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En dehors du contexte particulier de la guerre d’Algérie, La France doit faire face aux menaces
terroristes depuis le début des années soixante dix. Elles présentent des caractères très diversifiés
comme on peut d’ailleurs l’observer aussi dans d’autres pays.
- Un terrorisme dit international qui frappera sur notre sol mais aussi contre nos ressortissants
ou intérêts à l’étranger. Ce terrorisme lié presque exclusivement pendant vingt ans aux problèmes
du proche orient et impliquant des organisations souvent bien structurées et soutenues par des
états qui n’hésitaient pas à les instrumentaliser quand ils ne pratiquaient pas eux mêmes le
terrorisme d’état, va changer de nature au début des années quatre vingt dix en se réclamant de
l’islamisme radical et en se globalisant.
Il sera, avant les attentats de Madrid (2004) et de Londres (2005), plus meurtrier pour la
France que pour ses voisins.
1 ° Le terrorisme séparatiste,
En France il a été lié dans le passé à la Bretagne et à certains territoires et départements
d’outre mer.
Le principal problème aujourd’hui reste le terrorisme corse, même s’il apparaît
aujourd’hui réduit (une cinquantaine d’attentats « matériels » en 2009). Pourtant, des milliers
d’attentats ont été perpétrés depuis le début des années soixante dix. Ils ont été très rarement
mortels, mais l’assassinat du préfet de la corse en 1998 a marqué tous les esprits. Il vise
essentiellement les biens des non corses et les bâtiments et installations de l’état et des sociétés
(banques, etc.). On peut dire qu’il a gravement obéré le développement économique de l’île. Il a
frappé essentiellement dans l’île, mais parfois aussi sur « le continent ».
Le terrorisme basque proprement français est resté de portée très limitée bien que parfois
meurtrier, mais le pays basque français où existe une certaine solidarité avec la cause
indépendantiste en Espagne sert de base arrière à l’ETA qui d’ailleurs utilise d’autres régions
françaises pour cacher des activistes ou du matériel et tenter de se procurer des explosifs et des
armes. La coopération, sécuritaire avec l’Espagne est exemplaire. Des interpellations et saisies de
matériels sont opérées très régulièrement sur notre sol (une trentaine de militants en 2010, dont
deux chefs successifs de l’appareil militaire).
La PIRA irlandaise a également utilisé le territoire français à plusieurs reprises pour
cacher du matériel, destiné principalement à être utilisé pour mener des actions contre des bases
militaires britanniques en Allemagne. Une équipe d’activistes a même été interpellée, basée dans
un gîte pour touristes près de la frontière allemande.
2° Le terrorisme politique,
La France n’a pas eu à connaître de terrorisme d’extrême droite, mais comme ses voisins
a subi, après les évènements de mai 1968 (troubles estudiantins sur front de grève générale) les
effets d’un terrorisme d’extrême gauche qui sévira jusqu’en 1986 lorsque le dernier carré de
clandestins sera arrêté. Le groupe le plus actif a été « Action Directe » qui assassinera plusieurs
personnalités. Ce phénomène n’aura cependant pas l’ampleur qu’il a connue en Allemagne et en
Italie.
Les services de sécurité doivent cependant rester vigilants car il existe des groupes
protestataires, dont certains qualifiées « d’autonomes » n’hésitent pas à commettre des actions de
sabotage (groupe interpellé en novembre 2008 impliqué dans des actions contre les trains), pour
le moment dirigées uniquement contre des infrastructures, mais qui peuvent un jour changer de
nature dans le sens d’une plus grande violence.
II : Le terrorisme international
La France est certainement l’un des pays qui a été le plus concerné par ce
type de terrorisme, et la menace reste très élevée.
