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Présenté par
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
D’ABOMEY (UAC), BENIN
P.M.Sc N°02/P.M.Sc/CIPMA/FAST/UAC/2007.
Présenté par
KPINDJO Maximin Ferdinand
Superviseurs:
Jury :
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
DEDICACE
Selon un proverbe peuhl « L’homme n’est rien sans les autres. On nait dans leurs
mains et on part dans leurs mains ».
En ces termes, nous reconnaissons l’importance du rôle joué par les parents et amis.
Aussi, ce travail est dédié :
YEHOUENOU,
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REMERCIEMENT
La réalisation de cette œuvre n’a été possible que grâce au concours de plusieurs
personnalités que nous tenons à remercier sincèrement pour les multiples efforts
qu’elles ont déployés pour l’aboutissement de ce travail.
C’est donc ici le lieu de féliciter et d’adresser nos remerciements à tout le personnel
de la Chaire Internationale en Physique Mathématique et Applications pour sa
contribution à notre formation, en particulier :
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D E D I C A C E ................................................................................. - 2 -
REMERCIEMENT .............................................................................. -3-
RESUME .......................................................................................... -9-
Chapitre 1 INTRODUCTION………………………………………………………-11-
1.1 Introduction:........................................................................... - 12 -
1.2 Problématique ......................................................................... - 14 -
1.3 Objectifs de recherche ............................................................. - 16 -
Chapitre 2 CARACTERISTIQUES DU MILIEU
ETUDIE….………………………………………………………..……..……………-17-
2.1 Environnement physique ......................................................... - 18 -
2.2 Environnement humain ........................................................... - 28 -
Chapitre 3 REVUE DE LITTERATURE ............................................... -30-
3.1 Revue de littérature ................................................................. - 31 -
3.2 Opérationnalisation des concepts ............................................. - 38 -
Chapitre 4 METHODOLOGIE DE RECHERCHE ................................. -40-
4.1 Choix de la zone d’étude .......................................................... - 41 -
4.2 Choix des forêts ...................................................................... - 41 -
4.3 Choix des personnes enquêtées ................................................ - 42 -
4.4 Collecte des données et matériel utilisé. .................................... - 44 -
4.4.1 Matériel: ............................................................................. - 44 -
4.4.2 Méthode : ........................................................................... - 45 -
4.5 Déroulement du travail au laboratoire ....................................... - 45 -
4.5.1 Phase de traitement des données d’inventaire ......................... - 45 -
4.5.2 Phase de traitement des photos ............................................. - 46 -
Chapitre 5 RESULTATS ET DISCUSSION .......................................... -49-
5.1 Présentation des résultats commune par commune. ................... - 50 -
5.1.1 Résultats de la commune d’Allada .......................................... - 50 -
5.1.2 Résultats de la commune de Sô-AVA ...................................... - 56 -
5.1.3 Résultats de la commune de Zè. ............................................. - 62 -
5.2 Physionomie des forêts sacrées ................................................. - 72 -
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Figure 22: Evolution des différentes unités d’occupation dans la Commune de Sô-
Ava…………………………………………………………..……………….68
Figure 32: Répartition par classes de diamètres des arbres inventoriés dans
HEKPAZOUN………………………………………………………………83
Figure 33: Répartition par classes de diamètres des arbres inventoriés dans
AHOUANSEZOUN………………………………………………………..86
Figure 35: Répartition par classes de diamètres des arbres inventoriés dans
AVOGBEZOUN……………………………………………………………91
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RESUME
Cette étude porte sur des reliques de forêts sacrées pour leur rôle dans la
sauvegarde de la biodiversité dans le Département de l’Atlantique, la région
fortement anthropisée au sud du Bénin. Il s’agit des îlots de forêts de superficie de
quelques dizaines d’hectares. L’étude a visé le suivi de la dynamique des forêts
sacrées grâce à la télédétection, et l’estimation de la quantité et le potentiel
biologique de ces forêts sauvegardées par les croyances traditionnelles. De façon
spécifique, il a été évalué le niveau de dégradation de la végétation, réalisé une
typologie des forêts sacrées recensées, et enfin cartographié les forêts reliques
recensées du département de l’Atlantique.
Il ressort de ces travaux que dans le département de l’Atlantique, sur une vingtaine
d’années, 33,56%.de surface couverte de forêts sacrées sont perdus.
L’analyse floristique a montré que la richesse spécifique moyenne des ligneux est de
vingt (20) espèces par îlot et que le diamètre moyen à hauteur d’homme varie de
33,52 cm à 75,75 cm. La surface terrière fluctue entre 25,24 et 76,95 m2/ha et la
densité des régénérations est évaluée à 1200 - 2580 plants à l’hectare. La densité du
peuplement ligneux varie entre 120 et 820 arbres à l’hectare
Une enquête auprès des populations riveraines a permis de savoir que ces forêts
sacrées perçues comme une partie importante du patrimoine des villages, abritent
parfois des sources d’eau et fournissent de menus produits forestiers non ligneux
aux populations Mais face aux mutations sociales et économiques actuelles, les
modes de gestion endogènes n’arrivent plus à protéger ces forêts sacrées et leur
biodiversité.
Mots clés : Biodiversité, forêts sacrées, données satellitaires, inventaire forestier
protection.
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ABSTRACT
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Chapitre 1
INTRODUCTION
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1.1 INTRODUCTION
Du fait des dégradations causées par l’homme pour la satisfaction de ses besoins,
on estime que plus de 20 000 d’hectares de forêts tropicales sont détruits par an
(LANLY 1992). Au Bénin, le taux annuel de déforestation atteint 1,2%
(AGBAHUNGBA et al, 1998). Dans le Département de l’Atlantique, les limites des
forêts naturelles reculent considérablement laissant place aux champs de cultures,
aux habitations et aux plantations artificielles dans certains cas.
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Cette tentative de sauvegarde de la biodiversité forestière est en proie à d’énormes
difficultés dont le reflet se note à travers la structure de ces forêts. Dans le
département de l’Atlantique il existe cinq (5) “forêts classées” dont une a disparu (la
forêt classée de Tozoun dans la commune d’Allada). Les quatre autres sont dans un
état de dégradation avancée, ce qui a amené l’Etat à intervenir en procédant au
reboisement des parties détruites de ces forêts. Dans ce cadre, dans la forêt classée
de Pahou (Ouidah) il a été reboisé 492 hectares sur un total de 765 hectares soit
64,31% de biodiversité perdue au niveau de cette forêt (CARDER ATLANTIQUE,
1985). Dans cette lutte contre la dégradation des ressources forestières, nul ne sera
de trop et la participation de tous est souhaitée. Aussi, la présente étude se propose
d’examiner la participation du socioculturel, du sacré, du mythique, de la croyance
dans la gestion des forêts dans ce département côtier du Sud Bénin.
Considérant les difficultés rencontrées au niveau des aires protégées par les lois de
l’Etat, la nécessité de comprendre les raisons profondes qui motivent souvent le
respect des brousses et buissons abritant des divinités traditionnelles s’impose dans
la recherche d’une approche soutenable en harmonie avec les pratiques locales. Il
est à remarquer que malgré les fortes pressions que subissent les forêts classées,
les forêts reliques n’en subissent pas pour autant. Cette réputation de la croyance
semble attirer l’attention de certaines personnes dont GNOHITE (1994) qui
s’exprimait en ces termes : « Une forêt classée n’inspire aucune crainte aux
populations. En revanche, nul ne touchera à une forêt sacrée. La tradition est bien
plus forte que la loi ». Le besoin de comprendre le fondement de cette réalité urge
donc surtout si l’on admet que l’Etat ne pourra jamais mettre un garde-forestier
derrière chaque ennemi de la forêt, au contraire le génie du village veille en
permanence sur les consciences collectives et individuelles. Si tel est le cas, n’est-
ce-pas là un moyen pour réduire considérablement les charges de l’Etat en matière
de protection de l’environnement ? Il apparaît nécessaire d’étudier cet important
problème qui s’énonce comme suit : “Dynamique des forêts sacrées dans le
département de l’Atlantique”.
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1.2 PROBLEMATIQUE
Les sites sacrés jouent un rôle important dans la gestion des ressources naturelles et
la conservation de la biodiversité. En Afrique, en Amérique Latine et en Asie, les
sites sacrés, en particulier les forêts sacrées, intéressent de plus en plus les
scientifiques et les organisations de protection de la nature (Gadgil et Vartak, 1976 ;
Guinko, 1985 ; Ramakrishnan et al., 1998 ; Ouattara, 1988 ; Camara, 1994 ; Hay-
Edie et Hadley, 1998 ; Chandrashekara et Sankar, 1998 ; Swamy et al., 2003).
Sur le continent africain, les forêts sacrées sont signalées depuis très longtemps
(Chevalier, 1993 ; Aubréville, 1937 ; Jones, 1963). Dans les pays à faible couvert
forestier, comme le Bénin et le Togo, l’intérêt des forêts sacrées en ce qui concerne
le maintien de reliques de végétation forestières anciennes et de leur diversité
biologique, a fait l’objet de plusieurs études (Sokpon et Agbo, 1999 ; Kokou et
Sokpon, 2006 ; Kokou et al., 1999a ; 1999b ; Kokou et Caballé, 2000 ; Kokou et
Kokutse, 2006). Dans certaines régions du Sud Bénin, notamment dans l’Atlantique
en pleine urbanisation, les forêts sacrées sont les seuls témoins de l’élément
forestier.
