz-vous. Pensons à
haut est une énigme. Fans des Blah- l’image de la femme menue, frag-
nik ou des Leboutin, ceci s’adresse ile, en talons hauts, qui nous est

Mes pieds mes affaires!


à nous... bombardée dans les médias et qui
soi-disant représente un standard

S
L’énigme de beauté. À quel point ce standard

Mesdames, cessons de nous castrer !


du talon haut est-il intériorisé et répliqué par le
port du talon haut ? Barbara Cay-
Siècle après siècle, cette chaussure lah Millicent Roberts, autrement
« pointilleuse » renaît sous différ- connue sous le nom de Barbie, ne
entes formes et séduit. Elle séduit peut pas poser le pied par terre.
l’homme, la femme ? Pourquoi ? Elle est condamnée à une existence
Objectivement, cette godasse est sur la pointe des pieds, toujours
loin d’être pratique ou ergonomique. dans l’attente de sa prochaine paire
ur le trottoir salé et pre liberté ! Comme le remarquait mettons pas d’être nous-mêmes. Que Il s’agit plutôt d’une chaussure pa- d’escarpins à talons. Dès que l’on
pourtant glissant liant les mondes Étienne de La Boétie, « il n’y a de ce soit pour séduire, être belle ou dé- ralysante qui nous rend beaucoup est en âge de jouer avec ces poupées,
des Facultés entre eux, un talon ai- puissance que celle qu’on donne ». gager une aura de professionnalisme plus vulnérables. Pourtant, du haut on nous envoie des messages nous
guille s’écrase impitoyablement sur Même si ce dernier n’était pas des en entrevue, lorsque l’on s’empêche de nos piédestaux, peu importent les indiquant ce qu’il nous faut porter
le sol et y laisse un point rond dans plus féministes, il avait mis le doigt de faire exactement ce que l’on veut foulures, fractures et scolioses à vie, pour être désirable et ce, de plus
la neige en propulsant sa maîtresse sur l’un des grands problèmes des faire au nom de ce que les autres elle attirent le regard et cela nous en plus tôt. Par exemple, la marque
loin du sol. Alors que certains voi- femmes contemporaines (un grand pourraient bien penser de nous, plaît. On se transforme en objet de Heelarious se spécialise dans la
ent dans ce talon haut un outil de visionnaire quand même). Nous nous nous privons nous-mêmes de désir ambulant. À ce sujet, le phi- fabrication de chaussures à talons
répression, véritable matérialisa- nous laissons modeler par l’opinion notre liberté. Or, je porterai mes tal- losophe Merleau-Ponty disait que « hauts pour bébés. Il s’agit là d’une
tion de l’acceptation féminine de des autres. ons hauts si l’envie m’en chante. Il par la sexualité, par le désir, chaque forme concrète de socialisation des
la domination des hommes sur Pourquoi une femme ne pourrait- ne faut pas se laisser castrer ainsi par individu est confronté à la fois à filles à se soumettre à un fantasme
les femmes, j’y vois l’expression elle pas être belle pour elle-même ? les opinions des autres. l’expérience de la dépendance » masculin et ce, avant même de pou-
même du pouvoir, de la séduction Comment se fait-il qu’à chaque fois mais « l’être humain cherche aussi à voir marcher. Vous dites peut-être
et de l’affirmation de soi qui rend la que l’on voit une femme qui accorde La paix maîtriser l’autre et à le transformer que ce sont des exceptions… Alors
femme à elle-même. une certaine importance à son ap- en objet». Quel meilleur moyen de que quelqu’un se prononce sur
parence, on pense tout de suite à Comme si elle « rabaissait » maîtriser et d’objectiver la femme l’incongruité de porter des bottes à
La liberté l’effet que cela aura sur la gent mas- toutes les femmes en montrant une, que de l’empêcher de se déplacer à talons aiguilles à -40 sur un sol gelé
culine ? Pourquoi orienter un dis- celle qui oserait être le maîtresse sa guise en « l’exposant » sur une en plein hiver canadien !
Oui, les talons hauts, les mini-ju- cours portant sur les femmes en se de ses envies vestimentaires se fera paire de stilettos ? Ce sont les mol- Le réel dilemme, ici, est de
pes et les décolletés sont des armes de basant sur les états d’âme des hom- rabaisser au rang de femme légère. lets durcis, les fesses bombées, le savoir où mettre la limite. Il n’est
séduction. Oui, cela peut être sexuel mes ? Pour moraliser une femme à Les hommes pourtant n’ont pas à dos arqué, la poitrine sortie que pas rare de se faire dire de porter
pour certains… Et alors ? Lorsqu’une partir des effets qui sont produits se soucier de ce double standard: l’on déambule dans les rues, ju- jupe et talons hauts pour une ent-
femme veut exprimer un côté un peu chez les hommes ? En plus, le tal- ils peuvent parader tels des paons chées sur ces échasses. Pourquoi revue. Lorsque perpétrés, ces ag-
plus sexy, on la gratifie toujours de on haut, bien qu’attirant, n’est pas et porter tout ce qui leur chante, s’imposer tant d’inconfort si ce n’est issements réduisent encore et tou-
commentaires peu gracieux et en se qu’un objet de séduction. Pour moi, faisant souvent bien plus attention par désir de valorisation à travers jours la femme à un objet de désir
basant uniquement sur les effets que il a toujours représenté le pouvoir à leur apparence qu’une grande ma- le regard de l’autre ? Dominique et ce dans des contextes qui ne le
pourraient produire son charme sur des femmes d’affaires (bien que le jorité des femmes ; on ne leur dit Bourque, professeure à l’Institut requièrent aucunement. Ce qu’il
la gent masculine. Mais on s’en con- talon haut ne soit pas la source de rien, personne ne s’intéresse à leurs d’études des femmes de l’Université faut réaliser, c’est que nous avons
trefout des états d’âmes de la gent ce pouvoir), le professionnalisme et vêtements. Ils jouissent d’une saine d’Ottawa, dira que « les talons très intériorisé ces formes d’oppression
masculine, qu’elle pense ce qu’elle les sorties. paix dont les femmes devraient pou- hauts (de type stiletto) donnent et que nous avons encore le choix
veut, cette foutue gent masculine ! En ne nous laissant pas aller à nos voir jouir aussi. une posture qui relève les fesses, de dire non !
En modelant sa vie sur les opinions envies, en nous enfermant dans le et une démarche qui accentue le
d’autrui, on contrevient à sa pro- regard des autres, nous ne nous per- Sonia Noreau déhanchement. Cette posture et ce Caroline Bouchard

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le 23 février 2009 Arts et Culture
HUMOUR » ANDRÉ SAUVÉ L’artiste étudiant » Enola Deil
« C’est normal de ne Les artistes sont partout! La Rotonde vous fait découvrir ceux de notre campus.

pas tout comprendre! »


L’humoriste est passé dans la région et a saisi son public Sonia Noreau Un peu contre sa volonté, Gaïa se
retrouve à la tête de la seconde hégé-
par des éclats de rire flamboyants et son sérieux décon- Enola Deil, l’artiste-étudiante de
cette semaine, est une jeune femme
monie qui est attaquée par les nains.
Les régimes politiques de l’œuvre
certant. Un personnage à lui tout seul. au talent très prometteur qui fait
péniblement sa maîtrise en création
d’Enola Deil sont basés sur celui du
Japon médiéval, où le souverain était
littéraire à l’Université d’Ottawa. En le descendant de la déesse du soleil.
plus de suivre le cursus scolaire et Le thème que l’auteur aborde est la
d’être tous les jours brutalisée par manipulation du système politique
les obligations de la vie d’étudiante par la religion. Bien qu’il soit ques-
(paperasse et vaine invocation de tion de politique, son livre n’a aucun
VPN) elle est en même temps ro- but politique. « S’il n’y avait qu’un
mancière et poétesse. but, ce serait de parler de l’espoir »,
nous dit l’auteur, « d’espoir pour les
On ne peut pas lecteurs »
vivre de poésie
Je veux écrire
L’écriture est entrée très tôt dans
la vie d’Enola Deil, qui écrit depuis C’est par sa thèse en création ar-
ses douze ans et qui a déjà réussi à tistique que l’artiste-étudiante de la
publier un recueil de poèmes, Am- semaine concilie son âme d’artiste
ather, aux éditions Avant-Garde. et les nécessités de la vie courante.
Composé entre la seizième et la Pourtant, sa soif d’écriture n’est
dix-huitième année de vie de son pas comblée : « S’il n’y avait que
auteure, Amather rassemble des moi, j’écrirais. si je pouvais le faire,
poèmes classiques où les thèmes j’enverrais promener toutes mes
des mythes et de l’amour revien- études car je ne me vois pas deve-
Corinne Lalonde d’un documentaire scientifique, qui nent souvent. nir prof. Ce n’est pas ce que je veux
met en scène de grands noms de la Toutefois, elle admet qu’on ne faire, je veux écrire ». Enola Deil
On doit aimer le genre. Un genre in- scène culturelle québécoise comme peut pas vivre de poésie. C’est la n’étudie que parce qu’elle sait qu’il
congru et absurde, par moments. An- Claude Meunier, Marc Labrèche, raison pour laquelle elle s’est mise lui faut un parachute, bien qu’elle
dré Sauvé, artiste multidisciplinaire Christiane Charette, Yvon Des- au roman. Elle espère un jour vivre porte en elle l’assurance d’écrire un
essouffle son public tant par les éclats champs et Pierre Légaré. D’ailleurs, de l’écriture, elle qui a toujours jour un best-seller. Le rêve d’Enola
de rire qu’il suscite que par la réflex- ces artistes semblent s’être réunis écrit, « juste comme ça… pour le Deil n’est pas aussi irréaliste qu’il
ion intellectuelle qu’il engendre. Son pour donner naissance au person- plaisir » semble l’être. Son talent a déjà été
tout premier numéro donne le ton nage humoristique de Sauvé. Ce salué lorsqu’elle a remporté le con-
à son spectacle : un monologue dé- dernier se situe au carrefour du per- La seconde hégémonie cours littéraire de l’ambassade de
luré sur les possibilités infinies de la sonnage de Claude Meunier dans les refusant de s’en contenter d’un seul, France, certains des poèmes publiés
vie humaine. Il marche comme une annonces de Pepsi, de l’énergie dé- Contrairement à certains artistes- raconte l’histoire d’une jeune femme, dans Amather ont aussi été récom-
poule, réinvente le moonwalk de Mi- bridée de Marc Labrèche, du sérieux étudiants, Enola Deil étudie dans Gaïa, éduquée dans un milieu assez pensés du même prix et un essai
chael Jackson, fait disparaître le An- simplissime de Pierre Légaré, du rire un domaine connexe à son art. Elle strict, qui se retrouve coincée dans politique s’est vu gratifier d’un prix
dré Sauvé de droite en faisant un pas profond d’Yvon Deschamps et de la prépare actuellement une thèse en un conflit politique entre les mages régional. Mais c’est donc pieds et
à gauche, s’éclate avec les intonations culture de Christiane Charette. création artistique qui portera sur la et les nains. Gaïa en vient par un con- poings liés qu’Enola Deil se consa-
de sa voix, bref, son amour-propre symbolique du mythe dans le conte cours de circonstances à s’opposer cre à sa thèse, en attendant de se
disparaît instantanément, certaine- Simplissime, de bon goût, merveilleux. Ces temps-ci, Enola Deil au chef de la première hégémonie consacrer à son roman.
ment pour le meilleur. jamais déplacé écrit un roman qui s’intitulera La et à mener la contre-révolution, qui Elle aimerait bien écrire son ro-
Sauvé, découverte de l’année Seconde Hégémonie. Ce roman qui éclate lorsqu’on découvre que le pre- man d’ici deux ans,… « le lecteur
au Gala des Oliviers, aborde en- Outre sa performance de nu- tient en plusieurs tomes, l’auteure mier hégémon était un usurpateur. jugera »
suite des thèmes profonds d’une méros plus connus, comme celui
manière tout aussi profonde, mais du collectionneur, ou ses variations
avec des moyens superficiels. En du célèbre poème d’Émile Nelligan, CINÉ-SPLASH
Faire trempette parmi les requins
effet, quel autre humoriste parle Soir d’hiver, Sauvé sert des phrases
du passage du temps, jouant de son incongrues comme « Si tu crains le
corps sur un divan rouge, culbutant grain, bois de l’eau », et des devi-
d’un côté comme de l’autre, recré-
ant l’équilibre sur un bras de sofa,
nettes du genre : « Que fait le bruit
d’une fourmi ? La fourmi cro-onde.
Le 25 février dernier était présenté le film Jaws à l’intérieur même de la piscine.
se cachant derrière, nous faisant La fourmicro-onde... ». Repus, on en
oublier par ce fait même l’essentiel redemande, et l’humoriste s’exécute Sonia Noreau par un grand requin blanc mangeur mettre aux participants à cet évé-
de son discours, pour enfin revenir, avec un plaisir flagrant. Il pousse sa d’hommes. Le chef de police, Martin nement de profiter des spectacles
exactement comme la vie qui va, au folie encore un peu plus loin, juste C’est en barbotant à la piscine Brody (Roy Schneider), veut faire de nage synchronisée qui étaient
même endroit : brillant. Il aborde avant de la plonger dans un extrait Montpetit qu’environ une centaine fermer la plage pour la sécurité des présentés dans l’autre bassin. Les
également le thème de l’angoisse en du monologue Le bonheur, d’Yvon d’étudiants se sont rassemblés pour baigneurs, mais un politicien véreux chorégraphies étaient bien exécu-
montrant la détresse que peut subir Deschamps, sérieux, solennel, voir Jaws, ce classique du cinéma (Murray Hamilton) refuse pour des tées, quoique un peu longues.
un homme, en utilisant un exemple touchant. Les applaudissements ne d’épouvante, le 25 février dernier motivations bassement pécuniaires. Même si l’événement était somme
simple et anodin: celui de faire son sont que plus nombreux. Simplis- à 20h. L’atmosphère décontractée Brody fait alors appel à un scienti- toute un franc succès, un petit hic
épicerie. Son corps tout entier est sime, de bon goût, jamais déplacé et dans laquelle pataugeaient les étudi- fique (Matt Hooper) et un chasseur a éclaboussé la perfection de cette
un instrument qui semble com- juste assez débridé pour nous amen- ants appelait la bonne humeur et les de requin (Robert Shaw) pour venir projection « pleine-eau »: comme
plètement détaché de ses propos, er à la limite entre le raisonnable et blagues ponctuées du sifflement de la à bout de la bête. les participants regardaient un
mais qui les complète si bien. Son la folie. Sauvé fait une réflexion sur chanson thème du film. Pour ajouter Les quelques scènes gore se sont film et que cette activité demande
utilisation de l’espace de la scène le monde qui nous entoure et sur la à l’ambiance qui était déjà bonne, les avérées beaucoup plus saisissantes l’immobilité, il était impossible de
est à son apogée dans son numéro vie en général comme bon nombre employés ont laissé flotter quelques lorsqu’on est soi-même dans l’eau. se réchauffer en faisant des lon-
sur le « gourou du chair lifting », d’entre vous en faites, mais de façon faux corps en mousse dont la mort Une journaliste de La Rotonde a gueurs. L’événement reste quand
alors qu’il nous démontre comment excentrique et réfléchie. pouvait se deviner tragique, violente. même poussé un hurlement suraigu même un succès qu’on voudrait
l’espace se vide ou se contracte selon André Sauvé a été en spectacle L’effet était gore. Le film de Steven en s’accrochant au bras de la rédac- voir renouvelé. Si les requins sont
la direction où il se déplace, que ce à la Salle Odyssée de la Maison de Spielberg, tiré d’un roman de Peter trice en chef du même journal, lor- plus effrayants dans l’eau, la mort
soit debout ou sur une chaise. Tout la Culture de Gatineau les 10 et 11 Benchley, raconte l’histoire d’un chef sque que le cadavre d’une victime de Jack dans Titanic pourrait peut-
ce cirque est introduit par une vidéo février, mais se représentera le 26 de police d’une petite ville améric- du grand requin blanc était montré être être plus émouvante lorsqu’on
humoristique, réalisée à la façon mars prochain. aine dont la plage est fréquentée à l’écran. Le film fut arrêté pour per- est soi-même immergé.

