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SOMMAIRE DE L’OUVRAGE

Introduction – LA VALORISATION DE L’ADOLESCENCE

Chapitre I
PROCESSUS PSYCHIQUE
DE LA PUBERTÉ

Chapitre II
LE PROCESSUS PSYCHOLOGIQUE
DE L’ADOLESCENCE
LES TÂCHES PSYCHIQUES DE L’ADOLESCENCE

Chapitre III
LE PROCESSUS PSYCHOLOGIQUE
DE LA POSTADOLESCENCE

Chapitre IV
SOCIÉTÉ ADOLESCENTRIQUE

CONCLUSION : Œdipe le mal-aimé


L’AUTEUR

« Tony ANATRELLA, psychanalyste, professeur de psychologie clinique et chercheur,


a une longue expérience psychothérapique des adolescents. Il mène actuellement des
recherches à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales sur l’adolescence et la post-
adolescence. » (source : quatrième de couverture de l’ouvrage).

Lorsque, en 1988, Tony Anatrella achève de rédiger Interminables adolescences, il se


présente donc aux lecteurs comme « psychanalyste, professeur de psychologie et chercheur ».
Omettant d’indiquer son statut de prêtre, l’auteur expose précisément ses analyses au soupçon
de propagande morale. Aujourd’hui consulteur du Conseil pontifical pour la famille et du
Conseil pontifical de la santé, Monseigneur Anatrella est également connu pour ses prises de
position parfois qualifiées d’homophobes. Depuis Interminables adolescences, qui a contribué
à le faire connaître, Tony Anatrella a publié une dizaine d’ouvrages :

• Interminables adolescences, les 12-30 ans, Paris, Cerf, 1988 [2002], 222 p.
• Le sexe oublié, Paris, Flammarion, 1990, 338 p.
• Adolescences au fil des jours, chronique des paroles et des maux d'adolescents, Paris,
Cerf, 1991 [2002], 224 p.
• Non à la société dépressive, Paris, Flammarion, 1995.
• Entre adultes et adolescents, chronique au fil des jours, Paris, Cerf, 1995 [1997,
2004], 256 p.
• L'amour et le préservatif, Paris, Flammarion, 1995.
• La différence interdite : sexualité, éducation, violence. Trente ans après 68, Paris,
Flammarion, 1998, 327 p.
• La liberté détruite, drogue et toxicomanie, Paris, Flammarion, 2000 [2005], 224 p.
• Epoux, heureux époux, essai sur le lien conjugal, Paris, Flammarion, 2003, 171 p.
• Le règne de Narcisse, Les enjeux du déni de la différence sexuelle, Paris, Presses de la
Renaissance, 2005.

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IDÉES-FORCES

Les lois psychologiques sont universelles, mais leur vécu revêt pour chaque individu
un caractère singulier.

Progressivement, la famille s’est centrée autour de l’enfant, et l’on dit ainsi de la famille
moderne qu’elle est mononucléaire. Si cette évolution a produit une perte de sociabilité et un
gain d’affectivité, la famille parentale demeure, pour l’enfant, ce qui permet la
structuration de sa personnalité.

L’adolescence est l’âge privilégié du XXème siècle. C’est à la fois une construction sociale et
un processus psychique, et pas une nature.

« La puberté, l’adolescence, la postadolescence sont trois mouvements distincts d’un même


processus, celui de l’adolescence : ils participent aux remaniements décisifs des structures
de la personnalité ».

« Le processus psychique de la puberté (de 12 à 17-18 ans) travaille à l’intériorisation du


corps sexué. (…) Le processus psychique de l’adolescence (de 17-18 ans à 22, 23 ou 24 ans)
va ouvrir de nouvelles perspectives à l’adolescent sur lui-même. (…) Le processus psychique
de la postadolescence (de 23-24 ans à 30 ans, ou plus) est un nouvel âge de la vie. »

Depuis une dizaine d’années, la société est devenue « adolescentrique », au sens où se


combinent une tendance à la « juvénilisation », un déni de la maturité et une dénégation de
la parenté et de la filiation.

La « Génération 68 » a porté le fantasme d’une génération spontanée, « prométhéenne » ;


depuis une trentaine d’années s’est affirmé la vision dangereuse d’un homme prométhéen, qui
se dérobe à la filiation et à la relation au père.

« L’identité se construit de moins en moins par rapport à la symbolique du père, mais en


référence à ses pairs. Le résultat de ce défaut d’investissement donne des personnalités
fragiles et peu structurées », à l’idéal du moi fragilisé. Les personnalités juvéniles tendent
ainsi à actualiser leur immaturité dans des « bébés couples », dont le développement d’un
narcissisme de défense et de protection a obéré le narcissisme de confirmation de soi. La
société actuelle est en fait malade de l’image du père, dont la loi est pourtant seule libérante,
pour l’adolescent.

L’adolescence est, pour chaque individu, la seconde période de réactualisation/résolution


oedipienne. Or, la société adolescentrique « incite surtout à ne pas se confronter à Œdipe et
encourage à demeurer dans les frustrations de l’immaturité ». De même est responsable
l’adulte qui disparaît derrière sa culpabilité ou laisse le terrain inoccupé au moment où
l’adolescent a besoin de rencontrer ses parents ou des adultes qui l’aideront.

