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CIHEAM - Options Mediterraneennes

Max FALQUE
Pour
Société
du Canal une planification
de Pro Yence

The economists, with a few exceptions, are the merchants' minions and rogether they ask with the most barefaced effrontery
that we accommodate our value system to theirs. Neither love nor compassion, healthnor beauty, dignity nor fieedom, grace nor delight
are important unless they can be priced, If they are non-price benefits or costs they relegated to inconsequence. The economic model
of more and moredespoliation, uglìficationand inhibition to life,all in the name ofprogress-
proceeds inexorably towards its selfifu&llment
yet, paradoxically, the componentswhich the model excludes are the most important human ambitions and accompliskments and the requi-
rements for survival. (*)
<< DESIGN WITH NATURE n
Ian L. McHARG
P. 25

La dégradation accélérée du cadre de les externkités (O) multiples et coûteuses


viedansles sociétés industrielles, long- pour les collectivités.
temps cachée par les illusions du niveau Depuis, une recherche intense s'est dé-
de vie, alarme non seulement les respon- veloppée dans ,le domaine juridique (par
sables mais aussi ,les simples citoyens. Si exemple les acquisitions de servitudes
le diagnostic est évident, les remèdes ap- par la puissance publique), en matiBre de
paraissent inefficaces etla planification modèles économiques (nous pensons spé-
économique sur laquelle on a fondé l'es- cialement aux travaux des Isard, Alonso,
poir d'un avenir meilleur s'avère impuis- Harris et autres sur la théorie de la loca-
sante , à enrayer la détérioration de l'envi- lisation) ainsi qu'au niveau de la science
ronnement. Nous proposons ici une nou- politique (participation des citoyens et
vellevoie qui, au delà d'uneméthode, théorie de la décision).Mais les planifi-
fonde une rationalité nouvelle : le déter- cateurs américains nous font penser aux
minismeécologique. architectes qui durant la dépression et la
deuxièmeguerremondiale qui asuivi,
ont fait un effort remarquable de concep-
tualisation ,de leur action (Charte d'Athe-
Les États-Unis champ d'expérience nes par exemple)probablementparce
privilégié qu'ilsn'avaientpas les moyensd'agir.
En effet le système économique et social
Etats-Unis
Les sont
ouvertement des Etats-Unis s'accommode fort mal de
confrontés à une crise sociale majeure la planification qui, il faut bien le dire,
dont un des aspect les plus voyants mais signifie biensouvent un ralentissement
aussi très complexe est la détérioration de la croissanceéconomique (1).
accélérée de l'environnement : d'une part Les [Etats-Unis, et audelà la civilisa-
des centres villesdécadents, parfois dé- tion industrielle qui domine, idéologique-
sertés parla peur du crimeet de la ment le monde au mesiècle, font l'expé-
drogue, d'autre part une extension subur- rience coûteuse d'une théorie économique
baine formidable (chaque année 800 O00 quiconfondressource naturelle et bien
hectares sont retirés B l'espace rurd et économique (2) et l'expression monétaire
convertis à desusages urbains intensifs des valeurs et les valeurs elles-mêmes.
ou extensifs), la disparition desespaces
ouverts, les excbsde la ségrégation éco- (O) <(Les externalitks surviennent lorsque une
nomique et sociale qui constituent en transaction entre A et B entraîne une série de
conséquences indirectes qui affectent le bien-
quelque, sorte un grossissement de ce être de C, D et E sans que ceux-ci soient à
quenouspouvonsobserver enEurope même d'intervenir sur le marché et de faire
et tout spécialementen France. des propositions compétitives. B
( ) Les économistes, à quelques exceptions Cette définition proposée par Colin CLARK
près, sont les mignons des princes du com- Cette gravité des problèmes a conduit dans Population Growth and land use a le
merce et ensemble 'avec une effronterie sans les Américains à rechercher systémati- mérite d'être simple et de faire ressortir les
masque, ils nous demandent d'adapter nos quement toutes les techniques de plani- insuffisances des théories juridiques et écono-
valeurs à celles qu'ils préconisent. Ni amour, ni fication susceptibles de renverser une ten- miques qui régissent nos sociétés.
compassion, ni santé ou beanté, ni dignité ou (l> Certains considèrent que la discipline
liberté, ni grâce ou joie n'importent s'ils ne dance désastreuse. 11 n'est donc pas in- présidant la planification physique de Grande-
sont pas assortis d'un prix. S l s'agit decoût
i différent pour nous de considérer l'évo- Bretagne (en particulier la construction des
ou de bénéfice sans prix, ils sont relégués au lution de la planification dans cepays. villes nouvelles et la création des ceintures ver-
niveau de l'inconséquent. Le modèle économi- Depuis ia fin de la deuxibme guerre tes) est responsable de la faiblesse du taux de
que se dirige inexorablement vers son propre croissance de l'économie. Au contraire, certains
accomplissement : de plus en plus de pillage, mondiale, on s'est rendu
compte
de pays tels les Etats-Unis, le Japon et dans une
d'enlaidissement et d'inhibition de l a vie. Tout l'inefficacité croissante des plans d'urba- moindre mesure l'Italie sacrifient leur environ-
cela au nom du progrès, encore que, para- nisme, d'autant plus quela totale auto- nement à leur croissance. En fait, il existe un
doxalement, les composants exclus des modMes nomie des
collectivités à I'intensifica- conflit latententrequantité et quaIité, pro-
soient les ambitions et les réalisations les plus duction et protection.
importantes de l'homme et les conditions tion vers l'usage le plusrentable pour (2) Les termes anglais de ressoz~rceset conz-
fondamentales de sa survie. lepropriétaire sans prendre en compte modities sont peut-être plus précis.

l11
Options Méditerranéennes - 13 - Jutin 1972
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Un tel contexte est favorable à l'émer- SCHEMA DE PLANIFICATION ECOLOGIQUE


gence d'une prise de conscience salutaire
et, outre réveil extraordinaire de l'opi-
nionpubliqueaux problèmes d'environ- .,
nement, et l'apparition d'une éco-logique
d'une éco-politique, voire d'une éco-tacti-
que (3), un groupe de planificateurs s'est
attaché à replacer la Natureau cœur
du problème de l'aménagement et a

n*
réussi à donneruncontenudynamique
et novateur au concept de conservation
de la nature. ZONE D'ETUIIE