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Mais face à cette pression foncière et les mutations socioculturelles en rapport avec
les religions monothéistes en voie d’expansion, ces forêts subissent actuellement
des dégradations rapides et massives, entraînant la réduction de leur superficie,
voire leur disparition complète (Kokou et al. 1999b).
La présente étude, basée d’une part sur une approche de la géo information donc de
l’utilisation des images aérospatiales pour détecter les changements de superficies
des forêts et d’autre part sur une approche phytosociologique et des entretiens avec
les populations, analyse l’importance des forêts sacrées dans le Département de
l’Atlantique, qui est l’une des circonscriptions administratives du pays avec les plus
peuplées du Bénin.
L’OBJECTIF PRINCIPAL
L’objectif principal est d’analyser la dynamique des forêts sacrées grâce aux
techniques de la télédétection et des données d’inventaire.
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H3 : Les forêts sacrées dans l’Atlantique présentent encore une richesse floristique
élevée.
• la revue de littérature ;
• la méthodologie ;
• Conclusion et recommandations.
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.
Chapitre 2
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Les caractéristiques du milieu seront étudiées suivant deux volets à savoir les
caractéristiques physiques et les caractéristiques humaines.
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2.1.2 RELIEF ET HYDROGRAPHIE
Il s’agit en fait d’un plateau de faible altitude présentant une pente qui s’incline vers
le littoral se trouvant lui-même parsemé de marécages et de lagunes qui
communiquent avec la mer.
Ce plateau couvre une superficie d’environ 2140km², soit plus de 2/3 de la superficie
totale du département (Dissou 1986).Il est limité au Nord par la dépression de la
Lama avec laquelle il présente une pente relativement forte. Dans la région d’Agon-
Sèhouè apparaît un escarpement très remarquable. En effet Le village Agon se
trouve à une altitude de180 mètres alors que Sèhouè est aux environs de 60
mètres. Ce plateau est traversé immédiatement au sud d’Allada par deux failles
presque parallèles de direction Nord-Est Sud-ouest. Ce sont des accidents de terrain
se présentant sous forme de fossés profonds à fond non fonctionnel, c’est-à-dire ne
contenant pas de l’eau comme les rivières. La limite sud de ce plateau est constituée
par la bande côtière, à l’Est et à l’Ouest il est respectivement limité par la vallée de la
Sô et celle du Kouffo.
La dépression de la Lama, quant à elle, présente une série de plateaux dont les
altitudes varient entre 20 et 60 mètres tandis que la zone littorale est essentiellement
constituée de terrains quaternaires dominés par le sable .Le réseau hydrographique
est constitué par un ensemble de vallées à fonds plats telles que les vallées de
Bakanmè et de Toho.
Les plus importants cours d’eaux sont représentés par la rivière Sô, le fleuve Ouémé,
le fleuve Kouffo, les lacs Nokoué et Ahémé. La rivière Sô prend sa source au niveau
de la dépression de la Lama et coule presque parallèlement au fleuve Ouémé. C’est
une rivière qui se jette dans le lac Hlan et présente deux périodes de crue dont la
plus importante se situe au mois de septembre. La rapidité de la Sô en période de
crue ne favorise pas les activités de pêche sur la rivière à cette période. Elle est
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alimentée par des chenaux comme la Ouovi et le Dra. Les autres plans d’eau jouent
un rôle important dans les activités de pêche et dans l’agriculture surtout en en ce
qui concerne les cultures de décrue qui apportent des revenus considérables pour
les riverains qui en pratiquent.
Les sols de ce département sont dominés par des sols argilo-sableux de couleur
rouge appelés terre de barre. Dans la dépression de la Lama se rencontrent des
vertisols de couleur noire renfermant une forte teneur en argile (montmorillonites).
Ces argiles noires sont très gonflantes rendent la circulation difficile en temps de
pluies (le sol présente un aspect boueux et colle aux pieds). En saison sèche, lors de
l’amenuisement de la disponibilité en eaux, les argiles se rétractent donnant
naissance à des fentes de retrait plus ou moins grandes. Pendant cette période de
l’année le sol a un aspect fissuré résultant de la particularité des propriétés du type
d’argile qu’il contient. C’est un sol particulièrement riche qu’exploite la population
pour la production des cultures vivrières surtout le maïs qui est une des cultures les
plus pratiquées avec 111896 hectares emblavés et 104868 tonnes récoltée en 1985
(Dissou, 1986).
Le littoral présente des sols sableux anciens comme récents. Ces sols sont formés à
partir des quaternaires et sont le plus souvent utilisés pour la plantation de cocotiers.
Ce sont des sols peu évolués et relativement pauvres. La terre de barre constitue
l’essentiel du sol du plateau d’Allada. On en distingue deux sortes sur ce plateau:
• les sols rouges argileux. Ils sont peu répandus et présentent un pourcentage
élevé d’argile, ce qui rend le sol compact et impropre aux cultures pérennes. Ces
sols y sont peu répandus,
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
• les sols rouges argilo-sableux. Plus riche en sable, ce type de sol a une structure
favorable à la culture des palmiers à huile. Ces sols y sont répandus sur le
plateau d’Allada, c’est ce qui explique l’installation des plantations de palmiers à
huile sélectionnés sur ce plateau (palmeraie du Grand Hinvi, d’Abomey-Calavi)
qui concourt à la modification du paysage de ce département.
Le couvert végétal est fortement marqué par l’empreinte humaine. Ainsi on remarque
la disparition quasi-totale des forêts denses primaires de la région, qui ne sont
représentées que par quelques îlots de forêts reliques et certaines parties des forêts
classées du département. Ces forêts classées sont théoriquement au nombre de
cinq couvrant une superficie totale environ 21967 hectares (CARDER Atlantique :
Etat des forêts classées). Il s’agit en fait des forêts classées de la Lama, de Djigbé,
de Tozoun, de Ouèdo et de Pahou.
En dehors de ces aires protégées par les populations et par l’Etat, le paysage du
plateau d’Allada est fortement marqué par des plages de champs de cultures
annuelles intercalées par des peuplements de palmier à huile (Elaeis guineensis) de
densité variable associés à des espèces arbustives diverses. Ces peuplements
servant de jachères se présentent, soit sous forme de palmeraies traditionnelles
associées aux jachères arbustives, soit sous forme de palmeraie avec une jachère
herbacée, résultats de la dégradation des forêts primaires. Dissou (1986) avait
constaté ce phénomène quand il s’exprimait en ces termes : « L’association de la
palmeraie naturelle ou traditionnelle aux jachères arbustives comportant diverses
essences tient une place importante dans le couvert végétal du Bénin méridional.
Elle représente en effet, la forme de dégradation la plus couramment observée, des
forêts de départ, une dégradation essentiellement marquée par l’action de
l’homme ».
Dans les jachères arbustives, les palmiers sont souvent associés à des espèces
végétales comme Dialuim guineense, Psidum guajava, des lianes tels que Adenia
lobata et des herbacées tel que Panicum maximum, Andropogon gayanus var
bisquamaltus rendant touffue la végétation. Ces jachères auxquelles font recours les
paysans quand les parcelles exploitées deviennent pauvres sont sujettes aux
cultures répétées pendant plusieurs années. Toutefois, lors des défrichements les
palmiers sont respectés, élagués et laissés dans les champs.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Sur le littoral on observe des plantations de Cocos nucifera en dehors des forêts
marécageuses qui peuplent les bas-fonds.
2.1.4 LE CLIMAT
2.1.4.1 Température
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Dégré °c
40
35
30
25 Maxi
20 Moy
15 Mini
10
5
0
J F M A M J J A S O N D Mois
80
HR
78
76
74
72
Mois
70
68
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Figure3 : Evolution de l’humidité relative moyenne sur une période de 22 (station de Niaouli).
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2.1.4.3. Insolation
200
180
160
Heures
140
120 Temps…
100
80
60
Mois
40
20
0
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L’évapotranspiration potentielle est la perte d’eau par une surface couverte des
végétaux. Selon FRANQUIN (1969), l’ETP permet de déterminer en lieu et pour une
période donnée, un bilan hydrique théorique où les caractéristiques du sol
n’interviennent pas. L’intérêt de l’étude de l’ETP réside dans l’estimation théorique
des besoins en eau de la plante. La figure 5 représente l’évolution de l’ETP au cours
de l’année. La moyenne est de133.15mm avec un écart type de12.93 mm.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
180
160
140
120
mm
100 E TP
80
60
40
20
0
M o is
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2.1.4.5 Pluviométrie
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mm
250
200
150 Pluies
ETP
100 ETP/2
50
0
J F M A M J J A S O N D
Mois
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La région qui fait l’objet de cette étude est peuplée de diverses ethnies possédant
chacune une civilisation caractéristique. Les principaux groupes ethniques
rencontrés sont les « Aïzo (41%) (CARDER Atlantique : Plan de campagne 1993-
1994,) les « fon » (31%). On retrouve aussi des groupes minoritaires comme les
«Toffin », les «Adja», les« Plah», les «Pedah», les «Yoruba», et les «Haoussa ».
