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Mettre nos pas dans les pas du Vinci nous donne l’occasion de

relire ce passage du Purgatoire de Dante : « L’autre, sorti captif


de son vaisseau/je le vois vendre et marchander sa fille/comme
un corsaire vendrait quelque esclave »
Purgatoire auquel fut vouée, une mise à jour indispensable à
mes yeux sur la page Wikipédia France dédiée au maître.
L’objet de cette modification ? Les origines de sa mère.
Origines dont les salles de presse d’Occident et d’Orient,
d’Amérique et d’Asie et pour finir d’Australie se firent l’écho. Il
n’a pas fallu 10 minutes aux maraudeurs pour exclure celle-ci.
La mère du génie ne peut être une esclave d’origine orientale,
il faut revenir à une version convenable, convenue. Qu’ils
aillent au Diable ! Agoravox peut les suivre. Les modérateurs
et autres censeurs du site citoyen sont du même acabit. Trop
drôle.

Il a pourtant fallu plusieurs années à Luigi Capasso, professeur


d’anthropologie à l’Université de Chieti, et Alessandro Vezzosi,
critique d’art, pour reconstituer, analyser et déterminer que les
empreintes digitales du peintre de la Joconde ne collent pas
avec les caractéristiques de celles de ses concitoyens
d’occident (No Match sur l’écran d’Horatio ;-). Mais comment
en est-on venu à se poser la question qui fâche : qui était la
mère du plus grand peintre d’occident ?

Pour trouver la réponse il faut se rendre dans les collines de


Vinci. Là chaque personne qui s’intéresse d’un peu près à
l’histoire des enfants du pays sait qu’il y a cinq cent ans
gambadaient sur les chemins menant aux oliviers, aux mûriers,
des fils et filles d’esclaves. Chacun sait que son arbre
généalogique peut être lacunaire si son aïeule venant de
Circassie, de la mer Noire ou des côtes Magrébines n’a fait
l’objet d’aucune déclaration au castato. Car l’esclave est
imposé, l’esclave coûte, et il est une marchandise dont le
commerce ne commence ni ne s’arrête sur le quai des «
esclavons » de Venise, mais seulement quand il meurt. Et
encore, son maître parfois demande réparation, quand le décès
survient lors d’un accouchement, ou lors d’une rixe. Alors un
jour en consultant les archives de Florence, un homme dont je
ne souviens plus du nom, mais si c’est très important je ferais
un effort, ne put faire autrement que de s’interroger au sujet
de cette Caterina, mère de notre Léonard. Pourquoi, le grand
père paternel de notre génie, un paysan roublard, case cette
jeune fille chez un voisin du coin après la naissance de son
petit fils qu’il porta sur les fonts baptismaux ? Pourquoi ne
retrouve-t-on pas d’autre mention de cette maman, pour qui
Freud voue une vraie passion, en dehors de cette déclaration
de cession d’une « servante » à un homme libre au fisc ? Ses
recherches furent vaines et une hypothèse germa dans sa tête.
Cette femme dont le patronyme sonne comme un nouveau
baptême, n’était-elle pas une esclave ? Il n’est pas inutile de
préciser que l’Eglise ne s’offusquait pas qu’une nouvelle âme
intègre son giron. Le notaire prenait soin de stipuler dans l’acte
d’achat pour cette nouvelle acquisition : « appelée depuis peu
Caterina », en hommage à Catherine d’Alexandrie, ou Maria, de
loin les plus nombreuses, ou Lucia. Trop de pourquoi sans
réponse. Dans cette quête il trouva enfin quelqu’un qui pouvait
l’aider. Un fils du pays, Alessandro Vezzosi. Avec Luigi Capasso
ils travaillaient sur les empreintes du maître. On discerne
celles-ci sur un document quand l’écrivain tente d’effacer une
tâche d’encre, sur une esquisse quand le dessinateur en
manipule le support avec ses doigts gras, sur une peinture
quand le portraitiste abandonne son pinceau pour sa dextre ou
senestre. En reconstituant une belle empreinte d’un pouce
gauche, l’anthropologiste put distinguer une caractéristique
pour le moins éclairante pour notre affaire. Léonard partage
son patrimoine génétique entre une population de type
européen et oriental. Alors le voile se déchire, quand
parcourant les notes des ses carnets le sculpteur de l’ange de
San Gennaro nous mène sur le Mont Taurus, aux sources de
l’Euphrate. Quand il s’adresse au sultan et lui propose ses
services pour jeter un pont, entre ses deux mondes qui
l’habitent, sur la Corne d’or. Quand il nous révèle qu’il prit la
mer pour rejoindre Calindra sur l’île de Chypres en partant du
port de Kelindresh en Arménie. Qu’allait donc t’il faire dans
cette galère ? Mettre ses pas dans les pas de sa mère ?
Pourquoi pas. On ne peut douter qu’il aimait cette Caterina,
recueillie et enterrée à Milan.

Elucubrations est le mot qui, peut être, vous vient à l’esprit, car
après tout Michel-Ange aussi proposa ses services au monde
turc, sans être pour autant d’origine orientale. Car Léonard ne
refusa point à la Sérénissime ses services pour stopper en
Frioul une éventuelle avancée des janissaires, pas plus qu’il ne
refusa ses services aux français d’ailleurs, je pense au château
de Locarno, pour contrer un retour des forces milanaises en
Lombardie.

Non, je n’affabule pas. Je vous propose une nouvelle page de


lecture de la vie de l’ami de Bramante, du professeur
d’anatomie de Buonarroti (là j’en suis moins sûr, mais André
Chastel n’écrit rien sans raison), du critique acerbe de
Botticelli. La science a parlée (revue Anthropologie 2005-p57-
61). L’histoire aussi, qui sait combien était nombreux les
esclaves en Toscane au 15ème siècle. Je vous renvoie à mes
Guides pour en savoir plus. Et les archives nous réservent
encore des surprises, enfin j’espère. Récemment Elisabetta
Ulivi a découvert un document justifiant l’hypothèse d’une
entrée en apprentissage chez Verrocchio avant 1469, 5 ans
avant, infirmant ainsi la thèse « officielle ». Souhaitons qu’un
jour apparaisse un contrat de vente, d’achat, de dotation, c’est
cynique je sais, mentionnant le nom de Vinci et de Caterina.

Mais une question me turlupine, pourquoi Léonard De Vinci, «


pur Toscan » pour ceux que la vérité froisse, n’a-t-il pas
souhaité être enterré sur sa terre natale près des siens ? »

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