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Dieu
Clément et
Miséricordieux
Université d’Ispahan
Faculté des Langues Etrangères
Département de la Langue et de la Littérature Françaises
Master II
Professeur consultant:
Dr. Majid Youssefi Behzadi
Par :
Mohammad Hossein Sadrameli
Juillet 2009
A mon père,
Celui qui est
tout mon bonheur.
A ma mère
Celle
qui est toute ma vie.
A mes
frères,
qui m’ont enseigné
tant de choses
importantes.
ET
A ma
sœur,
qui m’a encouragé à
continuer mes études.
A tous ceux que j
′ aiment.
Et
A tous ceux qui m
la vie
Résumé :
Les écrivains du XIXe siècle assignent au roman une certaine évocation
pour découvrir la réalité de manière à avoir la tâche de comprendre le monde
où ils vivent. Dans La Curée, en esquissant un visage double de Paris, Zola
vise à décrire la tension constante entre le Paris réel et laid et le Paris idéal et
embellie. Paris draine toutes les ambitions et toutes les énergies. Il est le centre
de la politique et des affaires. Les héros des Rougon-Macquart y affluent,
attirés par le progrès social, l’argent, le luxe, le plaisir et le désir. Mais sous ces
images modernisées et apparemment paradisiaques, Zola évoque l’infertilité de
Paris, la décadence de la société et le malheur des parvenus. La Curée dépeint
un monde terrible et infernal où la vie est peu à peu bannie par le règne
monotone des calculs et de l’intérêt humain. C’est ainsi que dans La Curée,
Zola voit Paris comme un enfer, l’enfer qui fait penser au feu et aux flammes et
au tourbillon infernal.
Divisé en trois chapitres principaux, ce mémoire aborde tout d’abord, la
relation entre l’art et la littérature et l’influence des peintres impressionnistes
sur l’œuvre romanesque de Zola. Au cours du deuxième chapitre nous feront
une étude concernant le développement économique et le progrès urbain de
Paris et les travaux exécutés par le gouvernement. Et enfin, le troisième
chapitre est consacré à l’étude de l’objectivité et de la vérité revendiquée par
Zola.
Abstract:
Nineteenth-century writers represent special and precise reminding that is
visualized in novels. To approach this aim, they show the fact of the world that
they live in it.
In the work La Curée, Zola describes deep attractions by planning a mutual
image from Paris. In this description there would be a close relation between
real and ugly Paris and nice and paradigmatic. Paris is a city that attracts all the
ambitions and human desires. Paris is a center for all policies and conflicts.
The novel La Curée , images Paris like a terrible and infernal world. In this
kind of Paris, living is denied by absolute governors, human calculations and
their interests. By this way, in this work Zola observes Paris like a hell and a
burning fire and a terrible gulf.
And finally, in the last chapter, we study the fact and reality of Paris that
Zola find in his novel.
Titre page
Introduction ………………………………………………………………… b
Introduction
Chargé des vagues de passions guerrières et intimes des premiers
ses formes. Ils représentent l’ensemble des milieux sociaux, même les
s’intéressent à la psychologie.
comprendre le monde où ils vivent. Donc l’idée que les artistes et les
qui détermine ceux qui y vivent, de sorte que l’observation va porter sur
pour une part les personnages. On retrouve cette idée chez Flaubert,
pousse jusqu’au bout son réalisme encore timide pour accéder à une
que Zola a en tête avant de mettre en œuvre le projet des Rougon, c’est
métaphorisée par celle des «petits», puisque chacun participe d’un vaste
avons choisi de faire une étude spatiale et descriptive étant donné que la
plupart des romans de Zola s’inscrivent sur un axe temps-lieu bien précis.
sert de cadre. A part son lyrisme, la description reste précise, parce qu’il
modernité.
roman.
absolue même dans ses formes les plus ignobles. Nous essayerons de
s’avèrera vraie.