Qu'est-ceque la planification éco-


logique ?
Nousnousheurtons ici 'à une diffi-
culté majeure, car plus qu'une recette ou
technique, il s'agit d'une attitude morale
voire métaphysique où l'homme et la
naturesont liésbiologiquement : << ia
Nature est un processus qui connaît des
interactions, obéit h deslois, représente
INTERPRETATION
u 2a

des valeurs et des possibilités pour l'hom-


me ; néanmoins, son utilisation se heurte
à des limitations et même ,à des interdic- CARTES
DAPTITUDES
tions B (4). Cette affirmation de Mc Harg
signifie d'abord que la transformation de
la Nature par l'homme neconnaîtpas
delimites natureues. Ilfautdonc con-
naître parfaitement l'écheveaucomplexe
des interactions (écologie), avant toute
modification des conditions naturelles
(planification). CRITERES DE PAYSAGE
Le deuxième postulat pose le principe
que la nature assure*gratuitementun cer-
tain nombre de fonctions essentielles
pour les hommes (cycle de l'azote, photo- P
synthèse ou plusmodestement élimina-
tion desdéchets, purification de l'eau
et de l'air, régulation hydraulique, etc...).
Il en résu,lte que toute planification doit
idantifiercesprocessus, analyser letws
CRITERES DE FORMES DE L'AMENAGEMENT

POUVOIRS DE REALISATION DE PLAN


Q':
fonctions et estimerleurvaleur icono-
mique, sociale et esthétique. Toute modi-
fication des données naturelles par
l'homme doit être décidée en connais-
sance de cause, faute de quoi la rupture
desécosystismes et leur remplacement
par un système de création humaine (par
exempIe couverture des cours d'eau en Figure No 1
milieu urbain, stations d'épuration) risque
d'impliquer des coûts supérieurs à celui
du respectdeséquilibres initiaux.
William H. Whyte résume ainsi la mé-
thode : << au lieu de dessiner arbitrai-
rement un plan pour une région, il con- dicale non seulement du processus d'amé- Planificatión économique et plani-
viendrait plutôt de trouver le plan que la nagementmais encore de la perception fication écologique
Nature avait établi. Dans la pratique, un ,des .rapports liant l'homme à la Na-
moyenconsiste à cartographier toutes ture. Cettedernière devientl'alliéede Il nous reste à situer la planification
les données physiques d'une région, spé- l'homme et non plus un objet de conquê- écologique par rapport à la planification
cialement les caractéristiques hydrologi- te. La substitution du détermìnirme éco- économique. Si nous admettonsque la
ques, et voir quel type d'organisation en logique à la rationalité économiqueim- planification implique la mise en évi-
résulte. Cettefaçonde voir paraît ridi- plique une vision nouvelle : l'aménageur dence de différentes alternatives sociales
culementsimple, mais lesquelques fois quitte sa planche à dessin et marche et l'analyse de leurs coûts et de leurs
où elle a été essayée, elle s'estrévélée dans la Nature qu'ils'efforce de com- bénéfices, il faut bien admettre que de
révolutionnaire >> (5). prendre, (( son ambition n'estplus de plus en plus,les coûts ont été imposés
L'adjectif révolutionnaire utilisé par fournir un décor aux jeux .de l'homme à l'environnement.Ceciapparaît claire-
l'auteur de Q l'homme de l'organisation B ou même d'améliorer la laideur des villes, mentdans la dégradation desmilieux
est-il justifié ? Nous le pensons, car, pré- mais plutôt .de maintenir la Nature com- naturels qui échappentau domaine de
cisément, il s'agit d'une modification ra- me sourcede vie,milieu,pédagogue, l'analysecoût-bénéfice. Pour cette rai-
sanctuaire, d$fi et, au delà,deredécou- son, la planification écologique s'est
(3) Par exemple le titre du livre préfacé par vrir enlaNaturele corollaire dumoi imposée rapidement aux
Etats-Unis
Ralph NADER, Ecotactics, the Sierra-club Hand- inconnu, la source de toute significa- comme antidote à la multiplication des
book for environnement activist, Pocket Book, tion )> (6). externalités (voir supra).
1970. Basée sur les sciencesde la Nature,
(4) Metropolitan open space and zatwa2 pro-
cess, page 18. (6) Ian MACHARG,
Design with nature, page et intégrée à ces dernières grâce B l'éco-
(5) The lastlandscape, page 20. 19. logie, elle permet de percevoir l'environ-
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Options Méditerranéennes - 13 - Juin 1972
CIHEAM - Options Mediterraneennes

