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N AMOUR
ET
PAR
EftftAlQJEL SWEDENBORG
SECONDE ÉDITION
PARIS
M. MINOT, rue MOllsieur-Ie-Prince, &lI.
K. JUNG-TREDTTEL, Libraire, rue de Lille, 19.
LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbury Street, Oxrol'd Slreel.
NEW-YORK
NEW CHURCH BOOK-ROOM, 3"6, Broa~\"a!.
1860
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DU DIVIN AMOUR
1':1'
(O(JVRAGE POSTHUME)
PAR
EMMANUEL SWEDENBORG
TRADUIT PAR
SECONDE ÉDITION
SAINT-AMAND (CHER)
PARIS
'1860
DU
DIVIN AMOUR
dans toutes les séries, et donne pal' ce moyen la vie à chaque fOl'me;
de là vient à l'homme la vie qu'on nomme son Ame. Cette vérité
, paraît être, il est vrai, transcendante p~û~ïes hommes, ITiâi~elïë ne
l'est pas pOUl' les Anges; néanmoins elle n'est pas au-dessQs!J~)~n
tendement_~_~mail1, parce qu'elle peut étre':yüë co~~e au tl'avers
d'un treillis pal' ceux qui veulent voir: elle n'est pas au-dessus de
mon entendement, qui est un entendement rationnel illustré.
V. L'homme, dans le particulier, est dans une telle (orme.
Cela peut être vu pal' ceux-là seuls qui examinent toutes les choses
qui sont dans l'homme, Jlon-seulement avec un œil anatomique.
mais aussi avec un œil rationnel; celui qui les examine en même
temps avec un œil rationnel doit VOil' que tous les singuliers et t1'ès-
singuliers y ont été formés d'après l'usage et pour l'usage; que
chaque partie et chaque particule a llne fonction dans le commun;
que l'usage commun, qui est le bien commun, regarde le très-sin-'-
gulier comme soi-même en lui, et que l'écip,'oquement le très-sin-
guliel' se regarde dans le commun: par ce moyen, toutes les choses
qui sont dans le corps depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds
sont un, au point même que l'homme ignore absolument qu'il con-
siste en tant de myriades de parties d'une fonction variée et di-
verse. Pour illustrer cè sujet, je vais seulement examiner avec un
œil rationnel la strllctUl'e des poumons et de la trachée: Les Pou-
mons : Leur usage le plus commun est la respil'atioll, qui se fait
en admettant l'air pal' le larynx, la trachée, les bronches et les ra-
meaux dans les vésicules des lobules; par là ils s'étendent et sc
l'essenent alternativement. Par là aussi ils produisent dans tout
le corps organique et dans tous ses membres des mouvements ré-
ciproques; car le cœUl' et le poumon sont, dans le corps tout en-
tier, 1Sl§ d.eux sources de tous les mouvements communs, d'après
lesquels toutes et chacune des choses sont conduites dans leurs ac-
tivités et lems fonctions vitales. Les poumons aussi consocient la
vie motrice volontaire, qui est dirigée par le cerveau, avec la vie
motrice naturelle, qui est sous le gouvernement du cel"'elet. Leul'
usage consiste même à disposer tous les viscères du COI'pS, surtout
ses motoria qui sont appelés mllscles, pour que la volonté exé-
cute ses mouvements d'une manière concol'dante. et sans rupture
nulle part. Leur usage consiste anssi, non-seulement à concou-
2.
JO DLJ DiVIN AMOLJR.
l'il' Mec lous les sons du langage et avec tous les sons du chant,
mais même il les pI'oduire comme d'après un utérus. Lenr usage
«ollsiste encore il: recevoir en eux de [a Jla!'tie droite du cœur tout
le sang du corps, il. le purifiel' de ses parlies visqueuses et pou
dl't~uses ct il: les l'ejeter, et à lui fournil' des éléments nouveaux,
eomme aliments, pal' ['ail' qu'ils lil'ent, et pal' conséquent à le ren
voyer comme nouveau dans la cavité gauche du cœUI', changeant
ainsi le sang veineux en sang artérie[; ainsi, quant au sang, les
poumons le filtrent, en expulsent les humeurs, le réparent, le pré
parent, et de plus ils purifient l'air, Outre ces usages drs l''tumons,
il y en a plusieurs autres, tant communs que parlioll! ,el là
chaque pore et chaque lobule est consocié à toutes ses fonelions,
c'est-a-dire, il: tous ses usages, l'un de plus pl'ès et l'autre de plus
loin. La T7'aclzée: Voici ses usages: 1° Donnet' un chemin, pour
:lller et venir, à l'ail' (aul'is) et au souffle (onimis) des poumons,
et se prêtcl' il chacun de leurs divers modes d'agir, tant dans l'in
spiration que dans l'expiration. 2° Purifier et corriger l'ail' tombé
dans les poumons, pOUl' qu'il n'influe rien de nuisible, et dilater
celui qui s'échappe pal' des vapeurs, et ainsi par des effœtuités l'en
lacer et le pousset' dehors; et aussi en général puri fiel' de nouveau
les poumons des pituites visqueuses pal' des excrétions. 3° Sel'vil'
de colonne et de soutien au larynx et à l'épiglotte, DU s'adapter
entièl'ement à tous ses mouvements et i.t toutes les vibrations che
vl'otantes; disposel' les parois de son canal pour que l'air heurte,
et étendl'e sa membrane pOUl' qu'en heurtant l'ail' frémisse, et ex
citel' aInsi avec rudesse un son que le larynx et la glolle fOl'ment,
l:'est-à-dire, modifient en .chant ou en paroles; puis aussi humec
tcr continuellement le lal'ynx d'une rosée vaporeuse. 4° Donnet' des
soins secourables à son voisin l'œsophage, et l'assister dans sa
fonction de déglutition. 5° Introduire les mouvements alternes res
piratoires des poumons dans les parlies voisines, et pal' celles-ci dans
eelles qui sont plus éloignées et dans les ùemières, il: sa VOil', dans
l'œsophage, et pal' celui-ci avec le diaphragme, dans le ventricule,
f~t ainsi ùans les viscères de l'abdomen, non-seulement dans le ca
cohile qui monte et dans la veine jugulaire qui descend, mais aussi
dans les nerfs sympathiques du grand intercostal et dans le vagus,
!!t renouveler' pUI' conséqnent la vie motrice du cor'ps, 6° Insinuer
DU DiVIN AMOUlt 11
ses frémissements sonol'es et ceux. du lal'ynx aux parties voisines,
et par celles-ci aùx pal'lies lés plus élevées et les plus basses, et
exciter le sang artériel à s'élever à la tête et au cerveau, et le sang
veineux à "ef1uer de la tête et du cerveau, et par une modification
commune l'éjouir et animer et pa,' conséquent l'enouvelel' la vie
sensuelle du corps. Outre cela, un mental doué d'entendement et
exercé dans les sciences peut, sous la direction de ('anatomie et
avec un œil observateul', s'instl'Uire et connailre pal' la \l'achée et
en même temps par le larynx et les os de l'épiglotte, qui ne sont
pas mentionnés ici, comment la nature module les sons et modère
leurs nombres d'une manière articulée: il n'y a rien dans ce qui
concel'ne l'acoustique, la musique et l'harmonie, quelque profondé
ment caché que ce soit, ni rien dans les verbérations et les frémis
sements d'un corps continu, ni dans les modifications d'un volume
contigu ou de ('atmosphère, quelque profondément secret que cc
soit, que le spirituel d'après la nature, ici "enant des intimes, lit
rassemhle en un, et ne porte dans ces deux organes et en même
temps dans ['oreille.
Il ya de semblables arcanes dans tous les autres viscères, tant
de la tête que du COI'pS, et encore plus dans ceux qui sont plus in-,
térieUl'ement cachés et qu'aucun œil ne peut analyser; cal' plus une
chose est intérieure, plus elle a de perfectioll, En Iii'] mot, la vie émi
nente de tout membre, de tout organe et de tout v'iscère, ou l'excel
lence de la vie, consiste en ce que rien ne soit propre à quelque par
tie, à moins que cela ne soit commun, et qu'ainsj ii y aU dal~~ha~e
partie l'idée de l'homme tout e~Uel'. Cet arcane est ùonné comme
un conclusum que l'homme est le complexe de tons les usages,
quels qu'ils soient, tant clans le Monde purement spirituel que dans
le Monde naturè1, et que chaque usage, d'après l'idée de l'univers
en soi, est comme un homme, mais tel qu'esl J'usage, c'est-à-dire,
la fonction de l'usage, dans le commun, L'homme tienl cela de ce
qu'il est llll récipient de la vie procédant dn Seigneur', cal' la vie
qui procède du Se~neur, est le complexe de tous les usages à - '
l'in
~ni : en effet, le Seigneul' est le seul qni VIve en s9i; de là tout-ap
partient à s'a vic; et si cette forme de l'usage n'était pas infinie dan~
le Seigneur, il rie pounait y aroir de forme finie en aucun homme,
VI. L'homme, dans le c01l1rmm, (ost. dans /Ille tellejom;f,
12 DU DIVIN AMOUR.
Par les hommes, dans le sens Je plus commun, il est entendu tout
le genre humain; dans un sens comml,ln, tous les hemmes à:@
même royaume; dans un sens moins commun, les hommes d'une
nîê~le ·Ilr<>Vinèe du royaume; dans un sens encore moins com
mun, les hommes d'une mêm~ ville; dans un sens pal'ticulier, les
hommlls d'une même ma~son ; et dans un sens singulier, chaque
homme; devant le Seigneul' tout le gelll'e humain est comme un
seul homme; et lous c,eux d'un même royau!lle sont aussi cQ!!!m.e
nn sel~!.om_me; pareillement lous ceux: d'une province; puis, tous
ceux d'une ville, et aussi ceux d'une maison; ce ne sont pas les
hommes eux-mêmes qui apparaissent ainsi ensemble, mais ce sont
1 les usages chez eux; ils apparaissent ensemble con~me un homme
\ parfait et beau ceux qui sont de bons usages, à savoir, ceu~ qui
les font pal~e S~iKneur; ce so~tceux qui font les usage~poul' les
usages, c'est-à-dire, ceux qui aiment les usages parce que ce sont
Tés u;ages de la maison, de la ville, de la province, du royaume, ou
de tout le globe: ceux, au contraire, qui font les usages, non pour
les usages, mais pOUl' eux-mêmes seulement ou pour le monde
seulement, apparaissent aussi devant le Seigneur, non comme un
homme beau, mais comme un homme imparfait et difforme. De là,
on peut "oir que le Seigneul' regarde les hommes du Monde un à
un d'après l'us~g2, et en masse d'après les usages conjoints dans
t la forme de l'homme~ Pal' '!§~g~s sont entendus les us~g~ de~ha
! que fonction, qui appartiennent aU_Qevoir, à I:é~l!..de et al!J!~ail
de celle fonction; ces usages sont les bonnes œuvres elles-mêmes
en présence du Seigneur. Puisque tOU~~C21K 1:.unmêmUQEume
apparaissent devanl le Seigneur comme un seul homme selon l'a
moUl' des usages, il est évident que tous les Anglais apparaissent
devant le Seigneur comme un seul homme; de même tous les Hol
landais, tous les Allemands, tous les Suédois el Danois, et aussi
les Français, les Espagnols, les Polonais, les Russes, mais @aque
\ nalion selon ses usages; dans les royaumes, ceux qui aiment iëS
" ( tiSi"ws 'rl~ l~~~ffices:' parce que .~'?E.!. de~~g~, apparaissent
. ensemble comme un Homme-Ange; et ceux qui aiment les usages
l 1 de leUl'S offices pour les se'ul~oluptés séparées d'avec les usages
L apparaissent ensemble comme un ho~~:.Q~ble : les négociants,
dans l'Homme-Ange, sont. ceux qui aiment le commerce etlliment
Dll DIViN AMOUR, 13
r les richesses pour le commerce, et qui en même temps toul'oent
. \ leurs regal'ds vers Dieu; mais, dans l'homme-diable, les négo-
ciants son1 ceux qui aiment les l'ichesses et aiment le commel'ce
~ pOUl' le commerce seul; chez ceux-ci, il ya l'avarice, qui est la
[ racine de tous les maux, maÎs elle n'est pas chez ceux-'Ià; car ai-
mel' !Cs richesses seules, et non quelque usage au moyen des ri-
r chesses, ou mettre les richesses au pl'ëiDier rang et le commerce
au second, c'est le fait de l'avare; ceux-ci, il est vl'a'i, sont utiles
au IlOyaume, mais 10l'squ'ils meurent, quand leul's richesses se "é-
pandent dans l'usage public des négociants, l'utilité du l'oyaume
par ces richesses est alol's une utilité pOUl' le l'oyaume, mais non
-1 f pour leur âme. En un mot, l'acqui~_ilion_ des l'ichess~ pal'~
merce pour les richesses seules est un commerce de JuifS, mais
l ( l'aCquisition des l'ichesses pal' le commerce poul'-le 'co;;mel'ce est
un commerce de Hollandais; l'opulence n'est pas dangereuse pOUl'
ceux-:ci, mais elle l'est pour ceux-là. On poul'\'oit, il est vrai, au
bien de la république en y accumulant des richesses et en l'enri-
chissant, mais on ne poul'Voit pas au bien de son âme.
VU. Le Ciel est dans une telle {orme. Dans les ARCANES
CÉLESTES, il a été montré que tout le Ciel a été comme divisé en
provinces, selon les usages de tous les membres, ùe tous les ol'ganes
et de tous les viscères du corps humain, et que dans les Cieux les
Anges savent dans quelle pl'ovince sont telles ou telles sociélés;
pal' exemple, quelles sociétés dans la province des yeu le , quelles
dans la pl'ovince des ol'eUles, des narines, de la bouche et ùe la
langue, et quelles dans la pl'ovince des ol'ganes de la génération;
toutes les sociétés qui sont dans ces provinces correspondent abso-
lument aux usages de ces membres, de ces ol'ganes et de ces vis-
cères dans l'homme; c'est d'apl'ès celte cOI'l'espondance que tout le
Ciel apparait devant le Seigneul' comme un seul homme, pareille-
ment chaque province du Ciel et chaque société d'une (ll'ovince;
c'est aussi d'après cette correspondance que IQus les Anges et tous
les Esprits sonl hommes, absolument semblables aux hommes dans
le Monde; et cela, parce que le Divin procédant du SeigneUl', qui
-est la vie et la forme, est homme dans les maxima et dans les
minima, comme il a été dit quelquefois. II a été question de celle
cOl'l'espondancc dans le commun et le pal'liculiel', dans les ARCANt:5
1ft DU DIVIN AMOUH.,
CÉLESTES, aux articles suivants: No' 3021, 3624 à 3629, 3636
à 3643, 3741 à 3745,3883 à 3896,4039 à 4055,4218 à
4228,4318 à 4331, 4403 à 4421, 4527 il. 4533,4622 à 4633,
4652 à 4660,4791 à 4805,4931 il. 4953, 5050à 5061,5171·
à 5189, 5377 à 5396, 5552 à 5573, 5711 à 5'727, 10030. ~
Pour que l'enfer soit aussi dans celle Corme, chacun y e3t contraint
à des travaux; mais comme ceux qui sont là font ces usages, non
pal' amour, mais par nécessiLé de nourt'iture et de vêtements, il en
résulte qu'ils apparaissent, il est vrai, comme un homme, mais
comme un homme-diable, ainsi qu'il vient d'êlre dit; voir, CÎ
dessus.
VIIJ. Toutes les choses du Monde tendent aussi dune
I>emblable (orme. Pal' toutes les choses du Monde, il est entendu
les choses animées, tant celles qui marchent et rampellt sur la
tene que celles qui volent dans les' cieux, et celles qui nagent
dans les eaux; et il est aussi entendu les végétaux, tant les arbl'es
que les arbustes, les Heurs, les plantes et les herbes; mais les eauX:
et les malières de la lene sont seulement des moyens pou.!' leur gé
nél'ation et leur l)1'oduction.
Pal' la création de "unil'er's, eL enlin par celle de la terre et de
tout ce qui existe dans l'un et dans l'autre, on peut voir, mieux
que pal' tout aulre moyen, que le Divin AmOllI', qui est la vie même
et qui est le Seigneur, est dam; la forme des formes de tous les usa
ges, laquelle fOl'me est homme; car il n'y a pas pa,' création une
seule chose SUI' la terre qui ne soit pour l'usage; tout le règne mi~
liél'al est plein d'usages; il n'y a pas en lui un grain de poussièr'e,
même le plus petit, qui ne soit pour l'usage: tout le règne végétal
est plein d'usages; il n'y a pas un arbl'e, un planle, une f1eUl', ni
une herbe, qui ne soit pour l'usage; bien plus, il n'y a rien dans
l'arbre, dans la plan le, la fleur' et l'herbe, qui ne soit pOUl' l'usage;
chaque chose, n'importe laquelle, est la forme de son usage: tout
le règne animal est aussi plein d'usages; il n'y a pas d'animal, de
puis le vermisseau jusqu'au cerf, qui ne soit pour l'usage, eL qui
ne soit aussi la forme de son usage: pareillement les autres choses
qui sont au-dessus de la terre jusqu'au soleil: en un mot, chaque
point d'une chose cl'Me et de celles .qui créent est ml usage, et
même est dans une sél'ie ascendanle pal' un usage dans les prc
DU DIVl~ AMOUR. 15
miers vers un usage dans les derniers, ainsi continuellemen~ pal'
un usage vers un usage, indice manifeste que le Créateur et le
Formateur, qui est le Seigneur, est le complexe inOni de tous les
usages, dans son essence l'amoul', et dans sa forme l'homme, en
qui est ce complexe, Qui peut jamais être assez insensé, s'il veul
examiner ces choses, quoique dans le commun sens, pour pensel'
qu'elles appartiennent à un soleil mort, et à la nature morte qui
provient de ce soleil?
IX. Il Y a autant d'affec.tions que d'usage.s, Quete Divin
Amour soit la vie même, et que pal' suite l'amour chez l'homme
soit la vie, il y a plusieurs chose:: qui l'attestent; mais parmi les
enseignements qui l'attestent, le plus clair, c'est que 'l'espr'i t de
l'homme n'est ahsolument qu'affection, et que par suite l'homme,
apl'ès la mort, devient affection, affection de l'usage bon, s'il est
Ange du Ciel, et affection de l'usage mauvais, s'il est espl'it de
l'enfer; c'est de là que le Ciel a été distingué en sociétés suivant les
genres et les espèces d'affections, et. pareillement l'enrel' dans l'op
posé; de là vient que, soit que l'on dise affections ou que l'on dise
sociétés dans le Monde spil'iluel, c'est la même chose; par les affec
lions il est entendu les continuations et les dérivations de l'amour;
l'amoll1' peul être comparé à une fontaine, et les affections aux
ruisseaux qui en proviennent; il peut aussi être comparé au cœur',
el les affections aux vaisseaux qui en dérivent et qui .en sont la
conlinuation, et l'on sait que les vaisseaux qui lranspol'tent le sang
du cœur représentent en tout point leur cœur, de sorte qu'ils ell
sont comme les extensions; de là les cil'culations du sang à par'lir
du cœul' par les artères, et des al'tères dans les veines, pOUl' l'eve
nir de nouveau au cœur; lelles sont aussi les affections, cal' elles
sont des dérivations et des continuations de l'amour, et produisent
des lisages dans des formes, el àans celles-ci elles s'a vancenl des
premiers des usages il leurs del'lliers, et reviennent pal' ceux-ci à
j'amour d'où elies procèdent: d'après cela, il est évident que l'af
fection est l'amour dans son essence, et que l'usage est l'amour
dans sa forme. Il résulte de là que les objets ou fins des affections
sont des usages, et que pal' suite leut's sujets sonl des usages, et
que les formes mêmes, dans lesquelles elles existent, sont des effets
qui sonl leurs effigies dans lesquelles elle~ s'avancenl dp, la (in fll'(~-
16-:-:"- i"~ DU DiViN AMOŒ\.
mièl'e à la dernière, et de la fin dernière à la première, et pal' les
quelles elles exécutentleul'S_lI'avaux, leurs fonctions et leurs exel'·
cices. Qui ne peut voir, d'après cela, que la seule affection n'est
pas en elle-même quelque chose; qu'elle devient quelque chose en
ce qu'elle est dans un usage; que l'affection de l'usage n'est encore
qu'une idée, à moins qu'elle ne soit dans une forme; et que l'affec
tion de rusage dans une forme n'est encore autre chose qu'une
puissance; mais que l'affection devient pour la première fois quel
que chose, quand elle est dans l'acte; celui-ci est ce qu'on entend
par l'usage même, qui, dans son essence, est l'affection. Mainte
nant, comme les affections sont les essences des usages, et que les
usages sont leurs sujets, il en l'ésulte qu'il y a autant d'affections
que d'usages.
X. Il Y a des genres et des espèces d'affectiom et des dif
férences d'espèces il l'infini; pareillement pour les usages.
On peut le voir' pal' le corps humain, pal' [e genl'e humain, pal' le
Ciel Angélique, et par le règne animal et le règne végétal; dans
chacun d'eux il y a des genres d'affections ou d'usages, des espèces
et des différences, en Ilombre qU'Ofl ne saul'ait exprimer, cal' il
n'est pas une seule chose qui soit la même qu'une autre; mais il y
a variété, et cette val'iété est partout distinguée en genres et en es
pèces, et les genres et les espèces sont distingués en dift'érences, et
les différences sont en elles-mêmes infinies, parce qu'elles procèdent
de ['infini; qu'il en soit ainsi, chacun peut le voir d'après les faces
humaines, dont aucuue, depuis le jour de la cl'éation, n'est absolu
lllent semblable il aucune autre, ni ne peut être semblable à aucune
de celles qui sel'ont créées pendant l'éternité; il n'y a pas non plus
dans le corps humain la moindre chose qni y soit semblable à une
autre: il en est de même des affections et de leurs usages~ Qu'il
Cil soit de même des affections et de leurs usages, j'homme l'ignore
si profondément, qu'il demande ce que c'est que l'affection, et ce
que c'est que l'amoul'; cela ne peut dOllc être illustl'l) 'l'uull'epal't
que du Ctel, où tous, d'après le Divin Amoul', qui est la \lie même,
sont (les affeclions : Là, le Divin Amour, qui est la vie même, est
distingué en deux Royaumes, l'un dans leq,uel règne L'amour eri
"cr8 le Seigneur, et l'autre dans lequel règne l'amour à l'égal'll du
prochain; l'amour envers le Seigneur enveloppe les usages (l quo
DU DIVIN AMOUR 17
(qui viennenl de la source), et l'amouI' à l'égard du pl'ochain enve
loppe les usages ad quern (qui retournent à la source); le Divin
ArnoUl', qui est la vie même, est en ouu'e distingué en de plus pe
tits royaumes qui peuvent être appelés provinces, et celles-ci le sont
de nouveau en sociétés, et les sociétés en familles et en maisons;
telles sont dans les Cieux les ùistinctions du Divin Amour en gem'es
et en espèces, et celles-ci de nouveau en leurs espèces qui sont en
tendues pal' l'expression différences; si les affections sont ainsi
distinguées, et pareillement les usages, c'est parce que chaque
Ange est affection et aussi est usage. Comme dans l'enfer toutes
les choses sont en opposition a\'ee celles qui sont dans.le Ciel, de
même aussi l'amour: L'amoul' diabolique, qui est la mOlt même,
est aussi distingué en deux royaumes, l'un dans lequel règne l'a
mour de soi, l'autre dans lequell'ègne l'amour du monde; l'amoul'
de soi enveloppe les mauvais usages a quo (qui viennent de la
source), c'est-à-d,il'e, de soi, et l'amou]' du monde enveloppe les
mauvais lisages ad quem (qui retournent à leur source), usages
qui, parce qu'ils sont faits par soi, sont faits aussi pOUl' soi; car
tout amour retourne comme par un cercle à celui de qui il vient.
Cet amoul' diaboliqne est en outre distingué en provinces, et cellcs
ci de nouveau en sociétés qui se subdivisent encore. Il y a, dans le
corps humain, de semblables distinctions des affections, et pareil
lement des usages, parce que toutes les choses de l'homme, ainsi
qu'il a été dit ci-dessus, cOl'l'espondent à toutes les choses du Ciel;
le cœur et les poumons y cOI'respondent aux deux royaumes du
Ciel; les membres, les organes et les \'iscères y correspondent aux
provinces du Ciel, et les contextes de chaque membre, de chaque
ol'galle et de chaque vis,cère conespondent aux sociétés du Ciel;
comme ces choses, dans le commun et dans le pal'ticulier, sont des
nsages, et que les usages vivent de la vie, qui est l'amou!', leUl'
vie ne peut être appelée autrement que atfeclioiJ de l'usage. De
même qu'il en est du corps humain, et du Ciel, de même il en est
aussi de tout le genre humain, puisque celui-ci est, ainsi que le
Ciel, comme un seul Homme (levant le Seigneur, selon ce qui. a
<1éja été dit. Que les êtl'es animés ùe la terre et aussi ses végétaux
soient semblablement disLingués en genres et en espèces, et en dif
férences tk genres et d'espèees, œla est notoire.
18 DU DIVIN AMOUR.
Il Ya dans le règne animal deux universaux, dans l'un sont les
bêles de la terre, el dans l'autre les oiseaux du ciel; il Ya aussi
dans le règne végélal deux universaux, dans l'un sonlles arbl'es à
fruits, dans l'autre les plantes à graines; d'après ceux-ci et ceux
là, on peut encore voir qu'il y a des genr'es et des espèces d'affec
tions, et des différences d'espèces à l'infini, et qu'il en est de même
des usages, puisque, comme il a été dit précédemment, les affec
tions naturelles sont les âmes des animaux, et que les usages des
affections sont les âmes des végétaux.
XI. 1t Y a des degrés d'affections et d'usages: II y a des
degrés continus et il y a des degrés discl'ets; les uns et les autres
sont dans toute forme, tant dans le MOllde spirituel que dans le
Monde natUl'el; tous les hommes connaissent les degrés continuS',
mais il y en a peu qui connaissent les degrés discrets, et ceux qui
ne les connaissent lias trébuchent comme dans des ténèbres, lors
qu'ils cherchellt à découvrir les causes des choses. Ces degrés ont
été, les uns et les autres, expliqués dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N° 38. Les degrés continus, que tout le monde cannait,
sont comme les degrés de la lumière à l'ombre, ùe la chaleur au
fl'Oid, du rare au dense; un tel degré de la lumière, de la chaleur,
de la sagesse et de l'amour, existe dans chaque société du Ciel, au
dedans d'elle; ceux qui y sont au milieu sont dans la clarté de la
lumière plus que ceux qui sont dans les derniel's; selon la distance
du milieu la lumière décrot! jusqu'aux derniel's, pareillement la
sagesse; ceux qui sont au milieu ou au centre de la société salit
dans la lumièl'e de la sagesse; mais ceux qui sont dans les demiers
du Ciel ou dans les périphéries sont ceux qui sont dans l'omhre de
la sagesse et qui sont simples; il en est de même à l'égal'd de l'a
mour dans les sociétés; les affections de l'amoul' qui constitucnt la
sagesse, et les usages des affections qui constituent la vie de ceux
qui sont dans ces sociétés, décroissent continuellement depuis le
milieu ou le centl'e jusqu'aux derniers ou aux périphéries: ce son t
là les degrés continus. Mais les degrés discrets sont tout à fait dif
férents; ceux-ci vont, non pas dans la surface vers les côtés alen
tour, mais du plus haut au plus. bas; aussi sont-ils appelés de
grés descendants; ils sont discrets comme sont les causes efficientes
et les effets, qui deviennent il leur tOUl' dlicienls jusqu'à l'effet der
DU DIVIN AMOUR. 19
nier; ils sont aussi entl'e eux comme la force productrice est aux
forces produites, qui deviennent à leur tour productrices jusqu'à la
dernière chose produite; en un mot, ce sont des degrés de forma
tion de l'un par l'autre; ainsi, depuis le pl'eroie.' ou le suprême
,
jusqu'au dernier ou l'infime, dans lequel la fOI'mation subsiste;
aussi sont-ils des antérieurs et des postérieurs, cal' les supél'ieurs
et les infél'ieul's sont ces degrés. Toute création a été faile. par ces
degrés, et toute production est pal' eux, et pareillement toute com
position dans la nature du Monde, cal' si tu développes un composé
quelconque, tu ven'as que là l'un vient d'un autre, jusqu'à ('ex
trême, qui est le commun de tous; les trois Cieux Angéliques ont
été distingués entre eux par de tels degrés, c'est pourquoi l'un est
au-dessus de l'autre; les intérieurs ùe l'homme, qui appartiennent
à son mental, ont aussi été di~tingués entre eux par de tels degrés;
pareillement dans les Cieux des Anges el dans les intérieurs. des
hommes, la lumière qui est la sagesse, et la chaleur qui est l'a
moul'; pareillement la lumière même qui est procédée du Seigneul'
comme soleil, et aussi la chaleul' même qui pal' suite en -procède;
c'est pourquoi la lumière dans le troisième Ciel est si resplendis
sante, et la lumière dans le second Ciel est d'une blancheur si
éclatante, qu'elles surpassent mille fois la lumière du midi dans le
Monde; pareillement la sagesse, ear la lumière et la sagesse clans
le Monde spirituel sont dans un pareil degré de perfec.lion; il Ya
donc de semblahles degrés d'affections, et comme il y en a pOUl'
les affections, il y en a aussi pour les usages, cal' les usages sont
les sujets des affections. En outre, il faut savoir que .dans toute
fOI'me, tant spirituelle que naturelle, il y a des degrés tant disc/'ets
que continus; sans les degl'és discl'els, il n'y a pas en elle d'inté
rieur qui constitue la cause ou l'Ame, el sans les degrés conlinus,
elle n'a pas d'exlension ou d'apparence.
XII. Chaque usage tire sa 'Cie du commun, et du commun
influent les choses nécesutires, utiles et agréables à la vie,
selon la qualité de l'usage et la qualité de SOI! affection. C'est
un arcane qui n'a pas encore été découvert; il s'en manifeste, il est
vrai, quelque chose dans le Monde, mais non dans une telle clarté,
qu'on puisse VOil' que c'est ainsi; en effet, dans le Monde, chaque
homme l'eçoit du commun les choses lJt\cessail'es, utiles et agl'éa
20 DU DIVIN AMOUlt
bles à la viel selon l'excellence et ('étenùue de son administl'ation.