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Arts et Culture le 23 février 2009

Je « graffe » donc je suis… un artiste


ART URBAIN

Les graffitis
sont présents
partout où l’on
aille. Pourtant,
cette forme
d’art scandée
par certains
n’est pas
appréciée par
tous. Véronique
Strasbourg
éclaircit cette
question.

Photo Benjamin Butty


Au début des années 1970, les « tagueurs » sont surveillés de près par les policiers et se font sortir des souterrains publics pour alors se retrouver à errer
dans les ghettos.

C
e n’est certainement pas à la une course à la reconnaissance du de son Mur, en 1961, qui a servi de gribouillis de peinture ne méritent épater les citoyens de leur talent.
fin de cet article que le débat talent de l’un et de l’autre et ainsi, véritable canevas au cours de ses 28 pas leur place sur les surfaces pub- Les préjugés viennent beaucoup
sur l’art sera clos. Depuis leurs les techniques et les styles se sont années d’existence, il va de soi que liques. Mais que fait la police avec les de la méconnaissance de la culture
débuts, les graffitis sèment la approfondis. Au début des années les messages étaient beaucoup plus fresques murales longuement tra- hip-hop, à laquelle se rattache l’art
controverse sur la place publique à 1970, les «tagueurs» sont surveillés politiques. vaillées et qui peuvent être qualifiées urbain. Max, un artiste de 23 ans de
savoir si les graffiteurs sont des van- de près par les policiers et se font d’authentiques œuvres d’art ? Le la région, a débuté le bombage vers
dales ou des artistes et si leurs mes- sortir des souterrains publics pour Policiers : critiques d’art ? règlement répond : « (…) les graffitis le début de son adolescence. Il con-
sages, et leurs dessins muraux ont alors se retrouver à errer dans les relèvent du vandalisme : il ne s’agit firme qu’au départ, l’acte se voulait
leur place dans l’environnement ur- ghettos. De là sont apparus leurs La lutte anti-graffitis a comme pas d’œuvres d’art », et donne le lien rebelle et cherchait à provoquer.
bain. Une chose est certaine : qu’ils marquages sur les murs de la métro- point de départ la notion et le respect pour se rendre sur le site de l’École Maintenant, les trois quarts de ses
soient reconnus ou non comme des pole new-yorkaise, leur donnant, de de l’espace public. Si des surfaces lé- d’art d’Ottawa, où la créativité est graffs se retrouvent sur les parois
œuvres, ces traits de peinture font fait, encore plus de visibilité. C’est gales sont disponibles pour les graf- encouragée par l’entremise de pro- légales, mais il n’en demeure pas
partie intégrante de chaque grande d’ailleurs par le graffiti qu’est alors fiteurs dans plusieurs parcs de la ré- grammes offerts. Nous devons donc moins que l’adrénaline et le plai-
ville et ce, mondialement. née la culture hip-hop, qui englobe gion (Ottawa-Gatineau), il reste que comprendre, par cette loi, que peu sir retirés de les faire aux endroits
le graffitisme, les deejays, les em- le bombage se retrouve souvent sur importent la beauté et la rigueur du illégaux font partie des motivations
Les débuts cees et le break dancing. Possédant les édifices publics et privés, don- travail, s’il est appliqué à une surface du graffisme. Il affirme, comme plu-
sa propre façon de s’exprimer orale- nant alors du fil à retordre aux pro- non légale, il se doit d’être effacé. Si sieurs autres, que l’acte devrait être
Déjà, dans l’Antiquité, les murs ment (slang) et socialement, la cul- priétaires et aux policiers. Du côté le nettoyage doit être effectué par le dépénalisé et davantage soutenu
servaient de supports pour les mes- ture urbaine prenait son envol par de la ville d’Ottawa, dans le Règle- propriétaire de l’immeuble, celui-ci a par les villes, comme le fait actuel-
sages politiques, religieux et sportifs le biais des graffiteurs. Il ne fallut ment sur le contrôle des graffitis, le de 48 à 72 heures pour s’en débar- lement la Ville de Gatineau avec son
des citoyens. Encore de nos jours, il que peu de temps avant que la ten- terme graffiti « s’entend d’un(e) ou rasser, sans quoi une amende peut appel de candidatures d’artistes-
est possible d’observer des tracés de dance ne se propage dans les autres de plusieurs lettres, symboles, gra- lui être infligée (Règlement sur les graffiteurs de 12 à 25 ans afin de
cette époque à Pompéi, où ils ont été quartiers planqués des métropoles vures, figures, inscriptions, taches propriétaires). réaliser une fresque permanente.
délicatement conservés, ou encore américaines et européennes (Los – de quelque manière qu’ils soient Les graffitis ne disparaîtront sûre-
à Rome et en Irlande sur les lieux Angeles, Philadelphie, Paris, Berlin, produits et apposés – ou d’autres Motivations ment jamais du paysage urbain. Des
historiques. Toutefois, les graf- Amsterdam). marques qui enlaidissent ou défig- villes telles que Gatineau essaient
fitis tels que nous les connaissons La signification, ou plutôt les urent une propriété ». Avec cette À tort, les graffitis sont souvent donc de trouver des moyens de col-
aujourd’hui ont débuté par des sig- motivations, sont distinctes pour définition, ce qui peut d’abord at- associés au phénomène des gangs, laborer de façon positive avec les
natures (tags) de groupes ethniques chaque ville, c’est-à-dire qu’à Paris, tirer l’attention est qu’il est sous- alors que bien souvent, ce sont des adeptes de ce mode d’expression, et
sur les rames du métro de New York par exemple, les graffitis se voulai- entendu que le graffisme enlaidit et adolescents qui cherchent à attirer non contre eux, et de faire en sorte
dans les années 1960. Rapidement, ent plus esthétiques et « propres », défigure les immeubles. Certes, les l’attention des autres graffiteurs que les gardiens de l’espace public
l’action d’apposer sa marque devint tandis qu’à Berlin, avec l’édification tags qui ne sont clairement qu’un sur leurs compétences et aussi pour assureront le respect de celui-ci.

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le 23 février 2009 Arts et Culture
MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Le Bernini à Ottawa
L’exposition Bernini et la naissance du portrait sculpté de style baroque
est présentée au Musée des Beaux-Arts jusqu’au 8 mars. Sonia Noreau Artistes locaux?
présente un évènement à ne pas manquer. Vous voulez faire parler de vous?
On peut voir ce qu’on peut faire.
culture@larotonde.ca

22000$
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Le Musée des Beaux-Arts du Canada présente des aller à croire qu’il est devant une vraie personne.