L’idée (promoéthéenne) de « monogénération » artificielle fait courir le risque d’une


transformation de l’étape adolescence en un état adolescence, dans lequel non seulement
les jeunes resteraient, mais, en outre, vers lequel les parents eux-mêmes se tourneraient.

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DÉVELOPPEMENTS ESSENTIELS

Introduction – LA VALORISATION DE L’ADOLESCENCE

Le développement des idées et des attitudes lors des années 60 a favorisé une
juvénilisation de la société, et l’adolescence est devenue l’âge privilégié du 20e siècle. C’est
une période qui se prolonge de plus en plus tardivement en exerçant une force d’attraction sur
les enfants comme sur le adultes. Ce fait est inquiétant, dans la mesure où nous ne sommes
plus dans l’ordre de la coopération entre les générations, mais dans un mouvement de déni de
la maturité.

La relation éducative devient une simple relation de séduction. L’égalitarisme psychologique


retient l’enfant ou l’adolescent comme un partenaire sur lequel l’adulte pense pouvoir aussi
s’appuyer. Enfin la transgression de l’ordre des générations et des rôles débouche sur une
société où il n’y a plus des adultes et des enfants, mais des frères et sœurs avec leurs aînés,
voire des copains. Le fruit de cette dénégation de la parenté et de la filiation produit une
monogénération artificielle, et instaure une société dangereusement adolescentrique.

Parler de culture adolescente est un abus de langage, et la notion de « culture adolescente » est
un sophisme. En effet, les tâches psychiques sont restées les mêmes au cours de ce siècle, et
c’est surtout leur mise en œuvre qui varie d’une génération à l’autre.

Loin des schémas mécaniques de l’Ancien Régime, les situations sociales auxquelles peuvent
aujourd’hui prétendre les jeunes passent essentiellement par la voie de l’éducation et par
l’obtention de diplômes. Cela amène à centrer l’intérêt de la famille sur l’éducation des
enfants, et l’enfant lui-même va devenir un capital à développer au mieux de ses possibilités,
avec le souci de faire mieux et plus que ses géniteurs. Toutefois, certains adultes, qui n’ont
pas réussi à résoudre le complexe d’Œdipe avec leurs parents, se tournent paradoxalement
vers leurs enfants et, en les prenant comme les représentants symboliques de la loi,
escomptent par leur intermédiaire trouver la solution.

Il n’est pas juste de dire que les jeunes sont plus matures aujourd’hui. Ils savent, sans doute,
davantage de choses que leurs aînées à leur âge, ils sont peut-être plus éveillés à certaines
réalités, mais cela n’entraîne pas nécessairement une maturation authentique. Ils peuvent vivre
des activités nouvelles sur un mode infantile dans une relation de « bébés couples » sans pour
autant grandir affectivement. D’autres peuvent être insérés socialement dans une vie
professionnelle qu’ils utilisent comme défense pour s’opposer au travail psychique dans leur
personnalité.

L’adolescence est un long travail de maturation s’articule autour de trois processus. La


puberté (12, 17-18 ans) au cours de laquelle l’organisation bio-physio-psychologique
transforme l’économie de l’individu et son image corporelle. L’adolescence (17, 18 / 22-24
ans) va s’efforcer d’intégrer le corps sexué et d’intérioriser son identité dans la capacité à
exister de façon autonome psychiquement même si l’individu reste relativement dépendant de
son milieu. Enfin, la post-adolescence (23, 24 / 30 ans) travaille à la consolidation du moi au
sein d’un lien entre les nécessités du fonctionnement interne de la personnalité et les
exigences de la réalité extérieure.

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Chapitre I
PROCESSUS PSYCHIQUE DE LA PUBERTÉ

* De la période de latence à la puberté


Alors que, depuis la période de latence qui commence vers l’âge de six, il n’y avait pas
eu d’organisation nouvelle de la personnalité, la puberté se présente comme période de
transformation physique et psychologique au cours de laquelle le garçon comme la fille vont
vivre une profonde métamorphose. À la puberté, l’enfant entre en effet dans la grande période
de l’éducation et de l’acquisition du savoir et des outils culturels. À l’adolescence, la
personnalité consolide les acquis de la petite enfance et transforme les intérêts sexuels des
pulsions partielles en curiosité intellectuelle, en volonté d’apprendre et d’agir.

Une mode a voulu faire des éducateurs des témoins écoutants et compréhensifs ayant la
volonté de ne rien imposer. Ces pédagogies du "laisser-faire" s’inspirant d’une mauvaise
maîtrise de ce que l’on a appelé les méthodes non directives ont contribué à éparpiller les
personnalités des enfants. Ils n’ont donc plus de références en terme de valeurs éthiques et
sociales. Ils se retrouvent éparpillés sans avoir développé leur savoir, leur autonomie, et leur
liberté.

