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La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII. L'effet du Souffle des Ténèbres sur les Eaux primordiales. La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII. L'effet du Souffle des Ténèbres sur les Eaux primordiales. La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII. L'effet du Souffle des Ténèbres sur les Eaux primordiales. La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.
Ebook3,211 pages94 hours

La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII. L'effet du Souffle des Ténèbres sur les Eaux primordiales. La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.

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About this ebook

La « chute » de l’Homme ne provient pas de la Pensée divine. Elle est le résultat de l’oubli de la racine élémentaire de notre Origine divine, des pensées de séparation et d’égoïsme émises par les hommes depuis des millénaires, comme le suggère Ramtha (dans son livre, Une réflexion du maître sur l’histoire de l’humanité, Tome 1. La civilisation humaine). Mais au-delà des différentes couches du psychisme humain accumulé, derrière même les couches les plus profondes des pulsions primaires du corps, une étincelle de la Flamme du Feu solaire est voilée et ne demande qu’à jaillir. Le Primitif est en attente d’écoute. Que valent ces langages ? Edmond Goblot admet : « Les médecins peuvent causer entre eux d’une maladie sans être compris du malade. On n’entend pas les termes d’architecture sans être du bâtiment, ni ceux d’autourserie si l’on n’est pas initié à la chasse au faucon ». Ceci révolte sans doute l’esprit de l’observateur. Alors, se mettre en chemin dans la Lumière du Primitif, c’est accepter de ne plus séparer le Soleil qui brille dans les Cieux et le Soleil caché qui donne vie et substance aux profondeurs des Abîmes, et d’unir dans un même regard ce qui est « En Haut » à ce qui est « En Bas » dans la conscience de l’aspect-entité de la non-entité Une et Absolue, qui est notre Êtreté absolue: l’Atome primordial et virginal. Rappelons-nous qu’en Christ est la Vie et que cette Vie a conquis la mort et l’a englouti dans la Victoire. Le fait est que cette Vie est à notre disposition. Cela est certes un objectif, mais c’est aussi un fait établi. Est-ce que vous le croyez ? Tout dépend de l’état de notre esprit par rapport à la réalité de Christ. Jésus nous accorde sa Rédemption et nous donne son discernement. Dans de telles situations, demandons-nous : Quel en est la nature ? Chaque fois que nous recevons la plénitude de Dieu, ce n’est qu’en Christ, pas en nous-mêmes. Dieu a lié toutes choses à Christ, et de cette façon Christ est Unique. Toutes choses sont scellées en Lui et au travers de Lui. Nous touchons là à la nature fondamentale de la Chute. Il est important de retenir en préalable, qu’il existe une approche résurrectionnelle de la Divinité, qui est une approche vivante et pas simplement mentale, ni académique, ni un système de vérité glacial. Il y a ici toute la différence entre recevoir l’explication de quelque chose et recevoir la révélation de quelque chose. Sur cette pente glis
LanguageFrançais
Release dateAug 14, 2014
ISBN9782312023632
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII. L'effet du Souffle des Ténèbres sur les Eaux primordiales. La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.

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    La matrice de l'âme - Sekou Sanogo

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    La matrice de l'âme

    Le siège des antennes psychiques

    La matrice de l'âme

    Le siège des antennes psychiques

    Tome VIII

    L'effet du Souffle des Ténèbres

    sur les Eaux primordiales.

    La Pensée divine en Mouvement de dedans en dehors.

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-02363-2

    La connaissance que la Parole de Dieu nous donne, à propos de l’origine de toutes les choses, nous fournit les outils qui sont indispensables pour remporter la victoire avec notre foi. Déjà, les premiers versets bibliques nous donnent la compréhension nécessaire pour être victorieux envers tous nos problèmes.

    Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.

    Genèse 1.1-3

    Ces paroles, inspirées par Dieu, et révélées à Moïse, nous indiquent comment tout a commencé et quels étaient les desseins du ciel et de la Terre, ainsi que tout ce qui y existe :

    Premièrement, nous voyons que le Seigneur Dieu a été l’auteur de la création de toutes les choses, visibles et invisibles.

    Deuxièmement, la Terre a été créée informe et vide, et l’Esprit Saint Se mouvait au-dessus des eaux. Dans la langue hébraïque, le mot mouvoir veut dire planer sur, couver, tel que la poule pond ses œufs, et après quelques jours, naissent les petits poussins. C’est par cet acte que l’Esprit de Dieu a donné la forme à la planète Terre, et a créé les conditions pour que la vie soit possible ici.

    Troisièmement, l’expression : Dieu Dit nous révèle que c’est par l’emploi de la Parole que le Seigneur Dieu a créé tout l’Univers.

    Cela dit, celui qui a créé le tout du rien, est bien celui qui est le plus capable pour raccommoder ou pour refaire quelque chose qui n’est pas à l’état du dessein d’origine.

    Le Seigneur Jésus est venu au monde pour nous sauver, nous guérir, nous affranchir, et nous enseigner la manière de faire l’œuvre de Dieu. Tout ce qu’Il a fait, est l’exemple qui doit être suivi, par tous ceux qui croient en Dieu. Lorsqu’Il accomplissait un miracle, c’était comme s’Il disait :  C’est ainsi que vous devez faire .

    Il est venu pour détrôner Satan, et lui retirer l’autorité, qu’il avait volée d’Adam : Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix (Colossiens 2.15). Aujourd’hui, le diable n’a plus l’autorité qu’une fois il a volée d’Adam, car nous avons le pouvoir de marcher sur toute la puissance du mal : Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi, et rien ne pourra vous nuire (Luc 10.19).

    Nous étions morts dans les délits et les péchés, toutefois, le Seigneur Jésus est venu nous donner la vie : Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient même avec abondance (Jean 10.10). Il parla de l’importance des jours que nous vivons aujourd’hui : Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu (Matthieu 13.17).

    L’époque que nous vivons, c’est le moment exact de vous emparer de tout ce que le Seigneur Jésus a réalisé pour nous : Car il dit : Au temps favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut (2 Corinthiens 6.2). Notre salut ne dépend pas de ce que Dieu fera dans le futur, mais de ce qu’Il a fait dans le passé. Notre salut est tout à fait assuré, à toute personne qui entend et reçoit l’Évangile.

    Table des Matières

    Table des Matières

    Introduction

    Chapitre I : Symbole et illusion

    1. 1. Le lotus, un symbole universel

    1. 2 L'illusion ou mâyâ.

    Chapitre II : L’unisson des Lois cosmiques et la conscience spirituelle.

    2. 1. Différentes lois.

    2. 2. La science et les esprits divins.

    2. 3. La dématérialisation de la science

    2. 4. La Cause sans Cause de toutes les causes.

    2. 5. L'homme

    Chapitre III : Les plans de l'évolution

    3. 1. La doctrine de l'évolution

    Chapitre IV : Synthèse des Stances et des shlokas

    4. 1. Le langage des mystères et ses clefs

    4. 2. Les Stances et les shlokas

    4. 3. Les Stances et le commentaire sur leurs termes et les shlokas

    4. 4. Commentaires sur les douze stances et leurs termes, suivant leur ordre numérique, en stances et en shlokas.

    4. 5. La division septénaire selon les différents systèmes indiens

    4. 6. Question de mots

    4. 7. Le mystère du champ de la bataille de l'Homme

    Chapitre V : Le continuum Esprit-Matière

    5. 1. Les masques de la science

    Chapitre VI : L’unisson des Lois cosmiques et la conscience spirituelle.

    6. 1. L’essence de la Vie

    6. 2. L’idée de Nature

    6. 3. Le respect de la Nature

    6. 4. L’illusion et la vie

    6. 5. L'illusion et le bluff technologique

    6. 6. Publicité et société de consommation.

    Chapitre VII : Alchimie, Connaissance, Sagesse, Science

    7. 1. Les idéogrammes et les symboles de l'Alchimie.