Tes étudeens t
sculptures du Bernini, qui a été surnommé le «nou- Alors que les bustes de marbre sont des com-
veau Michel-Ange» par ses contemporains. Les œu- mandes de riches nobles, les esquisses représentent

nous tienn
vres de ce grand maître florentin du XVIIe siècle l’entourage du Bernini. La sanguine, la pierre noire
sont exposées depuis le 28 novembre et jusqu’au 8 et la craie blanche recréent des visages et des airs

à cœur!
mars. L’exposition Bernini et la naissance du portrait chaleureux sur le papier chanoine, qui semble être de
sculpté de style baroque mérite qu’on y la peau. Le seul buste qui ne représente
passe, car elle peut plaire tant aux initiés pas un membre de l’élite de l’époque
qu’aux profanes, tant l’extraordinaire est celui de Constanza Bornarelli, qui
qualité du travail du marbre est saisis- fut l’épouse de l’un des adjoints du Ber-
sante. On y voit les œuvres nini, ainsi que la maîtresse
du Bernini, mais aussi du sculpteur florentin.
celles d’Alessandro Finelli L’unique présence de ce
et de François Duquesnoy. buste aurait suffi à assurer
L’incroyable souci du le succès de cette exposi-
détail des bustes rend pr- tion. Les émotions du Ber-
esque inconcevable l’idée nini transparaissent dans
qu’ils aient été taillés
dans le marbre. L’effet
l’œuvre, où la violence et la
passion des sentiments de 22 000 $ EN BOURSES
« tout craché » est si in- l’artiste pour son modèle NIVEAU UNIVERSITAIRE –
tense qu’il semblerait ne se devinent très facilement. 11 BOURSES DE 1 000 $
pas être rendu avec la La sensualité de la jeune TU ES MEMBRE
même sincérité par nos femme également. NIVEAU COLLÉGIAL – D’UNE DES CAISSES
appareils photo contem- Deux étudiants de 11 BOURSES DE 500 $ POPULAIRES
porains. La sensation de l’Université d’Ottawa NIVEAU SECONDAIRE – DESJARDINS
la chair est tellement bien qui ont fait la visite se PARTICIPANTES ?
22 BOURSES DE 250 $ INSCRIS-TOI DÈS
rendue que le visiteur sont dit très impression-
peut avoir l’impression de nés. Une étudiante re- DATE LIMITE MAINTENANT !
voir perler de la sueur du marquait la facilité avec 16 MARS 2009 À 16 H
front des bustes du Berni- laquelle les sentiments INSCRIPTION ENTRE LE 4 FÉVRIER ET LE 9 MARS 2009.
ni. La peau plissant sous du Bernini étaient trans-
la graisse d’un mécène mis dans ces sculptures
VISITE LE SITE WEB DE TA CAISSE POUR TOUS LES DÉTAILS !
qui fait de l’embonpoint si vivantes et comment www.desjardins.com/fr/votre_caisse
semble si vraie qu’il est elles donnent une idée
Caisse populaire d’Alfred
normal de ressentir un si claire de la société ita-
Caisse populaire de Cornwall
malaise devant le réalisme des œu- lienne de l’époque, tandis que l’autre Caisse populaire de Hawkesbury
vres. Sur un buste, la maladie d’un remarquait que le prix d’entrée (12$) Caisse populaire de la Vallée
vieillard transparaît à un point tel était un peu cher. Toutefois, les deux Caisse populaire Nouvel-Horizon
qu’on a l’impression que le marbre même est at- étudiants se sont entendus pour dire que l’exposition Caisse populaire Orléans
teint. Et sur l’autre, l’ennui d’une jeune fille qui a en elle-même était accessible au grand public et Caisse populaire Rideau d’Ottawa
trop posé à son goût se lit sur ses lèvres boudeus- qu’elle méritait d’être vue par le plus grand nom- Caisse populaire Trillium
es devant lesquelles le visiteur pourrait se laisser bre d’étudiants de l’université d’Ottawa possible. Caisse populaire Vision

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Arts et Culture le 23 février 2009

CINÉMA SUR NOTRE BEAU CAMPUS


Le bonheur de Pierre : L’Université d’Ottawa en quête de recyclage
une comédie qui dérange Afinousn d’montre
encourager les étudiants à recycler, une compétition entre les universités
les merveilles que l’on peut faire à partir de matériaux recyclés.

Élodie Danielou cache un sujet


qui demeure
Officiellement sérieux et attire
sorti vendredi la controverse
dernier, Le Bon- sur le film.
heur de Pierre L o i n
est le dernier-né d’apprécier le
du producteur côté « on aime
Robert Mé- rire de nous-
nard. Illustrant mêmes», cer-
l’amour/haine tains s’insurgent
qui règne en- contre ce second
tre le Québec degré un peu trop
et la France, ce « dérangeant ».
film qui veut Pourtant, com-
traiter de la xé- ment ne pas
nophobie sous penser au rapport
le couvert de la de la commission
comédie n’a pas Bouchard-Taylor
fini de faire parler de lui. ou encore aux propos malheureux
Tourné dans la majesté des pay- du président français qui ont récem-
sages du Saguenay, en plein hiver, le ment fait couler tant d’encre ? Ce film
film suit les déboires d’un professeur nous renvoie peut-être un peu trop Photo Mathieu Langlois
de physique quantique (Pierre Rich- à un cliché honteux qu’on aimerait Charel Traversy Puisant dans des costumiers de tion au 55 Byward Market Square à
ard) et de sa fille (Sylvie Testud) qui bien oublier, mais qui n’en reste pas théâtre pour faire ses créations, Ottawa (www.eclection.ca).
héritent d’une auberge dans un vil- moins réel : le maudit Français. Car Selon vous, combien de tonnes de Leblanc explique avec enchante- Pour Jasmin Farand, du kiosque
lage de quatre cents âmes à peine. il a la vie dure ce maudit Français, déchets avons-nous produites sur ment que chaque pièce de tissu a Ecoequitable, l’art recyclé per-
Tout droit débarqués de Paris, père « personnage T-fal » qui part à la le campus universitaire l’an derni- sa propre histoire. mettrait de réduire les dépotoirs,
et fille se heurtent rapidement à conquête du Canada comme à celle er ? Assez de tonnes pour remplir éviter la surconsommation des res-
l’accueil peu chaleureux du maire d’un nouvel Eldorado. le pavillon Desmarais trois fois, Pour tous les goûts sources naturelles, comme le co-
(Rémy Girard) qui voudrait bien « On ne voulait pas suivre une selon le groupe recyclo-manie ! ton, et aiderait à créer des emplois
bouter ces deux étrangers hors du ligne dramatique, souligne Robert Afin d’encourager et d’informer les Il y avait de tout pour tous les « équitables » pour les immigrants.
Québec. S’opposent donc les coups Ménard. On s’est servi de l’humour étudiants sur les manières possibles goûts à cette exposition. De longues « Il y a depuis quelques années une
bas du maire et de ses concitoyens pour dénoncer la xénophobie. » Pari de réduire leurs déchets et modifier boucles d’oreilles faites avec des nette amélioration en matière de re-
et la sempiternelle bonne humeur, risqué, mais utile semble-t-il. « Une leurs habitudes de consommation, perles et des bouts de tissus colorés, cyclage grâce à la mise en place de
ou naïveté, du « maudit » Français. comédie, ça fait du bien par les l’Université d’Ottawa participe au des barrettes ornées de fleurs de tis- programmes d’éducation et de con-
Difficile de réaliser ce film ? temps qui courent », annonce Guy concours «Recyclo-Manie». sus, des pinces à cheveux décorées scientisation sociale. Mais il y aura
«Oui», mais comme le personnage Bonnier. C’est la première fois, cette an- de billes de bois, des lacets de style toujours place à amélioration… un
incarné par Pierre Richard, Guy née, que le concours est ouvert vintage et des macarons en tissu. monde parfait à 100 % n’existe pas
Bonnier, le scénariste, garde tou- Bienvenue chez les bleuets aux établissements canadiens. Une trouvaille intéressante : une !» Ecoequitable exposait en grande
jours le sourire : « Je suis un ama- L’Université d’Ottawa se mesurera fermeture éclair transformée en partie des sacs recyclés allant de 5
teur de comédie et je me suis rendu Le Bonheur de Pierre aurait pu à 253 écoles des États-Unis et une magnifique broche en fleur. Bref, de à 45 dollars. Certains étaient fabri-
compte qu’on en faisait peu. J’avais avoir autant de retentissement que autre du Canada en promouvant belles créations, faites par des ar- qués avec les vieilles bannières du
envie de comédie. Quand j’en ai fait, Bienvenue chez les Ch’tis en a eu en plusieurs activités de réduction tistes locaux, qui donnent des idées Musée des Civilisations. Pour plus
j’ai compris pourquoi on en faisait France. Malheureusement, il n’en des déchets sur le campus. Ainsi, de récupération pour nos vieux bi- de détails et voir leurs produits,
peu : c’est dur à faire, mais ça a été est rien. Si l’idée de départ était en soumettant des rapports heb- joux et vêtements. On peut retrouver Ecoequitable est situé au 153 Chapel
fantastique ! » Avec une distribu- originale et aurait pu obtenir un domadaires sur une période de leurs collections à la boutique Eclec- Street (www.ecoequitable.ca).
tion riche, tant du côté français que succès retentissant à l’échelle inter- dix semaines, l’Université sera en
québécois, Le Bonheur de Pierre a nationale, la comédie tombe à plat.
connu un tournage « magique », en Les clichés ne se renouvellent pas
mesure de comparer ses résultats
avec les autres établissements par-
Calendrier – Arts et Culture
dépit des nombreuses difficultés fi- et le scénario tente de faire rire de ticipants et de mieux s’outiller pour
nancières de départ. « Pour la SO- la méchanceté du maire alors que la THÉÂTRE SUR LE CAMPUS
rallier la communauté du campus
DEC [Société de développement des naïveté du professeur immigré au- à l’utilisation du recyclage, sous Je voudrais me déposer la tête VidéoTube –Visionnement du
entreprises culturelles], c’était trop rait été bien plus comique. toutes ses formes, et à la diminu- Quand ? Du 4 au 7 mars à 20h concours de courts métrages
français, pour le CNC (Centre na- On aurait ri de bon cœur s’il n’y tion des déchets. Où ? Centre national des Arts, 53, Quand ? Le 3 mars à 20h
tional de la cinématographie), trop avait pas eu la dénonciation sous- rue Elgin, Ottawa Où ? Auditorium des anciens, Cen-
canadien », explique le scénariste. jacente au scénario et la simplicité L’Art pour la bonne cause tre Universitaire
un peu bête de certains personnag-
Je t’aime… moi non plus es. Mais Guy Bonnier le savait : il est Dans le cadre de cette compétition MUSIQUE ARTS VISUELS
difficile de faire de la comédie. Ici, amicale entre universités et collèges, Martin Léon et Cœur de pirate Danny Hussey – Signs of language
Le cliché du Français qui veut le sérieux et le rire se marient mal. une foire artistique écologique a été Quand ? Le 6 mars à 20h Quand ? Du 6 au 22 mars
conquérir les grands espaces sau- La prestation de Pierre Richard, organisée, le 25 février dernier de- Où ? La Basoche, 120, rue Princi- Où ? Galerie de l’Hôtel de ville, 110,
vages et de la « cabane au Canada » véritable « monstre » du cinéma, vant l’Agora du Centre Universitaire pale, Gatineau (Secteur Aylmer) avenue Laurier Ouest, Ottawa
servent de toile de fond à cette co- qui donne la réplique à Rémy Gi- pour promouvoir : bijoux, pièces
médie légère. Pourtant, Guy Bonni- rard avec un plaisir évident, donne d’art et produits écologiques fabri- The Balconies, Amos the Transpar- Osheen Harruthoonyan
er admet que Le Bonheur de Pierre toutefois sa valeur au film. En- qués à partir de matières recyclées. ent Quand ? Du 6 au 29 mars
est un prétexte pour traiter de fin, Sylvie Testud, choisie pour sa Morganna Leblanc (Postart Quand ? Le 6 mars à 20h30 Où ? Galerie La Petite Mort, 306,
l’intolérable : « Le plus intolérable, ressemblance physique avec Rich- Gallery and Studio) et Amber Où ? Auberge Le Mouton noir, 753, rue Cumberland, Ottawa
c’est l’intolérance, explique-t-il. J’ai ard, achève de sauver la simplicité Radema, entre autres, exposaient Chemin Riverside, Wakefield
voulu un côté ésotérique et spiri- et la spontanéité du Bonheur de leurs chefs-d’œuvre Pour Leblanc,
tuel pour dire qu’on doit faire at- Pierre, une histoire qui caricature à DANSE
ancienne étudiante de l’Université Cabaret Rive Gauche
tention à nos gestes. Ce qu’on fait a grands traits deux peuples dans leur d’Ottawa, l’exposition artistique Ronald K. Brown/Evidence
Quand ? Le 7 mars à 20h
un impact. Une chose anodine pour relation d’amour-haine pour une « est une manière d’encourager Quand ? Le 3 mars à 19h30
Où ? Dépanneur Sylvestre, 9, rue
les uns peut être dramatique pour quête du bonheur » peu banale. Pari les étudiants vers une nouvelle Où ? Centre national des Arts, 53,
Fortier, Gatineau (Secteur Hull)
d’autres. » Derrière la comédie se osé, Monsieur Guy Bonnier ! tendance : les produits recyclés. rue Elgin, Ottawa

