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Max FALQUE
Pour
Société
du Canal une planification
de Pro Yence
The economists, with a few exceptions, are the merchants' minions and rogether they ask with the most barefaced effrontery
that we accommodate our value system to theirs. Neither love nor compassion, healthnor beauty, dignity nor fieedom, grace nor delight
are important unless they can be priced, If they are non-price benefits or costs they relegated to inconsequence. The economic model
of more and moredespoliation, uglìficationand inhibition to life,all in the name ofprogress-
proceeds inexorably towards its selfifu&llment
yet, paradoxically, the componentswhich the model excludes are the most important human ambitions and accompliskments and the requi-
rements for survival. (*)
<< DESIGN WITH NATURE n
Ian L. McHARG
P. 25
l11
Options Méditerranéennes - 13 - Jutin 1972
CIHEAM - Options Mediterraneennes
n*
réussi à donneruncontenudynamique
et novateur au concept de conservation
de la nature. ZONE D'ETUIIE
nement en tant queprocessus d'interac- duit l'occupationdusol, ne sont que le zones de haute valeur +les plus sombres)
tion biophysique. A ce titre, elle intro- fruitdesconditions naturelles. Le dé- et celles moins importantes, plus claires
duit une nouvelle rationalité. Pour:au- terminisme écologique constitue bien en- (voir étude de cas en annexe).
tant, la planification écologique ne cons- tenduune attitude profondément diffé- b) Groupement des usages du sol
titue pas un substitut à la planification rente de celle qui anime la planification compatibles et incompatibles.
socio-économique. Toutes deux sont classique où les impératifs socio-écono- A cet effet, on établit une matrice qui
complémentaires et essentielles. Mais la ,miques commandent à la Nature. met en évidence tous les usages possibles
planification écologique par sa nouveau- Ainsi, cet inventaire met en évidence du sol(enlignes et en colonnes). A ce
té, mérite, outre un exposé de la mé- les ressources naturelles qui, dansune point, on précise le degré .de compati-
thode, une véritable justification. Nous phase ultérieure (E), seront confrontées bilité d'un usageavec tous les autres
espérons dans les lignes qui vont suivre, aux besoinséconomiques : l'adéquation usages possibles ; grâce à cela, on est à
persuader le lecteur de soh bien fondé. sera impérative (8). Dela précision et même de grouper les usages compatibles
Mais peut-être convient-il de présen- ,du sérieux de l'inventaire dépend sa force et coexistants pour chacunedes zones élé-
ter la méthode dans sonensemblepuis, de persuasion auprès des autorités publi- mentaires (voir figure 4):
à l'aide dequelquesexemples, l'illus- ques responsablesdesdécisions.
trer. C'est alors seulement que nous pour- c) Etablissement d'une carte synthéti-
rons porter un jugement de valeur:. 2) Interprétation des donnéesde I'inven- que des aptitudes.
taire
afin de déceler les utilisations Le but de cette synthèse est de révé-
prospectives d u solpourchacune des ler la conjonction optimaled'usagesdu
zones au
sein
de
l'ensemble
géogra- solcompatibles et coexistants à l'inté-
LA MÉTHODE phiqueérudié. rieur de chaque zoneélémentaire.
On peut d'abord définir les vocations
a) Interprétation des données relatives majeures : habitation, loisir, agriculture
Le schéma général (7) aux utilisations prospectives du sol. et forêt, et ensuite descendreauniveau
Le diagramme(figure 1) ci-jointmet I1 convient maintenant d'interpréter de sous-catégories en travaillant sur une
enévidenceles différentes étapes de la les données au regard d'une gamme dé- carte à petite échelle et reprenant l'ana-
procédure d'analyse. I1 convient B ce finie d'utilisation prospective du sol. A lyse des phénomènes en fonction du pro-
point d'étudier le contenu de chaque cette fin, les 8 catégoriesdel'inventaire blbmeétudié.
