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“| ad deeb ibe tery é 6 e germ par Henri Mitterand Série «linguistiques» Phonétisme . et } prononciations du francais avec des travaux pratiques orrigés gree “NATHAN sma mea Yong \ Po ie Nv, Prononciation du fran Exsais de phonostylstique, Montréal-Pais-Bruxe Recherches sur la structure phi Didier, Studia Prolégomones @ l'éude des structures intonatives, avec Philippe Ma Bruxelles, Didier, Studia Phonetica 2, 1969. Prosodic Feature Analysis/Analyse des fits prosodiques, Montséal-Paris-Bruxelles, Didier, Accent en francais contemporain, avec Ivan Fénagy, Montséal-Paris ‘Studia Phonetica 15, 1980, Problémes de prosodie, avee Mario Rossi, vol. 1 : Approches théoriques, Montréal-Pais- tudia Phonetica 17, 1980 ; vol. 2: Expérimentation, modeles et ms, Montréal-Pars-Bruxelles, Didier, Studia Phonetica 18, 1981 s, avec F, Carton, M. Rossi et D. Autesserre, Pars, Hachette, 1981 © 1984, Canadian Scho- les, Diier, Le Mariage de lap 4qués, Toronto, GREF, 1995, ee ene 190290.x. yy 2 m pp Avant-propos A Vorigine, cet ouvrage était une présentation de la phonostyl francais. J’en avais donné un apergu dans mes Essais de phonostylistique, parus il y a déja vingt ans. J’ai poursuivi mes recherches en ce domaine et autres, étudiants ou collegues, m’y ont rejoint. II y avait done lieu de ssembler les données nouvelles, les nombreux articles épars, les iques, l'apport de la sociolinguistique, de l'analyse des discours, et de re le point. Mais le manuscrit était devenu & la fois trop gros et trop touffu et Henri Mitterand, avec son esprit clair et prompt, a remis de l'ordre dans mon désordre. Le manuscrit serait coupé en deux. Le premier volume ait analytique, Ie second synthétique. nconvénient est que le premier volet des deux ouvrages, risme et prononciations du francais a d@ reprendre des notions de phonétique bien connues, et que Ion a toujours scrupule a répéter ce que d'autres ont déja dit et souvent mieux. Ma dette est grande envers mes ues, linguistes et phonéticiens, dont la plupart sont aussi des amis, Is André Martinet, Dwight Bolinger, Femand Carton, David Crystal, Ivan Fénagy et bien d’autres dont on trouvera les noms dans la biblio- graphie, Ce que j'ai tenté de faire, dans cette premiére partie, est un choix dans 's notions de base, afin de montrer le fonctionnement phonétique du aneais, dans son rapport avec la variation. I ne s"agit cependant pas d'une étude variationniste au sens od Ventendent les sociolinguistes. On se cantonne ici a la description Phonétique. Les chiffres donnés concernent le plus souvent des chantillons, significatifs mais sans prétention sociologique scientifique. Choi implique lacunes et 'on en trouvera certainement beaucoup. On Pourra aussi regretter une simplification des données acoustiques et physiologiques. Je n’en ai tenu compte qu’en raison de leur valeur explicative, pour une meilleure compréhension du réle de Ia phonétique dans la langue parlée. La langue n’est pas monolithique. Nous ne parlons pas de Ia méme maniére au bureau, sur un chantier, avec des camarades, en public ou & la maison, en famille. On a souvent des idées recues, des préjugés sur les maniéres de parler, un « imaginaire linguistique », comme le dit joliment Anne-Marie Houdebine. Or l’observation attentive de la prononciation est pleine de surprises. Qui aurait pensé, il y a vingt ans, qu'un jour les Frangais du Nord se mettraient a s’exclamer « Arré-teu! », en ajoutant un E final, bien sonore & « Arréte ». On I'entend méme Ia od il n'y en a jamais eu, comme dans « Bonjour-eu! ». Chaque parlure est constituée d’un réseau de particularités de ce ‘genre, qui se structurent pour former des indices sociaux ou des signaux Phonostylistiques. Par phonostylistique, on entend tous les aspects stylistiques de Vexpressivité orale, tels que nous les décodons dans la prononciation des autres, qu’ils aient 'intention ou non de produire un effet. On se place done dans la perspective linguistique de Bally ou stylistique de Riffaterre. Dans un second volume, Traité de phonostylistique, on présente les différents phonostyles caractéristiques des dialectes, des sociolectes, des situations de communication particuliéres, des émotions et des attitudes. ‘On montre leur fonctionnement phonétique, sociolinguistique, sémiotique, et leur projection dans la symbolique sonore du texte écrit. C’est en vue de l'étude de la « variété des usages », selon André Martinet, que ce premier volume reste surtout un exposé de base du phonétisme frangais et des principes de sa variation. On a tenté, pour cela, de rester sur un plan pédagogique aussi clair que possible. Les étudiants et le grand public trouveront done, ici, une science modeste mais qui, nous espérons, incitera & chercher des compléments dans les références citées. Les Roches Saint-Paul, aoat 1991 ‘Toronto, janvier 1992 Un dernier mot pour dire ma gratitude & Henri Mitterand pour ses conseils précieux et amicaux et @ Monique Léon dont la grande expérience en phonétique et le regard perspicace m'ont été un guide constant. Elle sait depuis longtemps tout ce que je lui dois. Chapitre 1 Généralités sur les composantes du langage dd'en face la parole - Contenu et expression La langue véhicule des informations dont on interpréte d'abord le sens. Crest ce que le linguiste danois Louis Hjelmslev propose d’appeler le a, L’énoneé « J'ai fini mon travail, je vais me promener » indique & mon interlocuteur une situation et des fais. « Je pense, donc je suis » for- mule une idée. Dans les deux exemples, le langage transmet la pensée que Tron peut décomposer en unités de sens plus petites, telles que Ce sont des unités de contenu. Si l'on poursuit rive A d’autres unités, plus petites, au-dela desquelles on ne peut plus alle dans le découpage perceptif de la langue. Hjelmslev les nomme unités du plan de l'expression. Ce sont les éléments phon onsonnes. Elles permettent d’exprimer le conter les éléments prosodiques que sont l'accentuation et la mélodie. 2. Substance du contenu : les monémes Lorsqu’on divise le contenu en unités de sens, les plus petites qu’on puisse ouver sont appelées monémes. On les classe en deux catégories, lexémes &t morphémes. Ainsi dans I’énoncé « l’avion partira », avion est une unité icale de substance, ou lexéme. Dans partira, on a deux unités de sub- é de sens grammatical, morphéme, qui comporte a la fois les marques du futur de la trois por “urs unités de sens. Le mot maisonette, par exemple, est fait de lexéme maison et le morphiétme -erte, qui ajoute un second sens, diminutif. Le mot aimer est composé de deux unités de sens, le lexeme im et le morphéme -er, qui indique if 3. Forme du contenu : |’ organisation des monémes La forme du contenu est la manigre dont les unités de la substance sont orga~ isées. Cette forme peut varier de bien des fagons. Liexemple c serait 'énoncé du Bourgeois gentithomme, manipulé pat le maitre de phi sophie : Belle marquise, Marquise belle, i vos beaux yeux Vos beaux yeu, be nt d'amour mous. Il s'agit ici d'une variation de type stylistique. Mais le réarrangement syntaxique des formes sert aussi souvent & créer un nouveau contenu séman- tique, comme dans : il sort devenant sort-il ? ou Vous avez faim transformé en: avez-vous faim ? 4, Substance de l’expression : les matériaux sonores représentent 1 qui étudie la composition sment la substance de l'expression. acoustique et ’origine phys On observera, par exempl yeique des différents éléments de la parole. ion, une succession de quatre phones : consonne ; |v] est une consonne. Dans Ia terminologie européenne, phones sont rangés sous l’appellation générale d’éléments phonématiques. Dans la terminologie nord-américaine, on les nomme éléments segmentaux. A coté de ces phones, la substance de l'expression langagitre est égale- ment constituée d’éléments dits prosodiques : durée, intensité, mélodie. Ainsi on peut allonger et intensifier le son de la syllabe for dans formidable prosodie est quelque chose de superposé aux éléments sezmentaux ques s. En effet, on peut articuler une suite de phones comme : ualevu ?] lez-vous 2) sans modulation et sans accentuation, Si on décide de rien n'y sera changé du point de vue articulatoire, ques prosodiques viendront simplement s'ajouter & celles des éléments phonématiqui yarole, tous les aspects phonématiques et prosodiques de la sub: .ce de l'expression se combinent sans cesse. On pourra prononcer partira p] et un [t] suivis ou’ non de souffle ; les voyelles [i] et [a] longues, bréves, intenses, montantes, descendantes, etc. Le R pourra étre articulé avec la pointe de la langue contre les dents, comme en espagnol, ‘ou avec la pointe de la langue abaissée, comme en frangais standard, Tous ees aspects des Variations de la substance de I’expression peuvent constituer lectales ou stylistiques. Les pottes jouent beaucoup avec la substance de l'expression. Ils sont par exemple, au fait que [i] comporte des harmoniques aigus. Le {al leur parait éclatant & cause de son intensité intrinséque, les voyelles 5. Forme de l’expression phonématique : |’ organisation des phones en phonémes (fonction distinctive) Lorsque les phones sont envisagés du point de vue de la communication uistique, on les appelle alors des phonemes. La phonologie ou phonétique Foneti 1 qui étudie la distinctive des phot tLe pont et c'est le bon, c' ue l'on peut disting ue linguistique, les variations possibles de la substance phonique ne changeront rien tant que /p/ restera comprehensible comme tel Quill soit souffi, prononeé avec une forte explosion ou non, pourvu qu’on Duisse le distinguer de /b/, il gardera sa forme de phoneme. On dit alors que le décodage du phontme s'opére de manire diseréte. C'est tout ou rien. Dans le processus de communication, on ne se pose pas la question de sa 8 Phonétisme et prononciations du fi neais si onaentendu un [p] qui resemble plus ou moins & un (b]. On entendra /p! ou fol, pas ou bas, pont ou bon, mais rien d’intermédiaire, Au plan phonostylistique, le réarrangement formel des unités phoné- matiques peut eréer des éléments esthétiques tels que rimes, allitérations ‘ou montrer I’expressivité ou I’émotivité de la parole spontanée. 