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Sports
le 2 mars 2009

Romain Guibert
Alexandre Lequin-Doré
sports@larotonde.ca

BASKET-BALL MASCULIN BASKET FÉMININ


Un Josh c’est bien, deux c’est mieux Surprenantes
Les Blues ne font pas le poids face à l’arsenal ottavien dauphines
La machine en marche Ottawa l’emporte sur Toronto,
« On est sorti avec beaucoup plus avant de s’incliner contre
d’intensité, on est demeuré patient
avec le ballon. Cela ne fait pas de Windsor en finale ontarienne.
mal de réussir ses lancers, on les a
réussis et c’était le quart-temps dé-
cisif », racontait Wright après le re-
virement de situation.
Ottawa s’est finalement mis en Romain Guibert
marche au début du quart suivant,
prenant l’avantage du match pour la Le conte de fée a pris fin samedi
première fois, grâce à JGB2, et ac- soir pour les filles d’Andy Sparks.
cumulant neuf points sans réplique. Windsor n’a eu besoin que de la
JGB a poursuivi l’offensive avec un tir première mi-temps pour mettre
loin à l’extérieur du demi-cercle avant fin au rêve des Gee-Gees. Les Lan-
que l’autre Josh, Wright, celui-là, ne cers l’ont emporté 68-51, raflant
voie son tir glisser entre les mailles du le premier titre provincial de leur
panier au son de la sirène (43-32). histoire. Mais le périple n’est pas
Face au déploiement de l’arsenal tout à fait terminé pour Ottawa,
ottavien, l’entraîneur torontois n’a qui s’envolera pour les Nationaux
pas eu le choix de prendre un temps un an après avoir raté les séries.
d’arrêt à son tour. Son équipe a per- Windsor, deuxième au Canada, a
du tous ses moyens face à Ottawa imposé un rythme infernal lors des
qui reprenait le sourire, menant de vingt premières minutes et Ottawa
16 points à la mi-temps (50-34). n’a pas pu le suivre, se retirant au
Après leurs 14 et 12 points en vestiaire avec un retard insurmon-
première mi-temps, JGB et Wright table (42-14).
n’ont pas ralenti. Ils ont réussi les 12 « On n’était pas prêts au départ,
premiers points de leur équipe pour mentalement et physiquement. Je
rouvrir le bal. Il aura fallu tout le pa- ne sais pas ce qui s’est passé. Ils
nache de Da X Factor pour mettre étaient en feu, et on n’était pas prêt
fin à cette série. JGB l’a repéré sur le à répondre. Ensuite on a montré
flanc droit et le centre est allé cata- qu’on pouvait se battre, mais c’était
pulter un dunk spectaculaire. trop tard », affirmait Sparks.
« On s’est juste mis à appliquer Le Gris et Grenat a justement
le plan de match : on a commencé dominé le troisième quart-temps
à réussir nos tirs, on a cadenassé par 21-9 pour réduire l’écart, mais
notre défense, on a joué dur. [Josh] a manqué de temps pour remonter
amène de la vitesse, c’est un garde une pente à pic. Ce rattrapage d’Ot-
qui tir incroyablement bien. Il aide tawa, qui était la seule équipe à avoir
surtout à étirer la défense adverse », battu Windsor en saison régulière,
se réjouissait JGB. a pu montrer qu’elles pouvaient ri-
Photo Jessica Rose Une passe à l’aveuglette extraor- valiser avec des grosses pointures.
Josh Wright a sans doute joué son meilleur match dans l’uniforme des Gee-Gees jusqu’à maintenant, marquant 26 dinaire de Wright à l’intention de De quoi se préparer pour le cham-
points dans la victoire en quarts de finale, samedi, contre Toronto. Louis Gauthier a forcé Toronto à pionnat national à Regina du 6 au 8
commettre une faute. Frustré, Paris mars.
a écopé d’une faute technique sup- Malgré la surprenante deuxième
Romain Guibert Toronto, cela te met en confiance. a saisi le message, réduisant l’écart
plémentaire en protestant devant place en Ontario après une saison
Mais on sait qu’on doit revenir à à trois points. Mais Toronto s’est

J
l’arbitre. Gauthier et JGB ont réussi de misère l’an dernier, Sparks aurait
GB et Josh Wright ont ouvert le l’entraînement et travailler plus dur emparé d’un de ses rebonds pour
les lancers-francs consécutifs, conti- souhaité un autre sort à son équipe.
feu avec 28 et 26 points respec- pour aller battre Carleton dans leur marquer un panier avec moins de
nuant d’assommer les Blues. C’était « Je suis très déçu. Si on a un bon
tivement, menant l’artillerie otta- antre », avance l’entraîneur Dave deux secondes restant à jouer dans
80-43 à un moment. résultat aux Nationaux, on pourra
vienne à une victoire retentissante Deaveiro. le premier quarts-temps (19-24).
Ce sont les percées incessantes dire que ce fut une belle expérience
96-81 face aux Varsity Blues. Les Les Gee-Gees ont paru débordés « On s’est effondré plusieurs
des Josh qui, multipliant les layups d’apprentissage. On aura la hui-
Gee-Gees ont mis de côté les sueurs au premier quart-temps et le mo- fois, on a mal joué sur les rebonds,
spectaculaires, ont désintégré le tième tête de série, donc notre but
froides du premier quart-temps mentum s’est transporté pendant confiait le pilot ottavien. Quand tu
système défensif torontois. Ce n’est sera de battre la première. Mais en
pour mettre le match hors de portée dix minutes sur le banc des Blues. joues contre une équipe aussi bon-
pas les Blues qui les ont relégués ce moment, je suis très déçu. »
de Toronto lors des dix minutes sui- Ottawa n’a pas été patient en atta- ne, tu ne peux pas gagner toutsles
aux oubliettes mais plutôt Deaveiro Les Gee-Gees, qui ont un titre on-
vantes, les dominant 31-10. Ottawa que et a gâché plusieurs occasions quarts-temps. On a fait des ajuste-
qui les a forcés au repos avant la fin tarien à leur palmarès, avaient dé-
affrontera Carleton, mercredi, en de marquer. Toronto s’est alors ments. Nemanja est entré en jeu, il
du match en vue du troisième duel croché leur billet pour le champion-
finale de l’Est. emparé de ballons perdus ou de re- a apporté de l’énergie et on a établi
de l’année contre les Ravens. nat canadien en battant Toronto 68-
C’est la troisième année consé- bonds défensifs et a laissé un joueur notre rythme. Je ne sais pas quel est
« Josh [Wright] était en contrôle, 55 mercredi. Ce sera leur troisième
cutive que le Gris et Grenat élimine filer seul au panier ou a temporisé notre taux de réussite sur les tirs,
il n’a pas essayé de faire des choses apparition à ce stade de la compé-
Toronto en séries. L’objectif est ses assauts pour percer la muraille mais c’était incroyable. Quand on
tout seul. Tout reposait sur notre at- tition, et elles devraient affronter
maintenant de se venger, mercredi, ottavienne. tire comme cela, on ne peut pas per-
taque, dans la confiance de l’équipe Simon Fraser, numéro un national.
de la défaite de 75-56 subie face aux Furieux, Deaveiro a multiplié les dre ». Les Gee-Gees ont réussi 56%
au complet. Les deux Josh étaient Elles avaient terminé cinquièmes la
Ravens au même point l’an dernier. temps d’arrêt pour tenter de remo- de leurs lancers.
incroyables », confirmait Deaveiro. dernière fois, en 2004-2005.
« Quand tu bats une équipe comme tiver ses troupes. Nemanja Baletic