nement en tant queprocessus d'interac- duit l'occupationdusol, ne sont que le zones de haute valeur +les plus sombres)
tion biophysique. A ce titre, elle intro- fruitdesconditions naturelles. Le dé- et celles moins importantes, plus claires
duit une nouvelle rationalité. Pour:au- terminisme écologique constitue bien en- (voir étude de cas en annexe).
tant, la planification écologique ne cons- tenduune attitude profondément diffé- b) Groupement des usages du sol
titue pas un substitut à la planification rente de celle qui anime la planification compatibles et incompatibles.
socio-économique. Toutes deux sont classique où les impératifs socio-écono- A cet effet, on établit une matrice qui
complémentaires et essentielles. Mais la ,miques commandent à la Nature. met en évidence tous les usages possibles
planification écologique par sa nouveau- Ainsi, cet inventaire met en évidence du sol(enlignes et en colonnes). A ce
té, mérite, outre un exposé de la mé- les ressources naturelles qui, dansune point, on précise le degré .de compati-
thode, une véritable justification. Nous phase ultérieure (E), seront confrontées bilité d'un usageavec tous les autres
espérons dans les lignes qui vont suivre, aux besoinséconomiques : l'adéquation usages possibles ; grâce à cela, on est à
persuader le lecteur de soh bien fondé. sera impérative (8). Dela précision et même de grouper les usages compatibles
Mais peut-être convient-il de présen- ,du sérieux de l'inventaire dépend sa force et coexistants pour chacunedes zones élé-
ter la méthode dans sonensemblepuis, de persuasion auprès des autorités publi- mentaires (voir figure 4):
à l'aide dequelquesexemples, l'illus- ques responsablesdesdécisions.
trer. C'est alors seulement que nous pour- c) Etablissement d'une carte synthéti-
rons porter un jugement de valeur:. 2) Interprétation des donnéesde I'inven- que des aptitudes.
taire
afin de déceler les utilisations Le but de cette synthèse est de révé-
prospectives d u solpourchacune des ler la conjonction optimaled'usagesdu
zones au
sein
de
l'ensemble
géogra- solcompatibles et coexistants à l'inté-
LA MÉTHODE phiqueérudié. rieur de chaque zoneélémentaire.
On peut d'abord définir les vocations
a) Interprétation des données relatives majeures : habitation, loisir, agriculture
Le schéma général (7) aux utilisations prospectives du sol. et forêt, et ensuite descendreauniveau
Le diagramme(figure 1) ci-jointmet I1 convient maintenant d'interpréter de sous-catégories en travaillant sur une
enévidenceles différentes étapes de la les données au regard d'une gamme dé- carte à petite échelle et reprenant l'ana-
procédure d'analyse. I1 convient B ce finie d'utilisation prospective du sol. A lyse des phénomènes en fonction du pro-
point d'étudier le contenu de chaque cette fin, les 8 catégoriesdel'inventaire blbmeétudié.
étape (ense référant au code alphanu- écologique sont examinées en fonction de L'ensembledesétapes a B >> a ainsi
mérique). leurs effets (positifs, négatifs ou neutres) permis de déterminer Q l'offre >> en terme
sur chaque utilisation potentielle du sol. de Nature.
Par exemple impact du climat sur : loi-
A. - Zone d'étude sirs, résidence, agriculture, forêt, chasse,
La taille de la zone d'étude est en prin- etc. .. Bien entendu, il faudra dans chaque C. - Inventaire économique.
cipe indiffhente; cependant, les meilleurs cas particulier multiplier les caractéris- Parallèlement l'économiste établira son
résultats ont été obtenus au niveau d'une tiques écologiques et par exemple distin- a modèle de croissance B, c'est-à-dire que,
aire métropolitaine, avec une cartogra- guer : précipitation, température, enso- compte tenu des évolutionsprévisibles
phie allant du 1/10 000" au 1/50 OOO", leillement, micro-climats, etc ... Nous ver- (démographie,emploi,revenu), il esti-
c'est-à-dire à une échellesusceptible de rons plus- loin comment on peut organi- mera la a demande (en terme d'espace)
guider: l'implantation des équipements et serces donnéesenuntableau de syn- qui va s'exercer sur la zone étudiée.
leurs caractéristiques. thèse (voir figure 2). A cepoint planification écologíque
.Les zones homogènes sont déterminées b) Etablissement des cartes d'aptitudes et planification économique se rejoignent
à partir des caractéristiques naturelles. intrinsèques. et, bien sûr, l'offre et la demande doivent
Cetteétapeimplique l'établissement trouver un équilibre. Le grand mérite de
d'une série de cartes sur lesquelles sont la méthode consisteprécisément à pré-
B. - Préparation et interprétation localisés les gisements, les sites de valeur, senter le milieuphysiqueen terme de
de l'inventaire écologique. les ressourceshydrauliques, des pentes << ressource >> limitée.
et leurs expositions, les forêts, les 'zones
1 ) lnventaireetcartographie des carac- loisirs et l'urbanisation. Ces cartes d'ap- D. - Établissement de critères d e
téristiques naturelles et culturelles. titudes intrinsèques suggèrent de meilleur
usage dechaquezone élémentaire de de paysage
MacHarg distingue les 8 catégories Utilisation du solet valeur visuelle
principales suivantes : telle sorte quel'ensemble de l'aire étu-
diéefasse apparaître une juxtaposition sont étroitement liées et la planification,
o Climatologie, des usages du sol prospectifs. outre ses conséquences
écologiques et
o Géomorphologie, économiques, aura très probablement ,des
o Physiographie, 3) Établissementd'un systèmede valeur conséquencesesthétiques. On peutpar
o Hydrologie, exemple prendre en considération :
pour chaque zone élémentaire ou regard
o Pédologie, o l'œil du promeneur,
de tous les usages possibles du sol.
o Flore,
o l'effet de barriGreque procure la
o Faune, I1 convient de tenir comptedufait végétation,
o Occupationdu sol. qu'une zoneélémentairepeut servir à o les densités maximales d'habitations
plusieurs
utilisations sous réserve de en milieu forestier compatible avec la
L'ordredans lequel sont étudiésces compatibilité.
phénomènes n'est pas indifférent et, pour sauvegarde de l'agrément visuel, etc ...
des raisons pédagogiques mais aussi pra- a) Etablissement d'une échelle et me-
tiques, l'ordre de lalisteci-dessus ne sure des ressources intrinsèques.
peut être modifié. En effet, si l'on admet I1 importemaintenant de mesurer la E. - Établissement de critères de
la causalité écologique, la compréhension valeur dechaque ressource intrinsèque. forme pour l'aménagement.
de chaquephénomène sera grandement Pour cela, après btablissement d'une L'étude de tous les facteurs précédents
facilitée par l'intelligencede ceux qui échelle de valeur, les cartes établies sur (écologie,économie,paysage) permet de
précèdent. McHarg souligne fort jus- calque sont superposées. Il en résulte une définir des contraintes relatives à la
tementque l'étude du climat etdela carte de synthèse mettant en évidence les localisation. De même on ,dégagera les
géomorphologie permet une meilleure (8) Encore qu'il faille bien reconnaître qu'il
principes qui devrontprésider aux formes
compréhensionde la physiographie. La y a toujours ou presque une solution techni- des constructions.
procédure séquentiedle constitue donc un que susceptible de modifier les aptitudes natu-
impératif : les activités humaines, que tra- relles, la sanction est alors d'ordre financier.
La planification écologique joue dans ce cas F. - Mise au point des outils de
un rôle de révélateur : elle ne s'oppose pas
(7) Nous avons repris ici la synthese critique à la transformation de l a naturepar l'homme réalisation du plan.
présentée par la Graduate sclzool of design de mais révèle les externalités qu'imposent les Malgré la rationalité (économiqueet
Harvard University dans Three approaches to incompatibilités qu'elle s'efforce de traduire
environmental analysis. en terme de coûts. écologique) du plan, rien n'indique qu'il
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OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972
........................................................................................................................
CIHEAM - Options Mediterraneennes
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..........................................................
CIHEAM - Options Mediterraneennes
U
8
V I sera réalisé.Sans un consensus au ni-
veau descollectivitéspubliques et pri-
vées,sans I'accord descitoyens, il y a
fort à craindre que le plan restesans
effet. De plus, on se doit d'imaginer de
.......................................................... nouvelles structures administratives et po-
litiques.
En effet, la planification écologique
n'a de sens en terme de cohérence qu'ar-
ticulée avec le a modèle de croissance D.
A De même un modèlepolitico-adminis-
l c1
l B
V v O
...................................................
B B .......
tratif, dérivé de la science politique, don-
neraauplan son outil d'exécution.
A

