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Une promenade au travers la ville d'Edinburgh saura mieux illustrer cet article que
les photos qui ne sont qu'un piètre substitut.
Edinburgh
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Glasgow ® Bruel-Delmar
4
® Bruel-Delmar
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1. Dépôts sédimentaires 2 Eruption volcanique et Coulées de laves 3 Déglaciation ® Bruel-Delmar
Là, la glace arrachée à l’émergence volcanique de Castle Roch laissa une queue de
débris qui mène au site de Holyrood. Les quartiers Nord et Sud furent rabotés pour
créer le lac du Nord (Nor’Loch) qui est considéré comme un lac glaciaire et est
aujourd’hui occupé par les quartiers de Grassmarket et de Cowgate Valley et le lac
glaciaire du Sud appelé également « Burg Loch » et qui est aujourd’hui devenu les
'Meadows'.
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Edinburgh- gravure de Heije 1650 Vue vers la vieille ville et son développement sur l'arête (Crag and Tail) depuis le sud ® Bruel-Delmar
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Edinburgh-
Castle rock 1460 ® Bruel-Delmar
Ces espaces ouverts furent achetés par la ville dès 1392 et utilisés comme pâture,
pour leurs ressources en eau et en bois de chauffage, ainsi que les marchés, foires
et autres occasions festives. En 1740, la totalité des lacs du Sud et de Burgh Loch,
furent asséchés et rattachés à ce qui est devenu aujourd’hui l’espace public des
Meadows. Le parc de Holyrood était une propriété de la couronne depuis le début du
14ème siècle, et ne fut autorisé à l’accès public qu'à partir du milieu du 19ème
siècle. Les terrains côtiers de Links proches du port d’Edinburgh furent acquis en
1565 et devinrent un des premiers exemples de création d’espaces publics, non pas
seulement pour la marche, mais pour la pratique du golf.
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Edinburgh- ® Bruel-Delmar
Les constructions de la vieille ville ('Old Town') se développent le long des rues et
des passages étroits, en parcelles allongées et formant un tracé en arrête de
poisson de chaque côté du Royal Mile aujourd’hui partagé en Castlehill,
Lawnmarket, High Street et jusqu’à Canongate.
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Edinburgh-1764 ® Bruel-Delmar
Edinburgh
1890 Old Town 44 56
LaGordon
Edinburgh-1650 ruelle de la
Détail
boucherie ® Bruel-Delmar Edinburgh - Venelle de Grassmarket ® Bruel-Delmar
Un plan de la ville datant de 1742 et établi par William Edgar nous montre la ville
telle qu’elle fut 100 ans plus tôt et permet de localiser clairement la limite de ville en
1514 formée par Flodden Wall. Le mode de fabrication penné de cette ville dense se
lit encore ver le Nord en direction de Nor’Loch alors qu’en 1725, Calton Hill au Nord-
Est fut acquis pour usage public, initialement pour y localiser un cimetière qui existe
d’ailleurs toujours.
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Edinburgh – Castle rock Façade sud et ancien mur d'enceinte ® Bruel-Delmar
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® Bruel-Delmar
L’idée reposait sur l’unification des deux villes du Nord et du Sud par une voie « High
Street » afin de permettre un accès facile aux bâtiments publics et d’encourager le
développement de quartiers résidentiels. Vers le Sud, ceci mena vers un curieux
dessin de l’interface entre l’ancienne et la nouvelle ville qui, comme pour le quartier
de Cowgate autrefois façade Sud renommée de la ville, devint la sous face sombre
et caverneuse des développements plus prospères des ponts de South Bridge et
George IV Bridge.
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Edinburgh-1752 La couverture de Cowgate par les ponts – Inversion des polarité de cette ancienne façade sud ® Bruel-Delmar
Le premier quartier résidentiel qui se développa hors de la vieille ville fut 'George
Square' construit au Sud en 1763 et 1764. Ce plan typique de l’époque Georgienne
est composé de maisons à balcons encadrant un espace central planté et clos,
réservé à l’usage exclusif des riverains. Aujourd’hui, seule la façade Ouest est
d’origine, mais le jardin participe encore à la qualité du paysage public urbain tout en
élargissant son usage puisqu’il n’est plus d’un accès exclusif et privé pour les
habitants, mais totalement public.