* Les enjeux de la liberté et les influences de l’environnement


Actuellement, la sexualité est présentée uniquement de son point de vue technique :
grossesse, contraception, MST... On ne parle plus de l’amour. Cette approche rend plus
difficile le passage entre la sexualité infantile (recherche du plaisir pour soi-même) et la
sexualité mature (recherche du plaisir dans la relation avec l’autre). La nouveauté dans les
relations hommes / femmes, n’est plus une recherche d’égalité, mais un déni de l’identité
sexuelle, chacun cherchant à atteindre un sexe intermédiaire qui posséderait les qualités de
chacun d’entre eux.

* Les implications psychologiques de la puberté


Le début de la puberté correspond en fait à la transformation physique et
psychologique de la vie sexuelle. L’adolescent doit intérioriser quatre lois : la loi de
prohibition de l’inceste, la loi de différence des sexes, la loi de reconnaissance des
générations, et la loi de la parenté et de la filiation.

* Les quatre étapes de la croissance relationnelle (relation par étayage, relation


autoérotique, relation narcissique et relation d’objet)
La relation par étayage :
Certains jeunes adolescents comme des adultes sont des prématurés affectifs et se
sentaient exprimés à travers les frasques du regretté « Coluche ». En raison de sa personnalité
immature, l’image de « Coluche » a cristallisé et utilisé les attitudes de la puberté. Un langage
scatologique, le défi pour le défi, une générosité débordante, mais, à l’inverse, prêt à l’insulte
ou au mépris pour les gens qui ne convenaient pas à ses caprices égocentriques, voulant
surtout s’imposer aux autres plus que les rencontrer réellement. Ils sont nombreux à s’être
reconnus en lui d’abord les préadolescents, puis de jeunes adultes ou des moins jeunes encore
aux prises avec leurs conflits de sexualité infantile. Le « modèle Coluche » est un modèle de
régression. La pulsion n’a pas d’avenir, elle répète indéfiniment son état premier sans rien
construire comme dans la névrose obsessionnelle.

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* Les conditions de l’acquisition de l’identité sexuelle
La croyance en un sexe unique est très forte pendant l’enfance. La découverte et
l’acceptation de différences sexuelles, vont permettre à l’adolescent de s’unifier et de trouver
une plus grande confiance en lui-même. La puberté vient défaire cette croyance et pose une
fois de plus le problème de l’identité sexuelle dans une double perspective : l’acceptation de
son corps sexué, et le besoin de s’inscrire dans une continuité psychique qui assure la
cohérence de la personnalité de l’intérieur et de l’extérieur de soi.

* Les modifications physiques de la puberté et leurs répercutions psychologiques


Le terme de puberté vient du verbe latin pubescere qui signifie "se couvrir de poil". La
maturation physiologique de la fille (apparition des premières règles) précède, celle du garçon
(poils pubiens) (10/12 contre 12/14). Les enfants prennent conscience d’une différence vis-à-
vis des autres qui peut les mettre mal à l’aise et développer l’idée d’une non-conformité à leur
groupe d’âge. Cette maturation physiologique ne s’accompagne pas simultanément d’une
maturation psychique qui sera plus longue à acquérir. Ceci explique la durée de l’adolescence
de 16 à 30 ans.

* La pression pulsionnelle
Le pubère, puis l’adolescent, vit avec un sentiment de vide et d’étrangeté par rapport à
lui-même. Les modes de satisfaction libidinale des premières années de la vie sont réactivées
avec l’oralité et l’analité.

* Le surmoi escamoté
La culpabilité est rejetée, projetée, déchargée sur le groupe ou sur un leader et, au nom
de cette force, le fautif, c’est l’autre, les parents, voire une classe sociale.

* La puberté du garçon et la puberté de la fille


Le garçon fuit l’autre sexe dans le besoin de se retrouver entre copains. Le garçon
adolescent vit le conflit typique entre la peur et l’envie de la femme. La fille est active et se
précipite dans l’hétérosexualité avec, parfois, des allures de garçon manqué ou une féminité
outrancière. Cela s’explique en partie par le fait que notre vie sociale manque de rites
d’initiation : les jeunes se trouvent dans l’anxiété et le doute et ils s’organisent en groupe ou
en bande pour en trouver d’autres. Ainsi, dans son besoin d’être reconnu et identifié,
l’adolescent aura-t-il tendance à devenir comme les autres membres d’un groupe.

Chapitre II
LE PROCESSUS PSYCHIQUE DE L’ADOLESCENCE
LES TÂCHES PSYCHIQUES DE L’ADOLESCENCE

* Le désinvestissement des images parentales


Les images parentales sont des représentations que l’enfant, puis l’adolescent, a
construites en lui. Ces images deviennent des objets mentaux (des personnes) qui sont
présents dans la vie psychologique et la structurent. Or, le garçon comme la fille s’orientent
désormais vers des relations et des centres d’intérêts extra-familiaux. Un processus de rupture

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s’amorce avec les premiers liens de la période infantile. L’adolescent est pris dans une sorte
de contradiction : à la fois, il recherche des objets d’amour oedipien et, en même temps, il
veut désinvestir ses objets

Une période trouble commence avec l’adolescence. La libido reste flottante, c’est l’époque de
l’amoureux chez la fille, de l’ami idéalisé chez le garçon, mais sur le modèle narcissique
plutôt qu’objectal. Le risque encouru par l’adolescent est lié à l’ambiguïté du rôle de l’objet
interne. Le travail de cette période consiste bien à commencer à se détacher d’une certaine
position oedipienne des parents aussi bien dans sa relation incestueuse hétérosexuelle que
dans sa relation incestueuse homosexuelle, avec le risque de rejeter en même temps l’appareil
psychique, le surmoi, l’idéal du moi étant condamnés à ne plus fonctionner.

