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Ouwage dirigé parAlain Musset
Anne-Laure Amilhat-Szary
Agrégée et docteur en géographie, maître de conférences à I'lnstitut de géographie alpine, uni
versitéde Grenohle I
Martine Guibert
Docteur en géographie, enseignante-chercheuseà I'UTM, université de Toulouse-Le Mirail
Marie-Gabrielle Lachmann
Agrégée d'histoire, professeur de chaire supérieure en classepréparatoire au lycée
Janson
de saillv à Paris, maître de conférences à I'lnstitut d'études politiques de paris
Frédéric Leriche
Docteur en géographie, maître de conférences à I'université de Toulouse-Le Nlirail
Alain Musset
Agrégéet docteuren géographie,
directeurd'études
à l'EHESS
Élodie salitt
Docteuren géographie
géopolitique,
Une Amériques
des
A i'aube du troisièmemiliénaire,les processusd'intégrationengagésa l'echelledu
continent américain et dont l'Alena (Accord de libre-échangenord-américain)et le
Mercosur (Marché commun du Sud) sont les formes ies plus accomplies,ne sont
pas encore parvenus à effacer la trace des frontières politiques, économiques,lin-
guistiqueset culturellesqui divisentle Nouveau Monde en une série de sous-
ensemblesplus ou moins homogènes,aux définitionsambiguës,aux caractéristiques
floues. I1 est donc pius que jamais nécessairede faire appel aw méthodeset aux
outils de la géopolitiquepour tenter de donner un sensaux structuresnationalesou
régionalesqui s'intègrentplus ou moins bien au grand projet nord-américain
d'.. hémisphèreoccidental héritier d'une doctrineproclaméeen I823 par le prési-
",
dent Monroe afin de placer les nouveauxEtats indépendantsd'Amériquesous la
protectiondes États-Unis.
En étudiant dans la longue durée les rapportssouventconflictuels entretenuspar les
sociétéspour le contrôiede leur tenitoire, en favorisantl'analysedesreprésentations
politiqueset culturellesqui découlentde cette compétitionet qui la nourrissent,la
géopolitiquepermet de mettre en perspectiveles relationsde pouvoirétabiiesentre
les différents acteurs (société civile, Etats, institutions supranationales,entreprises
transnationales...) et de comprendreles divisionsterritoriales,syrnboliques ou maté-
rielles, qui sont à la fois la raison et le cadre de leur rivalité. La question est d'autant
plus d'actualitéque les États-Unissont désormaisla seulegruni. puissanceglobale
et que ses dirigeantssemblentvouloir étendreà I'ensemblede la planèteles prin-
cipes de base de la doctrine Monroe en se présentântcomme les gardiensde la
démocratieet les garantsde la libertéd'entreprise.
Pour le continent américain,m.arquéà toutes les échellesspatialespar l'extrême
diversitédes situationspolitiques,culturelles,économiqueset sociales,I'analysegéo-
politique doit permettre de répondreau défi posé par la multiplicité des identités
collectiveset les impératifsde l'union économique: Amérique du Nord, Amérique
du Sud, Amérique centrale,Amérique andine, Amérique latine, Amérique hispa-
nique, Amérique ibérique, N4examérique, Mesoamérique...Même s'il faut relativi-
ser la portée de ces dMsions dans un contexte intemationalfavorableaLLX processus
d'intégrationrégionale,la route est encorelonguepour aboutir à une AmériqLlesans
adjectif.
