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1 Introduction
1
Pour éviter les variantes du titre de chaque édition (cf. point 3.4.5 L’écriture p. 9) nous avons
opté pour que la farce étudiée soit nommée selon l’orthographe moderne « Farce du Meunier »
comme la nomment Francisque MICHEL et André TISSIER (1989 : 169).
2
2 Original, facsimilé, édition diplomatique
2
La Bibliothèque nationale de France est appelée communément « BNF », nous utiliserons
désormais ce sigle pour la désigner.
3
André DUPLAT a rédigé une édition critique du Mystère de Saint Martin et pas de la Farce du
Meunier mais parfois nous utiliserons son édition dans notre travail.
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La notice qui permet de consulter le facsimilé est la suivante : FRBNF38783029.
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BN-OPALE PLUS. Pour consulter ce catalogue, veuillez vous référer à la bibliographie de ce
travail p. 16.
3
3 L’édition du texte orphelin
3.1 L’introduction
6
Cf. annexe 1 p.20.
4
l’intrigue. Toutefois, il ne signale pas ses choix éditoriaux, ne localise et ne décrit
pas le manuscrit. Son introduction révèle moins d’erreurs que celle de MICHEL
mais elle n’est toujours pas complète et claire.
FOURNIER, introduit son recueil et chaque pièce de son édition. Il sépare
son introduction à l’aide de chiffres romains mais aucun titre ne leur est attribué.
FOURNIER ne rend compte d’aucune localisation et description du manuscrit. Au
sein de ses introductions spécifiques à la Farce et à la Moralité, FOURNIER fournit
des indications sur la biographie de l’auteur, sur son œuvre et sur le déroulement
de la représentation de la Farce du Meunier. Alors que FOURNIER a référencé
l’édition de MICHEL, il ne connaît pas la source de la Farce du Meunier. Or,
MICHEL l’avait écrit en 1831, donc FOURNIER ne maîtrise pas l’édition de MICHEL.
À aucun moment, FOURNIER ne dévoile ses choix éditoriaux mais il est le premier
à nous résumer la Farce du Meunier. Son introduction est aussi incomplète voire
plus que celle de JACOB.
L’édition de MABILLE sépare également l’introduction de la notice
spécifique à la Farce. Elle privilégie l’aspect visuel, il s’agit d’une édition
luxueuse qui ajoute des lettrines absentes du Manuscrit La Vallière7. MABILLE ne
localise le manuscrit dans aucune bibliothèque mais énonce les circonstances de la
composition de l’œuvre sur la vie de Saint Martin (et non celles de sa
représentation). Il nous référence les éditions antérieures : celle de MICHEL8.
La dernière introduction analysée est la plus achevée et la plus claire
quoiqu’encore loin d’être complète. TISSIER l’écrit lui-même dans son avant-
propos :
7
Cf. annexe 2 p. 20.
8
MABILLE a réimprimé une édition de 1872, il est donc normal que l’éditeur ne renseigne que
l’édition de MICHEL puisque FOURNIER et JACOB ont édité le texte après 1872.
5
L’introduction de TISSIER est très claire : subdivisée en chapitres précis,
elle permet au lecteur de trouver rapidement les informations dont il a besoin.
Pour débuter, TISSIER propose des pistes cernant les origines des farces : les
manuscrits, les éditions modernes, les traductions, les répertoires, et quelques
références bibliographiques. Le dernier chapitre est consacré à l’établissement du
texte. Ensuite, il expose brièvement ses principes éditoriaux. Dans son quatrième
volume, TISSIER nous fournit le recto du premier folio de la Farce du Meunier,
c’est le seul éditeur qui nous fait profiter de ce document. Il élabore une notice
concernant la Farce du Meunier. Cette introduction, avec divisions et
subdivisions, est aussi claire que la précédente. D’abord, l’éditeur nous présente
brièvement le manuscrit avec sa cote, les différents textes qu’il contient et les
folios qu’ils occupent. Il décrit l’écriture et les différences par rapport à la graphie
de l’époque. TISSIER reprend les éditions et les traductions déjà parues concernant
la Farce du Meunier. À la toute fin de son introduction, il répertorie les principes
de versification attestés au sein de la Farce du Meunier.