,
I i
.........................................................
Étude de cas
Nousaurions aimé présenterune
étude de cas appliqués à la région Pro-
vence - Côte-d'Azur qui, menacée par les
exces ou pIutôt par I'anarchie des établis-
ments humains, mérite une attention par-
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ticulière. Notrebut est précisémentde

I L
convaincre les élus et l'administration de
l'urgence de nouvelles solutions aux pro-
blèmesde la planification.
.......................................................... A défaut d'étude française, nous al-
lons présenter quelques exemples suscep-
tibles de mieux fairecomprendre cer-
taines étapes de la méthode, à savoir :
0 l'interprétation des valeurs et l'in-
ventaire écologique,
(u
o I'établissement.des cartes d'apti-
.-
m
m tudes,
>
;?1 o l'intercompatibilité des
usages du
E sol.
En outre nousprésentonsen annexe
h
les principales cartes d'une étude de lo-
d, calisation d'une autoroute auxEtats-Unis.
v)
.->
Y
m lnterprétotiondel'inventaire écologique.
Y
c Si l'inventaire écologique détaillé cons-
Q
L a8 titue le fondement de la méthode, il faut
V -CI
.-
O Y
bien reconnaître que seule son interpré-
"I tation importe au regard de la planifica-
E tion. En effet, ,depuis fort longtemps, les
géologues, les pédologues, les botanistes
.-
-P
L et bien entendu les géographes ont, en ce
m. qui concerne notre pays, procédé à des
.-c inventaires d'une précision remarquable
W
.-
Y mais que les aménageurs n'ont pratique-
VI ment jamais utilisé dans leurs plans sinon
d'une façon tellementgrossièreque les
processus naturels n'étaient en aucun
W
cas porteurs de valeurs. La méthode que
c
C
nous décrivons impliqueau contraire
O
n que les données de base soimt interpré-
tées et reconstituées à l'intérieur d'un sys-
Q
C -P tèmede valeurcorrespondant à I'utili-
3
3 sationoptimale du sol.
L
W
>
6 A cette fin, il importe dechoisirles
L
(U 'r'
.-E facteurs écologiques, de les classer et de
m les étudier dans l'ordre logique, à savoir
g .Ë climat, géologie, physiographie, hydrolo-
W
v
K gie,pédologie, flore, faune, utilisation
W
+
m
du sol, mais il faut surtout les interpré-
.- Z ter au regard de toutes les utilisations du
X
(U
-
O
l-
sol prospectives afin .de pouvoir établir
les cartes d'aptitudes.
Q
-
u)
Z
Reprenant la méthode que Mc Harg a
mise au point pour Staten Island (9) nous
.-
L
Q avons essayé, au seindu
Service de
.-O
u)
L3 l'aménagement de la Société du Canal
A
W t
Y de Provence et d'Aménagement de Ia
L
3
U
a" O Région Provençale d'établir le tableau
m
c ci-contre (figure 2) en vue de résoudreles
(9) Design with nature, page 108.
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CIHEAM - Options Mediterraneennes

