Jeudi 12 novembre 2009

Séminaire n°2 : La capacité et la formation de la famille

Veuillez résoudre les cas pratiques suivants :

1. Les obligations alimentaires, conséquences des liens familiaux.

Pour résoudre ce cas pratique, vous devez utiliser les dispositions du Code civil, art.
203, 205 et 207.

Hortense est une femme passionnée, après avoir gagné un certain nombre de rallyes
automobiles, elle est devenue une joueuse invétérée au casino. Elle y a gagné et y a perdu des
sommes considérables. Aujourd’hui âgée de soixante dix ans, elle doit être placée dans une
maison de retraite et n’a plus aucun moyen de subsistance.
Les services sociaux recherchent les personnes qui pourraient prendre en charge une
partie des frais de placement. La famille d’Hortense se compose comme suit : Hortense n’a
jamais été mariée Elle n’a plus aucune nouvelle de son fils, âgé de 48 ans qu’elle avait placé
en nourrice lorsqu’elle pratiquait le rallye et dont elle s’est totalement désintéressée lorsqu’il
a, à 16 ans, décidé de devenir militaire. Il est aujourd’hui colonel de gendarmerie mobile. Sa
fille est décédée il y a deux ans, et elle laisse deux enfants Régis et Victoria, âgés de 23 et 25
ans, qui travaillent l’un dans un restaurant, l’autre dans une blanchisserie, tandis qu’ils
terminent leurs études. Leur père est maçon. La plus jeune des sœurs d’Hortense, Edmée, est
toujours en activité, elle est institutrice, sa sœur aînée Augustine est décédée, et laisse un fils
Auguste.
Quelles sont les personnes susceptibles d’être tenues d’une obligation alimentaire vis-
à-vis d’Hortense : vous qualifierez le lien familial de chacune des personnes avec Hortense, et
rechercherez quelle peut être son obligation alimentaire vis-à-vis d’Hortense.

2. Les fiançailles
Dans un grand restaurant de Nîmes, le 14 février 2008 à midi, Charles, jeune homme
sentimental, a offert à son amie Victoire une très jolie bague ornée d’un saphir de Birmanie,
que son arrière grand-père avait offert à son arrière grand-mère en 1937. Très ému, Charles lui
a dit, devant témoins, qu’il souhaitait que ce cadeau ne soit que le premier d’une vie
commune qu’il espérait longue et heureuse.
Or, le 4 février de cette année, Charles a trouvé dans un livre que Victoire lui avait
demandé de rendre pour elle à la bibliothèque un message, qui manifestement, ne lui était pas
destiné « Quand seras-tu enfin libre, Victoire ? Il est temps de dire à Charles qu’il ne doit plus
rien espérer ! Parles-lui avant que notre mariage soit annoncé, tous nos amis savent déjà que
tu le considères comme un pauvre garçon bien gentil, mais sans aucune personnalité. Ils ne
garderont plus le secret bien longtemps ! Sois courageuse, et pour fêter notre premier
anniversaire, je t’emmènerai, comme l’an dernier, passer la nuit de la Saint-Valentin sur mon
bateau (....) ». Charles vous consulte, que pouvez-vous lui dire ?
 3. La situation juridique des époux

I. Pour les différentes situations suivantes, dites si la dette vous paraît devoir entrer dans la
catégorie des dettes ménagères visées par l’article 220 du Code civil, et justifiez votre
réponse en quelques lignes.

1. Monsieur C. s’est offert une Porsche, à crédit.

2. Madame D. a acquis un billet d’avion pour un voyage d’agrément.
3. Monsieur et Madame F. sont en instance de divorce. Madame F. règle le loyer de
l’appartement qu’elle occupe désormais avec ses deux enfants
4. Madame H. vient de souscrire un contrat avec la société Cofidis qui lui attribue une carte
dite « Quatre Etoiles », avec laquelle elle peut bénéficier d’un paiement en quatre fois sans
frais et d’un crédit permanent de 1500 euros pour ses achats auprès de la société « Les trois
Suisses ».
5. Madame J. apprend que son époux a acquis pour les vacances un canot à moteur de marque
Zodiac et un magnétoscope payable en 10 fois sans frais.