Nous remarquons que, plus le temps passe, plus les introductions sont
complètes9. Toutefois, elles ne sont pas parfaites : nous observons beaucoup de
manquements. DUPLAT, éditeur du Mystère de Saint Martin, publie une édition
critique complète : il développe, entre autre, une étude linguistique précise du
texte et une description détaillée du manuscrit (lettrines, support, couverture,
écriture, etc.). Lors de son introduction, TISSIER, le seul qui publie une édition de
la Farce du Meunier après celle du Mystère de DUPLAT, n’oriente pas
explicitement le lecteur à celle extrêmement précise de DUPLAT. Il attend le texte
et les notes en bas de page pour la référencer. Une introduction comme celle de
DUPLAT reste toujours à élaborer pour la Farce du Meunier.
9
À l’exception de celle de MABILLE puisqu’il s’agit d’une réimpression de 1872.
6
3.2 L’établissement du texte
Les éditeurs n’explicitent pas cette partie car la Farce du Meunier est un
texte venant d’un seul manuscrit, c’est un texte orphelin. Les variantes
proviennent de modifications des éditeurs (erreur de lecture, réajustement de
graphies, etc.).
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Ms. : Farce du munyer de qui le || deable emporte lame en enffer. ||
7
texte aux mêmes principes éditoriaux, à quelques variantes près. En effet, le trait
d’union fait son apparition entre le verbe et le pronom inversé est inséré chez
TISSIER, FOURNIER, JACOB et MABILLE et par exemple, entre « au » et « dessus »
au vers 12, sauf chez MABILLE. Par contre, MICHEL suit au maximum le texte du
manuscrit. Au sein de treize premiers vers, il se tient au manuscrit sauf quand il
transcrit au vers 4 « Au grant » en deux mots comme le font tous les éditeurs. Le
point de vue des éditeurs concernant les séparations des mots est le même que
celui concernant l’apostrophe. MICHEL, reste sur ses positions et n’en introduit
pas, par contre, les autres l’insèrent dans des groupes du type « Quaulcuns » (vers
8), « Jay » (vers 7), etc. Nous pouvons donc discerner deux attitudes dans le
traitement de la transcription des mots du manuscrit : une attitude plus ou moins
neutre (MICHEL) et une attitude interventionniste (les autres).
3.4.4 La ponctuation
La ponctuation du manuscrit de la Farce du Meunier n’expose que le
point, celle des éditions a donc été ajoutée par les éditeurs et par l’interprétation
qu’ils avaient du texte. MICHEL n’utilise que le point et semble respecter la
ponctuation du manuscrit du moins au sein des treize premiers vers. Nous
pouvons remarquer que JACOB et FOURNIER suivent le même texte mais que le
premier propose, à plusieurs reprises, une interprétation erronée. FOURNIER et
JACOB sont souvent en désaccord entre leur utilisation du point d’interrogation et
d’exclamation. JACOB utilise le point d’interrogation à des endroits inopportuns tel
qu’au vers 27 « Femme, soyez-moy gracieuse ? », alors que nous lisons chez
FOURNIER « Femme, soyez-moy gracieuse ! », ou chez MABILLE : « Femme, soyez
moi gracieuse », ou encore chez TISSIER : « Femme ; soyez moy gracieuse. ». Le
8
point d’interrogation est totalement fautif ici puisqu’il ne s’agit aucunement d’une
question. Nous retrouvons à plusieurs reprises ce type d’erreur chez JACOB.
MABILLE, au vers 27, aurait dû placer un point après gracieuse car il s’agit de la
fin d’une réplique, cette erreur, aperçue à deux reprises, est occasionnelle chez lui.
Il s’agit peut-être d’une mauvaise impression. L’interprétation de TISSIER, au
niveau de la ponctuation, rejoint presque celle de MABILLE à quelques exceptions
près. Parfois, l’un a choisi un point d’exclamation et l’autre un point final mais
cela appartient à la compréhension personnelle de l’éditeur et ne laisse pas
présager d’erreur de compréhension.