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Sports le 2 mars 2009

Luc Rancourt : un passionné honoré


WATER-POLO

L’entraîneur de water-polo nominé pour un prix de TSN


Romain Guibert Portrait du Petit Poucet
Dans l’ombre de toutes les équipes Cette formation du Gris et Grenat fait partie des quelques clubs compé-
interuniversitaires du campus, le titifs du campus. Si le water-polo ne figure pas sur la liste des programmes
Petit Poucet qu’est le water-polo a du Sport interuniversitaire canadien (SIC), il est cependant sur celle de
su faire parler de lui. Luc Rancourt, l’Ontario (SUO). Néanmoins, Ottawa n’y est pas intégré.
entraîneur de l’équipe masculine, Il s’agit donc de gérer une équipe dont les compétitions n’ont pas d’en-
est le seul de l’Université d’Ottawa jeu d’envergure, et de convaincre ses athlètes de vivre avec cela. C’est
à faire partie des centaines de per- comme cela que la passion pour le sport prend le dessus et permet de
sonnes à travers le pays qui ont été continuer à l’exercer.
nominées pour leur excellence en « Je dirais juste qu’on adore le sport. Une fois que tu apprends à jouer
entraînement. c’est juste trop amusant pour abandonner en prétextant que c’est un
Ce prix du réseau anglophone sport moins connu. Cela donne un bon sujet de conversation, puisque
TSN récompense le dévouement en- tout le monde est curieux d’apprendre qu’on a une équipe de water-polo.
vers un sport et l’impact sur et en-
Parfois, c’est frustrant, parce qu’on ne peut pas jouer dans le SUO. Cela va
dehors du terrain de personnes qui,
presque sans dire que si on pratiquait et jouait plus souvent, on pourrait
comme Rancourt, par amour, s’as-
surent de transmettre leur passion à
s’améliorer et s’amuser encore plus », déclare Nathalie Presseau.
des jeunes. En parcourant les mes- Si le water-polo a des bases solides en Europe, il n’en est pas de même
sages d’admiration et de remercie- ici. Cependant, c’est un sport qui se développe petit à petit et les Gee-
ment laissés sur le site Web de TSN, Gees ont la chance d’évoluer à Ottawa, connu pour avoir un excellent
il est facile de noter l’impact qu’il a réseau de programmes locaux. Dans cette fourmilière, Rancourt est bien
eu sur des jeunes pour qui le water- content de pouvoir s’entraîner au pavillon Montpetit.
polo est devenu une vie, des jeunes « On a une subvention de 2500$ par an, et le temps de piscine est sub-
qu’il a encouragés à s’améliorer et à ventionné. C’est difficile de trouver cela à Ottawa, donc cela nous aide
aimer son sport. beaucoup. On fait des collectes de fonds, on essaie d’avoir des ententes
Ses premières influences, il les a avec des clubs locaux qui peuvent nous aider et on les aide en retour. »
faites au Collège catholique Samuel- Quand ce n’est pas sur invitation, l’équipe doit elle-même trouver des
Genest, où il a pris en main un pro- tournois dans la région, allant même dans l’état de New York à plusieurs
gramme nourrisson. Fait impres- reprises. Elle tente de trouver des équipes de son calibre pour faire des
sionnant : il ne connaissait presque tournois l’espace d’une fin de semaine, avec une finale le dimanche.
rien à ce sport. Depuis, il l’a fait Photo Luc Rancourt « L’un des défis est de trouver des compétitions à notre niveau, c’est
fleurir pendant 16 ans, avant de se
joindre aux Gee-Gees il y a six ans. « Il a dédié tellement de temps à ce sport et à rare, des équipes au milieucomme nous, parce qu’on n’est pas compétitifs
comme des équipes de ville qui s’entraînent six fois par semaine. Nous, on
Tout ce travail, il l’a commencé et
il le continue pour l’amour du sport l’équipe. C’est le meilleur entraîneur pour qui s’entraîne deux fois », déclare l’entraîneur.
et l’influence auprès des jeunes.
« C’est un ami qui m’avait introduit, j’ai eu la chance de jouer. C’est un bénévole Romain Guibert
il avait fait un an comme entraîneur
et il graduait, alors j’ai pris le club extrêmement dévoué et, sans lui, l’équipe ne
en charge et je suis tombé amou- « Luc montre son dévouement range pour avoir beaucoup de fun.
reux du sport. Le défi est plus élevé serait pas là où elle est. » en réglant tous les petits détails né- On travaille dur, mais on garde un
ici. Au niveau universitaire, tu as cessaires même s’il a [une famille] esprit léger pour être sûr que les
des joueurs, cela fait 12 mois qu’ils -Chris Baker et une entreprise de couverture qui gens veuillent revenir. C’est rare
jouent, et d’autres, 12 ans. Au se- ont besoin de son attention. Il fait qu’ils lâchent parce qu’ils n’aiment
condaire, tu ne peux pas travailler un travail exceptionnel pour défier à pas le programme, c’est parce que
longtemps avec les jeunes. » la fois les vétérans et les recrues », c’est en conflit avec leurs cours. »
C’est donc au bout d’une ving- avance Scott Casswell, l’entraîneur- « [Il inspire] surtout un dévoue-
taine d’années durant lesquelles le adjoint qui a soumis la candidature. ment au sport et à l’équipe, et une
water-polo lui a coulé dans les vei- « C’est incroyable, avance Ran- bonne attitude sportive. Il nous a
nes que ses efforts sont reconnus court, flatté. Ce qui est amusant, dans aussi découragés de jouer un jeu
publiquement. Même si de son pro- cette expérience-là, c’est de relire les sale. Cela a toujours été l’attitude de
pre aveu la route est encore longue commentaires de joueurs que j’ai en- Luc, qu’il vaut mieux gagner parce
avant de remporter ce prix, c’est un traînés il y a 10, 15 ans. C’est amusant qu’on est véritablement plus fort et
signe pleinement mérité de recevoir de voir comment tu as affecté leur vie. de calibre supérieur, pas parce qu’on
une nomination. Normalement, tu ne vois pas l’effet sait donner des claques au bon mo-
à long terme de ce que tu fais. Il y a ment », affirme Nathalie Presseau,
« Ses forces sont ses même des commentaires de parents une athlète de l’équipe féminine.
de jeunes que j’ai entraînés. » Rancourt sait transmettre avec brio
capacités de motiver sa passion pour le water-polo. Ce qui
Une question de style, et est devenu une partie plus qu’impor-
et de discipliner. Il d’amusement tante de sa vie, y étant ancré depuis
22 ans, il a su l’ancrer dans le cœur
sait aussi intégrer et La question est donc de savoir de ses athlètes. Des athlètes qui, par
comment Rancourt s’y prend pour dizaines, laissent des commentaires
entraîner des joueurs convaincre ses athlètes de demeu- sur le site Web de sa nomination pour
rer en gris et grenat, alors que les affirmer que le water-polo a une place
sans expérience. Je enjeux sont différents des équipes aussi importante chez eux grâce à
interuniversitaires. L’entraîneur l’inspiration de Rancourt.
n’ai jamais vu des a trouvé le remède : il sait que son L’entraîneur ottavien est toujours
débutants faire des équipe ne vise pas les Nationaux, et
que les étudiants ne sont pas là pour
prêt à aider ses protégés. Il n’hésite
pas à donner des conseils sur l’en-
progrès aussi rapides» le sport avant tout.
« Je réalise que leur priorité nu-
traînement ou sur la gestion d’une
équipe aux athlètes qui ont com-
-Oliver Schalk méro un, c’est les études. On sait
qu’on ne performe pas aux cham-
mencé à entraîner des jeunes et qui,
tous, essaient d’imiter le style de
pionnats nationaux, donc on s’ar- leur mentor.
Photo Romain Guibert

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le 2 mars 2009 Sports
KAYAK HOCKEY FÉMININ
Pékin envahi par les Gee-Gees Les Ravens plumées
Ottawa met six buts à Carleton en 40 minutes pour s’assurer la
deuxième place de la conférence, et l’avantage de la glace en séries

Photo Bernie Irvin

Le kayakiste Gabriel Beauchesne-Sévigny


y a fait un tour lors des derniers JO.
Alexandre Lequin Doré dans ce qu’on appelle le régime
sport-études, donc j’allais à mes
L’Université d’Ottawa compte quel- cours le matin et j’allais m’entraî-
ques athlètes qui sont allés aux ner l’après-midi. À l’Université, je
Jeux olympiques l’année dernière. complète une session à temps plein
Le kayakiste Gabriel Beauchesne- l’automne et une session à temps
Sévigny est l’un d’entre eux. Il pra- partiel l’hiver. C’est vraiment génial Photo Paul Conway
tique ce sport depuis 11 ans déjà et que l’Université m’offre cette oppor- Érika Pouliot loge un tir du revers derrière Vanessa Charbonneau. Ottawa a eu le meilleur des Ravens 6-1 samedi soir.
partage son succès avec son fidèle tunité pour mieux gérer mon temps
ami et partenaire de kayak : Andrew d’entraînement.
Simon Cremer rivales avec quatre buts en deuxième et Grenat. L’attaquante beauceron-
Russel. Il a réalisé un rêve en repré- La différence entre faire du
période, dans ce dernier match de la ne a également récolté une passe.
sentant le Canada à Pékin en 2008, kayak ici et à Pékin ?
Ottawa 6 Carleton 1 saison régulière. Carleton, qui avait Charlebois, à deux contre un, dé-
terminant cinquième au classement Ici, nous nous sommes qualifiés
une chance de devancer Ottawa et cidait de tirer côté court pour faire
général. Aujourd’hui, il se confie à nationalement et la compétition était
« Nous voulions envoyer le bon de commencer les séries à domicile, 6-1, forçant l’entraîneur Jean-Fran-
La Rotonde pour dévoiler cette re- élevée. Mais elle était inégale à Pékin.
message, vraiment leur enlever ne s’est jamais relevé. C’est le Gris çois Messier à prendre son temps-
marquable expérience Tout simplement parce que tous les
tout espoir avant mercredi, et c’est et Grenat qui aura l’avantage de la mort. Joyce Spruyt et Taryn Brown
joueurs sont passés par les mêmes
ce que nous avons fait », expliquait glace pour ce premier tour. Concor- avaient ouvert la marque au premier
Pourquoi le kayak et pas le étapes que nous et nous avons tous
Miguel Filiatrault, pilote intéri- dia aura la lourde tâche d’affronter tiers-temps.
hockey ou le soccer ? une plus grande volonté de gagner.
maire des Gee-Gees. C’est le moins McGill dans l’autre demi-finale. Jessika Audet n’a certes pas été
J’ai tout essayé ! Quand j’étais Donc à Pékin, nous partions tous sur
qu’il pouvait dire, alors que sans son Les Gee-Gees ont pris une avance très sollicitée, ne faisant face qu’à
plus jeune, j’ai fait du soccer l’été et le même pied d’égalité.
entraîneure-chef régulière, et sans d’un but (2-1) après une première 12 lancers, mais a été solide devant
du hockey l’hiver, mais c’est comme Comment te sentais-tu de re-
l’une de leurs meilleures attaquan- période très ouverte. Au retour des le filet. Elle s’est signalée, de façon
si je voulais un sport qui mélange présenter le Canada avec toute
tes, Ottawa a démoli les Ravens de vestiaires, Jodi Reinholz faisait ha- presque symbolique, à une minute
le style individuel et l’équipe. Le sa population qui te regardait ?
Carleton, en prévision des séries de bilement dévier la rondelle côté mi- de la fin. Kristen McDonald se déta-
kayak était la meilleure solution, car C’était vraiment spécial. Porter
la Conférence québécoise, qui com- taine pour redonner une avance de chait de sa propre ligne bleue, seule
quand, par exemple au soccer tu te l’uniforme de la feuille d’érable était
menceront mercredi prochain. deux buts à Ottawa. Dès la mise en devant la cerbère ottavienne, mais
donnes à 100% ton équipe peut per- pour moi une très grande fierté. Le
Shelley Coolidge et Kayla Hottot jeu suivante, Ashley Burrill débordait Audet fermait la porte.
dre quand même, alors que le kayak soutien de ma famille et de mon
étaient encore en Chine avec la for- le long de l’aile gauche et logeait un « Nous voulions vraiment écraser
tu es le seul maître de ton destin pays m’aidait grandement à me sur-
mation canadienne, remportant l’or vif tir des poignets derrière Amanda toute confiance qu’elles avaient, et
avec ton partenaire. passer et cela me rappelait que le
aux Universiades d’hiver. Le Cana- Muhlig, qui cédait sur le coup sa pla- c’est ce que nous avons fait », s’ex-
Kayak à deux alors ? Canada aime vraiment ce sport.
da a battu le pays hôte 3-1 en final. ce à Vanessa Charbonneau. clamait la capitaine Danika Smith.
Avec mon meilleur ami Andrew Ton moment le plus mémo-
Hottot a récolté deux buts en plus À quatre contre quatre, Érika Les Ravens devront ramasser les
Russel de la Nouvelle-Écosse, c’est rable à Pékin ?
d’ajouter six passes. Pouliot se présentait seule devant morceaux en vitesse, la série deux
le travail d’équipe qui prime. C’est Lorsque nous avons fini le 500
Au Complexe sportif, les Gee- Charbonneau pour mettre un cin- de trois commençant ce mercredi,
ce que j’aime le plus, surtout quand mètres. Cela marquait une confir-
Gees ont assommé leurs voisines et quième filet au tableau pour le Gris au Complexe sportif.
la chimie est à son apogée lors d’une mation que j’ai fait le bon choix
victoire. Andrew et moi nous nous dans ma vie. Le sentiment d’avoir
complétons, c’est vital dans une accompli, avec beaucoup d’efforts
équipe de kayak pour pouvoir rem-
porter des victoires.
toutes les étapes à franchir pour
parvenir jusque-là, est incompara- La Bataille de Bytowne en ligne
Combien d’heures par se- ble. Notre cinquième place nous a
maine t’entraînes-tu ? permis de nous dire qu’on est parmi
Pendant l’été, je m’entraîne 25 les meilleurs au monde. Gee-Gees et Ravens s’affrontent en finale de l’Est du Sport
heures par semaine et, en hiver, 15 S’il y a un conseil à donner à
heures. En plus, je vais en Floride un jeune qui veut aller aux Jeux universitaire ontarien mercredi soir, à 20h, à Carleton.
l’automne (de trois à quatre semai- olympiques, quel serait-il ?
nes) et l’hiver j’y vais pendant 2 mois Utiliser les moyens qu’il faut pour
(Février et Mars) et je m’entraîne
beaucoup en salle à l’Université.
arriver au but ultime. Ignorer les
belles paroles et passer aux actes
Suivez toute l’action en ligne,
Comment as-tu fait pour
concilier sport et études ?
concrets pour passer les étapes une
par une, pour enfin représenter le
sur le www.larotonde.ca
Au secondaire et au cégep, j’étais drapeau unifolié.

sports@larotonde.ca www.larotonde.ca • 15
Sports le 2 mars 2009

Journaliste, photographe, graphiste, Dates limite pour les mises en candidature : Prolongation
correcteur…? Rédacteur en chef : 20 mars Romain Guibert, Chef de pupitre Sports

La malédiction…
La Rotonde vous recherche! Directeur de production : 3 avril (portfolio)
Secrétaire de rédaction : 3 avril
Nous sommes actuellement à la recherche de Chef de la section Actualités : 3 avril

renversée ?
personnes dynamiques afin de combler tous les Adjoint de la section Actualités : 3 avril
postes au sein de son équipe de l’année 2009- Chef de la section Arts et Culture : 3 avril
2010. Chef de la section Sports : 3 avril

