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La Turquie,

cheval de Troie islamique ?

Eric Denimal | Alexandre del Valle


08.10.2004

En décembre 2004, le sort de la Turquie dans l’Europe sera définitivement scellé.


La commission Européenne de Bruxelles se prononcera sur sa candidature qui,
si elle s’avère acceptée, ôtera les derniers freins psychologiques et politiques
à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Réalise-t-on vraiment les
enjeux considérables de cette décision sur l’avenir de cette Union ?

Alexandre del Valle qui, en 2002 s’était déjà fait remarquer par son ouvrage quasi
prophétique « Le totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties " détaille dans un
nouveau livre, sans parti pris " anti-turc " mais avec objectivité, toute la problématique
soulevée par cette question. Il met à bas " l’européanité " revendiquée par la Turquie et
la considère comme usurpée ; il balaie l’argumentaire d’un islamisme modéré en
dénonçant une imposture ; puis il annonce une victoire pour l’islam et une Union
européenne vampirisée.
D’après Alexandre del Valle, tant que la question des droits de l’homme ne sera pas
réglée, tant qu’Ankara n’aura pas reconnu le génocide des Arméniens, tant que le
pouvoir actuel demeurera en place et la " stratégie du cheval de Troie " possible, la
Turquie ne pourra prétendre à un autre statut géopolitique que celui d’État associé,
déjà fort avantageux pour elle et susceptible d’éviter les deux écueils que sont le rejet
unilatéral et la pleine intégration irresponsable : un partenaire privilégié de l’Europe
et un allié important de l’Occident, membre du Conseil de l’Europe et de l’Alliance
Atlantique.