Chapitre 1
Paris métamorphosé
personnages d’après la vie et, sa passion pour le document, lui fait croire à
d’écrivain. Il étudie à chaque instant l’effet de tous les sens qui vont agir
XVIIIème siècle qui n’est qu’un pur esprit. Le héros du XIXème siècle est
conception d’une âme isolée, fonctionnant toute seule dans la vie, devient
de Zola par Manet (1868), sa présence dans les «Ateliers» peint par Fantin
avaient des effets indéniables sur la façon de voir et de sentir chez Zola.
avec toute leur diversité des vêtements, des attitudes, des visages, il
nous font vivre des instants d’une parfaite exquise. Les scènes qui ne
agressivités.
leur était adressée par leurs détracteurs et dont ils se firent leur titre de
nature, non pas en essayant de rendre parfaitement ce qui est vu par l’œil
La part des couleurs revêt quant à elle aussi une importance toute
face aux couleurs vives et chatoyantes des paysages qui s’offraient à leur
peinture, rendant la nature d’une manière que l’on était pas habitué à la
un homme pour qui le monde extérieur existe, et qui veut le montrer tel
quel. Le réel, pour lui, c’est, avant tout, l’air lumineux; cette atmosphère
elle. Or voici qu’à la regarder, avec une acuité qu’on a rarement atteinte,
ils s’avisent de la place éminente, primordiale, que tient l’air traversé par
peintre Paul Cézanne, son amitié avec ce dernier lui procura l’occasion
de fréquenter les artistes et les peintres. (Nony, 1987: 309) A Médan aussi
comme Pissarro, Monet, Manet, Renoir qui veulent imposer une nouvelle
fait distinguer des écrivains de son époque. Elle influence son esthétique
et son écriture. Comme eux, Zola prend ses sujets dans la réalité
matière même dont elle est composée. Il a donc regardé la nature à travers
romantique. Peut-être pour Zola le sujet n’était-il pas important que dans
matière, car le sujet disparaîtra parfois quand il ne sera plus qu’un point
notations telles que «la poussière d’or du soleil » (Zola, 1992: 121) «la
pluie d’or du soleil», «la poussière d’or volante». (Ibid.: 122) Certaines
ses descriptions.
construit un tableau: au premier plan, le lac, aux deux bords, les arbres;
au fond des taches, des masses sombres; dans le lointain, à la ligne
dont les éléments peuvent être analysés comme ceux d’un tableau. Par
lecteur est touché par la précision avec laquelle Zola peint sa description
précision des nuances des couleurs, des reflets, des forme, des
évanescences de la lumière. »Le jour pâle qui traînait sur l’eau», suggère
évoque une couleur grise sombre, une surface sur laquelle la lumière se
D’autre part, Zola essaie d’enchaîner des éléments qui vont nous
des ombres et de la lumière que Zola fait son roman. La «cendre fine»
passe sous la fenêtre, la description est précise. Mais au-delà, les formes
s’estompent. Renée ne voit que la «ligne confuse» des files d’arbres, les
grondantes».
glace», «le mors d’un cheval», «çà et là», «un bout d’étoffe», «un bout
fragmentaire. Les choses ne sont donc pas vues telles qu’elles sont, mais
et imprécise, et puis on dirait que les contours ne sont pas nets, et qu’on
ne voit que des traits «une bande obscure», «une raie d’ombre», «une
voitures».
particularité est qu’ici ce jeu de lumière fait ressortir «le monde étrange
la lumière et on est ébloui par la clarté de la rue où Renée est fascinée par
grandes lettres d’or des noms, des enseignes, des raisons sociales».
Du «lac», non plus, on n’aperçoit plus qu’une forme vague; les détails
telles «une poussière d’or», «une rosée d’or» montrent cette impression
est présente sans qu’on puisse énumérer des individus. On ne voit rien, on
l’impression que tels les amants qui ont «les sens faussés», on ne
distingue plus des plantes que leur gros «entrelacement». Zola dénonce
verdures» et à la serre elle-même qui semble «aimer, brûler avec eux» est
déploient sous nos yeux grâce au choix heureux des mots concernant les
couleurs. Or, l’une de ces couleurs qui est bien souvent utilisée par Zola
avec lui découvrir des réalités superposées sous les couches des couleurs.
lui-même l’engrenage secret qui fait tout mouvoir. Après avoir peint
de crises.
restreint. D’un côté, il traversait Paris du nord au sud, englobant les rues
Saint-Antoine. Mais ce maigre réseau était trop étroit et, par conséquent,
constamment embouteillé.