Quelques-uns sont récompensés d'après les communs j ql!elques
autres sont enrichis d'après le commun; le commun est comme uil
lac d'où coulent les récompenses, et d'où coulent les richesses; les
usages et les exel'cices, qui appartiennent à l'affection, les déter
minent et les produisent; mais cependant on ne peut pas en con~
clure qu'en eux-mêmes les usages soient tels, parce que.. dans le
Monde, les méchants sont quelquefois récompensés et tnrichis de
même que les bons, ceux qui ne l'emplissent point d'usages, ou
même qui en font de mauvais, de même que ceux qui en font de
bons; il en est autrement dans le Monde spirituel, où les usages sont
mis à nu, et où il est découvert de quelle origine ils sont, et dans
quel lieu ils sont dans l'homme spil'ituel, qui est le Seigneur dans
le Ciel; là, chacun est récompensé selon l'efficacité de l'usage, et
en même temps selon l'affection de l'usage; on n'y tolère aucun oi
. sif, point de fainéants quù coul'ent çà et là, point de paresseux qui
se vantent des études et des travaux des autres; mais chacun doit
être actif, courageux, empressé l et diligent dans sa fonction et dans
-son commerce, et chacun place l'honneur et la l'éCOltlpense, non au
premier, mais au second ou au troisième rang. C'est d'après cela
qu'influent chez eux les choses néèessair'es, utiles et agl'éables à la
vie; si elles influent du commun, c'est parce qu'ils ne tes acquiè
J'ent pas comme dans le Monde, mais elles existen't il l'instant
même et sont données gl'atuitement par le Seigneur; et comme il
y a dans le Monde spirituel une communication et une extension de
toutes les pensées et de toutes les affections, et que dans le Ciel la
communication et l'extension des affections de l'usage sont en raison
de leur qualité, et comme tous ceux qui SOllt dans les Cieux sont
affectés et réjouis pal' les usages, voila pourquoi les choses néces
sail'es, uliles et agréahles à 111 vie refluent et reviennent en abon
dance dans fe centre des usages de la vie, et comme fruils de l'usage
dans celui qui fait l'usa'ge. Les choses nécessail'es à la vie, qui sont
données gl'atùitement par leSeigneul'! et qui existent en un instant,
sont la nonrriture, le vêlement et l'habitation, lesqHelles correspon
dent absolument à l'usage dans lequel est l'Ange; les choses utiles
sont celles qui sel'veiJt à ces trÔis et qui lüi procul'ent de la satisfac
tion; ce sont en outl'e di!l'él'ents objets sur la lable, sul' les vêlements
DU DIVIN AMOUR. 21.
et dans la maison, objets dont la beauté est en raison de l'usage, et
la splendeur en raison de ses affections; les choses agréabies sont
celles que lui procurent ses relations avec son épouse, ses amis, ses
consociés, qui tous l'aiment et qu'il chérit lui-même; cet amour,
qui est mutuel et réciproque, vient de toute affection de l'usage.
S'il y a de telles choses dans le Ciel, c'est parce qu'il y en a de
telles dans l'homme, cal' le Ciel correspond à toutes les choses de
l'homme; l'homme qui est dans l'affection de l'usage, d'après l'u
sage ou pour l'usage, est aussi le Ciel dans la forme la plus petite;
il n'y a pas dans l'homme un seul membre, ni dans un membre
une seule partie qui ne tire du commun ses besoins nUlritifs, ses
plaisirs; là, le commun pourvoit au besoin des parties selon l'u
sage; tout ce que l'une ex ige pour son œuvre y est attiré des par
ties voisines, et par celles-ci aussi de leurs voisines, ainsi de la to··
talité; et elle pal'eillement communique du sien aux aUlres, selon
le besoin; il en est de même dans ['homme spil'ituel qui est le Ciel,
parce qu'il en est de même dans le Seigneur. On voit pal' là que
chaque usage est représentatif de tous les usages dans tout le corps,
et qu'ainsi dans chaque usage il y a une idée de l'univers, et d'a
près cela une image de l'homme; d'où il résulle que l'Ange du
Ciel est homme selon l'usage, et, bien plus, que l'usage est homme
Ange, s'il est permis ici "de s'exprimer spirituellement.
XIII. Autant t'homme est dans l'amour de L'usage, au
tant il est dans l'amour du Seigneur, autant il l'aime et
'aime le prochain, et est homme. D'après l'amoOl' des usages
nous appl'enons ce qui est entendu par aimer le Seigneur et aimel'
le pl'ochain, et aussi ce qui est entendu par être dans le Seigneur
et être homme; pal' aimer le Seigneur, il est entendu faire des
usages d'après Lui et pour Lui; par aimer le prochain, il est en
tenrlu faire des usages pOUl' l'Église, pOUl' la paIrie, pour une so
ciété humaine et pOUl' le concitoyen; par être dans le Seigneur, il
est entendu être à l'usage; el par être homme, il est entendu faire
d'après le Seigneul' des usages au prochaiu pOUl' le Seigneur. Que
par aimer le Seigneur il soit entendu fail'e des usages d'après
Lui et pour Lui, c'est pal'ce que tons les bons usages que l'homme
fait "iennent du Seigneur; les bons usages sont les biens, el l'on
sait que les biens viennent du Seigneur; et aimer', c'est. fail'e, car
22 Dl] DIVIN AMOUR.
ce que l'homme aime, il le fait; pel'sonne ne peut aimer le Sei
gneur autrement, car les usages, qui sont des biens, viennent du
Seigneur, et par suite sonl des Divins, et bien plus sont le Sei
gneur Lui-Même chez l'homme; ce sont ,là les choses que le Sei
gneUl' peut aimel'; il ne peut êlre conjoint par amour à aucun des
hommes si ce n'est par ses Divins, pal' conséquent il ne peut donner
autrement à l'homme la l'acuite de L'aimer; car l'homme ne peut
de soi-mOrne aimer le Seigneur; c'est le SeigneUl' Lui-Méme qui
l'attire, et Se le conjoint; c'est pourquoi aimel' le Seigneur comme
une personne, et non les usages, c'est L'aimel' de soi-même, ce
qui n'est pas aimer. Celui qui l'ail· les usages ou les biens pal' le
Seigneur, fait aussi les usages et les biens pour le Seigneur: cela
peut êll'c illustré par l'amoul' céleste dans lequel sont [es Anges du
tl'oisième Ciel; ces Anges SO/lt dans l'am ou l'· envel's le Seigneur
plus que les Anges des antl'es Cieux; les uns et les autres savent
qu'aimer le Seigneur n'est pas autre èhose que faire les biens qui
sont des usages; ils disent que les u:;ages sont le Seigneur chez
eux; pal' usages ils entendent les usages et les biens du ministère,
de l'administration, de la fonction, tant chez les prêtres et les ma
gistrats que chez les commerçants cl chez les ouvriel's; les biens qui
ne découlent pas de leul's emplois, ils les nomment aumônes, bien
l'ails et gl'atuilés, et non pas usages. Que pal' m'mer le prochaill,
il soit entendu faire des usages pour l']~glise, pour la patrie, pour
une société et pOUl' le concitoyen, c'est parce que ceux-là sont le
prochain dans le sens large et dans le sens strict; eux non plus'
né peuvent être aimésaulrement que par dès usages qui appar
tiennent à l'emploi de chacun; le prêtre aime l'Église, la patrie,
une société et le conciloyen, ainsi le prochain, s'il enseigne et con
duit ses auditeurs par zèle pour leuI' salut. L'administl'ateur prin
cipal et ceux Qui sont sous ses ordres aiment l'f~glise, la patrie,
uue société et le concitoyell, ainsi le prochain, s'ils l'emplissent
leUl's fonctions pal' zèle pOUl' le bien commun; les juges, si c'est
par,zèle pour la justice; les négociants, si c'est pal' Ull zele de sin·
cérité; les ouvriers, si c'est pal' dl'oitul'e; les domestiques, si c'est
pal' fidélité; et ainsi des autres: 10l'sque chez les uns el chez les
autres il y a fidélité, droiture, sincél'ité, justice el zèle, il y a amoul'
de ces :usages d>apl'ès le SeigneUl', c't d'après Lui il y a en eux
DU DIVIN AMOUR. 23
amour du prochain dans le sens lal'ge et .dans le sens stl'ict, car qu i
est-ce qui, étant de cœur fidèle, droit, sincère, juste, n'aime pas J'É
glise, la patrie et le concitoyen? Maintenant, d'après ces considé
rations, on voit que pal' aimel' le Seigneur il est entendu faic'e des
usages a quo (qui viennent de la source) ; que par aimer le pro
chain il est entendu faire des usages ad quem (qui retournent à la
source); et que propter quem (polir qui), c'est pOUl' le prochain,
pour l'usage et pour le Seigneur; et qu'ainsi l'amolli' l'etollrne à
Celui même de qui il pl'ocMe, et que tout amour a quo retourne
pal' l'amour ad quem à l'amour a quo; ce retour constitue son
réciproque, et l'amolli' va et revient continuellement par des faits
qui sont des lisages; cal' aimer, c~est faire; en effet, si l'amOllI' ne
devient un fait, il eesse d'être amouI'; car le fait est l'effet de· sa
fin, et c'est ce en quoi il existe. Autant l'homme est dans l'a
mour de l'usage, aulant il est dans le Seigneur: c'est parce
qu'il est autant dans l'Égli~e et autant clans le Ciel, et que l'Église
et le Ciel sont pal' le Seigneur comme lin seul homme, dont les
fOl'mes, qu'on nomme organiques sllpél'ieures et inférieures, et
aussi intérieures et extérieures, sont constituées par tous ceux qui
aiment les usages en les faisant; et les usages eux-mêmes compo
sent cet homme, parce que c'est un homme spil'ituel qui est con
stitué non pal' les personnes" mais par les usages qu'elles font:
toujoul's est-il que là sont tous ceux qui reçoivent du Seigneur l'a
moul' des usages, et ce sont ceux qui les font pour le prochain,
pour les usages et pour le Seigneur; et comme cet homme est le
Divin procédant du Seigneur, et que le Divin procédant est le Sei
gneur dans J'ltglise et dans le Ciel, il s'ensuit qu'eux tous sont dans
le Seigneur. Si ceux-lit sont homme, c'est parce que tout usage
qui sel'l de quelque manière au bicn commun ou public est un
homme beau et parfait selon la qualité de l'usage et en même temps
selon la qualité de son affection; cela vient de ce que, dans chacune
des choses qui sont dans le corps humain, il y a d'apl'ès son usage
l'idée du tout; cal' chaqne chose y regarde le tout comme son ex
quo (ce dont elle procède), et le tout la regarde en soi comme son
pel' quod (ce par quoi il s'agit) ; d'apl'ès cette idée du tout dans
chacune des choses, il y a que chaque usage y est homme, lant dans
les petites parties quc dans les grandes, et qne la forme organique
2ft DU DIVIN AMüUlt
est dans la partie comme dans la totalité; hien plus, les parties de
parties, qui sont intérieUl'es, sont hommes plus que les composées,
parce que toute perfection devient plus grande vers les intérieurs;
car toutes les fOl'mes OI'ganiques, dans l'homme, ont été composées
d'apl'ès des formes intérieures, et celles-ci d'après des formes en
core plus intérieures, jusqu'aux intimes, pal' lesquelles existe la
communication avec toute affection et toute pensée du mental de
l'homme; en effet, le mental de l'homme dans chacune de ses
choses s'étend dans tout ce qui appartient à son corps; son excur
sion est dans toutes les choses du corps, cal' il est )a forme même
de la vie: s'il n'y avait pas un COI'PS pOUl' le mental, l'homme ne
serait ni un mental, ni un homme; c'est de là qtle la décision et
l'assentiment de )a volonté de l'homme sont déterminés à l'in
!ltant, et produisent et déterminent les actes, absolument comme si
la pensée elle-même et la volonté étaient en eux et non au-dessus
d'eux. Que pal' sou usage chacun des plus petits degrés dans
l'homme soit homme, c'est ce qui 'De tombe pas dans l'idée natu
relle, comme cela tombe dans l'idée spirituelle; dans l'idée spil'i
tQelle, l'homme n'est pas une personne, mais il est un usage; car
l'idée spirituelle est sans l'idée de la personne, comme elle est sans
l'idée de la matièl'e, de l'espace et du temps; c'est pourquoi, lors
qu'un Ange en voit un autre dans le Ciel, il le "oit, à )a vérité,
comme homme, mais il pense à lui comme usage; et même l'Ange
par la face appal'aH selon l'usage dans lequel il est, et son affection
fait la vie de sa face; d'après ces explications, on peut voil' que
chaque usage bon est en forme un homme.
XIV. Ceux qui s'aiment par-dessus toutes chous, et qui
aiment le monde comme eux-mêmes, ne sont ni homme.ç, ni
dans le Seigneur, Ceux qlli s'aiment et aiment le monde peuvent
même faire de bons usages, ct ils en font aussi; mais, chez eux,
les affections de l'usage ne sont pas bonnes, cal' elles viennent
d'eux-mêmes et non du Seigneul', et elles sont pour eux-mêmes
et non pOUl' le prochain; ils disent, il est vl'ai, et ils persua
dent qu'elles sont pOUl' le prochain, entendu dans le sens laI'ge
ct dans le sens strict, c'est-à-dire, pOUl' l'Église, pOllr la patrie,
pour une société et pour les concitoyens; quelques-uns même osent
dil'e qu'elles sont pOlll' Dieu, parce qu'ils ont agi d'aJ1rè~ ses com
DU DiVIN AMOUR, 25
mauùelllents ùalls la Pal'ole, el aussi qu'elles viennent de Dieu,
paree que ce sont ùes biens, et que tout bieu est ùe Dieu, lorsque
cependant les usages qu'ils font sont pOUl' eux-mêmes parce qu'ils
. viennent d'eux-memes, et pOUl' le pl'oenain afin qu'ils l'eviennelJL
SUI' eux-mêmes; ils sout connus et distingués de ceux qui t'ont les
usages d'aprèS le SeigneUl' pOUl' le prochain, entendu dans le sem;
large ètdans le sens stl'ict; en ce que dans chaque chose ils se con-
sidèrent eux et le monde, en ce qu'ils aiment la réputation -pour
différentes tins, qui sont des usages ù'après ellx-medies; ils lI'OIlt
même de l'affection pOUl' les usages qu'autant qu'ils se voient' Jau:!
ces usl:lges eux et ce qui leUl' appal'tieut; en outi'e, lems plaisirs
sont tous des plaisil's ÙU COI'pS, et ils rechel'chelll ceux qui viennent
du moude; on peut voil' quels ils sont par cette comparaison: ELix-
mêmes sont la tete j le monde est le corps; l'Église, la patrie, les
concitoyens, sont les plantes des pied~ j et Dieu est la chaussure;
mais pour ceux qui aiment les usages U'après l'amoul' ùes usages, li:
SeigneUl' est la tète; l'Église, la patl'ie, les concitoyens, qui cOlisti~
tuent le p,'ochain, soutle corps jusqu'aux genou! j le moude, ce S'om
les pieds depuis les genoux jusqu'aux plantes, et eux-mèmes sont
es piailles des pieds cbnvena1llement ctlàussées j flal' la on voit que
les uns sont absolument il l'inverse de~ autl'es, el qu'il n'y a ritm
de l'homme en ceux qui font l des uSàges d'apl'èS eux.-mêmts ou
d'apl'ès l'amoul' de soi, Il y à deux origines ùe tous les amoul's d
de toules les alt'ections;, l'une vient du Soleil ùu Ciel, qui est le PU't'
amouI'; l'aulfe, du so'ieil du Monùe, qui est pur feu. Ceux 4ui ti-
l'ent du Soleil du Ciel l'amom' sont spiriluèls et vivanls, el le Sei-
gneuI' les élève au-dessus de leuj' Ill'opl'e; Illais ceux qlfÎ lil'Crit uu
soleil du l'vlonùe l'amOlli' sont naturels et lllorts, ·el se plougenl
ù'cux-mêmes dans leUl' pl'Opl'e, d'où ill'ésulte qu'ils voient fa na-
lUl'e seule dans tous les objets de la vue; et, s'ils l'econuaissC)JL
Dieu, c'est de 1louch~ el non de cœur; ce sonl eux qui sont tlnlen-
llus dans la Pal'ule pai' les aUOl'ateul's UU suleil, de la lune et de
tOlite l'al'mée des cieux j ils apparaissem, il est vl'ai, cOlllme ues
llOmmes dan~ le Monùe spil'iluel~ m,lis comme des monsl ..b a la
lumière du Ci(~1 ~ el leuI' vie leul' pal'ait a eux comme la vie, mais
aux Anges comme la mon; pal'mi eux, il en est plusielll's Ilui ont
été considérés comme érudits dans le Monde; el, ce qui m'a très-
J.
26 DU DIVIN AMOUR,
souvent étonné, ils se Cl'oient sages, parce qu'ils atll'ihuent lout il.
la nature et à la prudence, et ils regarden~ les autres comme des
simples.
XV. L'homme n'est pas d'un mental sain, si l'usage n'est
pas son affection ou son occupation. Il y a en l'homme une
pensée externe, et il y a en lui une pensée intel'De; l'homme est
dans la pensée externe lorsqu'il est en société, soit qu'alors il
écoute, soit qu'il parle, soit qu'il enseigne, soit qu'il agisse, et
aussi lorsqu'il écrit; mais le menlal est dans la pensée inteme lors
qu'il est à la maison et qu'il replace dans son affection intél'ieure
les questions traitées; cette pensée de son espl'il est la pensée propre
en soi, tandis que la précédente est la pensée p.'opre de son espl'it
dans le corps; elles restent l'une et l'autre chez "homme a,près ·Ia
mort, et alors on ne sait pas quel est l'homme, avant que sa pensée
exteme lui soit enlevée j car alol's la pensée parle et agit d'après
son affection. L'homme qui est d'un mental sain verra et entendra
àlors des choses merveilleuses; il entendra et \'erra que heaueoup
tIe ceux qui, dans le Monde, ont padé avec sagesse, prêché avec
capacité, enseigné avec érudition, écrit avec savoir, et agi même
avec prudence, dès que l'exteme de leur mental est enlevé, pensent,
padent et agissent avec extravagance comme les maniaques dans
le Monde; et, ce qui est élonllant, ils se croient alol's plus sages
que les autl:es. Mais pour qu'ils ne restent pas longtemps dans l'ex
travagance, ils sont remis de temps à autre dans les exter'nes, et
par ce moyen dans la vie civile et morale dans laquelle ils ont été
dans le Monde: quand, dans les sociétés où ils sont et dans le
Ciel, le souvenir de leurs folies leur est donné, ils voient aussi eux
mêmes et avouent qu'ils ont padé avec extravagance et agi avec
folie; mais toujours est-il qu'aussitôt qu'ils sont l'emis dans leul's
intérieurs ou dans les propres de leur esprit, ils dél'aisonnent
comme précédemment; ils ont plusieurs folies qui reviennent à
ceci: Ils veulent dominer, voler, commettre adultère, hlasphémel',
faire du mal, mépriser l'honnête, le juste, le sincèl'e, et tout \'rai et
tout bien de l'Église et du Ciel, les rejeter et s'en moquel'; et, ce
qui est encore plus étonnant, ils' aiment cct état de leur esp~it; en
effet, on en Il éprouvé plusieurs pour savoil' s'ils préféraient pensel'
sainement ou follement, et l'on a découverlqu'ils préféraient pen
DU })IVIN AMOUlt 1.7
!1er follement; on a'aussi dévoilé la cause d'un tel état; c'est qu'ils
s'étaient aimés et avaient aimé le monde pal'..desslJs toutes clioses,
c'est qu'ils ne s'étaient a.ppliquésauXi· usages que pour l'honnelll'
et le lucre, el qu'ils avaient préféré les plaisirs du corps aux plhi':'
sirs de râme ; ils avaient été dans le l\'l'onde d'un tel caraCtère,
que jamais ils n'avaient pensé sainement, si ce iI'est pendant qu'ils
se tl'ouvaient en société avec·des hommes ;Ie seul s6ulagement qui
puisse être d0nné à· leUl' folie,' c'est de· les envoyel' en enfer polir y
faire des ~ravau~ sous' la direction d'un juge; tantqù'ils sont 'Occu
pés à tl'availler, ils ne dél'3lisonnent paS, car~les t1l avallx"dont'ns
s'occupent les tiennent comme en pr,ison et· dans 'dès liens pdlll'
qu'.ils ne se jettent .pas' dans les délires Mleurs'cupidirés ; lil, ils
travaillent pOUl' la nourrilul'e, le vêtement et le lit, ai'rfsi ma'lgré
~ux par nécessité, et Iiori Iibrenienl par 'affection, Au 'contraire,
tous ceux.qui, dans le Monde, ont a'imé les usages; 'et lés' ont faits
pal' amour des'usages, peilsent sainement ·dans leur esprit, et lem'
esprit pense sainement dans le COl~pS, car cèlre pensée intérieure
est aussi, la pensée extérieure, et le langage est par' ce1ie'-ci d'après
c~lIe-la, eL. aussi lem' action; l'affèction de l'usage a'l'etenu en elle
leur mental, et ne permet pas qu'ils s'abandonncù'l il des frivolités,
à des choses lascives et déshonnêtes, à des extravagances et'à:des
ruses, ni qu'ils soient les jouets de diverses ''CoilvditisdS; ceux-la
après la mort devienl1ent semblables; leurs mentais sont ,en eu'x
mêmes angéliques, et,lOl'sque la pensée extérieure est 'enlevée, il:;
deviennent spirituels et Anges, et sont a'insi des récipients' de la
sagesse céleste qui procède du Seigneui'.Mairitenant; d'après ces
considérations, il est évident que l'homme n'est pas d'uu mental
sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation,
XVI. Tout homme est une affection, et ily a autant d'aF
rections diverses qu'il y a d'hommes qui sont nés et qu'il Y
en a qui naitront il éternité, On peut principalement le voil: pal'
les Anges du Ciel et pal' les Espl'its de l'enfer, qui tous sont des
affections; les Espt'its de l'enfer, des affections mauvaises qnisont
des convoitises; et les Anges du Ciel, des affeeti6ns bonnes, Si
10ut homme est une affection, c'est paroe cjlie sa vie esta'motlr, et
que ce sont les continuations et les dél'ivations de l'amour qui
sont appel~es affections; c'esl poul'quoi les affections en elles
28 DU DiVIN AMo.Un,
mêmes sont auss.i des amours, mais des amOUl'S SUbOI'dooll~ à l'a
mour commun, comme il leur maître ou à leur chef; ainsi, puisque
la vie elle-méme est amOUI', il s'ensuit que toutes .et chacune des
choses de la vie sont des affections, et que pal' conséquent l'homme
lui -même est une affection. Qu'il en soit ainsi, la plupal't des hom
mes dans le Monde s'en étonnel'ont; qu'ils s'eo étonnel'ont, il m'a
été donné de le savoir de la bouche de tous ceux qui viennent du
Monde natul'el dans le Monde spirituel; je n'en ai pas enCOl'e
U'ouvé un seul qui sllt qu'il était une atrectiQn ; bien plus, il y en
avait peu qui sussent ce que c'était qu'une affection; et. quand jtl di
sais que l'nffection était l'amoul' dans sa continuité et· dans sa dêî'i
vatioD, ils demandaient ce que c'était que l'amoul', disallL que l'a
moul' est dans la nature des choses, parce qu'ils perçoivent ce que
c'est que la pensée, mais non ce que c'est que l'aft'ection, pal' l'a rai
sou que celle...,ci, personne ne la perçoit ainsi; ils disaient en aVoÎl'
connaissance par l'amoul' d'un fiancé avant le mariage, pal' l'amoul'
~'une mère envel's son enfant, et un peu aussi pal' l'amoul' d'un pèl'e,
10l'sque ceux-ci embl'assent leuI' fiancée ou leul' enfant; quelques
uns même au lieu d'une fiancée parlèrent d'une coul'tisane : al\)I's je
leul' dis que la pensée o'est absOlument rien pal' elle-même, ruais
qu'elltl est quelque chose par l'affection qui appartient à l'amoul'
de la vie de l'homme, parce que la pensée existe d'après raffec
tion, comme la chose formée existe d'après celle qui l'a fOI'mée, et
que si l'on perço,it la pensée et non l'affection, c'est pal'ce que l'on
llerçoit la chose formée et non celle qui fOI'me, de même que l'on
perçoit le corps pal' ses sens et nQI) J'âme; et comme ils a~'aient été
étonnés de ce que je leur avais dit, ils en fUl'ent ins~1'Ilits de nouveau
par plu:-ieurs expériences; pal' exeœple, que toutes les choses de
la pensée viennem de l'affection et sont selon l'atlèctioll; qu'ils lie
I)OutaielH pellsel' sans clic, ni en opposition avec elle; que 'chacun
e~t lei qu'esl son affeclion, el que c'est pOUl' cela que k>us sont
exarilinés d'après leul' affection, el que personne ne l'est d'apr~
son langage; cai' le lallgage procède de !a pensée de l'alfection tlX
teme, qui consisle en Ct; que l'on veut favol'iset', plail'e, éll'e loué;
passer 1)(J~I' homme civil, mOl'al et sage, et ces choses POUl' les lins
qe l'atl'ecliotl interne, dont elles sont les moyells; mais toujours est
il que par le son du langage, il moins qu'il ne s'agisse d'U'll hypo
DU DIVIN AMOUR. 29
crite consommé, l'affection el,le-mêl'l1e e~l entendue, car' le langage
des mots appartient Il la pensée, et le son cliu langage appa rtient à
J'affection; c'est pourquoi il lenr fut dit que, de même qu'il n'y :t
pas de langage sltn~ un son, de même il ne peut pas y l'l"oir de pen
sée sans une. affection, et qu'il e~t évident, d'apl'ès cela; que l'af
fection est le tout de lapens~, COfflH'ie le son est le tout dn lan
gage', car Je langa'g.e est seulement l'articulation du stm. Par là
ils furent imtl'nitsque l'homme (j'est absolument qu'une affection,
et ensuite par cela même ils apprirent que tout le Ciel et tont l'en
fer ont été distingué~ comme en royaumes, en' provinces et cn so
ciétés;,seloD' les différences généril:jues et spécifiques des affections,
et n1JI~emen~ selon quelques différences des pensées, et que le Sei
gneur Seul connaH les affections. Il suit de là' que I~s variétés et
les différences des affections sont infinies, et qu'Hi y en'a autant que
d'hommes qui sont nés- et qui nattront à éterriité.
XVIII. L(l''I!I~e éternelte est à l'homme selon son' affection de
l'usage. Puisque "affection est l'homme' lui-même, et que l'usage,
est l'effet et IrœuIVre de l'a'ffectioR', et est comme' le champ' ou le lIeu,
de son: exercice, et puisqu'îJ n'est pas donné d'a:ffectiori sanll sori so
iet, et que même èlle' périt, il en J'ésulte qu'il n'y a pas d'affection'
de la "ie de l'homme ~ns rrusage; et puisque l'affection et l'usa'ge
font un, il en résulte'que l~homme, qui est nne affection, est re
connu teJ,qu'il est Jiar l'usage, difficilement et peu dahs le' Monde
naturel, filais clairement et complètement' dans lelMonde s~ir'iruel';
c'est une conséquence de la ct13leul' et de la lumière du Ciel, car
le spirituel le met à décollrertlui et chacune des choses qui lui :lp
partiennent, parce'que danssonesseilce le spirituel est divin amour
et divine: sagesse, et' dans son apparence, chaleur du Ciel e( lu
mière du ~ieJ.; cette chaleur et celle lumière dévoilent les affections
des usages., comme'la chalellll du soleil du Monde dévoile les objets
de la terre par' les odeurs'et Jiarles saveurs-;et comme i la lumière
du soleil du Monde lesdé"oile par'les'couleurs et' par les 'diverses
distinctions de lumière et ,d'ombre. Si la,vie'élel'nelle est a chaque
homme selon son, affection de l'usage, c'est' parce que l'affection
est', l'hommo' lui'-même, et que de là telle est l'affection, tel est
J'homme; mais Ifaffeclioll',de,I'usage est en général-de, deux gen
l'es; il Ynl'affection spil'itllelle de 11usage, et il y Il l'afl'ection' na
30 DU' DIVIN AMüUH.
IUl'elle de l'usage l elles sont semhlables l'une et .l'ault'e dans "la
fOl'nle externe, mais eUes sont tout à fait dissemMables dans la
forme interne; c'est ppur· cela qu'elles ne sont pas distif)guéespar
les hommes tians le Monde, mais.elles·,lec sont très-bien par les
Anges dan.s le Ciel; elle,s sont, en effet, entièrement opposées'I'une
à l'aull'e; cal' l'affection spirit.uelle dt) I{usage donne à l'homme le
Ciel"taDd,is que l'ilffecl io~ naturelle de l'usage,sa.ns l'affection spi~
rjtu,elle, ponne l'eofel'; ene.fftll., 'l'affection l1alurelle de l'usage,est
ieulement pOUl' leshoonelHJS et ,les· profits; ainsi pOUl' soi-()jêmeet
pour le monde comme fins, ,tandis que l'alfealion spirituelle de l'u
sage est poul"!a gloire de Dieu et pour ses US!lges, ainsi pour le
Seignel,lv et po~r.le_procbain cQmme fins. ~I y a"en effet, dan-s· le·
Monde des homme1s qui rempliss.ent1eul's· fonctions etleu'rs empJo~'
avec applicati9n" travail et al'del!!";: des magistrats, des gouver'
neurs, des officier~·,·en les exerçant avec diligence et habileté ; des.