problèmes d'une commune, le Tholonet


@rès d'Aix-en-Provence), sur laquelle CARTE D 'APTITUDE
-
l'urbanisation exerce unepression qu'il
est plus facile d'ignorer que d'accommo-
der.
schema de combinaison
Comment lire ce tableau desfacteursbcologiques
Chaquefacteur écologiqueest
ana-
lyséselon un crit6re : par exemple fra-
gilité, rareté, incidence, présencevaleur
de paysage, aptitude, etc... Ensuite on
établit une échelle .de valeur qui consti-
tuerala légende des cartes. Enfin on
indique la valeur de chaque facteur éco-
logiqueau regard de chaque utilisation
du sol envisagée en prenant soin de dis-
tinguer le sens du système de valeur (in-
diqué par le sens de la flèche). De plus,
l'importance de chaque facteur écologi-
que est précisée par l'épaisseur du trdit
de la filèche.
Prenons un .exemple : en ce qui con-
cerne le climat, l'expositiondes pentes
sera examinée en terme << d'incidence B
sur les utilisations potentielles de l'espace
(bon fà mauvais, 1 à 5).
o Agriculture : unebonneexposition
sera un facteur favorable. La flèche in-
dique le sens de lecture du rang (gauche
å droite donc bon à mauvais).
o Conservation en l'état (protection
dupaysage) au contraire une mauvaise
exposition constitue un facteur détermi-
nant pour ne pas modifier l'utilisation du
sol. La flèche orientée de droite à gauche
indique un sens inverse.
o Loisir actif : unebonne exposition
constitue .un facteur favorable (flèche de
gauche B droite).
o Loisir passif : idem mais nous ren- facteurs fxologiques
forçons la flèche car ce facteur esten-
core plus important {parexemple,pein-
tres amateurs installés sur la route Cé- 1
zanne).
o Habitat {aggloméré, individuel den-
se,
résidentiel),
l'exposition
est déter-
minante.
e Activités : onpeutconsidérerque
ce facteur écologique est sansgrande let 2 1.2et 3 1 . 2 . 3 et L
importance.
Cette phase est d'uneextrême im-
portance car elle est à la jonction des Ficjure No 3
problèmestechniques {cartographie) et
desproblèmespolitiques(choixdes cri-
tères et desvaleurs).L'établissementde En outre la synthèse finale implique la considérés. Enfin, la résolution mathéma-
ce tableauimposeunedémocratisation solution desproblèmesde compatibilité tique des problèmes est possible par l'in-
du processus de planification et partant, et d'incompatibilitéd'usagedes sols que troduction des coefficients. I1 en est
constitue un gage de réussite au niveau nous allons examiner plus loin. résulté desessais intéressants de carto-
de la mise en œuvre du plan. En ce quiconcerne la superposition graphie automatiquemenés en 1970-1971
de cartes, le graphique ci-contre (figure par l'université de Pennsylvanie. Cepen-
Les cortesd'aptitudes. 3) schématise par exemple le choix des dant, on se heurte comme toujours à
zones agricoles : la définition de zonesélémentairesho-
Toutes les cartes établies à partirdu mog6nes et bien entenduaucoût élevé
tableauprécédentsont alors reportées o Les facteurs écologiques favorables d'enregistrement des coordonnées géo-
sur calque(traménoir et blanc).On de valeur égale puisque nous avons exclu graphiques.
procède alors au regroupement des fac- l'emploi de la couleur à des fins de publi- Compte tenu desmoyens dont dispo-
teurs pour chacun des usages du sol er- cations) seraient par exemple : sent généralement les planificateurs, i1
visagés. La superposition des calques
fait apparaître l'aptitude intrinsèque étant
- Exposition des pentes : Sud. sembleque la solution graphique soit,
- Déclivité des pentes : O à 5 %. du moins pour l'instant, la mieux adaptée
entendu que les zones les plussombres
correspondent à la plus grande valeurdes - Aptitude à rétention et filtration : à la planification écologique. En effet,
lesdifficultésde la méthode se situent
bonne.
six cartes de synthèse intermédiaire: agri- - Risquesd'érosion : nul. d'abordauniveau de l'inventaire écolo-
culture, conservation, loisirspassifs,ac- gique qui nécessite bien souventune
tifs, résidence,activités, il reste à faire Bien entendu on peut comme dans !a adaptation difficile de données dispa-
apparaître la carte de synthèse finale. Le réalité des cartes établies par McHarg rates,ensuite au niveaude l'interpréta-
plus souventonprocède par combinai- et ses associés, introduire une échelle de tion de ces phénomènes (système de va-
son par paire et l'on utilise la couleur, valeur pour chacun des phénomènes leur).
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OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972
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LES IMPLICATIONS
DE LA PLANIFICATION
ÉCOLOGIQUE
Bienque très récente dans sesappli-
cations pratiques nous avons le senti-
ment que la cc présomption pourla
Nature D constitue un postulat suscep-
tible de modifierradicalementl'aména-
gement de l'espace. La planification éco-
logique constitue une théorie à même
de remettre en cause non seulement la
planification en terme d'affectation du
sol, mais aussi les fondements juridiques,
administratifs et politiques qui la sous-
tendent.
Nous nepourrons dans le cadrede
ce court article qu'effleurer quelques
thèmes et indiquer par là-même certaines
directions de recherche.

Le problèmedezonage
Le zonage est la base des plans d'amé-
nagementtelsque nous les élaborons
aujourd'hui. I1 s'agit d'une part de sépa-
rer les usages incompatibles, de fixer des
densités de construction par le biais des
coefficients d'occupation du sol (C.O.S.).
En cela, rien de critiquable sinon la ratio-
nalité qui sous-tend le plan. Sans entrer
dans les détails, disons que les plans s'efd
forcent de concentrer l'urbanisation par
soucis légitimes de ne pas multiplier les
équipements collectifs (route, lignes élec-
triques, service postal, etc...) et de pré-
server certains espaces verts, agricoles,
forestiers ou ayant une valeur de site.
A ce point, nous ferons 3 remarques :
O Les choix sont le plus souvent arbi-
traires : l'inventaire écologique se limite
à un simpleexamen de l'utilisation ac-
tuelle du sol et l'on entérine un état de
fait.
O Le principe de non-indemnisation
des servitudes posé par l'article 82 du
Code de l'urbanisme et .de l'Habitation,
implique une modération dans les inter-
dictions demodification d'utilisation du
sol, si l'on veut que le plan ait quelque
chance de réussite. I1 en résulte un sau-
poudrage des droits de bâtil: sans consi-
dérationdes aptitudes de la Nature qui
parfois nécessite une protectionabsolue
ou au contraire se prête admirablement
à l'occupation humaine.
Compatibilité et incompatibilité (fig. 4). ,La deuxième partie de la matrice Pourlimiterles conflits inévitables
concerne les ressources naturelles néces- qu'entraînent les limites de séparation des
La méthodecartographique a permis saires à chacun des usages tandis que la zones dont l'arbitraire n'éChappe à per-
d'identifier le meilleurusage de chaque troisième partie indique les conséquences sonne, les urbanistes ont tendance à ZO-
aire géographique. Mais si nous voulons sur la qualité del'environnementselon ner de très vastes étendues. Celaimpli-
utiliser aumieux l'espace, ilconvient les valeurs : que une ségrégationdes activités et des
de mettre en évidence les compatibilités catégories socio-professionnellessans rap-
et les incompatibilités. Pour cela nous - mauvais, port avec les aptitudes réellesdu terri-
reprendrons la matrice présentée par - médiocre, toireeten contradiction totale avec !e
McHarg (10) pour l'étude de la vallée - assezbon, principede diversité, sourced'aménités
du Potomac où chaque usage du sol - bon. pour l'homme. I1 serait intéressant, et
est confronté à chacundes autres, en nous nous proposons de le faire, de su-
précisant : Nousavons reproduit cette matrice perposer un schéma d'aménagement clas-
simplement pour illustrer la méthode, siqueavec sa contre-partie issuede la
- incompatibilité, car les . valeurs qu'elle précise sont méthode écologique.
- compatibilité faible, contingentes à la région étudiée, mais Le premier ressemblera à une affiche
- compatibilitémoyenne, cequi importe en matière de planifica- avecde larges tachesde couleur, le se-
- compatibilité totale. tion, c'est d'abord de présenter des pos- cond fera penser à unemosaïque car,
sibilités et ensuite de divmsifier les déclare ,McHarg, e il résulte d'une sollici-
(10) Idern, page 144. usages. tation de l'espace auquel on demande de
117
OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972
CIHEAM - Options Mediterraneennes

