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Aux petits-fils de
Carlos FERNANDEZ,
Héritiers de la clé
PREMIERE PARTIE
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CHAPITRE l
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Les vieux sont à l'étage du haut. Quand ils des cendent pour
le saluer, ils racontent des choses de leur jeunesse, parfois,
très intéressantes.
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- Et alors ! . . .
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CHAPITRE II
(1) qrand-mère /
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(1) initiation des garçons de treize ans qui les fait entrer
dans la communauté des hommes
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poser ses doigts sur la "mezuza" (1) clouée sur le battant avant
de monter les saluer. Puis, il descendra embrasser e t bénir sa
femme et ses enfants.
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CHAPITRE III
Puis il lance son bloc de terre sur la planche avec une for-
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ce rageuse.
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qu e-moi pourquoi ?
- Amen ...
CHAPITRE IV
Il est tard, dans la grande salle des savants, Abel s'est ar-
rêté d'écrire. Traduire en espagnol les travaux d'Hippocrate sur
l'altération des humeurs n'est pas un travail facile, même pour lui
qui connaît le grec et le latin aussi bien que l'hébreu, l'arabe et
le castillan. Il a vingt ans ' et tous l'appellent déjà, Docteur,
Maître, et font l'éloge de Sa science. Abel, s'il a de l'ambition,
n'est pas vaniteux. Etudier, savoir, comprendre, tels sont ses
désirs. Que ce soit au Kal, penché sur les éternelles questions
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- Abel, mon ami, mon frère par le coeur, il faut nous dire
adieu. Demain, je pars pour l'Afrique. Tu sais bien que
tous les maures doivent quitter l'Espagne. Ce pays n'est
plus le nôtre. Vous autres juifs partirez aussi.
Abel a posé sa main sur celle de son ami, une maln comme la
sienne aux doigts minces, effilés, agiles. Il voudrait parler
mais ne trouve plus les mots qu'il voudrait dire. Il entend Ali
murmurer :
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CHAPITRE V
peintre écrit.
(1) boutique
(2) coiffure des femmes mariées ... / ...
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Elle essuie les larmes qui coulent sur son visage, rajuste
sa robe déchirée et peut enfin s'asseoir pour boire la tisane
que sa belle-mère lui tend d'une main tremblante.
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ceux qui tombaient. Shéma Israël ... nous SOmmes tous là,
vivants. Que ton nom soit béni et sanctifié .!
CHAPITRE VI
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J'en suis bien triste, Isaac, mon ami mais je suis Corré-
gidor et dois obéir aux ordres de la reine. Presque tous
vos coréligionnaires sont partis, vous serez les derniers.
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CHAPITRE VII
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C'est lui qui crie, pour cacher son angoisse et refouler les
larmes qu'il doit dissimuler à tout prix. Il est le Corrégidor, il
débarrasse Tolède de ses derniers juifs, comme il l'a débarrassée
de ses derniers Maures. Il est le ferme, dur et obéissant servi-
teur du roi et de la reine ... Que la Vierge les ait en sa sainte-
té.
Non, Rachèle n'est pas morte. Elle laisse son fils l'instal-
ler sur les paillasses, desserrer la couverture et ne plus pres-
ser sa main contre ses lèvres. Elle ne crie plus. Elle regarde
fixement ses enfants et petits-enfants sortir de la maison et
se hisser près d'elle. Le vieil Esaü est le dernier. Il décroche
la mezuza du battant, ferme la porte et d'un geste instinctif,
répété depuis tant d'années, il glisse la grosse clé dans sa sa-
coche. Puis, aidé de ses filS, il monte dans la charrette. Ra-
chèle n'a pas un regard pour lui. C'est la maiSon qu'elle regar-
de, la fenêtre de son bonheur, de son spectacle perdu et la por-
te ornée des belles ferrures de son fils Ismaël.
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L'abuelo sursaute.
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CHAPITRE VIII
Les enfants sont les premiers à ouvrir les yeux. Puis lla-
buela secoue ses membres rompus, lève sa tête décoiffée et salue
poliment Don Carlos.
- Ils sont très affaiblis, il faudra les aider dit Don Car-
los.
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- Ne la bats pas dit Abel, son rire est notre seul courage.
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- Volveremos !
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CHAPITRE IX
On se salue, se présente
- D'où viens-tu?
- De la Casa Fernandez.
- Si
Ismaël, Lia et les six enfants sont donc inscrits. Abel sert
de traducteur pour les autres e xilés :
- No Basta (5)
- De Valencia.