étape (ense référant au code alphanu- écologique sont examinées en fonction de L'ensembledesétapes a B >> a ainsi
mérique). leurs effets (positifs, négatifs ou neutres) permis de déterminer Q l'offre >> en terme
sur chaque utilisation potentielle du sol. de Nature.
Par exemple impact du climat sur : loi-
A. - Zone d'étude sirs, résidence, agriculture, forêt, chasse,
La taille de la zone d'étude est en prin- etc. .. Bien entendu, il faudra dans chaque C. - Inventaire économique.
cipe indiffhente; cependant, les meilleurs cas particulier multiplier les caractéris- Parallèlement l'économiste établira son
résultats ont été obtenus au niveau d'une tiques écologiques et par exemple distin- a modèle de croissance B, c'est-à-dire que,
aire métropolitaine, avec une cartogra- guer : précipitation, température, enso- compte tenu des évolutionsprévisibles
phie allant du 1/10 000" au 1/50 OOO", leillement, micro-climats, etc ... Nous ver- (démographie,emploi,revenu), il esti-
c'est-à-dire à une échellesusceptible de rons plus- loin comment on peut organi- mera la a demande (en terme d'espace)
guider: l'implantation des équipements et serces donnéesenuntableau de syn- qui va s'exercer sur la zone étudiée.
leurs caractéristiques. thèse (voir figure 2). A cepoint planification écologíque
.Les zones homogènes sont déterminées b) Etablissement des cartes d'aptitudes et planification économique se rejoignent
à partir des caractéristiques naturelles. intrinsèques. et, bien sûr, l'offre et la demande doivent
Cetteétapeimplique l'établissement trouver un équilibre. Le grand mérite de
d'une série de cartes sur lesquelles sont la méthode consisteprécisément à pré-
B. - Préparation et interprétation localisés les gisements, les sites de valeur, senter le milieuphysiqueen terme de
de l'inventaire écologique. les ressourceshydrauliques, des pentes << ressource >> limitée.
et leurs expositions, les forêts, les 'zones
1 ) lnventaireetcartographie des carac- loisirs et l'urbanisation. Ces cartes d'ap- D. - Établissement de critères d e
téristiques naturelles et culturelles. titudes intrinsèques suggèrent de meilleur
usage dechaquezone élémentaire de de paysage
MacHarg distingue les 8 catégories Utilisation du solet valeur visuelle
principales suivantes : telle sorte quel'ensemble de l'aire étu-
diéefasse apparaître une juxtaposition sont étroitement liées et la planification,
o Climatologie, des usages du sol prospectifs. outre ses conséquences
écologiques et
o Géomorphologie, économiques, aura très probablement ,des
o Physiographie, 3) Établissementd'un systèmede valeur conséquencesesthétiques. On peutpar
o Hydrologie, exemple prendre en considération :
pour chaque zone élémentaire ou regard
o Pédologie, o l'œil du promeneur,
de tous les usages possibles du sol.
o Flore,
o l'effet de barriGreque procure la
o Faune, I1 convient de tenir comptedufait végétation,
o Occupationdu sol. qu'une zoneélémentairepeut servir à o les densités maximales d'habitations
plusieurs
utilisations sous réserve de en milieu forestier compatible avec la
L'ordredans lequel sont étudiésces compatibilité.
phénomènes n'est pas indifférent et, pour sauvegarde de l'agrément visuel, etc ...
des raisons pédagogiques mais aussi pra- a) Etablissement d'une échelle et me-
tiques, l'ordre de lalisteci-dessus ne sure des ressources intrinsèques.
peut être modifié. En effet, si l'on admet I1 importemaintenant de mesurer la E. - Établissement de critères de
la causalité écologique, la compréhension valeur dechaque ressource intrinsèque. forme pour l'aménagement.
