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C’est pourquoi le radiologue doit répondre aux quatre Cette recommandation est déjà ancienne (2001), c’est pour-
questions suivantes : quoi elle peut être réévaluée. En cas de non concordance
✔ la sténose a t-elle eu une traduction clinique ou l’angioscanner spiralé est indiqué et permet de trancher.
infra-clinique sur le parenchyme cérébral ?
✔ quel est le pourcentage exact de la sténose au moins L’écho/Doppler des troncs supra-aortiques.
selon NASCET ?
✔ quels sont les caractéristiques de la plaque ? S’agissant de l’écho/Doppler il est bien établi qu’il est
✔ existe-t-il ou non une rupture de la barrière hémato- opérateur dépendant et soumis au réglage du gain de la
encéphalique et quelle est son importance ? machine. Les sténoses calcifiées sont très difficiles à quan-
tifier qu’il s’agisse de la VSM ou de la morphologie. Il est
La sténose a-t-elle eu une traduction clinique aussi difficile à réaliser dans les sténoses très serrées pour
ou infra-clinique sur le parenchyme cérébral ? les distinguer des sténoses pré-occlusives. Enfin il devrait
être complété par un DTC (Doppler transcranien) pour éva-
L’IRM de diffusion permet de montrer des accidents vas- luer le polygone de Willis. Pour autant il est admis qu’une
culaires ischémiques récents (ADC :coefficient apparent de sténose à 70 % en surface correspond approximativement à
l’eau libre diminué) et l’IRM en séquence Flair des accidents une sténose à 50 % en diamètre et une vitesse systolique
plus anciens ou passés inaperçus. Dans ce domaine l’IRM est moyenne (VSM) supérieure à 210 cm/s correspond à une
nettement plus sensible que le scanner. Photos 1,2 sténose supérieure à 70 % dans 90 % des cas.
C’est pourquoi nous préconisons une IRM cérébrale dans
le bilan préopératoire des patients symptomatiques et sur- L’angio IRM 3D avec injection de gadolinium
tout asymptomatiques.
Elle permet d’obtenir sur des appareils de haut champ
avec gradients élevés un bon contraste vasculaire. Il s’agit
Evaluer le degré de la sténose avec exacti- d’une image intéressante mais la plupart des publications
tude et calculer au moins la mesure NASCET montrent que l’estimation de la sténose est basée sur une
interprétation visuelle et dépend donc de l’expérience du
Dans la pratique actuelle le degré de la sténose est éva- radiologue à la fois pour reconnaître les artéfacts liés à la
lué par deux imageries non invasives concordantes : technique et aussi pour classer cette sténose (3). Il faut rap-
l’écho/doppler et l’angioIRM avec injection de Gadolinium. peler que l’angioIRM avec injection permet d’obtenir un
C’est une recommandation de la haute autorité de santé (2). luminogramme sans visualisation de la paroi, de sensibilité
L’angioscanner hélicoïdal
L’apparition des scanners de nouvelle génération (64, Photo 3 : Ostias des TSA en angioscanner
128 et 256 barrettes) a permis de résoudre plusieurs pro-
blématiques. produits iodés non ioniques et un volume injecté de 80 ml
L’irradiation en moyenne (25 % de diminution de la dose). La qualité des
La réduction du temps d’acquisition, les logiciels de produits non ioniques et la réduction du volume diminuent
réduction de doses de rayons X, l’apparition de scanners la néphrotoxicité chez des patients dont la fonction rénale
double énergie, ont diminué l’exposition du patient aux est parfois altérée.
rayons X pour atteindre des doses de 300 mGy.cm chez Technique actuelle
des patients dont l’âge autorise de tels niveaux d’exposi- Elle permet d’obtenir un grand volume en un temps très
tion. court préservant le confort du patient avec un excellent
Le champ d’exploration contraste vasculaire. Il s’agit d’une acquisition hélicoïdale
Les appareils actuels permettent en une seule hélice axiale dont le départ est synchronisé avec l’arrivée du bolus
(durée de 5 secondes) d’acquérir un volume allant de la iodé assurant une bonne reproductibilité de l’examen.
crosse de l’aorte au sommet du crâne. Ainsi le caractère A partir des coupes natives axiales obtenues qui doivent
segmentaire de l’exploration qui était une limite des anciens être rigoureusement analysées, il est possible grâce aux
scanners disparaît. Les ostias des troncs supra aortiques logiciels actuels de reconstruire une imagerie 3D du vais-
(TSA) sont parfaitement visualisés ce qui permet de recon- seau soit en «volume rendering» photo 4 soit en MIP
naître des lésions proximales sténosantes ou ulcérées. (maximum intensity projection) photo 5
Photo 3 Plus intéressante est la reconstruction multiplanaire
L’injection d’iode et ses conséquences (MPR) dans l’axe du vaisseau.