Beaucoup d’attentats ont été commis sur son sol, un grand nombre a
heureusement échoué ou n’a entraîné que des dégâts matériels. Beaucoup ont été empêchés
surtout après l’adoption en septembre 1986 d’une législation spécifique qui permet désormais
d’interpeller les suspects avant la réalisation de leurs actes. Si aucun attentat n’a été commis
depuis décembre 1996 (bombe au métro Port Royal à Paris) c’est parce qu’une quinzaine de
projets à des stades plus ou moins avancés ont été empêchés
Par contre des ressortissants français continuent à être des cibles à
l’étranger, soit à titre principal, soit en tant qu’occidentaux.
1° Le terrorisme lié aux problèmes du Proche Orient (fin des années soixante
au début des années quatre vingt dix).
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A- Sur le territoire français
Des prémisses sont découverts sur notre sol avec en 1971 la découverte et la
neutralisation d’un petit groupe d’européens pro palestiniens qui introduisaient des explosifs en
provenance du Proche Orient.
Mais c’est la prise d’otages palestinienne sanglante des jeux olympiques du
Munich en 1972 par « Septembre Noir »qui va constituer le point de départ des activités
terroristes internationales sur notre sol, avec l’attentat à l’explosif commis en représailles
quelques mois après par les services israéliens à Paris contre le représentant de l’OLP de
l’époque.
Cette action sera suivie pendant les années suivantes par d’autres, les unes entre
palestiniens et agents pro israéliens, les autres entre fractions palestiniennes ou entre pays du
proche orient voisins et souvent ennemis, quand il ne s’agissait pas d’opérations contre des
dissidents.
Le cas le plus significatif est celui d’un petit groupe libanais à base familiale, les
FARL (Fractions Armées Révolutionnaires libanaises) issu du FPLP qui de 1981 jusqu’à son
démantèlement en 1984 s’est attaqué à des diplomates israéliens et américains en France
provoquant la mort de trois d’entre eux et de deux artificiers de la Police en train de désamorcer
une bombe.
Des organisations arméniennes ont utilisé notre sol beaucoup plus que d’autres
pays pour frapper les intérêts et représentants turcs à la fin des années soixante dix et au début
des années quatre vingt. L’ASALA (armée secrète de libération de l’Arménie, soutenue par la
Syrie) a été l’acteur principal de ce terrorisme (66 attentats) qui a fait beaucoup de victimes
collatérales.
Mais déjà en 1973 nous découvrions et démantelions un groupe d’extrême
gauche turque qui avait établi une véritable base en banlieue parisienne et venait de recevoir des
armes et des explosifs du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) de Georges
Habbache.
De même les frères musulmans syriens avaient constitué une cache d’armes en
et d’explosifs en région parisienne pour frapper les intérêts de leur pays sur notre sol. Elle a été
découverte en 1986 avant qu’ils puissent passer à l’action
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« l’intérêt opérationnel » de Damas à l’époque pour certains opposants soutenus souvent par le
« frère ennemi », l’Irak.
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compagnie qui a fait plus de 170 morts, dont 54 français. Toutes ces actions sont imputables à la
Libye comme auteur ou commanditaire.
- Citons aussi comme action remarquable le détournement en 1976 d’un
avion d’air France sur Entebbe, qui se terminera par une intervention des forces spéciales
israéliennes
La France a été l’un des premiers pays à en souffrir, d’abord à l’étranger puis sur son
sol où le dernier attentat a été commis fin 1996, tandis que depuis, plus de quinze équipes et
« acteurs » individuels ont été neutralisés judiciairement .
Par ailleurs plusieurs dizaines de jeunes s’étant entraînés en Afghanistan, ou à proximité
de la Tchétchénie, ou ayant combattu en Bosnie ont été identifiés et interpellés, tandis que notre
action a permis d’empêcher plusieurs dizaine d’individus d’aller combattre en Irak après
l’offensive américaine de 2003, une minorité ayant quand même réussi à s’y rendre, dont la
plupart sont morts ou ont été fait prisonniers sur zone ou en Syrie
Plus récemment on a pu penser que la Somalie allait attirer des volontaires. Cependant
le phénomène reste actuellement très marginal sur ce plan (pas plus de 3 cas de français ont été
dénombrés qui sont à présent résolus).