6. Forme de l’expression prosodique Lrorganisation de la mélodie s’accorder sur le sens & donner a la mon- le qui différenciera question / question surprise / surprise / exclamation joyeuse ou non, etc. C’est en ce sens qu’ André Martinet et ‘cole fonctionnaliste ont pu dire que, d'un strict point de vue linguistique, phonostylistique pour linterprétation des messages émotifs et attitudinaux. Le décodage prosodique n'est vraiment distinctif que dans les trois pre- mmiers cas ci-dessus, qui opposent trois modalités de phrases. On est Ia dans domaine linguistique, alors qu le cas de la surprise, on entre dans le champ des variations phonostylistiques — fonctions significatives, pour les linguistes. Le décodage de la mélodie n’est plus alors de type discret (ou digital, dirait-on en terme d’informatique) mais plutot linéaire (ou continu), Lrorganisation de 'accentuation et des pauses Loorganisation formelle de la répartition de I’ énergie articulatoire va créer des patrons acoustiques responsables, au plan linguistique, du systéme accentuation. Les énoneés des discours sont ainsi découpés par les pro- éminences accentuelles en groupes phoniques qui facilitent la perception, Si je dis sans marquer aucun découpage : [papaazaleaar! pas comprendre tout de suite que je veux dire : « Généralités sur les composantes du langage 9 Ce découpage, appelé démarcation, s'opare généralement en syniagmes — jei trois groupes grammaticaux. Cette démarcation est assurée non seulement .ccentuation mais aussi par les pauses et les changements «intonation. de cette fonction démarcative proprement linguistique de I’accen- tuation, qui permet d’ organiser la compréhension du message, les pauses et ‘intonation jouent un réle phonostylistique important. On verra que les ora- ‘curs en font grand usage. Les poétes utilisent I'accentuation & des fins esthé- ;ques, en instaurant des structures rythmiques ordonnées, telles que dans ‘alexandrin, ot chaque groupe comporte deux syllabes et tun accent sur la derire voyelle Pleurer, prier, gémir. 2 Vigny Au plan prosodique, la forme de I’expression joue donc un r6le capital, non seulement linguistique et esthétique, mais elle participe également & expression des émotions et des attitudes. Ce sont les bouleversements ou les réarrangements de intonation et de I'accentuation qui vont nous per- retire de distinguer la joie (ligne mélodique haute et modulée) de la tris- ‘esse (ligne mélodique basse et plate & accentuation faible). Méme une atti- tude assez discrete, comme une nuance de doute, sera repérable grace & la forme que prendra I’expression de I’énoneé 7. La combinatoire phonématique : double articulation du langage Chaque langue posséde un petit stock de phonémes ~ rarement plus d'une cinquantaine. Les psychologues ont trouvé que l'homme ne peut former et distinguer plus de 100 sons parlés différents. Le frangais en a 37 : 18 onnes, 3 semi-consonnes et 16 voyelles. Avec ces 37 unités phonéma- tiques, on peut composer une infinité d’ unités lexicales ou morphologiques. Ainsi avec les 4 phonémes : /i//R/ /al /v/, on peut fabriquer les unités sui- vantes 1. Rival: riva 2. Wvanil: varie 3. /ravil : ravie 4. faniv/ + arrive 5. viral : vira 10 Phonétisme et pronone du francais Ce type de combinaison s"appelle la double articulation du langage. Les Jinguistes considerent que les monémes constituent la premiére articulation, parce que c’est la couche du langage que l'on appréhende en premier. C’est elle qui véhicule le sens. Les phonemes constituent la seconde articulation, "u, par une ana- ont pas de sens en eux-mémes. 8. Variantes phonétiques Les phonémes so g tun terme lexical. Cependant, dans I phones sont sujets & de nombreuses distorsions. Les plus remarquables pot raient étre celles du parler d°u encore & comprendre noter, dans la prononei ‘On appelle ainsi les réalisations des phones par rapport & l'abstraction ‘que représente le phonéme. Prononcer quai avec le é de été ou avec le é de étre, constitue deux variantes possibles du méme phoneme. Elles seront Ja langue. Pour reprendre l'exemple du mot quai, 0 erprétera comme « provincial », « snob », « jeune » ou « Vieux », ‘on remplagait la voyelle par i, 4, ou u, on aurait des problémes de 10. Code et signes La langue peut étre envisagée comme un code, c’est-a-dire un systéme de en occurrence phonémes, monémes, régles de composition mo 1e et syntaxique. Le code morse, le code écrit ou le b t des gue, dont les signes sont différents mais les phologi substituts du code oral de l Généralités sur les composantes di nbinatoires analogues. Par contre, le code de Ia route est basé sur eme Mais tous ces codes ont en commun de reposer sur un accord entre les ‘bres d'une méme communauté, Personne ne peut décider que le feu rouge voudra dire que I’on peut passer, sans que tous les conducteurssoient ‘Paccord, De méme, personne ne dira que tous les [0] du francais seront idésormais remplacés par des [i 11. Nature du signe linguistique Le signe linguistique est conventionne! La premire propriété du signe linguistique est done dtr conventionne! To ction a la régle admise est sanctionnée socialement, Quelqu'un qui prononce « c'est ga » comme « ch’est cha », en frangais, sera classé ‘auvergnat ou normand, ou comme ayant un défaut de prononci Le signe linguistique a deux faces guiste suisse Ferdinand de Saussure définit le signe linguistique .es qu’ on pourrait représenter ainsi : ant (Ies phonémes) signifig (les monémes) Le signifiant se situe donc au niveau de l'expression. Et le signifié (le sens) au niveau du contenu. On peut schématiser ain du signe we bateau ((bato}, forme sonore de la représentation CRD wntale A) ime Saussure ne faisait pas la distinction forme/substance de Hjelmslev. Bt la terminologie phonémes/monémes, avec l'acception qu’on lui a donnée ici, istes modernes dont le chef de file est Martinet, Le signe linguistique est une abstraction stique est une abstraction pratique de la réalité, Le mentales ». Quand on parle d’éléphants, 2 Phonétisme et prononciations du frangais avoir jamais vu. Le signe linguistique permet de parler de choses absentes la situation. En ce le signe linguistique est semblable & tous les autres signes des syst#mes sensoriels humains. Lorsque nous voyons un éléphant, la perception que nous en avons est sous la forme d'une image mentale de I’éléphant et non 1éléphant lui-méme. De méme pour l'ange ou la licorne lise, se réalise concrétement dans la parole, selon le code phonique de la langue, Mais l'auditeur, & son tour, fait abstraction de cette réalisation sonore, grace aux mécanismes de perception. Le signifiant redevient ainsi image mentale. On pourrait schématiser ainsi le processus de la communication entre deux sujets parlants A et B : Pour A, on aura les — cérébrale : encodage de l'image mentale par le cerveau et commande neurologique aux organes de la phonation ; — physiologique : réalisation articulatoire du message ; — acoustique : réalisation sonore des phones, de I’accentuation et de la mélodie du message. Pour B on aura alors les phases auditive : réception du message acoustique ; — perceptive : décodage du message acoustique, transformé en image men- tale; — cérébrale : commande neurologique aux organes de la phonation, etc. Le processus recommence comme pour A, les deux sujets A et B devenant tour A tour émetteur et récepteur. Le signe linguistique est typiquement humain Le pouvoir d'abstraction du signe linguistique est une des propriétés qui distingue le langage humain de celui des animaux. On a trouvé qu’un gorille possédait 22 cris différents. Mais chacun d’eux est associ igre. Pas plus qu’aucun autre animal, il ne saura raconter, évoquer tun événement du passé, simuler par la voix des sentiments divers en absence du stimulus qui aurait pu les provoquer. maux ne connaissent pas la double articulation du lan= gage. Chez certains animaux, on trouve un embryon de combinatoire qui ressemble & cette double articulation humaine. Un oiseau qui posséde cing notes de musique peut former, par exemple, dix messages différents. Mai s'arréte le processus. Cet oiseau ne composera jamais un onziéme message. une situation Généraltés sur les composantes du langage 13 aura pas meme transformer un énoncé déclaratif en question ou en ines conde: 12. Le signe linguistique est arbitraire et nécessaire éressan er un caractére particulier que Saussure met en évi- ences pure signifiant (Sa) et signifié (Sé) n'est pas justifi. n'y a pas plus tent ‘Fappeler un chien, dog que perro ou Hund. Chaque langue as er le réel. PE ae en igifiant ct sigifié est enti cependant comme nécessare par ensemble d'une méme communauté. La plupart des Bes mr maginent pas qu'une notion ou un objet puissent avoir une autre appel lation que celle qu'ils ont. Me 13. Signes motivés f observer qu'il y a, dans sour Pétude phonostylistique, il est important ; vtue langue, malgeé le grand nombre de signesarbitraies, des signes dont a 16 est évident. C’est le cas des onomatopées en sont dérivé frangais, coucou, cocorico, ‘de tous les mots qui en sont dérivés, Ainsi en . snouh !imitent respectivement le chant d'un oiseau, du cog et le meugle nent d'une vache, Des mots tels que fc tac, froufrou, piqueten,picoten smarmurer, ete, reproduisent des brits, On dtalors que ces signes sont moves. Je lien entre signifiant et signit 14, Nature de la motivation le expres ‘La motivation du signe peut concemer le plan di ne dss les exemples précédents oi a structure phonique dur mot imite la réalité & laquelle on se réfere. La motivation du signe peut également s Ainsi les mots : porte-manteau, chateau-fort ! pore-épic, veins-gene, cheval-vapeur, portent-ils encore, a des degrés divers, tune part de motivation, yn, comme dans situer au plan du contenu. -haise-longue, pique-assiette, 15. Degré de convention des signes motivés Phonématique Dans les onomatopées, on trouve de nombreuses structures phonématiques analogues entre des langues fort diverses, prouvant qu'il y a bien des wni- 14 Phonétisme et prononciations du francais versaux du langage. Cependant, on releve toujours des divergences. Si le frangais a cocorico pour imiter le chant du cog, l'anglais a cock-a-doodle- ien chichirichi (prononcé [kikiriki)), l'espagnol quiquiriqui [kiki- tiki], le japonais kokekokko, le hollandais kukeleku. Cela montre que chaque langue interpréte le réel selon ses propres habitudes phonologiques. Le signe linguistique, méme motivé, reste conventionnel & Vintérieur d’une méme communauté. La substance de I'expression phonématique prend une forme imposée par la langue. Prosodique La motivation prosodique est