3.4.5 L’écriture
MICHEL est resté le plus fidèle au manuscrit quant à sa graphie. En effet, il
n’utilise que le point, il n’ajoute pas de signe diacritique et respecte les
particularités graphiques du manuscrit comme le i pour le j. De plus, les graphies
comme celle du « deable » sont conservées chez MICHEL ainsi que chez TISSIER
au contraire de JACOB, FOURNIER et MABILLE qui écrivent « diable ». Ne fût-ce
que dans la retranscription du titre, nous pouvons déceler quel éditeur est le plus
fidèle au manuscrit. En effet, le manuscrit expose comme titre Farce du munyer
de qui le deable emporte lame en enffer, MICHEL et TISSIER reprennent cet
intitulé. Par contre, JACOB et FOURNIER dénomment le texte de cette manière La
Farce du munyer de qui le diable emporte l’ame en enfer et MABILLE d’une autre
Farce joyeuse du meunier dont le diable emporte l’âme en enfer. Nous pouvons
cerner directement le but de chacun : TISSIER et MICHEL éditent le texte de
manière aussi scientifique que possible, JACOB et MABILLE procèdent à quelques
changements qu’ils jugent intéressants. MABILLE, comme il l’avait annoncé lors
de son introduction, ne reproduit pas textuellement le manuscrit, il en a corrigé les
erreurs et la graphie. Pour prouver que l’attitude de TISSIER et de MICHEL est plus
proche du manuscrit original que celle de leurs collègues, nous soulevons une
autre caractéristique. Ces derniers respectent le fait que le nom des personnages ne
soit précédé de l’article que lors de leur première réplique, JACOB, FOURNIER et
MABILLE agissent différemment et ajoutent l’article à chaque fois.
9
Les signes diacritiques d’une édition sont une composante non
négligeable, nous allons nous attarder sur l’utilisation qu’en font les différents
éditeurs. Le Manuscrit La Vallière, si nous observons les treize vers à notre
disposition, ignore totalement ces signes mais tous les éditeurs en ajoutent.
MICHEL n’ajoute que le point sur les « i ». JACOB, FOURNIER, MABILLE et TISSIER
utilisent de la même manière les accents sur les « e » et « u », TISSIER se distingue
des autres au sujet du « à ». Tous les éditeurs insèrent un accent aigu dans certains
mots, par exemple au vers 14, dans trespassé et chez MABILLE, trépassé. L’accent
grave du « e » est aussi indiqué comme aux vers 13 et 20 dans l’adverbe très. Les
éditeurs ajoutent la cédille au vers 32 au mot sçay et l’accent sur le « u » du mot
interrogatif où au vers 463. Le cas du « à » est plus problématique car TISSIER en
fait un usage différent des autres éditeurs : il l’ajoute par exemple aux vers 315 et
397 au mot çà. Même si nous disposons de treize vers du manuscrit original et si
la tendance générale de TISSIER est de suivre le manuscrit, nous n’osons pas nous
prononcer sur cet usage car les treize vers ne sont qu’un échantillon par rapport
aux 490 vers de la Farce du Meunier et nous ne disposons pas du manuscrit de ces
vers-là. Toutefois, il est étrange qu’il soit le seul à noter cet accent là où tous les
autres n’y ont pas procédé, même MICHEL, le plus fidèle au manuscrit original.
10
remarques sont également valables pour les notes de JACOB. L’innovation, par
rapport à cette tradition d’édition sans apparat critique, apparaît chez TISSIER. En
effet, ses notes en présentent un : il reprend les particularités de la mise en page
du Manuscrit La Vallière, de son édition (s’il reprend ou pas la disposition du
manuscrit, par exemple), il confronte, critique ou approuve les versions et les
traductions des différents éditeurs. Toutefois, TISSIER conserve une part
importante de notes explicatives qui n’est pas séparée de l’apparat critique. Grâce
à celles-ci, TISSIER traduit et contextualise certains mots, renvoie au glossaire,
réfère au procès-verbal, relève les effets de style, scande, etc. Même si, dans ses
notes, TISSIER est un des éditeurs de la Farce du Meunier les plus complets, nous
pouvons relever deux points négatifs. Premièrement, aucun appel numérisé
n’apparaît dans le texte, alors qu’ils apparaissent chez JACOB, ce qui permet de
mieux percevoir quel mot a besoin d’une notification. Deuxièmement, TISSIER ne
sépare pas son apparat critique de ses notes explicatives. Ces deux éléments n’ont
pas du tout le même but : l’apparat critique intéresse plutôt le lecteur philologue et
les notes explicatives, le lecteur intéressé en général. Donc, une édition de la
Farce du Meunier qui présente un texte avec des appels numérisés et un apparat
critique séparé des notes explicatives reste encore à publier.