Elle est tout d’abord constituée d’un axe horizontal ouest-est, dont les
(Zola, 1992:124)
ainsi les vieilles rues Saint-Denis et Saint-Martin. Elles mènent aux gares
Paris.» (Ibid.:127)
de la République).
voyer.
pour cette raison que devant les critiques de plus en plus vives,
une culture populaire. Bien que, dans son roman, Zola fait davantage
évoquées dans La Curée, ce sont des rues, des quartiers entiers qui
boulevards, nous avons l’image d’un champ de bataille d’un Paris aux
aristocratique qui est mise à bas. Le père de Renée et son hôtel en sont les
immeuble. Situé dans l’île de la Cité dont nous connaissons les futurs
hôtel, quant à lui, est sombre, sinistre, aux fenêtres étroites. Toute cette
également atteints. Cette fois, comme pour le cas précédent, c’est tout un
passé, toute une culture populaire qui disparaît. Se rendant un jour près de
à moitié démolie. C’est toute une partie de sa vie qui s’écroule, empreinte
des ruines. […] et il sautait les flaques, en songeant que trois millions
(Ibid.:454).
Saccard est comme un monstre qui dévore sa proie et la décortique. Par
regardant ses adversaires tailladés, tombés à ses pieds. Il fait apaiser son
démolitions qu’il est en train de causer, car c’est le cœur de son victime
qu’il vise. «Là était sa fortune, dans ces fameuses entailles que sa main
une société tout entière est détruite par la montée inexorable d’une
nouvelle.
Curée.
quatre coins de la ville. Zola se penche tout d’abord sur les nombreux
boulevards créés, il nous fait presque un cours historique. Lors de sa
une autre dans celui-ci, une entaille là, une entaille plus
1992:124)
hôtels. Zola est très précis sur ce point: à l’époque de Saccard, huit
maisons furent construites sur les nouveaux boulevards et rues, deux sur
en faisant disparaître les limites de la vie privée. Leur maison n’est faite
passant des statues, des dorures, des couverts aux pièces diverses, tout
n’est que mises en scène, festivités et opulence. Saccard, quant à lui, est
C’est un monde où l’ordre social est renversé, dans lequel le plus petit
employé peut devenir une des adresses les plus connues du tout Paris, du
Zola s’avère une fois de plus vrai lorsqu’on considère son habilité du
en restant proche de son but qui n’est que montrer une société réaliste à
impressionniste. Son talent artistique se révèle alors vrai par la magie des
invisible et secret qui roule Paris sur lui-même. Cette roue gigantesque,
déclenchée par des mains puissants, fait tout broyer et écraser. Mais
progrès. Cette dualité se fait remarquer tout au long de La Curée sans que
investissements.
Comme nous avons examiné, Paris est poudré «d’or», mais cela
signifie-t-il que de point de vue spirituel il l’est aussi? A cet égard nous
capitale française.
Dupeux à écrire:
«En instituant la liberté économique, la révolution
Dans La Curée Zola évoque tous ces changements qui font de Paris
Tous ces travaux offrent à Paris une nouvelle apparence, moderne, aisée
et belle.
D’autre part, Paris, c’est Eldorado des gens de province; cette ville
est aussi la ville de la désillusion dont les jeunes ambitieux mesurent vite,
façon de la vie. Ils quittent leurs villages pour s’intégrer dans la vie
urbaine pour devenir quelqu’un, afin de faire fortune. Alors, ils tentent
monter l’échelon social, pour gagner une place solide, pour mener plus
facilement leur vie. Alors, pour y parvenir, faut-il essayer tout. Ayant des
satisfaction personnelle.
Dans La Curée, Zola d’abord oppose Paris, cette ville de désir, à
yeux des parvenus car parmi les gens, les parvenus occupent une place à
part. Ce sont des parvenus dont la seule ambition est de satisfaire leur
intuition les aide à progresser dans tous les domaines d’action. Dans le
fortune. Il pense que Paris c’est le Paradis- même, et qui va lui offrir la
tout pour l’argent comme son nom qu’il transforme à Saccard. Paris pour
le plaisir.
les parvenus, ceux qui sont les grands profiteurs des occasions nouvelles
de l’époque. Ils effacent tout ce qui peut être gênant et désagréable à leur
son ancienne maison pour effacer tout signe de son passé misérable et
puis le parc Monceau et la serre; tous ces lieux créent une image
Paradis.
présentée. Avec ses pelouses larges et ses étroites allées de jardin ou son
lac aux eaux dormantes, sans une écume reflétaient les lignes théâtrales
de leurs sapins et leurs feuillages, le Bois ressemble à un monde
descriptions de Zola.