Tous ces groupes concourent au peuplement du département qui compte aujourd’hui
environ 900.373 habitants engendrant une forte densité de l’ordre de 322 habitants
au kilomètre carré (INSAE 1993, 2è Recensement général de la population). Le
nombre total des actifs agricoles est estimé en 1993 à 185.364 individus dont
102.612 femmes et 82.752 hommes. C’est cette marée humaine qui, dans ses
rapports quotidiens avec la nature, modifie pour le meilleur ou pour le pire le couvert
végétal de cette région.
Cette réalité avait été bien perçue par PENN (1975) quand il soutenait que l’homme
est le seul animal qui possède la capacité de modifier l’environnement pour le
meilleur et pour le pire. Un regard rétrospectif sur l’histoire du peuplement de ce
département côtier du Bénin montre que la
région était peuplée par les «Aïzo» dans la partie Nord du plateau d’Allada; un peu
plus au centre, on rencontrait les «Tori». La provenance de ces groupes ethniques
n’est pas encore connue, mais on sait qu’ils existaient sur le plateau avant l’arrivée
d’autres groupes venus de Tado (une localité de la République Togolaise) vers le
16ème siècle (Adandédjan, 1986).
Les «Aïzo», un des groupes humains les plus anciens, se rencontrent presque
partout sur le plateau d’Allada mais ils sont beaucoup plus concentrés dans la
partie Nord de ce plateau. En effet, constitués en communautés essentiellement
consacrées à l’agriculture, les «Aïzo» se rencontrent surtout dans des localités
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
comme Ahouanonzoun, Koundokpoé, Dawé, Domè, Tanto, Zè, Dodji-Bata, Dodji-
Ouankon, Agbanou, Ayou, Sèdjèdénou etc…
Les localités abritant les «Fon» sont un peu dispersées dans l’espace. En effet,
Allada se situe sur le plateau entre la zone des «Aïzo» et celle des «Tori», un peu
plus au Sud-Ouest, alors que Ouidah et Abomey-Calavi sont localisés
respectivement au Sud-Ouest du plateau (donc au Sud de «Tori») et Sud-Est de ce
même plateau à quelque distance au Nord de Cotonou. En dehors de ces localités
on en rencontre le long de l’axe Abomey-Ouidah où les rois avaient installé des
postes de péage après avoir vaincu les royaumes d’Allada et de Ouidah.
En dehors des «Aïzo» des «Tori» et des «Fon», on dénote des pêcheurs, les
«Toffin» à Godomey, en bordure du lac Nokoué. C’est probablement de cette région
que sont partis les «Toffin» pour coloniser le bas delta de l’Ouémé dans la zone
lacustre de Sô-Ava. Mentionnons que des minorités ethniques comme les
«Haoussa» et les «Yoruba» se rencontrent dans les centres commerciaux de Ouidah
et Ahouanonzoun. Ce sont de véritables commerçants comme leurs homologues de
Cotonou.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
.
Chapitre 3
REVUE DE LITTERATURE
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
D’importantes investigations ont été faites sur les forêts sacrées au Bénin et dans la
sous région. Ce chapitre nous permettra de passer en revue les points saillants de
ces investigations.
Depuis la deuxième moitié du XIXème siècle, les lieux de culte vodun situés dans le
Sud du Bénin en Afrique occidentale ont connu de nombreuses perturbations, suite
de destructions - reconstructions dont nous tenterons d'analyser les processus et les
enjeux qui en ont découlé.
Cette région, connue à l'époque précoloniale sous le nom de Côte des Esclaves,
regroupe des populations appartenant à une même aire culturelle dénommée Aja-
Fon, pratiquant le culte des vodun. La plupart des peuples dont il sera question sont
originaires d'Oyo, cité Yoruba du Nigeria. Ils se sont progressivement mis en place à
partir du XV siècle jusqu'à la fin du XIX siècle. Il s'agit notamment des «Ayizo», des
«Xweda», des «Fon», des «Gun» et des «Yoruba». Les récits de migrations relatent
l'émergence de différents royaumes: celui de Ouidah avec à sa tête un roi Xweda et,
dès 1600, le royaume d'Allada, berceau des dynasties gun du royaume de Porto
Novo et fon du royaume du Dahomey.
Les principaux lieux de culte sont représentés par des arbres, des forêts, des
sources ou des pierres qui abritent les divinités ou vodun de cette religion. Ces lieux
sacralisés sont donc respectés et protégés par un certain nombre d'interdits. Chaque
divinité a ses attributs qui permettent à tous de les identifier. L'histoire ou l'origine
des sites sacrés renvoie à la constitution du panthéon vodun qui se révèle être d'une
grande complexité par la diversité des divinités et les interférences qui opèrent entre
elles. Cette diversité est liée à l'histoire des individus comme à celle des sociétés. En
simplifiant, nous parlerons des vodun émanant de la cosmogonie des populations de
la région. Mahu et Lissa, divinités fondatrices du monde, le vodun Sakpata qui
représente la terre, le vodun Hèvioso qui se manifeste par la foudre, Dan, le serpent
qui lie la terre au ciel, symbole de fécondité est invoqué en cas de sécheresse. Ce
dernier est aussi associé au lignage royal des «Xweda».
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
A côté de ces vodun issus de la cosmogonie, figurent un grand nombre de divinités
en relation avec des événements historiques ou la manifestation de phénomènes
interprétés comme surnaturels. Ainsi, chaque lignage a ses propres divinités, dont
l’ancêtre fondateur mythique ou déifié. Ces fétiches peuvent acquérir une renommée
et un pouvoir en dehors du lignage d'origine selon leur histoire ou leur rôle social.
Dan a été adopté par le lignage royal du Dahomey et des vodun de ce lignage se
sont diffusés dans l'ensemble du royaume, au fur et à mesure des conquêtes. Le
contrôle politique du territoire passait par le contrôle religieux. Les vodun participent
aux stratégies de domination et d'alliances entre lignages et populations. Ils ont à la
fois une connotation identitaire et politique qui dépasse la simple unité familiale.
Chaque village a sa divinité tutélaire, liée aux circonstances de la fondation ou
simplement installée par les premiers occupants. Parmi les dynamiques sociales
créatrices de sites sacrés, il ne faut pas oublier de mentionner les migrations de
populations. En effet, les vodun, sous la forme de leur représentation matérielle,
suivent les hommes dans leurs déplacements.
Les migrants emportent avec eux les divinités tutélaires qui seront réinstallées et
participeront par cet acte à la fondation des nouveaux établissements et à la
reproduction de l'identité du groupe. La création, par des segments de lignages, de
nouveaux établissements villageois s'accompagnent toujours de l'installation de la
représentation matérielle de l'ancêtre fondateur du lignage dont une partie a été
prélevée sur la représentation originelle en vue de sa réinstallation sur
l'emplacement du nouvel habitat. Les ancêtres fondateurs sont considérés comme
des vodun particuliers à des familles, appelés Toxwyo. Ils sont généralement
matérialisés par un arbre, souvent un lokotin, Milicia excelsa, parfois planté mais
souvent spontané et qui porte un nom propre. Les hommes emportent les Toxwyo
dans leurs déplacements ce qui est à l'origine de la fondation de nouveaux lieux de
cultes.
L'histoire des relations entre les royaumes et les chefferies de l'aire Aja-Tado s'est
traduite plus souvent par la création de nouveaux sites sacrés que par leurs
destructions. Ainsi, certains bois sacrés ont pour origine la sacralisation de "lieux
historiques" : palais royaux abandonnés au cours d'épisodes guerriers, anciens sites
d'habitats respectés car un culte aux mânes des ancêtres continue à y être rendu.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Cependant, ces lieux de culte, depuis l'arrivée des Européens sur cette côte au
XVème, ont connu de profondes perturbations liées en premier lieu à la diffusion du
christianisme dans cette région. Cette «nouvelle religion» représente un des
premiers facteurs de déstabilisation des cultes vodun. Dès leur arrivée dans les
années 1860, certains missionnaires s'opposèrent violemment à la religion vodun et
à ceux qui la pratiquaient, en osant notamment profaner des lieux de culte; un certain
nombre de récits relatent ces événements. Certains prêtres célébrèrent des offices
dans des forêts sacrées pour démontrer à la population la puissance supérieure de
leur Dieu unique. Les missionnaires ont souvent choisi d'implanter leurs
établissements en fonction des lieux de cultes vodun. C'est ainsi qu'en 1860, la
mission catholique de Porto Novo fut construite en partie sur la forêt défrichée de la
divinité Shango, malgré l'opposition des autorités religieuses vodun. Le père
Borghéro, fondateur de la mission, fait état dans ses récits de ses relations
conflictuelles avec les prêtres vodun. Ceci montre l'importance de l'enjeu pour les
missionnaires qui réussirent à se concilier les autorités politiques contre les autorités
religieuses vodun. Vingt ans après l'installation de la mission, le lieu de culte a
finalement été déplacé, comme le rapporte le père Baudin, dans ses écrits :
« A Porto Novo, près de la mission, se trouve un lieu célèbre par une de ses
descentes de Chango. Il y avait là pendant de longues années un temple et un
collège de féticheurs et féticheuses. Depuis quelque temps, le temple est désert, un
seul féticheur en prend soin; le collège a été transporté ailleurs, gêné par notre
voisinage. » (Baudin, 1884)
Cet aspect de la diffusion du christianisme en Afrique n'a pas encore été étudié bien
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
que de nombreux travaux se soient intéressés à cette question.