l. LËsAMÉR:QUF5
: Uti FË-iJRisL
QUtA FU 5=a"15
S'il existerr?tcontinent américain,il se diviseen plusieursAmériques.Amérique du
Nord, Amérique du Sud,Amérique centrale,Amérique andine font référenceà des
découpagestraditionnelsqui permettentde situer sur une carte à petite échelleles
grands ensemblesrégionaux,mais sans entrer dans le détail des limites (souvent
variables)et des zonesintermédiaires.On peut ainsi considérerle Mexique comme
la frontièrenord de l'Amériquelatine ou bien commela limite sud de lAmérique du
Nord - selon que l'on utilise des critèresd'ordregéographiqueou culturel. Or, dès
la fin du ,wt" siècle,les cartographesqualifiaientlAmérique du Nord d'Amérique
" mexicaine". Vers 1650, Nicolas Sansond'Abbevilleparlait d'une Amérique
INTRODUCTION
I U\iI GErpCLrîlQriE,
DË5atrlÉnrQUrS
F-- -
:
I
a
IN TR OD U C TION
I U N ËGÉ OP C LJTIQUDEE, 5A MÉ R IOU E S
unité politique, religieuse,culturelle et mouétaire- même s'il s'agissaitd'une unité Enl
de façade,qui masquaitdifficilement jalousies,rivalitéset règlen-rents de compte ricair
entre les loyauxsujetsde Sa N{ajesté.Certes,du Mexique aLrChili, nul ne regrette am ér
l'époque oùles gachuytir,es (Espagnolsde la péninsulelbérique)faisaientla loi dans (u L'r
le NouveauMonde, méprisantolrvertementles Créolestréssur place et arc-boutés lerrr-s
sr-irI'héritagede leurs glorieuxancêtres.Cependant,raressont les hornmespoli- dict a
tiques qui n'invoquentpas les ccndresde Simon Bolivarou de FranciscoN'liranda, coltl t:
héros des guerresd'indépendancequi tentèrent en valn de recclllerles morceaur de Br
d'un vasteensembleéclatéen une r.ingtainede répubiiques.Quant au Brésil,long- clerej
tempsconsidérécomn'reun continent dansle continent,coupéde sesvoisinspar sa r it é cl
et les contraintesde sa
langueet par sa forêt, mais aussiet sllrtout par les nécessités .irnéri
géopoliticlue interne,il fonne désonaaisavecl'Argentinele noyaudur d'un l\4ercosur Qrantl
qui, malgréde nombreuxproblèmes,continueà se présentercommeune alternative l I us l c
au projet nord-américainde ZLEA.
En Arnériquedu \ord. les États-Unisont fini par ouwir la porteà leur voisinrnexi-
cain afin de créer un espaceéconomiquequi, avcrcla participationdu Canada, ËTI.
E-85R[
représentela deurième zone cle libre-échangeclu monde aprèsi'Union européenne Le no
(en termesde commerceinternational).Le vent violentde la mondialisation,du libé- lair.rd,
ralismeet de I'ouverturecommercialepousseles Étatsaméricajnsà abolirleursfrcln- l'enser
tières,à supprimerles droits de douane,à multiplier les programmesde coopération consa
internationau,ret transfrontaliers,à créer de nouvellessolidarités,aprèsavoirdurant Antérit
plusier-rrs décenniesfondé tous leurs espclirsde développementsLlrle protection- action
nisme,le nationalismeet le repli identitaire.Le vieuxrêvede Bolivard'uneAmérique monde
unie sembledonc peu à peu prendreforme, rnêmesi ce sont les États-Unisqui les règ
mènent le bal, comme le craignaitdéjà en son temps le vieuxLibenador,inquiet de thérnat
voir la jeune Républiqueanglo-sa,ronne et protestanteprête à remplacerl'Espagne dental
dansson rôle de gardiennedesclés du continent. tème d
Est-ceà dire qr-retout va pour le mieux dansle meilleurdes hémisphèrespossibles? Ainsi, ,
Rien n'est moins sûr car s'il est wai qu'un tel retournementde situationest impres- dans u
sionnant,il préser-rteausside nombreusesambiguïtés. cainsd
C'est ainsi cluele panaméricanisme prôné par les idéologuesde la Maison Blanche qui s'er
apparaîtcomme une forme dévoyéedes idéaux fédéralistesdéveloppéspar les ir-rsur- partie r
gés latino-américainsau cours des guerresd'indépendancedu début du xx' siècle. nent s'€
Au Mexique,le père Hidalgo(fusilléen 1811)se baptisaitdéjà le o généralissime rie joue
desAmérique5o. En 1826, Simon Bolivarorganisaità Panamâle premier Congrès Quant
des États américainsafin de créer une vastefédérationlatino-américaine capablede indépen
faire face aux puissanceseuropéennesmais aussi de rivaliseravec les Etats-Unis qui se s
d'Amériquedu Nord. Ce rêve d'une " Nation de Républiques" devaitéchouer aux pol.
