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PHENOMENES DE TRANSFERT
COURS
I. DIFFUSION DE PARTICULES
Remarque préliminaire
: ce paragraphe concerne les étudiants des filières PC et PSI.
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• En ce qui concerne la diffusion particulaire, elle ne peut avoir lieu que dans un fluide,
contrairement à la diffusion thermique qui peut être à l’œuvre dans un solide.
• Les phénomènes de diffusion sont souvent en « concurrence » avec les phénomènes de
convection : un sel en solution aqueuse peut être « transféré » d’une région plus concentrée
vers une région moins concentrée par diffusion seule (dans ce cas, les particules du fluide
« support », l’eau dans l’exemple choisi, ont un déplacement moyen nul), ou bien le processus
peut être accéléré par un mouvement d’ensemble des particules du fluide servant au transfert
(on parle alors de « transport convectif »). Il est clair que les solides ne sont pas concernés par
les phénomènes de convection ; nous n’aborderons ces derniers qu’au travers des exercices.
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r uuuuur
jD = − D × gradn où D (en m 2 .s1 ) est le « coefficient de diffusion ».
r ∂n( x, t ) r
Rq1 : dans un cas unidimensionnel, on a : jD = − D × ex
∂x
Rq2 : le signe moins est la traduction mathématique du second principe qui stipule que, pour
une évolution spontanée, le courant particulaire est dirigé des régions les plus concentrées vers
les moins concentrées, donc dans le sens contraire du gradient de concentration.
• En reportant dans la relation (1), on obtient :
∂n( x, t ) ∂ 2 n( x, t )
= D× +p (2) = « équation de la diffusion particulaire »
∂t ∂x 2
Rq : comme signalé dans le paragraphe 1.1, nous retrouverons cette équation de type diffusion
dans d’autres domaines de la physique ; au travers des exercices, nous rencontrerons différentes
solutions de cette équation, solutions qui dépendent fortement des conditions aux limites.
Signalons également que changer t en –t ne laisse pas invariante une équation de diffusion :
d’un point de vue mathématique, ceci est à l’origine de l’irréversibilité des phénomènes de
diffusion (contrairement à la propagation, régie par une équation de type D’Alembert).
Rq1: la résolution de l’équation de diffusion n’est particulièrement simple que dans le cas
précédent ; dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, on pourra considérer que
∂n n (t ) − n1 (t )
≈ 0 , mais les constantes d’intégration dépendront du temps : n( x, t ) = n1 (t ) + 2 x
∂t L
Rq2 : pour se placer dans l’ARQS, il faut que le temps caractéristique de l’évolution temporelle
de n1 (t ) et n2 (t ) soit grand devant celui du phénomène de diffusion τ D . Il est donc commode de
relier τ D à une distance caractéristique du phénomène étudié (dans l’exemple précédent, il s’agit
de L) ; reprenons l’équation (2) avec p=0, il vient :
∂n( x, t ) ∆n ∂ 2 n ( x, t ) ∆n
≈ = D× ≈ D 2 ⇒ L ≈ D × τ D (on pourra se reporter à l’exercice 23.2).
2
∂t τD ∂x 2
L
( ∆n représente une variation « typique » de n , par exemple n2 − n1 )
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molécule diffusée
r
ex
1 1
nC × σ × Lpm = 1 ⇒ L pm = =
nC × σ nC × π ( RC + RD ) 2
Rq1 : pour un ordre de grandeur de L pm , considérons le gaz cible comme parfait (même si ses
molécules ne sont pas ponctuelles…) ; P = nC k BT ⇒ dans les conditions usuelles de température
−10
et de pression, et avec RC ≈ RD ≈ 10 m , il vient : L pm ≈ 10−7 m (petit à notre échelle, mais grand
devant les dimensions des molécules).
Rq2 : il peut être utile d’évaluer le temps moyen qui sépare 2 chocs consécutifs, soit t pm ; on a :
L pm
t pm = ≈ 10 −10 s, pour vqm ≈ quelques 102 m.s −1.
vqm
I.5.2. Coefficient de diffusion D
• Dans ce paragraphe, nous allons relier le coefficient de diffusion au libre-parcours-moyen et à la
1 2 3
vitesse quadratique moyenne ( vqm ) définie par : mvqm = k BT (cf. chapitre 18).