(1) désespérés
(2) impur ... / ...
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Alors s'élève les voix claires des deux jeunes filles que
d'autres accompagnent bientôt, faisant couler les larmes d'une
émotion plus douce.
CHAPITRE X
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Les Italiens sont venus, comme chaque jour, compter les vo-
yageurs et voir dans quel état les a laissé la tempête. Ils ont
biffé sur leur registre le nom du petit David. Sa mère serrait
encore contre son sein vide le petit corps du bébé. Il faut le
lui arracher. Elle crie qu'elle veut l'enterrer dans le pays où
ils arriveront, avoir pour lui une tombe où venir pleurer. Les
Italiens ont eu une phrase gentille, mi-italienne, mi-espagnole,
pour exprimer leur sympathie aux parents. Puis, ils ont expliqué
qu'on ne peut pas garder un mort à bord de la caravelle.
CHAPITRE XI
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Les Italiens lui ont amené un marin qui s'était démis l'é-
paule. Abel siest fait aider de son frère, plus vigoureux que
lui et d'un autre marin chargé de maintenir le blessé. Très vite,
l'épaule a été remise, le bras soutenu par un bout de toile. Abel
a recommandé dix jours sans corvée, pour le marin mais, huit jours
plus tard, l'homme est déjà au travail. Depuis, il vénère Abel, le
salue à la manière turque et lui apporte de larges tranches de
"lakierda", poisson conservé en saumure, qu'il vole, sans doute,
dans les provisions du bord.
Abel a encore exercé ses talents avec l'un des Italiens qui
s'était foulé une cheville. Comme il n'avait rien d'autre, Abel
lui a fait tremper son pied dans le seau d'eau de mer et le ré-
sultat a été satisfaisant. Depuis, les Italiens l'honorent du
titre de Signore Dottore. Quand il n'est pas auprès de ceux qui
réclament ses soins, Abel monte sur le pont et regarde la mer.
Il est émerveillé par cette immensité bleue, par la frange argen-
tée qui s'ouvre sous l'étrave de la caravelle, par les jeux des
dauphins qui apparaissent parfois noirs et brillants, par les
couchers de soleil qui embrasent l'horizon, rougissent le ciel
et la mer où brillent des reflets d'or.
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son petit frère Jacob. Personne n'est g ai, bien sûr, mais
chacun ra conte sa peine et parfois, finit par sourire.
Toi, tu ne ris jamais et ton visage est toujours sans joie.
As-tu laissé à To lède une fian cée que tu aimes d'Amour?
L'exil ne vous a peut-être pas séparés pour toujours.
- Mon ami Ali est un maure, il est parti p our l' Afrique.
Dina soupire
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- Police ! Police !
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Avant tout, c'est au hamam que vont être déposés les voya-
geurs. Bâtiment hommes. Bâ t i.merrt s femmes. Les vêtements sont to us
absolument hors d'usage, ils sont aussitôt brûlés.
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CHAPITRE XII
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le poignard à la main.
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CHAPITRE XIII
Construire, donc, une maison assez vaste pour les deux fa-
milles avec balcons à jalousies pour les femmes et l'abuela.
Deux fours à bois. Un atelier et deux tours de potiers.
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Elieser Beja eût aussi une idée : monter une petite bouti-
que où il vendrait les pâtisseries juives que sa femme fait à
ravir. Il n'a pas le moindre centime pour payer la plus étroite
des boutiques, la farine, le miel, le Sucre, la semoule, les a-
mandes et les fruits des pâtisseries et le four pour les cuire.
Puisque les frères Fernandez ont de la fortune, comment seraient-
ils assez durs pour ne pas l'aider. Isaac n'a pas le coeur sec
mais il trouve que ses deniers s'en vont un peu vite
Les Carmona qui sont logés chez des parents ne peuvent plus
se séparer de la petite Sarah qui fait avec eux de grands progrès
en lecture. Ils eurent alors l'idée de réunir les autres enfants
d'immigrés et leur maison devint l'école où l'espagnol, l'hébreu
le calcul et quelques autres sciences leur sont enseignés.
CHAPITRE XIV
Les femmes n'ont plus leurs bijoux mais des bahuts suppor-
tent les v a i s s e l l e s séparées du gras, du maigre, et celles de la
Pâques. Il y a des draps et des couvertures sur les lits, du lin-
ge dans les armoires, une table pour pétrir la pâte, un four à
bois pour cuire le pain.
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On dirait ... mais c'est Abel murmur e Esaü qui n' en croit
pas ses y e u x .