dévoiler ses qualités subtilesetdiverses d'acheter, de vendre,detransformer le tranches sans que soient prises en compte
qui, lorsqu'on les superpose, se révèlent sol sansconsidération desconséquences des valeurs autres qu'économiques et
d'unegrande complexité.Maisc'est la écologiques apparaîtra comme incompa- techniques. La méthode écologique appli-
vraie complexité des possibilités et des tible avec l'éco-logique. Le laissez-faire quée à ce problème est présentée en an-
contraintes. Certes le schéma peut paraî- économique, bien que profondément en- nexe ; elle permet de faire ressortir les
tre anarchique mais seulement parce que raciné dans la mentalité américaine de- incompatibilités, defaire intervenir de
nous nous sommes habitués à la triste vient de plus en plus incompatible avec nouvelles valeurs et surtout de proposer
logique duzonage, parce que nous ne les intérêts dela majorité descitoyens de nouvelles solutions socialement sinon
sommes pas habitués à percevoir l'infinie qui, habitant des grandes villes, ne pos- financièrement préférables. Nous ferons
diversité de notre environnement et à la sèdent pas de terre et pour lesquels les cependant une réserve : en Europe, l'oc-
traduire dans nos plans >> (11). besoins et les aménités de la viede- cupation du solestsi ancienne que l'on
Ainsi, la planification écologique a viennent de plus en plus coûteux et dif- peut dire que chaque parcelle connaît ou
tendance à entrer en conflit avec les prin- ficiles d'accès 9> (12). aconnuune utilisation,essentiellement
cipes du zonage. Nul doute qu'elle aidera Nous pensons que la planification éco- agricole. Par essaiset erreurs, nos an-
à remettre en question un procédé dont logiquepeut arriver à mettreaupoint cêtres,écologistes parforce (15) sont
la simplicité trompeusecompromet les une nouvelle politique d'aménagement. arrivés à déterminer le meilleurusage
chances d'un aménagementharmonieux En tout cas l'impasse dans laquelle se de l'espace.Cela est vrai del'agricul-
de l'espace. trouvent les grands pays industriels né- ture et dans une large mesure pour l'ha-
cessite de nouvellessolutionsbasées sur bitat ; en un sens, l'occupation du sol
une visionrenouveléedes rapports de est le résultat de la sagesse paysanne que
Le problème de l'aménagement glo- l'homme avec son environnement. Enfin, notre méthode ne ferait que confirmer.
bal la méthode impliquela mise sur pied d'un Cela n'est pas le cas aux Etats-Unis où
système de valeur. Peut-être est-ce Ià l'agriculture, même dans les régions d'an-
Au delàde la remise en questiondu ouvrir la porte à la subjectivité. Nous y cienne colonisation, n'a fait que passer et
zonage, l'impact de la planification éco- voyons plutôt la possibilité de poser bien souvent de vastes étendues au cœur
logique se fera sentir au niveau le plus d'une façon permanente la question fon- même dela Mégalopolis(deBoston à
élevé du processus d'aménagement et des damentale de la finalité de l'intervention Washington) décrite parJeanGottman
institutions qui le régissent. de l'homme. n'ont connu que l'économie de cueillette
Nous avons évoqué déjà le principe de C'est à l'occasion de la définition du des Indiens à laquelle a succédé quelques
non-indemnisation des servitudes qui ne système de valeur que chaque commu- années d'exploitation forestière. Sur ces
résistera pas si l'on calque l'aménagement nauté pourra s'insérer dans le processus vastesespaces l'homme n'a jamais vrai-
sur : l'infinie variété des aptitudes natu- de planification. La rationalité ne sera ment mis en valeur le sol et grands sont
relles. On peut ,discerner deux directions peut-être pas celle de l'ingénieur et de lesrisques de bouleversement de l'éco-
possibles : a'économiste mais il importe de la pren- système lorsque la ville brusquement fait
soit la socialisation du sol ou au dre encompte sous peinedevider la peserses contraintes.
moinsdes (c droits de développement D planification de sa dimension la plus im- En Europe, si l'agriculture nous aide
telle que les Britanniques ont pu l'ima- portante : la maîtrise dudevenir social à mieux comprendre les potentialités na-
giner dans le (c Town and country plan- dans un contexte de libre arbitre. turelles,ellen'estplus la seule à occu-
ning Act >> de 1947 et dans une moindre per l'espace agricole qui régresse et entre
mesure le n: Land Commission Act B de en concurrence avec une formidable ex-
