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LE MALIN PETIT CANARD

LE BULLETIN ÉLECTRONIQUE DE LA COMMUNAUTÉ FRANCO-FINLANDAISE

INTERVIEW
JEAN-CLAUDE LEFORT
DÉPUTÉ (FRANCE)

Pourriez-vous nous dire ce qui vous a fait embras-


ser une carrière politique?
Vous savez, pour ma part, cela n’a pas été un choix ou
une volonté mûris et travaillés de longue date. Je n’y ai
jamais pensé tous les matins en me rasant ! Les choses
ont été plus simples et plus limpides pour moi. J’étais un
militant engagé de longue date dans mon parti et quand Personnellement je pense que c’est une chance pour
les élections législatives de 1988 se sont engagées sur notre pays mais aussi pour celles et ceux qui ont fait
un autre mode de scrutin que précédemment (avant, de ce choix. Une chance pour notre pays car les « expa-
1986 à 1988, c’était le scrutin proportionnel sur liste na- triés » comme on dit ne se détachent pas pour autant
tionale) mes amis ont pensé à me proposer comme can- de la France. Ils l’a portent en eux et du même coup il
didat dans la nouvelle circonscription qui venait d’être font œuvre utile pour notre pays. De plus, connaître
créée là où j’habite, à Ivry-sur-Seine. d’autres pays est aussi un plus pour la France. C’est
une manière d’intégrer d’autres expériences, d’autres
C’est donc le hasard (la modification du mode de scru- modèles, d’autres façons de vivre. Et cela enrichit no-
tin) et la confiance de mes amis qui ont fait les choses. tre propre pensée. Nous sommes très hexagonaux en
Et naturellement les électeurs qui, à quatre reprises, France. Quand nous ne sommes pas purement et sim-
m’ont renouvelé leur confiance. Pour moi, devenir et plement nourris de l’idée que nous sommes le sel de
être député, c’était poursuivre et prolonger mon action la terre. C’est pour le moins excessif. Nous avons à
politique sous une autre forme. apprendre d’autres que nous. C’est une évidence, et
pourtant…
Quant à mon engagement politique, il résulte de ma vo-
lonté de donner corps à une société débarrassée de ses Quant aux personnes qui ont fait le choix de « s’expa-
injustices de toutes natures. L’action politique c’est ce- trier » – décidément que ce mot est laid – ils s’enri-
la : faire prévaloir l’intérêt général sur les intérêts parti- chissent aussi ne serait-ce « que » culturellement. Et
culiers ; faire que les choix et intérêts de notre peuple c’est majeur. Dans le monde d’aujourd’hui, qui est un
dans son ensemble prévalent sur tout le reste. Et donc village, la connaissance de l’extérieur est majeure.
se mettre à son service et non pas l’inverse. Comme le C’est un peu comme la cellule humaine. Sans son
disait Vaclav Havel « la vraie politique c’est simplement enveloppe qui la protège, elle ne peut vivre. Mais sans
le service du prochain ». Etant entendu que le fait est contact avec l’extérieur elle meurt aussi. C’est pour-
acquis : quand bien même vous ne vous intéressez pas quoi j’estime que c’est une chance pour le pays et les
à la politique, la politique s’occupe de vous. individus.

Quels sont, à votre avis, les avantages et les in- Je pense même que si les conditions pouvaient être
convénients de votre fonction de Député? réunies pour cela il serait bon que pour une durée
Les deux termes sont en réalité mêlés. On apprend donnée et choisie les français – et je pense ici aux
beaucoup mais on donne beaucoup. On agit mais par- jeunes plus spécialement – devraient avoir un cursus
fois en vain. On s’occupe des autres mais peu de soi. Et scolaire ou/et professionnel les amenant à passer une
ainsi de suite… Du moins c’est ainsi que je vis les cho- partie de leur vie à l’étranger. Il verraient mieux leur
ses et ne prétend nullement que tout le monde soit dans pays et verraient mieux le monde dans lequel ils de-
le même état d’esprit. D’ailleurs cela se remarque, non ? vront désormais évoluer.

Les médias français font parfois passer un message Si vous aviez la possibilité de vous expatrier,
contradictoire sur l'expatriation. On la présente soit quelle région du monde et quelle durée pourriez-
comme une chance pour le pays soit comme une vous choisir? Pour quelles raisons?
menace (fuite des cerveaux et du savoir faire). Quel J’irai certainement en Afrique ou dans un pays en dé-
regard portez-vous sur l'expatriation des Français? veloppement. Il y a tant à faire dans le monde d’au-

INTERVIEW RÉALISÉE PAR VINCENT LEFRANÇOIS - 2006


LE BULLETIN ÉLECTRONIQUE DE LA COMMUNAUTÉ FRANCO-FINLANDAISE

jourd’hui. Se dire qu’on a été « un peu utile » est la pays. Elle n’est pas seulement, loin s’en faut, celle qui a
plus belle des choses que puisse ressentir tout donné le Père Noël au monde !
individu.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à la
Certains expatriés peuvent parfois avoir le sen- Communauté française de Finlande ?
timent d'être considérés par la France comme Mon message résulte de ce que je vous ai dit précédem-
des Français de seconde classe... que souhai- ment. Il y a beaucoup à faire pour que les relations de tou-
teriez-vous leur dire à ce sujet? tes natures se développent entre nos deux
Des français de seconde classe ? pays. La communauté française en Finlande
C’est non seulement méprisant mais est certainement la mieux à même d’y travail-
c’est tout simplement absurde. Et ler. Peut être lui faut-il fait preuve de plus d’au-
pourquoi donc ? Moi je ne dis pas dace en ce sens. Et, si elle le souhaite, elle
l’exact contraire, à savoir qu’ils se- pourrait s’appuyer sur des relais en France, en
raient au dessus des autres (ce qui particulier sur les parlementaires qui peuvent
serait pure démagogie) mais je dis être utiles à bien des égards pour cela. On n’a
qu’ils sont en quelque sorte des am- pas, je pense, utilisé le potentiel de plus value
bassadeurs de notre pays là où ils pour la France et pour la Finlande que ces rela-
vivent. C’est une chance pour la tions pouvaient générer. Chacun peut y réflé-
France, encore une fois, que cette chir d’autant plus que chacun a nécessaire-
présence de milliers de français à ment un parlementaire « sous la main » dans
l’étranger. Ce qui est de « seconde son lieu d’origine en France. Je parle des par-
classe » c’est de ne pas le compren- lementaires mais la chose vaut pour beaucoup
dre ! d’autres personnes engagées dans la vie so-
ciale ou publique. C’est une idée…
Quelle image avez-vous de la Finlande et des
Finlandais? Et puis qu’il me soit permis, cette interview étant réalisée
Je ne parlerai pas strictement de moi mais de mon alors que Pâques sonne à la porte, de souhaiter à cha-
sentiment : la Finlande est peu connue des fran- cune et à chacun une bonne fête de Pâques à la mode
çais. C’est vrai qu’elle ne fait pas de « bruit » finnoise de même qu’une bonne fête du 1er mai qui revêt
comme d’autres. Et pourtant que de talents, d’in- dans votre pays d’accueil des allures toutes particulières,
novation, d’intelligence et de culture dans ce pays un mariage d’international et de national avant que ne
aux nuits blanches. Et que de chaleur humaine vienne la saint Jean… et les beaux jours sans nuits !
dessous cette neige et ce froid qui l’enveloppent
des mois durant. C’est donc son image qu’il fau-
drait faire connaître plus nettement dans notre

INTERVIEW RÉALISÉE PAR VINCENT LEFRANÇOIS - 2006

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