fugitivement l’image d’une nature belle et libre qui est vie force et étalant
imaginaire qui est mis en valeur par l’évocation d’un univers éclatant et
nature, il y a les fougères naines qui forment un tapis de mousse d’un vert
Paris ce monde éclatant est encore mis en relief par tout ce qui se
comme un océan de maisons aux toits qui étaient pareils à des flots
parce qu’il est une étendue énorme de l’eau. Alors, avec cette image de
«fleuve de Seine», Zola prétend peindre le rôle décoratif de l’eau; une eau
Seine qui baigne l’île Saint-Louis. Elle est aussi la source de fertilité des
Cette chambre des enfants, qui a été aménagée sous le toit était un
enfance, «de grand air», de lumière large, un paradis qui ouvre sur la
vaste échappée de la Seine, où Renée retrouve son enfance et son
pour créer un chef d’œuvre parfait de cette ville céleste et grâce à leur
Par la matinée de ciel bleu, Zola dessine les massifs du jardin des
changeait ses robes avec mille teinte d’une délicatesse infinie et où l’eau
s’irisait sous les rayons plus obliques. Par ces couleurs, Zola évoque la
au bord de l’eau.
Alors la ville prend ainsi un aspect céleste. Paris est aussi une ville idéale
monde paradisiaque pour eux, par les beautés mystiques de Paris et par
ses plaisirs, ses jouissances, sa vitalité de Seine et enfin la fécondité de
Conclusion partielle
que Zola peint par sa rêverie est alors un univers merveilleux et parfait.
de relever ces éléments et de les faire connaître. Car ces gens, grâce à
leurs idées, leur courage et leurs ambitions, malgré tout, composent l’un
C
hapitre 3
Paris infernal
les autorités, tous les modèles et toutes les règles. Zola montre une
époque d’orgies et de débauches, une étrange époque de folie et de honte
spéculation.
Dans cette société, toutes les catégories sociales, sexes, âge, tout est mêlé.
société.
3-1 La décadence
tableau: ceux des piliers de l’Empire. Ces piliers sont les hommes
Saccard notamment; ils ne pensent qu’à faire fortune pour retourner vivre
dans leurs villes natales. Tous ces grands ne sont que des profiteurs du
collusion entre le pouvoir et les intérêts financiers. Alors, on peut dire que
politique.
prospérité sociale:
l’occasion des grands travaux de Paris dont Saccard est le symbole. Dans
l’argent. Par cette politique propre à lui, il se tire tout bénéfice possible.
l’abus sont une arme efficace dans la main de spéculateur. Il pense aux
des loyers:
(Ibid.: 130)
(Ibid.: 140). C’est ainsi que la réussite de cette affaire marque, pour
terme de leur bail, Saccard joue les prête-noms à son tour (Ibid.: 169),
recule pas devant le bluff pour faire croire à sa solidité (Ibid.: 173).
(Ibid.: 173) et il s’associe avec Charrier et Mignon (Ibid.: 207) pour gérer
leurs plans cruels à s’avancer, à faire fortune. Dans ce plan, duper les
gens est une règle; la tromperie devient leur devise. Ils trompent tous
malgré tous.
Louvre. (Ibid.:302)
caricaturale du mythe antique: «Nous poserons […] sur cette tête rieuse,
manifestant ainsi la décadence d’une époque qui confond les valeurs, l’art
corps sans aucune pudeur: «Dites, elle ne nous en avait jamais autant
oreilles». (Ibid.:302)
La haute société se plaît à danser les quadrilles qui font les délices
des bastringues et les chanteurs au bal ne chantaient que des airs minables
Oh! Les petits agneaux " ou " j’ai un pied qui re’mue
des Champs-Élysées).
A l’indécence les figures du cotillon et les ballets ajoutent une
dénonce la légèreté des français qui même dans les situations tragiques
débauche comme bal des demi-mondaines, café Anglais, café Riche, bal
passage.
physique. Père et fils ont la même maîtresse; et même, ils peuvent bien
avoir la même femme. Une camaraderie équivoque les nuits dans leurs
dernier chapitre du roman voit Maxime et son père «au bras l’un de
envient d’être parmi les plus puissants, parmi les plus forts de cette
société. Il faut franchir tous les fossés pour acquérir la liberté d’action.