Après la conquête coloniale (1894), les politiques menées par les administrateurs
contribuèrent elles aussi à la déstructuration du tissu social et de l’espace.
Des botanistes comme Chevalier (1933) et Aubréville (1937) se sont alarmé devant
l'accélération des défrichements et ont tenté d'alerter les autorités coloniales. En
1933, Chevalier, dans une communication à la Société de Biogéographie sur les
bois sacrés, les qualifie de sanctuaires de la nature; il termina son exposé en
expliquant que « malheureusement, à notre contact, le primitif renonce à ses
croyances, les bois sacrés disparaissaient. Presque tous ceux du Bas - Dahomey
qui entouraient des sources maintenant éteintes ou appauvries ont disparu depuis
20 ou 30 ans … » Chevalier s’est montré pessimiste, les bois sacrés du Sud de ce
pays sont loin d’avoir tous été défrichés. Il n’en demeure pas moins que les relations
avec les Européens et plus particulièrement les missionnaires ont certainement été
déterminantes dans la désacralisation de nombreux sites sacrés.
Toutes ces offenses restées sans suite ont contribué à déstabiliser les responsables
des cultes vodun, à déséquilibrer les relations que les hommes entretenaient avec
leurs divinités et leur environnement, ce qui entraîna la désacralisation et la
destruction de nombreux sites. Aujourd'hui, lorsque l'on veut abattre un arbre sacré
ou défricher une forêt vodun, il suffit de transférer la ou les divinités dans une
nouvelle maison construite à cette intention. Notons que dans bien des cas, ces
destructions suivies de déplacements sont justifiées par la construction d'un édifice
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
public (maternité, complexe scolaire, route ...). A titre individuel cette fois, certains
agriculteurs christianisés continuent à abattre des arbres sacrés implantés dans leur
champ. Ils ne craignent pas ou plus les vodun y résidant et ne pensent qu'à gagner
des terres cultivables qui font défaut dans cette région densément peuplée et
intensivement exploitée (les jachères n'existent pratiquement plus).
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
scientifiques commencèrent à s'intéresser aux bois sacrés car ils représentaient pour
eux des conservatoires de la biodiversité. En 1985, au cours d'un colloque
international qui s'est tenu à Cotonou, un botaniste béninois fait une communication
sur les bois sacrés qu'il considère comme les "conservatoires" de la diversité
génétique de la flore et de la pédofaune forestière ...
Entre 1980 et 1990, la situation au Bénin est donc devenue plus favorable à la
conservation de ces îlots forestiers, même si l'on assiste encore à des défrichements
de bois sacrés et à l'abattage d'arbres vodun.
Les arbres et les forêts sacrés semblent à nouveau protégés non seulement par
l'influence renouvelée des cultes vodun mais aussi par les actions des institutions en
faveur de la protection de l'environnement et d'une gestion durable des ressources.
En 1989 eut lieu la « conférence des forces vives de la nation » qui déposa l'ancien
régime et instaura le renouveau démocratique. Les travaux des forestiers, des
botanistes et des agronomes se poursuivent et aboutissent à la réalisation d'un
inventaire national de ces formations (Sokpon, Agbo et Sodégla, 1992), premier pas
pour la reconnaissance au niveau de l'état de ce patrimoine à la fois naturel et
culturel. Les scientifiques, en accord avec les autorités religieuses traditionnelles, qui
retrouvent alors toute leur importance sur la scène politique et sociale, ont réussi à
convaincre les autorités politiques de l'importance de leur conservation et de leur
protection.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les conséquences de la destruction complète de forêts sacrées se traduisent par
une perte importante de la biodiversité. Par exemple, c’est dans la forêt sacrée de
Tchékpo Dévé aujourd’hui disparue que Sphenocentrum jollyanum, une
Ménispermaceae arbustive jamais signalée dans la flore du Togo a été récoltée pour
la première fois (Kokou, 1999). Pancovia sessiliflora récolté dans la partie femelle de
la forêt Anagali a disparu avec celle-ci. Les prospections au Togo n’ont pas encore
permis pour le moment de les localiser ailleurs.
Après les indépendances des années 1960, les nouveaux Etats poursuivent la même
politique d’exploitation et de protection en conservant le même cadre administratif.
De plus, la densité démographique croissante a en corollaire une pression de plus en
plus forte sur l’environnement (besoin de terres cultivées et de bois énergie).
Si au Togo, l’Etat a appuyé son pouvoir sur le contrôle des chefs politiques locaux en
leur accordant notamment une rente, au Bénin, les relations de l’Etat et des autorités
politico-religieuses locales se sont particulièrement tendues à partir de 1975, sous le
régime marxiste-léniniste de l’ex-Président de la République du Bénin. La lutte contre
les pratiques « obscurantistes de sorcellerie » entraîne la destruction de nombreux
sites (arbres et bois sacrés abattus).
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La situation évolue à partir des années 1980, quand les scientifiques commencent à
s’intéresser aux bois sacrés considérés comme les conservatoires de la biodiversité
(Mama, 1985 Guinko, 1985 ; Sokpon et al. 1998). C’est dans ce contexte que nous
nous proposons d’étudier la dynamique de ces forêts par le thème : Contribution à
l’étude de la dynamique des forêts sacrées dans le département de l’Atlantique.
Nombreux sont les scientifiques qui se sont intéressés à ces forêts sacrées pour en
étudier la dynamique. Tous ces travaux jusqu’à nos jours ont abordé la dynamique
sous son aspect écologique et botanique. La combinaison des données de la
télédétection avec les indices de la végétation pour caractériser les types de savane
a été tentée par Anderson et al (1976) et Natta (2000). Cette méthodologie est
utilisée par Mama et al (2005) et a abouti à des résultats concluants. La particularité
de notre travail réside en l’utilisation de la télédétection pour voir l’évolution précise
des périmètres de ces formations en fonction du temps donc il est questions de
réaliser l’étude diachronique des forêts à partir des images aérospatiales. Il est utilisé
dans ce travail ; pour chaque forêt sacrée, trois photographies de différentes
dates de dix ans d’intervalles; lesquelles images ont permis d’avoir des informations
comparatives sur l’occupation du sol de ces forêts à ces trois dates. Ces informations
sont complétées par une étude écologique.
Forêt : Ensemble constitué par les végétaux et les animaux grands et petits
vivant sur un sol donné, le tout constituant un écosystème ouvert c’est-
à-dire procédant à des échanges avec le milieu environnant.
Forêt sacrée: (Forêt relique) : Nous appelons forêt sacrée toute forêt crainte ou
abritant une divinité (quelles que soient sa nature et sa fonction)
adorée par la population.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Gestion : Elle doit être perçue comme un ensemble constitué des règles d’accès
aux forêts, des méthodes d’usage en vigueur pour les différentes
utilisations faites des biens et services fournis par les forêts sacrées.
Ressources
Forestières : C’est l’agrégat constitué par le sol, les cours d’eau, les végétaux
et les animaux composant la forêt.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
.
Chapitre 4
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Elle porte sur le choix de la zone d’étude, des forêts et des personnes enquêtées; la
collecte des données, le matériel utilisé puis sur le traitement des photos et des
données d’inventaire
Les forêts sur lesquelles porte notre étude sont choisies selon un seul critère. C’est
celui de la superficie de la forêt qui doit avoir au moins 10 ha compte tenu de la
résolution spatiale des images dont nous disposons pour notre travail et compte tenu
du format d’impression (A4) qui est le format de présentation du rapport de ce
travail. Les formations végétales de petites tailles seraient pratiquement comme des
points sur ces images, donc difficiles à manipuler.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Ce tableau est construit à partir du rapport de l’inventaire des forêts sacrées de Agbo
et Sokpon dans lequel les forêts sacrées répertoriées y sont avec leur superficie
qu’ils ont trouvée à partir des interviews et témoignages.