Abel est allé voir Evelina et ses soeurs. Elles sont très
affairées, car on leur a livré des étoffes et elles vont pouvoir
se faire des vêtements à leur goût.
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clave pour faire ces travaux. Il sait que son ami Sélim obtien-
dra cela sans peine. Il est le favori du pacha qui ne lui refu-
se rien. Et lui, est le favori de Sélim ... Alors ... Seigneur,
Dieu d'Israël, laisse-moi aider les miens avant que ta colère ne
m'anéantisse.
Esaü serre les poings sans répondre. S'il avait une belle é-
pée, il saurait vite s'en servir aussi bien que les seigneurs de
la cour d'Isabelle!
- Manges-tu assez mon fils ? demande Isaac qui trouve son aî-
né un peu pâle.
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CHAPITRE XV
- Non ...
- Lève-toi !
- Elle est morte dit-il, en lui fermant les yeux. Mes pau-
vres amis, elle n'a pas eu de maladies, ni de souffrances.
Elle a été heureuse avec toi, Esaü, avec ses enfants et
petits-enfants ... Remerciez le Se~gneur.
tifié ...
DEUXIEME PARTIE
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CHAPITRE 1
(1 la veuve
( ::. l,a mar ieuse
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- Non, pas tous, il y a aussi des "jidios" (1) qui les ser-
vent. Que veux-tu, il faut gagner sa vie ! Et puis ils
sont bien traités. Mais de toutes façons, tu ne parles pas.
Regarde, voici la maison, regarde la belle porte !
Zelpha ouvre ses grands yeux bleux aux longs cils mais ne
paraît rien voir du tout.
(l) juifs
(2) bonjour fille ... / ...
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Mon mari ... oui Je n'aimais pas trop, mais n'est-ce pas,
on doit accepter Et malheureusement ...
No~veaux-sanglots et soupirs, Esther s'impatiente.
personne !
A Dios Senor deI Mundo Pourquoi lui avoir tout fait, sauf
la cervelle! Pauvre Zelpha Faut-il que j'aie bon coeur pour
me mettre dans une histoire pareille ! Mais la mère du fiancé
est prête à payer ... Il faut manger hélas!
Elle ne sera pas assez dotée pour faire oublier qu'elle est
très petite et gross e, grosse, comme une jarre à saler la "1 akier-
da". Ses yeux ne regardent jamais du même côté, l'un à droite,
l'autre à gauche, elle a les joues pâles et les cheveux comme des
tiges fatiguées. Sa tête est trop près des épaules, la "Kumadre"(l)
n'a pas dû tirer assez sur son cou quand elle a accouché la Seno-
ra Cohen.
- Tu sais, Joseph, j'ai trouvé une jeune fille pour ton fils,
un vrai trésor Sage, modeste, habile à tous les travaux
et économe. Ah sa mère pleurera quand elle quittera la
maison! Et puis, ce sera un honneur pour ton fils, d'en-
trer ainsi dans une famille noble, chez les Cohen.
(1) Dieu l'a créée mais ne l'a pas visitée ... / ...
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Jo~eph soupire. Bien sûr, les Cohen sont nobles mais avec
tant d'enfants, la dot sera maigre. Ah ! Et cette coquine d'Es-
ther ! Elle va me demander des chaussures neuves pour sa commis-
sion. Encore de la dépense. Enfin, Dieu ne m'a donné qu'un en-
fant, je ferai ce qu'il faudra ...
Cette fois, Joseph bondit. Pas beau, mon fil~ ! Bien sûr,
ce n'est pas ce que lion appelle un bel homme, mais, tout de mê-
me. Pas beau pour cette petite jarre à olives !
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CHAPITRE II
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Elle avait toujours dit non, dans l 'espoir d'être aimée par
son cousin Abel mais elle a compris qu'il est trop savant pour
s'intéresser à une femme. Que ses parents lui choisissent donc
un bon mari. Après vingt ans, on risque trop de devenir une
v i e i l l e fille. Et puis, elle a vu Jacob Misrachi dans son maga-
sin. Il est beau et grand, il n'a pas l'air méchant.
Dina n'a levé sur Jacob Misrachi qu'un regard timide, elle
sait comment une jeune fille doit se tenir.
Isaac et son fils Esaü font partie eux aussi, de ceux qui ont
réussi. On les admire, les envie et les respecte. Ils sont travail-
leurs et ont pris de la peine.
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CHAPITRE III
- Où ? demande Isaac
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CHAPITRE IV
FIN
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