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L’ouvrage entend mettre en évidence la diversité des critiques adressées aux droits de
l’homme. Il se divise en trois parties : la première consistant en une traduction par Bertrand
Binoche et Jean-Pierre Cléro du manuscrit original (longtemps connu sous le titre de
« Sophismes politiques ») rédigé par Jeremy Bentham durant la Révolution française, dans
lequel il s’oppose violemment aux Déclarations des droits de l’homme. La seconde partie de
l’ouvrage, correspond à une étude faite par Bertrand Binoche, des différentes critiques
énoncées contre les droits de l’homme dans la première moitié du XIX° siècle. Enfin dans une
dernière partie, on retrouve deux études menées par Michel Troper et Etienne Balibar, sur la
perception des droits de l’homme aujourd’hui.
Première Partie
Utilitarisme et droits de l’homme
Cette première partie constitue donc une traduction de l’œuvre de Jeremy Bentham
« l’absurdité sur des échasses ». Jeremy Bentham était un philosophe, jurisconsulte et
réformateur britannique ayant vécu aux XVIII/XIX° siècles. Il est reconnu comme le chef de
fil de l’école de l’Utilitarisme qui prescrit d’agir (ou ne pas agir) de manière à maximiser le
bien être de l’ensemble des êtres sensibles. Ainsi, pour cette école, ce qui est « utile » désigne
ce qui contribue à maximiser le bien-être d’une population.
Dans ce développement, on peut observer la violente critique de Jeremy Bentham
s’abattant tour à tour sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1791, sur la
Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen de 1795 ainsi que sur la
Déclaration des droits proposée par le citoyen Sieyès. Enfin, il affirme l’usage et l’abus du
mot « droit ».
Pour Bentham, les mots de la Déclaration sont dépourvus de sens, car ils sont trop
évasifs : « regardez la lettre, vous n’y trouverez qu’absurdité ; regardez au-delà de la
lettre, vous ne trouverez plus rien ». Afin de présenter son point de vue, Jeremy Bentham,
fait une lecture littérale de la Déclaration afin de mieux critiquer les droits qu’elle déclare.
Comme pour la première Déclaration, pour celle-ci, Bentham fait une lecture littérale.
C’est ainsi que dans son étude, il opère une distinction entre les droits et les devoirs, ainsi
qu’entre l’homme et le citoyen. Là où il considérait la première Déclaration comme l’objet
ayant conduit le peuple à la folie, il considère la Déclaration de 1795 comme « un
médicament politique » puisque celle-ci énonce également des devoirs à la charge de
l’homme. De même que pour l’étude de la première déclaration, Bentham ne lésine pas sur les
termes employés pour critiquer les articles, en parlant notamment du « style soporifique » de
l’article 5 ou de « puérilité prétentieuse » lorsqu’il évoque l’article 6.
III) la Déclaration des droits proposée par le citoyen Sieyès
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Pour Bentham, Sieyès est domicilié « dans une maison de fou ou à la Convention ».
Bentham considère que se sont les anglais qui ont le meilleur « droit » à la découverte
des droits de l’homme avec « l’Habeas corpus ».
Pour lui l’usage des droits contenus dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
constitue un crime moral, hostile à la paix publique.
Seconde Partie
Critiques des droits de l’homme
Dans cette partie, les auteurs de l’ouvrage ont cherché à comprendre comment cette
catégorie révolutionnaire, les « droits de l’homme », fut reconstruite négativement pendant
plus d’un demi-siècle par des penseurs français, allemands, libéraux ou contre
révolutionnaires.
Jeremy Bentham critique violement les droits de l’homme parce qu’il rejette
l’existence de « droit naturels ». En effet, pour lui, il n’existe pas d’état de nature ainsi que de
contrat comme origine des gouvernements. Le contrat n’est que « pure fiction ou mensonge ».
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Chapitre III : la critique historiciste
L’historicisme est la tendance doctrinale considérant toute connaissance, toute pensée,
toute vérité, toute valeur liée à une situation historique déterminée et préférant l’étude de leur
développement plutôt que celle de leur nature propre.
I) l’historicisme rationaliste
A) la critique libérale
B) la critique positiviste
Pour Savigny, les droits de l’homme ne peuvent seulement faire l’objet que d’une
gérontologie. Ils sont le travestissement sénile du « donné » en universel.
Pour F-Hegel, philosophe allemand, considère qu’il faut parler des droits de l’individu
et non des droits de l’homme car ces droits sont fondés dans ceux de l’Etat.
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Gracchus Babeuf, révolutionnaire français dont la doctrine, « le babouvisme » est
considérée comme à l’origine du communisme, opère une distinction entre les « vrais » et les
« faux » droits de l’homme. Les premiers étant considérés comme des « droits naturels
imprescriptibles » et les seconds comme des « droits affreux ». Il considère que la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen est « une perfide Déclaration des droits, non de
l’homme, mais des agitateurs, des usuriers, des accapareurs, des sangsues insatiables et
meurtrières, des spéculateurs cupides de tous les genres ».
Karl Marx, économiste et homme politique allemand considère que « l’homme » de la
Déclaration peut cacher « le bourgeois ».
Troisième Partie
Et Aujourd’hui ?
Pour les positivistes, les droits de l’homme comme tous les droits subjectifs, ne
deviennent des droits que s’ils sont reconnus par l’ordre juridique positif (ils ne peuvent avoir
été conférés que par l’Etat sous la forme de capacité d’agir).
Michel Troper, juriste, universitaire français, affirme que même si les droits de
l’homme sont qualifiés d’universels, ce ne sont pas les mêmes droits qui sont proclamés et
encore moins appliqués d’un système politique à l’autre. C’est ainsi, que la peine de mort est
incompatible avec la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, mais
admise par d’autre Etats qui adhèrent pourtant à la doctrine des droits de l’homme.
Il poursuit en précisant que les droits de l’homme ne peuvent être appliqués qu’après
avoir été interprétés. Ce pouvoir d’interprétation revenant aux juges. Ainsi, ce qui est garanti,
ce n’est pas les droits de l’homme, mais la conception que s’en font les juges.
Ainsi, pour les positivistes, les droits de l’homme constituent surtout une source de
pouvoir pour les juges.
Le discours des droits de l’homme couvre aujourd’hui un spectre très large qui va de la
liberté de conscience ou de la sécurité individuelle à la revendication du droit à l’existence ou
du droit des peuples à l’autodétermination. Les droits de l’homme présentent à la fois les
normes issues de la pensée libérale (les droits civils et politiques) et celles qui proviennent de
la pensée sociale (les droits économiques, sociaux et culturels). Dans cette dernière partie de
l’ouvrage, Etienne Balibar, philosophe et universitaire français essai de comprendre à la fois
ce qui rattache la lutte pour les droits sociaux à la tradition des droits de l’homme et ce qui les
distingue dans un contexte actuel de remise en cause de ces droits.
Fin