Celtis
mildbraed
Agbano Agbanou Fétiche
Allada u Centre
Hêkpazoun
Hêkpa
25 eii
Cola
millenii
Manilkara
Avogbézoun Fétiche 10 multinervi
s,
Mollugo
Sindomè Cimetière 10
Sô-Ava Lokpo Lokpo nudicaulis
Dialium
guineese,
Ahouansêzoun Fétiche 10
Albizia
zigia
Ceiba
pentandra
Domey- Fétiche Antiaris
Zê Dawé
sêko
Assanmeyzoun
assanmey
10
africana,
Panicum
maximum
Milicia
Kpomassè Sey Sey Centre Zounkidja Fétiche 10
excelcia
Il faut signaler que la forêt de Kpomassè comme l’a située le rapport de AGBO et
SOKPON (1998) n’a pas été retrouvée sur le terrain et d’après les investigations
aucune localité de Kpomassè ne se nomme Sey. On a dû finaliser notre travail avec
les cinq autres forêts reliques.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Avec ce qui précède, il ne reste plus personne. Toutes les catégories sociales ont
été prises en compte
Deux personnes sont retenues pour chaque catégorie précitée. Il vient donc que 12
personnes sont enquêtées par forêt, ce qui nous donne un effectif de soixante
personnes pour les cinq (05) forêts étudiées. Ce nombre de personnes par catégorie
a été choisi pour éviter de recueillir des informations fausses ou biaisées qu’on
pourrait avoir si l’on choisissait une personne par catégorie. Un nombre plus élevé
serait difficile à manipuler compte tenu du temps et des moyens matériels dont nous
disposons. De plus certains villages dans lesquels se trouvent des forêts ne
disposent pas d’un grand nombre d’habitants pour permettre d’avoir un nombre élevé
d’enquêtés.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Pour collecter les données primaires relatives aux forêts sur le terrain, il est utilisé un
certain nombre de méthodes au nombre desquelles il y a la levée ou l’enregistrement
des coordonnées des forêts au GPS, un inventaire forestier, des interviews, des
discussions et causeries ; enfin des prises de vues (Photographie) des faits serviront
de preuves pour fixer le lecteur sur la réalité des forêts, et des diverses utilisations de
la faune et de la flore.
4.4.1 LE MATERIEL:
Pour la réalisation des travaux d’inventaire, les matériels suivants seront utilisés :
• deux GPS de marque Garmin 76S et C12Xl pour géo référencer les forêts et les
placettes dans le système d’information géographique ;
• un dendromètre clinomètre SUUNTO avec sa mire pour les mesures de hauteurs
des arbres : Hauteur au premier défaut (Hp), Hauteur fût (Hf) et Hauteur totale (Ht) ;
• un cordeau pour l’alignement des jalons et le piquetage ;
• un ruban type regulator π de mesure de diamètre (dbh à 1,30m du pied de l’arbre
au sol) à lecture directe et en centimètre ;
• un appareil photo de marque Nikon FM pour les prises de vue d’illustration ;
• une machette pour la réalisation des layons de circulation ;
• carte d’occupation du sol de 2007 de chacune des trois communes concernées
au 1/400000.
Données de base
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
__ Logiciel de traitement
4.4.2 METHODE :
Toutes les fiches de données ramenées du terrain ont été stockées dans des fichiers
spécifiques Excel. Les résultats calculés sont par essences et par forêt. Ces résultats
concernent :
• le nombre d’arbres à l’hectare (N/ha)
• la surface terrière à l’hectare (G/ha)
• la hauteur totale moyenne (Htm)
• le diamètre moyen (Dm)
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La surface terrière à l’hectare G/ha, exprimée en m2, est la somme des sections des
ligneux de dbh ≤ 10 cm par placette ramenée à l’hectare. Elle est déterminée par la
formule Gi = πDi2/4 avec Di = diamètre de l’arbre i (dbh) et Gi la surface terrière
élémentaire, G = ∑Gi x 10 de i à n avec G (surface terrière) en m2/ha.
ISH (indice de Shannon)= - Σ ((Ni / N) * log2 (Ni / N)), Ni : nombre d'individus d'une
espèce donnée, i allant de 1 à S (nombre total d’espèces). N : nombre total
d'individus.
ISH est minimal (= 0) si tous les individus du peuplement appartiennent à une seule
et même espèce, H est également minimale si, dans un peuplement, chaque espèce
est représentée par un seul individu, excepté une espèce qui est représentée par
tous les autres individus du peuplement. L’indice est maximal quand tous les
individus sont répartis d’une façon égale sur toutes les espèces (Frontier, 1983).
La particularité de ce sujet qui s’est surtout penché sur l’aspect quantitatif nous a
amené à utiliser les images aérospatiales à faible résolution du département de
l’Atlantique pour la réalisation des cartes thématiques. Ces images sont de trois (3)
dates: 1982-1994-2007. Ces images vont permettre l’étude diachronique.
4.5.2 1 INTERPRETATION
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Des interviews individuels et de groupes sont réalisés. Les interviews de groupes ont
beaucoup servi au cours de la phase exploratoire où il était question d’identifier les
différentes forêts reliques et de les localiser. Des interviews et entretiens individuels
ont permis surtout de recueillir des informations détaillées sur la gestion, les forces et
les faiblesses des forêts “vodoun”. A ce sujet, il est utilisé un questionnaire ayant
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
servi de guide d’entretien. Ce guide nous a permis d’aborder les mêmes sujets
partout, ce qui a facilité la comparaison des résultats pour une analyse aussi
raisonnable que possible.
Il faut retenir que le guide d’entretien est élaboré de façon spécifique pour chaque
catégorie sociale. Ainsi le guide utilisé pour les vieux et les chefs de village par
exemple n’est pas le même que celui utilisé pour les menuisiers car chaque
catégorie se prête mieux à certaines informations que d’autres. Par exemple, les plus
âgés sont supposés être mieux informés de l’historique de la forêt que les jeunes.
Par ailleurs, les menuisiers du fait de leurs activités semblent être aussi bien
renseignés sur les coupes de bois d’œuvre dans les forêts, les femmes sur la
recherche du bois de chauffe.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Chapitre 5
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Il sera question de présenter d’abord les résultats de l’interprétation des photos et du
traitement des données d’inventaire et ensuite faire les discussions possibles.
L’occupation du sol dans le département d’Allada pour ces trois années est donnée
par les figures 7 à 14.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Le diagramme suivant montre la proportion relative des différentes unités
d’occupation dans la commune.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
De 1982 à 2008, 9,57 hectares de forêts sacrées sont détruits. Pratiquement toues
les savanes de la commune sont détruites car de 12,17% en 1982, ces forêts sont
son
passées en 2008 à 1,08% (Voir diagramme).
Les marécages aussi ont subi une régression sensible, 8,10% à 6,22%.
6,22% La
synthèse de ces différents changements dans l’occupation du sol dans cette
commune est résumée sur la carte de la figure 13.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les superficies des différentes unités d’occupation du sol pour les trois années dans
cette commune d’Allada sont montrées par le tableau 2.
Le graphe suivant (figure 14) fait la comparaison de ces unités pour les trois années :
100
10
Pourcentage
0,1
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Dans cette commune d’Allada, on note que les savanes, les forêts, les plantations,
les marécages sont les unités qui ont connu de régression du point de vue superficie
au détriment des unités qui révèlent la présence humaine tels que les mosaïques de
cultures et jachères, les mosaïques de cultures
cultures à palmerais et les agglomérations.
Presque la totalité des savanes a disparue. Remarquons néanmoins que les forêts,
malgré leur petitesse n’ont subit qu’une réduction de 9,57 hectares au cours des
vingt six années.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les proportions de ses différentes unités d’occupation estt données par la figure
16(Voir diagramme).
Environ 90% de la commune sont occupés par l’eau (plan d’eau, marécage,
mangrove) avec près de 26,1% de mangrove et 10,15%
10,15% de marécage. Les forêts
sacrées ayant au moins dix hectares de superficie sont dans une proportion de
0,24%.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Le diagramme suivant montre les proportions des différentes unités d’occupation.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les résultats de cette carte permettent de construire
truire le diagramme suivant qui
indique les proportions des différentes unités d’occupation.
d’occupation
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les superficies des différentes unités d’occupation du sol pour les trois années dans
cette commune de Sô-Ava sont montrées par le tableau 3.
Variation
Superficie des unités
de
d’occupation (Ha)
Types d’unité superfici
d’occupation es
1982 1994 2008 1982-
2008
Mosaïque de culture et
812,64 1190,58 2477,58 +1664,94
jachère
Mosaïque de culture à
1187,65 1360,50 1573,65 +386
palmeraie
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
100
P o u rc e n ta g e
10
Figure 22: Evolution des différentes unités d’occupation dans la Commune de Sô-Ava
(Graphe à l’échelle logarithmique).
Dans cette commune de Sô-Ava, on note que les mangroves, les forêts, les
plantations, les marécages et les plans d’eau sont les unités qui ont connue de
régression du point de vue superficie au détriment des unités qui révèlent la
présence humaine tels que les mosaïques de cultures et jachères, les mosaïques de
cultures à palmerais et les agglomérations. Remarquons néanmoins que les forêts
étudiées, malgré leur petitesse n’ont subit qu’une réduction de 15,64 hectares au
cours des vingt six années.
L’occupation du sol dans le département de Zè pour ces trois années est donnée par
les figures 23 à 30.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
De cette carte on a les informations suivantes présentées sous forme de diagramme
palmerais qui dominent : 29,04% et 34,95%. Les forêts sacrées, objet de la présente
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les résultats peuvent être présentés sous forme de diagramme indiquant les
En l’intervalle de douze ans, seulement trois hectares environ de forêts sacrées sont
encore une proportion de 34,60% alors que les plans d’eau sont dans une faible
proportion (1%).