* Les relations difficiles entre le surmoi et l’idéal du moi


– Chez le garçon : la relation avec l’ami peut éveiller le désir de vivre une satisfaction
sexuelle (latente ou manifeste) à travers le voyeurisme, l’exhibitionnisme ou la masturbation
réciproque. Ce qui est encore une autre façon de neutraliser une angoisse de castration. Cette
période est marquée par un certain érotisme qui se ventile le plus souvent à travers le sport,
des jeux de combat, des jeux sadiques ou la recherche d’émotions fortes avec la moto, la
voile, l’automobile, par exemple.

– Chez la fille : la fille, à ce stade, vit des attachements affectifs très intenses et exclusifs.
L’élu(e) est fortement idéalisé et érotisé. Le « béguin » est une forme d’idéalisation typique. Il
peut aussi bien viser un homme qu’une femme, mais lorsqu’il se porte sur un sujet féminin, il
se présente sous sa forme pure.

* LA RÉORGANISATION DU MOI
* Les conduites précoces et réactionnelles
Le couple précoce apparaît pour l’adolescent une solution à ses problèmes affectifs, un
moyen d’acquérir de l’indépendance et de mettre à distance ses problèmes. Ce n’est pas parce
que la relation ou le mariage était précoce que le couple se dissocie, mais parce que la plupart
de ces relations de couple réunit des personnalités immatures.

* Le déplacement des investissements


La maturité psychique est le résultat du remplacement des positions infantiles par la
mise en place des institutions psychiques. Le jeune qui mène une vie affective et sexuelle, qui
exerce un travail, n’accède pas pour autant à la maturité. La maturité psychologique est le
résultat de la résolution des conflits de base de la personnalité, de la mise en place des
institutions psychiques et de l’abandon des positions infantiles.

* Le deuil de l’enfance
Ce meurtre de l’enfance est structurant, car il permet une fortification du moi.

* La surestimation de soi
L’adolescent se déprime facilement car il se heurte à des désillusions et à ses limites.

* La recherche du parent du même sexe


L’enfant va se construire en introduisant en lui des "morceaux" psychiques des
premières personnes aimées, et l’on sait que « le véritable objet de la faim d’objet de

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l’adolescent qui n’est pas reconnu en tant que tel est le parent du même sexe »1. Ce constat,
paradoxal, est à la mesure des ambivalences de l’adolescence. En effet, plus le rejet du parent
du même sexe est fort, et plus l’adolescent exprime qu’il a besoin de lui pour se construire,
par identification.

Le fils tire en effet une très grande fierté lorsqu’un père accepte de partager des activités avec
lui et – même si elles restent plus proches de leur mère que les garçons de leur père – il en est
de même pour les filles. Seulement, il est important de savoir que cette relation ne commence
pas avec l’adolescence. Elle a une histoire et l’adolescence ne fait que révéler les rencontres et
les rendez-vous manqués entre parents et enfants.

* Le moi investi par la libido narcissique


L’autorité des parents est de nos jours vécue par les adolescents comme une preuve de
la marque d’intérêts à leur égard, et pour leur bien. Si elle n’existe pas, les enfants seront prêts
à toutes les transgressions pour se "faire aimer". Du point de vue des parents, cette tentation
du pire pour se "faire aimer" consiste à passer d’une relation pédagogique et éducative à une
relation de séduction.

* Le jeu et le rôle des situations imaginaires


L’adolescent voit en partie le monde extérieur à la lueur de ce qu’il imagine de lui.
L’écriture, ou la parole, permet de tenir des rôles sans pour autant passer à l’action dans la
réalité. Le journal intime, comme le confident, joue une fonction de moi auxiliaire par lequel
peuvent se vivre, en les disant, les diverses tendances conflictuelles et les désirs polymorphes.
L’attitude éducative à promouvoir est de restaurer un enseignement du langage cohérent,
donner également un enseignement plus riche et plus soutenu sur l’histoire de l’art et la
musique, et enfin ouvrir l’intelligence à l’histoire religieuse.

À l’opposé, on assiste à l’extension des jeux de rôles, vécus par des adolescents dans leur vie
réelle pendant plusieurs jours et parfois des mois. Ces scénarios ressemblent aux grands jeux
que l’on pratiquait autrefois dans les colonies de vacances ou dans les camps scouts, mais ont
un profil bien différent dans la mesure où ils vont envahir psychologiquement et
matériellement l’ensemble de la vie de ceux qui les incarnent. Les psychologies juvéniles
étant moins organisées et plus morcelées, on risque donc des accidents schizoïdes, ou
l’adoption de conduites additives.

