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ou de services. Dès lors, les paiements de transfert, tout comme les allocations de sécurité
sociale, de chômage ou de subsistance, ne font pas partie des dépenses publiques dans la
comptabilité nationale.
Ces dépenses de l'Etat représentent aujourd'hui 20% du PNB américain, et ce
pourcentage n'a pas beaucoup augmenté depuis la fin des années 50. (La valeur de ce
poste en 1959 par exemple était aussi d'environ 20%). En 1929, par contre, les achats de
l'Etat ne représentaient que 8,5% du PNB aux Etats-Unis.
Y=C+I+G.
Cette relation est bien une identité car C, l, G sont définis de façon à ce que l'égalité des
deux membres soit toujours assurée 2 . Il est important de ne pas confondre des identités, qui
sont assurées par définition, avec les conditions d'équilibre qui traduisent l'égalité entre
l'offre et la demande de marché. Les conditions d'équilibre ne sont remplies que lorsque
prix et quantité sont à leur niveau d'équilibre.
100 65 + 25 + 10
2 Si Y représente le PNN au lieu du PNB, l'identité est conservée si l'investissement est défini en tant qu'investissement
net, c'est-à-dire l'investissement moins la dépréciation.
73.3 L'identité du revenu national dans une économie fermée 355
d'Agraria est un consommateur de blé mais il est aussi fermier et peut donc être considéré
comme une firme. Les fermiers investissent en mettant de côté une partie des récoltes
annuelles pour les semailles de l'année suivante. L'Etat s'approprie aussi une partie des
récoltes afin de nourrir ses armées. D'une récolte totale annuelle de 100 boisseaux de blé,
65 sont consommés l'année en cours par les civils, 25 sont stockés pour être utilisés à
l'avenir comme semence, et 10 servent à nourrir l'armée pendant l'année.
8=1
3 La comptabilité nationale américaine suppose que les achats de l'Etat ne sont pas utilisés pour élargir le stock
de capital du pays. Nous suivons cette convention dans notre calcul de l'épargne nationale en retirant tous les
achats publics de la production pour calculer l'épargne nationale. La comptabilité nationale de la plupart des autres
pays distingue la consommation publique de l'investissement public (par exemple, les investissements faits par des
entreprises nationalisées) et incluent ce dernier comme partie l'épargne nationale. Les chiffres de l'investissement
public incluent souvent toutefois les achats d'équipements militaires.
356 Ch. 13 La comptabilité nationale et la balance des paiements
de 100$. IBM, de son côté, utilise cet argent pour acheter les briques nécessaires à la
construction d'un nouvel immeuble. Dans ce cas, l'épargne nationale et l'investissement
s'accroissent tous deux de 100$. Le ménage accroît les disponibilités d'IBM de 100$, et
ces 100$ sont utilisés par la firme pour augmenter le stock d'installations et d'équipements,
qui peuvent servir à la production future.
Qu'est-ce qui arrive à l'épargne nationale S lorsqu'un ménage épargne en achetant
une parcelle de terrain dans le pays? L'épargne nationale n'auglnente-t-elle pas sans
accroissement correspondant des investissements? La réponse à cette question est en
réalité: «pas forcément». Quand un ménage augmente son épargne pour acheter une terre,
le ménage qui vend cette terre peut diminuer d'autant sa propre épargne; en vendant une
partie de ses avoirs, il peut consommer plus. L'épargne globale, S, ne changerait alors pas.
Dans une économie fermée, l'épargne, en tant qu'agrégat, ne peut se manifester qu'en
élargissant le stock de capital.
Dans cette section, nous étendons le système de comptabilité nationale aux économies
ouvertes. Dans une économie ouverte, l'identité du revenu national doit être modifiée
car certains biens domestiques sont exportés à l'étranger tandis que certains revenus
domestiques sont dépensés pour importer des produits étrangers.
La principale leçon de cette section concerne la relation existant entre l'épargne
nationale, l'investissement, et les déséquilibres des échanges. Nous allons voir que, dans
des économies ouvertes, l'épargne et l'investissement ne sont pas nécessairement égaux,
comme ils le sont en économie fermée. Ceci est dû au fait suivant: les pays peuvent
épargner en exportant plus qu'ils n'importent, et ils peuvent désépargner - c'est-à-dire
réduire leur richesse - en exportant moins qu'ils n'importent.
Le revenu national dans une économie ouverte est dès lors égal à la somme des dépenses
intérieures et étrangères consacrées à des biens et des services produits par les facteurs de
production à l'intérieur du pays. Le revenu national en économie ouverte est alors égal à :
Y=C+l+G+EX-lM. (13.1)
Afin de mieux concrétiser cette égalité, reprenons l'exemple du pays imaginaire qu'est
Agraria et supposons qu'il importe du lait du reste du monde en échange d'exportation de
blé. Nous ne pouvons pas établir les comptes nationaux d'Agraria sans connaître le prix du
lait en terme de blé car tous les membres de l'égalité du PNB (13.1) doivent être exprimés
dans la même unité. Supposons que le prix du lait soit égal à 0,5 boisseau de blé par gallon
et qu'à ce prix, Agraria consomme 40 gallons de lait; dès lors ses importations sont égales
à 20 boisseaux de blé.