(Berthelier, 1999: 3)
monde grotesque.
dans les débauches de son fils avant de le remarier par intérêt. Tout ce
«l’or» et «la chair», selon ses propres termes. L’or, c’est-à-dire les
Zola a choisi pour son personnage principal. Zola prétend et insiste sur le
qui ont sonné aux oreilles de Renée, avec la brutalité de deux râteaux
gagner des millions». (Zola, 1992: 53) C’est autour de Saccard que Zola
pour éviter la perte. Saccard ne redoute même pas d’écraser les autres
Cette surabondance est rendue sensible par les choix lexicaux: comme
société.
habillement et ses robes depuis la toute première que sa tante lui offre
jusqu’à offrir aux regards son corps. C’est une audace exceptionnelle à
une époque où triomphent les robes longues et les crinolines. «Elle était
en Otaïtienne. (…) un maillot couleur cendre, qui lui montait des pieds
jusqu’à la poitrine en lui laissant les épaules et les bras.» (Zola, 1992:
404)
dans la serre. «Les grandes femmes nues», dont la présence est redoublée,
Alors, on peut dire, que Zola pose également ces deux thèmes
symbole.
D’autre côté, on peut dire aussi que ces deux thèmes sont simplement
Il convient donc d’interroger les sens et les fonctions que l’auteur assigne
par les sculptures de grandes femmes nues jouant avec des pommes. La
1992:28-30)
des personnages. On peut constater que Renée a épousé Saccard pour son
1987:120)
Alors, Paris était le mauvais lieu de l’Europe, une ville folle de son or
Seconde Empire dont elle cristallise les travers. Son personnage donne à
Paris.
folle mais lucide, dotée d’une conscience morale mais attirée par le mal.
renaissance du désir. De fait, le désir d’«autre chose [...] qui fut une
dénudé.
et impudents se forment aussi dans les esprits des hommes d’affaires pour
et dépravation morale.
grand innocent de Paris ... Vois donc comme il est immense», «c’est bête,
Dans la société que peint La Curée, la femme comme la ville est une
victime. Zola établit une analogie, qu’il souligne, entre le destin de son
du régime. Renée est une proie, une victime. Elle est victime de sa
Elle était une orpheline qui est laissée de côté par son père et sa tante,
homme qui n’a de mari que le nom, Renée est désespérément seule. Elle a
sans cesse froid. Lorsqu’on la voit pour la première fois, elle est
sur deux êtres qui, au lieu de répondre à cet appel, se servent d’elle:
Maxime, pour lequel elle se fait mère et amante et qui est lâchement prêt
à l’accuser devant son père; Céleste, qui la veille et la calme de ses mains
froides, comme une mère, mais qui l’abandonne sans hésitation, fortune
faite.
1992: 337)
compris non plus que Mme Sidonie voulait la vendre ou que Saccard la
constate pour l’image de Paris. Il s’acharne sur elle comme s’il voulait la
punir de s’être jetée de tout son être dans la passion et d’avoir mis toute
roman mais loin de le refouler, elle l’impose à Maxime. Elle ne vit plus
anéantie, est analogique de celui de Renée. Toutes deux sont les victimes
Paris, comme Renée, n’est plus qu’une «proie géante» que Saccard
compte qu’un aspect des travaux du baron Haussmann, Zola opte pour la
tombait, et comme bordée de filets de deuil par les rubans noirs des
cheminées».
Ce Paris comme Renée est fondée sur le luxe et le paraître, c’est
une ville de l’ostentation dans laquelle on n’existe que par ce que l’on
Paris est aussi un grand corps mystique, un héros vaincu qu’on dépèce,
une femme qu’on possède. On peut dire aussi, par le jeu des dates, que
Zola assimile l’excès de mal en France par une bande d’aventuriers qui
fut par Louis Napoléon Bonaparte. Elle laisse entendre qu’elle a épousé
1973: 127)
mêmes mots et des mêmes images. Saccard jette sa femme dans la vie à
moellon».
destin néfaste a dépravé Paris et ses habitants. Paris est pourri à cause de
(Zola, 1992:201)
qui multiplie les laideurs de Paris. Les lieux, les rues et les gens
enfoncent chacun d’une manière, les parisiens dans le mal. Tous ces
moderne et tentatrice par ses luxes, ses jouissances et ses plaisirs. Cette
insistent à représenter Paris comme une ville modernisée mais avec une
feu n’est pas en tous cas autonome, il constitue une des composantes de
Saccard savait jouer bien avec le feu. Il est aussi le maître d’œuvre de
cette forge où sous les feux de son avidité, il s’abuse de Renée pour
de Plassans, est devenue riche sous le feu de ses désirs et ses ambitions. Il
commence ses projets dès qu’il vend son nom et son existence pauvre et
vile «à deux cent mille francs pour un fœtus que la mère ne voulut pas
Malgré que l’image alchimique de cette ville est au départ une vision
féerique pour Saccard, mais en réalité, c’est un malheur qui le pousse vers
devoirs aussi bien qu’à toutes ses valeurs morales. Il délaisse sa première
consciemment dans l’enfer. Ce feu brûle et consume peu à peu tous ses
dénudés sont «tordus comme des serpents malades», les Euryales laissent
notamment.