devantl'intransigeance des oiigarchieslocales,soucieusescledéf'endreleurs intérêts nal, Ia E
particuliers.Malgré la tenue permanentede réunions au cours du xtf siècle,les Pour au
Latino-Américainsn'ont jamais réussià prendredes mesuresconcrètespour assurer ræedan
une quelconqueunion politique ou économique.Léchec des fédérationsrégionales, dancesl
danslesAndesavecla GrandeColombie(1819-1830)ou enAmériquecentraleavec danceé
les Provincesunies (1823-lB3B),illustreles difficultésqu'ontrencontrées les pays meti[e (
nés de la décolonisationpour s'affranchirde leurs ancienneslimites administratives qlu Pern
transformées en frontièresinternationales. américai
Profitantde cette impuissance,les Nord-Arnéricains,conscientsde leur Ëorceet de En effet
la stabilitéde leurs institutions,ont imposéleur proprer.isiondu panaméricanisme. de ces e
t l>
d'une unité En 1823,le présidentMonroe affirmait à la fois I'interdépendance des nationsamé-
; de comPte ricaines,le principe de la non-interventiondes États européensdans les affaires
J ne regrette américaineset l'excellencedu systèmedémocratique.Au nom de cette philosophie
(* L'AmériqueaurAméricainso), les États-Unisont étabii un protectoratde faii sur
rt la loi dans
:t arc-boutés leurs voisinsdu Sud, n'hésitantjamais à employerla force ou à soutenirdes régimes
ommespoii- dictatoriaux pour assurer la Pax anoericanasur un continent qu'ils considèrent
;co Miranda, comme une chassegardée.Cette politique, qualifiéed'impérialistepar ies héritiers
es morceaux de Bolivar et d'Ernesto Che Guevara,provoque périodiquement de Jortes réactions
Brésil, long- de rejet au sud du Rio Grande, malgré l'attrait qu'exercentla civilisation et la prospé-
roisinspar sa rité du grand voisin du Nord sur des populations avides d'accéderun jour au rêve
,raintesde sa américain: n I like to be in America I o, comme le proclamenthaut et fort les immi-
un Mercosur grants portoricainsinstallésà New York dans WestSiÀe Story,la célèbrecomédie
re altemative musicalede LeonardBemstein(1961).
: voisin mexi-
du Canada,
III.LEsRÉsIsTANCEs
AU NOUVEL
ORDRrAMÉRICAIN
r européenne Le nouveau programme d'histoire-géographieet géopolitique du monde contempo-
rtion, du libé- rain des classespréparatoiresHEC consacrecette prédominancedes États-Unisiur
,lir leurs fron- i'ensembledu continent américain puisque la dernière partie de ce manuel est
e coopération consacréeà l'etude de la seule hyperpuissancemondiale (Les États-rJnis,des
; avoir durant Am.ériquesaw nconde:économieet'société).Elle permet aussi de soulignerl'inter-
Leprotection- action entre mondialisation et affirmation de la puissancenord-américain" da.rs u.t
rneAmérique monde où les processusde globalisationsemblentse faire à sensunique, en suivant
tats-Unis qui les règlesdu capitalismelibéral prônéespar Wall Streetet la Maison Blanche.Les
br, inquiet de thématiquestransversales qui permettentd'étudierl'ensembiede l'hémisphèreocci-
Lcerl'Espagne dental contribuentà mieu,rcomprendrela mise en place sur le long terme d'un sys-
tème de relationsinégaldont le grand voisin du Nord est Ie principal bénéficiaire.