Le tableau 13.2 montre que le total de la production d'Agraria est, comme dans le cas
précédent, de 100 boisseaux de blé. La consommation annuelle est à présent subdivisée
en deux biens: le blé et le lait, soit 55 boisseaux de blé et 40 gallons de lait (ce qui revient
en valeur à 20 boisseaux de blé). La valeur de la consommation en terme de blé est alors
de 55 + (0, 5 x 40) = 55 + 20 = 75.
PNB . .. dépenses .. .
(production totale) = consommation + investissement + publiques + exportations - Importations
100 + 25 + 10 + 10
a 55 boisseaux de blé + (0,5 boisseau par gallon) x (40 gallons de lait)
b 0,5 boisseau par gallon x 40 gallons de lait
Les 100 boisseaux de blé que Agraria produit sont donc utilisés de la façon suivante:
55 sont consommés par les résidents intérieurs, 25 sont investis, 10 sont achetés par l'Etat,
et 10 sont exportés à l'étranger. Le revenu national (Y = 100) est égal aux dépenses
intérieures (C + l + G = 110) plus les exportations (EX = 10) moins les importations
(lM = 20).
L'identité du PNB, c'est-à-dire l'équation (13.1), montre une des raisons pour lesquelles
la balance courante est importante en macroéconomie internationale. Comme le membre de
droite de l'égalité (13.1) correspond aux dépenses totales sur la production intérieure, tout
changement de la balance courante peut être associé à un changement dans la production
et donc dans l'emploi.
Un autre intérêt de la balance courante vient de ce qu'il mesure l'ampleur et la direction
de l'emprunt international. Lorsqu'un pays importe plus qu'il n'exporte, il achète plus à
l'étranger qu'il n'y vend et doit d'une façon ou d'une autre financer ce déficit. Comment
paie-t-il cet excédent d'importations une fois qu'il a épuisé les ressources issues de ses
exportations? Comme le pays, dans son ensemble, ne peut importer plus qu'il n'exporte
que s'il peut emprunter la différence à l'étranger, un pays avec un déficit de la balance
courante devra augmenter du montant de ce déficit son endettement extérieur net5 .
De même, un pays qui a un surplus de sa balance courante gagne plus de ses exportations
qu'il ne dépense pour ses importations. Ce pays finance le déficit de la balance courante
de ses partenaires commerciaux en leur prêtant. Les avoirs extérieurs d'un pays en surplus
augmentent car les pays étrangers paient pour les importations non couvertes par leurs
exportations en émettant des reconnaissances de dettes qu'ils devront rembourser un
jour. Le raisonnement ci-dessus montre que la balance courante d'un pays est égale au
changement dans ses avoirs extérieurs nets.
Nous avons défini la balance courante comme la différence entre les exportations et les
importations. L'équation (13.1) nous montre que la balance courante est aussi égale à la
différence entre le revenu national Y et les dépenses des résidents intérieurs C + l + G :
y - (C + l + G) = CA.
Ce n'est qu'en empruntant à l'étranger qu'un pays peut supporter un déficit de sa balance
courante et consommer plus de production qu'il n'en génère. Et s'il consomme moins
que sa production, il obtient un surplus de sa balance courante et prête ce surplus à
l' extérieur6 . Les emprunts et prêts internationaux ont été identifiés au chapitre 7 à du
commerce intertemporel. Un pays qui a un déficit de sa balance courante importe de la
consommation présente et exporte de la consommation future. Un pays qui a un surplus de
son compte courant exporte de la consommation présente et importe de la consommation
future.
Afin d'illustrer ces principes reprenons l'exemple imaginaire d'Agraria, décrit au
tableau 13.2. La valeur totale de sa consommation, de ses investissements et des achats
de l'Etat, est égale à 110 boisseaux de blé, soit à plus que sa production propre de 100
boisseaux. Cette inégalité serait impossible dans une économie fermée: elle est possible
dans une économie ouverte. En effet, Agraria importe maintenant 40 gallons de lait, ce qui
vaut 20 boisseaux de blé, mais n'exporte que 10 boisseaux de blé. Le déficit de la balance
courante est alors de 10 boisseaux, soit la valeur de l'emprunt qu' Agraria doit contracter
à l'étranger et qu'il devra rembourser plus tard.
de simplifier la discussion. Nous verrons plus loin comment les transferts entrent dans le compte courant lorsque
nous analyserons dans le détailla balance américaine des paiements.
5 D'un autre côté, un pays pourrait financer un déficit de sa balance courante en utilisant pour payer ses importations
des avoirs extérieurs qu'il aurait accumulés antérieurement. Ce pays diminuerait le montant de sa richesse extérieure
nette, ce qui revient à accroître son endettement extérieur net.
6 La somme C + l + G est souvent appelée dans la littérature macroéconomique l'absorption intérieure. Grâce à
cette terminologie nous pouvons redéfinir le surplus de la balance courante comme la différence entre le revenu et
l'absorption.