11
4 Le procès-verbal de la représentation
12
5 Le glossaire et l’index
13
6 L’édition courante
11
Ds. Farces françaises de la fin du Moyen Âge, Genève, librairie Droz, tome II, 1999, pp.57-72.
14
7 Conclusion
15
8 Bibliographie
FOURNIER, Édouard
1872 Le théâtre français avant la Renaissance, Paris, [Laplace,
Sanchez], 462 p.
MABILLE, Emile
1970 Choix de farces, soties et moralités des XVe et XVIe siècles
recueillies sur les manuscrits originaux [réimpression d’une édition
de 1872], Genève, Slatkine repints, 315 p.
TISSIER, André
1986 Recueil de farces (1450-1550) [réédition de 1976], Genève,
librairie Droz, tome I, 520p.
TISSIER, André
1989 Recueil de farces (1450-1550) [réédition de 1979], Genève,
librairie Droz, tome IV, 378 p.
8.2.1 Cours
COUVREUR Manuel et ENGLEBERT Annick (coordinateurs et conférenciers)
2008 Cycles de conférence dans le cadre du cours d’initiation à la
philologie romane et édition du texte littéraire, Université libre de
Bruxelles.
12
Le volume de La Farce du Meunier est impossible à déterminer car il n’est indiqué nulle part.
16
ENGLEBERT, Annick
2006 Encyclopédie (Partie philologique), Bruxelles, Presses
universitaires de Bruxelles, 202 p.
8.2.2 Monographies
LA VIGNE, André de
1979 Le Mystère de Saint Martin 1496, Andrieu de la Vigne édité avec
une introd. et des notes par André Duplat, Genève, Droz, 632 p.
STASSE, François
2002 La véritable histoire de la grande bibliothèque, Paris, Seuil, 205 p.
TISSIER, André
1999 Farces françaises de la fin du Moyen Âge, Genève, librairie Droz,
tome II, 313 p.
17
9 Table des matières
1 Introduction....................................................................................................2
2 Original, facsimilé, édition diplomatique.....................................................3
3 L’édition du texte orphelin............................................................................4
3.1 L’introduction.......................................................................................................4
3.2 L’établissement du texte ......................................................................................7
3.3 Les limites du texte...............................................................................................7
3.4 La mise en texte ....................................................................................................7
3.4.1 L’organisation du texte..................................................................................7
3.4.2 Les séparations et les élisions de mots ..........................................................7
3.4.3 Les majuscules...............................................................................................8
3.4.4 La ponctuation...............................................................................................8
3.4.5 L’écriture.......................................................................................................9
3.4.6 Les notes ......................................................................................................10
4 Le procès-verbal de la représentation ........................................................12
5 Le glossaire et l’index ..................................................................................13
6 L’édition courante........................................................................................14
7 Conclusion.....................................................................................................15
8 Bibliographie ................................................................................................16
8.1 Sources primaires ...............................................................................................16
8.2 Sources secondaires............................................................................................16
8.2.1 Cours ...........................................................................................................16
8.2.2 Monographies..............................................................................................17
8.2.3 Sites internet ................................................................................................17
18
Annexes
19
1 Annexe 1 : signature du procès-verbal
ds. Le Mystère de Saint Martin 1496, Andrieu de La Vigne édité avec une introd. et des notes par
André Duplat, Genève, Droz, p. 122
ds. MABILLE, Emile, Choix de farces, soties et moralités des XVe et XVIe siècles recueillies sur les
manuscrits originaux, Genève, Slatkine repints, 1970, pp 1 et 11.
20
3 Annexe 3 : f° 241 r°
ds. TISSIER, André, Recueil de farces (1450-1550), Genève, librairie Droz, 1989, p. 7.
21