2 2
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Pour simplifier les calculs, nous supposerons que toutes les molécules susceptibles de traverser
la section S, à l’abscisse x, ont eu leur dernier choc à l’instant commun t : ainsi, pendant une
durée t pm , les molécules situées entre les abscisses x − L pm et x + L pm peuvent franchir la section
considérée sans subir de choc, donc sans être perturbées dans leur mouvement. Encore faut-il
r
que leur vecteur-vitesse soit dirigé selon ± ex : nous admettrons qu’environ une molécule sur 6
r r
se dirige selon + ex (idem pour −ex ).
• Enfin, nous ferons l’hypothèse qu’entre x et x + Lpm , la densité moyenne de particules diffusées
vaut n( x + L pm , t ) ( n( x − Lpm , t ) entre x et x − L pm ) ; pendant la durée t pm , le nombre de particules
δ N pm algébrique qui traversent la section S dans le sens positif a pour expression :
1 Sv
δ N pm = [n( x − L pm , t ) SLpm − n( x + Lpm , t ) SLpm ] = qm [n( x − L pm , t ) − n( x + Lpm , t )] × t pm
6 6
• En recommençant le raisonnement sur des durées t pm successives et en sommant sur toutes
ces durées t pm jusqu’à dt (on rappelle que sur dt, n( x, t ) a peu varié), on a accès au nombre de
particules franchissant la section S pendant un temps dt, soit :
Svqm Svqm L pm ∂n
δ N dt = [n( x − L pm , t ) − n( x + Lpm , t )] × dt = − ×
6 3 ∂x
∂n( x, t ) ∂n( x, t )
( avec n( x + L pm , t ) ≈ n( x, t ) + Lpm × et : n( x − Lpm , t ) ≈ n( x, t ) − L pm × )
∂x ∂x
• La densité surfacique de flux de particules vaut donc :
1 δ N dt vqm L pm ∂n( x, t )
j D ( x, t ) = × =− ×
S dt 3 ∂x
L pm × vqm
Par identification avec la loi de Fick, il vient : D=
3
3k BT 1 k BT
• En remplaçant vqm par , et L pm par = , on arrive à :
m nCπ ( RC + RD ) 2
π P( RC + RD ) 2
(k BT )3/ 2
D=
3m × π P ( RC + RD )2
Rq : nous retiendrons que pour un gaz, la diffusion est favorisée par l’agitation thermique et
défavorisée par une élévation de la pression.
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• Dans les solides : seule la diffusion y est possible. Elle est assurée par 2 mécanismes :
♦ l’ énergie peut être transportée par les électrons libres, et cédée lors des « chocs »
avec les autres électrons ou les ions du réseau cristallin : ce mécanisme n’est possible que dans
les conducteurs électriques. Il est alors prépondérant, ce qui explique que les bons conducteurs
électriques sont de bons conducteurs thermiques.
♦ le transport peut aussi se faire par les vibrations du réseau (atomique ou ionique) ;
on parlera alors « d’onde thermique » (quand on chauffe l’extrémité d’une barre, on augmente
l’amplitude des oscillations des atomes ou ions de la première couche, qui « sollicitent »
davantage ceux de la deuxième couche etc…comme dans le cas d’une onde mécanique : la
différence majeure est le caractère plus désordonné, plus « entropique » de l’onde thermique).
C’est ce mécanisme qui est à l’œuvre dans les isolants électriques.
dU
Φ th = Pth = I th = où dU est l’énergie interne traversant (S) pendant un temps dt
dt
• Dans le cas d’une surface fermée, nous serons amenés à l’orienter vers l’extérieur (utilisation
du théorème de Green-Ostrogradski), tout en souhaitant calculer le flux thermique entrant dans
r r
le volume délimité par (S) ; on écrira alors : Φth =−∫∫S jth ⋅dS
r
dS
On considère une "surface de contrôle" (S), délimitant
un "volume de contrôle", de coordonnées fixes dans le
(V) U(t) référentiel d'étude.
(S) Examinons les causes de variation temporelle de l'énergie
interne U(t) contenue dans (V):
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Cette relation étant vérifiée ∀ (V), aussi petit que l’on veut, on obtient :
∂T r
ρ cV = − divjh + p (3) = « équation locale de conservation de l’énergie interne »
∂t
Rq2 : cette loi est analogue à la loi de Fick (pour la diffusion particulaire), et à la loi d’Ohm,
r
r r uuuuur ∂A
dans l’ARQP, où l’on a : jelec = γ E = −γ gradV (on a négligé le terme en − ).