Alexandre del Valle, en sous-titrant votre livre " La Turquie dans l’Europe " par cette
question : Un cheval de Troie islamiste ?, vous répondez positivement et vous étayez
cette redoutable possibilité en quelques 450 pages ! Pour vous, il est clair que l’islam
est plus conquérant que jamais et que l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne
relève de la ruse du roi de Sparte qui voulait conquérir Troie.
En effet, et ce qui n’est pas banal, c’est que la mythique cité immortalisée par
Homère se trouve aujourd’hui sur le territoire turc !
Je le dit d’emblée, la Turquie n’est pas européenne, du point de vue de la civilisation
et des valeurs, même si elle est un ami et un allié incontestable de l’Occident et un
voisin proche de l’Europe.
En quoi la Turquie est un cheval de Troie ? Les réponses sont multiples. Si ce pays
venait à être admis dans l’Union européenne, loin d’être un membre parmi d’autres,
elle y détiendrait une place prépondérante. Elle serait avant tout la première
puissance militaire d’Europe (la première puissance armée de l’Otan étant les Etats-
Unis) et elle peut aligner, au moindre geste, un million de soldats ! La Turquie
détiendrait aussi, dès 2025, le plus grand nombre de voix au Conseil européen et
plus de députés au Parlement de Strasbourg que l’Allemagne et la France. Elle serait
la première puissance démographique dès 2020 avec 100 millions d’habitants. Mais
le plus graves, c’est que fortes d’une population parmi les plus islamisées du monde
musulman, et disposant d’outils de propagandes officiels extrêmement puissants, les
islamistes turcs comptent mettre à profit les espaces de liberté offerts par
l’ouverture des frontières et les droits en matières d’expression et d’action, pour
inculquer aux jeunes issus de l’immigration musulmane leur idéologie obscurantiste
et contribuer ainsi à enrayer le processus d’intégration.
Votre livre est sorti le 11 mars dernier [1]. Le même jour, en écho au 11 septembre, il y
avait les attentats de Madrid, sans doute lié au terrorisme islamiste. C’est une
coïncidence, mais que pensez-vous de ce terrorisme qui touchent les capitales
européennes (on pense aussi aux journalistes otages en Irak) !
Ce terrorisme n’est pas comparable au terrorisme pro-palestinien que nous
connaissions jusqu’ici. Aujourd’hui, l’ennemi principal est l’Occident et je crois
pouvoir dire que nous sommes en face d’un terrorisme totalitaire, plus virulent
encore que celui qui s’appuyait sur des critères raciaux. En effet, le totalitarisme
islamique s’appuie sur la lutte des religions. Il est plus difficile à saisir et à combattre
parce qu’il n’est pas uniforme. De très nombreux courants et groupes armés forment
un terrorisme polymorphe qui se diffuse partout dans le monde en utilisant les
moyens modernes de communications, des outils mis en place, pour la plupart du
temps, par les pays occidentaux dont il veut la mort.
Comment lutter contre l’intolérance quand la tolérance fait partie de notre identité ?
Il y a, de la part de ce mouvement terroriste une volonté indéniable de conquérir le
monde, islamiser la planète en passant premièrement par les pays où l’islam est trop
modéré pour aboutir, finalement, à mettre à genoux les pays occidentaux et ce en
usant de la peur. Il veut subjuguer le monde par l’islam ; et je rappelle que subjuguer,
c’est réduire à la soumission complète, faire passer sous le joug !
Or, depuis le 11 septembre, il ne se passe plus un jour sans que l’islam soit évoqué et,
paradoxalement, on n’a jamais autant enregistré de conversions d’occidentaux à
l’islam !
L’armée turque, la plus puissante d’Europe, est contre l’islamisation du pays, mais
l’Europe voudrait une baisse en puissance de cette armée. C’est alors une aubaine pour
les islamistes qui veulent radicaliser le pays en travaillant à son islamisation totale.
Comment analyser-vous cette situation ?
Il y a une énorme contradiction de penser que l’entrée de la Turquie dans l’Union
Européenne limiterait l’influence de l’islam dans ce pays ou amoindrirait
l’islamisation en cours dans cette région du monde. C’est le contraire qui se
produirait puisque l’affaiblissement de l’armée serait équivalent à laisser tomber les
résistances aux influences des musulmans.
Il faut savoir que l’armée tire toutes les ficelles dans ce pays. C’est elle qui décide des
grandes orientations de la politique étrangères et détermine les règles du jeu
politique. Elle est présente dans presque tous les secteurs de la vie économique et
elle gère un énorme complexe militaro-indistriel. C’est d’ailleurs un militaire qui est
à la tête du MGK (le Conseil national de sécurité). Cette armée est un état dans l’état
et elle cherche à circonscrire, retenir, les pressions religieuses qui veulent islamiser à
outrance. Les islamistes sont ravis d’entendre Bruxelles demander à l’armée d’être
moins omniprésentes parce que cette armée limite leurs actions.
Dans Le monde des Religions de Septembre Octobre, Semih Vaner encense l’islam
modéré et les progrès incontestables réalisés dans le domaine des droits de l’homme en
Turquie. Pour vous, c’est de la contre vérité ?
C’est de la désinformation. Il y a plusieurs islam en Turquie, mais l’islam d’état n’est
pas modéré même si le discours prétend le contraire. Via le YANET (ministère des
cultes) l’état diffuse la religion islamique sunnite, l’un des plus virulent, par des
cours de religions obligatoires. Il existe des formes moins radicales de l’islam, par
exemple celui des Alévis, or 12 millions d’Alévis, principalement en Anatolie, doivent
se soumettre à l’enseignement pur et dur des sunnites. Un dicton sunnite dit " qu’il il
y plus de mérite à tuer un Alévi que 72 infidèles ! "
Voilà la modération des sunnites qui persécutent aujourd’hui tous ceux qui ne vivent
pas la même rigueur islamique. Mais les musulmans réellement modérés ne sont pas
les seules victimes des sunnites. Les chrétiens d’Anatolie sont persécutés et sont
obligés de fuir le pays ou de passer par des conversions plus ou moins imposées.
Quant à la situation de la femme, elle est, en Turquie, identique à celle des femmes
du Golfe ou de l’Iran, donc des positions archaïques.
Il faut savoir également que tout contribuable paie pour le soutien de l’islam et pour
ses édifices. Il n’y a pas un centime sur les impôts qui glisse vers les autres
expressions de foi. Les vieilles églises sont en ruine tandis que fleurissent les
constructions de nouvelles mosquées, financées par un impôt dit religieux.
Les confréries musulmanes sont très nombreuses et très puissantes ; la plupart sont
nostalgique du califat, lequel était d’une violence extraordinaire, et bien loin
d’encourager les droits de l’homme ! Quant aux extrémistes, ils sont partout, y
compris au gouvernement.
Au début 2004, on lisait dans la presse turque qu’un nombre record de conversions au
christianisme avaient eu lieu ; on annonçait le chiffre de 40 000. Par ailleurs, un
animateur à la télévision, aurait été arrêté parce qu’il s’en prenait aux chrétien. Info ou
intox ?
À propos des conversions, c’est de la propagande pure. Ce qui est vrai, c’est que les
chrétiens fuient le pays. Aucune religion chrétienne, à part les grecs orthodoxes, n’a
de statut officiel. Les protestants, et notamment les évangéliques de type baptistes,
ceux-là même qui gardent la ferveur des premiers chrétiens et qui n’ont peur de rien
pour propager leur foi, sont les premiers persécutés.
Par contre, l’animateur arrêté est une information réelle. Il faut savoir que les
critique à l’encontre des noms musulmans sont très nombreuses. Mais comme le
gouvernement cherche à convaincre l’Europe, il ne peut tolérer des prises de
positions trop publiques ou qui entraînent trop de publicité. Mais c’est encore de la
propagande !

Propos recueillis par Eric Denimal

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