Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
5
74 David Amar
La voix du gai désespoir
78 Marguerite Duras
Texte inédit : Deauville la mort
80 Marguerite Duras
La route Paris-Rouen
81 Xavière Gauthier
Lettre à Marguerite Duras
83 Paul Otchakovsky-Laurens
Un jour, Marguerite Duras m’a téléphoné
84 Nicole Couderc
Marguerite-Duras-de-la-Forêt suivi de la Lettre à Éléonore de M. Duras
89 Yann Andréa
À Duras-la-Myrobolante
6
143 Marguerite Duras
Texte inédit : Monsieur Desbaresdes
144 Dominique Rabaté
Paradoxes du romanesque
148 Catherine Bouthors-Paillart
Lol ou l’innommable
154 Madeleine Borgomano
Les Indes de Marguerite Duras
162 Marguerite Duras
La jeune fille et l’enfant
7
222 Jean Marc Turine
5, rue Saint-Benoît, 3e étage gauche
227 André Z. Labarrère
Lol perdue et retrouvée : autour d’un manuscrit inédit
235 Edda Melon
Véra Baxter, la femme atlantique
243 Dominique Auvray
« Quand on travaillait ensemble au cinéma »
247 Philippe Roger
Un mélodrame de chambre : La Bête dans la jungle
250 Marguerite Duras
Texte inédit : Dialogue de Rome
256 Marguerite Duras
Nuit noire Calcutta
260 Témoignages de réalisateurs et d’acteurs
Marin Karmitz, propos recueillis par Christiane Blot-Labarrère et André Z. Labarrère
Benoît Jacquot, entretien avec Bernard Alazet
Michelle Porte, entretien avec Bernard Alazet
Emmanuelle Riva, propos recueillis par Christiane Blot-Labarrère et André Z. Labarrère
Michael Lonsdale, entretien avec Jean Cléder
8
300 Maud Fourton
Peintures pour une écriture
306 Aki Kuroda
Entretien avec B. Alazet, C. Blot-Labarrère et A. Z. Labarrère
308 Marguerite Duras
Textes inédits : Arguments pour ballets (La Voix d’or, Le Ballet spatial)
309 Marguerite Duras
Texte inédit : La Source
Voix d’écrivains
317 Yohan Faerber
Cité de mémoire ou le spectre Marguerite Duras dans la littérature contemporaine
324 Sylvie Germain
Le Lieu-Livre
326 Jean Pierre Ceton
Marguerite Duras qui parfois pleurait pour écrire ses livres
328 Philippe Vilain
Entretien avec Philippe Heneman
332 Christine Angot
Propos recueillis par Christiane Blot-Labarrère
334 Jérôme Beaujour
Les Gens
Voix de l’étranger
336 Barbara Bray
Entretien avec Robert Harvey
338 Donata Feroldi
La réception de Marguerite Duras en Italie
341 Tomasz Strozynski
La réception de Marguerite Duras en Pologne
345 Najet Tnani
Résonances durassiennes dans le monde arabe
347 Jacques Aswad
Traduire dit-elle, propos recueillis par Najet Tnani
348 Hichem Rostom
Entretien avec Sélila Méjri
350 Xu Hejin
La réception et le rayonnement de Marguerite Duras en Chine
9
354 Masako Taniguchi
La réception de Marguerite Duras au Japon
355 Christiane Blot-Labarrère
Les soleils révolus de C’est tout
364 Jean Vallier
Repères biographiques
368 Christiane Lachaize-Péné
Marguerite Duras et la propriété de Platié
369 Marguerite Duras
Lettre à Yvette Barreau
370 Christiane Blot-Labarrère
Bibliographie/Filmographie
373 Bernard Alazet, Christiane Blot-Labarrère
Duras après Duras
374 Contributeurs du Cahier
10
Avant-propos
Bernard Alazet et Christiane Blot-Labarrère
Écrire, c’était la seule chose qui peuplait ma vie et qui l’enchantait. Je l’ai fait.