* La quête d’objets et de l’autre


La période de quinze à vingt ans est l’âge des pseudos : pseudo-hétérosexuel, pseudo-
homosexuel, pseudo-mature, pseudo-autonome, etc. On confond d’ailleurs facilement
sincérité et vérité, et la valorisation de la sincérité au détriment de la vérité est inquiétante au
point de laisser croire que tout se vaut.

Le jeune alterne en fait entre deux états : le deuil et l’état amoureux. L’autre sexe n’apparaît
plus comme un manque mais comme une complémentarité. À l’adolescence, ce sont surtout
des identifications extra-familiales qui vont être recherchées. Depuis plusieurs années les
groupes de jeunes jouent un rôle très conformiste sur les attitudes des adolescents. Sous le
couvert d’une pseudo originalité, il y a peut être là une défense contre sa propre individuation
au bénéfice d’une conduite standardisée.

1
Peter BLOS, revue Adolescence, -1985, t.3, « Fils de son père ».

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* LA CONSTRUCTION DE L’IDENTITÉ
* Le processus d’individuation renforce le moi
L’adolescence est la période de la mise en place d’une nouvelle économie des pulsions
et des découvertes qui engagent la personnalité. Selon Peter Blos, cinq critères organisent
alors la dynamique du processus de consolidation du moi :
1. Les fonctions et les intérêts du moi se sont stabilisés dans une individuation singulière
propre au sujet.
2. Le sujet est devenu "autonome", il n’est plus soumis à des luttes internes inhibantes. Le moi
n’utilise plus son potentiel énergétique à résoudre ses conflits pulsionnels.
3. L’identité sexuelle est acquise et constante dans la primauté génitale.
4. La représentation de soi et des relations objectales est relativement constante.
5. Les appareils mentaux sont stabilisés et protègent l’intégrité des structures de la
personnalité.

Chapitre III
LE PROCESSUS PSYCHOLOGIQUE
DE LA POSTADOLESCENCE
* LA POSTADOLESCENCE : UNE APPLICATION NOUVELLE DU CONCEPT
L’allongement de l’adolescence est un phénomène récent, produit par des
conséquences historiques, par l’allongement de la scolarité et par d’autres modifications des
conditions de vie à partir de la fin du XVIIème siècle. Dans cette situation particulière
correspondant à un réaménagement de la personnalité qu’est la postadolescence, l’essentiel du
travail s’effectue dans l’articulation de la vie psychique avec l’environnement. Si le problème
de la fin de l’adolescence peut être considéré comme un faux problème nous aurions tord de
penser que nous sommes soumis à l’adolescence éternelle. Le rapport au temps actuel est vécu
sur un modèle juvénile : celui de l’instant qui dure, et non pas celui d’une temporalité. La
postadolescence est un nouvel âge de la vie aux tâches bien spécifiques pour mettre en place
une vie psychique complexifiée au fil du temps. Elle se commence aux alentours de 23 ans.

La postadolescence est une période d’orientation, d’ambivalence et d’autolimitation, au cours


de laquelle l’individu doit faire face à la prise de conscience de soi et à ses limites, engager
une relation positive et non pas dépressive avec la réalité (ce qui implique une acceptation du
réel), et entrer dans un travail de stabilisation des fonctions psychiques.

* L’autonomie psychique
Il est plus sécurisant aussi bien effectivement que matériellement de vivre chez ses
parents, quand la famille devient un lieu de référence historique et affectif qui donne un
sentiment de continuité avec soi-même. Il est d’ailleurs fréquent de voir des enfants ayant
quitté le foyer parental qui font davantage acte de présence que lorsqu’ils y étaient à demeure.
Cet exemple donne sens à la distinction à opérer entre autonomie (capacité psychique à
exister par soi-même) et indépendance (surtout relative aux besoins matériels).

* Les difficultés culturelles à clore l’adolescence


C’est une mesure difficile à prendre étant donné que les jeunes d’aujourd’hui ont du
mal à s’insérer socialement. La société du désir de posséder, de consommer, a développé le

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désir de satisfactions immédiates. Le moi névrosé donne alors des personnalités qui se
plaignent de tout et de rien. L’absence de projet social laisse supposer un avenir limité ou de
toute façon sans lendemain.

* L’absence de projet social


Les mythes de l’angoisse des fins de siècles s’associent avec un climat de crise
économique, politique et philologique, et, conséquemment, le développement du parareligieux
et la multiplication de sectes. Ce religieux sauvage est l’expression du narcissisme dominant
qui privilégie les émotions, la dépendance aux leaders charismatique, à l’effusion, à
l’imaginaire au détriment de la parole. Les sectes sont les religions du narcissisme ; par
contre, les religions du Livre comme le judaïsme et le christianisme sont des religions
oedipiennes. Dans un univers qui dénie le complexe d’Œdipe, la relation a du mal à accéder
au sens de la parole. Mais, faute d’offrir une réelle éducation religieuse aux enfants, la société
les privent de recherche spirituelle, et les empêchent de se situer par rapport à l’enracinement
judéo-chrétien de la vie sociale, culturelle, festive et religieuse des sociétés occidentales.