apparente dans l’expressivité, Mais il y a toute une série de degrés. La motivation la plus forte se manifeste dans ies émo- tions. AinsiI’exclamation de joie ou de douleur s’exprime-t-elle par une ten- Plus un signe prosodique est motivé, plus on a de chances d’en retrouver des manifestations analogues dans d’autres langues. Il y a, ici aussi, des universaux. On les trouve surtout dans l’accentuation et Vinto- nation des émotions brutes, fortes, comme une explosion de colére ou de joie (On a méme pu prouver qu’il existe des universaux de l’expression des émotions, partagés par les mammiféres humains et non humains. Les chercheurs Reijo Aulanko, Lea Leinonen, Ikka Linnankoski et Maija Laakso ont montré que des sujets humains pouvaient reconnaitre, par les seuls enregistrements de vocalisations de singes macaques (Macaca actoides), la colere, la peur, lexcitation sexuelle, la dominance, la sou- mission, le contentement, l'appel, avec des taux d’ identification relative- ment élevés. un signe proprement linguistique, les signes prosodiques sont, comme ceux du plan phonématique, passés au moule phonologique propre & chaque igue, C’est ainsi que si I"émotion de la colére s’exprime de maniére ana- logue en francais, en ital tc., par une forte tension glottique montré Fénagy, une attitude comme le doute peut s’exprimer par une intonation différente en frangais et en hongrois. Généralités sur les composantes du langage 15 16. Processus de motivation et démotivation Cortaines théories, comme celle de Paget, font remonter l’origine du lan- ‘age i Pimitation de bruits, de cris, ou de gestes articulatoires dont la : a mimésis aurait été bale. | : . Par la suite, le langage se serait plus ou moins démotivé. On connait dans I’évolution linguistique des exemples de démotivation. Ainsi le mot .cais pigeon, dont la forme sonore n’évoque en rien le roucoulement de cot oiseau, vient de l'onomatopée latine pipio. On voit qu’on est allé d'un terme motivé a un autre devenu arbitraire, On peut remarquer, au passage, perception de ce que les Frangais appellent le roucoulement des ns, ne correspond pas l'interprétation des Romains. En frangais, ce s moineaux qui pépient. an ‘Au plan de l'expression, la création d'un terme motivé peut s’opérer soit par imitation d'une forme sonore, cri d’animal ou autre, tel que cocorico ou wrer, soit par redoublement d’une forme marquée, comme dans 4 la base de Ia symbolique de la communication ver- foudoune. Toutes les formes d’accentuation peuvent s'expliquer par un processus. naturel d’augmentation d’énergie articulatoire, pour souligner d’abord Vemphase, avant de servir de marque linguistique. Les formes "intonation ont vraisemnblablement aussi une origine motivée. La question serait d’abord tune tension qui appelle une réponse ; ordre, avec son intonation descendante, tre envisagé comme la mimique d’un geste impératif exigeant la L’6volution de la langue fait que les signes linguistiques peuvent se motiver ou se démotiver, selon leur usage et le degré de conscience que on tion et de leur expressi Problématique et questions ‘ols chacun dee phonemes du frangais ne pourrait signifier par exemple, voudrait dire bonjour, a serait employé ‘Quels seraient les inconvénients d'une telle langue ? dobtenir d'autres messages en gardant 16 Phonétisme et prononciations du francais, 4. Lesfouede ination (ver, rouge, range) sntis modvéou ab du crlernent 7 Ie mot svar vous pase nats: ot grommeler ?| - 2 6. Trouvez le cri du mouton et du chien en a eTewert ton et du chi inglais et en francais. Que peut-on jutrement les réves, Expliquez. ° q (Réponses p. 167) Bibliographie [AULEKO R, LEINOSENL, IRKA LINMANKOSKII. and prehension of vocalizations across species », BUMP OSh acon 202-205 BUSNEL RG. (196 3 B., Communcations et langage, Fonaay I. (198: ri Pons Grantwost M. (193 ep Hime L968), Progondnes 30), Human Speech, Lon 1. Les symbolisations écrites de oral Toutes les langues s adage (es, de chansons, dont les structures rythmiques et mélodiques perm Chapitre 2 Du son a la graphie : la transcription phonétique ‘abord parlées. Le code 6c t du code oral. Parmi les quelques 2 800 langues ré |, quelques centaines seulement ont space. Mais elle est aussi un relais de la mémoire, que trad les paroles s’em wention du télé- 1 des appareils d enregistrements sonores ont redonné & T’oral une 's moyens technologiques ni ore pénétré, la jective repose sur des procé- chniques beaucoup plus employés que dans les cultures de Dans les cultures orales, on apprend davantage de proverbes, de 18 Phonétisme et prononciations du francais séquence : 6 6 6 6 6x x, aurait pu signifier : « 7 ennemis sont venus, 2 ont été tués ». Ce n'est que par une abstraction beaucoup plus sophisti- quée que viendra la représentation sonore du langage. Des raisons pratiques sont a l’origine des substituts des marchandises échangées au cours du troc, sous forme symbolique de monnaie, et de ceux de la parole sous forme d’écriture, Les inventeurs en ont été les marchands sumériens et égyptiens, quelque 3 000 ans av. J.-C, Pour I'écriture, l'étape essentielle a été le passage au phonogramme, & partir de V'idéogramme, pictogramme représentant une idée, une action ou un objet. Le phono- gramme résulte °un rébus @ transfert. Un exemple serait, en frangai dessin d'un chat, suivi de celui d’un pot, dont la lecture & haute voix don- nerait chapeau. 3s Phi jens perfectionngrent les écritures phonographiques en inven- tant I’écriture alphabétique, dont ils ne notaient que les consonnes. Is ont senti que les consonnes étaient les éléments porteurs d’intelligibilité pour la transmission du message. Elles sont en effet nécessaires et suffisantes & la compréhension écrite. On retrouve relativement facilement, dans << Cmm’nt s stretmt Is mts », Comment se structurent les mots. Alors que : Henri Mitterand Série «linguistique» 4 Pierre R. Léon Phonétisme . et } prononciations du francais avec des travaux pratiques NATHAN La production des sons de la parole 53 ms sont ensuites modules par les po: . larynx, pharynx, langue, v nasales, dents, levres (fig. 1). Le nom de cordes vocales, pour désigner les muscles crico-arytht sables de Ta phonation, est impropre. Notre s rest pas du modele de celui des instruments & cordes S, nasales et labiales qui perm ir ecrase le son top peu ale nche : le larynx et les cordes vocales Le larynx et les cordes vocales théorie classique, dite myo-élastique, de la ph seule p rie rxique de Raoul Huss sable de ces mémes vibrations. En réali me, air des pou- jon. La vibration est entretenue par les ’élasticité des cordes vocales. 2. La soufflerie dans la parole On parle sur ipport a l’expiration. C’est sur lexpi- lots qu’on peut ours bréve par la phonation. C’est Le semble er la est toujours en réalité Tes animaux, | onet lors que lap n sur expiration, comme les humains. s quelques groupes de langues afticaines, des consonnes langue du palais. D’autre part, en occidentales, fois ut ‘onduit coupe Expiration et puissance sonore La puissance de la voix dépend en pi: poumons. Mais en réalité c’est L'espace, le la glotte mesures, par procédé optiq suivants basses ‘énors —Woix eho oes les sons de la parole 55 V i: 18-21 mm, s meilleures voix : 14- lue des notes od l'on parle ou chante +. Les sons et les phones laryngiens Les sons que peut ém¢ sés dans la parole. On peut jements de gorge, qu on humaine Les phones pro »et «le coup de larynx sont de deux types, « laspira- par un f dan: les ne se rapproc! raine, Beauce. h] dite aussi 56 PI des cordes vocales. itd'un @ ° (sonores) ‘Nasales 7 Tableau 1 : Traits dis Jbservation phonétique-phy ie des occlusives /p tk! s'oppose a celle ité et que la série /m np / s"oppose ries res, tels qu’ils se dégagent de logie, on dira que la s ides autres consonnes Voisées par le trait de nasalité. Deux acel opposées forment une corr 5. Classement articulatoire des fricatives Figure 3: Se 70 Ph et pro) jement et le for 8. Traits articulatoires des semi-consonnes 10. Variantes combinatoires de modes d’artici yent/dévoisement Médodorso. | Post dorso médio-palatale vélaire yllabe, dans les groupes les, la sourde, [ Tableau 3 : Le Ll tires des assi se produire en gi mis ; Ie [ml sonore devient seurdc Les semi-consonnes n'ont pas de valeur phonologique en frangais. On peut ‘laquelle elles correspondent. Elles n’en Te [i] devant une du phone mais sa position qu ve, done forte) qui as le [d] sonore dev le [s] sourd dev nec/dote [anegdat] : le [k] sourd dev tributions : fui conditions : Lo Cependant, consonnes dans la méme 8 souhait [swe], etc. mn garde la voyelle lorsqu’elle est précédée de deux [true], cruelle (kyel] done [2] nt sonore, di Mais le groupe ui se prononce toujours avec ué, en une seule s comme dans pluie, ruite, probablement a cause de Ia prox articulations du ué et du li} le yod s’oppose phor abeille labej/ et pays pei pave ei Exceptionnellement, en ins les mots abbaye /abei 9. Variantes combinatoires de lieux d’articulation tes, que l'on vie mstitue un phénomeéne sulte de la loi générale idre effort. Ul fa vren une seule labe qu’en deux sy Parmi n’existe pas d’opposi Pespagn jes entre voyelles orales et . comme [ko on trouve noncés avec Ie dos de la langue Tes consonnes nasales Um influence notable sur les voyelles environ comme [i] ou sont suivis d consonne postérieure [kt sont suivies du mngue vers la vote du pi » sement et le fi ura noté que certaines assimil méc s] assi remiére consonne qui assit est dite progressive. Elle s'exerce des deux que j’crois [Jkgwal] puisque le [k] de la langue contre la luette. cade et c existe encore dans certains ain, et les. I est « roul ) est articulé avec la pointe de Ia langue contre les itement comme dans pero (mais, en 11. Les variantes consonantiques fonctionnant comme: indices dialectaux ou sociaux atoires passent g ique. Cependant, évaluées hors du groupe ou si méme du groupe, elles peuvent prendre lichées,citées ci-dessus, seul Dans ceite langue, es. s’agit donc de deux phonémes et non de on dialectale ou soci imwazel] sont parfois, sation de {k], [2] ou {t] et [d] est percue comme rurale, \g6e populaire, ex pprononcé comme fyastyerte (la prot ou tiens, articulé comme [kjé] que l'on trouve ort s par Raymond Qu le montre bien le processus de centralisation de jon puisque [k] es ¢ [t] et inversement. Les graphies de ce type mment inversées chez les patoisants normands, comme dans Te curé une