!)l'êtres, de~ ministres, en prêchant avec!ll~del,lr comme si c'était
par. zèle; .d~s hommes_de leUI'~,en écrivant des livres remplis de
piété, de dOClrine et d'érudition; ~t d'autres en agissant d'une ma
nièl'e seml)labl~; et p'.al' l~:aussi, ils rendent de signalés usages à
l'Église, .à la pall'ie, ~. la société et au concitoyen; et. cependant
plusieurs d'enlre:eux font cela ,d'après la seule affection naturelle,\
c'est-à,...dire" P9~r eux-mêmes afin d'êh'e honorés et d'êll'e élevéS
cn dignités, ou pour le monde aOn d'en t.irer pu profit etde s'en
richil'; ces fins, c~ez quelques-uns d'eux; enflamment tellement
leu\' affection à faire tle~ usages, qu'ils en font parfois de plus émi.:.
nenls queceux qui sont dans t'ilm~()lion spirituelle de l'usage; Yai
parlé, après leur fPQrt, lorsqu'ils étaient devenus des Esprits, avec
plusieurs de ceu~qoi..avaienl,été~ans ce genre d~affeclionde l'u~
sage; ils réclamaient alors le Ciel en raison de leur mérite; mais
comme ils avaient fait des usages. d'après. la seule affection natu
l'elle, ainsi pour eux-mêmes et pour le monde, .el nenpour Dieu
ni pour le prochain, ils reçurent une réponse semblable à oelle
qu'on trouve ,dans Matlhieu : le PIU$I~eUrSme diront en cejour
là : Seignewl! Seigneur! par t01~ Mom, n'avons-nous pas pro
phé.tisé? et parf.o.n N01n.n'avom-nous pas chassé·des démons?
et en 10,12 N.ombeaucoup,d· acte.s de puissance n',aVO!l~~nou,~'
pll.~ rait.~? M{â'~J"or.~ je lew', dira:; ;' J enesllis d' oùvou.~ ~tt:s;
DU DIVIN AMOUR. 31
retirez-vous de Moi, vous tous, ouvn'ers d'iniquité. li -:... VII.
22, 23. - Et dans Luc: (1 Alors vous commencerez, à dire:
Nous avons mangé devant toi, et nous av01U bu, et dans nOs
places tu as enseigné; mais il dira: Je vous dis, je ne sai,
d'où vous êtes, relirez-1'Ous de Moi, vous tous, ouvriers d'i
niquité. li - XIIl. 26, 27. - On les examina aussi pour savoil'
quels llOmmes ils avaient été dans le Monde, et l'on découvrit que
leurs intél'ieurs étaient pleins de convoitises et de maux condensés,
lesquels, chez quelques-uns, apparurent couleur de feu d'après
l'amour de soi; chez d'autres, Ii'vides d'après l'amour du monde;
chez d'aull'es, sombres' d'après le rejet des spirituels; et toute~ois
les extél'ieurs apparaissaient d'une coulel1l' de neige et de pourpre
d'après les usages dans la forme extel'De. On vit pal' là que, bien
qu'ils eussent fait des usages, cependant ils n'avaient pensé en
eux-mêmes qu'à la réputation pOUl' obtenir des honneul's et des
profits, et que de là vellait la forme qu'avait prise leur esprit, non
seulement en soi mais encore par sa vie; et que les bonnes actions
avaient été seulement; ou des apparences, pour Ile pas se montrer
tels qu'ils étaient, ou seulement 'des moyens pour arriver aux hon
neurs et aux richesses qui étaient leurs fins; ces choses concernent
l'affection naturelle des usages. Mais l'affection spirituelle de l'u
sage est interne et en même 'temps externe, 'et autant elle est ex
terne ou naturelle, autant aussi elle est spirituelle, Ciu' le spirituel
influe dans le naturel et le dispose ~ la cOI'respondance, par consé
quent à l'instal' de soi; toutefois, comme on ignore absolument dans
le Monde ce que c'est que j'affection spirituelle de l'usage, et en
quoi elle est distinguée de liaffection naturelle, parce qu'elles pa
raissent semblables dans la forme extel'De, il sel'a dit comment on
acquiert l'alfectioll spirituelle; elle ne s'acquiert pas pal'Ia foi seule,
qui est la foi séparée d'avec la charité, car celte foi est seulement
une foi cogitative sans l'actuel en elle; et comme elle a été séparée
d'avec la charité, elle a aussi été sépal'ée d'a\'ec l'affection, qui est
l'homme même; c'est pourquoi, après la mort, elle se dissipe même
comme quelque chose d'aérien; mais on acquiert l'affection spiri
tuelle en fuyant les maux pal'ce qu'ils sont des péchés, cequi se
fait pal' un combat contre eux; les maux que l'homme doit fuil'
sont tous écrits dans le Décalogue; autant l;homme comhat contre
32 nu Dl VIN AMOUR.
ces maux, qui sont les péchés, aulant il devient affection spil'i
tuelle, et ainsi d'après la vie sp',rituelle il fait des m;ages; (laI' le
comhat contre les maux sO,nt dissipées ces choses qui obsèdent ~es
intérieurs, lesquelles, comme il a été dit ci-dessus, apparais,sent
chez Ifls uns couleur de feu, chez d'alltl'es l'omhres, et chez d'au
tres livid~s; et ainsi est ouvert ~;on mental spirituel, par lequel' le
Seigneur en,lr'e dans le mentl,l\ naturel d.e l'ho~m~e, et le di!;pose
il f;lire des usages spil'iluels qui paraissent loutefois com~e nalu
reis; c'est à c.eux-ci, et non aux ilUtres, qne le Seigneul' paqt ac
cordel' de L'aimer pa~-dessus toules chose,c;, et d~aimer le prochain
comme eux-mêmes. Si l'homme, pal' le cQIl,11>,at çontre les maux,
comme péchés, s'est acquis quelque spil'ituel dans Je Monde, qnel
que faible que soit ce spiritnel, il est sauvé, el. ses usages croissent.
dnns la snite comme le gl'ain de sénevé qui devient un :lr'bl'~,
, .. selon
les paroles dn Seigneur, dans Milllhieu" - XlII. 312. Març.IV.
30, 31, 32. Luc, XlII,. 18, 19, .
xvnJ. Ln,1/olonté lie /'homme est son offqction. C'est parce
que la volonté de l'homme est le réceptacle de son a,lUour, el. ren
tendement le récepl:lcle de sa sagesse, et que c.e qui est \~ récep
tacle dfl l'amour est aussi le réceptaclfl de loutes les affections,
parce que le5; affections sont seulement les eontinnu,ti.qns el. I~ d~
!'ivations de l'amour, comme il a, été f1i1 ci-dessus; il esl dille ré·
ceptacle de l'amonr, parce que l'amour ne P,çut être donw~ chez
l'homme que dans une forme l'écipiente, (jui, soit S,llhftlantielle; s~n,s
elle, l':HQouJ' n'affecterait pas, -il J'etoul'tlerail" e.t. serait va,r cell\
même comme. ne demeurant pas: la forme même qn,i Je ,'eçoil peut
aussi êlre décrite, mais ce n'flst (las id le lieu,; d~ là vient qne I~
volonté est dite le réceptacle de l'a,mour, .Que la vol,qn,té l'oLt le
10ut de l'homm.e et dans toutes les choses qui le constituent, et,
qu'elle soit ainsi l'homme lui-même, oe qlême que l'amollI' <jansi
son complexe est homme, c'est fe qui va deve~il' év~denl .: ~~ Sil,·
i~t qfl lont ce q,ui appartient à son amour Ol! à son affecn.oh et
même de ce qui appal'tienL à sa vie, l'homme dit qlj'iI, vel,ljt; p,al1
exemple, gü'i1 veut agir, qn'il Ve\lt parler, qu'il veJlt ~en~er.1 qit'iI,
vent per'r.evoir; da~s touW; ces choses il y 11 l~ volonté, e,t si elle.
n'y était pas, il n'agil'ait pns, n~ parlerait pa!'!, JJe renserait pas"
Of'\ perr.evl'llit pas; !lien plus, si elle n'ptait pa!l d:l,n!l les singulie,'s
DU DIVIN AMOUR. 33
et les très-I\inguliers de ces choses, elles cesseraient à l'instant;
car la volonté est en elles comme la vie ou l'âme est dans le corps
et dans chacu,ne de ses pal'ties : on peut dire aussi aimer an lieu
de vouloir; par exemple, qu'on aime faire,. parler', penser, perce,..
voir' j pareillement, au sujet des sens extel'lles du corps, on dit
qu'on veut voir, qu'on veut entendl'e, qu'on veut manger, boire et
savourer; qu'on veut odol'er, qu'on veut marcher, converser, jouer,
et ainsi du reste; dans chacune de ces choses la volonté est encOI'e
J'~gent, ~r si elle. élait relirée, il y aurait 1\ nTlstant an'êl, et c'est
aussi par la volonté qu'elles cessent. Que la vqionté spit l'all-lOur
de l'homme dans une forme, on le voit cl~\rement en ce que tout
phlisir, tout agréIl)ent, tant charme, tout honheur, toute béatitude,
choses qui appartiennent aussi il l'amour, sont de même senties et
pel'çues; qu'elles appartiennent aussi à la volonté, Celil ~~t évid,ent,
car tout ce qui est plaisil', agrément, chal'me, bonheur et héatitude,
l'homme le veut aussi, et même en en parlant il dit qu'il veut;
}'hornm,r- pade de même du bien et qu vrai, car' ce qu'il ain;Je, il
l'ilppelle bien et J~ fait par conséquent chose de sa volonté; et ce
qui confimle le bien de son amolli' ou de sa, volonté, il l'appelle
vrai, et ill'a,ime aussi el. veut le penser et en parlet'• .(tu sujet W.ême
de tont ce qu'il souhaite, ambitionne, désire, appète, c~erche, et
de tout ce à quoi il tend, l'homme dit qu'il veut, parce que tout
cela appm'lient il son amoul'; car il veut ce qu:i1 sOll~ai\e, par'ce
qu'il l'aime; il veut ce qu'il ami;Jitionne et désire, pal'ce qiu'i1 l'ai
me; il veut c'e qu'il appète et cherche, pal'ce qu'il l'aime ; et il veut
Ge il quoi, il tend, et il y tend, parce qu'il l'ili.nJe. D'après celll, op
peut roil' que la yolonté ell'~mour, on la voJonté et I:affection chez
l'homme &ont un, Pot qu,~ la volonté, pnisqu:~II,e est l'ilmour, est
seulement la vie de J'ilmollr, el qu'elle est l'hw~me même; q.ue la
v<>Jonté soit aussi la vie de l'entendement <le l'homme, et par' suite
la vie d~ sa penste, cela sera confirmé dans ce qui suit. Si,rhomme
jgnor~ que la volonté est l'homme même, c'~st par la même c~llse
d'après laql),elle il ignore que l'amour ou l'affection est J'homme
mên1e; chacu,n a~ssi fait a,vention aux chos,es qu'i1 1 voit ou sent~
mais nQr il I~ vie, âme ou essence, d'après laquelle ill voit e~ sent;
celle-~i est c~chée illtél'ieurement dans les sensitifs, et l'homl).l~
naturel ne porte pas si\pensée jusque là; il en P$t a~ltrAment de
3â DU DIVIN AMOUR.
l'homme spiri'tuel, 'parce que ce n'est pas le sensitif qui est l'objet
de sa sagesse, mais c'est l'essentiel qui est dans le sensitif, et
qui en soi est spirituel aussi: de là vient que plusieurs disent que
la pensée est le tout de t'homme, et qu'elle est l'homme même, ou
que l'homme est homme parce qu'il pense, 100'sque cependant le
tout de sa pensée est l'affection; retit'e de la pensée l'affection, et
tu seras une souche. L'homme qui esf rationnel d'après le spiri
tuel, qui sait ce que c'est que le bien et le vrai, et pal' suite ce que
c'est que le mal et le faux, peut connaltre, d'après ce qui a été dit,
quelles sont ses affections, et quelle est son' affection dominante;
car il yen a autant d'indices qu'il ya de plaisÎl's de la pensée, du
langage, de l'action, de la vue, de l'ouïe, et qu'il y a d'ambitions,
de désirs et d'intentionS; mais qù'i\ y mette une attention sérieuse,
et qu'il réfléchisse.
XIX. 'Aimer, dans la Parole.• c'est {aire des usages. C'est
parce qll'aimel', c'est vouJoir~ et que vouloir, c'est faÎl'e; qu'aimer,
ce soit vouloir, cela vient d'êlt'e confil'lllé; mais que vouloir~ ce
soit faire, cela va être confirmé ici : La volonté, considél'ée en elle
même, n'est pas l'amour, mais elle en est le l'éceptacle, et un tel
réceptacle, que non-seulement elfe reçoit l'amour, mais qu'elle
s'imbibe aussi de ses états, et revêt des fOl'mes en l'apport avec
eux; cal' tout ce qui appartient à la vie de l'hommeintlue, parce
que l'homme est, non la vie, mais uri récipient de la vie, par con
séquent il appartient réciproquement à l'amour, puisque l'amour est
la vie; cela peut être illustré par les sensoria de l'homme; en effet,
l'œil est le téclpient de la lumière, mais il n'est pas la lumière, ayant
dès lors été formé pOUl' recevoir loutes les val'iétés de la lumière; ('o
reille est le récipient du son, de sa modulation et de son articulation,
mais elle n'cst pas le son; pareillement les autres sens externes de
l'homme; il en est de même des sellsoria internes, qui sont mo
difiés et mis en aClion pal' lalumière et la chaleur spil'ituelles; pal'
.conséquent, il 'en est de même de la volonté, en ce qu'elle est le
réceptoire de la chaleur spirituelle qui, dans son essence, est l'a
monr; ce ;'êceptoire est partout dans l'homme, mais 'dâns ses pre:'"
miers il est dans les cerveaux'; ces premiers, ou principes ou chefs,
sont ces substances qui y sou! appélées c61'ticales et cendrées;
c'est de ces substances que la volonlé descend de 10llS côtéS pal' les
DU DIVIN AMOUR. 35
tiLll'es, comme pal' des l'ayons, dans toules les palties de la face et
dans toutes celles du corps, et qu'elle y tournoie et circule selon sa
forme, qui est la forme spirituelle-animale, dont il a été ques..:
tion ailleurs: ain'si toules et chacune des choses y sont mises en
action, depuis les premiers jusqu'aux derniers, et dans les. der
Iliers elles s'établissent effets, On sait que tout est mis en mouve'
ment' par un effol't, et que l'effort cessânt, le mouvement cesse;
ainsi la vblonté de l'homme est .l'effort vif Mns l'homme, et elle
agit dans les derniers pal' l'intermédiiiil'e de fibres et de nerfs, qui
en eux-mêmeS' ne'sdnt que ,de per'pêtuels efforts continués 'dèpuis
les principes dilns les cerveaux jusqu'aux derniers dans les corpo
rels, où les efforts deviennent des actes. Ces' choses ont été 'j'ap
portées, afin qu'on sache ce que c'est que la volonté,'et qu'elle est
le réceptacle del'Ilmour, dans un perpétuel effort d'agir, lequel
effort est excité et déterminé en actes pal' l'am'our qui inllùe et qui
est reçu,
De la maintenant il suit qu'aimer c'est faire, parce que c'est
voutoir; car tout ce que l'homme aime, Hie veut; et ce qu'i! veut,
il le fait s'il est possihle ; et s'il ne le fair pas, parce que ce n'est
pas possihle, néanmoins cela est dans un acte intédeur qui· n'est
pas manifesté; ca,' il ne peut yavoÎl' chez l'homme aucun' effort ou
aucune volonté, à moins qu'elle ne soit àussi dans les dernièrS ; et
lorsqu'elle est d'ans' les del'lliel's, elle est darls un· acte intériEml';
mais cet acte n'est pas perçu par un a"utre, ni par l'homme lui
même, pal'ce qll'il' existe dUlls son esprit, et c'est de là que la vo
10ilté et l'acte sont un, et que la volonté est l'éputée pOUl' le fait;
cela n'est pas ainsi dans le Monde naturel, pai'ce que l'acte inlé
l'ieur de la volonté ne s'y manifeste pas; mais cela est 'ainsi dans
le Monde spirituel, où il se manifeste; car là tous agissent selon
leurs.amourS; ceux qui sont dans l'amour céleste àgissent saine
ment; ceuxquj' sont dans l'amour infernal, follement; et si pal'
quelque crair,te ils n'agissent pas, leul' volonté est intérieurement
active; ils laconliennent pour qu'elle n'éclale point', et cette action
ne cesse qU'en même temps que la volonté; puis donc que la vo
lonté'et' l'aCle SOrltun, et que la volonté est l'effort de l'amour, il
s'ensuit (lue, dans la Parole, pal' aime!' il n'est pas'enlendu oulre
chose que faire; qu'ainsi pal' aimer' le Seigneur' et aime\' le pro
3li DU DIVIN AMOUR,
cbain il est enten~l,u, fa~l'e des usages pour le prochain, d'après l'a
mour qui vient du Seigneur'; qu'il en soit ainsi, le SeigneUl' l'en
seigne Lui-Même, dans Jean: c( Colui qui fl me,~ préceptes et lelf
fait, (',' est relui-/t't qui M'aime; mais celui qui ne M'aime pm:,.
mes, paroles, ne garde pas, 'l-Xn{. 21i, 2ll.-Dans le, Mê,me:
" Demeurez dans mon amour; ,~i mes r,ommandements ;.. OUJI
gardez. l,'01lS demeurerez d{fn,~ mon amour. Il - XV. 0, 10.j
- m" dam; le Même, le Seigneur dit trois fQis à Piel'Iie : (( M'ai
mes-tu? Il et Irois fois Pierre répon,dib qll'il I.'aimait; et le Sei...
gneul~ lui dit trois fois: Il Pais mes ngn,etlu:r: et me,~ brebis. I l
XXI., 15~ 16, 17• .,.......·11 Yq nlls~i den:< choses qui,n,e pen,vent être!
séparées,; ~es den,Xi choses sonll'lJtt'e et l'exislel'; l'êtl'e n'est p3!~,
quelql1e chQse s'ij, n:ex,iste, pas; et i.I de\',ient quelque chose pa,r.
J'existe,~: il en tls.L de même àrl'~gal'd d.'aimer et'de faire, ouà l'é·
gllrd de \Jouloil' et, d~a.gil1; il n'est pas donné d'aimer et de ne pas
fair'e, ni de vouloir et de ne pas llgir; car aimer et vouloir n~e~is
tent point, lJ)aisj pal' taire ct agir ils existent; c'e.<;t pourquoi" Jors
qUfll'hemme fait et agit, il y a a,lors se.ulement amour et, volon.té.,
C'est ainsi; et nonl autrement, que le Seigneur est aimé et qlJ(~, le
pl'o«hain est aimé.
XX.' T/nmour prodllilla rhaleur. C'est parce l'amour est la
vie même et la, force vive de loutes les choses qui son1 dans Je
Monde, enlier; l'ol·igine de tOIlS les efforts, de. toutes les forces, de
toules les actiiVités et de tous les mouvemepts, n'y v,ient pas d'au
tre part ql.le du Di~'in Amour, qui est le Seigneur, et qui dans,les
Cieux de\~ant les Anges appar'ait comme Soleil;, qu'autre chose
soit l'amour eLautœ chose la chaleur, on le voit cla,irement par la
différence de l'un et de l'aull'e dans l'Ange et dans l'homme:
D'après l'amou,'" l'Ange veut et pense, il perçoit et est sage, i1,sel~t
intimement en lui la héatitude et la, félicité, et aussi il aime; fla
reillement l'homme;, c'est là ce qu'ils ép,'ouveuh danslleur, mental;
maiS'dans Je Ilorps ils sentent J'un el l'autl'e quelque chose de chaud,
et cela sans béMi[nde el, sans f~licité; cle là il est évident que la
chaleur est, un ~ffet de l'activité de la vie ou de l',amour; que, la
chaleur'soit uu effet1 de l'amour" on! peut le, voil'par· heaucoup, de
choses; pal' exemple: L.'homltle par' les inHmes s'pch:llIffe selon
lesllllloUl'S cle sa vie, même an milieu rie l'hil'er', cl la chalcul' dn
"
DU DIVIN AMOUR, 37
soleil du Monde n'a rien de commun avec cette chaleur; selon que
son amour augmente, il bouillonne, il brille et s'enflamme; et se
lon que son amour diminue, il languit, devient froid et meurt;
ainsi, absolument selon les activités de l'amoul' de la vie. Il en est
aussi de même chez les animaux de la tene et chez les oiseaux du
ciel; les uns et les aull'es ont parfois plus chaud dans le milieu de
l'hiver qu'au milieu de l'été; cal' leur cœur alors tressaille, leur
sang houillonne, .leul's flol'es sont tièdes, et tout ce qu'il y li. de
plus petit en eux avec ce qu'il y a de plus grand l'cmplit sesfonc
tions vitales, et la chaleur ne lui vient pas du soleil, mais elle vient
de la vie de leOl' âme, qui est l'affection. Si l'amour produit la
chaleur, c'est parce qu'il est la vie de toutes les forces dans l'uni
vers, et cette vie ne peut entl'el' dalls les substances
, récipientes,
qui ont été créées, si ce n'est au moyen d'un actif qui est la cha
leur. Le SeigneuI', dans la cl'éation de l'univers, s'est prépal'é de
puis les premiers jusqu'aux derniers tous les milieux, par lesquels
en tout degré il proùuit des usages; et le milieu universel et le
plus pl'ès de la conjonction cst la chaleut', dans laquelle peut exis
1er l'essence de l'activité de l'amoul', Comme la chaleOl' existe par
•
l'amoul' du pl'ochain, c'est pOUl' cela qu'il y a cOl'l'espondallce entre
l'amouI' et la chaleUl', cal' il y a colTespondance entre loute cause
ct son effet; c'est d'apl'ès la c01'l'espondance que le Soleil du Ciel.
qui est le Seigneur. apparall comme de feu, et que l'amour qui en
pI'ocMe est pel'çu pal' les Anges comme chaleul'; que, pareillement.
la Divine Sagesse du SeigneuI' dans les Cieux appal'ait comme
lumière, et que la face du Saigneut', quand il s'est transfiguré, a
resplendi comme le soleil,- Manh. XVU. 2. - C'est d'apl'ès cette
cOITespondanœ, que le saint de l'amoul' du SeigneuI' a été l'epl'é
senté pal' le feu de l'aulel, et pèi'l' le feu dans les lampes du cbande
liel' dans le tabernacle; que le SeignouI' est appal'U dans le feu SUl'
la montagne du Sinaï, el dans tlne Hamme de feu pendunl la nuit
SUI' le label'nacle; et que pal' suile plusieul's nations onl eh un feu
sacré, et ont étahli pOUl' le garùel' des vierges ~ui ont été appelées
Veslales. C'est d'àpl'ès celte COI'l'espondancc 1 que ,dans la, Pal'ol'e,
en plusieurs passages, pal' le feu et pal' l'a /Ianllne· il est entendu
l'amoul'. C'est allssi d'après uue pel'ception inlél'ieul'e de celle COI'.
l'espondance, que nous prions' que le feu sacré emol'ase 1I0s OO;UI':;,
38 DU DIVIN AMOUR.
et par cereu nous entendons un sailltamour. C'est d'après cette
même correspondance, que l'amour. céleste, dans le Ciel, apparatt
de loin comme un feu; aussi le SeigneUI' a-t-il dit que les justes
brHlerontcomme le soleil dans le Royaume du. Pèl'e, - Matth.
XIII. 113. ~ C'est de même d'après elle, que, dans l'enfel', l'a
mour infel'1lal apparaH de loin comme un feu, Voir, dans le Tl'ailé
DU CIEL ET DE L'ENFER, les· Not 566, 575.
XXI. Le Divin Amour, qui est la vie m4me, produit, au
moyen de la chaleur, les formes spirituelles animales avec
toutes et chacune des choses qui sont en elles. II y a dans le
commun deux formes que le Seigneur CI:éateur de l'univers a pro
duites, dans les derniers et dans les intimes du Monde, par. son
soleil q~i est leDiv,in Amour et la vie.même : La forme animale et
la forme végétale..Par les formes animales sont entendus les ani
maux de tout genre, le& hommes et les Anges; et p~r les formes
végétales sont entendus les végétaux de tout genre, comme al~bres,
plantes et fleurs; il a déjà été question de ces deux formes; mais
comme il s'agit ici du Divin Arnoul' d'après lequel.toutes.choses
ont été créées, et ,d'après lequel aussi toutes choses depuis la créa
tionsont pel'pétnellement formées, il m'est permis de rapporlei'
encol'e .ici quelque chose sur la première forme, qui est la forme
animale. Le Divin Amour, qui est la vie même, d'àprès son Au
teur, qui est le Seigneur, n'a pas dans, son.sein d'autre butquf'lde
créer et de fo'rmer des images et des ressemblance$. dll :lui-même,
qui sont les hommes, et d'après les hommes les Anges, puis aussi
de revêtil' d'un corps correspondant les affections de tout genre,
qui sont les animaux; toutes ces fOI'mes, tant les parfaites que les
impar'failes, sont des formes de l'amour, et sont semblables quant
à la vie dans les externes, qui consiste en ce qu'elles veulent se
mouvoil', marcher,. agi l', voir, entendre, odorer, goûtel', sentil',
manger, boire, se cODsociel' et se multiplier; mais dissemblables
quant à la vie dans les internes, qui consiste en ce qu'elles veulent
penser, vouloir, parler, savoir, comprendre, être sage, et trouvel',
dans ces actes du plaisil' et de la béatitude; ces formes-cL sont les
hommes et les Anges, mais les autres sont des êtres animés de
plusieurs genres. Pour que ces facultés existent dans l'effet et dans.
l'usage, elles ont été faites et admir'ablement organisées de sub
DU DIVIN AMOUR. 3l}
DIVINE SAGESSE
Il.
&2 DE LA DIVINE SAGESSE.
XII. 35, 36, &6; - et dans plusieurs endl'oits ailleul's. Sa Di
·vine Sagesse a été aussi repl'ésentée par ses vêtements, lorsqu'il
s'est transfiguré; Cl ses vêtements apparurent comme la lumiè
re, resplendissants et blancs comme de la neige, tels qu'un
foulon SU1' la terre ne peut blanchir. » - Marc, IX. 3. Mallh.
XVII. 2; - dans la Parole, les vêtements signifient les vl'ais de
la sagesse; aussi tous les Anges dans les Cieux apparaissent-ils
vêtus selon les vrais de leuI' science, de leur intelligence et de leur
sagesse. Que la lumière soit l'apparence de la sagesse; et qu'elle
en soit la correspondance, cela est évident dans le Ciel et non dans
le Monde; cal' dans le Ciel il n'y a d'autre lumièl'e que la lumière.
spirituelle, qui est la lumièl'e de la sagesse, éclairant toutes les
choses qui d'après le Divin Amour y existent; pal' la sagesse les
Anges p~uvent les compl'endre dans lem' essence, et par la lumière
les voir dans leur forme; aussi dans les Cieux la lumière est-elle
chez les Anges dans un même degré que la sagesse; dans les Cieux
suprêmes, ily a une·lumièl'e de flamme qui brille comme si elle
émanait·de l'or le plus resplendissant; et cela, pal'ce que les Anges
sont dans la sagesse; dans les Cieux infél'ieurs, il ya une lumière
blanche qui brille comme si elle émanait de l'argent le mieux poli;
et cela, parce que les Anges sont dans l'intelligence; et dans les
Cieux infimes, il y a une lumière comme la lumière du Monde en
plein midi; et cela, pal'ce que les Anges sont dans la science; La
lumière des Cieux supérieut's est éclatante absolument comme se
mon~re ulle étoile qui brille et resplendit en elle-même pendant la
Iluit; et il y a continuellement lumière, parce que le soleil ne s'y
coucbe point, C'est celle même lumière qui, dans le Monde, illustre
l'entendement de ces bOrl)mesqui aiment à être sages, mais elle ne
leur apparatt point, parce qu'ils sont natul'els et non spirituels;
elle peut apparattre, car elle m'est apparue, mais devant les yeux
de mon esp.rit; il m'a aussi été donné depel'cevoir que, dans la liI
mière du Ciel supl'ême, j'étais dans la sagesse; dans la lumière du
second Ciel, dans l'intelligence; et dans la lnmière du demier Ciel;
dans la science; et que quand je me trouvais seulement dans la lu
mièl'e naturelle, j'étais dans l'ignorance des choses spirituelles.