de chaquephénomène sera grandement Pour cela, après btablissement d'une L'étude de tous les facteurs précédents
facilitée par l'intelligencede ceux qui échelle de valeur, les cartes établies sur (écologie,économie,paysage) permet de
précèdent. McHarg souligne fort jus- calque sont superposées. Il en résulte une définir des contraintes relatives à la
tementque l'étude du climat etdela carte de synthèse mettant en évidence les localisation. De même on ,dégagera les
géomorphologie permet une meilleure (8) Encore qu'il faille bien reconnaître qu'il
principes qui devrontprésider aux formes
compréhensionde la physiographie. La y a toujours ou presque une solution techni- des constructions.
procédure séquentiedle constitue donc un que susceptible de modifier les aptitudes natu-
impératif : les activités humaines, que tra- relles, la sanction est alors d'ordre financier.
La planification écologique joue dans ce cas F. - Mise au point des outils de
un rôle de révélateur : elle ne s'oppose pas
(7) Nous avons repris ici la synthese critique à la transformation de l a naturepar l'homme réalisation du plan.
présentée par la Graduate sclzool of design de mais révèle les externalités qu'imposent les Malgré la rationalité (économiqueet
Harvard University dans Three approaches to incompatibilités qu'elle s'efforce de traduire
environmental analysis. en terme de coûts. écologique) du plan, rien n'indique qu'il
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OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972
........................................................................................................................
CIHEAM - Options Mediterraneennes
ílctivitc. :
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56 agricutturc .
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..........................................................
CIHEAM - Options Mediterraneennes
U
8
V I sera réalisé.Sans un consensus au ni-
veau descollectivitéspubliques et pri-
vées,sans I'accord descitoyens, il y a
fort à craindre que le plan restesans
effet. De plus, on se doit d'imaginer de
.......................................................... nouvelles structures administratives et po-
litiques.
En effet, la planification écologique
n'a de sens en terme de cohérence qu'ar-
ticulée avec le a modèle de croissance D.
A De même un modèlepolitico-adminis-
l c1
l B
V v O
...................................................
B B .......
tratif, dérivé de la science politique, don-
neraauplan son outil d'exécution.
A
,
I i
.........................................................
Étude de cas
Nousaurions aimé présenterune
étude de cas appliqués à la région Pro-
vence - Côte-d'Azur qui, menacée par les
exces ou pIutôt par I'anarchie des établis-
ments humains, mérite une attention par-
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ticulière. Notrebut est précisémentde
I L
convaincre les élus et l'administration de
l'urgence de nouvelles solutions aux pro-
blèmesde la planification.
.......................................................... A défaut d'étude française, nous al-
lons présenter quelques exemples suscep-
tibles de mieux fairecomprendre cer-
taines étapes de la méthode, à savoir :
0 l'interprétation des valeurs et l'in-
ventaire écologique,
(u
o I'établissement.des cartes d'apti-
.-
m
m tudes,
>
;?1 o l'intercompatibilité des
usages du
E sol.
En outre nousprésentonsen annexe
h
les principales cartes d'une étude de lo-
d, calisation d'une autoroute auxEtats-Unis.
v)
.->
Y
m lnterprétotiondel'inventaire écologique.
Y
c Si l'inventaire écologique détaillé cons-
Q
L a8 titue le fondement de la méthode, il faut
V -CI
.-
O Y
bien reconnaître que seule son interpré-
"I tation importe au regard de la planifica-
E tion. En effet, ,depuis fort longtemps, les
géologues, les pédologues, les botanistes
.-
-P
L et bien entendu les géographes ont, en ce
m. qui concerne notre pays, procédé à des
.-c inventaires d'une précision remarquable
W
.-
Y mais que les aménageurs n'ont pratique-
VI ment jamais utilisé dans leurs plans sinon
d'une façon tellementgrossièreque les
processus naturels n'étaient en aucun
W
cas porteurs de valeurs. La méthode que
c
C
nous décrivons impliqueau contraire
O
n que les données de base soimt interpré-
tées et reconstituées à l'intérieur d'un sys-
Q
C -P tèmede valeurcorrespondant à I'utili-
3
3 sationoptimale du sol.