II. Cas pratique :

Madame H. s’est mariée en 1999 avec Monsieur H. sans contrat particulier. Le couple
n’a pas connu de difficultés notables jusqu'à l’année dernière. Au moment du mariage
Madame H. était propriétaire d’une maison de village à Mouriès, et elle travaillait à l’agence
Electricité De France de Salon de Provence. Monsieur H. était directeur commercial d’une
société spécialisée dans les fournitures pour arts plastiques. En 2002, Madame H. a donné
naissance à des jumeaux et a choisi de se consacrer à leur éducation.
En 2007, Monsieur H. a décidé, contre l’avis de son épouse, de se lancer dans une
carrière d’artiste peintre et a ouvert un atelier galerie au rez-de-chaussée de la maison de
Mouriès, dont le premier étage sert d’habitation à la famille. Or, la peinture de Monsieur H.
ne rencontre pas le succès qu’il escomptait et il n’a encore vendu aucune toile. Les seuls
revenus de la famille sont constitués des loyers que Madame H. perçoit pour la location d’une
propriété agricole qu’elle tient de sa famille. Pourtant, Monsieur H. s’est constitué durant sa
carrière commerciale un confortable portefeuille de valeurs mobilières, dont il réinvestit
régulièrement les bénéfices. Il a acheté à crédit au cours de l’année dernière un matériel très
sophistiqué permettant de peindre des fresques murales d’une valeur de 20.000 euros.
De plus, très intéressé par les philosophies orientales, il considère que la famille
devrait vendre l’antique mobilier provençal de la maison, pour vivre dans un dépouillement
permettant la sérénité propice à la création. Il a pour cela passé plusieurs annonces dans des
journaux locaux, et Madame H. sait qu’il a reçu la visite de brocanteurs de la région pendant
qu’elle était partie en vacances avec ses enfants. D’autre part, le frère de Monsieur H. a
informé sa belle-sœur que dans son dernier courrier, le mari de Madame H. annonçait sa
décision se retirer l’année prochaine, avec sa famille, pour un temps indéterminé, dans un
monastère pour que tous puissent se purifier. Il se donne un an pour liquider tous les avoirs de
la famille dont il veut faire don à son guide spirituel qui les accueillera dans le monastère.
Très inquiète, Madame H. vous consulte pour connaître ses droits, et les moyens dont elle
dispose pour éviter que les intérêts de sa famille ne soient gravement mis en péril. Elle vous
précise toutefois qu’elle demeure très attachée à son époux, et qu’elle souhaite sauvegarder
son mariage.
 4. PACS ET CONCUBINAGE

I. Répondre aux questions suivantes, en justifiant vos réponses par un fondement

juridique:
1. Les partenaires doivent être de sexe différent pour :
a. se marier b. conclure un pacs c. vivre en concubinage

2. Un mineur ne peut pas :

a. se marier b. conclure un pacs c. vivre en concubinage

3. Une personne pacsée ne peut pas :

a. se marier b. conclure un pacs c. vivre en concubinage

4. Dans quel(s) type(s) d’union(s) le vice du consentement entraîne-t-il la nullité ?

a. le mariage b. le pacs c. le concubinage

5. Qui se doit mutuellement fidélité ?

a. Les mariés b. les partenaires de pacs c. les concubins

6. Le logement familial appartenant à un seul des partenaires ne peut être vendu sans
l’accord de l’autre lorsque les partenaires sont :
a. mariés b. partenaires de pacs c. concubins

7. La solidarité pour les dettes ménagères s’applique aux personnes qui sont
a. mariées b. partenaires de pacs c. concubins

II. Cas pratiques :

1. Sonia est mariée à Gilles, Marine est pacsée avec Laurent et Gabrielle vit en
concubinage avec Omar. Pour chacun de ces couples, le contrat de bail pour le
logement est au seul nom de la femme. Laquelle pourra, en cas de difficulté, obliger
son compagnon à payer le loyer, et pourquoi ?

2. Tommy et Jerry sont pacsés et vivent dans l’appartement acheté par Jerry, à crédit,
en 1997. Le mois dernier, Jerry a perdu son emploi et a demandé à Tomy d’assurer le
remboursement du crédit à sa place. Tomy est-il obligé de payer, et pourra-t-il, s’il le
fait, prétendre être propriétaire à proportion des sommes qu’il aura versées, en cas
de séparation ?

III. Tania et Olivier souhaitent conclure un contrat de PACS. Ils ont sollicité votre aide
pour la rédaction de leur contrat : quelles sont les premières questions que vous devez
leur poser ? Rédigez les articles qui vous paraissent essentiels.