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
De cette carte on a les informations suivantes présentées sous forme de diagramme
Il est surtout à noter que la totalité des savanes a disparue au profit surtout des
cette commune en vingt six ans, seulement 5,87 hectares de forêts sacrées sont
perdues.
La synthèse
ynthèse de ces différents changements dans l’occupation du sol dans cette
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les superficies des différentes unités d’occupation du sol pour les trois années dans
cette commune de Zè sont montrées par le tableau 4.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
100
10
Pourcentage
0,1
L’analyse de ces résultats de la commune de Zè, révèle que les savanes, les forêts,
les plantations, les marécages et les plans d’eau sont les unités qui ont connue de
régression du point de vue superficie au détriment des unités qui révèlent la
présence humaine tels que les mosaïques de cultures et jachères, les mosaïques de
cultures à palmerais et les agglomérations. Remarquons néanmoins que les forêts
étudiées, malgré leur petite taille n’ont subit qu’une réduction de seulement 5,87
hectares au cours des vingt six années.
De l’analyse des figures 14, 22, 30, il ressort que ce sont les forêts sacrées qui sont
globalement de faibles proportions par rapport aux autres unités du point de vue
superficie soit un pourcentage de 0,38% en 1982 puis 0,28% en 2008 de la
superficie du département. La comparaison des variations de leur superficie avec
celle des savanes (27,36% en 1982 puis 1,08%) révèle clairement que, bien que les
deux unités soient des formations végétales évoluant dans le même environnement,
la dégradation est plus accentuée dans le temps au niveau de la savane qu’au
niveau des forêts sacrées. En moins de trente ans, dans la commune d’Allada,
4235,32 hectares de savane sont détruits tandis que pendant la même durée, pour
les forêts sacrées, de superficie très nettement inférieure, moins de 10 hectares ont
été détruits. Il en est de même pour les autres localités. Cet état de chose constitue
un premier indice de conservation de la forêt par la tradition.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
En résumé, pour les trois communes (Allada, Sô-ava et Zè), le tableau 5 récapitule la
situation des forêts sacrées d’au moins 10 hectares en 2008.
Tableau 5 : situation des forêts sacrées d’au moins 10 hectares en 2008 dans le
Département de l’Atlantique.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
G/ha
ESPECES N/ha Dm (cm) Hfm Htm
(m2)
Albizia ferruginea 10 0,75 31 5 8
Leucaniodiscus cupanioides 20 13 91 5 8
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Pour la productivité, les espèces les plus abondantes dans cette formation sont
Celtis mildbraedii (90 pieds à l’hectare), Trichilia prieurianna (80 pieds à l’hectare) et
de Triplochiton scleroxylon (90 pieds à l’hectare). C’est Zanthoxylum zanthoxyloides,
Monodora myristica, Morinda lucida, Albizia ferruginea, Albizia zygia, Antiaris
africana, Berlinia grandifolia ,Bligia sapida qui sont les moins représentées avec (10
pieds à l’hectare). L’effectif d’arbres à l’hectare est de 520 avec une moyenne de 26
pieds pour les espèces. Le coefficient de variation est très élevé 1,06.
250
200
Fréquences
150
100
50
0
10 à 15 15 à 20 20 à 25 25 à 30 30 à 35 35 à 40 40 à 45 > 45
Classes de diamètres
Figure 31: Répartition par classes de diamètres
C’est une répartition en cloche c'est-à-dire que les arbres de petits diamètres et ceux
de diamètres élevés sont les plus abondants.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Le nombre de pieds régénérés à l’hectare est de 2580, les essences dominantes
sont les suivantes :Triplochiton scleroxylon (13.95%) et Leucaniodiscus cupanioides
(17.44%). Pour cette régénération, dans la forêt de Assanmeyzoun, c’est l’espèce
Ficus capensis qui est très faiblement représentée (0,39%) suivie de Chassalia kolly,
Ficus exasperata, Ficus thonningii, Rothmania longiflora, Sterculia tragacantha qui
sont représentées dans l’ordre de 1%.
Le nombre d’arbres à l’hectare (N/ha) dans cette formation est 420 et le diamètre de
l’arbre moyen (Dm) est 75,75cm. La hauteur totale moyenne est 13,25m comme
l’indique le tableau 8.
N/h G/ha
ESPECES Dm (cm) Hfm Htm
a (m2)
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Coefficient de Variation 75 74 42 41 23
Dans cette forêt, les ligueux sont dominés par les Dialium guineense, (70 pieds à
l’ha) Trichilia prieurianna (60 pieds à l’ha). Les espèces faiblement représentées sont
Albiza zygia, Bligia sapida, Cola giganthea, Leucaniodiscus cupanioides, Malacantha
alnifolia, Trichilia heudelotii puis Zanthoxylum zanthoxyloïdes qui sont présentent
toutes 10 pieds à l’hectare.
La surface terrière est plus élevée au niveau de Ceiba avec 11,87 m²/ha alors que la
moyenne est de 4,7 m²/ha. C’est Zanthoxylum zanthoxyloïdes qui présente la
surface terrière la plus faible (0,28 m²/ha). Le diamètre moyen est plus élevé chez
Leucaniodiscus cupanioides (98,5cm) alors que la moyenne est de 53, 08 cm. Les
ligneux les plus hauts dans cette station sont également les Ceiba pentendra.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
5.2.2.2 Répartition par classes de diamètres des essences
forestières de Hêkpazoun
250
200
Fréquences
150
100
50
10 à 15 15 à 20 20 à 25 25 à 30 30 à 35 35 à 40 40 à 45 > 45
Classes de diamètres
Figure 32: Répartition par classes de diamètres des arbres inventoriés dans
HEKPAZOUN
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
5.2.2.3 Evaluation du sous-bois de Hêkpazoun
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La régénération est assurée par Trichilia prieurianna (24.54%) suivie de Celtis
mildbraedii (10,18%). Les espèces les moins représentées au niveau de la
régénération sont : Bligia sapida, Ficus exasperata, Ficus thonningii, Spondias
mombin et Sterculia tragacantha avec une fréquence de 0,93% chacune. Le
coefficient de variation est très élevé, preuve que c’est un variable très alléatoire.
Le nombre de ligneux (dbh > 10cm) à l’hectare est de 210. La hauteur totale
moyenne est de 9,29 m alors que le diamètre moyen est égal à 58,96.
Dm
ESPECES N/ha G/ha Hfm Htm
(cm)
Albizia zygia 10 5,3 82 13 16
Celtis mildbraedii 30 14,1 77 7,66 11,33
Cola giganthea 10 2 51 6 10
Dialium guineense 30 6,9 54 6 11
Dracaena arborea 10 4,7 77 7 10
Ficus exasperate 10 4 72 9 13
Irvengia gabonensis 10 13,4 131 4 7
Leucaniodiscus cupanioides 10 1,9 49 4 8
Malancantha alnifolia 10 3 61 5 8
Morinda lucida 10 0,2 16 2 6
Trichilia heudelotii 10 1,5 43 6 6
Trichilia prieurianna 50 4,5 33,5 4,8 8,5
Zanthoxylum zanthoxyloides 10 0,3 20 2 6
Totaux 210 61,8 58,96 5,88 9,29
Moyenne 16,15 4,75 58,96 5,88 9,29
Coefficient de variation 78 93 51 50 32
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La surface terrière est plus élevée au niveau des Celtis mildbraedii (14,10m²) et des
Irvengia gabonensis (13,4m²). C’est les Morinda et Zanthoxylum qui présentent leur
surface terrière faible.
La répartition par classes de diamètres illustrée par la figure 33 montre que les pieds
de diamètres supérieurs à 45cm sont plus nombreux. La régénération est mal
assurée.
80
70
Fréquences
60
50
40
30
20
10
10 à 15 15 à 20 20 à 25 25 à 30 30 à 35 35 à 40 40 à 45 > 45
Classes de diamètres
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les pieds régénérés à l’hectare sont au nombre de 1250. Les espèces dominantes
sont Lecaniodiscus cupanioides (30,40%) et Teclea verdooniana (10,40%). Les
espèces faiblement représentées au niveau de la régénération sont les Dracaena
arborea et Morinda lucida avec une fréquence de 0,8%. Le coefficient de variation
est de 1,04 pour la régénération.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
5.2.4 Forêt sacrée de Sindomè
Cette productivité est également faible avec une moyenne de 21,66 pieds à l’hectare.
Les ligneux sont dominés par les espèces comme Trichilia prieurianna (avec une
densité de 60 pieds à l’hectare suivies de Dialium guineense qui présente 30 pieds à
l’hectare.