respossibles) Ainsi, La comstructiondes tenitoireset desgrandesairescwhwrelles(partie I) s'inscrit
rn est impres- dans une perspectivegéohistoriqueet explique la formation des territoiresaméri-
cainsde l'époqueprécoiombienneà nosjours,en insistantsur les rivalitésde pouvoir
aison Blanche qui s'exprimentà différenteséchelles(États,régions,grandsespaces).La deuxième
; par les insur- partie du manuei (Centreset pértpkériescontinentales)montre que si tout le conti-
du xf siècle. nent s'articuleautour d'axesforts et de zonesmarginales.la relatiàn centre / périphé-
généralissime rie joue globalementen faveur des États-Unisau détriment de lAmériquà iaiine.
:mier Congrès Quant à la troisièmepartie de l'ouwage (L'Amériquelatine, entre dnelàppement,
ine capablede in"dépendances et dépendances), elle pointe les limites des modèlesde <Jéveloppement
les États-Unis qui se sont succédéau sud du Rio Grande,de ia conquêteespagnoieet poitugaise
levait échouer aux politiquesd'ajustementstructurel imposéespar le Fonds monétaireinternatio-
: leurs intérêts nal, la Banquemondialeet la Banqueinteraméricainede développement.
rof siècle,les Pour autant,iesjeuxne sont pas faits et la géopolitiqued"s A-àiiques n'estpas gra-
ls Pour assurer vée dans le marbre.Si Ies auteursdu manuel ont tenu à montrer llexistencede ten-
ons régionales, dancesiourdesqui contribuentà maintenirles payslatino-américains sousia dépen-
e centraleavec dance économique,politique et culturelle dei États-Unis,ils ont aussi chercilé
à
ntrées ies pays mettre en évidenceles facteursde changementet de contestationde l'ordre établi
administratives qui permettentde parieren même tempsde l'émergenced'une grande
aire culturelle
américaine,mais ausside Ia résurgenced'une identitélatino-américaine.
eur force et de En effet, malgréles effetsincontestablesde ia mondialisation,ou justement
à cause
raméricanisme. de ces effets,les revendicationsidentitaires,à l'échellerégionale,
nationale,conti-
IN ÏR OD U C TION
I U N ËGÉ OP OLITIQUDEE5
, N N É N IOU TS
ne'ntaleou transcorltinentirle, sont dc plus en plr-rsr.irulet-rtes.La réactionanrbiguë
de nombreuxl-atino-Américains lors des attentatsdu l1 septembre2001 ne peut
pas être attlibuée aux seuls héritaqesde I'l-listoire,ou à l'éternellcjalousie des
, . ,.