connotat nance pharyngale, dans la variété dite faubourienne & lors généralement connoté avec une parlure populaire. Certains eréoles francophones, comme celui de Sainte-Lucie, ont un R aller jusqu yeraphié iale ou dans les groupes conso- 12. Les variantes consonantiques fonctionnant comme Signaux phonostylistiques nt pas aspirées, Mais elles peu- rs ruraux de Normandie, de Picar- inguistique, il existe aussi lors un effort, conscient ou non, maine de la phonos- pour parti (I’ocelusion se t me. En voici [s]). Elles sont lectales mais passent inaper- gues au Québec «N (on, rrien de ie le [x] dorso- ditionnel du bel canto est souvent imité par des chanteurs frangais qui ne uticuler et le remplacent, comme Piaf, par son substitut de [a] Ig, qui est sation, appelée mouitlure, p le se retrouve l'enfant ne voyell comme dans nuit, la place de la semi- rrononcé en deux syllabes, ée par les pottes. L’inverse, comme dans re un indice sémiotique dia- avec ce type de symbo ngues tres diverses, la mouillure est parfois asso- 13. Fonctionnement des variantes proprement phonostylistiques Les variantes de lieu et de wgere au groupe des suj ion, un effet dant is zoufent » sera sans doute en train nt allemand dans I'énoncé « Je vous vois sou- Is sont petits, les parents trouvent la ‘encouragent. C'est seuleme par la moquerie, que la corr oncitera les de Frangois Wioland (1991 : 30). Voici le pour- es des consonnes frangaises, relevées dans des textes ice et qu'il est beau n’ayant qu’ un seul enf des connotations de gr fant, on comprend fi Le zézaiement s quand ine des discours en pports con: les tes différents. es cas extrémes du cambodgien jues pour un petit nombre de c sent plus harmonic par les bruits d’occlusi lus « explosives stock des phonemes, Les « nes Sonores, on verra q lement égale a celles des sourdes. équitibré que Delattre (1946 : 61 effet l'artic résente donc une image sonore aussi que le [R] dorsal du frangais moderne est appe rieure du dos 2 uette, pot ngue reste abaissée, permettant une mei — explosives les sonores [b d g] —sifflantes sourde & mmement des consonnes /od, qui fait entendre un bruit is. impressionniste dans les com- Problématique et questions inguistes ont fait de nombreuses expériences consistant & tronquer lune consonne dans des mots sans signification (logatomes). Or les taux de reconnaissance restent toujours assez élevés. Qu’est-ce que cela Indique du point de vue dela structuration des traits consonantiques ? 2. arrive aussi qu'on supprime totalement une consonne dans un énoneé : un proléme » pour probléme; « danse rue I voisé et nasalisé ? © le consonne en résulte ? 5, Lorsqu’on entend une prononciation comme {lanna] pour la-dedans, que s'est passé? indiquez, en transcription phonétique, fricative, orale, non voisée, prédorso-alvéolaire ; —ricative, orale, apico-alvéolaire, latérale - occlusive, orale, voisée, postdorso-vélaire. 7. Définissez par leurs traits articulatoires les consonnes : [8] et 8, Dessinoz le schéma d'une occl 8. Les Frangais duu nord de la France prononcent les mots comme commut ‘méridionalisme avec im) dévoisé, alors que ceux du Midi sonorisent le (s] en (2). En ‘ous servant de la ragle de sylabaton, essayor expliquer la sonorisation meri 10. Transerivez, en faisant les assimi jeter, coup de téte, pars, chielval (Réponses p. 170) 78 Phonétisme et Bibliographie Les attributs physiques de la parole et Iesthétique du fran. 1373-4 : 246-251 , Payot. Paris, Nathan. , Presses de l'Université de Laval is, Hachette. Chapitre 7 Le classement et le fonctionnement des voyelles I. Les résonateurs vocaliques ¢ timbre du les peuvent s'ajouter celles de la ct (cf. chapitre 3). Les résonateurs se modi Les deux résonateurs communiquent langement lorsque comme pour le [a], d’un mot cor ar un passage plus ou ses. L'aperture de la voyel moins écarté de la mAchoire et ion plus ou moins importante de it maximum, comme pour [a], on a une ¢ et inversement, pour [i] ou [e] par exemple, le tes fermée 0 es lassiques sont ouvertffermé. t bas sont des termes articulatoires, employés par les générativ Selon que le qu’on a une voyel Vélaite ou postériet ‘Types vocaliques oral ou nasal bia gl 82 Phonétisme et prononciations du francais ANTERIEURES PosTERIEURES Ecartées Arrondies Arrondies ‘Tras fermées | Moyenne\ \2o Figure 3 : Trapeze ar A partir de ces points d’articulation type, on en déduit ce qu’il est cconvenu dappeler le rrapéze vocalique du francais (fig. 3, ci-dessus). Il per- met de donner une idée de la topographie articulatoire des voyelles. 11 doit surtout servir a corriger I'impression de symétre trop parfaite que peut don- ner un classement linguistique des articulations vocaliques, tel que celui qu’on a représenté, dans le tableau 1, ci-dessous. 4. Classement linguistique des voyelles orales d’aprés leurs traits articulatoires distinctifs Le classement et le fonctionnement des voyelles 5. Classement linguistique des voyelles nasales d’aprés leurs traits articulatoires distinctifs Les voyelles nasales sont en réalité oralo-nasales. L’air expire par le nez ne représente qu’une faible partie de la voyelle nasale ; de 2 A 18 %, selon le bre et la position, d’aprés Séguinot (1969 : 93). Les voyelles nasales du frangais standard ont une articulation Iégére- plus postérieure que celle des voyelles orales correspondantes. On peut s’en rendre compte en placant la main sur la pomme d’ Adam et en chantant successivement (a]...{@] ou [0]... [6]. On sent le larynx, solidaire de la ue, descendre Iégerement en passant de la voyelle orale & la nasale, Tableau 2 : Représent par leurs traits artieul 6. Classement des voyelles orales d’aprés leurs traits acoustiques On se rappelle que les résonateurs des cavités buccales produisent des for: ‘mants (fig. 8, chap. 3) qui sont, en grande partie, responsables du ti Voyelles antérioures Voyelles postérieures: cartbes: rrondies toe * aGen Tide fermées iW Tee | tie visu) ace 250 ‘ermées | _¢ (ses alco) 2 (eeaul at i Formaes 7 joyenne > (ee) om . ‘eon 2200 ‘Ouverte (soul) = Tres ‘2 (patte) (pated Ouvertos Tel ouverte Tableau 1 : Représ Le systéme frangais utilise surtout I’espace articulatoire de l'avant de la sont antérieures. Cela donne puisque 8 voyelles orales sur ique claire. cavité bu au frangais une résonance v Fe _Tres ouvertes L Fe Ll Tableau 3 84 Ph iciations du francais we (1965 : 49) donne un on a reclassées ici selon point commun, fe méme formant bas, F; la différenciation s'opere done par le formant haut, voyelle postérieure, Dans une mi isse quand on va de la voyelle antérieure & 's bien prononcer sur une méme note igué ou basse. On peut ra plus aigu 1u] dans sous, mais 'impression auditive sera que [i] par A cause des 750 Hz seulement. ité semble pergu seulement pour les 1 600 Hz, c’est-a-dire : fi, y, €, 9, €] En fait, le tr F, est supérieur 7, Classement acoustique des voyelles nasales y les ont un formant haut, proche de la ndante et deux formants bas, a la méme hauteur, pour sables de la mpression de timbre voilé qu’on leur a souvent 7) Voyelles antérieures Voyelles postérieures Ecantée ‘Arrondle Ecartée ‘Arrondie | E jel i Fo 130 0 750 F 600 600 600 300 F 250 250 250 250 ee de alos 8. Variantes vocaliques contextuelles uence dun autre phone, souvent une consonne, une voyelle peut lus antérieure, postérieure, ouverte, nasale, etc. Ces phénoménes ne sont généralement pas remarqués Sous deveni qui ont siils sont t avec la voy c) qui se ferme sous l'influen Ly] 04 [e] placées sous I'a exemple = sais-tu [se te [bet] — batise [betiz} jelor tuations. Il 9, Variations vocaliques : la distribution complémentaire résumer les grandes lois de la va fonctionnement — En syllabe inaccentuée, les voy' prononce maison, pétisserie, omement, pnewmatique avec un timbre ent e/e, aa, ofo et ax/a, le fait ne sera pas remarqué. Au théai nce & étre plus nettes dans cette po: re en finale prononeée de mot, n appelle syllabe ouverte dire par une fermeture du ca On obtient alors ce que I ple ns, depuis Passy et Delattre, fa loi de position, que l'on peut énoncer ainsi : Dans une syllabe accentuée fermée, la voyelle est ouverte et dans une syllabe accentuée ouverte, la voyelle est fern (tableau 5). EU Syilabe 1. Efermé 3. EU forme 5.0 fermé ouverte cos se] ceux so} seau Iso) Syilabe 2.Eowort 8. O ouvert fermée el sol {ssl} Tableau 5 :L de tes dts imbre ‘ea et prono ais Le classement et le fonctionnement des voyelles. 87 10. Les exceptions a la loi de distribution complémentaire bales, tels que j'ai, j’irai, serai, s‘opposant a aie, ;’ir francais standard, aux cas 2, 3, et 5, tres (1, 4 et 6) elle présente des exceptions e, la graphie ou un phénomene dass Cette loi s’applique ent ence qui que veule et jedne avec un timbre fermé et jeune, avec EU ouvert labe fermée : fof — fal : neés avec un O fermé, comme dans Aude, saule, éralement ouvert aix, etc., comme dans ballet, jamais, chan iccentuée fermée, se prononce avec le ti it le son [2] aune wreuce, creusent, ainsi fermante, comme dans les mots da Je mot jet aus 12. Le cas du A ribution complémentaire. Le jeu syllabique sur sa prononciation. II s'agit plutot de facteurs étymolo- le A est postérieur et long dans les conflexe — accent marque la chute cienne consonne — comme dans Péques et dans un certain nombre de monosyllabes, tels que gaz, passe, ne représente que 2,4 % de ne grecque, aréme ; gnome, chrome, etc. e sia la terminaison [0:z] se comporte phoné lors que [a] en représente done 97,6 %. pose, chose, tc. prononeés (0:2), {poz} [fox 13, Instabilité des oppositions vocaliques abilité d’une opposition vocalique dépend de facteurs internes et . . externes. 