    7. 2. Les emblèmes symboliques et les planches

    7. 3. Quelques figures des emblèmes

    Chapitre VIII : Réflexions sur les rapports entre alchimie et philosophie critique

    8. 1. L'intuition transcendantale et l'intuition intellectuelle

    8. 2. Ier Essai

    8. 3. 1. IIème Essai

    8. 4. Essai III

    Chapitre IX : Traditions spirituelles, philosophiques et scientifiques

    9. 1. Le rapport entre les activités cérébrales et les fonctions mentales

    9. 2. La physique des miracles et la connexion spirituelle

    Chapitre X : Le Divin et le matériel

    10. 1. Le paradoxe de la précession : Newton était-il dans l'erreur ?

    10. 2. Circuits partagés

    10. 3. La disqualification de l’univers statique

    10. 4. La structure de l’atome

    10. 5. Roger Bacon et la méthode scientifique

    10. 6. Les origines du monde et le pouvoir unitaire de la matérialité

    10. 7. Volonté et Charité chez saint Jean de la Croix

    10. 8. Les Ténèbres Pré-Cosmiques, ou le divin Tout

    Chapitre XI : Allégorie et Loi de Radiation

    11. 1. L'Atome dans son état primordial et virginal.

    11. 2. Évolution de l’homme et construction du corps physique

    11. 3. La Science et la Lumière

    11. 4. L'histoire du Système Solaire :

    Une contribution d’Étude de John Burdon Sanderson

    Introduction

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    Helena Petrovna Blavatsky

    Ne tuez pas le serpent qui est tombé dans votre cour. Quel touchant et généreux précepte ! Ne brisez pas les couronnes. En effet, les couronnes sont des puissances, on peut se les disputer, on peut les déplacer, mais on ne les brise pas impunément

    "Les âmes humaines ont leur lumière spéciale comme les corps. Il existe un magnétisme rayonnant qui rend l’approche de certains êtres consolant comme la grâce céleste, ou désespérant comme l’enfer. L’atmosphère des femmes trouble ordinairement le cœur des hommes, mais il est des natures exceptionnelles qui tiennent de l’ange plus que de la femme et qui vous purifient en vous approchant ; natures tellement supérieures et harmonieuses qu’elles rendent digne d’elles l’enthousiasme respectueux qu’elles inspirent. Ces femmes sont les preuves vivantes des vérités de la foi, car on respire dans le parfum de leur grâce, leur regard est doux et profond comme le ciel pur ; leur voix est certainement un écho d’un monde meilleur, et leur sourire est un parfum qui vient de Dieu".

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    Des livres, il y en a assez. Mais les livres qui nous ouvrent à nous-mêmes par un voyage incorporel, qui transforment notre vision de la réalité sont rares. Car notre vision de la réalité n'est pas absolument la Réalité elle-même. Les ouvrages de Helena Petrovna Blavatsky, d'Annie Besant ou d'Alice Bailey font partie de ceux-là, par exemple. De Blavatsky nous dirons des choses. D'Alice Bailey nous avons dit assez de choses précédemment à travers ces volumes de notre ouvrage. Cependant, commençons par reconnaître le grand intérêt d'Annie Besant pour les choses de l'Esprit et de la Matière. Ceci permet de prendre conscience d'une chose essentielle : Ses trois conférences dont les thèmes sont : L'Homme Parfait ; Les Maitres : Un fait, un idéal ; Les Adeptes, ont été faites à des dates diverses, publiées d'abord en anglais en 1912, puis traduit de l'Anglais par Madame L. Hauser, sous le titre : Les Maîtres. Ces travaux de méditation parlent au cœur et à l'esprit de l'homme.

    Annie Besant ajoute une pierre à l'édifice du mouvement du potentiel humain, fait fi des dogmes et des certitudes en nous aidant à réaliser des ponts entre la connaissance, le savoir, la science et la spiritualité. Notre but n'est pas ici de fonder une étude poussée sur ses travaux, d'en faire un objet de problématique préoccupant. Annie Besant nous donne à inspirer des idées et des réflexions en vue d'organiser et d'harmoniser notre approche de l'analyse de quelques aspects de la Doctrine secrète de Helena Petrovna Blavatsky. Le message vital que nous donne cet ouvrage, la Doctrine secrète est époustouflant, ayant le pouvoir de guérir nos rapports avec les cultures d'autres civilisations, avec notre voisinage et avec le monde, en nous élevant vers l'Amour et en nous propulsant dans un avenir totalement différent à un moment où nous en avons le plus besoin. Il s'agit donc d'un livre courageux qui remet en cause certains dogmes officiels pour explorer la face cachée d'une histoire voulue linéaire.

    De la Doctrine secrète, nous dirons volontiers qu'il constitue une pyramide de savoir et de Sagesse, dont nous considérons son autueure comme un des Maîtres à penser et un instructeur, tout sachant que nous aimons bien étudier et réfléchir les œuvres de tout Sage, sans passion aveugle, ni parti pris ;  et surtout que nous appliquons à nous mêmes le principe de la vraie Sagesse qui consiste, certes, à être à l'écoute des plus grands sages, mais pour ensuite, penser par soi-même, trouver ses propres déductions et lignes de travail, dans l'âme et en libre conscience. Car là est seulement le critère d'un authentique développement et de la transrationalité-résille, une approche créatrice, et pourtant, conforme aux grandes Lois qui favorisent le bien être social.

    Notre auteure y affirme haut et fort que certaines civilisations, bien avant la chronologie officielle, avaient atteint un apogée sur le plan technologique. Elle en fournit, presque à chaque section, dans chaque Stance des éléments de preuves plus que troublants.

    Voilà qui fait de La Doctrine secrète un ouvrage dérangeant et fondamental, mais aussi bien humanisant. Au reste, il semble bien que l'histoire et la science officielles cachent sciemment bon nombre de faits qui invalideraient les dogmes qui nous ont été serinés dans les mentalités depuis des siècles ; et aujourd'hui, si on prenait juste la peine de creuser nos méninges.

    Que faut-il entendre par la Vie sommeillante des Eaux Primordiales, le mot clé de notre ouvrage ? Les Ténèbres sont-elles un corps ou pas ? Qu'en est-il du Souffle ?

    Nous allons voir tout à l'heure certains aspects de cet ouvrage, ci-dessous.

    Revenons un tant soit peu à Annie Besant. Quels sont ces Grands Êtres ou ces Maîtres qui nous ont apporté la connaissance des civilisations cosmiques, de ce qu'est la conscience cosmique, ainsi qu'un aperçu de l'extraordinaire futur qui attend l'humanité ? Quel est ce point nodal où Esprit, Espace, Temps et Matière ne font qu'un ?

    Avec sagesse et perspicacité, Annie Besant nous propose de compter avec ce livre connu sous le nom de La Doctrine Secrète, et d'ajouter que si nous voulons le comprendre, il nous faut le lire avant de le mettre de côté et l'étudier avant d'en rire{1}. Car, écrit Annie Besant, "Je dis cela intentionnellement parce que j'ai lu l'Appendice dans lequel M. Coleman dit que cette œuvre est pleine de plagiats et qu'il peut prouver en maints endroits que l'auteure a puisé son savoir dans d'autres livres ; il ajoute que c'est ainsi que s'expliquerait le savoir qui y est renfermé. Mais ce qu'il vous faut considérer est ceci : c'est qu'elle n'a jamais prétendu avoir découvert la connaissance qu'elle apportait au monde, que sa théorie est que cette sagesse remonte à un passé immémorial et peut être trouvée dans tout livre sacré, dans toute philosophie, et que l'objet même de cet ouvrage est de faire des citations prises de partout, des Écritures de toutes les religions, des écrits de tous les peuples, pour prouver l'identité de l'enseignement et l'antiquité de la doctrine. Ce qui est nouveau dans ce livre ce n'est pas les faits qu'il renferme.

    Ce qu'il y a de nouveau dans ce livre ce n'est pas ce que les orientalistes y ont trouvé et qui peut être retrouvé dans l'un ou l'autre des livres sacrés du monde. Ce qui est nouveau c'est la perception qui a permis à l'auteure de choisir parmi tous ceux-ci les faits qui composent la conception unique et puissante de l'évolution de l'univers, de l'évolution de l'homme, la synthèse cohérente de toute la cosmogonie.