Quant à la zone Pakistano Afghane, avec l’aggravation de la situation sécuritaire elle
attire de nouveau des volontaires qui séjournent dans les zones tribales pakistanaises hors
contrôle réel d’Islamabad (quelques cas d’individus venus de France ont été signalés).
La menace a été et reste cependant essentiellement liée à l’Algérie mais pas seulement.
Puisque notre pays est accusé par El Qaida et ses émules de faire partie des ennemis de l’Islam,
ses ressortissants peuvent être visés partout.
A / l’étranger :
Après la rupture début 1991 du processus électoral en Algérie et la montée en
puissance d’un terrorisme particulièrement sanglant et aveugle dans ce pays, il est devenu clair
que les français devenaient des cibles privilégiés du GIA, principale organisation se réclamant du
Djihad international et dont certains dirigeants étaient d’anciens « afghans »
43 ressortissants ont été assassinés pendant toute la période d’activité de cette
organisation (1993 à la fin des années quatre vingt dix), tandis qu’elle détournait un avion d’air
France en décembre 1994, (épisode qui aurait pu se terminer de manière dramatique si les 4
terroristes qui avaient déjà tué 3 passagers n’avaient pas été neutralisés par le GICN (Groupe
d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) avant de frapper en France en 1995 (voir ci après).
La menace contre notre pays est de nouveau d’actualité depuis que le GSPC une
organisation dissidente du GIA constituée à la fin des années quatre vingt dix et qui à ses débuts
limitait ses actions aux forces algériennes s’est rallie en 2007 à El Qaida en prenant le nom
d’AQMI (Al Qaida aux pays du Maghreb Islamique) et a décidé de s’attaquer aux étrangers,
prioritairement les Français.
Ce groupe, dont la chefferie est basée dans l’Est Algérien dans une zone très
difficile d’accès n’a toujours été neutralisé.
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Disposant toujours d’unités très mobiles basées non seulement dans cette zone mais aussi dans le
Nord du Mali, il a l’ambition de couvrir l’ensemble du Maghreb (Libye et Mauritanie comprises)
dont il a entraîné quelques jeunes, voire le nord du Sahel, zone très mal contrôlées par les pays
concernés (Mali et Niger) où il dispose de complicités avec les groupes et tribus locaux).
Des actions terroristes ont été au cours des derniers mois perpétrées, tentées ou
projetées , en Mauritanie où 3 français ont été tués, en Tunisie, en Libye et bien entendu en
Algérie ou un ressortissant a été tué en 2008 et deux autres blessés fin 2007.
Plus récemment une attaque, heureusement sans victime, de notre ambassade en Mauritanie a été
perpétrée en 2009 et un ressortissant a été enlevé en novembre dernier au Mali. L’AQMI vient de
demander le versement d’une rançon faute de quoi il sera exécuter à l’instar d’un otage
britannique il a quelques mois.
Les ressortissants français sont également spécialement visés dans d’autres zones
où la mouvance Al Qaida et ses alliés sont actifs.
C’est le cas là où nos troupes sont engagées comme en Afghanistan. Outre les militaires, les civils
présents membres d’ONG ou autres sont visés. C’est ainsi que 2 journalistes viennent d’être
enlevés à l’est de Kaboul.
C’est le cas en Somalie, ou une française membre d’une ONG a été enlevée en 2009 et libérée
plusieurs mois plus tard. Rappelons également le cas de deux membres de la DGSE envoyés en
mission auprès des autorités locales et enlevés peu après leur arrivée l’été dernier.
B / En France,
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jeunes qui n’avaient pas attirés spécifiquement notre attention, commettaient un certain nombre
d’attentats meurtriers à la bombe dans des lieux publics au cours de l’été et de l’automne, avant
d’être arrêtés le 1 novembre alors qu’ils préparaient de nouvelles actions dont un attentat contre
un marché de la région lilloise.
Nous considérons que la menace des terroristes algériens est plus que jamais
d’actualité après les récentes déclarations du leader de l’AQMI, qui menace de porter le
terrorisme en France
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