L’acquisition rapide, les modes de reconstruction et de Cette reconsruction permet de visualiser le vaisseau,
traitement de l’image permettent aujourd’hui de réaliser des paroi et lumière sur toute sa longueur (de la crosse aortique
angioscanners thoraco-cervico-encéphaliques avec des au polygone) et sur 360° de rotation photos 6 et 7 Sur
cette reconstruction les diamètres et les surfaces sont éva- avec certitude ce qui n’est pas indifférent au regard des
lués avec une précision inégalée avec même une mesure indications de revascularisation.
intégrée du pourcentage de la sténose selon NASCET. pho- Polygone de Willis et artères intracérébrales
tos 8, 9,10 et 11 Sur la même acquisition les scanners de dernière géné-
Il faut reconnaitre néanmoins que ces mesures bien ration grâce à des logiciels spécifiques permettent désor-
qu’automatisées demandent une certaine expertise radiolo- mais de reconstruire le polygone de Willis, les siphons caro-
gique. Cette quantification du degré de la sténose est d’au- tidiens et le système vertébro-basilaire en s’affranchissant
tant plus précise que la sténose est serrée, de même le dia- de l’environnement osseux et veineux par rapport au bon
gnostic entre occlusion et sténose pré-occlusive est obtenu contraste artériel. Photos 12 a et b, 13, 14 et 15
Incidence médico-économique et accessibilité limites. Nous avons conscience qu’il s’agit de données qui
Le coût d’un angioscanner est à comparer à celui des n’ont pas été testées en essai clinique mais qui sont pré-
autres explorations d’une sténose carotidienne. Par ailleurs il sentes dans notre pratique quotidienne.
n’est pas sans incidence de reconnaitre que l’accès à ces exa-
mens est bien sûr différent en fonction des zones géogra- L’IRM de haute résolution (IRM-HR) (4,5)
phiques et de l’existence de procédure d’urgence pour accès
dans le cadre d’une unité neurovasculaire (UNV). Tableau 1 Avec une antenne de surface en réseau phasé, elle per-
met de décrire la plaque avec une précision élevée (cœur
Caractérisation de la plaque nécrotico-lipidique, hémorragie intra-plaque et chape
fibreuse), cette technique permet de calculer le volume de
la plaque (utilisé dans les essais de prévention avec les sta-
L’échographie tines) et ses composants. Par contre elle nécessite des
antennes dédiées, des temps d’acquisition encore relative-
Elle permet grâce à la définition spectrale de caractéri- ment longs et un champ d’exploration limité. Elle comprend
ser les structures de la plaque en zone hyperéchogène (cal- donc plusieurs limites mais l’IRM-HR de l’athérome est l’ob-
cifications), isoéchogène (chape fibreuse) et hypoéchogène jet de recherches actives.
(noyau lipidique). Toutefois les calcifications génèrent un
cône d’ombre qui entrave sérieusement l’analyse. Il est bien L’angioscanner
bien établi qu’en dehors de l’ulcération, la constatation
d’une plaque hypoéchogène est un facteur de vulnérabilité. Sur une seule acquisition il permet d’étudier la morpho-
Certains auteurs ont défini un ratio entre plaque molle (vul- logie de la plaque et le degré de sténose avec une grande
nérable) et plaque calcifiée (stable). L’ulcération signant précision. En particulier avec la technique de double energie
quant à elle la rupture de plaque. Ces éléments nous sem- (5) peu irradiante en distinguant les zones calcifiées par rap-
blent devoir être pris en compte dans la décision thérapeu- port aux zones opacifiées par l’iode mais aussi de bien visua-
tique, ce particulièrement pour les sténoses mesurées aux liser les zones lipidiques et les ulcérations. Photos 16 et 17
Photo 16 : Plaque carotide interne gauche Photo 17 : Même patient carotide droite