POUl' que je susse dans quelle lumière sont aujourd'hui les él'u
dits dans le Monde, il me fut présenté il la vue deux chemins; l'un
DE LA DIVINE SAGESSE. f.3
était. appelé le ,chemin de la sagesse, él l'autre le chemin de la fo-
lie; au bout du chemin de ta: sagesse était lIn palais dans la lu-
mière, mais au bout du chemin de la folifl il y avait quelque chose
qui ressemblail à un palais, mals dans l'ombre; des érudits fUJ'ent
l'assemblés au nombre <le lrois cents, et on leur accorda de choisil'
le chemin pal' lequel ils \'oudmient allel'; et l'on vit que deux cent
soixanle elltraienl dans le chemin de la folie, et seulement quarante
dans le chemin de la sagesse; ceux qui pl'Î\'enlle chemin de la sa-
gesse entraient dans le palais de lumière où élaient des choses ma-
gnifiques, el on leu l' donna des vêlements de fin lin, et ils devin-
rent des Anges; ceux, au contrait'e, qui prirent le themin- de la
folie voulaient enll'er dans ce qui l'essemblait à un palais dans
l'ombre, 'fiais voici, c'était un théâtre d'histrions, où ils se vêti-
l'ell! "d'habits de comédiens', et ils déclamaient couverts de masques,
et ils devi1ll1enl insensés, Il me fut dit ensuite qu'il y avait aujour-
d'hui autant et de semblables érudits insensés qui sont dans" la lu-
mière naturelle, par rapporl au nombl'e d'érudils sages qui sont
dans ta lumière spil'itnelle; et que la lumièl'e Spil;iluelle esl pOUl'
ceux qui aiment à comprendre si ce qu'un autre dil est vrai, tandis
que la lumière nalUl'élle est p<\ul'.ceux qui aiment seulement con-
firmer ce qui a élé dit pal' d'aulr'es,
IL Le Seigneur a créé chez {' homine et ensuÜ'e forme
chez lui un receptacle de l'amour, lequel est sa volonté, et il
y adjoint un réceptacle de la sagesse, lequel est son entende··
ment, Puisque dans le Seigneur il ya deux choses, et que ces deux
choses, ['amoul' el la sagesse, pl'ocMent de Lui, et puisque l'homm'e
a élé créé pour qu'il en soilla ressemblance et l'image, res'sèluhhmce
pal' l'amour, et image pal' la sagesse, c'est pOli l' cela que chez
l'homme il a éle créé deux réceptacles, l'Un pour l'amolli' et l'aU-
tre pour la sagesse; le réceptacle de l'amour es! ce qu'on app.elle
la volonté, et le réceptacle de la sagesse ce qu''ôn appelle ['enten-
dement; l'homme sait que ces deux chOses sont chez lui, mais il
ne sait pas qu'elles ont été conjointes de la même manièl'e qu'ellcs
le sont dalis le Seignellli avec celte diffél'ence que dans le SeignAur
elles sonl ia vie, tandis que dans l'homme elles sont les réceptacles
de la vie, On ne peut développel' quelles sonl leUl's fOl'mes, pal'ce
que ce SOllt des formes spil'ituelles, et que les choses spirilu'elles
ah DE LA DIVINE SAGESSE,
sont h'anscendantes; ce sont des formes au dedans de formes, s'é
levant jusqu'au troisième degl'é, innombrables, discrètes, mais
toutefois unanimes; toutes ces formes, réceptacles de l'amour et
de la sagesse, ont leur origine dans les cerveaux; là sont les com
mencements et les têtes des fibl'es, pal' lesquelles leurs efforts et
leurs forces découlent vers toutes les choses du corps, tant les su
périeures que les infél'ieures, et s'établissent sens dans les organes
des sens, mouvements dans les organes du mouvement, et fonc
tions de nutrition, de chylification, de sanguinification, de sépal'a
lion, de répurgation et de prolification, dans les autres organes ;
ainsi, usages spéciaux dans chacun de ces organes. Ces choses
étant données comme préliminaires, on verra que ces formes.
qui sont les. (eceptacles de l'amour et de la sagesse, exjstent en
premier lieu chez l'homme conç.u et naissant dans l'utérus; que
d'elles par le continu sont lil'ées et produites toutes les choses du
corps, depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds; que leurs pro
ductions se font selon les lois de la correspondance, et que c'est
pour cela que toutes les choses du corps, les intel'lles et les exter
nes, sont des correspondances. Ces formes, qui sont les récep
tacles de l'amour et de la sagesse, existent en premier lieu
chez l'homme conçu et naissant dans l'utérus: on peut le voir
par l'ex périence, et le conDl'mer par la raison; par l'expérience,
d'après les premiers rudiments des embryons dans les utérUs après
la conception, et aussi d'après les rudiments des poussins dans les
œufs après l'incubation; ces premièl'es fOl'mes ne se montrent pas
elles~mêmes à llœil, mais on aperç.oit leurs premières productions
qui conslituent la tête; que la tête soit plus grosse dans le com
mencement, on le sait; et l'on sait aussi que de la tête est projetée
une toile pour toutes les choses dans le corps: d'après cela, il est
évident que ces fOl'mes sont les commencements, Par la raison, en
ce que toute cl'éation vient dll Seigneur comme Soleil, qui est le Di
vin Amour et la Divine Sagesse, d'après lesquels il y a création de
l'homme; la formation de l'embl'yon et de l'homme-enfant dans
l'utérus est à l'instar de la création, et se nomme Génération,
parce qu'elle se fait per traducem; il suit de là que les pr'emières
formes, surtout chez l'homme, sont des réceptacles de l'amoul' et
-de la sagesse, et que la création des autres parties qui constituent
DE LA DIVINE 5AG~SSE. ho
l'homme se fait par ces formes; en outre, aucun effet n'existe par
soi-meme, mais tout effet existe par une cause antérieure qui est
appelée efficiente; et celle-ci existe, non par soi-meme, mais par
une cause qui est appelée fin, dans laquelle tout ce qui suit est en
effort et en idée, en effol't dans le Divin Amour et en idée dans la
Divine Sagesse, lesquels sont la fin des fins. Cette vél'ité sel'I
vue plus pleinement dans ce qui va suivre.- De ces formel par
le continu sont tiries et produites toutes les choses du corps,
depuis la Utejusqu'aux plan~es des pieds: on peut aussi le \'oir
par l'expél'ience, et le confirmel' pal' la raison; par l'expérience,
en ce que de .ces fOl'mes primitives sont tirées des fibres vers les
organes des sens (organa sensoria) de la face, qui sont appelés
yeux, ol'eilles, narines et langue; puis, vers les organes moteurs
(organa motoria) de tout le corps, qui sont appelés muscles; pa~
reillement vers tous les viscères organisés qui servent aux diffél'ents
usages dans le corps; toutes ces choses, tant les \'iscèl'es que les
organes, sont de pm'es contextul'es de fibres et de nerfs qui effiuen'
de l'un et de l'autre cel'veau et de la moelle épinière; les vaisseaux
sanguins eux-memes, par lesquels se font en mQme temps les con
textQres, sont aussi composés de fibres qui ont là leur origine. Qui..
conque a des connaissances en anatomie peut voir que tout autour
du cel'Veau, puis au dedans du cerveau, ainsi que dans le cervelet,
et dans la moelle épinière, il y a de petites sphères, comme des
molécules, appelées substances et glandes col'ticales et cendrées, et
que toutes les fibres, en quelque nombre qu'elles soient dans les
cel'Veaux, et tous les nerfs qui en sont formés, en quelque nombl'e •
qu'ils soient dans le corps, sortent et procèdent de ces petites sphè
res ou substances; ce son~ là les formes initiales dont sont tirées et
produites toutes les choses du corps, depuis la tete jusqu'aux plantei
des pieds. - Par la raison, en ce qu'il ne peut pas y av{)il' de fi
bres sans origines, et que les parties organiques du corps pl'oduites
par des fibres diversement compliquées sont des effets qui ne peu
vent par eux-memes vivre, sentir, ni se mouvoir, mais qui vivenl,
sentent et se meuvent par le continu d'après leurs ol'igines; soil
une illustration pal' des exemples: L'œil voit, non par lui-meme,
mais par le continu d'après l'entendement; l'entendement voit par
l'œil et meut aussi l'œil, il le fixe vers les objets et y élend sa pé
46 lŒ LA DIVINE SAGESSE.
nétralion (intendit aciem). L'ol'eille aussi entend, non par" elle
même, mais pal' le continu d'après l'entendement; l'entendemént
entend pal' les oreilles, et les fixe aussi, il les dresse et les tend
"ers les sons, La langue aussi pal'1e, non pal' elle-même, mais d'a
près la pensée de l'entendement; la pensée parle par la langue, et
elle varie les sons et élève leurs' modes à volonté. JI en est de même
des mnscles, ils ne se meuvent pas pal' eux-mêmes; mais la vo
lonlé, d'accord avec l'entendement, les meut et les fail agit' comme
il lui plal!. D'après cela, on voit qu'il n'y a j'ieu dans le corps qùi
sente et s~ meuve par soi, mais que loutesses parties sentent et se
meuvent d'après leuI's origines, dans lesquelles résident l'entende
ment et la volonté, et qui sonlpar conséquent dans l';homme les
réceptacles de l'amotir et de la sagesse; puis aussi, que ces origines
sont·les premièl'esformes, et que les organes, tant ceux des soos
que ceux des. mouvements, sont des forrnes qui .procèdent des pre
mières; car c'est selon la formatio.n que se fait l'influx, qui va, non
"as des formes secondes dans les premières, mais des premières
ùans les secondes; car l'influx des premières dans les secondes est
l'inllux spil'ituel, et l'influx des secondes dans les premièl'esest
l'inllux naturel, qui est appelé anssi inllux physique. - Ces prcr
duclions se font selon les lois de la correspondance, et c'est
pour cela que to~tes les..choses du corps, les internes et les
externe,ç, sont. des corre.ç polldances. Ce que c'est que là corres.,.
pondance, on l'a jusqu'à présent ignoré dans le Monde, et cela,
parce qu'on a ignoré ce que c'est que le spirituel, et qu'.tYla.cor
respondance ent.re le naturel et le spirituel ; quand quelque chose,
par le spirituel comme ol'iginc.et cause, devient visible et percep
tible devant les sens, il y a alors cOlTespondance entre ce naturel
et ce spirituel; une telle corl'espoQdance ex iste. entl'e les spirituels:
et les natul'els chez l'homme; les spiriluels s.onl toutes les choses
qui appartiennent à son amom' et à sa sagesse, pal' conséquent-qui
appal,tiennent à sa volonté et à son entendement! et les Inalurels
sont toutes les choses qui appartiennent à son corps; comme c'eSt
pal' celles-là que celles-çi qnt existé et existent perpétuellement,
c'est-il-dire, subsistent, elles soct des·col'l'espondances,eL par cela
même font un, comme la fin, la cause et l'effet; ainsi la face fait
un ll\'ee les affections du menlal (fl/lilllus), le l~ngage avec la pen
DE LA DIVINE SAGESSE. !Ji
sée, et les actions de tous les membres avec la volonté; il en est
de même du rl',ste. La loi univel'selle des correspondances, c'est
que le spil'ituel s'adapLe à l'usage qui est sa fin, qu'il fasse agir eL
modifie l'usage par la chaleur et la lumière, et que par des moyens
auxquels il a été pourvu il s'en revête jusqu'à ce qu'il devienne
forme servant à la fin, dans laquelle fOl'me le spirituel fait la lin,
l'usage la cause, et le naturel l'effet; mais, dans le Monde spil'Î
tuel, il yale substantiel au lieu du natul'el ; toutes les choses qui
sont dans l'homme sont de telles formes. Voir plusieurs détails
sur la cOl'respondance dans le Tl'aité DU CIE~ ~T DE L'ENFER,
N°s 87 à 102, 103 à H5; et sur les différentes cOl'l'espondances
dans les ARCANES CÉLESTÈS, où il es'! question de la corresPQlI-:
dance de la face et des aÏl's du visage avec les affections du mental,
N~1568,~988, 2989, 3631,4796,4797, 4880, 5165,5168,
5695, 9306; de la correspondance du corps, quant à ses gestes eL,
à ses actions, avec les intellectuels et les volontaires, Nos 2988,
3632, 4215; de la correspondance des sens dans le commun,
N°' 4318 à 4330; de la correspondance des yeux et de la vue,
N°s 4403 à 4420; de la cOl'l'espondance des narines et de l'odorat,
N°s 4624 à 463h ; de la col'I'espomiance des oreilles et de rouie,
N°s 4652 à 4660; de la correspondance de la langüe et du goo.t,
No' 4791 à 4805; de la correspondance des mains, des bras, des
épaules et des pieds, N°' 4931 à 4953; de la correspondance des
lombes et des membres de la génél'ation, No' 5050 à 5062; de la
cOl'responctance des viscères intérieurs du cdrps, spécialement de
l'estomac, du vagin, de la citerne et des conduits du chyle,
N°' 5171 à 5189; de la correspondance de la rate, N° 9698; de
la correspondance du péritoine, des reins et d,e 13, v~ssi.e, No' 5377
à 5396; de la correspondance de la peau et des os, N°' 5552 à
5573; de la correspondance du cartilage xipho~de, N° 9236; de
la correspondance de la mémoire des choses ahstraites, N° '6808;
de la correspondanèe des chose's matérielles, N° 7253 j de la cor
respondance du Ciel avec l'homme, N°' 911, 1900, 1932, 29gè,
2998, 3624 à 3629, 3634,3636 à 3643, 37!11 à 3'745, 3884,
4041, 4279, 4523, 4524, 4625, 6013, 6057, 9279, 9632;
que la science des correspondances a été chez les Anciens la science
des sciences, surtout chez les Orientaux 1 mais qu'elle est aujour
4~ DE LA DIVINE SAGESSE.
d'hui entièl'ement oblitérée, No' 30~1, 3li19, 4280, ft7!l9, 68U,
ft96lJ, 4965, 5702, 6004, 6692, 7097, 7729, 7779, 9301,
10252, 1Oft07; que sans la science des correspondances on ne
comprend ras la Pal'ole, N°' 2890 à 2893, 2987 à 3003, 3213
à 3227, 347~ à 348.5,8615,10687; que toutes les choses. qui
apparaissent dans les Cieu~ ~OIlt des cOlTespondances, N°' 1521,
1532, 1619 à 1625., 180ï, 1808, 1971, 1974,1977,1980,
1981, 2299, 2601, 3213' ~ 322~, 3348, 3350, 3457, 3485,
3i48; 9481, 9574, 9576, 95ï7; que toutes les choses qui sOllt
dans le Monde nalurel et dans ses lrois règnes cOl'respondent à
toutes les choses qui sont dans le Monde spirituel, N°' 1632, 18.81,
2758, 2890 à 2893,2987 à 3003,3213 à 3227, 3.ft83, 3624.
3649, ftOM, ft053, ftU6, 4366, 4939, 5116, 5377, 5U8,
5477,8211,9280. En outre, dans les ARCANES CÉLESTES il a élé
traité de Iii cOlTespondance du ~ens nalur€\1 de la Parole, qui est
le sens de sa lelLre~ avec les spirituels, qui sont l'amoUl' et la sa
gesse dans le culle par le Seigneur, lesquels constituent sOn sens
interne; 011 voit,aussi celle corresponda,Qce confirmée da.ns la, Doo
TRINE DE ~ ~OUVELLE JÉRUSALEM SUR L'ÉCRITURE SAINT~, No' {)
à 26, et en outre, No' 27 à 69. Poul'avoir une idée de la corres
pondance de la volonté et de l'entendement" il fal,lt cOnsultef les
Articles ci-dessus indiqué~.
Ill. De la formation de l'homme dans {'l.!-térus par le Sei
gneur, au moyen d'un influx dans ces çleux r.~cepta<;Ief. Puis~
que da~s la formation de l'homme dans l'Qt,érus les spirituels se
conjoig,nent aux n~turels, il y a plusieurs choses qui ne peu~ent
éll'e décrites, car les spirituels sont des, choses qui sont abstra.ites
des nalurels, d'où il résulte qu'!l n'y a pas 4e mo~s pour les ex
primer dans le langage naturel, sil)on quelques e'lpressions géné
rales que cel'taills hommes coropl'ennen~ ave~. plus d'intelligence
que d'auues hommes; par elles néanmoins e~ par des comp;lratifs
qui sont aussi des correspondanç~s, les points sui~ants, sel~Qnt ex
pliqués : 1. Le Seigneur se conjQint à l'h.omme dans, l:uté~l!s de la
mère dès la première conception, e\ il le forme. ~~ 11 seconjoinl
dans ces deux réceptacles, dans l'un par l'amour, 'dans l'autre par
la sagesse. 3. L'amour et la sagesse fOrment ensemble et avec una
nimité toules et chacune des choses, mais toujours est-il qu'cil elles
DE LA Dl VINE 5AGE5Sb:. 49
ils sont distincts. 4. Les réceptacles chez l'homme ont été dis
tingués en trois degrés, l'un au dedans de l'autre, et les deux de
grés supérieurs sont les habitacles du Seigneur, mais non le degl'é
infime. 5. L'un des l'éceptacles est pour la volonté de l'homme
fUtUI', et l'autre pour.son enténdement, et cependant il n'y a abso...
lument rien de sa volonté ni de son entendement dans la formation.
6. Dans l'embryon avantl'ellfantement il y a la vie, mais l'embryon
n'en a .pas conscience.
1. Le Seigneur se conjoint à t'homme dans t'Ut~r.U8 de la
mère dès la première conception, et il le forme.-Par 16861
gnçur il est entendu ici, comme ailleurs, le Divin qui procède. de
Lui comme Soleil du Ciel où sont les Anges, Divin d'après leq,uel
et par lequel toutes choses ont été créées dans le Monde entier; que
ce Divin soit la vie même, cela a déjà été conlh'mé; que celle vie
même soit pl'ésellte dès la premièl'e conception et qu'elle forme,
cela résulte de ce que l'homme doit être formé pal' la vie même, i\lin
qu'il soit une forme de la vie, forme qui est homme; alin qu.'il so,t
l'image et la ressemblance de Dieu, laquelle aussi est homme; afin
qu'il s~it. un l'écipient de l'amour et de la sagesse, qui sont la vie
par le Seigneur, a,insi un récipient du SeigneUl' Lui-Même: que
l'homme soit dans le Seigneur, et le Seigneur en lui, et que le Sei
gneur ai~sa demeure chez l'homme, si l'homme L'aime, c'est ce qu'il
enseigne Lui-Mêmé; le Seigneur se prépare cela dans l'utérus,
comme .on le verra dans la suite; c'est pourquoi, dans la, Parole,
Jéhovah ou le Seigneur est appelé Créateul', Formateul' et Facteur
dès l'utél'US,-,- Ésaie, XLII. 1. XLIV. 2, 24. XLIX. ô; - et dal)s
David, il est dit que SUI' Lui il a été jeté et appuyé dès l'utérus,
- PS, XXII. 2. LXXI. 6. - Tant que l'homme est dans l'uté
l'US, il est dans l'innocence; de là son premier état après l'enfante
ment est un état d'innocence, et le Seigneur n'habile chez l'homme
que dans son innocence, c'est pourquoi alors priucipalement quand
il est dans l'innocence; pareillement l'homme est alors dans l'étal de.
paix; si l'homme est alol'S dans l'état d'innocence et dans l'état de
paix, c:est parce que le Divin Amour et la DivÎl)e Sagesse sont
l'innocence même et la paix même, comme on peut le voir dans le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 216 à 283, 284 à 290. Je
prévois que, lorsque tu liras ces choses, quelques doutes se pl'ésen
50 DE LA DIVINE SAGESSE.
teront à l'esprit; mais lis entièrement jusqu'à la fin, et ensuite l'e
cueille- toi, et les doutes dispal'aitl'ont.
2~ Il se conjoint daus ces deux réceptacles, dans l'un par
l'amour, dans l'autre par la sagesse. -'- C'est une conséquence
de l'MUcie précédent, où il a été confirmé que d'après ces deux
Jléceptacles ont été formées et produites toutes les choses du corps,
tant les internes que les externes, depuis la tête jusqu'aux pieds;
et comme les auspices et les commencements de toutes les parties
viennent de ces réceptacles, il s'ensuIt qu'il ya en eux le Divin qui
forme, et que par eux il est dans celles qui en sont les continua
tions; mais IOI'squ'il est dans celles-ci et dans celles-là, c'est spi
rituellement qu'il y est et non matériellement; cal' il est dans leurs
usages, et les usages considérés en elix-mêmes sont immatériels,
mais les choses indispensables par lesquelles les usages deviennent
effets sont matérielles, Ces premiers réceptacles qui sont les com
mencements de l'homme sont du père, mais la fOl'mation au com
plet est de la mère; en effel, la semence vient de l'homme; en lui
sont les vaisseaux spel'matiques et les testicules, dans lesquels la
semence est cohobée et décantée; sa réception est faite par la fem
me, c'est dans son utérus qu'il y a la chaleur par laquelle elle est
fomentée, et de peLites bouches (oscula) pal' lesquelles elle est
nourrie; dans la nature, l'jen n'existe que d~aprèS une semence, et
ne croit que par la chaleur; dans la suite il sera dit aussi quelle
forme ont ces commencements qui appartiennent à l'homme.
Comme le pl'emiel' rudiment de l'homme est la semence, et qu~elle
est un double réceptacle de la vie, il est évident que l'Ame humaine
~
n'est pas la vie par la vie, ou la vie en soi, car il n'y a qu'une vie
unique, et cette vie est Dieu; il a été dit ailleurs d'où vient à
l'homme le perceptif de la vie; et comme il y a continuité des ré
ceptacles à partir des cerveaux par les fibres dans toutes les choses
du corps, il est même évident qu'il y a continuité de réception de
la vie en elles, el qu'ainsi l'âme n'est pas ici ou là, mais -qu'eHe
est d'après ces réceptacles dans toute forme, non autl'ement que
comme la cause est dans les choses causées, et le principe dans les
principiés.
3. L'amour et la sagesse (01'me1it ensemble et avec unanz
ml'Ié toutes ell'hacune des choses, mais toujolln est-il qu'en
DE LA DIVINE SAGESSE. 51
e/les ils sont distincts. - L'amour et la sagesse sont deux ehoses
distinctes, absolument comme la chaleur eL la lumière; la cbaleur
est sentie, pareillement l'amour; et la lumièl'e est vue, pareillement
la saglls~e; la sagesse est vue quand l'homme pense, et l'amour est
senli quand l'homme est affecté; mais toujours est-il que dans les
formations ils opèrent, non comme deux, mais comme un. Il en est
de cela comme de la chaleur et de la lumière du soleil du Monde; la
chaleur, dans la saison du printemps et de l'été, coopère avec la lu
mièl'e et la lumière avec la chaleul', el il y a végétation. et· germi
nation; pareillement l'amoUl', dans l'étal de paix et de ll'anquiliité,
coopère avec la sagesse et la sagesse avec l'amour, et il y a pro
duction et formation, el cela dans l'embryon et dans l'homme. Que
la f.0opération de l'amour et de la sagesse soit comme la coopél'a
tion de la chaleur et de la lumière, c'est ce qui devient manifeste
par les apparences dans le Monde spirituel; là, l'amour est chaleur
et la sagesse est lumière, et la toul vit dans les Anges et fleurit au
tOUl' d'eux, absolument selon l'union de l'amoUI' et de la sagesse
chez eux. L'union de l'amour et de la sagesse est récipl'oque; l'a
mou)' s'unit à la sagesse et la sagesse se l'é-unit à l'amour; de là
J'amoul' agit et la sagesse réagit ; pal' ce réciproque existe tout
effet. Telle esl J'union l'écipl'oque, et pal' suile la l'éciprocation de
la volonté et de l'entendement, du bien et du vrai, puis de la cha
rité et de la foi chez l'homme dans lequel est le Seigneur; et même
telle est l'union du Seigneur Lui-Méme avec l'Égl\se, ce qui est
entendu par les paroles du Seigneur aux ùisciples, dans Jean,
(1 qu'ils étaient en Lui, et Lui en eux. ))- XIV. 20; - et
ailleurs: la m~me union est aussi entendue pal' l'union de l'homme
avec la femme, diJ,ns Marc: (1 Ils seront deux dans une seule
chair; ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Il
- X. 8 : - élit" -l'homme est né pOUl' éll'e entendement et pal'
suite sagesse, et la femme pOUl' être volonté et par suile affection
provenant de l'amour; SUI' ce sujet, voir dans le Traité DU CIEL
ET DE L'ENFER, les N°' 366 à 386. Comme il y a deux choses,
l'anioul' et la sagesse, qui forment l'embryon dans l'utérus, c'est
pour cela qu'il y a deux ,'éceptacles, l'un pour l'amour et l'autre
pOUl' la sagesse; c'est aussi pOUl' cela que partout dans le corps il
y tl'deux parties qui sont [Itll'eillement distinctes el sont unies; il Y
f>2 DE LA Dl VINE SAGESSE,
a deux hémisphères du cerveau, deux yeux, deux oreilles, deux
narines, deux cavités du cœUI', deux mains, deux pieds, deux.
J'eins, deux testicules; les autres viscères sont aussi doubles, et
partout ce qui est à leur partie droite se l'éfère au bien de l'amour,
et ce qui est à la gauche au vrai de la sagesse; que ces parties
doubles soient tellement conjointes, qu'elles fassent mutuellement
et réciproquement un, c'est ce que peut voir un observateur ha
bile, s'il veut s'en donnel' la peine; l'union elle-même se montre à
la vue dans les fibres étendues en avant et en arrière et eoll'elacées
daos le, milieu; c'est de là aussi que, dans la Pal'ole, la dl'oite et la
gauche ont une telle signification. D'après cela, on voit clairement
cette vérité, que l'amour et la sagesse forment ensemble e.t avec
unanimité, dans l'embryon, toutes et chacune des choses j mais
toujours est-il qu'en elles ils sont distincts,
la. Us réceptacles chez l'homme ont été distingués 6n
trois degrés, t'un au dedans de l'autre, et les deux degrés
supérieurs sont les habitacles du Seigneur, mais non le de
gré infime, - Prévoyant le cas où quelqu'un se fOl'mel'ait une
fausse idée des commencements de la forme humaine, qui appal'..
tiennent à la semence de l'homme, en ce qu'ils sont nommés l'é
ceptacles, car le mot même de réceptacle présente facilement l'idée
d'un petit vase ou d'un petit tube, je vais, autant que les mots du
langage naturel me le permettront, désigner et décrire cette forme
initiale, telle qu'elle il été vue et m'a été montrée dans les Cieux:
Ces réceptacles ne sont pas tubulés ou insinués comme de pe
lits vaisseaux, mais ils sont comme est un cerveau dont le type
est le plus petit et imper'ceptible, et en même temps comme une
ébauche de la partie antérielJJ'e de la face, sans qu'on y vo.ie aucun
appendice. Ce cerveau primitif dans la partie convexe supérieure
était un assemblage de globules ou de petites sphères contigulls j
ehacune de ces sphères était composée de sphèl'es semblable3, mais
plus petites j et de nouveau chacune de celles-ci était composée de
sphères encore plus petites: par devant, dans la partie concave,
au lieu de la face on voyait une sOl'te d'ébauche; mais dans l'en
foncement, entre la convexité et celte concavité, il n'y avait pas de
fibre; la partie convexe était enveloppée d'une méninge très·ténue,
qui était transparente, 'l'cl j'ai vu et tel m'a été montré li pl'imitif
DE LA DIVINE SAGESSE. 53
de l'homme, dont le premier degré ou le degré infime était l'as
semblage décrit en pl'emier lieu; le second degl'é ou le degré du
milieu, l'assemblage décrit en second lieu; et le troisième degl'é ou
Je degré suprême, l'assemblage décrit en tl'oi.sième lieu, ces as
semblages étant ainsi l'un au dedans de l'autl'e : il m'a été dit que
dans chaque petite sphèl'eil y avait des tissures inexpl'imables,
plus merveilleuses, et encore plus merveilleuses, selon les degrés,
et que dans chacune d'elles la parlie droite est le lit ou Je réceptacle
de l'amour, et la pal'Iie gauche le lit ou le l'éceptacle dela sagesse,
et que cependant pal' des entrelacemenls admirables ils sont comme
étant associés et habilaut la même tente, de la même manière que
sont les deux hémisphères du cerveau. De plus, il m'a été montré,
dans une lumière qui brillait, que l'assemblage des deux degrés
inlél'Îeurs, quant à la position et à la fluxion, était dans l'ordre et
dans la forme du Ciel, mais que l'assemblage du degré infime,
quant à la position et à la fluxion, était dans l'ordre et dans la
forme de l'enfer; de là vient qu'il a été dit que les réceptacles chez
"homme sont distingués en trois degrés, l'un au dedans de l'autre,
et que les deux supél'ieurs sont les bahitacles du Seigneur, mais
non l'infime. Si l'infime était lei, c'était parce que l'homme par la
tache hél'édilaire natl contre l'ordre et contre la forme du Ciel, et
par suite dans les maux de tout genre, et pal'ce que cette tache est
dans le naturel, qui est l'infime de la vie de l'homme, et qu'elle
n'est pas lavée, si chez lui ne sont pas ouverts les degl'és supérieurs
qui ont été formés pour la réception de l'amour et de la sagesse
procédant du Seigneur. Mais comment ces degrés intérieurs sont
ouvel'ts, c'est ce que le Seigneur enseigne dans la Parole, et ce qui
sera enseigné dans la suite. Cependant pOUl' olltenil' de la lumière
sur ce sujet, qu'on voie ce qui a été précédemment di~ sur les
degrés, pag, 18, 19, et sur le cerveau, pag, M, h5. Ces degrés
~ont appelés supérieurs, quoiqu'ils soient inlél'ieurs, et cela, parce
qu'il y a pour les degrés un ordre successif et un ordre simultané;
dans l'ordl'e successif sont les supérieurs et les inférieurs, mais
dans l'OI'dre simultané sont les intérieurs et les extérieurs, et les
mêmes choses qui sont intérieures dans l'ordre simultilné sont su
périeul'es dans l'ordre successif; de même aussi celles qui sont ex
lél'icnres dans l'ordre simultané sont inférieures dans l'ordre suc
ah 1)~ LA DIVINE SAGESSE.
cessif; et, comme il ya tl'ois degrés dans l'homme, il y a pal' con
séquent trois degrés dé Cieux; en effet, les Cieux consistent en
hommes qui sont devenus Anges; ces Cieux, selon les deg'rés d.ans
l'ordre successif, apparaissent l'un au-dessus de l'aull'e, et selon
les degl'és dans "ordl'e simultané, l'un au dedans de l'autre. Cest
de là que, dans la Pal'ole, le haut signifie l'interne, et que le Sei
gneur est appelé le Très-Haut, parce qu'il est dans les intimes. En
effet, comme l'homme, à sa première origine, est un tel habitacle
du Seigneul', ainsi que cela a été décl'il, et qu'alol'sces trois degl'és
sont ouverts, et que Io,ut ce qui procède du SeigneUl' comme Soleil
dans les minima et dans les 7naxima est homme, ainsi que cela
a déjà élé confirmé en son lieu, voilà pOUl'quoi il ne peut se faire
d'extension dans une autre forme que dans la fo(~me humaine, et
qu'il ne peut être donné d'extension que par les "ayons de la lu
mière pl'océdant de la sagesse au moyen de la chaleur procédant
de l'amour, pal' consél]uentque par des libres viviliées; ce sont des
rayons en forme. Qu'il y ait une semblable délel'mination, c'est ce
qui se manifeste à l'œil. Il y a chez l'homme autant de degl'és de la
vie, mais chez les bêtes les deux degrés supérieurs n'existent point,
il y a seulement le degr'é infime; aussi les commencements de leuI'
vie sont-ils, non des l'éceptacles de l'amoul' et de la sagesse du
Seigneur, mais des réceptacles. de l'affection et de la science natu
relles dans lesquelles même elles naissent; ces réceptacles, chez les
bêtes "Qui ne sont pas immondes, ne sont pas retournés contre 1'01'
dre du cours universel, mais ils y sont conformes; c'est pourquoi
aussitôt après leur naissance elles sont portées dans leùrs fonctions
et les connaissent; cal' elles n'ont pu pel'vertir leurs affections 1
parce qu'elles n'ont pas un intellectuel qui ait pu, d'après la lu
mière spirituelle, pense" et l'aisofil.lel', et faire violence aux lois de
l'ordre Divin.
5. L'un des réceptacles est pour la vo{onté de {'homme
futur, et r autre pour son entendem.ent, et cepèndant il n'y (l
absolument rien de sa volonté ni de son entendement dans la
formation. - La volonté et l'entendement ne commencent pas
chez l'homme avant que les poumons aient été ouverts, ce qui n'ar 4
gie et cette similitude on voit clairement que l'homme qui est régé
DE LA DIVINE SAGESSE. 57
dans le but qu'il devienne ressemblance du Seigneur quant à l'a
mom' et image du Seigneur quan t à la sagesse; et si on le veut
croire, l'homme pal' cela même devient n.~u~u, non-seulement en
ce qu'il lui est donné une nouvelle volonté et un nouvel entende
, ment, mais aussi en ce qu'i1I'eçoit un nouveau corps pQur ~9n_~s
p~Llles précédents, il est vrai, ne sont pas détruits, mais ils sont
écartés, de sOl'te qu'ils ne pal'aissent pas, et)es_nQ!lveaux so~.!.f2.!'
r.ués da..ns le régénéré, comme dans l'utérus, par l'amOlli' et la sa
gesse, qui sont le Seigneur; en effet, tels sont la volonté et l'en
- telldemenl de l'homme, tel est aussi l'homme dans toutes choses
et dans chaque chose; cal! loutes et chacune des choses de l'homme,
depuis la tête jusqu'aux pieds, sont des productions, comme il a
aussi été confil'mé ci-dessus.
