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Les Arabes vus par Iben Khaldoune (Actualite evenement Musique Litterature algerienne) posté le samedi 22 mars

2008 02:52

La moqaddima de Iben Khaldoune

...Précurseur de la sociologie moderne, Ibn Khaldoun est une référence incontournable dans
le domaine de la réflexion sur l'histoire sociale des peuples et civilisations méditerranéennes.
En réponse aux arabo-staliniens et aux arabo-intégristes, qui érigent les arabes et leurs
"civilisation " en modèle "universaliste ", nous publions un extrait d' "AI Muqaddima" d'Ibn
Khaldoun qui parle, justement de cette civilisation arabe et des arabes. Notre objectif est de
lutter contre l'amnésie et permettre à nos lecteurs de se faire leur propre opinion. Ce serait
ainsi que les arabistes seront invités à davantage de modestie et de relativisme, à se remettre
en question et à se situer "objectivement" dans le concert des civilisations. ..

En raison de leur nature sauvage, les arabes sont des pillards et des destructeurs. Ils
pillent tout ce qu'ils trouvent sans combattre ou sans s'exposer. Puis ils se replient sur
leurs pâturages au désert. Ils n'attaquent ou ne combattent que pour se défendre. Ils
préfèrent éviter les forteresses ou les positions difficiles: ils ne les attaquent pas. Les
tribus que protègent d'inaccessibles montagnes sont à l'abri de la malfaisance et des
déprédations des Arabes. Ceux-ci ne franchiront pas de collines ou ne prendront pas de
risque pour aller chercher les montagnards.
Au contraire, les plaines sont livrées à leur pillage et en proie à leur avidité, si leur
dynastie est faible ou qu'elles n'aient pas de troupes pour les défendre. Alors- les Arabes
y fond des incursions, des pillages, des attaques répétées, parce qu'il s'agit de territoires
accessibles. Les habitants peuvent succomber et devenir les jouets des changements de
pouvoir, jusqu'à ce que leur civilisation disparaisse. Dieu est tout puissant!

Les Arabes sont une nation sauvage (umma washiyya), aux habitudes de sauvagerie
invétérées. La sauvagerie est devenue leur caractère et leur nature. Ils s'y complaisent,
parce qu'elle signifie qu'ils sont affranchis de toute autorité et de toute soumission au
pouvoir. Mais cette attitude naturelle est incompatible (mund-fiya) et en contradiction
(munâqida) avec la civilisation ('ùmrân). Toutes les habitudes des Arabes les conduisent
au nomadisme et au déplacement. Or, c'est là l'antithèse et la négation de la
sédentarisation (maskûn), qui produit la civilisation. Par exemple: les Arabes ont besoin
de pierres pour leurs foyers et leur cuisine -ils les prennent aux maisons, qu'ils
détruisent dans ce but. Ils ont besoin de bois pour leurs tentes, pour les étayer et en faire
des piquets: ils abattent les toits, pour en tirer le bois dans ce but. La véritable nature de
leur existence est la négation de la construction (binâ'), qui est le fondement de la
civilisation. Tel est, généralement, leur cas. De plus, c'est leur nature de piller autrui. Ils
trouvent leur pain quotidien à l'ombre de leurs lances (rizqu- hum fi zilâl rimâ-i-him).
Rien ne les arrête pour prendre le bien d'autrui.

Que leurs yeux tombent sur n'importe quel bien, mobilier ou ustensile, et ils s'en
emparent. S'ils arrivent à la domination et au pouvoir royal, ils pillent tout à leur aise. Il
n'y a plus rien pour protéger la propriété et la civilisation est détruite.
D'autre part, étant donné qu'ils font travailler de force les artisans et les ouvriers, le
travail leur parait sans valeur et ils refusent de le payer. Or, comme on le verra plus
loin, le travail est le fondement du profit (al- a'mâl, aslu I-makâsib). Si le travail n'est
pas apprécié, s'il est fait pour rien, l'espoir de profit disparaît, et le travail n'est pas
productif. Les sédentaires se dispersent et la civilisation décline. Autre chose encore : les
Arabes ne portent aucun intérêt ('inâya) aux lois (ahkâm). Ils ne cherchent pas à
dissuader les malfaiteurs ou à assurer l'ordre public. Ils ne s'intéressent (hammu-hum)
qu'à ce qu'ils peuvent soustraire aux autres, sous forme de butin ou d'impôt. Quand ils
ont obtenu cela, ils ne s'occupent ni de prendre soin des gens, ni de suivre leurs intérêts,
ni de les forcer à se bien conduire. Ils lèvent des amendes sur les propriétés, pour en
tirer quelque avantage, quelque taxe, quelque profit. Telle est leur habitude. Mais elle
n'aide pas à prévenir les méfaits ou à dissuader les malfaiteurs. Au contraire, le nombre
en augmente: comparée au bénéfice du crime, la perte représentée par l'amende est
insignifiante. En régime arabe, les sujets vivent sans lois, dans l'anarchie (fawda).
L'anarchie détruit l'humanité et ruine la civilisation. En effet, le pouvoir royal tient à
une qualité naturelle de l'homme. C'est lui qui garantit l'existence des hommes et leur
vie sociale (ijtimâ'). On a déjà vu cela au début du chapitre.