L
W
>
6 A cette fin, il importe dechoisirles
L
(U 'r'
.-E facteurs écologiques, de les classer et de
m les étudier dans l'ordre logique, à savoir
g .Ë climat, géologie, physiographie, hydrolo-
W
v
K gie,pédologie, flore, faune, utilisation
W
+
m
du sol, mais il faut surtout les interpré-
.- Z ter au regard de toutes les utilisations du
X
(U
-
O
l-
sol prospectives afin .de pouvoir établir
les cartes d'aptitudes.
Q
-
u)
Z
Reprenant la méthode que Mc Harg a
mise au point pour Staten Island (9) nous
.-
L
Q avons essayé, au seindu
Service de
.-O
u)
L3 l'aménagement de la Société du Canal
A
W t
Y de Provence et d'Aménagement de Ia
L
3
U
a" O Région Provençale d'établir le tableau
m
c ci-contre (figure 2) en vue de résoudreles
(9) Design with nature, page 108.
115
CIHEAM - Options Mediterraneennes
LES IMPLICATIONS
DE LA PLANIFICATION
ÉCOLOGIQUE
Bienque très récente dans sesappli-
cations pratiques nous avons le senti-
ment que la cc présomption pourla
Nature D constitue un postulat suscep-
tible de modifierradicalementl'aména-
gement de l'espace. La planification éco-
logique constitue une théorie à même
de remettre en cause non seulement la
planification en terme d'affectation du
sol, mais aussi les fondements juridiques,
administratifs et politiques qui la sous-
tendent.
Nous nepourrons dans le cadrede
ce court article qu'effleurer quelques
thèmes et indiquer par là-même certaines
directions de recherche.
Le problèmedezonage
Le zonage est la base des plans d'amé-
nagementtelsque nous les élaborons
aujourd'hui. I1 s'agit d'une part de sépa-
rer les usages incompatibles, de fixer des
densités de construction par le biais des
coefficients d'occupation du sol (C.O.S.).
En cela, rien de critiquable sinon la ratio-
nalité qui sous-tend le plan. Sans entrer
dans les détails, disons que les plans s'efd
forcent de concentrer l'urbanisation par
soucis légitimes de ne pas multiplier les
équipements collectifs (route, lignes élec-
triques, service postal, etc...) et de pré-
server certains espaces verts, agricoles,
forestiers ou ayant une valeur de site.
A ce point, nous ferons 3 remarques :
O Les choix sont le plus souvent arbi-
traires : l'inventaire écologique se limite
à un simpleexamen de l'utilisation ac-
tuelle du sol et l'on entérine un état de
fait.
O Le principe de non-indemnisation
des servitudes posé par l'article 82 du
Code de l'urbanisme et .de l'Habitation,
implique une modération dans les inter-
dictions demodification d'utilisation du
sol, si l'on veut que le plan ait quelque
chance de réussite. I1 en résulte un sau-
poudrage des droits de bâtil: sans consi-
dérationdes aptitudes de la Nature qui
parfois nécessite une protectionabsolue
ou au contraire se prête admirablement
à l'occupation humaine.