∂t
−1 −1
Rq3 : on peut donner quelques valeurs de conductivité thermique, en W .m .K :
λ (argent) = 418 ; λ (eau) = 0, 6 ; λ (air) = 0, 024 ; λ (polystyrène expansé) = 3,9.10−3
(qualitativement, on retiendra que l’air est bien moins bon conducteur thermique que l’eau).
• On peut maintenant injecter la loi de Fourier dans l’équation (3) ; on remarquera d’abord que :
r uuuuur
divjth = div(−λ gradT ) = −λ∆T , à condition que le conducteur soit homogène du point de vue
conductivité. Il vient enfin :
∂T
ρ cV = λ∆T + p
∂t
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Rq1 : l’expression est absolument identique à celle de la résistance électrique d’un tronçon de
conducteur droit, la conductivité thermique jouant le rôle de la conductivité électrique (il en va
autrement pour la résistance hydraulique d’une canalisation, cf. chapitre 31, programme PC-PSI).
Rq2 : une étude similaire à celle menée en électrocinétique montre que des résistances
thermiques en série (exemple du double vitrage, où chaque élément du « sandwich » est
traversé par le même courant thermique) s’ajoutent, alors qu’en parallèle, ce sont leurs
inverses qui s’ajoutent.
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• Considérons un demi-espace (le sol) situé dans les z ≥ 0 : il est caractérisé par une masse
volumique ρ , une conductivité thermique λ et une capacité thermique massique cV . A la
surface, la température varie suivant la loi : T ( z = 0, t ) = T0 + θ 0 cos ω t
( T0 représente la température moyenne à la surface du sol et θ 0 l’amplitude des variations de
température au même endroit).
• En l’absence de production locale de chaleur, l’équation de la diffusion thermique s’écrit :
∂T ( z , t ) λ ∂ 2T ( z , t ) ∂θ ( z , t ) λ ∂ 2θ ( z , t )
= × ou : = × , avec : θ ( z , t ) = T ( z , t ) − T0
∂t ρ cV ∂z 2 ∂t ρ cV ∂z 2
( θ ( z , t ) est donc une grandeur à valeur moyenne nulle, pratique pour passer en complexe).
• Comme pour « l’effet de peau » électromagnétique (exercice 29.2), nous allons utiliser la
notation complexe et chercher des solutions (stables temporellement) sous la forme :
d 2 f ( z ) i ρ cV ω
θ ( z , t ) = f ( z )eiω t ⇒ on obtient : − f ( z ) = 0 ⇒ f ( z ) est en erz .
dz 2
λ
1+ i 2λ
Les solutions de l’équation caractéristique donnent : r=± , avec : δ =
δ ρ cV ω
• On élimine la solution qui diverge pour z → ∞ , on repasse en réel et l’on affirme la continuité
de la température en z=0 ; en final, il vient :
T ( z , t ) = T0 + θ 0 exp(− z / δ ) cos(ω t − z / δ )
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• Par ailleurs, le corps peut, de lui-même, émettre un flux Φ e ; on définit alors le « flux
radiatif » Φ R , relatif au corps opaque considéré, comme le flux total algébrique SORTANT du
corps ; alors : Φ R = Φ e + Φ r − Φ i = Φ e − Φ a
• Un corps opaque sera en équilibre radiatif avec le champ de rayonnement environnant si l’on
a la relation : ΦR = 0 ⇔ Φe = Φa
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• En outre, le rayonnement d’équilibre est ISOTROPE ; enfin, si l’on s’intéresse à une portion de
surface s de l’enceinte (considérée comme un corps opaque récepteur), on peut calculer le flux
reçu par cet élément pour la bande de longueurs d’onde ( λ , λ + d λ ), soit : d Φ = ϕ λ sd λ
2π hc 2 1
avec : ϕ λ (λ , T ) = × −3
= « flux surfacique spectral », en W .m .
λ5 hc
exp − 1
k BT λ
2π 5 k B4
ϕ (T ) = σ T 4 avec : σ= = 5, 67.10−8W .m−2 .K −4 = cste universelle de Stefan
15h3c 2
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• Pour un équilibre thermique entre le rayonnement incident et le corps noir, les flux précédents
obéissent à la loi de Planck ; quant aux densités de flux, on peut écrire en particulier :
ϕi = ϕ a = ϕe = σ T 4
Rq2 : le corps noir n’est qu’un modèle, qui n’a pas d’existence physique sur toute l’étendue du
spectre ; en revanche, il peut rendre compte des propriétés d’un corps réel sur une bande de
longueurs d’onde ( λ1 , λ2 ) de largeur finie.
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