V. Chez l'homme, après l'enfantement, la volonté devient
le réceptacle de l'amow', et l'entendement le réceptacle de
la sagesse. - Que chez l'homme il y ait deux facultés de la vie,
la volonté et l'entendemenl, on le sait; en effet, l'homme peul vou
loir et il peut comprendre; bien plus, il peut comprendre ce qu'il
ne veut pas; de là il est évident que la volonté et l'entendement
sont deux choses distinctes chez l'homme, et que la volonté est. le
réceptacle de.l'amoul', et l'entendement le réceplaclede la sagesse;
par là il est évident que l'amour appal'tient à la volonlé, car ce que
l'homme aime, il le veut aussi, et que la sagesse appal'tient à J'en
tendement, cal' ce que l'homme gollte (sapit) ou sait, il le voit pal'
l'entendement; la vue de l'entendement est la pensée; tant que
l'homme demeure dans l'utérus, il n'a pas ces deux facultés; que
dans sa formation le fœtus n'ait eu absolument rien de la volonté
ni de l'entendement, cela a été confil'mé ci-dessus. Il suit de là que
le Seigneur a préparé deux réceptacles, l'un pour la volonté de
l'rlOmme futur, et l'autre pour son entendement, le réceptacle qui
est appelé volonté pour la réception de l'amour, et le réceptacle
qui est appelé entendement pour la réception de la sagesse, et qu'il
les a préparés par son amour et pal' sa sagesse; mais la volonté et
l'entendement ne passent point en l'homme avant que celui-ci ait
été complètement formé pour être enfanté: le Seigneul' avait aussi
pourvu à des moyens, afin qu'en eux l'amour et la sagesse procédant
de Lui-Même soienll'C(;US tic plus en plus pleinement ~ meSUl'e que
ô~
5!:1 DE LA DIVINE SAGESSE,
l'homme devient adulte et vieillit. Si la volonté et l'entendement
sont dits réceptacles, c'est pal'ce que la volonté n'est pas quelque
spirituel abstrait, mais elle est un sujet sllbstancié et fos'mé pour
la réception de l'amour qui procède du Seigneu l', et parce que
l'entendement n'est pas non plus quelque spirituel abstrait, mais il
est un sujet sllbstancié et formé pour la réception de la sagesse pro
cédant ùu Seigneur; en effet, la volonté et ('entendement existent
en actualité; quoiqu'ils ne paraissent point devant la vue, toujours
est-il qu'ils sont intél'ieurement dans les substances qui font la par
tic corticale du cerveau, et aussi çà et là dans la substance médul
laire du cerveau, sUl'loutlà dans les cos'ps Sll'iés, et intél'ieuœment
dans la substance médullaire du cervelet, et aussi dans la moelle
épiuière, dont ils font le noyau; il Ya donc, non pas deux récep
tacles, mais des réceptacles innombrables, et chacun d'eux est
double et a aussi les trois degrés, comme il a été dit ci-dessus.
Que la volonté et l'entendement soient des réceptacles et soient là.
on le voit clairement en ce qu'ils sont les principes et les têtes de
toutes les fibres dont tout le COl'pS est tissu, et que par les fibres qui
s'étendent de là ont été formés tous les organes des sens et du mQu
vement, car ils en sont les commencements et les fins; et les or
ganes sensoria sentent, el les organes moloria sont mus, unique
ment parce qu'ils sortent des habitacles de la volonté et de l'enten
demenl, et qu'ils en sont des continuations; ces réceptacles chez
les enfants sont petits et tends'es; ensuite ils ps'ennent de l'accrois
sement et sont perfectionnés selon les sciences et ,l'affection des
sciences, sont établis dans leur intègl'ité seloll l'intelligence et l'a
Ulour des usages, s'amollisent selon l'innocence -et l'amour envers
le Seigneur, et deviennent fermes et se durcissent par les opposés.
Les changements de leur état sont les affections, les vari:ttions de
leur forme sont les pensées, l'existence et la permanence des affeC
lions et des pensées constituent la mémoil'e, et leur repl'Oduction
lu réminiscence; les unes et les autres pl'ises ensemble sont le
mental humain.
VI. Il Y a une r.orrespondmue du cœur avu 111. volonlé.
i/t du poumon avec l'entendement. C'est une chose inconnue
dans le Monde, pal'ce qu'on ignore ce que c'est qu'une COrl'cspon
d:w 00 , III qu'il y a p.orl'espondance de loutes Ie.s e,hOlies' (~ul sont
DE LA DiVINg SAGESSE. 50
dans le Monde avec toutes celles qui sont dans le Ciel; on ignore
pareillement que dans l'homme il y a cOl'l'espondance de toutes lès
choses du corps avec toutes celles du mental, car c'est la corres
pondance des natUl'els avec les spirituels; mais ce que c'est que la
correspondance, puis en quoi elle consiste, et même avec quelles
choses elle a lieu dans le corps humain, cela a été dit ci-dessus,
pag. !J7, !J8. Comme il y a dans l'homme correspondance de
toutes les choses du corps avec toutes celles du mental, il y a SUI'
tout cOlTespondance avec le cœul' et le poumon; cette corl'espon
dance est universelle, parce que le cœur règne dans tout le corps,
et aussi le poumon; le cœur et le poumon sont les deux sources de .
tous les mouvements naturels dans le corps, et la volonté et l'en
tendement sont les deux sources de toutes les activités spirituelles
dans le même corps, et les mouvements naturels du cOt'ps doivent
correspondl'e aux activités de son esprit, car s'ils ne correspon
daient pas, la vie du corps cesserait, et aussi la vie du mental
(animus): la cOl'l'espondance fait que l'une et l'autre existent et
subsistent. Que le cœur cOrJ'esponde à la volonté, ou, ce qui est la
même chose, à l'amour, cela est évident d'après la variation de son
pouls selon les affections; ses variations consistent en ce qu'il bat
avec lenteur ou avec célérité, fortement ou faiblement, avec mol
lesse ou avec dUl'eté, également ou inégalement, et ainsi du reste;
pal' conséquent, dans la joie autrement que dans la tristesse, dans
la tranquillité d'esprit autrement que dans la colèl'e, dans l'intré
pidité autrement que dans la crainte, quand le corps est chaud au
trement que quand il est fl'Oid, et dil'et'sement dans les maladies,
et ainsi du l'este; toutes les affections appartiennent à l'amour et
pal' suite à la volonté. Puisque le cœur cOl'l'espond aux affections
qui appal'tiennent à l'amour et pal' suite à la volonté, voilà pour
quoi les sages anciens ont attribué les aft'ections au cœur', el que
quelques-uns y ont placé leur domicile; de là, dans le langage or
dinaire, sont venues ces locutions: Cœur magnanime, cœur ti
mide, cœut' joyeux, cœur triste, cœur tendt'e, cetur dur, cœU!'
grand, cœur pusillanime, cœur intègre, cœur hrisé, cœu!' de
chail', cœur de piel'l'e; lourd, mou; vilde cœul', sans cœur, don
ner du (~œur pour agir, donner un mêmp, cœul', donner un cœur
nouveau, garder dans le cœur, recevoir' dans le cœur, ne pas sc
60 DE LA DIVINE SAGESSE.
monter le cœul', se l'affermir le cœul', s'enorgueillil' le cœur, ami
de cœur; de là viennent aussi les ex pressions, concol'de, discorde,
lAcheté de cœUl' (vecordia), et plusieut's autres semblables. Dans
la Parole aussi, la volonté ou l'amour est partout signifié par le
cœur, et cela, parce que toute la Parole a été éCl'ite par des corres
pondances. Il en est de JIlême du poumon, dont l'âme ou l'esprit
signifie l'entendement; cal' de même que le cœur correspond à l'a
mour ou à la volonté, de même l'âme ou l'esprit des poumons,
c'est-à-dire, la respiration, correspond à l'entendement; c'est de
là qu'il est dit dans la Parole que l'homme doit aimer Dieu de tout
cœur et de toute âme, ce qui signifie qu'il doit l'aimer de toute sa
volonté et. de tout son entendement; pal'eillement il est dit que Dieu
doit cl'éer dans l'homme un nou\'eaucœur et un nouvel esprit; là
par le cœut' il est signifié la volonté, et pal' l'espl'it l'entendement,
parce que l'homme cst créé de nouveau quand il est régénél'é;
c'est de là aussi qu'au sujet d'Adam il est dit que Jéhovah Dieu
souilla dans ses nal'ines âme de vies, et le fit âme vivante, ce qui
signifie que Dieu lui inspil'a la sagesse; les narines aussi, d'après
la correspondance de la rcspiration qu'elles procurent, signifient la
perception; c'est de là qu'on dit d'un homme intelligent, qu'il a le
nez fin, et d'un homme dépouI'vu d'intelligence, qu'il a la nal'ine
épaisse (homo naris obesœ); c'est aussi il cause de cela que le
Seigneur souilla SUI' ses disciples, et leur dit: (1 Recevez Esprit
Saint. Il - Jean, XX. 22; - le souffle sur eux signifiait l'intel
ligence qu'ils devaient recevoir, et pal' Esprit Saint, il est entendu
la Divine Sagesse qui enseigne et illustre l'homme; le Seigneur a
agi ainsi pOUl' manifesler que la Divine Sagesse, qui est filntendue
par Esprit Saint, pl'ocède de Lui. Que l'âme et l'cspl'it soient
employés pour la l'espiration, c'est aussi ce qui est connu pal' le
langage ordinaire; en effet, l'on dit qu'uu homme rend l'âme et
rend l'esprit quand il meUl't, cal' alors il cesse de souffler (animare)
et de respirel' ('~T)irare); en outrc, l'espl'it ('~7Ji1"itus), dans la plu
part des langues, signifie l'ùn ct l'autre, tant l'espl'it dans le Ciel
que le souille de l'homme, et aussi le vent; de là chez plusieurs
celle idée dominanle que les esprits dans les Cieux sont comme des
\'cnts, et que les âmes des hommes après la mort sont comme des
sûu/11es; ct, qui rlns eSI, CJlle Dieu Lui-Même est comme un souf
DE LA Dl ViNE SAGESSE. (31.
Ile, parce qu'il est appelé espl'it, lorsque cependant Dieu Lui-Même
est ·Homme, pareillement l'âme de l'homme après la mort, puis
aussi tout espl'it dans les Cieux; mais ils sont appelés ainsi, parce
que l'Ame et l'esprit, d'après la c01'l'espondance, signifient la sa
gesse. Que le poumon corresponde à l'entendement comme le cœur
correspond à la volonté, on le voit encore mieux d'apl'ès la pensée
et le langage de l'homme; toute pensée appartient à l'entendement,
et tout langage appal'lient à la pensée; l'homme ne peut penser
sans qu'il y ait concours et accord du l>ouffle pulmonaire; c'est
pourquoi, quand il pense tacitement, il respiœ tacitement; s'il
pense profondément, il respil'e profondément; pareillement si c'est
avec lenteur, avec précipitation, avec attention, avec calme, avec
passion, et ainsi du reste; s'il retient tout à fait son haleine, il ne
pourra pas pensel', sinon en son esprit et par la respiration de son
esprit, ct ainsi du l'este; que le langage de la bouche, qui procède
ùe la pensée de l'entendement de l'homme, fasse un avec la respi
ration des poumons, et tellement un, qu'il ne puisse profél'er le
moindre son ni le moindre mot sans l'assistance secourable qui
vient du poumon par le larynx et l'épiglotte, c'est ce que chacun,
s'il le veut, peut reconnaltl'e en soi-m-ême par une vive expérience.
Que le creuI' cOl'responde à la volonté et le poumon à l'entende
ment, on le voit aussi par le gouvernement univel'sel de l'un et de
l'autre dans tout le COI'pS et dans tout ce qui, en génél'al et en par
ticulier, appartient au corps; que le gouvernement du cœur Ysoit
pal' les al'tères et par les veines, on le sait; qu'il y ail aussi le gou
vernement des poumons, tout anatomiste peut le voil'; car le poumon
par sa respiration agit dans les côtes et dans le diaphragme, et par
le diaphragme et les cOtes, au moyen des ligaments et au moyen du
péritoine; dans tous les viscèr'es du corps entier et aqssi dans tous
ses muscles, et non-seulement ils enveloppent, mais encore ils en
tl'ent profonùément, et si profondément, qu'il n'y a pas dans un vis
cèl'e ni dans un muscle, depuis la supel'licie jusqu'à l'intime, la plus
petite partie qui ne til'e quelque chose des ligaments, pal' conséquent
de la respiration; et l'estomac en tire plus que les autl'CS .viscères,
parce que son œsophage passe par le diaphl'agme et s'adjoint à la tra
chée qui SOl't du poumon; par suite aussi le cœur lui-même a aussi
un mouvement pulmonail'e outre le sien pl'opre, cav il est c0uché
02 DE LA DIVINE SAGESSE,
sur le diaphragme et est étendu dans le sinus du poumon, et par
les oreillellesil y est cohérent et continué; pareillement aussi le
respiratoir'e passe <lans les ai'tères et les· veines; c'est pOUl' cela que
·Ie cœu\' et le poumon sont de compagnie dans une seule chambre
séparéè du reste du corps, laquelle chambre est appelée poitrine.
Un œil scrutateUl' peut VOil' d'après cela que tous les mouvements
vifs, llui sont appelés actions et existent au moyen des muscles,
se font pal' la coopération du mouvement cardiaque et du mouve
ment pulmonaire, lequel double mouvement, tant le commun qui
est externe qne le singulier qui est interne, se produit dans chacune
des parUes; et celui qui a de la perspicacité peut même voir que
ces deux sout'ces des mouvements du corps correspondent à la vo
lonté et à l'entendement, puisqu'elles sont produites par ces deux
facultés. Cela m'a même été confirmé dans le Ciel; il m'a été
donné d'être avec des Anges qui représentaient cela d'une manière
vivante : Par llne admirable et inexpI'Îmable fluxion en gyt'es
ils formaient une ressemblance de cœur et une ressemblance de
poumon avec toutes les choses intérieures et extérieures de 'leur
eontexture, et alors ils suivaient le flux du Ciel; car le Ciel,
d'apt;ès l'influx de l'amour et de la sagesse procédant du Sei
gneul', est en effort pour de telles formes; ils représentaient ainsi
chàcune des choses qui sont dans le cœur et chacune de celles qui
sont dans le poumon, et aussi leur union, qu'ils appelaient mariage
de l'amour' et de la sagesse; et ils disaient que dans tout le corps
et dans chacun de ses membres, de ses organes et de ses viscères,
il y a quelque chose de semblable à ce qui se passait là entre les
.choses qui sont dims le cœU!' et celles qui sont dans le poumon; et
que là où deux n'agissent pas et où chacun d'eux ne remplit pas
distinctement ses fonctions, il ne peut y avoit' aucun mouvement
de la vie par quelque principe volontaire, ni aucun sens de la vie
par quelque principe intellectuel. D'après ce qui a été dit jusqu'ici,
l'homme· qui veut goûter jusqu'aux causes peut être instruit et in
formé comment la volonté se conjoint à l'entendement et j'entende
-ment à la volonté, et comment ils agissent dans la conjonction;
comment la volonté agit d'après le cœur, comment l'entendement
agit d'après le poumon, et comment d'après la conjonction du cœur
et du poumon il y a conjonction réciproque de la volonté et de ('en
DE LA DIVINE SAGESSE. 63
tendement. La vérité de l'At'ticie précédent, que chez l'homme,
apl'ès l'enfantement, le réceptacle de l'amour devient volonté et
le réceptacle de la sagesse entendement, a été confirmée par des
pt'euves humaines; en effet, après l'enfantement les poumons s'ou-
vrent et commencent, de compagnie aveC le cœur, la vie active qui
appartient à la volonté, et la vie sensitive qui appat'tient à l'enten·
dement de l'homme; cette vie active et ceUe vie sensitive existent,
non pas par la seule opération du cœur, ni par la seule opél'ation
des poumons, mais par leur coopération; elles n'existent pas non
plus sans la correspondance, ni dans l'évanouissement, ni cheT.
ceux qui sont suffoqués.
VII. Il Y a conjonction du COl'PS et de l'esprit chez
/'homme par ses mouvements cardiaques et pulmonaires. et
la séparation se (ait quand ces mouvements cessent. Pour que
ceci soit saisi, il est nécessaire de meUre en avant quelques Pro-
positions qui serviront comme de flambeau; on verra qu'il en est
ainsi d'après celles qui sont mises en avant; ce sont celles-ci :
f. L'e."prit de l'homille est également homme. 2. Il a égale-
ment un cœur et par suite un pouls, et un poumon et par suite
une respiration. 3. Le pouls de son cœur et la respiration de
son poumon influent dans le pouls du cœur et dans la respiration
des poumons chez l'homme dans le Monde. h. La vie du COt·ps,
qui est naturel1e, existe et subsiste par cet influx, el elle cesse par
son éloignement et sa séparation. 5, L'homme alors de naturel
devient spirituel.
f. L'esprit de l'homme est également homme: on voit
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER que cela a été prouvé par
de nombreuses expériences, No' 73 à 77, 31.1. à 316, h5'l, h6l
à 460; el que chaque homme est esprit quant à ses intér'ieurs,
N°' 432 à hM. Il faut y ajouter que tout spirituel dlins son essence
est homme, ainsi tout ce qui appartient à l'amoul' et à la sagesse
pl'océdant du Seigneur, car cela est spirituel; si tout spirituel ou
tout ce qui procède du Seigneur est homme, c'est parce que le
Seigneur Lui-Même, qui est le Dieu de l'univers, est Homme, et
que de Lui il ne peut pas procéder quelque chose qui ne Lui serait
pas semhlable, car le Divin qui procède est immuable en soi et sans
4tendue, ct Ci qui n'a pas d'étendue est pat'tout tcl; de là vient !lM
ôli DE LA DIVINE SAGESSE,
Toute-Présence. Si l'homme a conçu, au sujet de l'Ange, de l'es
pl'it et de soi-même apl'ès la mort, l'idée qu'on est comme de l'é
ther ou de l'air sans corps humain, c'est parce que des érudits
sensuels ont conçu l'esprit d'après son nom, qui veut dire souffle
de la bouche, et d'apl'ès son invisibilité et sa non apparence devant
les yeux; car les hommes sensuels pensent seulement d'après le
sensuel du corps et d'après le matériel, puis aussi d'après quelques
passages de la Parole non entendus spil'ituellement; cependant
pal' la Pal'ole ils savaient que le Seigneur, quoiqu'il fllt homme
quant à la chail' et quant aux os, devint néanmoins invisible devant
les disciples, et qu'il sortit les pOl'tes étant fel'mées; ils savaient
aussi pal' la Parole que plusieurs personnages ont vu comme
hommes des Anges qui n'avaient pas pris la forme humaine, mais
qui se manifestaient dans leur p.'opre forme devant les yeux de leur
esprit, lesquels alors avaient été ouverts. Alin donc que l'homme ne
restiU pas plus longtemps dans cette idée erronée sur les Esprits
et les Anges et SUI' les âmes après la mOI't, il a plu au Seigneur
d'ouvl'i!' la vue de mon esprit, et de me donnel' de parler face à
face avec les Anges et avec des hommes décédés, de les ·con
templer, ùe les touchel', et de leur dire plusieurs choses sur l'in
cl'édulité et l'illusion des hommes qui vivent maintenant; ce com
mel'ce joul'llalier avec eux dure depuis l'année 17 h/ljusqu'à ce
moment, c'est-à-dire, depuis dix-neuf ans. D'après ces consi
dél'alions, on peut voir que l'esprit de l'homme est également
homme.
2. L'espl'it de l'homme a également un cœur et par
~uite un pouls, el un poumoll et par suite une respiration:
cela sera d'abord confirmé pal' l'expérience, et ensuite d'après la
raison. Par l'Expérience: Le Ciel Angiliqlle est distingué en
deux Royaumes, l'Un qui est appelé Céleste, et l'autre qui est-ap
pelé Spirituel; Je Royaume céleste est dans l'amoUl' envers le Sei
gnel1l', et le Royaume spirituel est dans la sagesse d'apl'ès cet
amour; le Ciel a été ainsi distingué, parce que l'amoUl' et la sa
gesse dans le Seigneur et d'après le Seigneur sont deux ,choses dis
tinctes, mais cependant unies; car elles sont distinctes comme la·
chaleur et la lumière qU,i procèdent du soleil, ainsi qu'il a déjà été:
dit: les Anges du Royaume céleste, parco qU1i15 sont dans l'a
DE LA DIVINE SAGESSE. 65
mour envers le Seigneur, repl'ésentent le cœur du Ciel, et les An
ges spirituels, pm'ce qu'ils sont dans la sagesse d'après cet amour,
représehtent le poumon du Ciel; car tout le Ciel, comme il a été
précédemr'ent dit, est en présence du Seigneur comme un seul
homme; l'influx du Royaume céleste dans le Royaume spirituel
est même semblable à l'influx du cœur dans le poumon chez
l'homme; de là vient la correspondance universelle du Ciel avec
ces deux mouvements, le cardiaque et le pulmonail'e, chez chacun.
Il m'a aussi été donné d'entendl'e dil'e aux Esprits et aux Anges
que leurs artèn,;s reçoivent du cœur leurs pulsations, et qu'ils l'es
ph'ent également comme les hommes dans le Monde; puis aussi,
que chez eux les pulsations val'ient selon les états de l'amour, et
la l'espiration selon l'état de la sagesse. Ils ont eux-mêmes tâté la
jointure de leur main et me l'ont dit, et moi-même j'ai perçu plu
sieurs fois la respiration de leur bouche. Comme tout le Ciel a été
distillgué en sociétés selon les affections qui appartiennent à l'a
mOlli', et que toute sagesse et toute intelligence sont selon ces affec
tions, il en résulte que chaque société a une respiration particu
lièl'e qui est distincte de la l'espiration d'une autre société, et pa
reillement un pouls du cœur particulier et distinct; aussi per
sonne ne peut-il entrer d'nne société dans une autl'e plus élevée,
ni descendre d'un Ciel supérieul' dans un infél'ieur, ou mon
ter d'un Ciel inférieur dans un supél'ieur, car le cœur souffre
et le poumon est l'esserré; à plus fOI'te raison personne ne peut-il
se rendre de l'Enfer dans le Ciel; celui qui ose monter respire
comme un mOI'ibond à l'agonie, ou comme un poisson tiré des eaux
dans l'ail'. La distinction universelle des respirations et des pulsa
tions est selon l'idée de Dieu, car de cette idée résultent les diffé
rences'de l'amour et par suite celles de la sagesse; c'est pourquoi
une nation d'Une religion ne peut entrer chez les nations d'une au
tre religion; il m'a été montI'é que les Chrétiens ne pouvaient en
trer chez les Mahométans, à cause de leUl' respiration. La respira
tion est très-facile et très-donce chez ceux qui ont de Dieu l'idée
d'un homme, et dans la Chrétienté chez ceux qui ont du Seigneur
l'idée qu'il est le Dieu du Ciel j mais la respiration est difficile et
dUl'e chez ceux qui nient sa Divinité, comme font les Sociniens et
les Ariens, Puisque le pouls fait nn avec l'amour de la volonté, et
66 DE LA. DIVINE SAGESSE.
que la respiration fait un avee la sagesse de l'entendement, ceux
qui doivent venir dans le Ciel sont par conséquent d'abord inau
gUl'és dans la vie angélique pai' des respirations qui sont d'accord,
èe qui se fait pal' ditl'él'cnts moyens; ensuite ils viennent dans des
perceptions intérieur'es, et dans le Iibr'e céleste. D'après la Raison:
L'esprit de l'homme n'est pas IIne substance séparée des viscères,
des organes et des membres de l'homme, mais il y est étroitement
adhérent, car le spirituel suit toute leur chaîne depuis les exLimes
jusqu'aux intimes, et par suite aussi toute chaine et toute fibre du
cœur el des poumons; c'est pourquoi, lorsque le lien entl'e le corps
et l'esprit de l'homme est rompu, l'esprit est dans la semblable
forme dans laquelle était l'homme pr'écédemment; il Ya seulement
séparation de la substance spirituelle d'avec la suhstance maté
rielle; de là vient que l'Esprit a également un cœur et un poumon,
comme l'homme en avait dans le Monde; c'est même pOUl' cela
qu'il a de semblables sens et de semblables mouvements, et qu'il a
aussi un langage; et les sens, les mouvements et le langage n'exis
tent pas sans le cœur et sans les poumons; les Espl'its ont aussi
des atmosphères, mais elles sont spil'ituelles; combien s'abusent
étrangement ceux qui assignent à l'âme un lieu parliculiel' quelque
part, soit dans le èerveau, soit dans le cœur, car l'âme de l'hom
me, qui doit vivre après la mort, est son esprit!
3. Le pouls de son cœur et la respiration de son poumon
influent dans le pouls du cœur et dans la respiration des
poumons chez. l'homme dans le Monde. Cela aussi sel'a confir
mé par l'expét'iencc et ensuite par la l'aison : Par l'Expérience:
Tant que l'homme vit dans le Monde, il a ~ne double respiration
pulmonaire et un double pouls cardiaque; il ne le sait pas, parce
qu'il ne sail pas que l'homme est esprit quant à ses intél'ieurs, et
que l'esprit est également homme; que cependant l'un et l'autre
mouvement existe continuellement dans l'homme, et que de là ces
mouvements de l'espl'it influent dans ces deux mouvements du
corps, c'est ce qu'il m'a été donné de percevoir. par' le sens: J'ai été
réduit une fois à ces mouvemenls de l'esprit lorsqu'il y avait chez
moi des Esprits qui, dans un fort persuasif, avaient pu enlever à
l'entendement tonte faculté de penser et pareillement alors le pOll
,'oir de l'espil'er; pOUl' que je n'en éprouvasse pitl' de préjudice, je
DE LA DIVINE SAGESSE. 67
fus réduit à la respiration de mon esprit, que je sentis alors mani
festement en accord avec la respiration dès Anges du Ciel; de là
il devint évident que le Ciel dans le commun, et là tout Ange dans
le particulier, respire; puis aussi, que,.autant souffre l'entende
ment, autant souffre aussi la respiration, car le persuasif que pos
sèdent certains mauvais Esprits dans le Monrle spirituel suffoque
âussi en même temps la respiration et l'entendement; aussi l'ap
pelle-t-on le suffocatif du corps et le nécatif de l'esprit (anjmu,~):
j\ a aussi été donné également aux Anges pouvoir de dil'iger ma
respiration, et une fois aussi de diminuer et de relirer successive
ment la respiration de mon corps, jusqu'à ce qu'il ne restât que la
respiration de mon esprit, laquelle je perçus même alors par le
"sens : et, outre cela, Yai été dans la ,respiration de mon esprit
toutes les fois que j'ai été dans le même état que les Esprits et les
Anges; et, autant de fois j'ai été élevé dans le Ciel, autant de fois
j'ai été en esprit et non en corps, étant autre tant en corps qu'en
esprit. Quant au retl'ait de l'animation du poumon et du COl'pS et
au maintien de l'animation de mon esprit, voir aussi dans le Traité
DU CIEL ET "DE L'ENFER, N° 449. D'apl'ès la Raison: Au moyen
de ces vives expériences, on peut voir que chaque homme jouissant
d'une double respiration, l'une au dedans de l'autre, peut d'après
J'entendement penser rationnellement et même spirituellement, et
être aussi par cela même distingué des bêtes; puis encore, qu'il
peut être illustré quant à l'entendement, être élevé dans le Ciel, et
respirer avec les Anges, et ainsi être réfol'mé et être régénéré; de
plus, où est l'externe, là aussi doit être l'interne; cela doit être
dans toute action et dans toute sensation; l'externe donne le com
mun et l'interne le singuliel', et où le commun n'est pas, le singu
lier n'y est pas non plus; de là vient que chez les hommes il y a
un mouvement systolique et animatoire tant externe qu'intel'ne, un
mouvement externe qui est naturel, et un mouvement inteme qui
est spirituel; c'est même ainsi que la volonté, de compagnie avec
l'entendement, peut produÎl'e les mouvements corporels, et que
l'entendement peut aussi avec la volonté pr'oduire les sens corpo
rels. Il y a ~ussi dans les bêtes un pouls commun et un pouls sin
gulier, une respiration commune et une respiration singulière;
mais chez leg Mtes l'externe et l'interne sont naturels, tandis que
68 DE LA DIVINE SAGESSE.
chez l'homme l'externe est nalul'el et l'interne est spirituel. En un
mot, tel est l'entendement, telle est la l'espiration, parce que tel est
l'esprit de l'homme; c'est l'espl'it qui pense d'après l'entendement
et qui agit d'après la volonté; pOUl' que ces opérations spirituelles
puissent intluer dans le corps, ct pOl'ter l'homme à penser et Il vou
loil' naturellement, il faut que la respil'ation et le pouls de l'esprit
soient conjoints à la respil'alion et au pouls du corps, et qu'il y ait
influx de ('un dans l'autre, autrement il n'y a pas de t1'allslatjoD.
h. La vie du corps, qui est naturelle, existe et subsiste par
cet influx, et elle cesse par son éloignement et sa sépara
tion. Que l'homme après la mort soit également homme comme
il l'avait été auparavant, mais qu'après la mort il devienne homme
esprit, c'est parce que son spirituel ou le substa'ntiel de l'esprit a été
adjoint à son naturel ou au matél'iel du corps avec tant de justesse
et d'union, qu'il n'y a pas une fibrille, une légèl'e trame ou la plus
petite toile où l'humain de l'esprit ne soit avec l'humain du corps;
et comme la vie du tout et la vie des parties dépendent uniquement
de ces deux mouvements univel'saux, -le mouvement systolique du
cœur et le mouvement respiratoire du poumon, il s'ensuit, lorsque
ces mouvements cessent dans le COl'pS, que les naturels qui sont les
matériels sont séparés des spil'Huels qui sont les substantiels, ear
ils ne peuvent plus faire ensemble le même travail; c'est pour cela
que ce qui est l'agent même, c'est-à-dh'e, le spÎI'ituel, se retire de
chacune des choses qui étaient mises en action, c'e~t-à-dire, des
naturels, et ainsi l'homme devient un autre homme; c'est donc là
la mort de l'homme, et celte mort est sa résurrection. Voir, dans
le TI'1\ité DU CIET, ET DE L'ENFER, quelques particularités sur ce
sujet "apportées d'apl'ès une vive expél'ience, No' M5 à h52, h53
à h60, h6! à lt69.
