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PUBLIQUE OU COMMENT :
Bien sûr, rien de nouveau sous le soleil : les idéologues du marché « libre et non
faussé » font appel aux vieilles recettes pour poursuivre avec obstination leur
lutte contre les garanties statutaires et collectives accusées de nuire à la
compétitivité.
Cette question centrale constitue le fil rouge de toutes les politiques relatives à la
fiscalité, les retraites, les « charges » sociales et les revenus du travail.
Ainsi, la part de l’impôt sur les sociétés rapporte aujourd’hui deux fois moins
que l’impôt sur le revenu des personnes physiques et va toujours diminuant
depuis plus de 30 ans. Pompidou puis Giscard et Barre ont théorisé et impulsé ce
mouvement que l’alternance politique a davantage accompagné que réellement
entravé (souvenons-nous par exemple du blocage des salaires en 1982 sous le
gouvernement Mauroy ou encore de la « trouvaille » du GVT pour conclure des
accords salariaux au rabais avec des partenaires syndicaux complaisants).
Ce petit rappel est nécessaire pour bien comprendre la logique imprégnant les
politiques de rémunération esquissées dans la fonction publique. A cet égard, les
primes et indemnités font l’objet d’une remise en ordre dont les effets
s’annoncent dévastateurs pour le pouvoir d’achat !
Ainsi, une Prime dite de Fonction et de Résultats, la PFR, a été instituée par
décret du 22 décembre 2008 pour une partie des cadres de la fonction publique
de l’Etat et sera étendue aux deux autres fonctions publiques d’ici le 1er janvier
2012.
Cette prime repose sur deux parts variables : la première a priori stable liée aux
fonctions exercées avec une modulation de 1 à 6 selon les niveaux de
responsabilité, d’expertise et de sujétion, la seconde liée aux résultats
individuels et également modulable de 1 à 6.
Les nouveaux directeurs de ces Agences Régionales de Santé ont un pouvoir très
nettement renforcé dans la gestion des corps de direction : nomination, mobilité,
avancement et, on vient de le voir, rémunération avec une part variable
dépassant 20% de la rémunération globale ! Ceux qui traîneront les pieds pour
obéir aux consignes de réduction des capacités sanitaires et d’effectifs risqueront
de perdre leur poste et d’être remplacés par des contractuels plus dociles et
formés au « management d’entreprise » dans les grandes écoles de commerce ou
de sciences politiques.
Précision utile : le nombre et le rôle des élus et des représentants des personnels
ont été fortement réduits au sein d’un Conseil de Surveillance, nouvelle instance
mise en place par la loi HPST en substitution des Conseils d’Administration des
établissements publics de Santé. La différence est loin d’être sémantique mais
c’est un autre chapitre de l’histoire …
Yves RICHEZ,
Directeur d’Hôpital,
Représentant CGT au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière et
Membre du Collectif Ufmict-CGT des Directeurs