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Edinburgh-1765 Edgar
Edinburgh, George Square ® Bruel-Delmar ® Bruel-Delmar
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Edinburgh-1795 Plan du projet urbain de la New Town de James Craig ® Bruel-Delmar ® Bruel-Delmar
D'autres plans réguliers préexistaient à cette ville nouvelle et se retrouvent dans des
compositions axiales dites 'à la française' comme à Nancy et à Bath avec les
alignements de façades et de terrasses de John Wood qui furent dessinées entre
1725 et 1760. Il existe également des précédents écossais comme pour la
planification de villes telles que Inverary créée pour le duc d’Argyll. Mais ce qui
donne à Edinburgh sa qualité particulière est la combinaison de ce plan rigide et
d’une topographie tourmentée.
L’axe de Georges Street s’étend sur une arrête encadrée par des constructions de
chaque côté de la voie. Princes Street et Queen Street, par apposition, sont situées
de part et d’autre, à un niveau inférieur, et ne sont construites que sur une de leurs
rives afin de permettre au regard de plonger vers les parcs qui s’étendent
respectivement au Nord et au Sud sous ces deux voies. Ces vues sont amplifiées
par les carrefours des rues de Castle Frederich et Hanover Street qui traversent
l’axe principal et tirent parti de la silhouette spectaculaire de Castle Roch et de la
vieille ville vers le Sud et de l’estuaire de Firth of Forth vers le Nord. Une période
d’urbanisme ultérieure plaça des monuments selon les axes visuels avec au Sud la
'fusée gothique' du Scott Monument, par exemple, qui marque l’aboutissement de la
vue descendant David Street et avec comme toile de fond High Street sur l’autre
rive.
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Edinburgh –Prince's street, au fond panorama monumental de Calton Hill ® Bruel-Delmar
Une gravure particulièrement détaillée que l’on doit à Kirkwood et datée de 1819
montre la première 'New Town' achevée, avec des rues largement développées pour
accueillir les voitures à cheval sans encombre, des rues plus étroites pour
l’établissement de l’artisanat à l’arrière, et au centre les ruelles donnant accès aux
écuries et à d’autres services logés au cœur de l’étagement des constructions.
Le dessin des jardins est également dépeint, alors que ceux se trouvant à l’arrière
des maisons étaient réservés aux services " Drying greens ", littéralement « jardins
séchoirs ». Il y avait également des promenades circulaires ou ovales, au couvert
arboré tel le jardin privé communal de Queen Street qui semble avoir été utilisé tout
à la fois pour y faire sécher le linge et pour des promenades d’agrément. Le jardin
de Charlotte Square, qui était à l’origine un jardin communal circulaire encadré des
façades unifiées de Robert Adam au Nord et au Sud ne fut que plus tard agrandi
pour former l’octogone que nous connaissons. Il est plus difficile de se souvenir qu’à
l’époque de sa construction, la ville neuve ('New Town') se développait sur des
terrains campagnards tels que Cockburn le commente dans ses mémoires au début
du 19ème siècle.
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Edinburgh –New Town : Princes Street garden , George square (Charlotte Square) 1925 ® Bruel-Delmar Edinburgh –New Town : Princes Street garden , George square (Charlotte Square) 2001 ® Bruel-Delmar
"Je me suis tenue dans Queen Street, ou à l'angle nord-ouest de Charlotte Square,
et j'ai écouté l'incessant gazouillis des oiseaux de la campagne qui nichent gaiement
dans l'herbe tendre"
Ainsi, le besoin auxquels répondent les espaces libres au cœur du projet urbain
n'était pas le contact avec la nature ou le besoin d'air frais mais plutôt un lieu de
promenade et de relations sociales dans un lieu isolé des couches les plus basses
de la société. D'ailleurs si l'on considère l'investissement en grilles métalliques qui
entourent chaque entrée de maison, chaque bar ou les fenêtres des étages
accessibles, il est évident que la vie dans cette nouvelle ville était soumise à la
menace de la violence et du vol. La mise à l'écart des gens sains et de la
bourgeoisie d'Edinburgh de cette façon était très différente de l'existence intimement
rapprochée qui avait été partagée par toutes les classes sociales autrefois dans la
vieille ville, et avait sans doute accrue le besoin de protection de cette nouvelle
propriété et style de vie.