P
Hâtez-vous et remettez votre candidature, Chef de la section Web : 3 avril ar où commencer…
curriculum vitae et lettre de présentation, à Directeur artistique : 3 avril (portfolio) Mercredi soir dernier, en faisait subir à Toronto un coup de blues,
Caroline Bouchard, directrice générale, Photographe : 3 avril (portfolio) l’équipe de basket féminin a mis fin, je l’espère, à ce qu’on a appelé la
à direction@larotonde.ca. Webmestre : 3 avril malédiction de La Rotonde.
Ce qui est né l’an dernier s’est propagé cette année avec les Tirs de bar-
N’hésitez pas à contacter Caroline Bouchard rage. On devra peut-être trouver un nouveau nom, d’ailleurs... Parce que,
pour plus d’information. jusqu’à maintenant, ces tirs ont miné la saison de plusieurs innocents. Des
innocents frappés par un sort ténébreux après leur passage dans le journal.
Récit d’une malédiction.
Tirs de barrage » Érika Pouliot et Christine Allen En remontant loin dans la pensine, Samantha Delenardo a été la pre-

« On a une équipe de
mière à subir les foudres d’une entrevue qui s’appelait à l’époque Garde à
vue. Elle s’est plutôt retrouvée en quarantaine. Elle n’a pas disputé un seul
match l’an dernier, se blessant pendant le camp d’entraînement en jouant
au soccer.

hockey masculin ? »
On a fait renaître des cendres ces entrevues à la touche comique, mais au
destin dramatique, début novembre. Big Bad Davie Mason en a fait les frais
et n’a pas été aussi redoutable que son surnom par la suite. Blessé à une
cuisse le match suivant, il n’a pas joué la semaine d’après lors de l’élimina-
Grande première cette semaine: Érika Pouliot devient la première athlète à repasser tion de son équipe à Western. Dramatique.
Puis, Martin Hérard a fait son apparition. De retour dans l’alignement et
aux Tirs de barrage. Pouliot vient en renfort à Christine Allen, qui, de façon très remis d’une blessure à la cuisse, le capitaine s’est finalement avoué vaincu
dans son combat féroce contre sa blessure à la cuisse. Sa saison s’est termi-

cavalière, entame peut-être une rivalité entre les équipes de soccer et de hockey née avant la fin du calendrier régulier.
Ses coéquipiers Jakub Bundil et Pierre Bergeron ont aussi eu la parole

féminin, et de façon bien moins cavalière entre les deux formations de hockey. cette semaine là. Aujourd’hui, Bundil prévoit partir pour l’Île du Prince-
Édouard et Bergeron pense mettre un terme à sa carrière, terrassé par
Simon Cremer L’une de vous deux a-t-elle déjà Je lui ai déjà parlé… Sympa- maintes blessures.
mis du maquillage pour une thique, même s’il n’est pas très Deux matchs après nous avoir fait face, Érika Pouliot a été atteinte au
Qui chante le mieux de l’équi- partie ? bavard… visage, dessinant sur la glace des formes rougeâtres peu rassurantes. Peut-
pe ? Et le moins bien ? ÉP : Oui, je fais mes cils, mais ça CA : Ouais, mais il n’a pas besoin de être la moins grave des conséquences.
Christine Allen : Ok, celle qui chante rend mes paupières trop pesantes, parler ! [rires] Avant de partir pour les vacances de Noël, on pensait avoir fait un beau
le mieux, c’est Jodi Reinholz… donc… cadeau à la joueuse de cinquième année Véronique Yéon en lui tendant l’en-
Érika Pouliot : On pense qu’elle a [Christine Allen pause un instant, Érika : on t’a déjà posé la ques- registreuse pour l’une des entrevues les plus marrantes. Rira bien qui rira le
enregistré un CD en cachette, en avant de s’esclaffer]. tion, mais on attend toujours dernier. Au premier match au retour de la pause, Yéon a subi une blessure.
fait. CA : Le mascara de la journée, mais une réponse. Qui est ton coup Une blessure qui a mis fin à sa saison, et à sa carrière. Tragique.
CA : Ouais, on a essayé de le lui pas plus que ça. de cœur de l’équipe masculine La dernière des notes les plus sombres est survenue aux dépens des coé-
voler et de le faire distribuer, mais de hockey ? quipières de Yéon, Ariane Thibault et Joanie Beauregard-Veillette. Elles ont
sans succès. CA : Gee-Bee ! [en s’esclaffant, en- été interviewées après le dernier match de la saison régulière. Elles ont été
On va en parler à Sonia, de la core une fois] éliminées le match suivant en séries. On ne les a pas revues. En fait, si. Et il
Section Arts et Culture, pour ÉP : Non, aucun coup de cœur. On a n’y avait plus rien d’humoristique.
voir ce qu’on peut faire… Et le une équipe de hockey masculin ? Ah oui, et j’allais oublier la finale du championnat provincial de soccer.
moins bien ? Pour ne pas faire un Barry Bonds de moi-même, je ne nierai pas les faits.
CA : Euh… Je pense que c’est moi ! La meilleure joueuse à Mais je ne détaillerai pas. Disons simplement qu’un sentiment d’une pro-
[rires] NHL09 ? fondeur abyssale nous habite quant à la défaite des filles… en tirs de bar-
ÉP : Kayla Hottot. rage. Je n’expliquerais rien au-delà de la coïncidence des termes. C’est en-
La phrase qu’on entend le plus CA : Oh, ben oui. Elle se fâche, vrai- tre Simon et moi. Et peut-être Catherine Scott. Et Renée Jacques. Et toute
souvent sous la douche ? ment. l’équipe. Sinon, tant mieux !
ÉP : Would you rather, je dirais. ÉP : Faut pas lui parler quand elle Alors, terminée, cette malédiction ? J’espère ne pas me tromper en cla-
CA : Ouais, c’est un jeu, il faut choi- joue. mant haut et fort que oui !
sir entre deux choses que tu ne veux La semaine dernière, Kelly Weir et Allison Forbes sont passées par là. On
pas faire. Qui pogne le plus : soccer fémi- a risqué gros, mais elles devaient se venger. Les filles ont lu l’entrevue dans
ÉP : Par exemple, would you rather nin, ou hockey féminin ? le bus en route vers Toronto. Et on connaît la suite : Weir et Forbes ont été
wear flip-flops all day, or wear a [Rires] les plus productives ce soir-là et Ottawa a décroché son billet pour le cham-
helmet all day ? CA : Euh, je pense que c’est soccer pionnat national. Magique.
féminin, mais ils ne savent pas ce Phillipe Bolduc avait lu Dear Di à l’équipe de hockey en route vers Trois-Ri-
Photo Paul Conway
Qui met le plus de temps à ar- Jodi Reinholz, la meilleure chanteuse qu’ils manquent… vières. Ils y avaient perdu. Vous pouvez en tirer une morale ?
ranger ses cheveux après un de l’équipe de hockey féminin, au [Le mot est dit.] Je m’excuse envers les athlètes. Et je m’excuse envers mon successeur, à qui les athlètes refuseront peut-être à l’avenir, bien
malgré lui, des entrevues.
match ? dire de Christine et Érika.
CA : Hmm… On a déjà demandé à propos
ÉP : Nat et M-H ! [Nathalie Morgan Érika, dans une édition anté- de Shelley, mais cette fois : une
et Marie-Hélène Malenfant] rieure des Tirs de barrage, tu chose qu’on ne sait pas de Mi-
[Nat et M-H, entendant leurs noms, avais mentionné que tes pré- guel Filiatrault ?
demandent ce qui se passe] férés chez le Canadien étaient CA : Son habillement.
ÉP : Non, non rien, on vient de vous
nommer, c’est tout !
les frères Kostitsyn. Cela a-t-il
changé ?
ÉP : Il s’assure que ses bas soient
assortis avec ce qu’il porte.
Vous voulez en savoir plus sur les
NM : Pourquoi ? ÉP : Ouais, et puis Steve Bégin, aus- CA : Au début de l’année, on fait nos
CA : Pour celles qui prennent le plus si, qui est parti… Maintenant, c’est règlements d’équipe, et on devait tous Gee-Gees?
de temps à arranger leurs cheveux ! Mike Komisarek. porter des pantalons noirs. Miguel
[rires] Christine, on sait que tu es fan n’était pas d’accord parce qu’il venait
ÉP : Elles ont même fait sauter un des Sénateurs… de s’acheter plein d’ensembles, mais Tous les lundis, écoutez l’Intermission,
fusible, l’autre fois… CA : Anton Volchenkov. aucun avec des pantalons noirs.

sur les ondes de CHUO 89,1 fm,


Vous aimeriez nous soumettre des questions pour Tirs de barrage, ou même un
coéquipier? Écrivez-nous à sports@larotonde.ca de 11h à midi.
La Rotonde n’est pas responsable de tout conflit éventuel généré par le contenu des Tirs de barrage. Si vous pouvez lire ceci, vous avez de très bon yeux, et nous un très bon imprimeur.

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le 2 mars 2009 Sports
HOCKEY MASCULIN nant sur son avenir avec l’équipe vu 5 du classement général. Philippe Devault et Pierre Bergeron pendant

Une année à oublier


qu’il est tiraillé entre son program- Bolduc aura probablement un plus une très grande partie de la saison.
me de médecine et le hockey. Gagné grand rôle, lui qui m’a beaucoup Jakub Bundil a aussi quitté l’équipe
a toutefois connu une très bonne surpris, et Riley Whitlock sera l’un définitivement après Noël et ne sera
fin de saison et d’excellentes séries, des gardiens les plus dominants du pas de retour l’an prochain. Pour
réalisant même un coup du chapeau circuit », avance Gagné. l’instant, Greene devrait être le seul
Une saison en contre Concordia. « Cette année,
je n’ai jamais senti une aussi belle
Malgré le départ de nombreux vé-
térans tels McDonald, Kevin Glode,
de cette escouade à être de retour,
Devault et Bergeron risquant de
dents-de-scie chimie dans la chambre depuis mon
arrivée avec les Gee-Gees. Même s’il
Martin Hérard et Martin Bricault,
les troupiers de Dave Léger risquent
raccrocher leurs patins à cause de
blessures chroniques.
ponctuée par des y avait des défaites l’équipe se sup-
portait pour passer au travers. »
de bien surprendre les sceptiques
avec des jeunes recrues prometteu-
Les Gee-Gees ont terminé la saison
sur une fiche finale de 12 victoires, 11
blessures a mené Prédictions pour
ses l’an prochain. Pour leur deuxiè-
me année, Methot et Sean Smythe
défaites et cinq défaites en prolonga-
tion, ce qui a pour résultat une der-
à une élimination l’an prochain devraient aussi faire des étincelles.
C’est à la ligne bleue qu’il devrait
nière place dans la section Est éloigné
du circuit ontarien. Si les prédictions
rapide. « Les Redmen de McGill seront
vraiment dominants, mais pour ce
y avoir un trou. Ce problème a affec-
té le Gris et Grenat tout au long de la
de Gagné s’avèrent juste et si le nom-
bre de blessés se limite à un petit
qui est de notre équipe, je crois que saison, la formation devant se pas- nombre, il faudra prendre au sérieux
nous finirons facilement dans le top ser des services de Tim Greene, Phil cette équipe de la capitale fédérale.