Chapitre IV
SOCIÉTÉ ADOLESCENTRIQUE
* Vers l’adolescence
L’adolescence est un fait récent, puisqu’on sait que l’adolescence se confondait avec
l’enfance jusqu’au 18ème siècle. Mais il faut aussi se souvenir qu’à chaque époque depuis le
16ème siècle, un âge a été privilégié.
– À la fin du 16ème siècle, dans la vie sociale les éducateurs et les pédagogues
manifestent de l’intérêt pour l’éducation des enfants.
– Au début du 17ème siècle, l’enfant est considéré pour lui-même. La vie familiale
intègre le souci de l’éducation morale et de la formation de la raison et du caractère.
– Au milieu du 17ème siècle, le thème dominant est celui de la jeunesse représentée par
l’image de l’homme complet du 16e et du 17e siècle, qui est un jeune homme,
« l’officier à l’écharpe ».
– Au 18ème siècle, l’adolescence n’est plus tout à fait liée à l’enfance. Deux personnages
l’illustrent : le chérubin (essentiellement mis en scène dans la littérature) et, surtout, le
modèle du conscrit (dont la force virile sera valorisée).
– Le 19ème siècle est le siècle de l’enfance. Il va consacrer les idées du 14ème siècle.
Alors que les enfants étaient mêlés à la vie des adultes, ils sont désormais séparés et
considérés pour eux-mêmes. L’enfant est également représenté par sa grâce et son
charme. Ce sentiment est devenu moderne. Il fait partie des clichés actuels.
– Au 20ème siècle, après avoir été très nettement séparé de la vie des adultes, de la vie
familiale, l’enfant, dans nos sociétés modernes, s’y trouve très impliqué. À nouveau, il
est vécu comme un adulte en réduction au sein d’une relation de vis-à-vis et très
souvent de couple enfant / adulte.

Progressivement, la famille s’est centrée autour de l’enfant pour donner naissance à la famille
moderne, réduite aux parents et aux enfants. Philippe Ariès note que, dans ce passage, il y a
eu une perte de sociabilité, l’homme devenant isolé, reclus, d’une part dans sa famille, d’autre
part, dans sa profession. En revanche, il y a eu, quelles que soient les relations parents-
enfants, gain de l’affectivité et à l’intérieur du couple les relations psychologiques et

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sentimentales ont atteint une importance, un degré et une recherche de qualité affective qui
n’existaient pas auparavant.

* L’IMAGE DE L’ADOLESCENCE AUJOURD’HUI


* Un âge privilégié
Les 15 / 24 ans sont près de 8,6 millions soit 15,9 % de la population en 1982. Ils sont
de moins en moins nombreux (18% en 1930, et une prévision de 11,6 % en 2000), ce qui
explique peut être qu’ils deviennent un âge de référence. Ils sont sollicités en permanence :
dans les médias, dans la vie courante, sous forme de sondages... Le processus d’identification
a été inversé : ce ne sont plus les enfants et les adolescents qui cherchent à ressembler aux
adultes, mais les adultes et les enfants qui cherchent à ressembler aux adolescents.
L’adolescence est devenue une étape qui risque d’être transformée en un état de vie dans
lequel on s’installe, au prétexte qu’il faudrait "rester jeune".

* Siegfried, modèle culturel de l’adolescence


Le type de l’adolescent contemporain est le Siegfried de Wagner (1876) dans lequel on
retrouve la plupart des thèmes du monde moderne : la force physique, le naturisme, la
spontanéité, l’hédonisme, le bonheur, la dénégation des lois, l’ambivalence de la raison et des
sentiments, l’idée de la toute-puissance de soi, le désir d’être dégagé des contingences, la
recherche de ses liens de filiation et la recherche de soi, l’androgynie. Siegfried sans père ni
mère est curieux de ses origines, surtout de celles de son père. Il se conduit en ignorant et il
saisit difficilement le sens des choses, il se laisse porter par ses émotions et ses ambivalences.
Il ne sait pas très bien ce que parler veut dire. Avec ironie, il défie la loi et se maintient en
deçà du complexe d’Œdipe. La représentation sociale de l’adolescent n’est sans doute pas loin
du mythe de Siegfried. L’adolescent, comme le personnage de Wagner, s’interroge sur ses
liens de parenté et, devant la dissociation de ces derniers, il ne sait pas toujours dans quelle
filiation il s’inscrit.

* LE NARCISSISME JUVÉNILE DOMINANT


Le désinvestissement des images parentales qui dévalorisent le moi de l’adolescent, et
les idéaux d’une société sans pères qui dominent actuellement la culture finissent par tuer la
réalité. Le narcissisme aboutit à un paradoxe bien particulier : être comme tout le monde. À
cela s’ajoute une forme particulière de culpabilité sur l’intelligence, qui induit une relation
agressive et destructrice.