    Ce qui lui mérite le titre de plus grand Instructeur de notre temps c'est d'avoir possédé le savoir véritable et non la science que donnent les livres, savoir qui lui a permis de récolter dans les livres où elles étaient dispersées les vérités qui, assemblées, forment un tout grandiose. C'est d'avoir possédé le fil conducteur et d'avoir pu le suivre avec une exactitude sans défaillance à travers le labyrinthe et d'avoir montré que tous les matériaux épars recelaient en eux-mêmes la possibilité de l'édifice unique.

    Et son œuvre est d'autant plus admirable du fait qu'elle la produisit sans être une savante; parce qu'elle la fit sans avoir eu l'éducation qui lui eût, jusqu'à un certain point, permis décomposer cette sagesse de pièces et de morceaux, parce qu'elle fit ce que nul orientaliste n'a fait avec toute sa science, ce que tous les orientalistes réunis et aidés de leur connaissance des langues orientales et de la littérature de l'Orient n'ont pas fait. Il n'y en a pas un parmi eux qui eût tiré de cette masse confuse une synthèse puissante, pas un qui, de ce chaos, eût été capable d'édifier un monde.

    Mais cette femme russe, d'éducation moyenne, cette femme russe, qui n'était pas une érudite et ne prétendait pas en être une, dut par un moyen quelconque acquérir une érudition qui lui permit de faire ce qu'aucun de vos érudits ne peut faire ; par une voie quelconque, elle reçut un enseignement qui lui permit d'organiser ce chaos et de mettre sur pied un plan grandiose d'évolution qui nous rend compréhensibles l'univers et l'homme.

    Elle disait que cette sagesse ne lui appartenait pas, elle ne prétendit jamais l'avoir créée ; elle parlait sans cesse de son manque de savoir et se référait à Ceux qui lui donnaient l'enseignement. Mais le fait auquel vous avez affaire est celui-ci : la science est là et s'offre à la critique. Il n'est pas une autre personne qui ait produit la même chose quoique les mêmes matériaux dont elle s'est servie, suivant M. Coleman, soient à la disposition du monde entier".

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    Et voici la réponse que donne Annie Besant :

    Donnez-nous d'autres écrivains qui puissent faire comme elle. Donnez-nous encore de ces plagiaires capables de recueillir à tant de sources différentes ce qui est nécessaire pour construire une philosophie puissante. Que ce soit là l'œuvre de vos savants tant vantés et qu'ils nous aident comme elle à comprendre les religions du monde.

    Qu'ils nous montrent leur identité, qu'ils nous montrent leur réalité et peut-être après cela modifierons-nous l'opinion que nous avons d'elle ; mais jusqu'à ce que cela soit accompli ses droits demeurent entiers, quand même vous arriveriez à prouver qu'elle a pu errer en maintes occasions, quand même ceux-là qui ne peuvent rivaliser avec elle d'altruisme, d'abnégation de soi-même et de savoir, voudraient la lapider. La raison qui fait que notre foi en elle demeure inébranlable est qu'elle nous a guidés vers le savoir, que par son enseignement nous avons acquis ce que nul autre n'a pu nous donner, qu'elle nous a ouvert la voie vers l'acquisition de plus de connaissance dans le même ordre d'idées et par l'entremise des mêmes Instructeurs qui l'instruisirent elle-même. Voilà pourquoi nous sommes assez sots, à ce que pensent les gens, pour lui rester fidèles, à elle et à sa mémoire, car nous avons contracté envers elle une dette de reconnaissance telle que nous ne serons jamais à même de l'acquitter, et jamais une pierre ne sera lancée sur sa tombe que je n'essaie de l'en faire disparaître, pour l'amour du savoir vers lequel elle m'a conduite et le don inappréciable qu'elle me fit par l'enseignement qu'elle créa.

    Le témoignage que je vous demande de recueillir d'elle n'est pas celui des phénomènes. Celui-là je le mets à part. Ce n'est pas non plus celui de l'érudition, elle n'en avait pas et ne s'en est jamais réclamée. Ce n'est pas enfin de décider si sa vie depuis son enfance fut un modèle de perfection. C'est qu'elle possédait un savoir défini, acquis d'une manière quelconque, et qui ne peut-être attribué à une éducation ordinaire, qu'elle se l'assimila en une période de temps relativement courte, étonnant sa propre famille quand elle le produisit pour la première fois, et qu'elle disait le tenir de certains Instructeurs, le fait important étant qu'elle possédait cette connaissance, de quelque manière qu'elle se la fût appropriée.

    Voilà la preuve que je désire mettre en relief, parce que c'est un point qui ne peut être contesté et qui pour le moment dégage son témoignage de toute la question de supercherie.

    Il reste au-dessus et au delà de cette question. Je prétends que même si vous trouviez convaincant le témoignage employé contre elle qu'elle alla quelquefois au delà de la vérité (je ne dis pas que je croie qu'il en soit ainsi mais supposons que vous en soyez convaincus) cela n'y changerait rien. Le fait demeure de cette science incarnée dans La Doctrine Secrète qui lui sert de témoin qu'on ne peut, j'ose le dire, récuser, et plus vous abaissez l'auteure, moins vous l'estimez, plus vous prouvez l'existence des grands Êtres et exaltez Ceux dont elle fut l'instrument et qui lui donnèrent ce qu'elle produisit.

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    À cette échelle de la réflexion, cet ouvrage, La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VIII, est une synthèse, non exhaustive, d'un débat relativement bref sur l'Âme, le Cosmos, l'Homme spirituel, la Science et l'Esprit que l'on peut qualifier d'Esprit universel ou cosmique. Nous essayons d'exposer ces vérités abstraites sous l'angle optique de Helena Petrovna Blavatsky, de telle façon que le lecteur (la lectrice) puisse comprendre par un intérêt plus profond ce qui, jusqu'à présent n'est qu'une supposition voilée. Il n'est qu'un outil parmi tant d'autres dans les mains du lecteur (la lectrice) désireux d'élargir ses horizons sur la compréhension des Nouménalités cosmiques de l'Univers des univers, de l'Unité de la Nature.

    Pour en revenir à Blavatsky, ces vérités ne sont nullement présentées comme une révélation et Helena Petrovna Blavatsky n'a pas de prétention à être une révélatrice de la science mystique qui est maintenant rendue publique pour la première fois dans l'histoire du monde. Car ce que contient cet ouvrage se trouve dispersé dans des milliers de volumes incorporant les Écritures des grandes religions asiatiques et des débuts des religions d'Europe, cachés sous glyphes ou symboles, et jusqu'ici passés inaperçus à cause de ce voile.

    Ce qu'il convient d'essayer maintenant, c'est de rassembler quelques données les plus anciennes et d'en faire un tout harmonieux et cohérent. Là est notre but principal. Le seul avantage que Helena Petrovna Blavatsky ait sur ses prédécesseurs est de n'avoir pas besoin de recourir à la spéculation et aux théories personnelles. Aussi faut-il rappeler, selon Annie Besant, que La Doctrine secrète est une déclaration partielle de ce qui a été enseigné à Helena Petrovna Blavatsky par des étudiants plus avancés, augmentée seulement pour quelques petits détails des résultats de ses propres études et observations. La publication de beaucoup des faits ici exposés a été rendue nécessaire par les spéculations téméraires et fantaisistes auxquelles beaucoup de Théosophes et étudiants du Mysticisme se sont livrés, ces derniers temps, dans leur effort, tel qu'ils l'imaginaient, pour édifier un système de pensée complet d'après les quelques faits communiqués antérieurement.

    Partant, la thèse générale de notre ouvrage pour ce Volume VIII est celle de bon nombre de d'occultistes ou de théosophes qui ont soigneusement examiné le problème de l'originalité de La Doctrine secrète : la plupart de nos énoncés contenus dans cet ouvrage sont généralement repris à ceux-ci ou à celles-là, tandis que les énoncés typiquement blavatskiens résistent imperturbablement à un examen scientifique. Les démonstrations se font ici à partir des sections et des Stances de La Doctrine secrète.

    Il est inutile donc d'expliquer que notre ouvrage n'est pas La Doctrine secrète dans sa totalité, mais un nombre de fragments choisis dans ses données fondamentales, une attention spéciale étant apportée à quelques faits dont certains écrivains se sont emparés et les ont déformés hors de toute ressemblance avec la vérité.