11. Les oppositions phonologiques des cas 1, 4, et 6 Les facteurs internes sont Ja fréquence d'occurrence dans le discours idement des oppositions. Ainsi le fal, dont la fréquence est us basse, Urs vulnérable et souvent remplacé par /u sajoute le fait que le render type patte/pat/-pates/pa:v est 1, 4 et 6, oit les deux timbres sont possibles dans la méme on peut avoir des p quo des monémes qui ne sont différer e seul pho- Dans les trois Ins ces exemples, on dira que la di \¢ opposition phonologique. ns les cas 1, 4 et 6, les oppositions s nbre » des voyelles, soit e/e, a/ce, of. Voi linguistique repose sur ‘On peut également observer les mémes facteurs d 0, inées ci-dessus. L’exemple le plus frap- u EU, pour lequel la seule paire minima Ovpositions de E.ensyllabe ouverte : fel ff : 1 que la eeele générale de ‘imats duelaues lexémes, tes que gre, dé, foré, allée, avec. un distribution complémentaire ait emporté au profit du timbre ouvert. On ermé, s'opposant & : grés, dais, forét, poig avec E ouvert. entend ainsi de plus en plus il jetine [ilgoen] et il déjetine [ilde3oen], le « double 88 Phone etp in. La seule ujours en pos méme temps labi Les facteurs externes de la v me Vorigine dialectale, ou expressifs pour signa une mode. Dans le premier cas, on dira que le substrat ( le) a donné un accent régi non, aul les phonologues disaient qu'elle ne pouvait pas disparaitre en raison de son important rendement, tend & se réduire aujourd'hui au profit de (6) ; rente mnfants chantent dev is chontent » dans certains parlers & la mode. On constate un autre reeul de lati nasale [6] qui tend a passer 2 [a], dans le parler populaire parisien. ues valables, de ment & un recul général de I’articulation des ine antériorisation et d’une ouverture des jon phonétique pourrait aller ie beaucoup selon les individus et l'étude des formants vocaliques montre que tous les chiffres que nous possédons sont fort sujets & caution. On a étudié ainsi les E de Bernard Pivot, anima- teur la télévision, dans une des émissions d’Apostrophes (Léon et Tennant, 1990). On a trouvé trois types de E en syllabe accentuée : un petit nombre de iaires, dont les moyennes des formants se situent pour F, & 400 Hz et F, 8 1 760. Les autres E accentués sont conformes au modéle du francais standard dans une trés grande proportion. Mi noter que leurs de F, va de 265 Hz. 450 et celui de F2 va de 1 780 Quant au £ ouvert, il fluctue, pour F, de 310 Hz & 650 et pour F; de 1 420 1750 Hz. Malgré ces fluctuations importantes, on ne pergoit pas de différences Srest fait eur d'un méme it de cas pathologiques, psychologiques ou pho- nostylistiques. 15. La variation d’origine dialectale \de diversité de prono1 8 jons. Elle peut +r d'un systéme de 16 voyelles, chez I'informatrice du Morvan d'Hen- riete Walter, 47 voyelles seulement pour son soit au profit de (e] 4 Paris, Dans l'ouest de la France, on entend encore des ‘autres indices semblables sont la prononciation d'un grand postérieurs et la prononciation de diphtongues, co Les méridionaux gén i disparaitre les opy Je sol avec la méme voyelle [9] dans a régle phonétique distributionne le est ouverte, Cependant les deux unités se la prononciation du E caduc qui devient ainsi le signe rapport a sol /sal/ rd, la fréquence d'emploi du [a] selon les dialectes, Chaque région a conservé des variantes spécifiques, 90 Phonétisme et francais 16. Les traits généraux du vocalisme francais : coloration sonore Un certain nombre de traits pho ration sonore. Ce sont les suivants — Antériorité : le frangais possede, dans son systéme linguistique, 10 voyelles antéricures sur 16. Dans I'usage du discours la proportion est environ 60 % du total des voyelles. — Labialité : ily @ 11 voyelles labiales sur 16 ; dans le discours 68 % du total. — Nasalité : on distingue nettement les voyelles orales des voy nasales, qui sont en réalité oralo-nasales. Les voyelles orales ne sont asalisées de maniére audible par les consonnes nasales envir comme cela se produit en anglais, dans man [m&n], par exemple. — Tension musculaire : le francais est une langue & articulation tendue par apport & des langues comme I"anglais oi les syllabes inaccentuées se rédui- sent souvent & une voyelle moyenne indistincte, proche du timbre du E cadiuc frangais. De méme, le frangais standard ne connait plus le relachement qui avait produit les diphtongues en ancien francais Les chiffres cités ci-dessus sont empruntés 8 I'Introduction a la pho- nétique corrective, d’aprés une statistique de Jean-Claude Lafon. Wio- land (1985) donne des occurrences différentes, qui représentent un pour- cen du frangais, 55 %, [e] 5.58, {i] 5.11, [e] 4.02, [2] 3.26, [4] 3.09, (u] 2.42, [6] 2.55, [0] 1.96, [y] 1.91 [5] 1.39, [2] 1.39, [6] 0.63, @] 0.45, [ce] 0.42. Mais ce genre de stati tique est sans cesse a refaire, comme le montre Michel Viel (1986 : 5), comparant les chiffres de Delattre et Wioland dont le désaccord indique des types de discours différents, qui ne changent rien & la coloration générale de la langue. ues généraux donnent au frangais sa colo- les dites nantes, 17. Variations phonostylistiques des voyelles On peut résumer et classer les variations phonostylistiques des voyelles en trois grands types. Le premier résulte d’un empioi statistiquement déviant par rapport & usage du discours normatif. Cela peut étre le fait de podtes qui saturent texte de phones particuliers en faisant appel au symbolisme sonore que la substance de chaque son par sa constitution physique. Baudelaire Le classement et le fon nt des voyelles 91 elles nasales, dont le timbre sombre est te de son poéme, « Recueillement » phones particu- deviennent & la mode. Le son cen cause n’est plus, comme dans le premier cas, choisi en fonction de sa valeur intrinstque mais & cause de ses connotations. Ainsi, le [e] en syllabe ins des mots comme ira, j remplacer le [e] fermé dans certaines couches de la population parisienne ; ou encore la prononciation d°un E muet final (voir le chapitre 11). Le troisime type de variation s’applique non plus & un phone particulier, Aun trait articulatoire général. C’est un processus métaphorique, qui se i connotation. Il est généralement inconscient mais 's phoniques en sont les, fermeture. En caricaturant, on Maroc » la prononciation breuses connotati coquetterie. idseerti:k dymeseek]. Parmi les nom- agit de préciosité, de maniérisme ou de ue voyelle est un peu plus ouverte et le [3] passe souvent & [a], comme dans le parler modeme de la Ginette du chansonnier Roucas «Alors, pas d’accord ! » (ala: décalage de l’a On la trouve fréquemment dans le parler qui se veut « macho » ou vulgaire. Dans un r6le populaire, Michel Simon disait : « Alors y avait pas, ’meubles ici », comme [ala:rjave podmabs Je parler d’ int: « Jen ai pas mangé ! C’est pas vrai!» [36n0- pomdso sopovree]. Cela peut étre aussi une marque de charme. + il faut distinguer deux types. Le premier, appelé nasonnement, ne pathologique (division palatine). Le second, le nasillement est es voyelles. On le trouve dans le ton ironique ou « supérieur » (Fénagy, 1983). me et pr 1963). Les phones deviennent indis- anes, selon elles. I de la posté- du [o} en {ajen percus d’abord comme des phe avant de devenir une habitude Problématique et questions 1.A partir du mode articulatoire général des consonnes et des voy ppeut-on expliquer que les consonnes sont surtout responsables de lint du discours et las voyelles de son audibilité ? ites vocaliques que de variantes conso: comment its 3, Dans les tests psycho-acoustiques, les auditeurs ont souvent beaucoup de mal 8 \décider du timbre d'une voyolle cite « & double timbre » ? Dans quelle position & vatre avis ? Pourquoi ? 4. Expliquez comment une méme variante vocelique, le A postérieur, peut-étre soit Ln indice dialectal, soit un signal phonostylistique. 5. Physiologiquement, le formant bas d'une méme série vocalique somble correspondre ‘au degré d aperture de Tarticulation. Le changement du formant haut correspond a la modification d'un des résonateurs buccaux. Lequel ? Le plus grand ou le plus petit ? Lulen indiquant les valeurs formartiques. 6. Transcrivez en francais standard les mots suivants : réciter, belle, sec. coque, bonne, pleut, soul, saute, beau, pate. 2 Ia prononciat 7. Fates un classement des voyelles orales, aigués, d'aprés le tableau des formants. 8, Identifier es voyelles suivantes d'aprés leurs traits articulatoires| orale, fermée,labiale, antérieure je les suivantes d'aprés leurs formants =F} = 250 Fp = 2500 Fy =375 Fp = 1600 —F} = 550 Fp =950 ment et le foncti des voyelles 93 0. En appliquent la régle harmonisation vocalique, transerivex phonétiquement {| m'aime. 1! m’a aimée, C'est béte. I dit dos botises. Elle le sat. Le sais-tu ? (Réponses p. 171) Bibliographie BorHorEL A., SIMON P., WIOLAND F,, ZERLING JP. (1986), 0p. c Canton F. (1974), op. CaRTON F., Rossi R., 1983), Les Accents des Francais, jon « De bouche a ore re Voix, Paris, Payot, 1964), Introduction a la pl le Mareue », Le Frangai les, Didier, Studia Phonetica 2. SEGUINOT A. (1969), « ir le degré de nasalité des voyelle elles et consonnes peut-elle étre etde littérature, Essai de ps} WaLteR H. (1977), La Phonologie di Paris, PUF Wrot ann F. (1991), Les Sons te Chapitre 8 Linfra-structure rythmique syllabes, groupes, pauses, débit, tempo 1. La syllabe Les phones ont tendance a se grouper en unités rythmiques pulsionnelles, autour d'un noyaw de grande audi 1e de ce seul élément vocalique comme dans ah ! deux premiéze syllabes de a/é/roport. ent parfois une con labique ; , dans certaines inter- ‘pstt ! On en trouve des exemples dans les imitations sonores des bandes dess zt | Ks ! hss les types de syllabes iés par la séquence etc, On a aussi de nombreuses autres combinaisons comme CVC (par), VC (or), CCV (cri), VCC (are), etc. 2. La coupe syllabique 96 Phonétisme et prononciations du frangais nombreux linguistes et phonéticiens en ont discuté depuis de Saussure, Jes- persen, Passy, Grammont, Fouché, Delattre, Malmberg ainsi que Carton, D’un point de vue théorique, on passe dune syllabe & une autre par une fer- ‘meture et un passage de tension décroissante [>], & tension croissante [<] du type < V>4+0u+, etc Pratiquem coupe syllabique s’effectue entre la voyelle et la consonne q} s papa [pa + pal, année [a + ne. La coupe syllabique se produit aussi entre deux consonnes en contact, comme dans rester [res + te] ; sauf pour les groupes consonne + R et consonne + 1, qui ne se séparent pas en francais. On aura ainsi tableau [ta + blo}, abri (a + bri, électricité [e + lek + tri + si + te] 3. Réalisations de la syllabation dans la parole Fréquence des types iques Les observations de Gougenheim ont été confirmées par celles de Delattre in corpus de parole spontanée de francais, qu’il compare a I'espagnol, et 4 allemand, On donne les résultats pour les quatre types syl- les plus fréquents dans le tableau 1. frangale ‘anglais allomand ov 599 2.6 287 cve WA 318 38. cov 142 40 33 ve 19. 34 119 98 land (1985 et 1991) constate que les mots les plus fré- biques ; i établit, re terminées par une voyelle, comme dans l'énoncé fant, qui comporte 10 syllabes : Si je Vai pas reardé c'est a cause de Jean Si+gle + pa + Rear + de + se + ta+koiz + da+ 5H Liinfra-structure rythmique 97 Sur 10 syllabes, 8 sont terminées par une voyelle. Cette proportion de 80 % est voisine de celle que Delatire a trouvée dans son corpus (59.9 + 14.2.