Et puis, tout Arabe veut être le chef : Aucun ne veut s'effacer devant un autre, fût-il son
père, son frère ou l'aîné de sa famille. Il ne s'y résout que rarement, et parce qu'on lui
fait honte (-ayâ'). Aussi y a-t-il, chez eux, beaucoup de chefs et de princes, et les sujets
doivent-ils obéir à plusieurs maîtres - pour les impôts et pour les lois. C'est ainsi que la
civilisation décline et disparaît. 'Abd-al-Malik reçut un jour une délégation arabe. Il
questionna un nomade (a'rabî) sur (le gouverneur) AIhajjâj, en escomptant en entendre
un éloge pour sa façon de commander et son oeuvre civilisatrice. Mais l'Arabe répondit :
" Quand je l'ai quitté, il était injuste tout seul! " On remarquera que la civilisation s'est
toujours effondrée avec la poussée de la conquête arabe : les établissements se sont
dépeuplés et la terre devint toute autre que la terre (tabaddalati l-ard ghayra l-ard). Le
Yémen, où vivent les Arabes, est en ruine, à part quelques villes. La civilisation persane
en Iraq est complètement ruinée. Il en est de même, aujourd'hui, en Syrie. Quand les
Hilâliens et les Banû Sulaym ont poussé jusqu'à la Tunisie et au Maroc, au début du Xie
siècle, et qu'ils s'y sont débattus pendant 350 ans, ils ont fini par s'y fixer et les plaines en
ont été dévastées. Autrefois, toute la région entre la Méditerranée et le Soudan était
peuplée, comme le montrent les vestiges de civilisation, tels que monuments, sculptures
monumentales, ruines de villages et d'agglomérations. " Dieu hérite la terre et tout ce
qui vit sur elle. Il est le meilleur héritier " (XXI, 89).

En effet, en raison de leur sauvagerie innée, ils sont, de tous les peuples, trop réfractaires
pour accepter l'autorité d'autrui, par rudesse, orgueil, ambition et jalousie. Leurs
aspirations tendent rarement vers un seul but. Il leur faut l'influence de la loi religieuse,
par la prophétie ou la sainteté, pour qu'ils se modèrent d'eux-mêmes et qu'ils perdent
leur caractère hautain et jaloux. Il leur est, alors, facile de se soumettre et de s'unir,
grâce à leur communauté religieuse. Ainsi, rudesse et orgueil s'effacent et l'envie et la
jalousie sont freinées. Quand un prophète ou un saint, parmi eux, les appelle à observer
les commandements de Dieu et les débarrasse de leurs défauts pour leur substituer des
vertus, les fait tous unir leurs voix pour faire triompher la vérité, ils deviennent alors
pleinement unis et ils arrivent à la supériorité et au pouvoir royal. D'ailleurs, aucun
peuple n'accepte aussi vite que les Arabes la vérité religieuse et la Bonne Voie, parce que
leurs natures sont restées pures d'habitudes déformantes et à l'abri de la médiocrité. La
sauvagerie peut être surveillée et s'ouvrir aux vertus, car elle est restée dans l'état de
religion naturelle (fitra); loin des mauvaises habitudes qui laissent leur empreinte sur les
âmes. Selon la Tradition: " Tout enfant naît dans l'état de religion naturelle. "

Les Arabes, plus qu'aucune autre nation, sont enracinés dans la vie bédouine et
s'enfoncent profondément dans le désert. Ils ont moins besoin, pour leur vie rude et
dure, des produits et des céréales des collines. Ils peuvent donc se passer des autres. Il
leur est difficile de se soumettre les uns aux autres, parce qu'ils sont un peuple sans loi, à
l'état sauvage. Leur souverain a donc le plus grand besoin des liens du sang ('asabiyya),
nécessaires à l'autodéfense.
Il est forcé de gouverner ses sujets en douceur et d'éviter de les heurter. Sinon, il aurait
des difficultés avec l'esprit tribal, ce qui causerait sa perte et la leur. D'autre part,
cependant, la monarchie et le gouvernement demandent une poigne de fer, seul gage de
durée.