    Mais il est peut-être souhaitable de déclarer sans aucune équivoque que ces enseignements, si fragmentaires et incomplets contenus dans ce Volume II de La Doctrine Secrète, n'appartiennent pas en exclusivité aux religions Hindoue, Zoroastrienne, Chaldéenne, ni Égyptienne pas plus qu'au Bouddhisme, à l'Islam, au Judaïsme ou au Christianisme, comme nous en rassure Annie Besant dans ses travaux de méditation. La Doctrine Secrète en est l'essence à tous. Les divers systèmes religieux qui en ont jailli à leur origine sont maintenant appelés à se replonger dans leur élément originel d'où s'est développé tout mystère et tout dogme, en s'étendant et en se matérialisant.

    Nul doute que La Doctrine Secrète soit regardé aujourd'hui par une grande partie du public comme un roman de l'espèce la plus fantastique car, qui a jamais entendu même parler du livre de Dzyan ? Mais en revanche, Helena Petrovna Blavatsky était pleinement préparée à prendre toute la responsabilité de ce qui est contenu dans ce livre et à être accusée d'avoir inventé le tout.

    Puis insistons sur un fait comme le souligne Annie Besant. Helena Petrovna Blavatsky ne croit pas devoir demander l'indulgence de ses lecteurs ou critiques pour les nombreuses fautes de style, et l'anglais imparfait qu'on pourra trouver dans ces pages. Elle est étrangère et sa connaissance de la langue ne lui vint que tardivement. Elle emploie l'anglais parce qu'il est le moyen le plus diffusé pour répandre les vérités qu'il est de son devoir de présenter au monde.

    Elle est donc pleinement consciente de ses nombreuses insuffisances, tout ce qu'elle réclame pour cet ouvrage, c'est que, si romancé qu'il puisse sembler à beaucoup, sa cohérence et sa consistance logiques donnent droit à cette nouvelle Genèse de se ranger tout an moins au niveau des hypothèses de travail si librement acceptées par la Science Moderne. De plus, elle demande qu'on la considère, non en vertu d'un appel à une autorité dogmatique, mais parce qu'il adhère étroitement à la nature et se conformer aux lois de l'uniformité et de l'analogie.

    Le but de cet ouvrage peut être ainsi défini : montrer que la Nature n'est pas un concours fortuit d'atomes, et assigner à l'homme sa place réelle dans le plan de l'Univers, sauver de la dégradation les vérités archaïques qui sont la base de toutes les religions, découvrir jusqu'à un certain point, l'unité fondamentale dont toutes ont jailli et finalement, montrer que le côté caché de la Nature n'a jamais été considéré par la Science de la civilisation moderne{2}.

    Comme le fait remarquer, Annie Besant, si ces choses sont accomplies, si peu que ce soit, Helena Petrovna Blavatsky est satisfaite. En tant qu'ouvrage, La Doctrine Secrète est écrit pour le service de l'humanité et c'est à l'humanité et aux générations futures qu'il appartient de le juger. Helena Petrovna Blavatsky ne reconnaît la validité d'aucun tribunal de rang moindre. Elle a été habituée à l'injure, aux calomnies, aux méchancetés humaines, elle les a subies chaque jour ; mais après tout, les attaques n'ont tiré d'elle qu'un sourire silencieux et réparateur.

    "L'Histoire de la Création et de ce Monde, depuis son origine jusqu'à l'époque actuelle, est composée de sept Chapitres : le septième n'est pas encore écrit{3}".

    À Helena Petrovna Blavatsky de renchérir :

    On vient d'essayer d'écrire le premier de ces sept chapitres qui est maintenant terminé. Quelque faible et incomplète qu'en soit l'exposition, c'est, en tout cas, une approximation – au sens mathématique du mot – de ce qui est la base la plus ancienne de toutes les Cosmogonies suivantes. Il est audacieux d'essayer de décrire dans une langue européenne le grand panorama de la Loi dont les éternelles manifestations sont périodiques et dont les esprits plastiques des premières Races douées de Conscience avaient reçu l'impression, faite par ceux sur lesquels l'Intelligence Universelle le reflétait, car aucun langage humain, sauf le Sanscrit – qui est le langage des Dieux – ne permet de le faire d'une façon suffisamment exacte. Mais il faut excuser les imperfections de ce travail, en raison du motif qui l'a inspiré{4}.

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    Helena Petrovna Blavatsky a eu à espérer que- nous espérons malgré tout -, quelque superficiellement qu'aient été élaborés les commentaires des Sept Stances, on a donné assez, dans cette partie cosmogonique de La Doctrine Secrète, pour montrer que les enseignements Archaïques sont visiblement plus scientifiques (au sens moderne du mot) qu'aucune autre Ecriture antique, considérée dans son aspect exotérique. Puisque cependant, comme nous l'avons déjà déclaré, La Doctrine Secrète retient beaucoup plus qu'il ne donne, Helena Petrovna Blavatsky invite tout lecteur, tout chercheur à se servir de sa propre intuition. "Notre tâche principale est, d'abord, d'élucider ce que l'on a déjà donné et, écrit-elle, à notre grand regret, quelquefois très incorrectement de suppléer, ensuite, la connaissance dont nous avons parlé à demi-mot – partout et toutes les fois que ce sera possible – par les données additionnelles et, enfin de sauvegarder nos doctrines contre les attaques trop fortes du Sectarisme moderne et, plus spécialement, contre celles du Matérialisme récent, très souvent qualifié, à tort, de Science, alors qu'en réalité les mots Savants et demi-Savants doivent seuls porter la responsabilité des masses de théories illogiques présentées au monde. Dans sa grande ignorance, le public, en même temps qu'il accepte aveuglément tout ce qui émane des autorités et croit de son devoir de considérer toute affirmation émanant d'un homme de science comme un fait prouvé – le public, disons-nous, a appris à se moquer de tout ce qui vient de sources païennes. En conséquence, comme les Savants matérialistes ne sauraient être combattus qu'avec leurs propres armes – celles de la controverse et de la discussion – nous avons ajouté à chaque Volume un Appendice, où l'on met en regard les données respectives et où l'on montre à quel point les grandes autorités, elles-mêmes, peuvent se tromper. Nous croyons que l'on peut le faire d'une manière efficace en relevant les points faibles de nos opposants et en signalant l'incorrection de leurs trop fréquents sophismes que l'on fait passer pour les dires de la Science. Nous tenons pour Hermès et sa Sagesse, dans son caractère universel ; eux tiennent pour Aristote, comme adversaires de l'intuition et de l'expérience des Âges, s'imaginant que la Vérité appartient exclusivement au monde Occidental. De là le désaccord. Comme le dit Hermès : La Connaissance diffère beaucoup de la raison, car celle-ci atteint aux choses qui s'élèvent au-dessus d'elle, mais la Connaissance est le but de la raison – c'est-à-dire de l'illusion de notre cerveau physique et de son intellect, appuyant ainsi sur le contraste qui existe entre la connaissance péniblement acquise des sens et du Mental (Manas), et l'omniscience intuitive de l'Âme Spirituelle Divine (Buddhi){5}.

    Quel que soit le sort réservé à ce travail dans un avenir lointain, nous espérons avoir au moins prouvé les faits suivants :

    La Doctrine Secrète n'enseigne pas d'Athéisme, sauf dans le sens qu'implique le mot Sanscrit Nâstiska, rejet des idoles. Dans ce sens tout Occultiste est un Nâstiska.

    Elle admet un Logos, ou un Créateur Collectif de l'Univers ; un Demi-urgos [Démiurge] dans le sens employé en parlant d'un Architecte comme du Créateur d'un édifice, bien que cet Architecte n'en ait jamais touché une pierre mais qu'après en avoir donné le plan, il ait laissé tout le travail manuel aux maçons. Dans notre cas, le plan fut donné par l'Idéation de l'Univers et le travail de construction fut laissé aux Légions de Puissances et de Forces intelligentes. Mais ce Démiurge n'est pas une Divinité personnelle – c'est-à-dire un Dieu extra-cosmique imparfait, mais seulement l'ensemble des Dhyâns-Chôhans et des autres Forces.