Il parait comme évident que l'homme est mort quand la respÎl'a
tion cesse, mais toujours est-il qu'il n'est pas mort avant que le
mouvement du cœur ait en même temps cessé, ce qui al'j'ive ordi
nairement plus tard; que 1'homme ne soit pas mort auparavant,
c'est te que prouve la vie des enfants dans l'utérus, et aussi la
vie des adultes dans lès évanouissements et dans les suffoca
tions; dans ces éta,ts le cœUl' a ses systoles et ses diastoles, le
poumon étant dans l'inaction, ct cependant ils vivent, quoique pri...
DE LA DIVINE SAGESSE. 60
vés de sens et de mouvement, ainsi quoiqu'ils Jl'aient aucune con
science de la vie; la raison de cela, c'est qu'alors la l'espiration de
l'espl'it continue même d'exister, mais aucune respil'aliQn du corps
n'y cOl'l'espond, par suite il n'y a pas non plus réciprocation des
deux mouvements vitaux du cœur et du poumon; sans corres
pondance et sans l'éciprocation, il n'existe pas de vie dans le sens,
et il n'y a pas d'action: il en est de la vie natul'elle du corps de
l'homme comme de la vie spirituelle de son mental j si la volonté
et l'entendement, ou l'amour et la sagesse, n'agissent pas conjoin~
tement, il ne se fait aucune opération l'ationnelle; si l'entendement
ou la sagesse se retire, la volonté avec l'amoul' devient comme
morte j mais toujours est-il qu'elle vit sans avoir' conscience d'elle
même, si seulement l'entendement a été fermé, comme il afl'ive
chez ceux qui perdent la mémoire; il en est autrement si la \'olonté
ou l'amOlli' se l'ctit'e, alol's c'en est fait du mental de l'homme,
comme c'en cst fait de lui, quand le cœur cesse d~ baHI'e. Il m'a
été donné de savoil' que la sépal'ation de l'esprit d'avec le COI'pS se
fait pour l'ordinaire le second jour après la demière agonie, en ce
que je me suis entretenu, le troisième jour apl'ès celte agonie, avec
quelques défunts qui étaient alors des esprits.
5. L'/zomme alors de naturel devient spirituel, L'homme
naturel diffère ahsolument de l'homme spirituel, et l'homme spiri
tuel ahsolument de l'homme natUI'el; la différence cst si gl'ande,
que l'homme ne peut êll'e cn méme temps homme spirituel el.
homme naturel. Celui qui ignore ce qu'est le spiri lucl dans son
essence peut croire que le spirituel est seulement le naturel plus
pur qui, dans l'homme, est appelé le ralionnel;, mais le spirituel
est au-dessus du rationnel, et il en diffèl'e autant que la lumière du
jour diffère de l'ombre du soil' dans la saison de l'automne; la dis
tinction ni la différence ne peuvent êll'e connucs que pal' quelqu'un
qui cst dans l'un ct dans l'aull'e Monde, le naturel ct le spirituel,
el à qui il est donné d'altemel' tour à tour, lantôt d'êlre dans l'un,
et tan lOt dans l'autl'e, et d'inspec.tel' l'un pal' l'aull'e au moyen de
l'éfiexions; d'après celle faculté qui m'a été donnée, j'ai connu
quel est l'homme naturel, et quel est l'homme spÎl'iluel qui est l'es
prit. POUl' qu'on Je sache, cela sera décrit en peu de mols: Dans
tout ce qui llppal'licnl il sa Jlens~c et il son langage; ct clans lout ce
70 DE LA DIViNE SAGESSE.
qui appartient à sa volonté et à son action, l'homme uaturel a pour
sujet la matière, l'espace, le temps et la quantité; ces choses chez
lui sont fixes et déterminées, et sans elles il n'est dans aucune idée
de la pensée et du langage qui en procède, ni dans aucune affection
de la volonté, ni par suite dans aucune acLion. L'homme spiriLuel
ou l'EspriL n'a pas ces choses pour sujets, mais il les a seulement
pOUl' objets; et cela, parce que dans le Monde spirilUel il y a des
objeLs LouL à fait semblables à ceux qui sont dans le Monde natu
l'el; il Ya des terres, des campagnes, des champs, des jardins et
des forêts; il Ya des maisons distribuées en chambres, et dans ces
chambl'es LouL ce qui est utile; il Ya aussi des vêtements, les uns
propres aux femmes et les autres aux hommes, comme dans le
Monde; il Ya des Labies, des mets, des hoissons, cOmme dans le
Monde; il Ya aussi des animaux, les uns doux, les autres nuisi
bles; il Ya par conséquent des espaces et des temps, des nombres
et des mesures; toutes ces choses. ressem bien t tellement à celles
qui sont dans le Monde, que l'œil ne peut absolument pas en faire
la distinction; mais cependant elles sont toutes des apparences,
celles qui appartiennent à l'entendement des Anges des apparences
de la sagesse, et celles qui appartiennent à leul' volonté des appa
rences de la perceplion des amours; car elles sont cl'éées en un
moment par le Seigneur, et en un moment aussi elles sont dissi
pées; elles l'estent ou ne l'esLent pas selon la constance ou l'incon
sLance des Esprits ou des Anges chez lesquels elles sont des appa
rences; cela vieut de ce qu'elles sont seulement les objets de leurs
pensées et de leurs affections, et que les sujets sont les choses d'a
près lesquelles elles apparaissent, c'est-à-dire, celles qui, comme
il a été dit, appartiennent à la sagesse et à l'amour, ainsi des spi
riLuels; par exemple, quand ils voient des espaces, ils n'y pensent
pas d'après l'espace; quand ils voient des jardins, et dans ces jardins
des arbres, des fruits, des arbrisseaux, des fleurs et des semences,
ils y pensent, non pas d'apl'ès l'apparence, mais d'après les choses
en raison desquelles ces objets apparaissent; il en est de même du
reste; de là vient que les pensées des spirituels sont absolument
autres que les pensées des naturels, pareillement les affections,
et tellement aull'es, qu'clics sont transcendantes et ne tombent pas
dans les idées naturelles, si ce u'est quelque peu dans la vue inté
DE LA DIVINE SAGESS&. 7:l
rieure rationnelle; et cela, non autl'ement que par des ahsll'aetions
ou l'éloignement desquanlités par les qualités; d'après cela, il est
évident que les Anges ont une sagesse qui, pour ('homme naturel,
est incompréhensible et inexprimable; comme telles sont leurs
pensées, ils ont aussi un langage analogue q\li diffère tellement
des langages des hommes, qu'ils ne se ressemblent pas en un seul
mot: il en est de même de leur écriture, qui, bien que semblable
quant aux lettres à l'éCl'iture des hommes du Monde, ne peut ce
pendant être comprise pal' aucun homme du Monde; chaque con
sonne y est un sens, chaque voyelle y est une affection; et les
voyelles ne sont pas écl'ites, mais sont ponctuées; les travaux ma
nuels, qui sont innombrables, el les fonctions de leurs offices diffè
rent également des travaux el des fonctions des hommes naturels
dans le Monde; ces idées ne peuvent êlre décrites pal' les mots
d'une langue humaine. Par celte légèr'c esquisse, on peut pel'ce
voit' que le naturel et le spil'itllel diffèrent comme l'omhre et la lu
mière. Mais néanmoins il ya plusieurs différences, cal' ily a des
spil'ituels sensuels, des spirituels rationnels el des spirituels céles
tes; il y a aussi des spiriluels mauvais et des spirituels bons; les
différences sont selon les affections et les penSées qui en dérivent,
et les apparences sont selon ces différences. On voit, d'après cela,
que l'homme de natlll'ei devient spirituel, aU:lsiLOt que le poumon
et le cœur du COl'pS cessent leurs mouvements, el que pal' là le
corps matériel est repoussé par le corps spirituel.
VllI. Il n'y fl et il ne peut y avoir aucun Ange, ni aucun
Esprit, qui ne soit né homme dans le Monde. Que les Anges
n'aient pas été créés immédiatement, mais que tous ceux qui sont
da.lls le Ciel soient d'abord nés hommes, et soient develJus Anges
après une vie passée dans le Monde, on le voit démontl'é dans le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 312 à 318; et qu'aucun Ange
D'ait pu existel' sans être né homme dans le Mond~, et que cela soit
conforme à l'ol'dre Divin, on le voit d'apl'ès les Propositions qui
suivent: LIly a dans l'homme un mental angélique. 2. Un tel
mental ne peut être formé que dans l'homme. 3. Ni ne peut etre
procréé, et être multiplié pal' des Pl'ocl'éations. !J. Les Esprits et
les Anges tiennent de la de pouvoir subsisler' et vine à. élernité.
5. Et de pou\'oir êlre udjoints ct conjoints au genre humain, 6. F..t
7:2 DE LA DIVINE SAGESSE.
ainsi le Ciel, qui a été la fin (le but) de la cl'éation, a pu exister.
1. JI Y a dans l'homme un mental angélique. On sait dans
la Chrétienté que l'homme est né pour le Ciel, et que même, s'il
vit bien, il doil venil' dans le Ciel, et y êll'e consocié avec les Anges
comme l'un d'eux; on sait aussi qu'illlli a été donné une âme ou
un mental d'une semblable qualité, et qu'il doit vivre à éternité; que
ce mental, considéré en soi, est la sagesse procédant du Seigneur
d'apl'ès l'amour envel's Lui, et que les Anges ont aussi un sembla
ble mental; de là il est évident qu'il y a dans l'homme un mental
angélique: qu'on ajoute à cela que ce mental est l'homme lui
même, car tout homme d'après' lui est homme, et tel il est, tel est
l'homme; le corps, dont ce mental dans le Monde est revêtu et en
veloppé, n'est pas en soi l'homme, car le corps ne peut recevoi!'
pal' soi la sagesse qui procède du SeiglleUl', ni aimer le Seigneur,
mais il le peut par son mental; aussi est-ce pOUl' cela que le corps
est séparé et rejeté, lorsque le mental doit s'en aller et devenil' Ange.
Si même alors l'homme vient dans la sagesse angélique, c'est parce
que les degrés supél'ieUl's de la vie de son menlal saut ouvel'ls, car
dans tout homme il y a les trois degrés de la vic; le degré infime
est naturel, dans ce 'degré est l'homme dans le Monde; le second
degré est spir'ituel, dans ce degré est tout Ange dans les Cieux in
férieurs; le lroisième degl'é esl célesle, en lui est lout Ange dans
les Cieux supérieurs, et l'homme est Ange, selon que chez lui dans
. le Monde les deux degrés supérieurs sont ouvelts pal' la sagesse
procédant du SeigneUJ', et pal' l'am OUI' envers Lui; mais toujours
est-il que l'homme ne sait pas dans le Monde que ces degrés ont
été ouvel'ts, avant qu'il ait été séparé d'avec le pl'emiel' degré, qui
est le naturel, et la séparation se fait pal' la mort du COI'pS; il m'a
élé donné de voir et d'entendre qu'il possède alol's la sagesse comme
l'Ange, quoiqu'il n'en ait pas été ainsi dans le Monde; j'ai vu dans
les Cieux plusieurs personnes de l'un el de l'au\J'e sexe, que j'avais
1 connues dans le Monde, et qui, pendant qu'elles y viv~ient, avaient
l lemps pal' les del'OlerS tout l'univers, tant le Ciel que le Monde.
C'cSt la même chose pOUl' toule opération Divine; s'il en est ainsi,
c'est que dans les derniers coexistent toutes choses; cal' toutes les
choses qui sont dans un Ol'dre successif sont là dans un ordr~si
multané; c'est pourquoi, toutes les choses qui sont dans l'ordre si
multané sont dans une connexion continuelle avec toutes celles qui
sont dans l'ordre successif; d'où il est évident que le Divin dans le
dernier est dans son plein; ce que c'est que l'ol'dl'e successif et
quel il est, et ce que c'est que l'ordre simultané et quel est cet or
dre, on le voit ci-dessus, pag, 18, 19 j d'apl'ès cela, il est évident
que toute création a été faite dans les der'niel's, et que tonte opél'3
tion Divine s'étend jusqu'aux demiers, et que là elle créeet opèl'e.
Que le mental angélique soit formé dans l'homme, on le voit pal'
la formation de l'homme dans l'Utél'US; puis, par sa fOl'mation
après l'enfantement; et par cela que c'est une loi de !'ol'dre Divin,
que toute chose revienne des derniers au pl'emier d'où elle p,'ocède,
et l'homme à son Créateul', Par la formation de l'homme dans
l'utérus; cela est évident d'après ce qui a été dit ci-dessus, pag.
h8 à 55, où il a été montré que' dans l'utél'us, jusqu'à l'enfan
tement, l'homme est pleinement formé, d'après la vie procédant
du Seigneul', pour la réception de la vie qui vient de Lui, pOul' la
réception de l'amoul' par la volonté future, et pour la réception de
la sagesse pal' l'entendement futur, lesquels constituent ensemhle
le mental, qui peut devenir angélique. Par sa formation après
l'enfantement, en ce que tous les moyens sont pourvus pOUl' que
l'homme puisse devenil' un tel mental; en effet, chaque nation pos
sède une religion, et la présence du Seigneur est parlout, et il y a
conjonction selon l'amour ct par suite selon la sagesse, ainsi il y a
1 dans tout homme possihilité de formation, et, pour qui le veut, for~
malion 'continuelle depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse pour le
Ciel, afi~ qu'il devienne' Ange. Par cela que c'est une loi de l'or
dre Divin que toute chor.e J,'em'enne des derniers au premier
6.
7b. ])E LA ])lVINE SAGESSE,
d'où elle procède; on peut le voi., pal' tout objet créé dans le
Monde: La semence e$t le- premier de l'arbre; par la semence l'ar
bl'e sort de terre, pousse des branches, fleurit, produit des fl'Uits
et y repose la semence; ainsi il revient à ce dont il procède; il en
est de même de tout arbuste, de toute plante et de toute fleur. La
semence est aussi le premier de l'animal; celui-ci est formé ou dans
une matrice ou dans un œuf jusqu'à l'enfantement; ensuite il croît
et devient un animal semblable; et quand il est par'venu à son état
mOT, il a aussi en soi de la semence; ainsi, tout dans le règne animal,
comme tout dans le règne végétal, s'élève dn premier au demier,
et du dernie., revient au premiel' d'où il procède. 11 en est de même
de l'homme, mais avec cette différence que le premier de l'animal
et du végétal est nalurel, et que par conséquent après qu'il s'est élevé
il relombe dans la nalme; au contraire, le premier de l'homme
est spirituel, semblable à son âme, pouvant recevoir le Divin
ArnoUl' et la Divine Sagesse; ce premiel', séparé du corp$ qui
, tombe dans la nalul'e, 'ne peut, pas ne pas .'etoUl'Del' au Seigneul',
de qui lui vient la vie: d'aull'es types de ce fait existent aussi
dans l'un et l'autl'e règne, le végétal et l'animal; dans le végé
lai, les végétaux sont de nouveau suscités d'une ccndl'e; et dans
le règne animal, d'après la métamorphose des vermisseaux en
chrysalides et en papillons. 3. Le mental angélique ne peul être
procréé, ni être multiplié par des procréations que dans
l'homme: celui qui connaH quelles sont les substances dans le
Monde spirituel, et quelles elles sont relativement à la matière dans
le Monde nalurel, peut facilement voir qu'il n'y a de procréations
de mentais angéliques que dans ceux et d'après ceux qui habitent
sur la tene, œuvre demière de la cl'éation; mais comme on ignore
que\les sont les ~ubstanc~s dans le Monde spirituel relativement
aux matières dans le Monde naturel, cela va maintenant êlre dit :
Les substances dans le Monde spil'ituel appal'aissent cOl,!!!Jl.Ui elles
élaient matél'ielles, mais toujoul's est-il qu'clles ne le'sQnt pas; et
comme elles ne sont pas matérielles, c'est pour cela qu'elles ne sont
pas constantes; elles sont les correspondances des affections des
.Anges, et continuent d'existe.' avec les affections ou avec les An
ges, et se dissipent avec ces affections; il en aurait été de même
des Anges, g'ils eussent été C1'éés dàns le Monde spirituel; mais en
DE LA- DIVINE SAGESSIC, 7&
outre, chez les Anges, la p,'ocréalion et la mulliplication qui en
provient ne sont et ne peuvent être qu'une procréation et une'mul.
tiplication spil'ituelles, qui appal'liennent à la sagesse et à l'amour,
téiles que sont aussi celles des âmes des hommes qui sonl eilgen
dr:és de nou\'eau ou l'égénérés; dans le Monde nalul'el, au conlraire,
il y a des matièl'es par lesquelles et d'après lesquelles pel,lvenl être
faites des procréations el ensuite des formations, par conséq-uent des
multiplications d'hommes et par suite des multiplications d'Anges.
- h. Les Esprits et les Anges tiennent de là de pouvoir sr.tb,~is
ter et vivre à éternité: c'est parce que si -l'Ange ou l'Espl'it
subsiste, il ti,~nl cela de ce qu'il est d'abord né homme dans le
Monde; en effet, il tient avec soi des intimes de la nature un mé
dium entl'e le spirituel et le natul'el, médium par' lequel il est fini
pour qu'il soit subsistant et permanent; par ce médium il a le re
latif aux choses qui-sont dans la nature, et aussi le correspondant
à ces choses. 5. Par ce médium aussi les Esprits et les Anges
peUl,ent etre adjoints et con/oints au genre humain: en effel,
il Ya conjonction, et où il y a conjonction, il d9it aussi y avoir un
médium; qu'il y ait un tel médium, les Anges le savent; mais
(',omme il vient des intimes de la nature, et que les mots des lan
gues appartiennent aux demiers de la nature, il ne peut être décrit
que pa.' des abstractions. Maintenant, d'après ces considérations,
il suit, 6. que le Ciel angélique, qui a été la {m (le but) de III
création, n'a pas existé autrement, et qu'ain,~i le genre humain
en eslla pépinière et le magasin (promptuarium). ---
IX. Le Divin Amour est le Divin Bien, et la Divine Sa
gesse est le Divin Vrai. C'est parce que tout ce que l'amour fait
est le bien, et que tout ce que la sagesse enseigne est le vrai; de
là il est évident que le Divin ArnOUl', d'après l'effet, qui est l'usage,
est appelé le Divin Bien, et que la Divine Sagesse, aussi d'après
l'effet, qui est l'usage, est appelée le Divin Vrai; car l'effet con
siste il faire et aussi il enseigner, mais l'un appartient à l'amour et
l'autre à la sagesse; et tout effet est un usage, et l'us:tge est ~-e
qu'on nomme bien et \'l'ai; mais le bien est l'essence de l'lI~age, et
le vrai en est la forme. 11 est inutile d'entrer dan~ de plus longues
explications et de les déduire, puisque chacun d'après la J'ai30n
peut voil' que l'amour fait et que la sagesse enseigOf~,'et que ce que
70 DE LA DIVINE SAGESSE.
l'amour fait est le bien, et que ce que la sagesse enseigne est le
vrai; puis aussi, que le bien que "amoul' fait est l'usage, et que le
vrai que la sagesse enseigne est aussi l'usage, Examine seulement
en toi-même ce que c'est que l'omour sans le bien dans l'effet, et
ce que c'est que le bien dans l'effet sans l'usage j est-ce que l'amour
est quelque chose, et est-ce que le bien est quelque chose? mais
dans l'usage c'est quelque chose j l'amour exisle donc dans l'usage:
pareillement la sagesse pal' le moyen du vrai, cal' celle-ci enseigne
et l'amonr fait, C'est de là qne la chaleul' procédant du Soleil qui
est le Seigneur est appelée Divin Bien, et que la lumière procédant
aussi de ce Soleil est appelée Divin VI'ai; elles sont ainsi appelées
d'après l'effet, car celte choleur est l'effet de l'amour, et celte lu
mière est l'eltet de la sagesse, et elles sont l'une et l'oulre l'usage;
çar celte chaleur vivifie les Anges, et celle lumière les ilIusll'C; et
pareillemenl les hommes.
Dans l'Al'licle pl'écédent, il a été dit ce que c'est que le Divin
Amour, ici maintenant il sera dil ce que c'est que la Divine Sa
gesse: La Divine Sagesse est celle qui est appelée Divine Provi
dence, et qui est aussi appelée Divin Ordre; el les Divins Vrais
soot ceux qui soot appelés lois de la Divine Providence, desquels il
a été trailé ci.dessus, et qui sont aussi appelés lois du Divin Ord.'e :
ces lois d'un cOté regal'dent le Seigneur, de l'autre l'homme, et de
part et d'aulJ'e la conjonction; le Divin Amour a pour objet de con
duire l'homme et de l'attirer à soi, et la Divine Sagesse a pour ob
jet d'enseigner à l'homme le chemin qu'il doit suivre pour venir en
conjonction avec le Seigneur, Le Seigneur. enseigne ce chemin dans
la Parole, et spécialement dans le Décalogue; c'est pourquoi du
doigt du Seigneul' Lui-Même ont été éCI'iLes ses deux lables, dont
l'une regal'de le Seigneur et l'autre l'homme, ct l'une et l'aulre la
conjonction: afin donc que ce chemin soit connu, le Décalogue sera
expliqué, ce qui sera fait dans' la suite (1).
L'homme étant un récipient et du Divin ArnOUl' et de la Divine
Sagesse, il lui a par conséquent été donné une volonté et il lui a
élé donné un entendement, une volonté dans laquelle il doit, rece
(i) Ir s'agit ici du Trailé ayanl pour litre: Doctrine de Vie pOUl' la
Nouvelle lé/'usa/em cl'après/e$ P1'eceptes du Décalogue; publié en i 763,
DE LA DIVINE SAGESSE. 77
voir le Divin Amour, et Un entendement daRs lequel il doit rece
voir la Divine Sagesse, le Divin Amour dans la volon lé par la vie,
et la Di",ine Sagesse dans l'entendement par la doctrine; mais
comment se fait la rooeption ,flar la, doclrine ,dans la vie, et par la
vie dans la doctrine, c'est là tout le travail, qui sera enseigné aussi
clairement qu'il est pQ$sible de le faire dans, l'expHeaUon du Déca
lQgue. •
X. Il y a une conjon,ction récipr.oque de l'amour et de la
8agessa; ou, ce qui est la même chose, de la volonté et de l'enten~
dement, puis aussi de l'affection et €le la pensée, et p$reillement du
bien et d'u vrai. C'est là un at'ca;ne' non encore révélé; qu'il yail
conjonction, la raison;peut le,dooouvrir, mais non de,même que la
conjonction est récipl'oque; que· la raison puisse décoUVI'it' qu'il y
a Conjonction, OR le voit en ce'qu'eHe-même ne fleùt existel' que
pal' la conjGnCbion de: l'affection et de la pensée; personne, en effet,
Ile peut ,pensel' sans affection, et qui voudra l'echercher, pel'cena
que l'affection est la v.ie de la pensée, et que telle est l'affection,
telle est la pensée; c'est pOUll(}uoi si l'une 's'écha,uffe, l'autre s'é
chauffe, et si l'une se refroidit, l'aulre se refroidi!; c'est pourquoi,
quand l'homme est dans l'allégresse, ses, pensées sont gaies·; quand
il est dans ,la tl'Îslesse, ses pensées sont tristes; de même, quand
il se livre à la colère, ses pensées sont véhémentes, et ainsi du
reste; de ta pensée supérieure' pénètre dans ta pensée inférieure, et
donne tOllle ton attention, et tlt le verl~as., Il y a une semblable
cenjene~ion de l'amour et da la sagesse, parce que toule affection
appal'Iient li l'amour, et toulepensée à la sagesse; puis aussi, une
semblab~ conjonction de la velenté, et de l'enlendement, car l'a
mOUl' ap'parlient à la volonté, et la sagesSe à' l'entendement; et une
semblable'conjonction du bie'D 'et dur vl'aï., parce (i!iue le bien appar
tient à l'amour. et le vrai.à la sagesse, comme 'il a été confirm~
dans, le' précédent Article,; surcetle conjonction, voir 'Ce qui a été
rapporté dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JtRUSALBM, NOl it
à 2~.·
Que la conjonction 'soit réciproque, cela aussi peut être conclu
de l'affection et, de la pensée, et de celque l'affection· produit la ,pen·
sée et que la pensée reproduit J'affection; mais cela peut surtout
6lre contlu de la conjonction récipl'oqU6 du cœur, et· des poumons;
78
Ir:al',
DE LA DIVINE SAGESSE.
.
ailllli qu'il é/. déjà été monu'é, Art. 'VIl et VIII, il Ya chez
l'IWl1Ime qne correspondance complète entre le creur et la volonté,'
et entre le poumon et l'entendement'; nous pouvons donc, pal' la
conjonction.du cœur et du poumon, etre instl'uitssur la conjonction
de la volonté et de l'entendement, et· par conséquent sur la con
jonction de l'amour èl de la sagesse. Du parallélisme entre ces
deux instituts on peut voit' : 1. Que fa vie de la volonté se conjoint
à·la lie de l'entendement. 2. Que la conjonction est récipl'oqlle, et
quelle elle est. 3. Que la vie de l'entendement purifie la "ie de la
\'olonté; que pareillemenl elle la perfectionne- et l'exalte. !J. Que la
l'ie (le la. volonté coopèl'e avec la vie de l'entendement dans tout
mouvement, et que réciproquement la vie de l~entendement coopère
ll'vec..la -\lie ,de la volonté dans tout sens. 5. Pareillement dans le
~on, et .da.ns le langage. 6. Pareillement chez les bons ,et chez les
méchants, avec celte différence quelchez leS--méchants la vie de la
"olonté n'est ni pUI'ifiée, ni perfectionnée, ni exaltée par la vie de
l'.entendement, mais qu'elle esl corrompue, dépravée et abl'Utie.
ï . .Que l'a moitI',qui est la vie de la volonté, fait toute la vie de
l'homme.
Mais il faut d'abord qu'on sache,que pal' la vie de la vôlonté il
est entendu ,l"amour el l'affection, et que par la vie de l'entende
Illent il est entendu la sagesse,la !sci~nce et ('intelligence: il faut
aussi qu'on :sache que le c'reuI" lui~mê.me, avec tous ses vaisseaux
dans tout le corps, cOl'l'espond à la volonté,: et que leur sang cor
respond à l'amour el à sesaffections1qui constiluenlla1vie de la vo
Ionté; que .lepoumon avec' la tracb~, le larynx et la glolle" et en
ti n lalangue,-correspOl1d' à l'entendement; el 'que la respiration,
qui. se fait par l'InfluX' de l'air à· traver,S le larynx et la trachée dans
les bronches des poumons" correspond àlla' vie de l'entendement :
il. faut qu'on saëhe ces choses, pOUl' qiIe la vérité soit saisie, au
moyen desootr-espondance5, a·vec clarté et· justesse. J'arrive main
teuant au parallélisme. ï .
1. La vie de la volonté se conjoint à la vie de r entende
ment. Pal' lei parallélisme,'oll voit que la ,~ie ete la v6lonté~ qui est
l'amoul', influe dans l'entendement et en failla vie intime ;que l'en
tendement la l'èçoitspontanément',1 et que la volonté pal' l'i(lflnx de
son/amoul' dans ('entendement produit d'abord les affections, qui
DE LA DIVINE SAGESSE. 79
sont les propres choses de la volonté ou de l'amour, et ensuite les
perceptions, et enfin les pensées avec les idées, dans la coopéra
tion. Qu'il en soit ainsi, on peut le voir d'après la conjonction du
cœur avec le ponmon; le cœur par son oreillette droite envoie tout
son sang dans le poumon et ensanglante ses vaisseaux, ce qui fait
que le poumon, de hlanc qu'il est, paral! sanglant; le cœur envoie
son sang par un voile ou une tunique extime, qui est appelée pé
ricarde, et cette tunique entoure les vaisseaux jusqu'aux intimes du
poumon; ainsi le cœUl' failla vie du poumon et lui donne la fa
culté de pouvoir respirer j la respiration se fail par l'influx de l'air
dans les bronches et par leurs mouvements réciproques ou ha
leines.
2. La conjonction est récipt'oque, et' quelle est celte con
jonction. Pal' le parallélisme on peut voil' que J'entendement ren
voie la vie de l'amour qu'il a reçue de la volonté, non par le même
chemin par lequel il l'a reçue, mais par un autre à cOté j et que pai'
suite la volonté dirige la vie dans tout le corps. Toutefois, cette
conjtlnction réciproque peut être plus amplement saisie d'après la
conjonction ré~ipl'oqùe du cœur et du poumon, parce que ces deux
conjonctions sont semblables: Le cœul' par son oreillette droite en
voie le sang dans le poumon, comme il v-ient d'êtl'e dit; etlepou
mon, après l'avoit' reçu, le renvoie dans l'oreillette gauche du
cœur, ainsi par un autre chemin, et le cœur'avec une force vigou
reuse le l'épand de son ventl'icule gauche de tout cOté par l'aorte
dans le corps, et pal' les carotides dans le cerveau; au moyen de
ces artères et de leurs ramifications, le cœur dirige la vie active
dans tout le corps, car la force active du cœor est dans les artères;
ce sang artériel coule ensuite de tout éOlé dans les veines, par les
quelles il reflue vers le venll'iculedroit du cœur, et de là, il va de
nouveau, comme auparavant, dans le poumon d'une manière réci
proque; cette circulation du sang est continuelle dans l'homme.
parce que le sang cOl'l'espond à la vie de l'amour, et la respiration
11 la vie de l'entendement: d'après ce qui vient d'être dit, il est
évident qu'il ya une conjonction réciproque de l'amour et ùe le sa
gesse, et que l'amour est la vie même et la seule vie de l'homme.