* LA SOCIÉTÉ ADOLESCENTRIQUE
* Le modèle de l’affectivité juvénile
Ce ne sont plus les adultes qui donnent le rythme du temps, mais les adolescents.
D’ailleurs, nous vivons tous plus ou moins en fonction des rythmes scolaires. Les références
éducatives sont à l’origine d’une nouvelle orientation de la relation aux jeunes de la part des
adultes. Une société adolescentrique s’installe. De nombreux adultes sont eux-mêmes de
grands adolescents dont la vie affective n’est pas toujours stabilisée. Une société que l’on veut
fraternelle, où il n’y a plus de parents ni d’enfants mais des frères et des copains, devient
progressivement perverse. Nous ne sommes plus dans l’ordre de la coopération entre les
générations, mais dans un mouvement de déni de la maturité. Dans bien des cas, en effet, la
relation de parents/adolescents s’effacent ou se clivent dans une relation d’« adultes-
adolescents » (les adulescents) à leurs « enfants-adolescents » (les adolescentriques).

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– La tendresse prime sur l’amour, la relation de conservation, de protection, prime sur la
relation objectale.
– L’intensité émotionnelle est confondue avec le sentiment amoureux ; la relation reste
du domaine de l’immédiat, de l’instant, et a des difficultés à s’inscrire dans la durée.
– Le désir d’un enfant est plus une recherche de réassurance narcissique de soi-même ou
de défense contre sa sexualité oedipienne que le fait de transmettre la vie et d’inscrire
l’enfant dans une histoire relationnelle et conjugale.
– La relation de couple est devenue une affaire privée que l’on veut protéger de façon
narcissique dans la crainte de la voir dénaturée par le mariage institutionnel.

* De la pédophilie à la transgression des rôles


La relation éducative est devenue, dans certains cas, une relation de séduction ; or, les
conduites et les comportements séducteurs envers les enfants se révèlent être en profondeur
des résidus oedipiens inversés ; ce qui n’a pas été possible de réaliser avec un parent, on tente
de le réaliser à l’inverse avec un enfant, pris comme parent. La transmission psychologique
des défaillances oedipiennes des adultes qui risque d’affaiblir la personnalité de l’adolescent
s’il ne parvient pas à traiter cette influence. L’égalitarisme psychologique va dans le même
sens lorsque l’adolescent est retenu comme partenaire pour résoudre les problèmes d’adultes.
En particulier ceux qui appartiennent à des familles en difficultés ou monoparentales.

CONCLUSION – ŒDIPE LE MAL-AIMÉ


LA PSYCHOLOGIE JUVÉNILE PREND LE POUVOIR :
VERS LA SOCIÉTÉ ADOLESCENTRIQUE

En refusant ses origines dans le fantasme d’une génération spontanée qui sert le mythe
de l’adolescent révolté et contestataire, la « génération 68 » s’est aussi coupée de l’histoire.
L’image du père a été confondue avec celle du grand frère, les nouvelles générations ont du
mal à s’inscrire dans la filiation. La société actuelle est, en ce sens, malade de l’image du
père, et les relations entre parents et enfants ne sont plus alimentées, pour l’ensemble, par
l’idée du conflit des générations. Fuyant ce conflit constructif, les adultes disparaissent au
contraire derrière leur culpabilité, et laissent le terrain inoccupé au moment où l’adolescent a
besoin d’une fonction parentale leur permettant de structurer leur personnalité.

Les personnalités juvéniles ont toujours vécu une période narcissique pour se structurer, en se
prenant comme objet d’intérêt. Mais aujourd’hui, l’utilisation du narcissisme de confirmation
s’efface devant un narcissisme de défense et de protection. Cela explique notamment que les
jeunes, fragilisés dans leur idéal du moi, reçoivent le moindre reproche scolaire comme une
atteinte à leur intégrité psychologique.

La puberté, l’adolescence, la postadolescence sont trois mouvements distincts du processus,


de l’adolescence, et participent aux remaniements décisifs des structures de la personnalité.
La promotion d’une pédagogie de la subjectivité et la relation des adultes aux jeunes doivent
en tenir compte si l’on ne veut pas choir dans les pièges de la société adolescentrique. Une
coopération inter-générations est essentielle pour l’épanouissement des jeunes, comme pour
les adultes qui, tout en les laissant leur place, ont besoin des jeunes pour bien vieillir. Sinon,
l’adolescence, qui doit être une étape risque de devenir un état.