Comme les Arabes; par nature s'emparent des biens d'autrui, de même, ils s'abstiennent
de tout arbitrage et de maintenir l'ordre public. Quand ils ont conquis une nation, leur
objectif est d'en profiter pour s'emparer des biens de celle-ci. De plus, ils se passent de
loi. Ils punissent parfois les crimes par des amendes, pour accroître les revenus du fisc et
en tirer, financièrement, avantage. Mais ce n'est pas là un frein pour le crime. Ce serait
même plutôt un encouragement, car le mobile d'un crime doit être assez puissant pour
compenser le simple paiement d'une amende insignifiante. Ainsi, les méfaits deviennent
de plus en plus nombreux et la civilisation décline. Une nation dominée par les Arabes
est dans un état voisin de l'anarchie, où chacun s'oppose à l'autre. Ce genre de
civilisation ne peut durer: il court à sa perte, aussi vite que l'anarchie elle-même.

Toutes ces raisons éloignent, naturellement, les Arabes de la monarchie. Il faut que leur
nature soit profondément transformée par une structure (sibgha), religieuse, qui les
amène à se modérer et à maintenir l'ordre public. C'est ce que montrent les dynasties
arabes musulmanes. La religion a soudé leur pouvoir temporel à la loi religieuse et à ses
prescriptions, qui -de façon explicite ou implicite- sont dans l'intérêt de la civilisation.
Les califes suivirent cette voie. La monarchie et le gouvernement des Arabes devinrent
grands et forts. Quand Rostam vit les Musulmans rassemblés pour la prière, il s'écria:
"'Omar m'a rongé le foie! Il apprend aux chiens les bonnes manières! " 2.

Plus tard, les Arabes furent écartés des dynasties régnantes, pour des générations. Ils
négligèrent leur religion, oublièrent la politique et retournèrent au désert. Ils ignoraient
le rapport de leur esprit de clan avec la dynastie régnante, car l'obéissance et la loi leur
étaient redevenues étrangères. Ils redevinrent aussi sauvages que dans le passé. Le titre
de " roi " cessa de leur être appliqué, à l'exception des califes de race (jîl) arabe. Après
la disparition du califat, le pouvoir sortit de leurs mains : des Barbares s'en emparèrent.
Les Arabes restèrent alors Bédouins au désert, ignorant la monarchie et la politique. La
plupart ne savent même plus qu'ils ont régné autrefois, ou qu'aucune autre nation n'a
rayonné autant que la leur. Avant l'Islâm, ce furent les dynasties de' Âd et de Thamûd,
les Amalécites, les Ijimyarites et les Tubba'; depuis, les Mudarites, les Omayyades et les
Abbâsides. Mais, quand les Arabes oublièrent leur religion, ils n'eurent plus de rapport
avec la politique, et ils retournèrent à leur désert originel. Farfbis encore, comme au
Maroc actuel, ils dominent des dynasties trop faibles, mais leur supériorité ne peut
conduire qu'à la ruine de la civilisation. Dieu est le meilleur héritier (XXI, 89) !

Notes:
1. Autre passage célèbre sur les Arabes nomades, destructeurs de civilisation. Or pour Ibn
Khaldun, celle-ci est liée à la culture sédentaire. Ces considérations font, aujourd'hui,
vivement critiquer Pauteur par certains nationalistes, qui voient en lui le pourfendeur des
Arabes, alors qu'il s'en prend seulement aux méfaits des nomades.

1. Il est toujours difficile de rendre, en arabe, J,'le mot " structure ". Aujourd'hui, la langue
hésite entre bunya, bind, tarkfb, niâm, jihâz et surtout haykal. Ici, Ibn Khaldûn emploie
sibgha. " Teinture, coloration ", qui reviendra souvent, dans ce dernier sens, dans son texte.

2. Mépris de l'Iranien raffiné pour les " Barbares " arabes.

Source journal Agraw N°:129 du 16 juillet 2004 Maroc

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