    Les Dhyâns-Chôhans ont un double caractère puisqu'ils sont composés de (a) l'Energie brute, irrationnelle, inhérente à la Matière, (b) de l'Âme intelligente ou Conscience cosmique qui dirige et guide cette Energie et qui est la Pensée Dhyân-Chôhanique reflétant l'Idéation du Mental Universel. Cela a pour résultat une série perpétuelle de manifestations physiques et d'effets moraux sur la Terre pendant les périodes manvantariques, le tout étant soumis au Karma. Comme ce processus n'est pas toujours parfait et que, si nombreuses que soient les preuves qu'il puisse laisser voir de l'existence d'une Intelligence dirigeante cachée derrière le voile, il n'en montre pas moins des lacunes et des défauts et aboutit même très souvent à des insuccès évidents – il s'ensuit que ni la Légion collective (Démiurge), ni aucune des Puissances actives, prises individuellement, ne méritent les honneurs et un culte divins. Tous ont cependant droit au reconnaissant respect de l'Humanité et l'homme devrait toujours s'efforcer à aider l'évolution divine des Idées, en devenant, dans la mesure de ses moyens, un collaborateur de la Nature dans la tâche cyclique. Seul, l'inconnaissable et incognoscible Kârana, la Cause sans Cause de toutes les causes, devrait avoir son sanctuaire et son autel sur le terrain sacré et à jamais inviolé de notre cœur – invisible, intangible, non mentionné, sauf par la voix encore faible de notre conscience spirituelle. Ceux qui l'adorent devraient le faire dans le silence et dans la solitude sanctifiée de leurs Ames{6} , faisant de leur Esprit le seul intermédiaire entre eux et l'Esprit Universel, de leurs bonnes actions les seuls prêtres et de leurs intentions pécheresses les seules victimes expiatoires visibles et objectives offertes à la Présence.

    La Matière est Éternelle. C'est l'Upâdhi, ou Base Physique, dont se sert le Mental Universel, Unique et Infini, pour établir sur elle ses idéations. C'est pourquoi les Ésotéristes maintiennent qu'il n'y a pas de matière inorganique ou morte dans la Nature, la distinction qu'établit la Science entre les deux étant aussi peu fondée qu'elle est arbitraire et dépourvue de raison. Quoi qu'en puisse penser la Science – et la Science exacte est une inconstante personne, comme nous le savons tous par expérience – l'Occultisme sait et enseigne différemment, comme il l'a fait de temps immémorial, depuis Manu et Hermès, jusqu'à Paracelse et ses successeurs. Hermès Trismégiste, le Trois Fois Grand, dit :

    O mon fils, la matière devient ; autrefois elle fut, car la matière est le véhicule du devenir. Devenir est le mode d'activité du Dieu incréé et qui prévoit. Ayant été douée du germe du devenir, la matière [objective] est enfantée, car la force créatrice la moule selon les formes idéales. La matière non encore engendrée n'avait pas de forme : elle devient lorsqu'elle est mise en action{7}.

    Feu le docteur Anna Kingsford, l'excellent traducteur et compilateur des Fragments Hermétiques, dit, dans une note au bas de la page :

    Le docteur Ménard fait remarquer qu'en grec le même mot signifie naître et devenir. L'Idée est celle-ci : c'est que la matière qui compose le monde est éternelle dans son essence et qu'avant la création ou le devenir, elle est dans une condition passive et immobile. C'est pourquoi elle fut avant d'être mise en action maintenant, elle devient, c'est-à-dire qu'elle est mobile et progressive.

    Et elle ajoute : la doctrine purement Védântique de la Philosophie Hermétique enseigne que :

    La création est, par conséquent, la période d'activité [Manvantara] de Dieu, qui, selon la pensée Hermétique (ou, matière qui, selon le Védantisme) a deux modes – l'Activité ou Existence, Dieu évolué (Deus explicitus) et l'Existence Passive [Pralaya], Dieu involué (Deus implicitus). Les deux modes sont parfaits et complets, comme le sont, pour l'homme, les états de veille et de sommeil. Fichte, le philosophe allemand, décrivait l'Être (Sein) comme l'Unique que nous ne connaissons que par son existence (Dasein) en qualité de Multiple. Cette manière de voir est absolument Hermétique. Les Formes Idéales... sont les idées archétypes ou formatives des Néo-Platoniciens les conceptions éternelles et subjectives de choses qui existent dans le Mental divin avant la création, ou le devenir.

    Ou, comme dans la philosophie de Paracelse :

    Tout est le produit d'un seul effort créateur universel... Il n'y a rien de mort dans la Nature. Tout est organisme et vivant et c'est pourquoi le monde entier semble être un organisme vivant{8}.

    L'Univers a été tiré de son plan idéal, entretenu durant l'Éternité dans l'Inconscience de ce que les Védantins appellent Parabrahman. C'est pratiquement identique aux conclusions de la plus haute philosophie Occidentale, les Idées innées, éternelles et pré-existantes de Platon, maintenant reprises par Von Hartmann. L'Inconnaissable d'Herbert Spencer ne ressemble que faiblement à cette Réalité transcendantale, à laquelle croient les Occultistes et qui ne semble être souvent que la personnification d'une force cachée derrière les phénomènes – une Energie infinie et éternelle de laquelle tout procède, tandis que l'auteur de La Philosophie de l'Inconscient arrive (sous ce rapport seulement) aussi près de la solution du grand Mystère que le peut un homme mortel. Rares ont été ceux qui, dans la philosophie ancienne, comme dans celle du Moyen-Âge, ont osé s'approcher de ce sujet, ou même en faire mention. Paracelse en parle par voie d'inférence et ses idées sont admirablement synthétisées par le docteur F. Hartmann, M. S. T.{9}.

    Pour Helena Petrovna Blavatsky, tous les Kabbalistes Chrétiens comprenaient bien l'idée racine de l'Orient. Le Pouvoir actif, le Mouvement Perpétuel du grand Souffle, ne réveille le Cosmos qu'à l'aurore de chaque nouvelle Période, le mettant en mouvement au moyen des deux Forces contraires [la force centripète et la force centrifuge qui sont mâle et femelle, positive et négative, physique et spirituelle, qui forment à elles deux la Force Primordiale unique] et la rendent ainsi objective sur le plan de l'Illusion. En d'autres termes, ce double mouvement transporte le Cosmos du plan de l'Idéal Eternel dans celui de la manifestation finie, ou du plan nouménal dans le plan phénoménal. Tout ce qui est, fut et sera, existe éternellement, même les Formes innombrables, qui ne sont finies et périssables que dans leur forme objective, mais non dans leur forme idéale. Elles ont existé comme Idées, dans l'Éternité, et, lorsqu'elles disparaîtront, elles existeront comme, reflets.

    [L'Occultisme enseigne qu'aucune forme ne peut être donnée à quoi que ce soit, par la Nature ou par l'homme, sans que son type idéal n'existe déjà sur le plan subjectif mieux que cela : qu'aucune forme ou aspect ne peut entrer dans la conscience de l'homme, ou évoluer dans son imagination, sans exister déjà à l'état de prototype, au moins approximativement].

    Ni la forme de l'homme, ni celle d'un animal, d'une plante ou d'une pierre, n'ont jamais été créées, et ce n'est que sur notre plan qu'elles ont commencé à devenir, c'est-à-dire à s'objectiver dans leur matérialité actuelle, ou à s'épandre du dedans au dehors, de l'essence la plus sublimée et la plus super-sensorielle jusqu'à son apparence la plus grossière. Par conséquent nos formes humaines ont existé dans l'Éternité comme des prototypes astraux ou éthérés ; c'est sur ces modèles que les Êtres Spirituels, ou Dieux, dont le devoir était de les amener à l'existence objective et à la vie terrestre, ont évolué les formes protoplasmiques des Egos futurs de leur propre essence.

    Après quoi, dès que cet Upadhi humain, ou ce moule servant de base, fut prêt, les Forces terrestres naturelles commencèrent à travailler sur ces moules super-sensoriels qui contenaient, outre leur propre élément, ceux de toutes les formes, végétales passées et de toutes les formes animales futures de ce globe. De sorte que la coque extérieure de l'homme passa par tous les corps végétaux et animaux, avant de revêtir la forme humaine{10}.