= 74.1%). Langlais et I'allemand ont, comme la plupart des langues germaniques, ow anglo-saxonnes, une proportion pratiquement inverse de syllabes ouvertes. Comme dans la traduction anglaise de I’énoncé frangais précédent, ‘qui contient 9 syllabes fermées sur un total de 11 syllabes If I didn't look at him it’s because of John f+ a+ didnt + luk + at + him + its + ba + ka:z + av +3a:n 4. Effets phonostylistiques de la syllabation Le grand nombre de syllabes ouvertes donne au frangais une impression de sonorité, La syllabe terminée par une ouverture buccale projette le son plus lement que lorsque le canal est obstrué par une consonne. Le francais, ime les autres langues romanes, est donc, de ce point de vue, une langue plus « chantante » que celles & syllabation fermée. Dans la conversation, la chute du E caduc entraine cependant des groupes consonantiques. Un énoncé comme je ne te le redemanderai pas qui compte 10 syllabes ouvertes a l’écrit (reflet d'un ancien état de langue) se réduit & labes dont 3 fermées, dans le parlé ordinaire du nord de la France : 3am + + Rad +md + dre + pal. La diction poétique traditionnelle conserve le E cadue devant la consonne. On évite ainsi les syllabes fermées et l’accumulation de cconsonnes, qui muisent au caractére musical du po’me. 5. Nature et durée de l’articulation des phones Si on rapproche maintenant consonnes et voyelles, on peut obtenir un clas- sement acoustique ou perceptif, en fonction des parametres intrinseques, de voisement, de durée, de force articulatoire et d’ aperture. (On peut alors classer tous les phones, des sons consonantiques les moins Voisés, les plus forts articulatoirement et les plus brefs, aux sons vocaliques de plus en plus ouverts et auditivement les plus sonores. Les voyelles nasales représentent une sonorité atténuée par rapport & leurs correspon- dantes orales dans chacune des série. 98 Phonétisme et prononciations du francais 1) Consonnes sourdes 5) Vibrante : R a) ocelusives p, t, k 6) Semi-consonnes :j, , W ) fricatives fs, J 7) Voyelles trés fermées : i, y, u 2) Occlusives sonores : b, d, g 8) Voyelles fermées : e, 9, 0 3) Fricatives sonores : v, z, 5 9) Voyelles ouvertes : e, ae, 9 4) Nasales et latérales : m,n,n, 9,1 10) Voyelles trés ouvertes : a, a Il faut noter que des variations d’intensité intrinséque peuvent se pro- duire, selon les individus et les dialectes, comme I'ont montré Albert Di Cristo (1985) et Conrad Ouellon (1990). 6. Durées syllabiques ‘Variation conditionnée Toute syllabe a une durée conditionnée par a) Le nombre de phones : une syllabe comme strict [stRikt] est plus Tongue que celle de trique, elle-méme plus longue que ¢ méme plus longue que celle de ri, elle-méme plus longue que celle dun mot comme y, ) La nature des phones : dans une syllabe du type VC, plus la consonne finale est forte (voir le paragraphe 5 ci-dessus) plus elle tend & raccourcir la voyelle qui précéde. Moins elle est forte, plus elle tend a allonger cette voyelle. Un mot comme sec [sek] comporte une syllabe breve, par rapport a sel ou seme. ©) R25 allongent la syllabe qui les précédent. Un mot comme sel comporte une syllabe plus breve que serre [se:R], séve [se:v], seize [se:z] ou neige [ne:5}, 4) Les voyelles [a] postérieur, (0] fermé et les voyelles nasales sont toujours allongées quand elles sont suivies de n’importe quelle consonne prononcée. Le mot passe [pa:s] comporte une syllabe longue alors que atte [pat] n’a qu'une bréve. On note de méme pense [pa:s] avec allon- gement, en face de pan [pa], sans allongement (bien que les voyelles nasales soient toujours intrinséquement plus Tongues que les orales, dans toutes les positions). ©) Un débit rapide raccourcit les syllabes ; lent, il les allonge. Dans ‘exemple suivant, Catherine (jouée par Sylvie Joly), commence sa phrase rapidement et la termine sur un ralenti exagéré infrastructure (qui raconte une histoire... » vv [kil Ra/ KO ty/ nis/ twa :/ Ra 5.7 10 12 23 60 31cs ‘oppositions de durée Dans certaines langues, la durée vocalique est une marque phonologique qui s‘ajoute & celle du timbre. En allemand, par exemple, le t de fithlen (sentir) a un timbre fermé et long par rapport a celui de fillen (remplir), qui est bref et ouvert. De méme, en anglais sear (s'asseoir) a un i fermé et long par rapport a sit dont le Fest ouvert et bref. En frangais, il ne reste d’anciennes ns de durée que quelques rares paires minimales comme bette Moet béte /be:¥ ou patie jpat/ pate (pac. Ces oppositions tendent a disparaitre du francais moderne, comme celle qui distinguait autrefois morphonologiquement le masculin du féminin : André {aidne] Andréelades 7. Variation dialectale On constate des variations de durées vocaliques d’une région & une autre, traces accents des anciens dialectes. On en trouvera 'origine en consultant les Atlas linguistiques de la France. De nombreuses références sur ces varia- tions sont données, ainsi que sur les études des frangais régionaux dans Les Accents des francais par Carton et al. (1983). L’alsacien pourra dire, par exemple : apporter [apo:Rte], avec la deuxidme syllabe longue, 2 cause du R. Le frangais du Canada a hérité des durées étymologiques des dialectes nme dans chateau [fa de méme les voyelles nasales, comme dans honteux (6:t0]. Ces durées, tres décelables en syllabes inaccentuées, subsistent encore dans de nombreux sociolectes au Canada (Santerre, 1991) ainsi qu’en France. La perception de ces phénoménes par une oreille étrangére au groupe est un indice identificateur important. 8. Variation phonostylistique de la durée On peut considérer quatre grands types de variations de la durée — La variation émotive incontrolée généralisée, due au ralentissement du débit de la parole, indice d’ un trouble psycho-physiologique passager ou permanent. Cest, par exemple, une des marques du bégaiement. Pour masquer cette per- 100 francais turbation dont comédien Louis Jouvet en avait fait un style, pour marquer Ia délimitation des groupes rythmiques :“ Passant ainsi de I'indice au signal. Vien’ drait mais je ne le crois “pas. ~~ La variation constitutive d'un phonostyle plus ou moins conscient, du type de celui des snobs. ie de contrastes de durées 10. Les pauses , ci-dessus, syllabiques, comme dan Chez de Gau groupe de mots. Cel 23-39 es) de Les groupes de souffle peuvent etre tres i férents types de pauses, recensés par Davis et Pauses respiratoires a reprise de soul hme respiratoire propre au cours de la parole qui déter- les groupes de souffle. Pauses grammaticales les marquent la fin d’un énoncé important, d°u de choix plus ou moins les peuvent également servir & lever une ambi une recherche de symbolis de la part d'un potte, pour trouver des mots avec consonnes abré- Seantes ou au contraire allongeantes, On aura, par exemple, pour un effet de ibveté : « sec, strict, exact inverse pour : « ose, tendre, suave...» ie de Baudelaire, Harmonie du soir, se terminent ainsi par une voyelle suivie d'une consonne allongeante, accentuant le carac- tere musical du Les trois premiers types sont des a ‘witme résulte d’un encodage oral du texte éc ' # roues avec une pause de joncture (#) pour faire la différence avec # trous, ou la # tension avec joncture et attention, sans joncture. durée de ique ici une « pause n par allon- ¢ distribuent en fonction de la pause en centisecondes non mesuré ~ du dernier phone) 9. Les groupements sy labiques Tet, Braue Phonique, appelé aussi mot phonique est un groupe de syl- labes formant une w — Le groupe de souffle est audible eut étre trés court, comme : oui Wl viendrait mais je ne le crois pas I — Le syntagme est un groupe phoni ‘ique minimale dans une sui \cés. On aura par exemple les vants : (oui) (i ndrait) (mais je ne le crois pas) e est lagme actualisé dans la parole qu’on note les accents par une barre 102 Phones tp ms du franga le débit augmente en fonction de la redondance. Les interruptions du flot wwagier résultent, selon elle, du temps qu'il faut pour encoder la phrase et non de sa complexité syntaxique. Iy a deux types de pauses d’hésitation (« Variables temporelles secon- {9:] plus ou allonger n’importe quelle voyelle ou consonne dans n'importe quelle position, ou & répéter un mot ou une syllabe. Le texte suivant, extrait d’un article de Monique Léon (1979), montre que les pauses du texte ne fonctionnent plus, comme dans le précédent, de manigre grammaticale et argumentative. Ils’agit de interview d’un ouvrier sien dont les pauses nombreuses et non conformes au modéle de Maclay yl Tacbas hein/ is) étaient heureux quoi /087/ ns Ia S/ avec / et out ga /+/ pa(r)ce qu'on avi i /+/ 2 tout casser et plu)is est tout méme pice onze degrés 11. Pause et phonostylistique Effet identificateur Les deux extraits ci pauses montrent q un indice de la fonction ident e. Le pre ler en public, contrairement au second. La fréquence pourraient étre des indices de clas Ia place dans ce que Bourdieu (1982) appelle le marché linguistique — comme aussi ailleurs un indice du taux d’ émotivité, La peur, par exempl peut introduire des pauses brusques dans la parole. La parole du timide est souvent ponctuée de silences. le phénoméne peut étre Thabitude de par- nature des pauses Effet impre Au thédtre et dans le discours public, la pause est souvi toires, comme dans cet extrait d’un discours de de Gaulle en Lorraine. L’ « trues » oratoires de de Gaulle est de mettre une pause Ia reaus d'études (Tout ce dernier groupe est sans pause et enchainé immédiatement au suivant.) Les podtes dramatisent leur texte de la méme maniére avec les pauses a-sémantiques de fin de vers, comme dans ces vers célebres de Verlaine : Et je m’er ‘Au vent mauvais Danielle Duez montre que, dans la parole des hommes politiques, les pauses remplies, rares dans leurs discours publics, augmentent dans leurs interviews et sont plus nombreuses encore dans les interviews amicales. Par contre, les pauses silencieuses, qui sont fortement correlées avec une élo- cution lente, ont une importante fonction impressive, Les silences nombreux et longs deviennnent alors « symboles de pouvoir » (1991 : 149). 