Dans ce lieu étrange où la sève des arbres suggère des désirs fous de
Alors, Paris était un grand enfer pour Renée où le feu, sous forme de la
chaleur, est associé au personnage de Renée. Le feu fait ainsi partie liée
les jeux de la chair. Car le feu est un élément constitutif de la serre, qui
un enfer véritable.
regard global sur cette œuvre, il apparaît que chaque couleur a été traitée
spécialement par Zola. Dans toutes les descriptions que Zola fait de cette
part, les couleurs chaudes comme rouge et jaune d’orée et d’autre part les
«les tentures rouges se pâmaient sous les fièvres» des infractions. (Ibid.:
445)
soleil. La couleur rouge est liée aussi aux thèmes de la violence issue de
fois des couleurs sombres: «la terre sombre», «sur le ciel pâle», «la
Le gris peut être d’abord, l’absence de tout éclat dans cette ville.
Cette couleur peut être aussi signe de l’absence de l’espoir. Le gris, c’est
vraie valeur des couleurs sombres culmine dans une image parfaite que
de cette ville:
d’ombre…» (Ibid.:19)
par cette porte que s’étaient envolées les joies de son enfance». (Ibid.:
337)
fendillée, sèche, déteinte, mangée par les rats [...] le son avait coulé par
poussière [...] avec une mélancolie de linceul qui attend depuis des
disparition de l’héroïne.
la folie gagne peu à peu, a perdu sur tous les plans physique, passionnel,
punit terriblement Renée parce qu’elle a revendiqué une liberté qui lui
elle ne se comporte pas comme une épouse, elle n’est pas mère. Elle ne
Renée est peu à peu abandonnée de tout, dénuée de ses rêves, de ses
arrière. C’est tout à fait comme les condamnés de l’enfer auxquels les
peut dégager parallèlement deux sortes de vie, celle des individus et celle
d’une société. Alors, dans ce milieu social renouvelé, le progrès n’est pas
les ambitions et toutes les énergies. Elle est le centre de la politique et des
image double de la ville de Paris, tantôt une ville adorée, tantôt détestée.
Dans une telle ville, la vie sera vouée parfois à la beauté et souvent au
apprécier.
imaginaire est mis en valeur dans ces descriptions, par l’évocation d’un
mal et de l’inceste.
Mais en effet, selon Zola, Paris apparaît à la fois comme une ville
vise à décrier la société de son temps. D’une part, il se concentre sur les
malgré tous les dégâts et les traumatismes qu’ils engendrent, les projets
Grâce à leurs idées, leur courage et leur ambition, ces hommes procurent
désirs. Malgré que l’univers urbain de la ville de Paris, offre parfois aux
malgré tout le luxe et tous les plaisirs, il peut aussi se conduire aux
dénonce les hommes d’affaires qui sacrifient toutes les valeurs, même
désastres. Par conséquence, dans une telle époque, tout perd son sens et
Le Paris que Zola donne à voir dans La Curée est devenu, grâce
moderne.
Paris comme Renée, celle qui est symbole d’une femme mondaine,
toute la vie, qui domine toute la pensée de l’homme sur laquelle est basée
peu bannie par le règne monotone des calculs et de l’intérêt humain. C’est
ainsi que Renée, Saccard, Paris tout entier sont emportés dans une quête
les formes, Zola présente Paris sous forme d’un tableau impressionniste.
Son talent artistique se révèle alors dans les mots et qui relève davantage
de la réalité.
l’écrivain. Ce roman est une œuvre polémique où Zola utilise toutes les
ville de Paris.
C’est ainsi que Zola dans La Curée voit Paris comme un enfer,
effet, la capitale arrache les héros de Zola de la province par les attraits
sont détruits. D’où, cette prétention de Zola qui dit que les hommes et les
femmes allant vers Paris ne vont pas pour se développer, se réveiller mais
pour mourir.
Bibliographie :
sociales.
Curée.
Paris: Brénal.
Larousse.
Librairie
Le Blond- Zola. (2000). Emile Zola raconté par sa fille. Paris : Grasset.
دانشگاه اصفهان
گروه فرانسه
:استاد راهنما
:استاد مشاور
دکتر مجيد يوسفی بهزادی
:پژوهشگر
سيد محمد حسين صدرعاملی