    Selon la philosophie Hermético-Kabbalistique de Paracelse, c'est Yliaster – l'ancêtre du Protyle nouveau-né, introduit par M. Crookes dans la Chimie – ou la Protomateria primordiale, qui fit jaillir le Cosmos de son propre sein.

    Lorsque la création [l'évolution] eut lieu, l'Yliaster se divisa ; il se fondit, se décomposa et fit jaillir, pour ainsi dire, de son propre sein (du dedans) l'Idéos ou Chaos (Mysterium Magnum, Iliados, Limbus Major ou Matière Primordiale). Cette Essence Primordiale est d'une nature moniste et se manifeste, non seulement comme activité vitale, c'est-à-dire comme une force spirituelle, un pouvoir invisible, incompréhensible et indescriptible, mais aussi comme la matière vitale dont se compose la substance des êtres vivants.

    Dans ce Limbus ou Idéos de matière primordiale... la seule matrice de toutes les choses créées, la substance de toutes choses se trouve contenue. Les anciens le dépeignent comme le Chaos... d'où sortit le Macrocosme, puis ensuite, par division et évolution, dans les Mysteria Specialia{11} , chaque être distinct. Toutes les choses et toutes les substances élémentaires y étaient contenues in potentia mais non pas in actu [en puissance mais non en fait]{12} .

    Cela amène le traducteur, le docteur Hartmann, à faire observer avec raison qu'il semble que Paracelse ait devancé de trois siècles la découverte moderne de la potentialité de la matière".

    Le Magnus Limbus, donc, ou l'Yliaster de Paracelse, n'est autre que notre ancien ami Père-Mère – en dedans, avant son apparition dans l'Espace{13}. C'est la Matrice Universelle du Cosmos, personnifiée sous le double aspect du Macrocosme et du Microcosme, ou de l'Univers et de notre Globe{14} par Aditi-Prakriti, ou la Nature spirituelle et physique. Paracelse nous explique, en effet, que :

    Le Magnus Limbus est la pépinière d'où sont sorties toutes les créatures, dans le même sens qu'un arbre peut sortir d'une toute petite graine, avec cette différence, toutefois, que le grand Limbus tire son origine du Verbe de Dieu, tandis que le Limbus minor (la semence ou sperme terrestre) tire la sienne de la terre. Le grand Limbus est la semence d'où sont sortis tous les êtres et le petit Limbus est chaque être final qui reproduit sa forme et qui a été lui-même produit par le grand. Le petit Limbus possède toutes les qualifications du grand, dans le même sens qu'un fils possède une organisation analogue à celle de son père... Après que... Yliaster se fut dissous, Arès le pouvoir diviseur, différenciateur et individualisateur (Fohat, autre vieil ami à nous)... commença à agir. Toute production eut lieu comme conséquence de la séparation. Du sein de l'Idéos furent tirés les éléments du Feu, de l'Eau, de l'Air et de la Terre, dont la naissance, toutefois, n'eut pas lieu d'une façon matérielle, ou par simple séparation, mais d'une manière spirituelle et dynamique [pas même par des combinaisons complexes – par exemple le mélange mécanique, opposé à la combinaison chimique], de même que le feu peut jaillir d'un caillou, ou un arbre sortir d'une graine, quoiqu'il n'y ait, à l'origine, ni feu dans le caillou, ni arbre dans la graine. L'Esprit est vivant et la Vie est l'Esprit, et la Vie et l'Esprit [Prakriti, Purusha (?)] produisent toutes choses, mais ils sont essentiellement un et non pas deux.. Les éléments aussi ont, chacun, leur propre Yliaster, parce que toute l'activité de la matière, sous toutes ses formes, n'est qu'une émanation de la même source. Mais, de même que de la graine jaillissent les racines avec leurs fibres, puis la tige avec ses branches et ses feuilles et enfin les fleurs et les graines, de même tous les êtres sont nés des éléments et se composent de substances élémentaires qui peuvent donner naissance à d'autres formes possédant les caractéristiques de leurs parents{15}. Les éléments, en leur qualité de mères de toutes les créatures, sont d'une nature invisible et spirituelle et ont des âmes{16}. Ils jaillissent tous du Mysterium Magnum.

    Comparez cela avec la Vishnu Purâna :

    De Pradhâna [la Substance Primordiale] présidée par l'âme (Kshétrajna) [l' esprit incarné (?)] provient le développement inégal [Évolution] de ces qualités... Du grand principe (Mahat) l'Intelligence [Universelle] [ou Mental]... les éléments (subtils) et les organes des sens tirent leur origine{17}.

    On peut ainsi montrer que toutes les vérités fondamentales de la Nature étaient universelles dans l'antiquité et que les idées générales sur l'Esprit, la Matière et l'Univers, ou sur Dieu, la Substance et l'Homme, étaient identiques. [I 276] En étudiant les deux philosophies religieuses les plus anciennes du globe, l'Hindouisme et l'Hermétisme, dans les Écritures de l'Inde et de l'Égypte, leur identité est facile à reconnaître.

    Cela devient évident pour celui qui lit la dernière version traduite des Fragments Hermétiques, dont nous venons de parler, par le docteur Anna Kingsford. Quelque défigurés et torturés qu'ils aient été à leur passage par les mains des sectaires Grecs et Chrétiens, la traductrice en a saisi les points faibles avec beaucoup d'habileté et d'intuition et a essayé d'y remédier, au moyen d'explications et de notes au bas des pages. Elle dit :

    La création du monde visible par les dieux travailleurs ou Titans, comme agents du Dieu suprême {18} est une idée entièrement Hermétique, reconnaissable dans tous les systèmes religieux, et en accord avec les recherches scientifiques modernes [?], qui nous montrent partout le Pouvoir Divin agissant au moyen des Forces naturelles.

    À citer de la même traduction :

    Cet Être Universel, qui contient tout et qui est tout, met en mouvement l'âme et le monde, tout ce que comprend la nature. Dans l'unité multiple de la vie universelle, les innombrables individualités qui se distinguent par leurs variations sont, néanmoins, unies d'une telle façon que tout ne forme qu'un et que tout procède de l'unité{19}.

    Et d'une autre traduction encore :

    Dieu n'est pas un Mental, mais la cause qui fait que le Mental existe ; il n'est pas un esprit, mais la cause qui fait que l'Esprit existe ; il n'est pas la lumière, mais la cause qui fait que la Lumière existe{20}.

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    Où est le problème ?

    Le premier volume de La Doctrine Secrète a comme sujet le devenir du Cosmos - La Cosmogénèse. Le second volume (3ème volume de l'Edition d'Adyar en 6 volumes) traite du devenir de l'Homme -L'Anthropogenèse. Sa première partie, comme celle du volume précédent est basée sur des stances tirées des mêmes Archives Archaïques que les Stances sur la Cosmogonie.

    Il est donc question de faire simplement une récapitulation dans cette introduction et de montrer, à la manière d'Ianthe H. Hoskins{21}, par la grandeur des sujets exposés, combien il est difficile, sinon impossible, de leur rendre justice entière.

    1. C'est ainsi que La Doctrine secrète est la Sagesse accumulée des âges et sa cosmogonie à elle seule est le système le plus prodigieux et le plus élaboré qui soit connu, même sous la forme voilée de l'exotérisme des Purânas{22}. Mais le pouvoir mystérieux du symbolisme occulte est si grand que les faits qui ont réellement occupé d'innombrables générations de voyants initiés et de prophètes voués à les coordonner, à les inscrire et à les expliquer, durant les étourdissantes séries du progrès évolutif, sont tous enregistrés en quelques pages de glyphes et de signes géométriques. Le regard étincelant de ces Génies si rares a pénétré au cœur même de la matière et découvert l'âme des choses là où un observateur profane ordinaire, quelque instruit qu'il eût été, n'aurait aperçu que la trame extérieure de la forme.

    Mais la Science moderne ne croit pas à l'âme des choses, et, par suite, rejettera le système entier de la Cosmogonie antique. Il est inutile de dire que le système en question n'est pas le produit de l'imagination d'un ou de plusieurs individus isolés ; il est constitué par les annales ininterrompues de milliers de générations de Génies dont les expériences respectives ont concouru à certifier et à vérifier les traditions transmises oralement, d'une race primitive à une autre, au sujet des enseignements d'Êtres supérieurs très élevés qui ont veillé sur l'enfance de l'Humanité.