" faibles contreles puissants En se rijollissrurtou\/erterrenl de ]a chute des
tours jumelles du \Mrricl 'Irade ils
Centcr, exprimaicr-rt à la lois leur rejet de ia poli-
tique ertér'ieure nord-américaine et celui du modèleécononrique néolibéralinrposé
par les idéologues de \\hshington.De la mêr.r.re manière,le rotourau pouvoirde la
gaucl're clansde nombreuxpavslatirro-américains estla marqued'unvéritableretollr-
ncment dcrter-rdance : inst:iuratior-r
de la Républiquebolivarienneau Venezuelast.rus
I'autoritéclu contro,ersélJugo Châvez(élu en 1998);r.ictoireen 2003 de I'ancien
leaders_r,nclicaljste l-uis lnacjo Da Silr,a(dit Lula) au Brésil; électioncleTabaré
Yaz,quez (centre-gauche) en mars 2005 en Unrgua.v,suir.iepar celle d'Evo lVlorales
(N4ourrerncnt vers le socialisu're) cn lloliviepuis de Michelle Bachelet(Partisocia-
liste)ar-rClhili.Si la gaLrche modéréeresteprédominante, le début desannées2000
semblen-rarqué par l'émergence d'un lront du rcfr-rsnationaliste, socialisteL.tsouvent
populistc. désurmais incarnépar I'axeLa Har,arre-Ctrracas-La Paz,
l)e la rnêmemanièrc,au Pérou,la campagne pour l'élcctior-r
présidentielle cle2006 a
E es A.menQ
été marquéepar I'irrr:1;tiond'un nouvcaucancliclat, Ollanta Humala, clui proclamait Ë
haut et fort son identité indienne et r€rvendiqLlait le droit pour les descendantsdes L * l e s n n ti l l e
pèlerins angl
ia
Incas de diriger terre de leurs ancêtres.En janvicr 2005, son fl-èreavait orgar.risé
N o u ve a uM o r
une prisc d'otagesdans le comrnissariat afln dc réclamerle départdu
d'Anciahr-raylas
citésqui ont 6
président'lbledo.Lopérations'étaitsoldéepar la mort de six l.ron.rmes. Ar-rcicr.r
lieute-
miers ni les s
rrarrt-coloneldansl'arn-rée régulière,Ollanta a été soutenupar Flugo Châvez., au nonl
(cf carte X). D
de la solidaritéentre les pc'upleslatino-américains contre l'irnpérialismedcs États-
r a i n sa va i e n tI
Unis. Le progrâmmeclu N,ilouvement nationalpér'uvienest à la fois nationaliste,
Andes à la m,
socialisteet indigéniste.Il réclamel'autarcieéconorniquede la nation.en opposition marquée par
avecle nodèle néolibéralimposépar les instancesinternationales. Danscettepers- vastesrégions
pecti\re,il vcut fartoriserI'agriculturelocalee[ notammentla productionde coca.
considérée commeune plantesacrée.Il voudraitaussiimposerle droit inca qui pré- A partir du xv
valait avant I'arrir,éedes conquistadors,réduire l'influencede I'Eglisecatholiqueet et Françaisde
reveniraux traditionset aux crovancesancestrales. Le socialisnredes frèresHumala posent un pro
s'inspirede I'organisation traditionnejlede travailcollectifqui existaitau sein des a ve c l 'Am é r i q
conrmunautésindiennes(atllu) à l'époquepréhispanique. Accusépar une partie de Québec francr
l'électoratpéruviende vouloir imposerune dictatureà I'anciennemode habilleede rique et elle e
mystiqueinca, Ollanta Humala a séduit une frangeimportantede ia populationen p é e n n e s, co n
rer.,endiquant son statllt de candldatanti-slusfimsau seivicedes déshérités. Ja m a i q u e Bé
, li
Cette évolutions'expliqueen grandepartieparcec1ue,malgréla diffusiondu modèle
Le but de cett
nord-américainde dével<lppement sr-rrI'ensemblede I'hémisphèreoccidental,le Rio
rels qui expliq
Grande reste une ligne de fracture forte entre deux mondesqui, en réalité, se
sp h è r e o cci d e r
connaissentmal. C'est pourquoiun travailapprofbnclisur les nouvellesfrontièresdes
l'< autre côté
aires cultr-rrelleset sur le sens qu'il faut ieur accorders'avèreaujourd'huiessentiel
renverséla tra
pour comprendreun svstème-monde composéde sous-ensembies cl'autantplus
cole et pauvre
flous qu'on ne fàit pasassezI'effrrrtde lcs étr-rdier
Alain N,{usset L'étudedes di'
m r e u xco m p r e l
ont inégalemr
l 'i n d é p e n d a n cr
p u i sq u el e s Ét;
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INTRODUCTION