1968 (d'ailleursrestés lettremortedès La planification écologique dans le plosion desactivités humaines : infra-
structure de transport, zone industrielle,
que les Travaillistes ont cédé le pouvoir contexte européen
aux Conservateurs) ; habitat, zonede loisir, etc..., dont la
e soit un système d'indemnisation des compatibilité avec l'infinie diversitédu
La méthodedont nous avonsessayé milieu naturel est aléatoire.
servitudes ,d'aménagement dont les res- d'exposer quelques
aspects est-elle un
sources proviendraient d'une péréquation produitaméricaininexportableenEu- 'La méthode vient doncprendre le
entre plus-valuesetmoins-valuesqu'en- relais del'expérience paysanne qui,en
rope ? Nous pensonsqu'à l'instar des raisondesnouvellesutilisations et de la
gendre ,l'aménagement. bons vinselleest à mêmede traverser vitesse de transformation, s'avère inopé-
Dans les deux cas, nous nous trouvons l'Atlantique sans dommage et qu'elle peut
en présence d'une modification non seu- nous rendre les plus grands services (13). rante, d'autant plus que les agriculteurs
lement du droit public maisdesmœurs ont beaucoup demal à faireentendre
Prenons par exemple un tracé d'auto- leur voix. Nous pensons donc qu'à l'oc-
qui régissent la politique foncière. route : les conflits qui existent aux Etats- casion de l'établissementdesSchémas
Probablement ia pensée la plus expli- Unis sont très voisins de ceux que nous
cite en ce qui concerne la traduction de commençons à connaître en France (14). Directeurs d'Aménagement et d'Urba-
la planification écologique entermede nisme, il serait du plus haut intérêt de
L'étenduedesdégâts, la taille descica-
science politique est celle
de Lynton trices, la destruction des tissus urbains confronter les aptitudes naturelles de l'es-
Calwell. paceaux e nécessités >> socio-économi-
sont arrivés à un niveau d'autant plus ques. Nul doute que certaines incompa-
(c I1 n'est pas exagéré de dire qu'une élevé que le pays est riche et puissant et
politique fondée sur l'écologie implique que, en outre, l'adoration du veau d'or, tibilités conduiront à une organisation de
unetransformation totale de quelques l'automobile, constitue la nouvellereli- l'espace qui soit autre chose qu'un brico-
secteurs clés de la politique de la nation. gion d'Etat. lage descoups partis !
Une politique foncière (landpolicy)ba- Si nous prenons le cas de la France,
sée sur les principes écologiques sera toutes les conditionssont réunies pour La planification écologiqueestaussi
globale et cohérente. Le propriétaire fon- que 3e paysage urbain soit découpé en anciennequel'homme.Mais dans un
cier perdra certains droits et obtiendra monde fini faisant face à une formidable
certaines protections, et les critères de explosion démographique et doté de tech-
localisation seront plusécologiques que niques capables debouleverser la Nature,
(12) The ecosystem as acriterion for public
juridiques. On peut s'attendre 5 des chan- land policy dans NaturalRessource Jormlal, elleconstitue le seulespoir de l'homme
gements substantiels en matière d'écono- avril, 1970, 210.
mie foncière (economics of land use). (13) La méthode,aumoins en cequicon-
cerne la superpositionde
cartes, n'est pas (15) P x exemple un paysanqui se trompe
L'application des concepts écologiques se nouvelle. Notammentvoir l'excellent chapitre sur l'aptitude de son terrain et provoque l'éro-
heurtera à l'obstacle majeur quecons- IV de l'ouvrage de Paul DUFOURNET, Les plans sionpar une pratiqueculturale non conforme,
titue la notion desol pris commebien d'organisation de l'espace, tome II, page 43 severra pénalisé à terme. Il estdans l'in-
(commodity) ; la propriété privée du sol à 126. Voiraussi la critiquedeJean LABASSE capacitédefairepayerl'addition à la collec-
concernant le choix des terresagricolesdans tivité. Au contraire un constructeurpublic ou
ne sera pas incompatible avec la vision l'Organisation de l'espace, page 461 à 469. Ce- privé qui, parimperméabilisation des surfaces
d'une politique foncière reconnaissant !a pendantce qui manque à cestentatives, c'est modifiel'alimentation des nappesphréatiques
primauté de l'écosystème, mais la liberté la référence à un systèmedevaleurs. et le ruissellementdes eauxneserapastenu
(14) Voir à cesujetleconflitopposantle pourresponsable.Cettedilutionde la respon-
Ministèrede I'Equipement auxagriculteurs au sabilitéauxregards des externalitésconstitue
(11) Idem, page 115. sujetdutracédel'autorouteAubagne-Toulon. une grave menacepournotreenvironnement.