    Il faut ajouter que, durant de longs âges, les Sages de la Cinquième Race qui compose l'humanité d'aujourd'hui - sages faisant partie du groupe sauvé et épargné lors du dernier cataclysme et de la modification des continents - ont passé leurs vies à apprendre et non à enseigner. Nous reviendrons sur cette question ultérieurement. Comment s'y sont-ils pris ? On répond : en contrôlant, en mettant à l'épreuve, en vérifiant, dans chaque département de la Nature, les traditions du passé, au moyen des visions indépendantes des grands Adeptes{23}, c'est-à-dire d'hommes qui ont développé et perfectionné leurs organismes physiques, mentaux, psychiques et spirituels, au plus haut point possible.

    Ce qu'avait vu un Adepte n'était jamais accepté avant d'avoir été contrôlé et confirmé par ce qu'avaient vu d'autres Adeptes dans des conditions propres à constituer un témoignage indépendant - et par des siècles d'expérience{24}.

    2. La loi fondamentale de ce système, le point central d'où tout émerge, autour de quoi et vers lequel tout gravite et sur lequel repose toute sa philosophie, est la Substance-Principe, Une, Homogène et Divine, l'Unique Cause Radicale.

    Quelques-uns, dont les lampes brillaient d'une lumière plus intense, ont été conduits, de cause en cause, jusqu'à la source même de la nature, et ont reconnu qu'il doit exister un Principe primordial...

    On appelle ce point central Substance-Principe, car il devient Substance sur le plan de l'Univers manifesté et n'est qu'une simple Illusion, tant qu'il reste un Principe dans l'Espace abstrait visible et invisible, sans commencement ni fin. C'est la Réalité omniprésente impersonnelle parce qu'elle renferme tout et toutes choses. Son Impersonnalité est la conception fondamentale du Système. Elle est latente dans chaque atome de l'Univers ; elle est l'Univers lui-même{25}.

    3. L'Univers est la manifestation périodique de cette mystérieuse Essence Absolue. L'appeler Essence est cependant pécher contre l'esprit même de la philosophie. Car, bien que le substantif puisse être tiré ici du verbe esse : être, cependant Cela ne peut être assimilé à un être quelconque que l'intellect humain puisse concevoir. On la décrit mieux en disant que Cela n'est ni Matière, ni Esprit, mais les deux à la fois. Parabrahman et Mûlaprakriti ne font qu'Un, en réalité, et cependant sont Deux dans la conception universelle du Manifesté, même dans celle du Logos Unique, sa première Manifestation, auquel, comme le prouve l'érudit conférencier des Notes sur la Bhagavad Gîtâ, Elle apparaît, au point de vue objectif, comme Mûlaprakriti et non comme Parabrahman, comme son Voile, et non comme l'Unique Réalité cachée derrière lui et qui est non conditionnée et absolue, comme Parabrahman.

    4. L'Univers, avec tout ce qu'il contient, est appelé Maya, parce que tout y est temporaire, depuis la vie éphémère de la luciole, de la paramécie, de la vorticelle, jusqu'à celle du soleil. Comparé à l'éternelle immutabilité de l'Un et à l'invariabilité de ce Principe, l'Univers, avec ses formes éphémères et toujours changeantes, doit nécessairement, dans le mental d'un philosophe, ne valoir guère mieux qu'un feu follet. Cependant l'Univers est suffisamment réel pour les êtres conscients qui l'habitent et qui sont aussi peu réels que lui-même.

    5. Tout, dans l'Univers et dans tous ses règnes, est Conscient, c'est-à-dire doué d'une conscience qui lui est particulière sur son propre plan de perception. Il faut nous rappeler, nous autres humains, que, parce que nous ne percevons aucun signe de conscience que nous puissions reconnaître dans les pierres, par exemple, ce n'est pas une raison pour dire qu'il n'y existe pas de conscience. La matière morte ou aveugle n'existe pas, pas plus qu'il n'y a de Loi aveugle ou inconsciente. Tout cela ne trouve pas de place dans les conceptions de la Philosophie spiritualiste ou occulte. Celle-ci ne s'arrête jamais aux apparences extérieures et, pour elle, les Essences nouménales ont plus de réalité que leurs contreparties objectives. Elle ressemble ainsi au système des Nominalistes du Moyen- Âge, pour qui les universaux étaient les réalités et les particuliers n'existaient que nominalement et seulement dans l'imagination humaine.

    6. L'Univers est élaboré et guidé du dedans au dehors. L'Univers est en bas comme il en haut, sur la terre comme dans le ciel, et l'homme, microcosme et copie en miniature du macrocosme, est le témoin vivant de cette Loi Universelle et de son mode d'action. Nous voyons que chaque mouvement, chaque action ou geste externes, qu'ils soient volontaires ou machinaux, organiques ou mentaux, sont produits et précédés par une sensation ou une émotion interne, volonté ou volition, pensée ou intelligence. Comme aucun mouvement ou changement externe, lorsqu'il est normal, ne peut se produire dans le corps extérieur de l'homme sans être provoqué par une impulsion intérieure donnée par l'une des trois fonctions dont nous venons de parler, il en de même pour l'Univers externe ou manifesté.

    Le Kosmos entier est guidé, contrôlé et animé par une série presque infinie de Hiérarchies d'Êtres sensibles ayant, chacun, une mission à remplir et qui - quelque nom que nous leur donnions, que nous les appelions Dhyân Chôhans ou Anges - sont des Messagers uniquement, en ce sens qu'ils sont les agents des Lois Karmiques et Cosmiques. Ils varient à l'infini dans leurs degrés respectifs de conscience et d'intelligence, et les appeler tous des Esprits purs, sans aucun des mélanges terrestres dont le temps a coutume de faire sa proie, c'est simplement se permettre une fantaisie poétique.

    Lorsque le Karma les atteint, au stade de l'évolution humaine, ils doivent boire jusqu'à la dernière goutte la coupe amère de la rétribution. C'est alors qu'ils deviennent une Force active et se mêlent avec les Elémentals – entités avancées du règne animal pur – pour développer peu à peu le type parfait de l'humanité.{26}

    Ces Dhyân Chôhans{27}, comme nous le voyons, ne passent pas à travers les trois règnes, comme le font les Pitris inférieurs, et ils ne s'incarnent pas non plus dans les hommes avant la Troisième Race-Racine. Par conséquent, suivant l'enseignement :

    " Ronde I. [L'homme, dans la Première Ronde et dans la Première Race, sur le Globe D, notre Terre, était] un être éthéré [un Dhyâni Lunaire, comme homme] non intelligent, mais super-spirituel et par conséquent, selon la loi de l'analogie, il était ainsi dans la Première Race, de la Quatrième Ronde. Dans chacune des races et sous-races suivantes... il devient de plus en plus un être emprisonné, ou incarné, mais toujours avec prépondérance éthérée... Il est sans sexe et, comme l'animal et le végétal, il développe des corps monstrueux, en correspondance avec son entourage grossier.

    " Ronde II. L'homme est encore gigantesque et éthéré, mais il devient plus ferme et plus condensé dans son corps c'est un homme plus physique. Pourtant encore moins intelligent que spirituel, (a) car le mental est d'une évolution plus lente et plus difficile que la forme physique...

    "Ronde III. Il a maintenant un corps parfaitement concret ou compact c'est d'abord la forme d'un singe géant et plus intelligent, ou plutôt plus rusé que spirituel. Car, sur l'axe descendant, il a maintenant atteint un point où sa spiritualité primordiale est éclipsée et obombrée par la mentalité naissante. (b) Dans la seconde moitié de la Troisième Ronde, sa stature gigantesque décroît, et son corps se modifie dans sa texture il devient un être plus rationnel, quoique encore plus un singe qu'un Déva... [Tout cela se répète presque exactement dans la Troisième Race-Racine de la Quatrième Ronde.]