Compatibilité et incompatibilité (fig. 4). ,La deuxième partie de la matrice Pourlimiterles conflits inévitables
concerne les ressources naturelles néces- qu'entraînent les limites de séparation des
La méthodecartographique a permis saires à chacun des usages tandis que la zones dont l'arbitraire n'éChappe à per-
d'identifier le meilleurusage de chaque troisième partie indique les conséquences sonne, les urbanistes ont tendance à ZO-
aire géographique. Mais si nous voulons sur la qualité del'environnementselon ner de très vastes étendues. Celaimpli-
utiliser aumieux l'espace, ilconvient les valeurs : que une ségrégationdes activités et des
de mettre en évidence les compatibilités catégories socio-professionnellessans rap-
et les incompatibilités. Pour cela nous - mauvais, port avec les aptitudes réellesdu terri-
reprendrons la matrice présentée par - médiocre, toireeten contradiction totale avec !e
McHarg (10) pour l'étude de la vallée - assezbon, principede diversité, sourced'aménités
du Potomac où chaque usage du sol - bon. pour l'homme. I1 serait intéressant, et
est confronté à chacundes autres, en nous nous proposons de le faire, de su-
précisant : Nousavons reproduit cette matrice perposer un schéma d'aménagement clas-
simplement pour illustrer la méthode, siqueavec sa contre-partie issuede la
- incompatibilité, car les . valeurs qu'elle précise sont méthode écologique.
- compatibilité faible, contingentes à la région étudiée, mais Le premier ressemblera à une affiche
- compatibilitémoyenne, cequi importe en matière de planifica- avecde larges tachesde couleur, le se-
- compatibilité totale. tion, c'est d'abord de présenter des pos- cond fera penser à unemosaïque car,
sibilités et ensuite de divmsifier les déclare ,McHarg, e il résulte d'une sollici-
(10) Idern, page 144. usages. tation de l'espace auquel on demande de
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OptionsMéditerranéennes - 13 - Juin 1972
CIHEAM - Options Mediterraneennes
dévoiler ses qualités subtilesetdiverses d'acheter, de vendre,detransformer le tranches sans que soient prises en compte
qui, lorsqu'on les superpose, se révèlent sol sansconsidération desconséquences des valeurs autres qu'économiques et
d'unegrande complexité.Maisc'est la écologiques apparaîtra comme incompa- techniques. La méthode écologique appli-
vraie complexité des possibilités et des tible avec l'éco-logique. Le laissez-faire quée à ce problème est présentée en an-
contraintes. Certes le schéma peut paraî- économique, bien que profondément en- nexe ; elle permet de faire ressortir les
tre anarchique mais seulement parce que raciné dans la mentalité américaine de- incompatibilités, defaire intervenir de
nous nous sommes habitués à la triste vient de plus en plus incompatible avec nouvelles valeurs et surtout de proposer
logique duzonage, parce que nous ne les intérêts dela majorité descitoyens de nouvelles solutions socialement sinon
sommes pas habitués à percevoir l'infinie qui, habitant des grandes villes, ne pos- financièrement préférables. Nous ferons
diversité de notre environnement et à la sèdent pas de terre et pour lesquels les cependant une réserve : en Europe, l'oc-
traduire dans nos plans >> (11). besoins et les aménités de la viede- cupation du solestsi ancienne que l'on
Ainsi, la planification écologique a viennent de plus en plus coûteux et dif- peut dire que chaque parcelle connaît ou
tendance à entrer en conflit avec les prin- ficiles d'accès 9> (12). aconnuune utilisation,essentiellement
cipes du zonage. Nul doute qu'elle aidera Nous pensons que la planification éco- agricole. Par essaiset erreurs, nos an-
à remettre en question un procédé dont logiquepeut arriver à mettreaupoint cêtres,écologistes parforce (15) sont
la simplicité trompeusecompromet les une nouvelle politique d'aménagement. arrivés à déterminer le meilleurusage
chances d'un aménagementharmonieux En tout cas l'impasse dans laquelle se de l'espace.Cela est vrai del'agricul-
de l'espace. trouvent les grands pays industriels né- ture et dans une large mesure pour l'ha-
cessite de nouvellessolutionsbasées sur bitat ; en un sens, l'occupation du sol
une visionrenouveléedes rapports de est le résultat de la sagesse paysanne que
Le problème de l'aménagement glo- l'homme avec son environnement. Enfin, notre méthode ne ferait que confirmer.