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Edinburgh-1809 Brown La deuxième extension vers le Nord ® Bruel-Delmar
CALTON HILL
L'IDEE DU PITTORESQUE développée au XIX° siècle
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Le Lorrain – Paysage avec Aeneas à Delos ® Bruel-Delmar
Calton Hill qui était déjà un espace public avant la création de la ville neuve permet
une vue dominante vers l'est sur Princes Street. Cette colline devint le lieu
d'implantation des monuments et des bâtiments publics, en commençant par le vieil
observatoire dessiné par James Craig en 1776. La plupart des monuments
remarquables qui s'y trouvent datent des premières décennies du XIX° siècle quant
Playfair était responsable de l'observatoire, du monument à Dugald Stewart et du
développement résidentiel de ce qui était la terrasse royale.
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Edinburgh – Calton Hill , National monument , l'idéal du Parthénon (limité à 9 colonnes) ® Bruel-Delmar Edinburgh – Calton Hill , National monument et observatoire ® Bruel-Delmar
"Il semble avoir été maintenant admis qu'il était faux de juger les arbres et les
constructions urbaines comme des assemblages incongrus. Ils doivent être
aujourd'hui conciliés considérant par là même l'exemple de nos meilleurs peintres
paysagistes, Claude et Poussins, qui ne se sont jamais lassés de les peindre et du
monde entier qui n'a de cesse d'admirer leur peinture".
Quoique le jardin botanique royal ('Royal Botanic Garden') fût transféré à Inverleith
en 1822-24, Il influença les artistes qui juxtaposèrent les arbres et les bâtiments de
façon évidente dans les illustrations du XIX° siècle. Les vues d'alors et de
maintenant montrent des bâtiments de style classique disposé au milieu des arbres
et une paysage aux contours escarpés tout à fait à la manière de l'idéal 'claudien'.
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Edinburgh – Leith, jardin botanique de Edingurgh (nord de New Town) ® Bruel-Delmar
Les jardins de Princes Street furent créés grâce à l'assèchement du Nor'Loch qui
débuta en 1759. En 1770, le concile de la ville décida que les constructions ne
devaient pas dépasser le niveau de l'ouest de Princes Street, et bien que ce décret
fut très violemment critiqué par certains, il entra en application par un vote du
parlement en 1816, et concerna toutes les constructions à l'ouest de Waverley.
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Edinburgh – Waverley station depuis l'aval (au pied de Calton Hill) ® Bruel-Delmar
était trouvé pour autoriser le passage des trains et Playfair fut mandaté pour
dessiner le mur de soutènement au dessus de la voie, qui devait préserver les vues
des propriétaires.
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Edinburgh – Waverley station depuis l'amont (au pied de Castle rock) ® Bruel-Delmar Edinburgh – Waverley station vue vers New Town (National Gallery) ® Bruel-Delmar
A partir des années 1850 et tout au long du 20ème siècle, comme dans
d’autres villes, le développement urbain d’Edinburgh assimila les villages et les états
autrefois séparés et qui constituent dorénavant sa banlieue. La « ceinture verte »,
initialement définie en 1957 est aujourd’hui modifiée de façon substantielle et sujette
à révision. Elle est cependant considérée plutôt comme un frein au développement,
qu’un élément de paysage au bénéfice de la ville, à l’exception du parc régional de
Portland Hills où « Hilland Country Park » est un essai de création d’un lieu de
loisirs et de détente pour Edinburgh.
1894
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Edinburgh-1894 Stieler Détail ® Bruel-Delmar
Un fond pour la défense de la ceinture verte (' The Edinburgh Green Belt Trust ') a
été créée il y a peu de temps pour récolter des finances propres à relancer une
approche plus moderne et active dans la gestion du paysage et la mise en valeur de
ses potentiels. Ailleurs, à Craigmillar, West Hails et Pilton-Muirhouse, on trouve les
quartiers défavorisés occupés par les immeubles et les tours de logements sociaux
de l’avant et l’après-guerre, où les populations à bas revenus ont été déplacées du
centre vers les bordures de la ville. Là, en dépit d’essais de réhabilitation, la
pauvreté de l’environnement exprime la situation sociale dominée par le chômage.
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® Bruel-Delmar ® Bruel-Delmar
L’achèvement récent de la voie rapide qui ceinture Edinburgh a réactivé les énergies
de ceux qui veulent développer la ville sans la ceinture verte et en particulier sur les
terrains Ouest coincés entre les derniers développements urbains et la rocade. A
l’extérieur de la ville, les centres commerciaux et les parcs d’activités se sont
développés ça et là sur des voies d’accès à la ville. Le plus récent et connu est
« l’Edinburgh Park » dont le plan masse est signé par Meier avec le paysagiste
IanWhite, et qui fait référence au vieux plan de la Nouvelle Ville ('New Town') de
Craig.