    " Ronde IV. L'intelligence a un développement énorme dans cette Ronde. Les races [jusqu'ici] muettes acquièrent sur [I 173] ce Globe notre parole humaine [actuelle], et, depuis la Quatrième Race, le langage est perfectionné et la connaissance s'accroît. A ce point médian de la Quatrième Ronde [comme de la Quatrième Race-Racine ou Atlante], l'humanité passe le point axial du cycle Manvantarique mineur... le monde est alors rempli des résultats de l'activité intellectuelle et de la décroissance spirituelle..."{28} [voyez ci-dessous, p. 436]]

    Tout cela est tiré de la lettre authentique suivent les annotations et explications additionnelles écrites par la même main, en notes de bas de page .

    En effet, chacun de ces Êtres a été un homme dans le cycle (Manvantara) précédent ou se prépare à le devenir dans le Manvantara actuel ou dans un Manvantara à venir. Ce sont des hommes Parfaits quand ils ne sont pas des hommes en devenir et, dans leurs sphères supérieures et moins matérielles, ils ne diffèrent, moralement, des êtres humains terrestres qu'en ce qu'ils ne possèdent pas le sentiment de la personnalité et de la nature émotionnelle humaine - deux caractéristiques purement terrestres.

    Sur la même pente, Swami Krishnananda souligne que le Maitre Parfait termine son message en disant que tout est contrôlé par Dieu personnellement. Tout l’univers tourne autour de Lui, et rien ne peut être en dehors du champ de la vue de Sa Connaissance. Notre devoir donc, consiste abandonner notre individualité à cet Être englobant Tout, que nous appelons le Tout-Puissant. Notre bonheur est ici. Plus nous nous affirmons, plus notre situation devient pire, et plus nous affirmons l’existence du Tout-Puissant comme l’Être complet en Tout, moins nous serons considérés comme des entités significatives{29}.

    Les premiers, ou les parfaits, se sont libérés de ces sentiments :

    parce qu'ils n'ont plus de corps charnels - ce poids qui engourdit toujours l'Âme ;

     et parce que, le pur élément spirituel étant laissé sans entraves et plus libre, ils sont moins influencés par la Mâyâ que ne peut jamais l'être l'Homme, à moins qu'il ne soit un Adepte, c'est-à-dire un être capable de tenir entièrement séparées ses deux personnalités - la spirituelle et la physique.

    Les Monades naissantes, n'ayant jamais eu de corps terrestres, ne peuvent éprouver aucun sentiment de personnalité ou d'égoïsme.

    Ce qu'on entend par personnalité étant une limitation et une relation, ou, comme Coleridge la définit, une individualité existant par elle-même, mais avec une nature comme base, le mot ne peut naturellement pas s'appliquer à des entités non humaines, par exemple les Anges ou les Messagers ; mais, ainsi qu'il a toujours été constaté par des générations de très Grands Génies, aucun de ces Êtres, supérieur ou inférieur, n'a d'individualité, ni de personnalité comme Entités séparées, ils n'ont pas d'individualité dans le sens que donne à ce mot l'homme qui dit : Je suis moi et personne d'autre ; en d'autres termes, ils ne sont pas conscients d'une séparativité distincte en individualité et en personnalité, comme celle qui existe pour les hommes et les choses de la terre. L'individualité est la caractéristique de leurs Hiérarchies respectives et non de leurs unités, et ces caractéristiques varient seulement avec le rang du plan auquel appartiennent ces Hiérarchies : plus elles se rapprochent de la région de l'Homogénéité et de l'Un Divin, plus cette individualité est pure et peu accentuée dans la Hiérarchie propre à chacun de ces Êtres. Il faut ajouter que, en termes théosophique et occultiste, l'individualité est un des noms donnés à l'égo supérieur humain. Dans cette perspective, il convient de faire une distinction entre l'Égo immortel et divin, et l'égo mortel humain qui périt. Ce dernier, ou personnalité (égo personnel), survit à la mort du corps seulement pour un temps en kâma loka ; l'individualité demeure à jamais.

    Pythagore

    Les bâtisseurs médiévaux transmettaient une géométrie sacrée qui remonte à Pythagore et qui était vivace jusqu'au 16ème siècle. Pythagore a en effet joué un rôle dans les mythes et légendes des bâtisseurs médiévaux, et sur le frontispice des Constitutions d'Anderson on retrouve le théorème de Pythagore concernant les triangles rectangles.

    " Honore en premier lieu les Dieux immortels dans l'ordre qui leur fut assigné par la Loi. Respecte le Serment. Honore ensuite les Héros glorifiés. Vénère aussi les Génies terrestres, en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois. Honore aussi et ton père et ta mère et tes proches parents. Entre les autres hommes, fais ton ami de celui qui excelle en vertu. Cède toujours aux paroles de douceur et aux activités salutaires. N'en viens jamais, pour une faute légère, à haïr ton ami, quand tu le peux : car le possible habite près du nécessaire. Sache que ces choses sont ainsi, et accoutume-toi à dominer parmi celles-ci la gourmandise d'abord, le sommeil, la luxure et l'emportement. Ne commets jamais aucune action dont tu puisses avoir honte, ni avec un autre, ni en ton particulier. Et, plus que tout, respecte-toi toi-même. Pratique ensuite la justice en actes et en paroles. Ne t'accoutume point à te comporter dans la moindre des choses sans réfléchir. Mais souviens-toi que tous les hommes sont destinés à mourir, et parviens à savoir tant acquérir que perdre les biens de la fortune.

    À l'égard de tous les maux qu'ont à subir les hommes de par le fait des arrêts augustes du Destin, accepte-les comme le sort que tu as mérité ; supporte-les avec douceur et ne t'en fâche point. Il te convient d'y remédier, dans la mesure que tu peux. Mais pense bien à ceci : que la Destinée épargne aux gens de bien la plupart de ces maux. Beaucoup de discours, lâches ou généreux, tombent devant les hommes ; ne les accueille pas avec admiration, ne te permets pas de t'en écarter. Mais si tu vois qu'on dit quelque chose de faux, supporte-le avec patience et douceur. Quant à ce que je vais te dire, observe-le en toute circonstance.

    Que jamais personne, ni par ses paroles ni par ses actions, ne puisse jamais t'induire à proférer ou à faire ce qui pour toi ne serait pas utile. Réfléchis avant d'agir, afin de ne point faire des choses insensées, car c'est le propre d'un être malheureux de proférer ou de faire des choses insensées. Ne fais donc jamais rien dont tu puisses avoir à t'affliger dans la suite. N'entreprends jamais ce que tu ne connais pas ; mais apprends tout ce qu'il faut que tu saches, et tu passeras la vie la plus heureuse. Il ne faut pas négliger la santé de ton corps, mais avec mesure lui accorder le boire, le manger, l'exercice, et j'appelle mesure ce qui jamais ne saurait t’incommoder. Habitue-toi à une existence propre, simple ; et garde-toi de faire tout ce qui attire l'envie. Ne fais pas de dépenses inutiles, comme ceux qui ignorent en quoi consiste le beau. Ne sois pas avare non plus : la juste mesure est excellente en tout. Ne prends jamais à tâche ce qui pourrait te nuire, et réfléchis avant d'agir. Ne permets pas que le doux sommeil se glisse sous tes yeux, avant d'avoir examiné chacune des actions de la journée.

    En quoi ai-je fauté ? Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de ce qu'il me fallait faire ? Commence par la première à toutes les parcourir. Et ensuite, si tu trouves que tu as commis des fautes, gourmande-toi mais, si tu as bien agi, réjouis-toi. Travaille à mettre ces préceptes en pratique, médite-les ; il faut que tu les aimes, et ils te mettront sur les traces de la vertu divine, j'en jure par celui qui transmit à notre âme le sacré Quaternaire{30}, source de la Nature dont le cours est éternel. Mais ne commence pas à prendre à tâche une œuvre sans demander aux Dieux de la parachever. Quand tous ces préceptes te seront familiers, tu connaîtras la constitution des Dieux immortels et des hommes mortels, tu sauras jusqu'à quel point les choses se séparent, et jusqu'à quel point elles se rassemblent. Tu connaîtras aussi, dans la mesure de la Justice, que la Nature est en tout semblable à elle-même, de sorte que tu n'espéreras point l'inespérable, et que plus rien ne te sera caché.

    Tu sauras encore que les hommes choisissent eux mêmes et librement leurs maux, misérables qu'ils sont

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