12. Le débit tres parametres de statistique sur des ne, dan le leat 2 (p. 108), les résultats trouvés dans analyse d'un corpus de parole spontanée, lors de débats dans deux c: Toronto en 1984 et 1986. Les échan- lons examinés comporte utes de parole, pour chacun des dix sujets universitaires : cing femmes et cing hommes. On voit que le débit des femmes est légerement supérieur & celui des hommes mais de maniére peu signi 106 Phonétisme et prononciations du francais Hommes Femmes 57, 38 EE 1 corpus de francais parlé 13. Le tempo et la variation du débit Les musiciens et certains phonéticiens, spécialistes de la prosodie, comme David Crystal (1975 : 94), nomment rempo la vitesse d'exécution (allegro, lento) ou les variations du débit (accelerando, rallentando). On pourrait dire que le débit concerne la mesure physique des séquences sonores, avec ou sans pauses, et que le tempo en est Ia perception esthétique. Le tempo est une marque phonostylistique importante des phonostyle: qu'il s‘agisse de la perception phonostylistique d'un dialecte (Ie suisse romanche parait plus lent que le méridional provengal), des émotions (I’élo- ution de la colere est rapide, celle de la tristesse lente) des attitudes, ou des ‘pes de discours (le sermon est moins rapide et moins sujet a variation que le reportage sportif d’un match de football), Gunnart Fant etal, (1991a : 23-1/23-5) observent que la perception du tempo est concomitante du temps de pause, comme le montre le tableau ci- dessous, ol sont comparées quatre lectures d'un méme texte Normal Rapide Lent —_soigné Temps total de lecture on see. 5.1 510688 = 703 Mots par minute 90g ee arte oe en sec) 2 us me mB Entre phrases (eee.) ws 93 41s Arintériour fee.) 55 35 88 as Pauses dans les phrases 13 10 8 2 Tomps réel de parole “ 2 428 489 Pourcentage des pauses par apport au temps de parole 28 25 36 20 Moyenne dela durée des phones in = 547) 8 0 7 89 I est intéressant de constater que dans un tempo lent, non seulement temps réel de parole et la durée des pauses augmentent mais encore que le nombre de ces pauses s'accroit. On note également une durée plus impor- tante des phones, ra-structure rythmique 105 Problématique et questions La joie venait toujours apres la pine 12 les groupes rythmiques et le nombre de syllabos par groupe. robléme pose le quatriéme vers par rapport a la métrique classique ? bsence de ponctuation dans ces vers ? Quelle sorte de ge du code » y ail & cet égard dans les trois premiers vere ? le nombre de syllabes ouvertes dans les vers d’Apollinaire, puis dans le texte de louvrier parisien, 7. Transcrivez en phonétique les mots suivants : neige, éte, nef, avoir, pic, Yves, ange, anche, bouche, bouge. 8. Commenter les pauses de I'extrait de de Gaulle. Comparez avec l'extrat du texte de Vouvrier parisien. 8. Caleulez le nombre de syllabes par groupes rythmiques dans le texte de ouvrier parisien, lever l ambiguité dans les énoncés [tywjemasemonaifal [Itinwaretuve:n] levetmasasendotolidezaktoe:a dasinemaagle] (Réponses p. 172) Bibliographie Bounpicu P. (1982), Ce que parler veut dire : l'économie des échanges linguis- viques, Pacis, Fayard Canton F. (1974), Introduction & la phonétiqu s, Paris, Bordas, 2: édition. Carton F. et al. (1983), Les Accents des lachette Davis R., et Léon P, ique », in Infor- ‘mation/Com Detartee P, (1965), « Le: ysiques de la parole et I'esthétique du fran- ais » d'esthétique, 13/3-4 : 246-251 Di Cristo A. De la micro-prosodie & o-syntate, Aix-en-Provence, Université de Provence, Durz D. (1978), Essai sur la prosodie du discours p Durz D. (1991), La Pause dans la parole de I'hon CNRS. Fant G., KRUCKENBERG A. et Nonb L. (1991a), « Some observations on tempo speaking style », in Swedi in Proceeding of ESCA (op. 23-1123-5, GROSIEAN F. et DESCHAMPS A. «ais spontané Il GROSIEAN F. et Des five des variables tempo- ral 14-184. Léon P. ( 130-143. MAcLAY H. et Oscoop C. (195 SANTERRE L.. (1991), « Incidence du trait phonologique de durée vocalique sur la prosodie du frangais québécois », in Actes du XI CISPh., Aix-en-Provence, vol. 4 : 254. WARREN R. et SANTERRE L, (1980), « Les param@tres acoustiques de I'accent en in Fénagy et Léon, L’Accent en frangais contemporain : 107-121. jues dt francais, Geneve-Paris, Slatkine- s, Paris, Hachette Chapitre 9 Laccentuation et le rythme 1, Laccentuation : nature, place et fonction On préférera le terme accentuation & celui d'accent qui renvoie également Ala caractéristique d'une parlure étrangére. Les problémes de l’accentua- ion ont été longuement débattus dans l’ouvrage dirigé par Ivan Fénagy et Pierre Léon (1970), L’Accent en francais contemporain. ure centuation est une proéminence d’ énergie articulatoire qui se manifeste par une augmentation physique de longueur, d’intensité et éventuellement ‘un changement de fréquences en passant de syllabe inaccentuée a accentuée et/ou au cours de I'évolution de la syllabe accentuée. Au plan de la percep- tion, on parlera de paramdtres de durée, d’intensité et de hauteur. En fait, la hauteur, qui est un paramétre de intonation, intervient comme signal @accentuation si les deux autres paramétres sont atténués ou elle fonctionne avec eux de manidre redondante. Le parametre d’intensité n'est pas toujours suffisant pour étre différen- ciateur, comme non plus celui de hauteur dans la parole ordinaire. Il reste ‘que la durée, elle, fonctionne presque toujours en francais standard comme la marque essentielle de I'accentuation. On constate qu’en frangais standard une syllabe accentuée est en moyenne deur fois plus longue qu'une syllabe inaccentuée. On a vu que des variations de durées importantes peuvent étre dues au nombre de phones Tom itie ram 4 Fale H rie clinguistique» Phonétisme . et } prononciations du francais avec des travaux pratiques et leurs corrigés eras = - -NATHAN 106 Phonétisme et prononciations du francais DMAN-EISLER B. 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Nature Laccentuation est une proéminence d’énergic articulatoire qui se manifeste par une augmentation physique de longuewr,d’intensité et éventuellement tun changement de fréquences en passant de syllabe inaccentuée a accentuée et/ou au cours de I’évolution de la syllabe accentuée, Au plan de la percep- tion, on parlera de paramétres de durée, d'intensité et de hauteur. En fait, la hauteur, qui est un paramétre de l'intonation, intervient comme signal 4 accentuation si les deux autres param@tres sont atténués ou elle fonctionne tensité n'est pas toujours suffisant pour étre différen- ciateur, comme non plus celui de hauteur dans la parole ordinaire. Il reste que la durée, elle, fonctionne presque toujours en frangais standard comme Ia marque essentielle de l’accentuation, On constate qu’en frangais standard une syllabe accentuée est en moyenne deux fois plus longue qu'une syllabe inaccentuée. On a vu que des variations de durées importantes peuvent étre dues au nombre de phones ciations du frangais L'accentuation et le rythme 109 abe, & leur nature propre, & leur Néanmoins, d'un ibution et au type d’énoneé, dans la variation. L'écart type peut étre beaucoup plus important dans cer- jon 2/1 de syllabe accen- tains discours expressifs, comme on a pu le voir dans l'exemple des varia- ions de I'énoneé de Sylvie Joly (chapitre 8, page 99) tuées sont de méme nature ( analogues achevée on non achevée (ef. tabl montre des est dit comme une phrase Place de laccentuation Dans le francais standard, on dit que l'accentuation est oxytonique, c'est je we dee) dire qu'elle tombe sur la dernigre sc 6 te me mo : ale ae a comme dans les énoncés suivant eS et ee ey la petite, la jo*lie, la jolie pe Fonetion de Paceentuation tingue ainsi toute une série de verbes et de substantifs, comme dans permit (permettre) ~ “permit (permission). Il en est de méme dans les langues es, comme l’espagnol od “canto (je chante) se distingue par la place de accent, de can’to (je chantai).. I faut un change- tableau 1), positif ou néga- durée ibes accentuées environ autour de 14 centisecondes (cs) et sy deux fois plus longues, On a effectué un caleul 2. Laccentuation expressive : l’accent d’insistance ique des durées syllabiques en parole s pauses et le debi consignés dans le tableau 2, on vient d’exposer. un second type daccentuation appelé accent d’insistance se en relief d’une unité plus petite que le syntagme. On lui ) oppositive : On ne dit pa: ) empharique : C’est “super beat ©) différenciative : Des échanges “hu commerciaux. tance tend & se manifester sur la premiere syllabe de lue par une force et une durée aci Tnaccentuées ‘Accontuées Hommes | Femmes | Hommes | Femmes st pas conforme au patron accen- attendu. Un exemple en est donné par la comparaison des oniques finnois et 110 Phonétisme et prononciations du francais: frangais, étudiés par Veijo V. Vihanta, On peut comparer de la méme mani@re deux énoncés francais et anglais comme les suivants ; dans le arque phonostylistique du reportage sporti : “Prost 's “Senna who is “passing “Prost 4. And “now i's “Senna who is “passing “Prost Liinsistance ne change rien a la place de l’accentuation linguistique du mot anglais, & inverse de ce qui se produit en frangais. Cela montre bien le r6le linguistique peu important de I’accentuation en frangais, D’autre part, la place de I’accent d’insistance devient, en francais moderne, beaucoup plus mobile qu’elle ne I’ était si ’on en croit les pres- criptions des phonéticiens et des linguistes. Frantisek Dane (1960 : 50) parle d’accentuation ou d’intonation lexicale de l'anglais, permettant opposer : « I have certain proofs » & « I have certain proofs ». On cite aussi toujours la flexibilité des langues germaniques & déplacer I'accentua- tion sur pratiquement n’importe quel terme lexical pour en souligner les sens, comme en allemand, dans le vers célebre de Schiller Durch diese Gasse, muss Er kommen. En réalité, 'accentuation d’insistance est pratiquement aussi souple en francais moderne. On entend souvent « Je sais » au lieu de : « Moi, je sais. » Les pronoms personnels autrefois accentuables et inaccentuables n’ont plus actuellement les mémes rapports (M. Léon, 1972). Et si les mots outils ne sont pas encore tres souvent accentués, n’importe quel terme lexical peut pratiquement Ire aujourd’hui, sous influence de discours argumentatifs, radiophoniques et télévisuels. 