Photo Guy Hughes


info@larotonde.ca Divertissement
Riley Whitlock devrait être un gardi-
en dominant du circuit universitaire Sudoku
l’an prochain, selon Keven Gagné. Remplissez les cases vides
pour compléter le casse-
Alexandre Lequin Doré buts, ce qui aiderait grandement la tête.
troupe de Dave Léger.
Les Gee-Gees ont conclu une année La recrue, qui est le jeune frère
Chaque chiffre de 1 à
où ils ont peiné à trouver leur ryth- de Marc Methot des Blue Jackets de 9 doit être présent dans
me, incapables d’aligner deux vic- Colombus, a terminé sixième au Ca- chaque rangée horizontale
toires avant la fin novembre. Ils ont nada avec 18 buts. L’une des rares
connu une saison en dents-de-scie, réjouissances pour Ottawa.Ses 32 et verticale, ainsi que dans
vivant au fil des blessures, qui ont points le placent troisième de son chaque section de neuf
décimé l’équipe plus que tout. Ils équipe derrière Dan McDonald (41)
se sont de justesse glissés en séries et Yannick Charron (39).
cases.
en remportant le dernier match de Les Gee-Gees ont franchi un tour
leur calendrier contre McGill. Mais de moins que l’an dernier en séries,
ils viennent de se faire éliminer par et n’ont jamais remporté plus de
ces-mêmes Redmen, ce qui les force deux matchs de suite. « Cette année,
à entrer dans la saison morte. l’équipe a connu une contre-perfor- La Rotonde n’est
Dans les plans futurs de l’équipe, mance. La liste des blessés était très
les plus gros espoirs reposent sur le longue et les joueurs avaient de la aucunement responsable de
gardien Riley Whitlock, spectaculai- difficulté à trouver leur rythme », a tout problème de manque
re contre McGill (123 arrêts en trois déclaré Keven Gagné, le centre du
matchs), et Matthieu Methot. L’ex- troisième trio, muté sur le deuxième
d’attention de ses lecteurs
plosif attaquant pourra facilement à cause des blessures. en classe en raison de ce

Opinions
avoir une saison d’une vingtaine de Ce dernier se questionne mainte- Sudoku. Nous aussi, on le trouve vraiment cool, le Sudoku de cette semaine.

redaction@larotonde.ca

À la rédaction de La Rotonde, Solidarity for Palestinian Human semaine vise à informer la popula-
Rights a récemment été portée à tion, remplissant le mandat même

J
e trouve totalement déplorable l’attention du Bureau des communi- d'une université.
Nous voulons vous lire! que l'administration de l'Uni- cations. Toutes les affiches approu- J’enjoins l’Université à recon-
versité d'Ottawa puisse avoir vées par le Bureau des communi- naître la dignité inhérente et l’éga-
La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et l'audace de s'attaquer à la liberté cations doivent faire la promotion lité de droits de tous les étudiants, à
commentaires de ses lecteurs et lectrices. La lon- d'expression sur le campus. Je fais d’une culture selon laquelle tous les mettre fin à cette censure grotesque
gueur des textes ne doit pas dépasser 500 mots ici référence à la décision récente de membres de la communauté peu- et à permettre la diffusion des affi-
bannir des affiches devant faire la vent occuper une rôle dans le cadre ches sur le campus.
ou 3500 caractères. La Rotonde ne s’engage ni à promotion de la Semaine de l’apar- d’une déclaration des droits de la Je conclus en rappelant les paro-
publier les lettres, ni à justifier leur non publica- theid israélien qui se tiendra cette personnes reconnaissant la dignité les de l’historien américain Henry
semaine sur le campus. Plus dé- inhérente et l’égalité de droits de Steele Commager : « Le fait est que
tion. La Rotonde se réserve la possibilité de rédu- plorable encore est la mention des tous les étudiants. Par conséquent, la censure a toujours l’effet contraire
ire la longueur des textes retenus. Pour nous faire droits de la personne comme justi- nous ne poserons pas l’affiche en de celui recherché, en ce qu’elle crée,
parvenir vos lettres, veuillez envoyer un fication à cette décision. Le Bureau question sur nos babillards. » au final, ce type de société incapable
des communications a fait parvenir En fait, l’objectif même de la Se- d'exercer son propre jugement. »
courriel à Céline Basto: un courriel au groupe Solidarity for maine de l’apartheid isréalien est de
redaction@larotonde.ca Palestinian Human Rights, dans le- décrier les violations des droits de Shawn Smith
quel on peut lire : la personnes et de faire connaître la Étudiant de littérature anglaise,
« Une affiche du groupe étudiant situation actuelle en Palestine. Cette 4e année

sports@larotonde.ca www.larotonde.ca • 17
Opinions le 2 mars 2009

D’un point à l’autre


Amanda Belande

Université de marché / Université du savoir E


n tant que vos représentants
étudiants au Sénat, nous vou-
lons travailler avec vous et nous
qu’une politique juste qui réponde
aux inquiétudes des étudiants, tout
en encourageant l’ouverture à tous,

C
ette semaine, je lisais l’édition 2009 du guide des et comparez-les avec celle des programmes en arts. Pas sommes toujours prêts à écouter a été proposée. Nous continuerons à
carrières d’avenir de Jobboom. C’est une publication de cours d’histoire, de philosophie, de sciences politi- vos inquiétudes et vos propositions. encourager le Sénat à soutenir cette
qui est assez connue au Québec et qui donne des in- ques ou de français, dans certains cas. Dans le même Récemment, certaines inquiétudes motion.
formations sur les tendances du marché de l’emploi cha- sens, on pourrait dire que des programmes liés aux ont été communiquées au Sénat Nous travaillons actuellement
que année. Elle élabore aussi une liste des programmes sciences humaines sont parfois très spécifiques et li- par des étudiants. Pour éviter que à améliorer notre accessibilité à
qui offrent de bonnes perspectives d’emploi pour les di- mités à un champ de connaissance précis. Comment la situation ne s’aggrave et que les la communauté étudiante. Entre
plômés et un faible taux de chômage. Cette année, com- peut-on innover, créer et apporter du changement si inquiétudes en question nécessitent autres, une nouvelle page web où
me la précédente d’ailleurs, l’ensemble des programmes on est déconnecté des réalités sociales dans notre pays d’être présentées lors d’une prochai- les coordonnées des sénateurs étu-
au niveau universitaire qui avaient obtenu la cote sont et à l’étranger ? On aura beau penser que le plombier ne réunion du Sénat, nous désirons diants seront inscrites sera mise en
tous axés sur le marché du travail en santé, gestion, et le mécanicien du coin ne connaissent rien à rien et mieux collaborer avec vous. Étant ligne sous peu. Cela vous permettra
éducation et sciences. Mes félicitations, bon choix pour qu’ils sont ignorants ; un grand nombre d’entre nous sénateurs étudiants, nous compre- de nous communiquer vos inquié-
les étudiants de ces programmes. Les autres, meilleure l’est probablement aussi. On connaît mal le Canada nons qu’il est important que les tudes, en plus d’ouvrir le dialogue
chance l’année prochaine. Je ne veux pas offenser per- et on connaît peu de choses sur le reste du monde. étudiants puissent exprimer leurs au sujet des nouvelles questions
sonne ni même me décourager moi-même, mais c’est Les universités créent des programmes pour répondre inquiétudes, défendre leur droits et académiques qui concernent le Sé-
connu : ceux qui étudient dans les programmes profes- aux besoins du marché, mais est-ce que ce devrait être promouvoir la responsabilité et la nat. Entre-temps, veuillez s’il vous
sionnels ont généralement de meilleures opportunités l’objectif, produire de la main-d’œuvre ? J’imagine que transparence sur le campus. Nous plaît consulter la liste des membres
d’emploi. Parfois, je me demande pourquoi l’Université oui: si on dépense tant d’argent pour ses études, ce n’est croyons tous à ces buts et nous som- du Sénat afin de contacter votre sé-
développe des programmes intéressants à prime abord, certainement pas pour devenir chômeur professionnel mes prêts à les promouvoir. nateur étudiant : http://web5.uot-
mais qui n’offrent aucun débouché pour les diplômés. ou en sabbatique permanente à la fin de ses études. Par Le Sénat est le plus haut palier tawa.ca/admingov/senat-membres.
Est-ce que le rôle de l’Université est de former de la main- contre, je me demande si on ne manque pas le bateau académique décisionnel sur le cam- html.
d’œuvre ou former des citoyens informés et engagés? avec une vision à si court terme qui est concentrée sur pus. Les sénateurs étudiants qui y
Comprenez-moi bien: je ne suis pas en train de dire les fluctuations et les tendances du marché. Les cher- siègent ont le pouvoir de proposer Au plaisir d’avoir la chance de
qu’on ne peut pas être spécialisé en génie mécanique cheurs disent que les gens de notre génération vont des motions, de proposer des amen- discuter avec vous tous,
et être engagé dans sa communauté. Au contraire, changer d’emploi de 6 à 14 fois au cours de leur vie pro- dements ou même de présenter des
chacun de nous a une contribution à apporter à la so- fessionnelle. Cela vaudrait le coup qu’on diversifie le nouveaux points de discussion en Sénateurs étudiants,
ciété. Cependant, les programmes universitaires ne contenu des programmes pour préparer les étudiants lien avec les politiques académi- Éric Datars,
sont pas nécessairement élaborés dans ce sens. Regar- à travailler, mais aussi pour qu’ils soient des citoyens ques. Les sénateurs font également École de gestion
dez la structure des programmes en santé et en génie informés qui s’engagent dans la société. partie de plusieurs comités du Sé- Allison Enright,
nat et des conseils de Facultés et ils Faculté des sciences
collaborent avec les gouvernements Jean-François Gauthier,
étudiants sur le campus. Cette an- Faculté de génie
née, nous avons consulté les étu- Samantha Green,
diants sur le campus par rapport à Faculté des sciences sociales
En beau joual vert certains problèmes académiques.
Les prochaines rencontres du Sénat
Shamin Mohamed Jr,
Faculté des sciences de la santé
Serge Miville

La plus meilleure Université du monde


feront l’objet de ces consultations. Matthew Mount,
Récemment, nous avons été consul- Faculté des études supérieures et
tés par rapport à une motion concer- postdoctorales
nant la photographie pendant les Joseph Wesley Richards II,
réunions du Sénat et nous croyons Faculté de droit
Le déclin de l’empire franco-ontarien – com- francophone. Au cours des années 1990, une transfor-
ment un peuple perd son institution mation s’opère au sein de l’institution. Alors qu’il fal-
lait passer un examen de compétence linguistique pour Ont participé à cette édition
Année après année, les chercheurs, les étudiants et la l’obtention de son diplôme, l’année 1992 marque la fin
population en générale font le constat d’une règle quasi de cette pratique. Désormais, le bilinguisme n’est plus
historique : le déclin de la population francophone hors
Québec. Si son nombre absolu n’est pas en déclin, la
une valeur ajoutée à l’obtention d’un diplôme. Le bilin-
guisme devient un service et non plus une valeur.
Catherine Blanchard
proportion ne cesse de chuter. L’Université d’Ottawa in- Certains observateurs trouvent l’évolution de l’ins- Nikola Todorovic
carne cette règle. La métamorphose de cette université titution perplexe, indiquant qu’elle essaye de ménager
francophone à une université qui donne des services à la chèvre et le chou en matière de culture franco-onta- Guy Hughes
une population étudiante francophone incarne, comme
le dit le sociologue Joseph-Yvon Thériault, la dénatio-
rienne. Effectivement, l’éditorial de La Rotonde signé
le 4 février 1992, intitulée « L’Université du Québec à
Jessica Rose
nalisation de cette institution, jadis une perle dans le Ottawa », pose une question qui rentre au coeur du dé- Bernie Irvin
réseau franco-ontarien. bat : « Notre très chère Université [sic] souffrirait-elle
de schizophrénie institutionnelle ? » La critique est jus- Philippe Pépin
L’Université franco-ontarienne te : l’Université se dit au service des Franco-Ontariens, Charel Traversy
mais dans les faits, la proportion est en déclin, les cours
En 1965, l’Université d’Ottawa obtient, pour la pre- sont enseignés par des professeurs qui ignorent la réa- Amanda Belande
mière fois, des fonds publics de l’Ontario. À l’Assemblée lité culturelle ontarienne, et de plus en plus on se voit
législative de l’Ontario, on vote la Loi sur l’Université questionner l’avenir.
Serge Miville
d’Ottawa de 1965, loi dans laquelle on indique les buts Caroline Bouchard
de l’Université. De ces buts, notons celui à l’alinéa 4.(c) : Canada’s University,
« Favoriser le développement du bilinguisme et du bi- ou la dénationalisation de l’Université d’Ottawa Véronique Strasbourg
culturalisme, préserver et développer la culture fran-
çaise de l’Ontario. » Aujourd’hui, avec 30 %, les francophones sont mino-
Alexa Biscaro
En fait, depuis sa fondation en 1848 par des oblats, ritaires dans leur propre université. Jugeant mieux pour Joanie Demers
une communauté religieuse qui existe toujours, son chiffre d’affaires d’ouvrir les portes au plus grand
d’ailleurs, allez voir l’Université Saint-Paul, l’Univer- nombre d’étudiants possibles, l’Université se contente Corinne Lalonde
sité d’Ottawa a eu des tensions linguistiques. Toutefois,
à l’heure des fonds publics, l’Université d’Ottawa était
de construire plus d’édifices et de garnir ses coffres au
lieu de s’occuper de son mandat. Certes, elle dira que
Benjamin Butty
majoritairement francophone, ayant un corps étudiant tout est beau, que tout est parfait, mais la réalité est que, Elodie Danielou
à plus de 60 % en français. Elle était bilingue, biculturel- dans les faits, l’Université a réussi à se départir de son
le et personne ne questionnait ce fait. Faute d’avoir une mandat pour grandir, prestige étant plus important que Paul Conway
université de langue française en Ontario, le rapport de mandat. Il existe des solutions pour renverser la ten-
force démographique à l’U d’O compensait pleinement. dance : un plafond d’inscription anglophone, par exem-
ple, mais impossible de faire du chemin avec cette idée :
l’Université ambiguë cela ira à l’encontre de la nouvelle identité et le nouveau
De toute l’équipe de La Rotonde,
mandat que l’Université a su s’imposer sous notre nez. merci!
L’évolution de l’Université d’Ottawa nous démontre Celle d’être la plus meilleure université du monde.
un déclin de la proportion de la population étudiante