bal la méthode impliquela mise sur pied d'un Cela n'est pas le cas aux Etats-Unis où
système de valeur. Peut-être est-ce Ià l'agriculture, même dans les régions d'an-
Au delàde la remise en questiondu ouvrir la porte à la subjectivité. Nous y cienne colonisation, n'a fait que passer et
zonage, l'impact de la planification éco- voyons plutôt la possibilité de poser bien souvent de vastes étendues au cœur
logique se fera sentir au niveau le plus d'une façon permanente la question fon- même dela Mégalopolis(deBoston à
élevé du processus d'aménagement et des damentale de la finalité de l'intervention Washington) décrite parJeanGottman
institutions qui le régissent. de l'homme. n'ont connu que l'économie de cueillette
Nous avons évoqué déjà le principe de C'est à l'occasion de la définition du des Indiens à laquelle a succédé quelques
non-indemnisation des servitudes qui ne système de valeur que chaque commu- années d'exploitation forestière. Sur ces
résistera pas si l'on calque l'aménagement nauté pourra s'insérer dans le processus vastesespaces l'homme n'a jamais vrai-
sur : l'infinie variété des aptitudes natu- de planification. La rationalité ne sera ment mis en valeur le sol et grands sont
relles. On peut ,discerner deux directions peut-être pas celle de l'ingénieur et de lesrisques de bouleversement de l'éco-
possibles : a'économiste mais il importe de la pren- système lorsque la ville brusquement fait
soit la socialisation du sol ou au dre encompte sous peinedevider la peserses contraintes.
moinsdes (c droits de développement D planification de sa dimension la plus im- En Europe, si l'agriculture nous aide
telle que les Britanniques ont pu l'ima- portante : la maîtrise dudevenir social à mieux comprendre les potentialités na-
giner dans le (c Town and country plan- dans un contexte de libre arbitre. turelles,ellen'estplus la seule à occu-
ning Act >> de 1947 et dans une moindre per l'espace agricole qui régresse et entre
mesure le n: Land Commission Act B de en concurrence avec une formidable ex-
1968 (d'ailleursrestés lettremortedès La planification écologique dans le plosion desactivités humaines : infra-
structure de transport, zone industrielle,
que les Travaillistes ont cédé le pouvoir contexte européen
aux Conservateurs) ; habitat, zonede loisir, etc..., dont la
e soit un système d'indemnisation des compatibilité avec l'infinie diversitédu
La méthodedont nous avonsessayé milieu naturel est aléatoire.
servitudes ,d'aménagement dont les res- d'exposer quelques
aspects est-elle un
sources proviendraient d'une péréquation produitaméricaininexportableenEu- 'La méthode vient doncprendre le
entre plus-valuesetmoins-valuesqu'en- relais del'expérience paysanne qui,en
rope ? Nous pensonsqu'à l'instar des raisondesnouvellesutilisations et de la
gendre ,l'aménagement. bons vinselleest à mêmede traverser vitesse de transformation, s'avère inopé-
Dans les deux cas, nous nous trouvons l'Atlantique sans dommage et qu'elle peut
en présence d'une modification non seu- nous rendre les plus grands services (13). rante, d'autant plus que les agriculteurs
lement du droit public maisdesmœurs ont beaucoup demal à faireentendre
Prenons par exemple un tracé d'auto- leur voix. Nous pensons donc qu'à l'oc-
qui régissent la politique foncière. route : les conflits qui existent aux Etats- casion de l'établissementdesSchémas
Probablement ia pensée la plus expli- Unis sont très voisins de ceux que nous
cite en ce qui concerne la traduction de commençons à connaître en France (14). Directeurs d'Aménagement et d'Urba-
la planification écologique entermede nisme, il serait du plus haut intérêt de
L'étenduedesdégâts, la taille descica-
science politique est celle
de Lynton trices, la destruction des tissus urbains confronter les aptitudes naturelles de l'es-
Calwell. paceaux e nécessités >> socio-économi-
sont arrivés à un niveau d'autant plus ques. Nul doute que certaines incompa-
(c I1 n'est pas exagéré de dire qu'une élevé que le pays est riche et puissant et
politique fondée sur l'écologie implique que, en outre, l'adoration du veau d'or, tibilités conduiront à une organisation de
unetransformation totale de quelques l'automobile, constitue la nouvellereli- l'espace qui soit autre chose qu'un brico-
secteurs clés de la politique de la nation. gion d'Etat. lage descoups partis !