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CIHEAM - Options Mediterraneennes

par la réorientation de ses techniques au présentant une vision d'exhubérance or-


service de ceque Burke appelait the ganique et de joie humaine McHarg rani-
unbought graces of life >>. me le rêve d'un monde meilleur, sans la
Aussi ferons-nous nôtre, enguise de passion, le courage et la compétence tran-
conclusion, le jugement de Lewis Mum- quilled'hommescomme McHarg, cet
ford, dans sa préface là G Designwith espoir risque de s'évanouir à jamais Y,.
Nature >> : Pour notre part, nous souhaitons que
e Là se trouvent les fondements pour la lecture de cet article ne constitue pas
une civilisation qui remplacera un mon- un substitut à Vétude de l'admirable
de pollué, défoncé au bull-dozer, dominé ]ivre deMcHarg (16) mais au contraire (16) La traduction de Design withNature
par la machine,déshumanisé,menacé un encouragement g fonder une véritable est B entreprendre. Nul doute qu'en marere
d'environnement, son influence serait compa-
d'anéantissement ;un monde qui sous nos discipline à même de réconcilier l'hom- rable celle du rapport Buchanan pour la
yeuxse dégrade et s'effondre. En nous avec me la Nature. circulation urbaine.

ANNEXE
A plumber is a most important member of society. Our civilization could not endure long without his services: but we do not
ask plumbers to design cities or buildings. So too with highways: the engineer is most competent when considering the automobile as a
projectile that responds to the laws of dyrzamics and statics. He understands structures and pavements very well indeed and his services
are indispensable. But the matter of the man in the automobile as a creature with senses is outside his ken; the nature of the land as
interacting biop?lysicalprocesses is unknown to him. His competence is not thedesign of highways, merely of the structures that compose
them but only after they have been designed by persorts more knowing of man and the land. (**)
<< DESIGN WITH NATURE D
Ian I. McHARG
P. 32

Application de la planification éco- L'analyse


coût-bénéfice,
désormais
logique au choix du tracé dune classique,
vise à minimiser les coûts
autoroute (construction et entretien) et à maximiser
les bénéfices en terme de matériel et de
Nous résumons ici les principales éta- sécurité, de telle sorte que le rapport soit
pesd'une étudeaméricaine (17). Nous supérieur à bénéfice/coût 1. Outre le fait
l'avons choisie en raison de sa relative que l'on peut discuter l'objectivitéde
simplicité auregardde la méthode tellesanalyses, qui servent, plus souvent
commedu but recherché: à justifier un choix qu'à construire une
En effet, il s'agit de trouver le meil- véritable rationalité dans les décisions, il
leur tracé d'une autoroute : l'unicitkdu estévidentque de nombreux facteurs
butimplique un nombre limité de cri- ne sont pas pris en considération.
tères et de valeurs pris en compte. Lors- a Le but d'une méthode améliorée est
qu'on applique la planification écolo- d'incorporer les valeurs écologiques, so-
gique sans objectifs préétablis, les innom- ciales et esthétiques aux critères habi-
brables possibilités nécessitent la mise au tuels : caractéristiquesphysiques du ter-
point d'un systèmede valeur très com- rain, circulation et génie civil. En bref,
plexe (voir figure 2). la méthode doit révéler le tracé pré-
sentant le s bénéfice social Y, maxi-
(17) The Richmond ParkwayStudy a été mum et le e coût social >> minimum. Ceci
réalisé parla firme Wallace McHarg Roberts
andTodd présenté dans DesignwithNature, pose de difficiles problèmes.Il est évident
page 31 à 44. que de nouvelles considérations doivent

( ^ l Un plombier est un membre éminent


du corps social : notre civilisation ne saurait
se passer longtemps de ses services, mais nous
ne demandons pas aux plombiers de dessiner
des villes ou des bltiments. Il en est de
même avec les routes : l'ingénieur est parfai-
tement compétent lorsque l'on considère l'auto-
mobile comme un projectile qui obéit aux
lois de la dynamique et de la statique. Bien
sûr, il est parfaitement aufait des problèmes
de structure et de revêtement et ses services
sont indispensables. Mais ce qui relève de
l'homme dans l'automobile en tant que créa-
ture sensible est en dehors de ses compé-
tences, la nature de la terre en tant que pro--
cessus d'interaction biophysique lui est étranger.
Sa tâche n'est pas le tracé des routes mais
seulement les structures qui les composent. I1
ne fera ce travail qu'après que les routes aient
été tracées par des personnes plus aufait des
choses de l'homme et de la terre.

OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972


CIHEAM - Options Mediterraneennes

être introduites dans l'équation coíìts-


bénéfices et que nombre d'entre elles ne
sontpas e marchandes >> (18).
Pour cela, les auteursde l'étudese
sont employés d'abord à sélectionner les
facteurs enfonctionde valeurs qu'ils
avaient préalablement déterminées.
,Les cartes 1 à 6 représententchaque
facteur naturel assorti d'un classement à
3 valeurs. Elles sont photographiées, re-
produitessur films positifs,et superpo-
sées afin de faire apparaître la carte de
synthèse -intermédiaire (carte 7) des
contraintes naturelles. Les zones les plus
sombres localisentles contraintes maxi-
males tandis que les zones les plus éclai-
rées indiquent la localisation optimale
du tracé.
On a traité de mCme les e valeurs so-
ciales >>.Les cartes élémentaires (non re-
produites ici) présentent 10 facteurs selon
une légende à 3 valeurs :
1) valeurs foncières,
2 ) risques d'inondation,

(18) Design with Nature, page 32. 7


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CIHEAM - Options Mediterraneennes
3) valeurs historiques, TRACE PROPOSE PRESENTANT LE COUT SOCIAL MINIMUM
4) valeurs de paysage,
5) valeurs de loisir,
6 ) valeursdeseaux souterraines et
de surface,
7) valeursducouvertvégétal,
S) valeurs de ia faune,
9) valeurs duterrain à bâtir,
10) valeursdeséquipements publics.
On procède alors à la superposition de
ces films sur la carte des contraintes na-
turelles de façon à faireapparaître !a
carte de synthèsedes contraintes et des
possibles (carte 8). C'est à partir de cette
carte que l'on estimera la va,leur de dif-
férents tracés.
En résumé, si les valeurs ont été cor-
rectement choisies et classées, la carte de
synthbe représente Ia somme des valeurs
sociales etdes aptitudes et contraintes
dumilieu naturel, les zones les plus
sombres impliquent un coût social élevé
tandis que les régions claires signifient un
coût social minimum. Un chemin de
C moindre coût social estvisiblevers
l'Ouest.
Au vu de cette étude, que nous avons
peut-être caricaturée à force de simplifi-
cations, la Commission des Routes annula
le premier schéma et adopta le tracé de
moindrecoût social proposé par
l'étude (carte 9).
S'il y a une morale à tirer, nous pen-
sonsque, face à la rationalité technique
et économique, il est impératif d'opposer
une rationalité sociale capable d'intégrer
toutes les aspirations de l'homme (20).
Peut-être les valeurs et les critères sont
contestables mais leur introduction dans
le schémade planification oblige à un
réexamen dupourquoi de l'action hu-
maine. Tel un révélateur la planification
écologique fait apparaître l'étroitesse de
vue, et la véritable corruption inteIlec-
tuelle et morale qui préside à la transfor-
mation du cadre de vie des-hommes.

VALEURDES TRACES

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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qu'elle puisse paraître étrange, se présente de l'agriculture péri-urbaixe, le colzcept de
comme une véritabe association en terme de zone agricole de protection écologiqzre (Z.A.
synthèse des analyses de deux systèmes à l'inté- P.E.). A paraître dans Economie rzrrale, jan-
8 rieur du réel > (p. 85). vier 1973.

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