Dm
ESPECES N/ha G/ha Hfm Htm
(cm)
Celtis mildbraedii 10 0,25 18 7 13
Dans cette forêt de sindomè, la richesse spécifique ainsi que la diversité spécifique
sont faibles. C’est les espèces comme Celtis mildbraedii, Morinda lucida, Trichilia
heudilotii et Vitex doniana qui sont faiblement représentées avec une densité de 10
pieds à l’hectare. La surface terrière moyenne est 4,21m. Cette surface est plus
importante au niveau de Trichilia prieurianna (11, 54m²). La hauteur totale est plus
élevée au niveau Celtis mildraedii (13m) et Trichilia prieurianna (12,5 m).
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
70
60
Fréquences
50
40
30
20
10
10 à 15 15 à 20 20 à 25 25 à 30 30 à 35 35 à 40 40 à 45 > 45
Classes de diamètres
Cette figure 34 montre que les ligneux à gros diamètres sont aussi nombreux mais
également la régénération n’est pas moins assurée.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Le nombre de pieds régénérés à l’hectare est de 2640. L’essence qui prédomine est
Leucaniodiscus cupanioides (30,94%).
Remarquons que l’écart entre l’espèce la plus présente dans la régénération et les
autres est très important car après la plus grande fréquence de 30,94%, le
Page - 85 -
Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
pourcentage qui suit est 8,3% (Trichilia prieurianna). Les espèces faiblement
représentées dans la régénération sont Chassalia Kolly (0,75%) et Rothmania
longiflora (1.13%). Le coefficient de variation est élevé (1,36).
Le nombre de ligneux (dbh >10cm) est égal à 120. Cet ensemble est dominé par
Celtis mildbradii (30 arbres/ha) voir tableau 14.
Coefficient de Variation 50 67 39 24 17
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
l’hectare avec une moyenne de 15 pieds à l’hectare. L’sp la plus représentée au nivo
des ligneux à dbh, 10 cm est Celtis mildbraedii (30pieds à l’hectare). Les moins
représentées présente une densité de 10 pieds à l’hectare. C’est les Ficus
Thonningii et Celtis mildbraedii qui présentent les plus élevées surface terrière (9,43
m² et 8,06m²) alors que la surface terrière moyenne est de 4, 67m² pour cette forêt.
Toutes les sp ont une hauteur voisine de la hauteur moyenne (12m). Le cœfficient de
variation est de 0,5 pour la densité, 0,39 pour le diamètre moyen et de 0,17 pour les
hauteurs totaux.
80
70
60
Fréquences
50
40
30
20
10
0
10 à 15 15 à 20 20 à 25 25 à 30 30 à 35 35 à 40 40 à 45 > 45
Classes de diamètres
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Cette régénération est donnée par le tableau 15.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Partout, les forêts sacrées assurent plusieurs fonctions. Entre autre nous
avons :
La fonction socioculturelle :
Certaines forêts sont des cimetières, des lieux d’initiation, des anciens sites de
village ou sont demeurés les fétiches. Quatre sur les cinq forêts étudiées sont
confirmées étant des forets qui hébergent des fétiches.
La fonction écologique :
Selon les déclarations, sur les cinq forêts étudiées, seule Hêkpazoun joue un
rôle écologique important. Elle sert d’habitat pour certains grands mammifères tels
que les singes, les crocodiles...
Toutes ces forêts servent d’habitat pour les oiseaux, les rats palmistes, les
aulacodes...
La fonction religieuse :
Les fonctions religieuses assignées aux forêts sacrées sont la protection
sanitaire des communautés locales, le bonheur, la prospérité.
La fonction économique :
Selon les déclarations, les forêts sacrées n’ont pas une fonction économique
clairement définie
Gestion locale des forêts sacrées
Les garants de ces forêts sont les chefs religieux, les chefs de terre, les chefs
coutumiers et les notables. Les garants et ses collaborateurs protègent les forêts
contre les occupations et les prélèvements anarchiques.
Dans la forêt de Assanmeyzoun à Zè, tout prélèvement est strictement interdit. Les
contrevenants sont bastonnés dans la cour du Roi qui est en même temps le chef
religieux du fétiche Datin de cette forêt.
Les quatre autres forêts font l’objet de prélèvements anarchiques et incontrôlés
surtout dans la commune de Sô-Ava ou la terre ferme est un facteur limitant.
Seulement, les types de prélèvements autorisés dans ces forêts sont les plantes
médicinales, les fruits comestibles et quelque gibier, les bois de feu qui ne devraient
être que des bois morts.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Les plantes médicinales sont les plus récoltées. Viennent ensuite les bois morts
ramassés pour le chauffage au niveau des ménages. Dans Hêkpazoun, on note des
coupes frauduleuses pour la fabrication du charbon.
Les pressions anthropiques
Les menaces d’origine anthropique sont dues aux fortes densités de population.
Ceci se manifeste par l’extension des champs de cultures, l’exploitation frauduleuse
des arbres de valeur, des feux de brousse, les influences de nouvelles religions.
Les sanctions et mesures dissuasives
Plusieurs sanctions sont encourues par les populations riveraines qui enfreignent
aux règles régissant les forêts sacrées. Les sanctions vont du simple avertissement
verbal à l’envoutement du contrevenant et même sa mort. Le fautif peut payer des
taxes. Ces taxes peuvent être des amendes comme des bouteilles de Sodabi, des
poulets, des cabris et le payement d’une somme d’argent selon la gravité de la
violation relevée.
Les types d’aménagements souhaités par les populations
Les populations désirent enrichir les forêts sacrées avec des essences de valeur
(bois d’œuvre, bois de chauffe, des plantes médicinales et parfois avec des
essences à fruits comestibles).
Elles ont suggéré la protection de ces forêts sacrées contre les feux de brousse par
l’installation de pare-feux régulièrement nettoyés.
5.3 DISCUSSION
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La couche des dominés présente des espèces comme Dialium guineense,
Xanthoxylum xanthoxyloïdes, Leucaniodiscus cupanioïdes. L’aspect dense de ce
sous bois lui est conféré par l’existence des espèces lianescentes qui se sont
considérablement développées dans ces forêts précisément celles de Hêkpazoun et
d’Assanmeyzoun.
Les différents indices de diversité de Shannon calculés pour chacune de ces 5 forêts
étudiées se retrouvent dans les fourchettes données par ces études antérieures. Il
faut remarquer que la forêt relique de Domè (Assanmeyzoun) présente un indice
supérieur à ceux des autres forêts. Ceci est dû aux soins particuliers apportés par le
roi de cette localité à la forêt. Ces soins sont bien visibles sur le terrain avec
l’implantation des bornes et des arbres sur certaines limites de la forêt pour freiner la
percée dans cette forêt par les cultivateurs ; la mise en terre de pépinières pour
corriger les trous observés dans cette forêt.
Notons que les valeurs observées pour l’indice de diversité de Shannon
renseignent sur une diversité moyennement élevée de ces différentes forêts.
Remarquons que le fort taux de ces indices n’indique pas nécessairement une forte
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
diversité. Il est interprété de deux manières : soit une richesse spécifique élevée due
à la présence des espèces ou à un nombre élevé d’individus dans la distribution
observée.
Par contre, pour les trois forêts reliques de Sô-Ava ayant fait l’objet de notre étude,
ces valeurs sont très faibles.
Cet état de chose s’explique aisément par les résultats de nos enquêtes et de nos
constats sur le terrain.
Page - 92 -
Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
La dégradation y est ainsi moins prononcée et se limite dans sa globalité au rognage
périphérique et aux coupes d’arbres toujours périphériques. Il y a néanmoins
quelques intrusions qui se font en groupe pour aller couper les gros arbres pour la
réalisation du charbon.
Alors que les trois forêts de Sô-Ava se situent dans une localité où la terre est
un facteur limitant, ces forêts reliques font l’objet d’attention et de respect en période
de saisons sèches tandis que pendant les saisons des pluies, où tout est inondé, les
populations y vont chercher du bois de feu. Les troupeaux y sont également conduits
pour le pâturage. Il est néanmoins à remarquer que les arbres de gros diamètres
sont toujours préservés pour la subsistance de la forêt mais la régénération est mal
assurée du fait des coupes pour le feu. Voilà autant d’indices qui montrent que bien
que ces forêts soient dans un milieu à forte pression démographique, la richesse
floristique et la diversité spécifique se trouvent encore dans les normes relevées par
les études antérieures (Sokpon 1995, Sinadouwirou 1997, Amètépé 1997 et
Allomasso 2001). Ceci s’explique aisément quand on observe les résultats fournis
par l’interprétation des images satellitaires qui révèlent qu’en vingt six ans, c’est
seulement 30,21hectares de forêts sacrées qui sont perdus. Les menaces qui pèsent
sur les ressources génétiques forestières peuvent se résumer en la destruction de
l’habitat des espèces à la faveur des activités incontrôlées et consommatrices de
l’espace forestier comme l’agriculture, l’exploitation forestière anarchique
(Agbahungba et al, 1998). Concernant donc les forêts sacrées, la destruction est
moins importante par rapport à celles annoncées par les études antérieures pour les
autres formations végétales au Bénin. FAO (1999) annonce que la couverture
forestière du Bénin est passée de 4 923 000 ha en 1990 à 4 625 000ha en 1995 soit
une perte totale de 298 000 ha de forêts en cinq ans. Agbahungba et al (1998) ont
estimé à 1,2% le taux de déforestation annuel au Bénin. Ce taux de déforestation
calculé dans le compte de notre étude est de 0,32% en vingt six ans ce qui est très
faible par rapport à 1,2%.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
botaniques où l’on retrouve beaucoup d’espèces disparues où ces îlots forestiers
assurent la protection du sol contre les érosions de toutes sortes et la dégradation
des sols. C’est donc un témoin qui peut permettre de connaître la fertilité initiale des
zones où ils se trouvent.