18 • www.larotonde.ca redaction@larotonde.ca
le 2 mars 2009

Critiquer plutôt que censurer le 2 mars 2009 • Vol. LXXVI No. 21

J
e tiens à faire part de mon écœu- durant l’apartheid. Comme l’écrivait fiche (et de cette campagne) si l’hé- Il sera, en somme, impossible de ne
rement devant l’affiche réalisée fort justement Pierre Jourde sur le bergeur du site web de la campagne pas censurer d’autres discours sujets 109, rue Osgoode
dans le cadre de la « Semaine site français Causeur.fr (1), « du point (2) avait décidé, de la même manière à réactions, et c’est précisément ce Ottawa (Ontario)
de l’apartheid israélien ». Décryp- de vue des libertés, de la démocratie que ces universités, d’interdire aux que recherchent les auteurs de tel- K1N 6S1
tons-la : un hélicoptère de Tsahal, et des droits de l’homme, non seu- auteurs de celui-ci de la publier ? les campagnes, qui ont beau jeu de 613 421 4686
menaçant, envoie un missile air- lement il vaut mille fois mieux être Répondre « non » à ces deux ques- faire les victimes (3) lorsque leurs
sol sur un enfant gazaoui et son arabe en Israël que juif dans un pays tions rhétoriques revient donc à propos nauséabonds tombent sous
ours en peluche. Tout cela dans arabe, mais sans doute même vaut- dire que, pour condamner l’amal- le coup de la censure. Dès qu’une
un décor inquiétant de murs et il mieux être arabe en Israël qu’ara- game et le mensonge que consti- campagne anti-Hamas commence-
de miradors, ce qui fait évidem- be dans un pays arabe ». Ajoutons tuent cette affiche et cette cam- ra sur les deux campus en question,
ment référence au mur de sépara- que, s’il y a effectivement eu beau- pagne, il faut que celle-ci puisse elle sera soit censurée par les uni-
tion entre Israël et la Cisjordanie. coup de victimes civiles dans l’opé- avoir toute publicité. À charge pour versités, soit dénoncée comme une
Un second amalgame est fait avec ration israélienne contre le Hamas, leurs auteurs d’accepter d’écouter preuve de l’indignation sélective des
l’Afrique du Sud ségrégationniste, la responsabilité de ce dernier est et de répondre aux légitimes cri- édiles universitaires. Alors qu’il ne
puisque le terme d’apartheid est écrasante. Ses militants, après avoir tiques qui leur seront opposées. devrait, même sur un lieu supposé
repris. Il y a amalgame entre les ré- caché leurs armes dans des lieux Allons plus loin. Si cette interdic- a-partisan comme une université, y
gimes (une démocratie libérale mise publics, ont empêché les civils de les tion relève d’une heureuse indi- avoir aucun mal à ce qu’une orga- RÉDACTION
sur le même plan qu’une dictature quitter. gnation des responsables des uni- nisation terroriste y soit dénoncée.
raciste), et les situations : l’opéra- versités concernées, il sera difficile En croyant condamner cette cam- Rédactrice en chef
tion « Plomb durci » est mise sur un Précieuse liberté d’expression pour elles d’autoriser, à l’avenir, pagne, les dirigeants universitaires Céline Basto
redaction@larotonde.ca
pied d’égalité avec la situation de la des critiques du Hamas (ou du Hez- ottaviens ont donc légitimé les res-
minorité arabe (20 %) présente en La réfutation que j’opère ici se- bollah) justement, alors même que trictions à la liberté d’expression Secrétaire de rédaction
Israël. C’est factuellement scan- rait-elle possible si, comme l’Uni- ces critiques eussent été contenues que ses tenants espèrent. Roman Bernard
daleux, puisque la situation des Is- versité d’Ottawa ou celle de Car- dans les réactions à l’affiche et à la revision@larotonde.ca
raéliens arabes n’est en rien compa- leton, La Rotonde s’interdisait de campagne en question, réactions
rable à celle des Gazaouis, et encore parler de l’affiche en question ? dont les dirigeants universitai- Roman Bernard Actualités
moins des Noirs en Afrique du sud Aurais-je pu m’indigner de cette af- res ont préféré éviter la survenue. Philippe Teisceira-Lessard
(Chef de pupitre)
Mathieu Gohier (adjoint)
Éditorial actualites@larotonde.ca

Quand protéger quelques-uns,


Arts et Culture
Sonia Noreau
culture@larotonde.ca

c’est censurer les autres


Sports
Romain Guibert (Chef de pupitre)
Alexandre Lequin-Doré (adjoint)
sports@larotonde.ca

Section Opinions
Céline Basto

Web
Houda Souissi
web@larotonde.ca

Direction artistique
Amanda Garreau
photographie@larotonde.ca

Photographe
Mathieu Langlois

Production

C
ertains étudiants sont indignés, outrés ou Cependant, ce n’est pas qu’en Palestine que les Remarquons également à quel point l’admi- Simon Cremer
production@larotonde.ca
même enragés par la décision qu’ont prise enfants meurent, mais aussi en Israël et nulle nistration a échoué dans ses efforts de justifica-
l’Université d’Ottawa ainsi que Carleton au part dans l’affiche en question, il est démontré. tion de son acte. On dirait en fait qu’elle n’aurait Webmestre
sujet des affiches annonçant la tenue de la Et cela pose problème puisque l’affiche censurée même pas essayé. Il ne suffit pas d’affirmer dans Guy Hughes
« Semaine contre l’apartheid israélien ». D’autres ne donne pas une image représentative du conflit un communiqué de presse que : « l’Université webmestre@larotonde.ca
étudiants s’en réjouissent. Il est clair que l’on ne dans son entièreté. a jugé que l’une des affiches liées à la ‘’Semaine
peut pas plaire à tout le monde. Que l’on soit d’accord ou pas, l’image traduit contre l’apartheid israélien’’ contrevenait aux rè- ÉDITIONS ET VENTES
Au cours de la semaine dernière, des étudiants par contre le point de vue de certains groupes glements, notamment parce qu’elle reproduisait
des deux universités ainsi que des membres de d’étudiants de notre campus. Des étudiants qui une image incendiaire et susceptible d’inciter à Directrice générale
Caroline Bouchard
la communauté se sont réunis afin de manifester ont voulu exprimer leur opinion, une opinion des affrontements ». Jamais n’a été publiée la rai- direction@larotonde.ca
leur désaccord quant à l’interdiction d’afficher que, même si nous ne la partageons pas, nous son pour laquelle l’image était considérée comme 613 562 5264
une image où l’on pouvait voir un hélicoptère sur nous devons de respecter. Malheureusement, incendiaire. Il s’agit donc d’un jugement, une dé-
lequel le mot Israël était inscrit qui envoyait un en prenant la décision de la censurer, l’Uni- cision unilatérale et sans aucune justification. Publicité
missile vers un enfant de Gaza. Irréfutablement, versité n’a pas respecté le point de vue partagé publicite@larotonde.ca
aussi « cliché » qu’elle soit, cette image touche par ces étudiants. Cela est tout à fait déplorable Donner une voix à chacun
quelque chose en nous : elle indigne, choque et puisque tous les étudiants, quels qu’ils soient,
La Rotonde est le journal étudiant de
nous conduit à réfléchir. En tant que médias, La devraient avoir le droit de s’exprimer et l’Uni- Dans un milieu universitaire, tous les étu-
l’Université d’Ottawa, publié chaque
Rotonde ne peut accepter que de telles mesures versité devrait les protéger. Cependant, elle a diants devraient être en mesure d’exprimer leurs
lundi par Les Éditions de La Rotonde,
soient prises par l’Université. Il ne s’agit pas là de fait le contraire. préoccupations. Si ces dernières vont à l’encon-
et distribué à 5000 copies dans la région
prendre la défense d’un groupe plutôt que d’un tre des susceptibilités de certains étudiants,
d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie
autre mais plutôt de défendre la liberté d’expres- Effet pervers alors, c’est à chacun d’entre nous de prendre
par les membres de la FÉUO et ceux de
sion de tous les étudiants qui composent notre part au débat et de défendre son point de vue.
l’Association des étudiants diplômés. La
communauté universitaire afin d’assurer qu’en En retirant ces affiches et en protégeant les En octroyant le droit d’association à tous, l’Uni-
Rotonde est membre du Carrefour inter-
tout temps, tous aient une place à l’Université susceptibilités de certains étudiants, l’Université versité devrait octroyer à tous le droit de s’expri-
national des presses universitaires franco-
d’Ottawa. a suscité la colère d’autres. L’action elle-même de mer, quel que soit le point de vue défendu. Or,
phones (CIPUF) et de la Presse universi-
censure incite donc à la violence et à la confron- censurer ces affiches, c’est taire l’opinion expri-
taire canadienne (PUC).
Affiche irrespectueuse ? tation et perpétue le conflit entre les différentes mée par certains étudiants. Dans un milieu uni-
parties ici-même au sein de notre université. versitaire, lieu où l’étudiant devrait être exposé La Rotonde n’est pas responsable de
De nos jours, plusieurs pays souffrent du fléau La décision elle-même va ainsi à l’encontre de à tout point de vue, on ne devrait pas permettre l’emploi à des fins diffamatoires de ses ar-
de la guerre et parmi les victimes, il y a malheu- l’essence de la politique d’affichage promue par que l’Université censure les opinions de certains ticles ou éléments graphiques, en totalité
reusement des enfants, c’est un fait indéniable. l’Université… pour protéger les autres. ou en partie.

redaction@larotonde.ca www.larotonde.ca • 19
7 sommets, 2 pôles1 homme extraordinaire
7 p e a k s , 2 p o l e s ,1 e x t r a o r d i n a r y m a n

Mardi 10 mars, 20 h
Pavillon Tabaret, TBT-112 (ancienne chapelle)
5 $, billets en vente à UCU-318

Tuesday March 10, 8pm


Tabaret Hall, TBT-112 (former chapel)
$5, tickets on sale at UCU-318

www.viecommunautaire.uottawa.ca www.communitylife.uottawa.ca
poste 4705 extension 4705
pièce UCU-318 room UCU-318
Réseau Francophile

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