L’écriture ne m’a jamais quittée.
Marguerite Duras, Écrire
Sans doute, le temps était-il venu d’accueillir, pour la première fois, une femme. Une femme, un
écrivain, Marguerite Duras. Partout, désormais, tandis que ne cesse de grandir sa fortune littéraire,
scintillent les différentes facettes de son génie singulier.
Aux confluents de maints parcours, sa passion de l’écriture – elle seule – l’a jetée dans les tra-
quenards et les opacités de la fiction romanesque. Ne négligeant pas la révolte contre l’absurdité de
l’univers et ses injustices, elle l’a placée dans l’œil du cyclone, mise au service d’engagements divers.
Écriture triomphante ou désolée, ardente, brûlée, détruite, peut-être, toujours signe d’un esprit conqué-
rant. Elle l’affrontera uniment à la scène, au cinéma, riche de brusques trouvailles ou soumise à un lent
monologue intérieur.
Car, chez Marguerite Duras, le langage naît au cœur mystérieux des êtres et des choses qui suscitent
un permanent émerveillement. Regard non point naïf, innocent plutôt, de l’innocence des enfants, des
poètes, des fous et des musiciens, des inspirés, en somme. Sa parole met en mouvement l’âme du
lecteur, le déconcerte ou le séduit. Le bouscule, l’envoûte, l’entraîne, lui impose ses suggestions. Ses
mots, loin d’une assurance illusoire, avouent leur douloureuse imperfection, gage certain de plus hautes
exigences, de plus audacieuses investigations. En elle, autant que dans ses écrits, se devine le même
filigrane d’un dessein et d’un destin qui attestent leur parenté secrète.
Comme en jugeait Cocteau, la beauté d’une œuvre se mesure au nombre de questions qu’elle
sème. Dès lors, ont été bannies ici l’anecdote futile ou mensongère et la visée hagiographique. Pour
autant, nul témoignage, étude ou propos ne s’est laissé corroder par de trop doctes exégèses, évitant
ainsi le risque d’un divorce entre l’érudition pesante et les forces fraîches de la vie. Tous, nous nous
sommes simplement mis à l’écoute d’une voix dont le lecteur découvrira, peu à peu, les échos répercutés
dans l’immédiateté sensuelle et sensible du monde, de notre monde.
Cette voix, il nous fallait la surprendre mais aussi lui offrir un décor dans lequel elle puisse prendre
place et faire sens, quitte à en fragiliser les contours au fur et à mesure de son avancée. Nous avons
dessiné trois espaces pour accueillir et l’œuvre et l’écrivain, à travers lesquels la voix de Marguerite
Duras se mêle aux voix de ceux qui ont accepté de lui faire ici écho.
Un premier temps voudrait donner forme à la figure mouvante de Marguerite Duras, intellectuelle
aux prises avec le monde de la seconde moitié du XXe siècle, un monde qui l’appelle à dire, expliquer,
combattre, condamner, un monde par rapport auquel elle construit son engagement politique et son
œuvre d’un même mouvement...
Au centre du Cahier se propose un second volet dont le Sésame est la matière de l’œuvre duras-
sienne : la fiction. Si celle-ci investit différents genres littéraires pour mieux les dévoyer, elle se laisse
pourtant reconnaître dans les divers chemins qu’elle choisit pour se dire : l’expérience de l’écriture
comme interrogation toujours relancée par laquelle elle a accompagné la réflexion de Maurice Blanchot ;
la pratique paradoxale du texte romanesque ou théâtral, tous deux enchaînés à l’absence comme condi-
tion d’émergence ; l’entreprise cinématographique et son rôle original dans notre modernité ; les marges
enfin de sa production à travers ce qui relèverait d’une voix poétique, musicale dans son sens le plus
large, qui emprunte à ces arts que Marguerite Duras a côtoyés sans jamais les aborder de front : la
poésie, la musique, la danse, la peinture...
11