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CRITIQUES POSSIBLES

Sous l’angle exclusif de la déploration, Interminables adolescences n’en reste pas


moins descriptif des changements survenus autour de l’adolescence. Une certaine pertinence
est même à noter dans la date de sa parution, si l’on veut considérer que les années 80 sont
des années charnières sur le plan intergénérationnel. Nombre d’individus, « adolescents » à
cette période, ont en effet connu le niveau de vie et l’autorité parentale les plus éloignés sans
doute de ceux rencontrés par leurs propres parents, vingt ans plus tôt. Et les parents en
question de rappeler qu’« à l’époque », les seuls cadeaux de Noël étaient des oranges, ou que
les éventuelles gifles données par l’instituteur étaient mécaniquement doublées par le père…

À un niveau historique et plus analytique, Tony Anatrella rappelle deux idées essentielles :
1) « Progressivement, la famille s’est centrée autour de l’enfant, et l’on dit ainsi de la
famille moderne qu’elle est mononucléaire. Si cette évolution a produit une perte de
sociabilité et un gain d’affectivité, la famille parentale demeure, pour l’enfant, ce qui
permet la structuration de sa personnalité. »
2) « L’adolescence est l’âge privilégié du XXème siècle. C’est à la fois une construction
sociale et un processus psychique, et pas une nature. »

Dans le registre psychologique, mais aussi éducatif, l’auteur adoptent encore des positions qui
ne semblent guère contestées aujourd’hui. Au rang de ces positions figurent bien sûr la
reconnaissance du vécu singulier des lois psychologiques dites « universelles ». On peut aussi
reconnaître à l’auteur de s’opposer au modèle faussement égalitariste du parent-copain, qui
compromet la construction positive de l’enfant « contre » ses parents.

Les analyses du chercheur Anatrella s’inscrivent toutefois dans une autre perspective que
celle d’un questionnement sur l’autorité parentale ou sur les aspects cognitifs de l’éducation.
Avant même de considérer la qualité ecclésiastique de l’auteur, comment, en effet, ne pas
s’étonner du systématisme de son opposition ? Appréhendée sur le mode conservateur de la
complainte, la société française n’apparaît pour lui que sous une forme déclinante, dans
laquelle l’autorité est abdiquée aux adolescents, l’ordre social est anomique, les instances de
socialisation sont pathologiques, la culture est délégitimée et le rire immature :
« Dans bien des cas, sur le plan psychologique, on peut dire que les enfants et les adolescents
sont en train de devenir les pères et les mères de leurs parents. / De nombreux stéréotypes et
de lieux communs viennent encombrer la réflexion au sujet de cette fameuse égalité des sexes,
débat dans lequel on ne sait plus très bien de quoi l’on parle / Un sentiment de liberté sans
limite s’est imposé dans les représentations collectives jusqu’à se protéger de moins en moins
et apparaître complètement nu sur les plages dans les années 70, réconciliant ainsi l’homme
primitif avec l’homme technologique. / Les jeux de rôles (…) vont envahir psychologiquement
et matériellement l’ensemble de la vie de ceux qui les incarnent. (…) Les psychologies
juvéniles sont moins organisées, plus morcelées, on risque donc des accidents schizoïdes. / Au
contraire de Raymond Devos, « Coluche » ne connaissait pas l’humour. Il utilisait la pulsion
à l’état brut : ses excréments restent des excréments et, en plus, il fait rire en disant que ce
sont des excréments. »

Ce sont enfin les allusions « spirituelles » distillées dans l’ouvrage qui trahissent le parti pris
idéologique du père Anatrella, et discréditent conséquemment la force de ses analyses.

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« Les « restos du cœur » sont des coups de cœur médiatiques de coupables. Provenant d’une
générosité qui n’est pas issue d’une attention réelle et honnête aux personnes secourues, ils
ne s’inscrivent pas dans un engament de longue durée comme c’est le cas pour le Secours
catholique, l’Armée du salut, le Secours populaire, les Compagnons d’Emmaüs ou encore
Aide à toutes détresses qui eux s’enracinent dans le temps. / Les sectes sont les religions du
narcissisme ; par contre, les religions du Livre comme le judaïsme et le christianisme sont des
religions oedipiennes. Dans un univers qui dénie le complexe d’Œdipe, la relation a du mal à
accéder au sens de la parole. (…) Nous avons tort de ne pas offrir une réelle éducation
religieuse aux enfants. Sans cette connaissance, ils deviendront vite incapables de se situer
par rapport à l’enracinement judéo-chrétien de la vie sociale, culturelle, festive et religieuse
des sociétés occidentales. La dimension religieuse fait partie de l’existence et il est dommage
de se priver de cette recherche spirituelle. »

En conclusion, il semble que le conflit d’intérêts intrapsychique du curé-psychologue


s’actualise de la manière la plus vive et la moins scientifique lorsqu’il confirme aujourd’hui
les pensées homophobes qui semblaient déjà l’habiter en 1988 :
« (…) le désinvestissement des parents entraîne une modification du surmoi et l’établissement
de nouvelles valeurs morales. L’idéal du moi déloge le surmoi et absorbe la libido
narcissique et homosexuelle. / La période de quinze à vingt ans est l’âge des pseudos :
pseudo-hétérosexuel, pseudo-homosexuel, pseudo-mature, pseudo-autonome, etc. et l’on
confond facilement sincérité et vérité ».

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TABLE

SOMMAIRE DE L’OUVRAGE ………………………………………………. 2

L’AUTEUR ……………………………………………………………………. 3

IDÉES-FORCES ………………………………………………………………. 4

DEVELOPPEMENTS ESSENTIELS ………………………………….……… 5

CRITIQUES POSSIBLES ……………………………………………………. 14

16

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