Cet état de choses est dû, pour une part, aux scientifiques qui n’ont pas su vite
prendre au sérieux cette gestion traditionnelle des ressources forestières. Il est dû
également aux décideurs qui ne font rien pour encourager et aider les garants de la
tradition dans ce mode de conservation des ressources forestières.
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Chapitre 6
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
6.1 CONCLUSION
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Cette étude a révélé que si toutes les forêts sacrées étudiées sont en dégradation,
celles de Sô-Ava le sont particulièrement (en terme de superficie et richesse
spécifique). Mais malgré les fortes pressions qui s’exercent sur ces forêts sacrées,
elles ne sont pas autant menacées que les autres formations végétales qui ne sont
pas gardées par la tradition.
L’enquête sur le mode de conservation et de gestion dans les localités de ces forêts
sacrées nous permet d’affirmer qu’à plus de 98% de ces populations, personne ne
veut voir ces forêts disparaître. Elles toutes ont affirmé que la forêt rend d’énorme
bien à l’homme. Ils souhaitent que l’Etat ou les municipalités aident les chefs
traditionnels dans la gestion de ces forêts pour qu’elles soient sauvegardées pour le
bien être des populations.
53% des populations recommandent que l’on interdise tout prélèvement dans ces
forêts.
6.2 RECOMMANDATIONS
c. Gérer les feux de brousse accidentels. Il est nécessaire de créer des bandes
pare-feu et les entretenir.
d. Etablir un plan de gestion et d’aménagement intégré. Ce plan doit lier les objectifs
écologique, social, culturel et économique développés par les populations
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
locales, et être appuyé par un partenariat (forestiers, ONG, chercheurs) qui
informe, conseille et renforce les liens. Il faut également établir un système de
ceinture consolidant le noyau forestier.
Page - 98 -
Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
ANNEXES
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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ANNEXE 2 : TABLEAU MONTRANT LA CLE D’INTERPRETATION
DES PHOTOS AERIENNES
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
ANNEXE 3 : TABLEAU DES COORDONNEES DES PLACETTES
INSTALLEES.
Placette 1 Placette 2
Forêts
X Y X Y
Espèces Familles
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Nom :…………………………………………………………………………………………
Prénoms :……………………………………………………………………………………
Age :……………………………………………………………………………………………
Durée de séjour dans la localité :………………………………………....................
1. Quel est l’historique de cette localité ?.......................................................
…………………………………………..………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
2. Le couvert végétal (les forêts) était-il ce qu’il est aujourd’hui ?...................
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
3. Que pensez-vous de la dégradation de ces ressources ?.............................
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
4. Quelles sont selon vous les causes de cette dégradation ? ……………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..….
5. Que peut-on faire pour limiter cette dégradation ?.....................................
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………...
- a cet égard, que pensez-vous de la forêt………………… ?..............................
…………………………………………………………………………………………………
……………………………..……………………………………………………………………
6. Depuis quand cette forêt-est-elle devenue sacrée ?.................................
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
7. Etait-elle plus grande que ce qu’elle est aujourd’hui ?...............................
.....................................................................................................................
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
7.1. Quelles sont les modifications subies ?.................................................
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
7.2. Quelles sont les causes les causes de ces modifications ?........................
…………………………………………………………………………………………………
………………….…………………………………………………………………………….
8. Sur le plan social quelles sont les utilités que cette forêt fournit à la
population …………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………..
8.1 Y-prélève-on des bois d’œuvre en cas de besoin ?.....................................
- Oui
-comment ?....................................................................................................
- à quelles occasions ?...................................................................................
- si non pourquoi ?........................................................................................
8.2. y-prélève-t-on des plantes médicinales en cas de besoin ?.......................
- Oui Quelle procédure suit-on ?.....................................................
- Non Pourquoi ?.............................................................................
8.3. A-t-elle réellement une utilité religieuse ?...............................................
- Comment ?..................................................................................................
9. Quels sont les critiques des populations à l’égard de cette forêt ?...............
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..
10. Pensez-vous qu’on peut y remédier ?.......................................................
-Oui Comment ?............................................................................
- non Pourquoi ?..............................................................................
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
15. Ces mesures arrivent-elles à susciter le respect de la forêt (ou des règles
d’accès) par la population ?...........................................................................
………………………………..………………………………………………………………..
16. Depuis son existence, quelles sont les modifications subies par cette
forêt que vous connaissez ?...........................................................................
………..………………………………………………………………………………………..
- En superficie ?.............................................................................................
- En composition végétale et animale ?...........................................................
………………………………………………………………………………………………….
- En ce qui concerne les règles d’accès ?........................................................
…………………………………………………………………………………………………..
17. Existe-t-il une jeunesse initiée pour prendre la relève de cette tradition ?
……………..........………………………………………………………………………......
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
18. Quelle est l’attitude des jeunes en général face à cette tradition ? ..........
- Favorable
- Défavorable à cause de :
- Des nouvelles religions
- De la scolarisation
- De la crainte des pré-faits de cette tradition
19. La forêt dispose-t-elle d’un statut juridique reconnu par l’Etat Béninois ?
- Oui
- Non
LES AGRICULTURES
Nom :…………………………………………………………………………………………..
Prénoms :…………………..…………………………………………………………………
Age :…………………………………………………………………………………………….
Durée de séjour dans la localité :………….………………………........................
1. Avez-vous assez de terre pour votre installation ici?...................................
2. Ne pouvez-vous pas prendre une partie de cette forêt pour votre
installation ?.............................…………………………………………………………
3. Que vous arriverait-il si vous le faisiez ?.....................................................
…………………………………………………………………………………………………..
4. En quoi cette forêt vous est-elle utile ? (sur le plan)
- culturel
- médical
-fourniture des biens et services
- Autres (précisez)
5. Si cette forêt revêt une quelconque utilité pour vous, est-elle actuellement
bien entretenue ?...........................................................................................
- Si oui, comment ?
- Si non, pourquoi ?
6. Face à la disparition des arbres, quelle est votre stratégie de régénération
de l’espace vert ?...........................................................................................
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
7. Plantez-vous des arbres ?..........................................................................
…………………………………………………………………………………………………
LES MENUISIERS
Nom :………………………………………..…………………………………………………
Prénoms :……………………………………………………………………………………..
Age :……………………………………………….…………………………………………..
Durée de séjour dans la localité :…………….………………………………………...
1. Depuis quand menez-vous cette activité dans le village ?...........................
…………….……………………………………………………………………………………
2. Où trouvez-vous du bois pour vos activités ?.............................................
- Achat
- Dans la forêt
- Autres (précisez)……..……………………………………………………….…..
3. Pour les bois prélevés dans les forêts naturelles, avez-vous aujourd’hui la
même facilité qu’auparavant ?........................................................................
…………………………………………………………………………………………………
4. Comment expliquez-vous cette situation ?.................................................
…………………………………………………………………………………………………
5. Avez-vous prélevé une fois du bois dans une forêt fétiche (laquelle,
précisez)
- A quelle occasion ?............................................................................
- Sans autorisation ?............................................................................
- Après avis de qui ?.............................................................................
- Quelle a été la procédure suivie ?.......................................................
6. Que pensez-vous de la gestion des bois de la forêt de …..……… ?…….......
…………………………………………………………………………………………………
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Contribution à l’étude de la dynamique des forêts sacrées de l’Atlantique
Nom :……………………………………………………..……………………………………
Prénoms :……………………………………………………………………………………..
Age :………………………………………………………………………….………………..
Durée de séjour dans la localité :…………………………….………………………...
1. Quelle est votre religion ?..........................................................................
…………………………………………………………………………………………………..
2. Quelle position occupez-vous dans la hiérarchie de votre congrégation
religieuse ?....................................................................................................
3. Quelle est la religion de vos parents ?........................................................
- Père
- Mère
- Grand-père
- Grand-mère
4. Connaissez-vous la forêt sacrée ……………… ?...........................................
……………………………………..……………………………………………………………
5. Pensez-vous qu’elle procure un bienfait à la population sur le plan ?..........
-culturel ?......................................................................................................
- de la pharmacopée ?...................................................................................
- de la conservation des végétaux et des animaux ?.......................................
- autres (précisez) ?.......................................................................................
6. Quels sont les inconvénients de cette forêt pour la population ?.................
…………………………………………………………………………………………………
7. Que faites-vous dans votre religion pour promouvoir la bonne gestion des
ressources naturelles ?.................................................................................
8. Est-il possible (au niveau de votre religion) d’envisager un lieu saint local
qui puisse permettre la régénération de l’espace vert ?..................................
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