Une politique foncière (landpolicy)ba- Si nous prenons le cas de la France,
sée sur les principes écologiques sera toutes les conditionssont réunies pour La planification écologiqueestaussi
globale et cohérente. Le propriétaire fon- que 3e paysage urbain soit découpé en anciennequel'homme.Mais dans un
cier perdra certains droits et obtiendra monde fini faisant face à une formidable
certaines protections, et les critères de explosion démographique et doté de tech-
localisation seront plusécologiques que niques capables debouleverser la Nature,
(12) The ecosystem as acriterion for public
juridiques. On peut s'attendre 5 des chan- land policy dans NaturalRessource Jormlal, elleconstitue le seulespoir de l'homme
gements substantiels en matière d'écono- avril, 1970, 210.
mie foncière (economics of land use). (13) La méthode,aumoins en cequicon-
cerne la superpositionde
cartes, n'est pas (15) P x exemple un paysanqui se trompe
L'application des concepts écologiques se nouvelle. Notammentvoir l'excellent chapitre sur l'aptitude de son terrain et provoque l'éro-
heurtera à l'obstacle majeur quecons- IV de l'ouvrage de Paul DUFOURNET, Les plans sionpar une pratiqueculturale non conforme,
titue la notion desol pris commebien d'organisation de l'espace, tome II, page 43 severra pénalisé à terme. Il estdans l'in-
(commodity) ; la propriété privée du sol à 126. Voiraussi la critiquedeJean LABASSE capacitédefairepayerl'addition à la collec-
concernant le choix des terresagricolesdans tivité. Au contraire un constructeurpublic ou
ne sera pas incompatible avec la vision l'Organisation de l'espace, page 461 à 469. Ce- privé qui, parimperméabilisation des surfaces
d'une politique foncière reconnaissant !a pendantce qui manque à cestentatives, c'est modifiel'alimentation des nappesphréatiques
primauté de l'écosystème, mais la liberté la référence à un systèmedevaleurs. et le ruissellementdes eauxneserapastenu
(14) Voir à cesujetleconflitopposantle pourresponsable.Cettedilutionde la respon-
Ministèrede I'Equipement auxagriculteurs au sabilitéauxregards des externalitésconstitue
(11) Idem, page 115. sujetdutracédel'autorouteAubagne-Toulon. une grave menacepournotreenvironnement.
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CIHEAM - Options Mediterraneennes
ANNEXE
A plumber is a most important member of society. Our civilization could not endure long without his services: but we do not
ask plumbers to design cities or buildings. So too with highways: the engineer is most competent when considering the automobile as a
projectile that responds to the laws of dyrzamics and statics. He understands structures and pavements very well indeed and his services
are indispensable. But the matter of the man in the automobile as a creature with senses is outside his ken; the nature of the land as
interacting biop?lysicalprocesses is unknown to him. His competence is not thedesign of highways, merely of the structures that compose
them but only after they have been designed by persorts more knowing of man and the land. (**)
<< DESIGN WITH NATURE D
Ian I. McHARG
P. 32
VALEURDES TRACES
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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synthèse des analyses de deux systèmes à l'inté- P.E.). A paraître dans Economie rzrrale, jan-
8 rieur du réel > (p. 85). vier 1973.
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Options Méditerranéennes - 13 - Juin 1972