3. La vie de l'entendement purifie la vie de la volonté. Cela
est évid'ent, non-seulemerlL par la correspondance avec le poumon et
80 D~ LA DlVIN~ SAGESSE.
Je creUl', mals encore en ce que'I'homme pal' ses pal'ents est né.dans
lcs maux, et que par suite il aime les chElses cOI'poreHes el mondaines
plus qne les choses célestes et spil'Huelles, et que pal' conséquent
sa vie, qui e~t amour, est mauvaise et impure pal' n&ture; chaou,I1,
d'après sa raison, peut voir que celle vie ne peut être purifiée que
par l'entendement, et qu'elle est purifiée par les vrais. spirituels,
nH)rauX et civils, qui constituent l'entendement: c'est même pOUl'
cela qu'il a été donné à l'Itomme de pouvoil' percevoir et pensel'
av,ec affirmation des choses qui sont contraires à l'amour de sa vo
lonlé; et non-seulement de voir qu'elles sont contraires, mais aussi
de 'pouvoir y résistel', s'il regarde vers Dieu, et ainsi d'éloignel' les
perversilés et les impuretés de sa volonté, ce qui est être purifié.
Ceci peut aussi être iIJush'é par la .défécation du sang dans le pou
mon: Que là le sang envoyé du cœuI'soit épuré, c'est ce qui est
connu des anatomistes. en ce que le sang flue du cœur dans le
POilmon en plus grande abondance qu'il ne reflue du poumon dans
le cœur; puis aussi, en ce qu'il flue indigeste et impur, mais qu'il
l'eflue châlié.et pur; puis encofte, en ce qu'il y a dans le poumon
u~ tissucellulellx, dans lequel le sang du cœur nettoie sesim
puretés, et les jette dans les vésicules et les rameaux des bron
ches; ~t que l'humeur pi,uilteuse dans les nal'Ïnes et dans la bouc~e
vient en .grande ipartie d.e là, ~insi que l'exhalaison venteuse : d'a
près cela, il est évident que I.e sang,épais(\u cœur est pUl'ifié dans
le poum,on. Ces faits peuvent iilustl'el' ce qui vient d'être dit, puis
que l,e sang ~u cœur conrespond à l'amour de la volonté, qui est la
)'ie· d~ l'homme;.~t la respira\ion du poumon à; la perception' et à.la
pensée de l'entendement, percep.tion et pens~ par l,esquelles se fait
la puyification. La vie de l'c1J;tendement per{eqtionne aussi et
e~aÛella vie de la volonté : ,c'est pa~ce que l'amour de la volonté,
qui ~ait la vie de, l',homm,e, aé~é nettoyé ~e$. maux au moyen de
l'enteQ~ment ; l'homm~ (~.corporel et. mondain devieut spirituel
et céles~"et alors les vrais~ et,lles biens d,~ Ciel et de. l'Église de
vienqepJ chosesi de, l'alfe~ti,on, et nQUIT~ssent son âme; ainsi la .via
de sa volon~~ devi(jnt nouvelle, et ~'apt:èsi elle se fait ,la vie de l'en
tendement, par conséqUent l'une et l'autl'e vie est pel'fectionnée et
exaltée; ~la..se fait dans.l'enLenden)ellt e~ par l',entendement, mais
d:aprè.~ la ~oIODté, car la volQnté lest l'homme lui-même. C'est
DE LA DIVINE SAGHSSE. 81
aussî ce qui est conlirmé par la correspondance du poumon et du
cœut' : Le poumon, qui correspond à l'entendement, purifie non
seulement de sa lie le sang, comme il a été dit précédemment,
mais enéore il le nourrit d'ail'; cal' ('air est plein d'éléments vola
tils et d'odem's, homogènes à la matière du sang; et il y a aussi
d'innombrables plexus sanguins dans les lobes des bronches, qui,
selon la coutume, s'imbibent des fluides dans lesquels ils sont plon
gés; de là le sang prend de la vigueur et d,e l'éclat, et il devient
artériel, tel qu'il est quand il se rend du poumon dans le sinus
gauche du cœur. Que l'atmosphère nourrisse par de nouveaux ali
ments le sang pulmonaire; cela est évident pal' beaucoup d'expé
riences; en effet, il y a des exhalaisons qui nuisent au poumon, et
il y en a qui lui donnent de la vigueur; ainsi les unes sont perni
cieuses et les autres salutaires; il Ya même des êlre:; qui ont vécu
longtemps sans nourriture terrestl'e, par conséquent avec le seul
aliment atmosphérique; il e?t des espèces d'animaux, COl).lme les
ours, les vipères, les caméléons et d'autres, qui continuent à vivre
sansauh'e nourriture. D'après ces considérations, il, est évident
que le sang pulmonaire est même nouni par l'almosphèl'e; par
oonséquent aussi la vie de l'entendement perfectionne et exalte la
vie de la'.volonté, selon la correspondance.
ft, havie de la volonté coopère avec .là vie de l'entende
ment dans tout mouvement, et récipl;oquement la vie de l'en
tende'ment coopère avec la. ?>ie de la volonté, dans tout sens.
Que la yolonlé etl'enlendement coopèl'ent dans.lout.es et dans cha
cune de:; ch.oses du corps, comme le cœur el le poumon,. cela a été
monlré ci.,dessus ; mais que la volonté tienne le premier l'ang dans
la production des mouvements, et que l'entendement tienne le pre
miel' ('ang dans l'exercice des sens, cela n'a pas encore été mon
tré. Si la volonté tient le premier rang dans les mouvenJents, c'est
une conséquence du ministèl'e qu'elle l'emplit; car c'est d'après le
vouloir qu'on fait et qu'on agit; et si l'entendement tient lepremiel1
rang dans les sens, c'est aussi une conséquence de son ministère, en
ce qu,'il perçoit et par suile senl; mais loujOUl'S est-il qu'il ne peut
ex,istel' de mouvement ni de 'sens sans la coopération de l'un et de
l'au~l'e. C'est aussi ce qlii est évident d'api'èsla coopération du
f!,œur et du poumon; que le cœur tieJlne le premier rang et le pou
82 DE LA DIVINE SAGESSE.
mon le second, cela est évident d'après les muscles, en ce que là
les artèl'es agissent, et les petites tuniques réagissent d'après les li
gaments; les artères se contractent au moyen de fibl'es mises en
action par le cerveau, et ellcs se détendent au moyen de petites
tuniques d'après les ligaments introduits; les' artères dépendent
du cœur', et les ligaments, parce que par continuation ils viennent
du diaphragme ou du péritoine ou d'autre part, sont dans le mou
vellient a\lerne des pQumons; de là il est évident que dans les mou
vementS le sang du cœur tient le premieI' rang, et la respiration
du poumon le second. Quand la ('espil'ation dans les muscles du
poumon tient le second \'ang pal' les ligaments sus-indiqués, qui
sont dans son mouvement, ces ligaments font même une enveloppe
commune 'dans les muscles, et aussi les tuniques des fibl'es motri
ces, et pénètrent de là vers les minima; ainsi, par suite il y llt,des
réactions eommunes' et singulières, et les singulières peuvent être
multipliées de diverses manières sous le commun,' selon la loi de la
lIatul'e en toutes choses. Il en est de même avec la volonté et l'en
re'ndement. Que le poumon, au contraire, tienne le premier rang
dans les sens et le cœur le second, cela est évident par' un examen
des organes des sens qui le confirme; mais comme leurs tissus sont
difficiles à démêler, et que leUl's variétés ne peuvent être décrites
ici, il suffit qu'on sadie que tons les organes des sèns correspondent à
des choses analogues qui appartiennent à l'entendement; en elfet,
l'organe de la vue correspond à l'intelligence, l'organe de l'ouïe à
j'ohéissance pal'défél'ence, l'organe de l'odorat à la perception, la
langue à la i 8agesse, et le touchet' à la perception dans le commun.
5. Pareillement dans le son et dans le langage. Il a été dit
précédemment que les formations de l'amoUJ' d'après la volonté
dans l'entendement sont d'abord des affections, ensuit,e des percep
lions,.et enfin des pensées; et l'on sait que tous les sons existent
par le poumon, et qu'il ya des variations de sons qui tirent fort
peu de choses de ,l'entendement, d'aulres qui en til'ent davantage,
et d'autl'es' qui en tirent beauconp; les sons qui 'tirent peu de ch9ses
de l'entendement sont ceux du chanl et de la musique; ceux qui en
tirent davantage de l'entendement sont les sons intérieUl's du lan
gage; et ceu?\: qui en tit'cnt encore plus de l'entendemenl sonl~es
~on5 exlériclll's du langage; le langage· lui-même met ces vaJ'ia
DE LA DIVINE SAGESSE. 88
lions en évidence par les articulations du son, qui sont les mots.
Qu'il y ail correspondance des sons et du langage avec la vie de la
volonté, qui est l'amour, et avec la vie de l'entendement, qui est la
sagesse, cela allssi peut êtl'e perçu d'après le son, qui est tel qu'est
l'affection de l'amoUl', et d'après le langage, qui est tel qu'est la
sagesse de l'entendement; cela est perçu manifestement par les
Anges, mais obscurément par les hommes; la correspondance du
son lui-même est avec l'affection commune cie ['amour dans ['en
tendement; la cOI'l'espondance des variaI ions du son, tels que sont
les chants et la musique, est avec les variations des affections qui
sont d'après l'amour de la volonté dans l'entendement; la corres
pondance des variations du son qui tirent fort peu de choses de
l'entendement est avec la perception; celle des variations qui en ti
renl davantage est avec la variation des perceptions; celle des va
riations qui en tirent beaucoup est avec la pensée et les variations
de la pensée; et les idées de la pensée ont une correspondance avec
les mots; ceci est dit en somme. Il y a deux poumons qui sont
appelés lobes, les sources de leur respiration sont appelées bron
ches,le canal dans lequel elles se terminent est appelé trachée ou
tracbée-al'tère, la tête de ce canal est appelé larynx; et l'ouverture
pour le son y est appelée glolle; de là il y a une continuation dans
les narines et dans la langue, et une sortie par ['ouvet'ture des lè
vres; ces choses appartiennent, dans un seul complexe, au poumon,
à sa respiration et à ce qui concerne le son, et prises ensemble elles
cOI'I'espondent à l'entendement d'après la volonté; ce qui en elles
concerne le son correspond à l'entendement, et ce qui en elles a
rapporlau mouvement correspond à la volonté.
6, Ce/a arrive chez les bons et chez les méchants, avec
cette différence que chez les méchants la vie de la volonté
n'est rii purifiée, ni perfectionnée, ni exaltée par la vie de
l'entendement, mais qu'elle est corrompue, dépravée et abru
tie, Chez chaque homme il y a volonté et entendement, et il y a
aussi conjonction réciproque de la volonté et de l'entendement, pal'
conséquent aussi bien chez les méchants que chez les bons; mais
['amour de,la volonté diffère chez chacun, et par suite aussi la sa
gesse de Fentendement, à tel point, que chez les bons et chez les
mécbants c'est l'opposé; chez les bons il y a l'amour du bien et
84 DE LA DIVINE SAGESSE.
par suite l'entendement du vrai, mais chez les méchants il y a l'a
mOUl' du mal et par suite l'entendement du faux. Puis donc que
chez les bons l'amour de la volonté est noli-seulement purifié pal'
l'entendement, mais encore perfectionné et exalté, comme il a été
confit'iné CÎ- dessus, il s'ensuit que chez les méchants l'amoul' de la
volonté est corl'ompu, dépravé et abruti par l'entendement: dans
les externes, il est vrai, il semble qu'il y ait ressemhlance, parce
que les externes simulent et mentent; mais dans les internes il y a
dissemblance. Mais ce sujet, tel qu'il est en soi, peut être illustré
par la corl'espondance du cam'I' et des poumons : Chez chaque
homme il y a un cœur et un poumon; il ~ a aussi une cOrl'espon-
dance, même réciproque, entre le cœur et le poumon; el chez cha
con le sang du cœur est déflegmé dans le poumon et nourri d'air
au moyen d'éléments volatils et 'd'odeUl's, mais cependant d'une
. manière tout à fait diffél'ente chez les bons que cbez les méchants:
quelles sont chez les bons et chez les méchants la déflegmation et
la nutrition du sang dans le poumon, on peut le conclure d'apl'ès
ces enseignements de l'expél'ience : Dans le Monde spirituel , un
Espri~ bon attire avec délices par les narines les exhalaisons odo
riférantes et suaves, et il a en horreur les exhalaisons pUh'ides et
d'une mauvaise ed.e~lI'; l'Esprit mauvais, au contraire, altÏl'e avec
délices par les narines les exhalaisons putrides et d'une luauvaise
odeur, et il fuit les exhalaisons odOl'iférantes et suaves; de là vient
que dans les enf.el'S il y a des odeUl's infectes, rances, stercoreuses,
cadavél'euses, et autres semblables; et cela, l'm'ce que. toute odeul'
correspond à la perception qui vient de l'affection de l'amour de
chacun; dans les Cieux c'esl lout l'opposé. D'après ces considéra
tions, il est évident que chez les hommes, dàns le M.onde, le sang
au moyen de l'ail' est nourri par des semblàbJes comme homogènes,
et est purgé pal' des dissemblables comme hétél'ogènes; dans les
intimes, le sang pumain est spit'ituel, dans les exLimes"i1 est cor
porel; c'est pourquoi ceux qui sont spit'Îluels le noul'rissent de
choses qui lIans la nature corl'espondent 'aux spiritiuels\ ta,nclis' que
ceux qui sont pUl'ement naturels le nourrissent de choses qui dans
la nature correspondent aux corporels; de là vient que' chez les
hommes la dissemblance du sang est aussi grande Q'ue la dissem
lliance des amours, et qll'ellè est telle que celle des arnoUl's, car le
DE LA DIVINE SAGBSSE. 85
sang corl'espond à l'amour, ainsi qu'il est évident d'apl'ès cc qui a
été dit ci-dessus.
7. L'amour, qui est la vie de la volonté, fait toute la 'Ide
de l'homme. On croit que la pensée fait toute la vie de l'homme,
mais c'est l'amour; si l'on a celte croyance, é'est pal'ce que la pen
sée se fait voir il l'homme, et non de même l'amour'. Si tu enlèves
l'amour, ou quelque ruisseau de l'amour, qui esl appelé affection,
tu ne penses plus, lu deviens froid, el tu meurs; mais non si tu en
lèves seulement la pensée, comme il arrive lorsque la mémoire est
perdue, et aussi dans le sommeil, les évanouisseo1enls, les suffo
cations, et tIans l'utérus, états dans lesquels, quoique l'homme ne
pense pas, loujours est-il qu'il ,'il tanl que le cœur hat, car le
cœUl' correspond à l'amo.ur; semblable chose a lieu avec la volonté
el avec l'enlendemenl, car l'amOlli' appartient à la volonté, et la
pensée appartient à l'enlendement. Que l'amour fasse toute la vie
de l'homme, cela a été illustré dans ce qui précède par la corres
pondance du cœur avec le poumon; et par elle il a été montré que,
de même que le cœur dans l'ulél'us fOl'me le poumon pOUl' que par
lui il y ait respiration, cl par celle-ci langage, de même aussi l'a
mour forme l'entendemenl, pour que pal' lui il pense, ct que d'a
près la pensée il parle; de même aussi il a été montré que l'amour
d'après soi produil les affections auxquelles appartiennent les in
tenlions, et par les affections la perceplion à laquelle appartiennent
les lumières, et par la perception la pensée à laquelle appartiennent
les idées, et d'après celles-ci la mémoire; el que ces choses, prises
ensemble, auxquelles cOl'l'espondent dans une semblable série toules
celles du poumon, apparliennent à l'amour de l'entendement. Com
me l'amoUr avait fOl'mé .l'entendement pour l'usage de la pensée et
du langage, de même aussi il avait formé toutes les autres fonc
tions de la vie pouNeUl's usages, quelques-unes pour l'usage de la
nutrition, d'autl'es pour les usages de la chylificalion et de la san
guinification, d'aulres pour les usages de la procl'éation, d'autr'es
pour les tlsages de la sensation, d'autres pour les usages.de l'ac
lion el ùe la locomotion, fonctions dans lesquelles il n'y a que le
formateur lui-même, c'est-à-dire, l'amour, qui puisse diriger la
vie; la formation a été faite par le cœul' et par son sang, parce que
le sang correspond Il l'amour ~ et le cœur RlI réc.eptacle de l'amour;
86 DE LA DIVINE SAGESSE,
et les viscères, les organes et les membres de tout le corps sont les
choses dans lesquelles les fonctions des usages ont été formées pal'
l'amour au moyen du creul' : celui qui peut se li vl'el' à I1n examen
approfondi doit voil' que dans les viscères, les organes et les mem
bres il y a des progressions d'usages du premier au demiel' Sèffi
blables à celles qui sont dans le poumon. D'après ces considérations
et celles qui précèdent, il est évident que l'amoul' de la volonté fait
toute la vie de l'homme, et que la vie de l'entendement en provient,
et qu'ainsi l'homme est son amoul' et son entendement d'après l'a
mour selon l'amour.
XI. L'amour em'ers le Seigneur d'après le Seiglleur existe
dans la charité, el la sagesse existe dans la roi, Ceux qui, au
sujet de l'amoul' envers le Seigneul' et de la charité à l'égard du
prochain, pensent seulement naturellement, et non en même temps
spirituellement, ne pens.ent autl'ement, parce qu'ils ne peuvent
penser autrement, sinon que le Seigneur doit être aimé quant à la
personne, et aussi le prochain quant il la personne; mais ceux qui
pensent et naturellement et spirituellement perçoivent, et d'après
la perception pensent que le méchant comme le bon peut aimer le
Seigneur quant il la personne, .pareillement le (ll'ochain, et que si
le méchant aime, il ne peut être ré-aimé, mais que si le bon aime,
Hie peut; de là l'homme spirituel-natUl'el conclut qu'aimel' le Sei
gneUl', c'est aimel' ce qui vient de Lui, ce qui en soi est le Divin
dans lequel est le Seigneul', et que c'est lil faire du bien au pro
chain, et qu'ainsi il n'est pas autl'ement possible d'être aimé du
Seigneur, ni d'être conjoint il Lui pal' amoul'; mais l'homme natu
"el ne peut pensel' spirituellement sur ce sujet, si ces choses ne
sont pas mises d'une manière distincte so~s ses yeux, La distinc
tion va donc être établie dans ces Articles· SUI' L'AMOUR ET J,A CHA
RITÉ, 1, L'amour des usages est la charité, ~e Seigneur est le a
quo (celui de qui procède), et le prochain est le ad quem (celui à
qui se rappone). 3. L'amour envers le Seigneur existe dans la cha
rité, parce qu'il existe dans l'usage. h, L'usage consiste à s'ac
quiller de son devoir et à faire son travail dans les formes voulues,
et avec fidélité, sincérité et justice, 5, Il Ya des usages communs,
qui sont aussi des usages de la charité. G. Les usages ne devien
nent usages de la charité que chez celui qui combat contl'e les maux,
DE LA DIVINE SAGESSE. 8ï
lesquels proviennent de l'enfer. 7. Parce que ces maux sont oppo
sés à l'amoul' envers le Seigneur et à la charité il l'égard du pro
chain. 8. Les usages qui ont pour première et demière fin le bien
propre ne sont pas des usages de la charité. Sur LA SAGESSE ET LA
For. 1. La foi n'est autre cho~e que la vél'ité. 2. La l'érité devient
vérité quand elle est perçue et aimée; et elle est appelée foi quand
elle est sue et pensée. 3. Les vl'ais de la foi regardent d'une part
le Seigneul' et de l'autre le prochain. ft. En somme, les vrais en
seignent comment le-Seigneur doit être approché pour qu'il yait
conjonction, et ensuite comment le Seigneul' fait les usages Jlar
l'homme. 5. L'un et l'autre sont enseignés par les Hais spirituels,
les vrais moraux et les vrais civils. 6. La foi consiste il savoir ces
vrais et à les penser, la charité consiste à les vouloir et à les faire.
7. C'est poul:quoi, lorsque le Divin Amour du Seigneur existe
chez l'homme dans la charité qui consiste à vouloir et à faire ces
vrais, la Divine Sagesse ùu Seigneur existe chez l'homme qans la
foi qui consiste à les savoir et à les penser. 8. La conjonction de
la charité et de la foi est récipl'oque.
. SUR L'AMOUR ET LA CHARITÉ. 1. L'amour des usages est la
charité. Dans tout, en général et en parliculiet', il y a ces trois
choses: La fin, la cause et l'effet; la fin est lea quo (ce d'où
pl'ocècte), la cause est le pel' quod (ce par quoi est fail), et l'effet
est le in quo (ce dans quoi vient la fin); et lorsque la fin par la
cause est dans l'effet, alors elle existe. Dans tout amour et dans
toute affection de l'amour est la fin, et la fin tend il faire ou veut
faire ce qu'elle aime, et l'acte est son effet. Le SeigneuI' est la fin a
quo (celui de qui procède), l'homme est la cause pel' quem (celui
par qui est fail), et l'usage est l'effet in quo (ce dans quoi la fin exis
te) ; le Seigneur est la fin a quo, parce que par son Di l'in Amour
il tend à fail'e ou veut faire continuellement des usages, c'est-à
dit'e, des biens pour le genre humain; l'homme est la cause per
quem, parce qu'il est ou peut êtl'C dans l'amour des usages, et que
dans cet amour il tend il faire ou veut faire de~usages, et parce
que les usages SOllt les effets dans lesquels la lin existe; ce sont
aussi les usages qui sont appelés des biens: de là il esl évident que
l'amour des usages esl la charité que l'homme doit avoir à l'égard
du pl'ochain. Que dans tout, en général et en pal'liculiel', il yait
88 DE LA DIVINE 8A6ESSI'.:.
la fio, la cause et l'effet, c'est ce qu'on peut reconna1tre pOUl' cha
que chose, quelle qu'elle soit; pal' exemple, lorsqu'un homme fait
quelque chose, il dit alors, ou en soi-même, ou à un autl'e, ou un
autre lui dit: POUl'quoi fais-tu cela? ainsi, quelle est ta fin (ton but)?
Par quoi le fais-tu? ainsi, pal' quelle cause? Et, qu'est-ce que tu fais?
ce qui estl'ell'et: la fin,' la cause et l'effet sont aussi appelés cause
finale, cause moyenne et causatwn; et la loi des causes, c'est que
la fin soit le tout dans la cause, et par suite le tout dans ('effet, car
la fin même est l'essence de la cause et de l'effet; pareillement est
le Seigneur, parce qu'il est la fin, le tout dans l'amour des usa
ges ou dans la charité chez l'homme, et pal' suite le tout dans les
usages faits par l'homme, c'est-à-dire, dans les usages faits au
moyen de l'homme: c'est de là que dans l'Église on doit croire que
tout hien vient de Dieu, et que rien de hien ne vient de l'homme,
et que le bien qui vient de Dieu est le bien même: il s'ensuit donc
que faire la charité, c'est faire des usages, ou des biens qui sont
des usages, qu'ainsi l'amour des usages est la charité.
2. Le Seigneur est le A QUO (celui de qui p,'ocède), et le
prochain est le AD QUEM (celui à qui se rapporte). Que le Sei~
gneul' soit celui de qui procède et existe l'amour des usages ou la
c11arité, cela est· évident d'après ce qui a été dit ci-dessus; que le
prochain soit le ad quem (celui il qui se l'apporte), c'est parce que
le prochain est celui à l'égard de qui on doit avoit' de la charité, et
envers qui la 'chal'ité doit êtl'e exe,'cée, Comme il a été dit que le
pl'ochain est le ad quem, il sel'a dit aussi ce que c'est que le Pl'O
thain et qui est le prochain: Le prochain, dans le sens large, est
le commun ou le public; dans un sens moins large, c'est l'Église,
la patrie, une société grande et une société petite; et dans le sens
strict, c'est le concitoyen, le compagnon et le frère; faire des usa
ges pour les uns et pour les autres par' amour, c'est exel'cel'Ia cha
rilé à l'égard du prochain, cal' celui-là les aime; Hies aime, pal'ce
que l'amoul' des usages et l'amour du:r.'ochain ne peuvent être sé
pal'és; l'homme, il est \'l'ai, peut par amour des usages ou pal' la
chal'ité fail'c du hien à un ennemi et à un méchant, mais illeul' fait
des usages de résipiscence ou de réconciliation, usages qui sont di
vers et sont faits de divel'ses manières, Voir - Matth. V. 25,
h3, h!l et suiv, Luc, VI. 27, 28; 35.
D~ LA mVINE 1 ti~GESSE.
; 1 - ! 1
SV
3. L'amour ellve.rfle Seigl.leur; ~xist:e,«flils la ~har~~f' Pqljci
qu'il existe dan.~ l'flsar;,c. ~;~?e~glll~~r l'enslligne ~ui-~e~le\, 4~J;l\l
J~aQ, en ces tCfmes : « Q~i ~ 1~les qml1'l;zqlldem~11H .C!. <csllaz:t.
c'est cel~i,,(ù qlliait1;aùne. S~ 9fle{Qt(.·,Ult 1Jf.'aimc~ mpJl!f?:r.9{e il
(lal'c!,e_. Cellli (I·lfi n~ ~r«,ù~lpP;rsr' lpe.fj'R(l~;~<Ç~ll\lf9arrie.pap
! NY., 21, ,fi3 , 24. ;-;-pa~slle. MWle. :~.«:SlfoIIS f!a~def.me.6
comp'2q.nd~1'(lfllts, ~o,1l1 d.ernc.~{:Çlif:~ dans mon arnRHf;t Il -
-""V. ,1 0,; - parùer .~es, pl:é.ce.p,le~!, ~es pal'oles, mes co\nQH\~de
rpent~, c:e~l faire le~ biens Ide la. çkaFii~é, ql~i .~p~t !~.es l\S~~~~ au
pl'ocqain. Et d~r~ le ,Même : (,~ J ésu.s ,d(t tf9i~ lois ù Pierre:
I}!'r~~mes-tll? et trois lois. Plw::r,e.lil!P~çf4 ,q1r4: il ff,l imp.it. J,~
sus ,lui di.t t7'ois (ois: Pais. Imes rfl9l;uaux. et ?1leS fl;çbis.ll ~
~fI. 15" 16, nJ;'- paitre .I~,s ag~eau,x ~t I~s .pr~bi.s, F~ ~9.nt les
usa~~~ op ~e~ hiens qe la;cnaJ'i~é cl\ez ~eux"qn~,p~ê,Chenlr~van~U~
e~ ;l'fJIe.n~ le Seignelll:; de là il d~v.ient r~~i\lent 9ue l'amoul'lenvel's
I~ Se\g.neur existe ~ans la charité,. I?a~ce q\I'il.e;<i~te d~r~ l'u~apr ~
:pu~: ay~s,i,,! que !a ~onjonctiou d~;, l'amqul' ,en~ers l,el ~e,ign~urJ aveç
1~If-l,JHitp I:éga,';d du IlI'oclJ.,ajp"ainsi. la c~njol}~pp~ \lu S~igneul'
avec 1,~I)om!Ue, est da~~ l',u~!~~e, e~ !Ille \e) et, a\lss! gra.nd est ,I~a
mo~1' ,de l;,ysage, telle et ':~N,s~i .g,.a.n9~ ,~)l la (wnjRnlltion: cal' I~
Seignepr, ~~t. d~ns .1'Usllge.cqrpll;le. ?l\n~lle bien,~,l),i.pl'ocède de Lui;-
Mêrle, et 1'\1O~mequiest dan~ l'allJour de l',usage est .4~ns l'~
sa.ge com~~ '~ar soi7!1ll~~e"'llllais l~otiJ~qi,Slii l'econnal~,qq'i.IilY e,sl
pal' ,le ,Seign~r\'" el non P~ll'l ~qi-,lpewe :,~n ~~et, l'I,1on!me ~e peut
~e, SOi;~lêl~le I~in}e." ,le ;~J~.ig,q~~r" ~t ~,e peut ~e spi-lllè,llJe f~il'e d~s
us~gGS :, ,rn~lS le ~eigne,u.l'ï!'ai~e, ef fa,i~ 9ge ~on N.pO,ur jen .Iui \'e-
vienne ~'Isa source; el i1f~ivrfsi qu'illp.J1~~i~re.~ l'hogtfD~.qu·il
aimeIl.pal' lui-mênle
. Il i t
le SeilZneU~
1";'•. 1i
: cella111lIlT,'
r
nonc, estt J~l'amoul'
1 -" l
9.11 ~ei-
,1.1 .trl'
g~WH' d'a,pl'~s le Seignew: i. pal' là flU~S,i p~ j 8!t C.Ol;lnH~9t,I'~/ll.our
V
'!
. nlentai (animus), attaché à sa f<>.!lction et à son travail par l'amo!!I'
dfl)'usa~e, est l'elenu tout entiel', et est alOl'S dans un plaisi-l:Spi
ritu_~I, qui esliëPiaisil' dë iâ fidélité, de la sincél'ité et de la justice,
et il est détourné du plaisir de la f,'aude et de la malice, puis aussi
d'Ii plaisir de la seule convel'sation et de la table, plaisil' qui est
DE LA DIVINE SAGESSE. 91
aussi celui de l'oisiveté, et l'oisiveté est l'ol'eiller du diable. Chacun
peut voit' que le Seigneur' ne peut pas avoir sa demeUl'e dans l'a
mOUt' de ceux-ci, mais qu'il peut l'avoir dans l'amoul' de ceux-là.
5. Il Y a des usages communs, qui sont aussi des usages de
ta charité. Les usages propres et réels de la chat'ité sont les usa
ges de chaque fonction et de chaque administration, comme il 8
été dit ci-dessus, usages qui deviennent alol's des biens de la cha
rité, dans lesquels existe j'amoUl' envel's le Seigneur, ou dans les
quels cet amour est" conjoint, lorsque l'homme les fait d'après la
fidélité et la sincérité spirituelles, lesquelles sont chez ceux qui ai
ment les usages parce qu'ils sont des usages, et qui croient que
tout bien vient du Seigneur. Mais outre ces usages, il y en a aussi
d'autres qui sont communs ; par exemple: Aimel' fidèlement le
conjoint, élever convenablement les enfants, disposel' pl'udelpment
la maison, agil' justement avec les domestiques; ces œuvres devien
nent des œuvres de la charité, quand elles se font d'après l'amour
de l'usage, et envers le conjoint quand elles se font d'après un amour
mutuel et chaste: ces usages sont les usages domestiques qui ap
partiennent à la chat'ité. Il y a encore d'autres usages communs,
comme de faire des présents utiles et dus au ministère de l'Église;
ces biens dev.iennent des usages de la charité, en tant que l'Église
est aimée comme prochain dans un degré supérieur: parmi les
usages communs sont encore ceux de fournil' aux dépenses et aux
travaux de construction et de consel'vation des hospices d'ol'phe'
lins, des hôpitaux, des lieux d'exerllille et d'autt'es lieux sembla
bles, usages qui, quant à la portion, sont indilfét'ents; secoul'il'
les indigents, les veuves et les ol'phelins, pal' cela seul qu'ils sont
indigents, vcuves et orphelins, et donner à des mendiants pat· cela
seul qu'ils sont mendiants, ce sont là des usages de la charité ex
terne, laquelle charité est appelée piété; mais ce ne sont pas des
usages de la charité inteme, si ce n'est qu'autant qu'ils tirent leur
ol'igine de l'usage même et de l'amour de ('usage, cal' la char'ité
externe sans l'interne n'est pas la chat'ité, c'est l'int8me qui fait
qu'elle devient réellement charité; en elfel, la chat'ité externe d'a
près l'inteme agit prudemment, tandis que la charité externe sans
l'inteme agit imprudemment, et très-souvellt injustement.
