Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Le slogan de mai 1968 « la barricade ferme la rue, mais ouvre la voie » illustre bien
cette idée de crise de l’autorité.
L’autorité vient du mot latin « augere » d’où provient également le terme « auctoritas »
qui signifie augmenter. Il y a un certain nombre de qualités qui vont venir donner du poids à
une personne, elles peuvent venir du passé comme pour le monarque, de vertus publiques ou
de succès à la guerre ou électoraux. C’est le sens premier de ce verbe latin.
***
1
Le déclin de l’autorité résulte de la prolifération de mécanismes collectifs qui sont inopérants
à pacifier le corps social.
2
juridique paraît contestable, précaire, transgressable, puisque la puissance publique faillit.
C’est par exemple, le développement des actes d’autodéfense. Petit à petit se met en place un
processus où l’autorité et la légitimité des institutions sont de plus en plus contestées. C’est le
déclin syndical qui est à l’origine de coordinations peu contrôlables, ou le déclin des partis
parlementaires, ou encore le vote de lois d’amnisties.
Au plan économique, il y a une logique de tension, de conflit, qui est due
finalement, notamment à la recrudescence de phénomènes d’exclusion et de paupérisation au
sein même du monde du travail. Tout ceci va aboutir à une logique de conflits, de tension.
C’est l’aspect de l’internationalisation des rapports économiques qui détériorent la
souveraineté de l’Etat et tout cela va se répercuter sur la légitimité des institutions elles-
même. Prenons l’exemple de la législation, où le législateur est parfois écarté par les
législations internationales. L’action du pouvoir exécutif, elle même, est contrainte, car le
droit est élaboré dans des instances internationales. On assiste à une dilution du lien entre les
individus et leur communauté étatique. Cela renforce un peu plus cette volonté du
particularisme.
Face à tous ces phénomènes, l’individu se replie sur lui-même, se recentre sur sa
vie privée, qui a pour conséquence, de rejeter l’autorité. Il présente un certain nombre de
dangers notamment pour la préservation du lien social.
3
Finalement, cette hypertrophie d’intérêts catégoriels doit être canalisée
Ce sentiment d’appartenance à la cité, la solidarité nationale ou l’identité que va
donner la qualité de citoyen apparaissent comme des abstractions qui ne sont pas très
protectrices. Cette montée des particularismes peut parfois être une revendication
démocratique, de la reconnaissance des spécificités qui peuvent déboucher sur la promotion
du communautarisme. L’exemple, c’est le débat sur la reconnaissance légale des couples
homosexuels. L’Etat a du réguler des intérêts divergents. La réponse qui a été apportée à cette
question a été la création du PACS. Elle a été pertinente parce qu’on voit bien que derrière
elle se pose la question du droit à la reconnaissance par un statut à part qui risque de devenir
un droit au ghetto. Le remède est donc parfois pire que le mal pour lutter contre ces
phénomènes. Cela a permis à ces couples d’exercer un certain nombre de droits sans
distinction.
De même, le thème des identités culturelles parallèlement à la cohésion de la
société, est très présent dans le débat public, avec la question de la conciliation des exigences
démocratiques et de la diversité culturelle. Cette notion peut poser des questions si l’on
considère que notre Etat nation a été fondé sur une logique d’homogénéité identitaire et
culturelle. C’est par exemple, le renouveau du régionalisme qui a amené à une réflexion sur
les réponses publiques les plus appropriées. On sait que l’on a une distinction qui s’est opérée
entre une société dite « assimilationistes » comme la France, et les sociétés « pluralistes » de
type anglo-saxonnes, où il y a des degrés de cultures qui va être accepté. Le mode
« assimilationiste » considère qu’il existe le risque de dérive du multiculturalisme, on va donc
assimiler pour protéger le lien sociale et que l’Etat nation ne soit pas remis en question. Le
respect des différences est des minorités peut amener à une espèce d’enfermement culturel de
l’individu, et surtout à une conception exclusive de l’appartenance culturelle. La
contradiction entre démocratie égalitaire et la reconnaissance des particularismes, notamment,
n’est pas surmontée, de fait, elle aboutir régulièrement, à une remise en cause de l’autorité qui
est fondée sur la notion de peuple français.
Parfois la crise de l’autorité est mise au crédit du discrédit des élites qui sont
réputées inefficaces face aux défis que nos sociétés ont à affronter. La sphère publique semble
très largement surinvestie au profit de la sphère privée ou de ce « souci de soi » dont nous
parle M FOUCAULT. On peut prétendre qu’il faut essayer de réinventer les formes de
démocratie, de participation des citoyens, de créer du débat public pour recrédibiliser tous les
liens qu’ils soient publics ou privés, qui sont dépositaires de cette autorité nécessaire.