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competences

Les partis politiques goûtent au management.

M. A.
1,087 mots
26 août 2004
Les Echos
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En quête d'efficacité et contraints à une gestion plus rigoureuse, les partis s'inspirent du management
des entreprises pour professionnaliser leurs troupes.

C'est une révolution silencieuse, mais bien réelle. Depuis quelques années, les partis politiques
adoptent des techniques modernes de management. Gestion du personnel, incentive, formation,
rationalisation des budgets... Les différents services se modernisent et se rapprochent du mode de
fonctionnement d'une entreprise. « La professionnalisation s'est installée dans les structures comme
dans les mentalités », confirme Olivier Ihl, professeur de sciences politiques à l'IEP de Grenoble.

Plus question pour les responsables de parti de naviguer à vue : les sommes en jeu interdisent tout
amateurisme. Alors que le financement du second tour d'une élection présidentielle nécessite jusqu'à 20
millions d'euros, un parti peut dépenser près du double pour une campagne législative. « Il est devenu
vital de savoir rationaliser toutes ses dépenses », poursuit Olivier Ihl. Chaque action engagée doit
recueillir ses fruits. Une philosophie nouvelle pour des structures jusque-là bâties sur la bonne volonté
des militants.

Profonde, cette tendance est favorisée par le recrutement de salariés : « Cela nous a permis d'avoir une
exigence qu'on ne pouvait pas avoir vis-à-vis d'un militant », explique Edouard Philippe, directeur
général du comité de direction de l'UMP. Au sein du parti chiraquien, qui rassemble près de 130
salariés, un système de primes pour les meilleurs employés - à l'appréciation des chefs de service - a
ainsi été mis en place. Une première dans un parti français.

Rationaliser les moyens

Une culture du résultat qu'on retrouve aussi à l'UDF, où des contrats d'objectifs ont été conclus : plus
une fédération départementale gagne d'adhérents, plus elle obtient de financements du siège national.
Même les partis de gauche, culturellement plus réticents à ce type d'évolution, adoptent aujourd'hui des
démarches inspirées du monde de l'entreprise. Le PS fait ainsi appel à des cabinets de recrutement,
comme Progress, pour s'approvisionner en directeurs généraux administratifs. Le PC, lui, étudie la mise
en place d'une progression salariale selon les responsabilités.

Progressivement, et particulièrement dans les partis de droite, de nouvelles initiativesdevraient voir le


jour, comme la mise en place de grilles salariales ou le développement de la formation, de la mobilité
interne et des plans de carrière. Pour, à terme, rationaliser l'ensemble des moyens humains.

« C'est incontestable, on doit faire entrer la sphère privée dans le mode de fonctionnement du parti »,
argue Manuel Valls, secrétaire national à la coordination et à l'organisation du PS. Les recrutements de
professionnels du management sont ainsi plus fréquents. Dès sa création, l'UMP a nommé au poste de
directeur administratif et financier Vincent Talvas, un ancien consultant d'Arthur Andersen. Le PS avait
de son côté profité de la formation au management de Jacques Priol, son directeur administratif et
financier, qui vient de quitter son poste. Son successeur, Frédéric Scanvic, qui sera nommé en
septembre, sera chargé de poursuivre la modernisation engagée.

Ces arrivées de nouvelles compétences ne sont pas prêtes de se ralentir : la législation elle-même
favorise leur venue. Depuis 1988, les lois sur le financement des partis les obligent à une meilleure
transparence et les campagnes électorales sont particulièrement réglementées. « Des candidats,
pourtant légalement élus, se sont vu invalider pour n'avoir pas respecté certaines règles juridiques qui
leur étaient mal connues », rappelle Olivier Ihl.

Formation accrue

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Pour parer à ces risques, les partis s'entourent de juristes et experts-comptables. Certains, comme le
PS, font même appel à des cabinets spécialisés. Et tous attachent une importance grandissante à la
formation de leurs élus. Chaque parti a ainsi mis en place pour ceux-ci des centres de formations
accélérées, dispensant, outre une familiarisation à la prise de parole en public, des cours sur les règles
juridiques et financières en vigueur. Rien ne doit plus être laissé au hasard. D'autant que, depuis les
nouvelles législations, chaque défaite électorale peut être synonyme de graves difficultés financières. Le
PC, cantonné à la présidentielle de 2002 sous la barre des 5 % nécessaires à atteindre pour obtenir le
remboursement des frais de campagne, a ainsi dû licencier une quarantaine de salariés et faire appel
aux dons de ses militants. Parmi les revers les plus redoutés, la perte d'élections législatives, dont les
résultats, depuis le début des annés 1990, déterminent le financement public alloué à chacun. Pour un
parti, le nombre de députés élus va donc fortement déterminer le budget pour les cinq années à venir.

Un mode de financement qui a en fait permis aux partis de rationaliser leurs dépenses. « Avec un
budget établi sur cinq ans, on a davantage de lisibilité », explique Michel Sapin, chargé de la trésorerie
du PS. Un plan de financement, étalé jusqu'aux élections législatives de 2007, a ainsi été mis en place.
Objectif ? « Avoir un budget équilibré, sans cagnotte ni dettes. » Un système inédit pour des structures
qui naviguaient jusqu'ici à vue, année après année.

Ne pas perdre son âme

Attention, toutefois, il reste encore bien du chemin avant la modernisation totale des partis français. « La
loi elle-même freine leur développement », prévient Olivier Ihl. Deux obstacles perdurent. En premier
lieu, le plafonnement des dépenses électorales rend la professionnalisation à l'américaine impossible.
De plus, les textes législatifs freinent l'influence même des partis politiques et la communication reste
l'une des grandes absentes de leur modernisation. Interdits de toute publicité, les partis doivent se
contenter de publications internes, d'affichages électoraux ou de passage dans les médias pour soigner
leur image. « Il y a là une faiblesse considérable des partis français », juge Thierry Saussez, directeur
de l'agence Image et Stratégie, spécialisée en communication politique.

Si l'UMP a bien tenté de s'inspirer du savoir-faire américain, en envoyant en juillet dernier son service
événementiel à la convention du candidat démocrate John Kerry, les initiatives restent rares en la
matière. « Les partis garderont toujours une place à part, résume Edouard Philippe. Leur but ne sera
jamais de s'aligner totalement sur le modèle d'une entreprise. » En voulant devenir professionnels avant
tout, certains redoutent en effet de perdre leur âme. « Ce qui fait la force d'un parti, c'est avant tout les
convictions de ses militants », explique Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts. Dont le parti n'a,
de toutes les façons, pas actuellement les moyens nécessaires à une réelle professionnalisation. Bref,
le militantisme a encore de beaux jours devant lui.

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