6. Les lisages l1e deviennent mages de la charité que citez
~);l DE LA. DiViNE SAGESSE.
(s'ebJ.i qui combat· contl'eles mazix, lesquels proviennent de
l'e'nfer. En effet, les usages que l'homme fait tant qu'il est flans
l'enfel', c'est-à-dire, tant que l'amour 'qui f~it S~ ..vie est dans l',elh
fer et. v.ient de l.'eufer, ne sont pas des usages de la chlll:lté; cal'
teS usages n'on! rien.de commun avec le'Ciel,etle Seigneur n~est
pa~ en' eux., ,L'amoui'.OO la vie de l'homme est en enfet· et vient
del/'enTer, tant que,l'homme n'a pas cbmbaHu contre les maUK gui
--- --
y sont et qui env·tennent; ces maux sont écrits dans le Qé,Ea!.2gue
-~
, 6. La foi conûste. à .s{/vo~:r ces vrais e.t .à, les penser, la C~~i
rité ermsiste à les voulrit' et li les fai);e. Quit la vérité soit apJilel~e
foi, quand l'homme la sait et '4 p~nse, cela a été contll:mé ci-des.
\ 1 l ' "
L'idée des Anges sur l'univers créé pal' le SeigneUl' est celle
ci : Que Dieu est le cenll'e, et qu'il est homme, et que si Dieu
n'était pas homme, la création n'aurait pas été possible, et que
le• Seigneur d'éternité est ce Dieu, SUI' la création, ils dirent que
le Seigneur d'étel'l1ité ou Dieu, pal' son .Divin pl'océdant, a-créé
l'univers et toutes les choses qui y sont, et que le Divin procé
dant étant aussi la Vie Meme, toutes choses ont été créées d'a
près la vie et pal' la vie; que le Divin pl'océdant le plus près est ce
qui apparaît comme Soleil devant les Anges; que devant leUl's
yeux: ce Soleil apparaît comme Mfeu et de flamme, et que le Divin
. procédant est le Divin Amour et la Divine Sagesse, qui de loin ont
une telle apparence; ils alléguèrent que ce Divin pl'océdant est ce
que les Anciens ont représenté pal' de simples cercles d'ol' ou de
lumière autoUl' de la tête de Dieu, cercles que les peintl'es d'au
joul'd'hui d'apl'ès l'antiquité retiennent encore. Ils dirent que de ce
Soleil, comme d'un grand centre, procèdent des cercles, l'un après
l'autre, et l'un de l'autl'e, jusqu'au demiel', où est leur fin, ce der
niet' subsistant en repos; et que ces cercles, qui procèdent l'un de
l'autre et l'un après l'autre, et qui apparaissent comme étendus
en la,'ge et en long, sont des atmosphères spÎl'ituelles que la lu
mière et la chaleur de leur Soleil remplissent, et pal' lesquelles
cette lumiMe et cette chateuI' se pl'Opagent jusqu'au demier cercle;
et que dans le demiel', au moyen de ces atmosphères, et ensuite
au moyen des almosphères naturelles qui procèdent du soleil du
Monde, a été faile la création de la terre, et sur elle la création de
tout ce qui sert à l'usage, création qui ensuite est continuée pal'.
des générations d'après des semences dans des utérus ou dans des
œufs, Ces Anges, qui savaient que l'univers ainsi créé était tin ou
vrage conliuu depuis le Créateur jusqu'aux del'l1iel's, et que, comme
..
FIN.
OBSERVATlON.
Al'INOTATI.ON DU TYPOGRAPHE.
ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE,
Les chiffres romains renvoient aux Articles, et les chiffres arabes aux Subdivisions.
L'acception dans laquelle certains mols doivent EIre pris est présentée en Observatioll.
chaque ciel, sont les ten'es sur les CAVITE gauche du cœur, D. A. V.
VII,2. Tant que l'homme vil dans mes, la dissemblance du sang est
le monde, il a une double respira aussi grandc que la dissemblance
tion pulmonaire et un double pouls des amours, et est telle que celle
cardiaque, Il. S. VII, 3. La respira des amours, D. S. X, 6. Le sang
Lion qui se fnit pal' l'influx de l:air correspond il l'amour ellc cœur au
à travel's le larynx et la trachée réceptaclc de l'amour, D. S. X, 7.
dans les bronches du poumon cor Sang veineux et sang artériel, D. A.
respond il la vie de l'esprit, D. S. X. V.-O. S; X, 2.
[\ESSBMDLANGE. Commenll'Ilom SANGUINIF/CATION. Ses usages,
me devient ressemblance du Sei D. S. X, 7.
l3!!
SEIGNEUR (le) seul est l'amour l'homme ont été formés d'après l'u
même, parce qu'il es'lla vie même, sage et pOlll' l'usage, D. A. V.
D. A. II. Le Seigneur est le seul qui SINUS, D. S. YI. Sinus gauche du
vive en soi, D. A. V. Le Seigneur cœur, D. S. X, 3.
lui-même, qui est le divin amour, Soc ll'; n:. Dans le monde spirituel
est Homme, D. S. VII, 1. Le Sei chaque société a une respiration
gneur est le soleil dans le ciel an particulière, qui est distincte de la
gélique, D. S. XlT, 1. Le seigneur respiration d'une autre société, ct
regarde les hommes du monde un pareillement un pouls du cœur .par
à un d'après l'usage, et en masse ticulier et distinct, D. S. VII,2.
d'après les usages conjoints dans la SOCINIENS. La respiration est dif
forme de l'homme, D. A. VI. Le Sei ficile et dYl'e chez ceux qui nient la
gneur se conjoint à l'homme dans divinité du Seigneur', comme fon 1
l'utél'Us de la mèl'e dès la première les Sociniens, D. S. VII, 2.
conception, et il le forme, D. s. IIr, SouaL (le) du monde spirituel
:1.. Le Seigneur est appelé le pre dans son être est Dieu, qui est le
mier et le dernier; pourquoi? D. S. Seigneur d'étel'llité, D. S. XII, 1. La
VIII, 2. Ce que c'est qu'aimer le chaleur procédant de ce soleil est
Seigneur, D. A. XIII. Ce que c'est l'amour, et la lumière procédant de
qU'être dans le seigneul', D. 11.. ce sol eil est la sagesse, D. S. XII,
XIll. 1. Le soleil du monde spirituel est
OSSo Dans tous le$ ecrits de r.\utcl1r, par ce d'après quoi toutes choses ont
)e Seigneur il est entendu le Saü'"eur du Mon été l'aites et créées, D. S. XII, 2.
de JiJsus-CBnuT,qui cslle seul ct unique Sci Le soleil du ciel est pur amour, et
goeur.
le soleil du monde est pur feu, D.
SEMENr.E. Dans la nature, rien A. XIV. Le soleil du ciel est celui
n'existe que d'après une semence, d'où procède le soleil du monde, el
'et ne croît que par la chaleur, D. les choses spil'ituelles son t celles
S. Ill, 2. La semence est le premier d'où procèdentlcs choses naturel
rudimen t de l'bomme; elle est un les, D. S. XII, 3. Le soleil du mon
double réceptacle de la vie, D. S. de est ce par quoi ont été crMes
Ill,2. seulement les choses qui sont au
SENS. Il ne peuL pas exister de dessous du moyen, et qui en elles
sens sans la coopération de la vo mêmes sont mortes, D. S. XII, 2.
lonté et de l'entendement, D, S. x. Le soleil du monde est seulement la
h. Dans les sens, le poumon lient le cause instrumentale de l'influx, tan~
premier rang, et le cœur le second, dis que le soleil du ciel en . est la
D. S. X, h. cause principale, D. S. XII, 5.
SENSATION: ses usages, D. S. X, 7. SON .(Ie) est le tout du langage,
SUIULTANÉ. Voir ORDRE. car le langage est seulement l'arti
SINGULIER. c'est d'après les très- culation du son, D. A. XVI. Le son
singuliers qu'il est dit l'universel, est tel qu'est!'affection de l'amoUl',
comme c'est d'après les parties qu'il D. S. X, 5.
est dit le commun, D. A. 1. Où le SOUFFLE. L'homme ne peut penser
commun n'est pas, le singulier n'y sans qu'il y ait concours et accord
est pas non plus, D. S. VII, 3. Les du souffie pulmonaire.; exemples, D.
singuliers et les très-singuliers dans S. VI. Le soulIl}l du Seigneur SUI' les
135
disciples, - Jean, XX, 22, - signi- l'al par la charité, et le r.ivil par
fie l'intelligence qu'ils devaient re- l'exercice de la charité D. S•. XI. 5
cevoir, D. S. VI. (bis). Quand savoir et penser s~nt
SPHÈIIES. Le cerveau primitif de aussi ,'ouloÏl' et faire, le spirituel est
l'ho.mme, dans la partie convexe su- alors dans le moral et dans le civil,
pérJeure, est un assemblage de glo- D. S. XI, 5 (bis). Celui qui sépare le
bules ou de petites sphères conti- spirituel du moral et du civil n'est
guës j chacune de ces sphères est ni homme spÏl'ituel, ni homm'e mo
composée de sphères semblables, l'al, ni homme civil, D"S. XI, 5(bis).
mais plus petites, et de nouveau SUBSTANCES (les) dans le monde
chacune de celles-ci est composée spirituel apparnissentcommesi el1es
de sphères enrore plus petites, D. étaient matérielles, mais elles ne le
S. I1I,!J. Dans chaque petite sphère sOl1l pasi et comme elles ne sont
il y a des tissures inexprimables, et pas matérielles, c'est pour cela
dans chacune d'elles la partie droite qu'elles ne sont pas constantes, D.
est le lit ou le réceptacle de l'amoul', S. VIII, 3. Elles sontles..conespon
et la partie gauche le li t ou le ré- dances des affections des anges, et
ceptacle de la sagesse, D. S. III,!J. elles continuent d'exister avec les
SPIllITUEL (le) chez l'homme suit aITections ou avec les anges, et se
toute la chaIlle des viscères, desor- dissipent avec ces affections, D. S.
ganes ct des membres depuis les VIII, 3. Substances corticales et
extimesjusqu'aux intimes, D. S. VII, cendrées du cel'Veau, D. A. XIX. D.
2. Tout spirituel dans son essence s.n.
est homme, D. S. VIl, 1.. Les spiri- SUnSTANTIEL. Dans le monde spi
tuels chez l'homme sont toutes les rituel, au lieu du naturel il yale
choses qui appartiennent à sa 1'0- substantiel, D. S. Il. Le substantiel
lontéet à son entendement, D. S. If. de l'esprit a été adjoint au malériel
Dans la formation de l'homme dans du corps avec tant de justesse et
l'utérus les spirituels se conjoignent d'union, qu'il n'y a pas une fibrille,
aux naturels, D. S. 1Il. Les spirituels une légère tl'ame, ou la plus petite
diffèrent entre eux j il Y n des spiri- toile, où l'humain de l'esprit ne soil
tuels sensuels, des spirituels ration- avec l'humain du corps, D. S. VII, !J.
nels et des spirituels célestes j il ya SUJETS (les) de l'amour sont les
aussi des spirituels mauvais et des usages, D. A. IV. tes snjets des af
spirituels bons, D. S. VIf, 5. Spil'i- fections sont des usages, D. A. IX.
tuels intérieurs, spirituels ex te- SUPÉRIEURS. Les mêmes choses
rieurs; qui sont ceux-ci, et qui sont qui sont supérieures dans l'ordre
ceux-là, D. S. Xli. Il n'y a pas de successifsont intérieures dans 1'01'
rapport entre le spirituel, dans le- dre simultané, D. S. III,!J.
quel sont les anges du dernier ciel, SUCCESSIF. Voir ÛllDRE.
ct Je céleste dans lequel sont les an- 1 SWEDENnORG, D. S. VII, i. VII,
ges dn eicl supérieur, Ulais il y a 3. VU, 5. XI, 5 (bis). XII, 1..
conjo'nction pal' les conespondan- SYSTOLES, D. S. IH, 5. VII, !J.
ces, D. S. XIf, li. Le spiriLuel est TEllRES SPlIlITUELLES, D; S. XH,
dans le moral et dans 1" civil, D. S. 5.
Xl, 5 (bis). Le spirituel existe par TESTICULES, D. S, Hf, 2.
la conjonction du Seigneur', le 1\10- TÊTE. Chez les embryons la [Ho
J3(j
cst plus grosse dans le commence a une idée de l'univel's, et d'après
ment, et de la tête est prujeté~ une cela une image de l'homme, D. A.
toile pour toutes les choses dans le XII. Chaque usage estreprésentatil'
corps, D. S. II. de tous les usages dans tou tle COl'PS,
TISSUS celluleux du poumon, n. D. A. xrr. L'usage COlllmun chez
S. X, 3. Tissus des oq,anes, D. S. l'homme, c'est-à-dire, le bien com
X, !J. mun, regarde le très-singulier
TOUCHER (le) correspond à la comme soi-même en lui, et récipro
perception dans le commun, D. S. qnement le lrès-singulier se regarde
X,!J. dans le commun, D. A. V. Par usa
'fouTE-PnÉsENçE du Seigneur; ges sont entendus les us,lges de
d'où elle vient, D. S. VII, L COlll chaque fonction, qui appartiennent
ment elle peut être saisie, D. S. XII, au devoir, à l'étude el au travail de
3. celle fonction, D. A. VI. Il Y a des
TUNIQUE exlime appelée péricar genres et des espèces d'usages et
de, X, 1. Petites tuniques, X, !J. des diITérences d'espèces à l'infini,
TnA.cHÉE ou trachée-artère; c'est D. A. X. Les usages sont les sujets
re canal dans lequel se terminent des aITections, D. A. Xl. Considérés
les bronches du poumon, D. S. X, en eux-mêmes les usages sont im
5. D. S. VI. Ses usages, D. A. V. La 1 matériels, mais les choses indispen
trachéecorrespondà l'eutendemenl, sables pal' lesquelles les usages de
D. S. X. viennent eITets sont matérielles, D.
UNION (1') du Seigneul' avec l'é S. III, 2. Les usages son t les eITets
glise est entendue dans Marc, dans lesquels la fin existe, D. S. Xl,
X. 5, - par l'nnion de l'homme Il 1. Fnire les usages pour les usages,
avec la femme, D. S. III, 3. c'est aimel' les usages parce qu'ils
UNIVERS. Personne ne peut pen- sont des usages, D. A. VI. Ceux qui
sel' que l'univers soit d'éternité, ni aiment les usages de leurs offices,
(lll'i1 vienne de rien, D. S. XII, 2. parce que ce sont des usages, appa-
UNIVERSAUX. Il ya deux ulliver- raissent ensemble cOlllme un hOIll
saux dans le règne animal, et deux me-ange, et ceux qui aiment les usa
Ilnivel'saux dans le règne végétal, ges de leurs offices pour les seules
D. S. X. Voir ANIMAI.; VÉGÉTAI.. voluptés séparées d'avec les usages
UNIVEllSEL. Ce qui est nniversel apparaissent ensemble COJllme un
n'est pas perçu nutrement qlle 1 homme-diable, D. A. VI. Les Ilsa
comllle un, D. A. 1. ges ne deviennent usages de la .cha
USAGE (l') est l'amour (lans sa rilé que c.hez celui qui comoat con
forme, D. A. IX. L'usage est l'en'et 1re les ma~x, D. S. XI, 6. Les usa
et l'œuvre de l'affection, et est ges qui out pour première et dcr
comme le champ ou le lieu de son. nière fin le bien propre ne sont pas
exercice, D. A. XVII. L'usage con des usages de la charité, D. S. XI,
siste a s'acquitter de son devoir et 8. usages communs qni sont anssi
il faire son travail dans les formes des usuges de la clwrité i exemples,
voulues, et aveC fidélité, sincérité D. S. Xl, 5. Usages domestiques qui
ct justice, D. S. XI, !J. Chaque appartiennent a la chnrilé, D. S.
pointd'unechosecrééeestun usage, XI, 5. Usages de la clHlrité externe,
D. IL VIII. Dans chaque nsage il y n. s. XI, 5. Usages des poumons, D.
137
A. V. Usages de la trachée, D. A. V. et celle vie est Dieu, D. s. III, 2.
UT~nus. Le Seigneur se conjoint La vie est l'amour et la sagesse;
ù l'homme dans l'uté/'us de la mère mais la vie même, qui est la vie de
dès la première conception, ct il le Ioules choses, est le divin amour et
forme, n. S. III, 1. la divine sagesse, D. s. XII, h. Le
VAGUS, D. A. V. divin amour est l'être de la vie, et
VAISSEAUX sanguins, D. S. Il. la divine sagesse en est l'exisler;
vaisseaux spermatiques, D. S. Ill, 2. l'un uni réciproquement à l'autre
VAI\lÉT~. Partout il y a variélé, est le Seigneur, D. S. XII, 6. La vie
et celle variélé est partont distin qui est le divin amour est dans une
guée en genres et en espèces, el les forme, D, A. III. La vie qui procède
genres et les espèces sont dislin du Seigneur est le complexe de tous
gués en dilTérences, et les dilTéren les usages à l'infini, D. A. V. La vie
ces sont en elIes-mèmes infinies, élernelle est à l'homme selon son
parce qu'elles pl'ocMent de l'infini, alTection :de l'usage, D. A. XVII. La
D. A. X. Les' variétés des affections vic de la volonté se conjoint à la vie
sonl infinies, el il y en a autant que de l'enlendement, D. S. X, 1. La vie
d'hommes qui sont nés et qui nal de l'homme est mauvaise et impure
tront à éternité, D. A. XVI. par nature, D. S. X, 3.- Voi/' Vo
V,(GÉTAL. Tout le règne végélal LONTÉ ET ENTENDEMENT.
est plein d'usages, D. A, VII[. Il ya VISCÈRES du corps, D. A. V.-D.
dans le règne végétal deux univer S. H. VI. Les viscères du corps hu
saux; dans l'un sont les arbres à main correspondent aux provinces
fruit, el dans l'autre les planles à àu dei, et les contextes de chaque
graines, D. A. X. viscère cOITespondent aux sociétés
VEINES, D. S. VI. Veine iugulài~ dllciel, D. A. X.
re, D. A. V. VOLONTÉ (la) est l'effort de l'a
VENGEANCE (la) pOl'leen elle mour, D. A. XIX. La volonté est
même la mort, D. S. XI, 5 (bis). le réceptacle de l'amour dans un
V.:NT1UCULE, D. A. V. Ventricule pel'pétuel elTort d'agir, lequel elTol'l
gauche, D. S. X, 2. Ventricule est excité et délerminé en actes par
droit, D. S. X, 2. l'amour qui influe et est reçu, D. A.
VÉRITÉ (toute)estdans la lumièl'e, XIX. La volonté de l'homme est
D. S. XI, 2 (bis). La vérilé devient vé l'elTort vif dans l'homme, et elle
rité quand elIe est perçue et aimée, agit dans les del'Oiers pal' l'intermé
et elle est appelée foi quand elle est diaire de o.~rcs et de nerfs, qui en
sue et pensée, D. S. XI, 2 (bis). La eux-mêmes ne sont que de perpé
vérité devient charité quand l'hom tuels elTorts continués depuis les
me la veu t et la fail; il! ustré pm' des pl'incipes dans les cerveaux jus
compal'aisons, D. S. Xl, 6 (bis). qu'aux derniers dans les l:Ol'porels,
VÉSICULES des lobules, D. A. V. oil les elTorts deviennent des actes,
Vésicules des hronches, D. S. X, 3. D. A. XIX. La volonté de l'homme
VESTALES, D. A. XX. est son alTection, D. A. XV ur. La
Vf:TE~IENTS (les), dans la Parole, volonté est le tout de l'homme, et
signifielllies vrais de la sagesse, D. elle est dans toutes les choses qui
S.I. le constituent, D. A. XVIII. La vo
VIF:. Il n'y a qu'une vie unique, lonlé est l'homme même, D.,. A.
11.
'138
XVIII. La volon lé cl l'acte sont un, VI. Comment la volonté de compa
D. A. XIX. gnie avec l'entendement peut pro
VOLONT~ ET ENTENDEMENT. La duire les mouvements corporels, et
volonté et j'entendement sont deux comment l'entendement peut aussi
choses distinctes chez l'bomme, D. avec la volonté produire les sens
S. V. La volonté est le réceptacle de corporels, D. S. VII, 3. La volonté
l'amour, et l'entendement le récep tient Je premier rang dans la pro
tacle de la sagesse, D. A. XVIII. duction des mouvements, et l'en
D. S. V. La volonté et l'entendement tendement tient le premier rang
sont dits réceptacles, parce que la dans l'exercice des sens, D. S. X, !J.
volonté n'est pas quelque spirituel VOVLOIn, c'est faire, D. A. XIX.
abstrait, mais elle est un sujet sub Vouloir et agir ne peuvent être sé
stancié et formé pour la réception parés, cal' vouloir n'existe point,
de l'amoUl' qui procède du Sei mais par agir il existe, D. A. XIX.
gneur, et de même l'entendement VOYELLE. Dans les écritures du
pOUl' la réception de la sagesse, ciel, chaque consonne est un son,
D. S. V. La volonté et l'entende et chaque voyelle est une affection,
ment existent en actualité j quoi et les voyelles ne sont pas écrites,
qu'ils n'apparaissent pas devant la mais sont ponctuées, D. S. VII, 5.
vue, ils sont intérieUl'ement dans VnAIS (les) enseignent la vie qui
les substances qui font la partie conduit au Seigneur, D. S. XI,3 (bis).
corticale du cerveau, et aussi çà et Les vrais qui enseignent ont été don
là dans la substance médullaire du nes dans la Parole, D, S. XI, 3 (bis).
cerveau, surtout dans les corps Les vrais deviennent des biens par
striés, et intérieurement dans la faire et \'oliloil', D. S. XI, ft (bis). Il
substance médullaire du cervelet, y a l('s vrais spirituels, les Hais
et aussi dans la moelle épinière, moraux et les vrais civils, D. S. XI,
dont ils font le noyau, D. S. V. La 5 (bis). Les vrais spiriluels sont
"ie de l'entendement perfectionne ceux que la: Parole enseigne sur
et exalle III vie de la "monté, D. Dieu i exemples, D. S. XI, 5 (bis).
S. X, 3. Pal' la vie de la volonté il Les vrais mOl'aux sont ceux que la
est entendu l'amour et l'affection, Parole enseigne sur la vie de j'hom
et pal' la vie de l'entendement il est me avec le prochain; exemples, n.
entendu la sagesse, la science et S. XI, 5 (tris). Les vrais civils son[
l'intelligence, D. S. X. Comment la les lois ci\'iles des l'oynumes et des
volonté se conjoint à !'enlendelnent cités, D. S. XI,5 (bis).
et l'entendement à la volonté, et OBS. 11 est di'L t:raisau pluriel, quoique dans
comment ils agissent dans la con cette acception le mot vrai; pris subslanti"e
jonction, D. S. VI. Comment la vo œ.ent, n'ait pas de pluriel; mais l'Auteur ew-'
pIO)'8m les deus expressions vera et reritates,.
lonté agît d'aprèsJe cœUl',comment la première a été traduite par les t',"ai.s, ct la
l'enten'dement agit d'après le pou seconde Ilar le5 l.·éritJ~. 11 fallt distinguer cn
mon, et comment d'après la con tre les vraig ct les' "érités comme Cotre J'an
jonction du cœur et du poumon il tcricur ct le postérieur; l'antérieur est plus
universel que le postérieur,- R. C. No 2t ,
y a conjonction réciproque de la On peUL bussi c.onslt.1ércr Ic~ t.~rais comm~
volonl<~ et de l'entendement, D. S. principes, cL les rériléJ comme déri\'otions.
• Explicalion.
i lIIuslralion.
DIVIN AMOUR.
MATTHIEU. LUC.
Chap. Vers. Numéros. Chap. Vers. Numéros.
VII • • • 22,23. . • . . XVIIIe XIII. • • 18, 19. • • • • XVIIe
XIII. • • 32. . • . . • XVIle 26, 27. . • . • XV[lIe
43• • . • . • • XXle
XVII••• 2 . . • • . • • XXI
XXIV •• 39••••
JEAN.
.' IVIC .
i\IARC 1 XIV. • • 21,24.. .• XIXI
. XV • • • 0,10. • . • • • XIXI
IV. • • • 30, 31, 32 • • . XVlle XXI... 15, 16, 17 • XIXI
DIVINE SAGESSE.
PSAUMES. LUC.
XXII••• H • . • • . llIle VI• • • . 27, 28, 35 •. XI
LXXI •• 5 . • . • . . Ille XlII ••• 26,27. . • XIIe
ÉSAIE. 1
JEAN.
XLII••• 1 • • • . . • • IWo 1. • •. 1, 2, 3 •• XIe
XLIV .2,24• . • • • Ille 9 •..• 110
XLIX .5 • • • • • • . Ille VIll. • • 12. . . . •• Ile
X • • • • '30 • • • • • • IIi
MATTHIEU. XII . .35,36,46 . • • Ile
V• . . • 25,43, 44&s •• Xl XIV. .6 . • • • XlIi
45. • • • . • • Xll1e 10, H •••• Iii
VII • • • 22,23. • . •• XIIe 20• . • • HIle
XVII••• 2 • . • . . le 21, 23, 24 •• XIIe
XXV. • • 1 il 12. . ... XlIe XV. .4,5 . • . .. Xlii
XI!e
5 .•.•••.
MARC. 10. • • • • XIIe
IX•• • 3 .•••••• Ile XX ••• 22• • • • • • VIl;
X• . • • 8 . • . • . . • IIIle XXI ••• 15, 16, 17 • XIIe
TABLE GÉNÉRALE.
DU Dl VIN A}IOUR."
Page••
1. J)ans le Monde, on saisit peu ce que c'est que l'amour, lors
Il, Le Seigneul' Seul est l'amour même, parce qu'i! est la vie
III. La vie, qui est Je Divin Arnoul', est dans qne forme. . . • 7
VI. L'homme, dans le commun, est dans une telle forme ••. H
forme, • • • • • • . . • , • . • • • • . • ••. 14
dans le seigneur. . . • • • • • • • . • . • • . . 24
\'., • 1
TARLE GÉNÉRALE. Hi
DE LA DIVINE SAGESSE.
Page••
1. La Divine Sagesse, dans les Cieux, apparait comme lumière
la sagesse. . .• • • • . , • . . •. • • ; . • • 57
procréations. • • • • . • .'. . • . . . . . . . • 74
humain . • . • • . • . . . • • • . • . . • • . . 75
lion, a pu exister. . . . • • • . . • • • • • . • • 75
conjonction . • . . • • • • . • . . . . . . • • • 79
tout sens. • . . . . . • . • • . . • • • . . . • 81
pravée et abrutie. . • . . • . . • . . . • • . • . 83
,TAilLE GtNI~RALE. H3
Piges.
7. L'amOlli', qui est la vie de la volonté, fait toute la
"ie de l'homme. . . . . , • • . . • , . . • , . • 85
.'<J. J:amour envers le Seigneur d'après le Seignem existe dans
la charité, et la sagesse existe dans la foi. • , . • . . 86
SUR L'AMOUR ET LA CHARITÉ.
1. L'amom des usnges est la charité. • .' . . • . , 87
2. Le Seigneur est le a quo (celui de qui procède), et
le prochain est le ad quem (celui à qui se rapporte). • . 88
3. L'amour envers le Seigneur ~xiste dans la charité,
parce qu'il existe dans l'usage, • • . . , • . • • • . 89
4. L'usage consiste à s'acquiLLer de son devoir et il.
faire son travail dans les formes voulues, et avec fidélité,
sincérité et justice . . . • . • • • . . . • , • . , 89
5. Il Ya des usages communs, qui sont aussi des usa-
ges de la charité, . , . • • . . . • . . . . . , . 91
6. Les usages ne deviennent usages de la cbarité que
chez celui qui combat contre les maux, lesquels provien-
nent de l'enfer, . . . • • . . • . • • • • . • . . 91
7. Parce que ces usages sont opposés à l'amour envers
le Seignem et à la charité à l'égard du prochain. . •• 92
8. Les usages qui ont pour première et dernière fin le
bien propre ne sont pas des usages de la charité. 93
SUR LA SAGESSE ET LA fOl,.
1. La foi n'est autre chose que la vérité. , • , . . , 93
2. La vérité devient vérité quand elle est perçue et ai-
mée; et elle est appelée foi quand elle est sue et pensée. 94
3. Les vrais de la foi regardent d'une part le SeigneUl',
et de l'autre le prochain. , , . , • . . • . . • . , 95
4. Les vrais enseiguent comment le Seigneur doit être
approché pour qu'il y ait conjonction, et ensuite comment
le seigneur fait les usages par l'homme. • • . • . .• 97
5. L'un et l'autre sont enseignés pal' les vrais spiri-
tuels, les vrais moraux et les vrais civils, . . . • •. 97
G. La foi consiste à savoir ces vrais et à les penser, la
charité consiste à les vouloir et à les faire. . • . " . . 101
7. C'est pourquoi, lorsque le Divin Amour du Seigneur
existe chez l'homme dans la charité qui consiste à vou-
el à faire les vrais, la Divine Sagesse du Seigneur existe
chez l'homme dans la foi qui consiste à les savoir el à les
penser. . . . . . . " . , • . • . . . . . • • " 102
8. La conjonction de la charité et de la foi est réciproque. 103
XII. Le Seigneur pal' son Divin Amour et sa OÏl'ine Sagesse anime
tontes les choses dans le Ciel et toutrs les eh oses dans le
1U TABLE (iÉNÉRAI.E.
P·s~··
Yonde, jusque dans leurs derniers, les unes pour qu'elles
4. Toutes les choses qui ont été créées ont été créées