3. Le groupe rythmique Lorsque les syntagmes délimités par l'accent cémarcatif sont envisagés d’un point de vue esthétique, on les nomme groupes rythmiques. Le rythme est marqué par la perception du retour d’une progminence accentuelle. Si la périodicité de I'accentuation s’établit selon une certaine isochronie, on dira na un rythme régulier, comme dans la versification classique. En rhétorique, on donne le nom de mesure au groupe rythmique. Lialexandrin classique est un vers de douze syllabes, divisé en quatre mesures par I'accentuation comme dans ce vers de Ronsard Quand vous se*rez bien “vieitl au “soir & la chan’ delle. L’accentuation et le rythme Dans la parole spontanée ordinaire, on constate, pour le corpus men- tionné ci-dessus, que les groupes rythmiques les plus fréquents comportent de 4 a 5 syllabes, comme on le voit dans le tableau 3. Lécart type indique une certaine irrégularité qui refléte la variation indi- viduelle, inhérente au discours spontané, La différence entre hommes et femmes n’est pas, ici, significative Hommes Femmes Moyenne 47 m Ecart type 22 23 Tableau 3 : Nombre de syllabes par groupe rythmique, 4, La variation dialectale du rythme syllabique et de l’accentuation Chaque groupe linguistique se différencie par un rythme particulier. Longueur des syllabes en position inaccentuée Accentuée 169) 262 138 177 72 We 139) 187 188 Tas 19 146 789) 190 Tableau 4 : Rythme syllabique du francais méridional. Longueur des ev ‘on position inaccontuée 150 7a 151 145: 163 138 Tableau 5: Rythme syllabique du frangais standard, Ces deux tableaux comparent la distribution syllabique dans deux cor- pus d’interviews radiophoniques de parole spontanée (Léon 1971 : 95) pour des locuteurs méridionaux et non méridionaux. Le rapport de 2 1 de syllabe accentuée & inaccentuée ne joue plus pour les méridionaux — ce qui contribue sans doute a I'effet staccato de 112 Phonétisme et prononciations di francais du midi. On note aussi que l'avant-dernigre syllabe est plus longue en fran- ‘ais méridional qu’en frangais standard. Henrietta Cedeng 2) trouve, pour le francais parlé a Montréal, un Patron rythmique oi les syllabes inaccentuées tendent a devenir de plus en Plus Tongues & mesure qu’on va vers la fin du groupe. Le but d’Henrieta Cedergren — et de Louise Leva i une relation entre structures temporel Carton (1970), Carton, Fénagy é Santerre dans 191) ont montré, fences nombreuses que I’on peut constater méme des deux grands groupes d’oc et instabilité. 5. La variation discursive rythmique A cété du rythme concernant les vari vient d’examiner, deux autres manifes hes produits par la ion des groupes rythiiiques et par leur structure. Rythme accentuel Frangois Wioland indique la moyenne de 2.5 syllabes par unité ryth- ‘mique, en discours spontané. En réalité, il y a bien des types de discours, Ainsi, Fénagy (1980 : 159) trouve un chiffire moyen de : 3,36 dans la dans les contes de fée. Par rapport & ces chiffres, nos sujet @université) du corpus de Toron fe, qui a des groupes de syllabes de 3.5 & 8.79 y al de grandes variations qu’il fau- dus encore pour en tirer autre chose que our le phonostyle du selon les divers genres examin: drait étudier sur des corpus plus. des tendances. On note en particulier que le phor iyle du conte de fées comporte des rythme groupes de 1.5 syllabes pour Fénagy et varie chez Carton de 3.5 & 8.79. Les uns étaient-ils des contes pour réveiller et les autres pour endormir ? Patron rythmique Le patron rythmique du frangais standard vv v — suite probable de syllabes bréves inaccentuées, suivie dune syllabe longue accentuée, est toujours de cette manidre. Fénagy (1980 : 159) constate que cette oxytonie du frangais (accentuation sur la derniére syllabe prononcée) érise surtout la conversation spontanée dans une proport des mots. Les énoncés barytoniques (accent t fréquents dans des journalistes de 'audiovisuel (33 %). Les ités révelent accentuation i-ps en a.un bon exemple dans une conférence de Jean Rostand, dont voici un extrait: erprétation une connotation de lecture poétique vieillie et quelque peu grandiloquente. L’effet serait tout & fait différent méme avec ce type d’arcs accentuels, comme les nomme Fénagy, si ‘moins martelée et une mélodie moins modul Lucei a montré la rythmicité de Maccentuation didactique, en it tesse rale 114 Phonétisme et prononci i du frangais Lraccentuation de la joie est faite de proéminences de durées, d’intensités et de hauteurs aléatoires. La tendresse atténue les intensités accentuelles et régularise le rythme qui se ralentit. Ces différents exemples ne montrent que quelques-unes des multiples jues générées par le réarrangement des patrons accentuels. Le rythme est certainement I'un des marqueurs identificateurs ‘ou impressifs les plus importants. 7. Fonctions pragmatiques de la rythmicité Dans cultures de tradition orale, comme cel par Maurice Houis, la rythmicité ponctue le discours du conteur de maniére trés ampli- fige, Elle facilite la compréhension et en méme temps la mémorisation. Le rythme des chants ou des cris aide également & coordonner les mou- vements, que ce soit ceux des haleurs, des bateliers ou des sportif Louis-Jean Calvet (1979 : 74-75) rappelle que I’on scande les slogans en marchant, ce qui oblige & respecter le rythme binaire de la marche : «+ fe corps impose sa loi a I'acte de parole, par un jeu d’alternance de Iongues et de bréves. En outre, instinct paronomasique donne & ces actes de parole des rimes et des allitérations ; CRS SS, Pompidou des sous, Giscard a la barre, Mitterrand président, ete 8. Y a-t-il des universaux du rythme dés l’acquisition du langage ? Gabrielle Konopezyinski (1991 : 333. enfant acquiert les phénoménes prosodiques. Elle ém ‘enfant s’appro- prie d’abord « un rythme de type universel avant d’acquérir la structuration aecentuo-temporelle propre & sa langue maternell Lorsque le bébé est seul Konopezynski constate qu’il s’établit chez l'enfant un protolangage qui ‘commence a se structurer au plan du rythme et de I’intonation, Les syllabes inaccentuées se raccourcissent et sé Des groupes rythmiques ale, longue, apparaissent. L’accentuation et le rythme noméne acquis tandis que Bjém Lit ; ccessus naturel, qu’on retrouve en musique, en danse, etc., d’oit son acquisi- jon dans de nombreuses langues » (1991 : 337). 1e maternelle, l'enfant est sou- mis a de nouvelles contraintes rythmiques. II passe d’une rythmicité bi ‘giquement motivée & une structuration temporelle et accentuelle, stylisée selon des normes conventionnelles. 9. Les types de rythmes et le principe d’isochronie Kenneth Pike (1946) av: \ée, souvent reprise depuis, qu'il y a deux grands types de formation rythmique selon les langues. D'une part, des langues comme Ie francais, labique (syllable timing) ‘et des langues comme I’ anglais, dont la rythmicité repose sur I’accentuation du groupe (stress timing). - Lhypothise de Pike était que, dans les langues & rythmicité accentuelle, nombre de syllabes contenues dans une enquéte comparant I'accentuation du suédoi ‘gais améne Fant et ses collaborateurs (1991) & conclure que dans les langues ‘accentuation nest pas de nature phy- fe. Quant aux langues & rythmi- plus nette et les proéminences accentuelles réduites. Max Carrio i Font et ‘Antonio Rios Mestre arrivent & la méme conclusion pour I'espagnol ‘A ces conclusions s’opposent celles de mat se passe comme rythmique avaient le méme « poids us Soient en réalité les différences objectives qui existent entre ces memes unites. I coneh qui contient moins de syllabes prononcées et plus rapide pour celle ui en contient I ajoute que les groupes courts ont tendance a s’allonger ou a étre accompagnés d’une pause. Wioland retrouve donc 1a la théorie de l dance & Pisochronie que Pike supposait pour ang! galement Phonétisme et prononciations du francais curieusement puisqu’ pour Wioland de langue parlée, la théorie de Visochronie des groupes rythmiques de Grammont pour la diction des vers. 10. Jeu rythmique : substance et forme de l’accentuation Au plan de la substance, paramétres de durée, dialectes. Le francais standard favorise la durée et ar contre, Denise Deshaies, Conrad Ouellon, Claude Paradis et Sylvie Bris- son (1991) ont montré que la perception de I'accentuation du québécois spontané repose surtout sure paramétre ’intensité I est probable que c’est aussi le cas de plusieurs varietés régionales du frangais de France, de Belgique et de Suisse. Au plan de la forme, c’est surtout la distribution des marques accen- tuelles qui est responsable de la perception des rythmes. Chaque langue a sa rythmicité propre et utilise abondamment Ia grande variété de ses patrons accentuels pour diversifier les phonostyles discursifs. n comporte généralement les trois Problématique et questions toe variables tomporales qu langue et celles qui role n. Quest-co dont on n’a pas noté la ponctuation ‘n'y @ pas un seul de vos arguments qui Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Et puis est retourné plein d'usage et raison reste de son age ‘Du Bellay joujours réussi ? Pourquoi ? imbaud : 9. Indiquez accentuation rythmique dans le vers Je ne parlerai pas, je ne penserai rien iez votre réponse. 1 @ souvent comparé le rythme de la parole au rythme cardiaque, qui est en L'accentuation et le rythme 117 moyen du (Réponses p. 173) Bibliographie CaLver LJ. (1979), Langue, société, Paris, Payot, Caner Ll 1 , PUF, « Que sais-je ? », 2122. (Cannio | FONT, M. and Mestre A.R. (1991), « Compensatory Shortening in Spanish sponaneous Speech », in Phonetic and Phonology of Speaking Style, Barce- Jona, ESCA. Carton F. (1970), Recherches sur l'accentuation des parlers populaires dans la région de Lille, ses. (CEDERGREN ise : une approche tonale », in Revue qu 19/2: 25-38, (CEDERGREN H. ( structure prosodique en frangais parlé », tudes sur la phonétique, Lab. de phoné- 0 mai. rom a Functional Point of View », in Word, « L’accent en francais du XIF Congres Inter- Prosodic and Segm du XIF CLS. 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Fréquence, hauteur, mélodie et intonation Les changements de fréquence des vibrations des cordes vocales s ponsables de la perception des variations de hauteur, dont le déroulement ée la mélodie de la parole (chap. 4). On définit alors général ‘comme la structuration mélodique des énoncés. jonation, dont les pri pales ont été recensées par Hadding-Koch, Léon et Martin, Crys Nash, Di Cristo, Wunder in et Karash, Lepett, et Meier. es séparent les deux aspects principaux de ce qui ie : ['aceentaatton;-wilisée pour établir des di au niveau du monéme ou des repéres au niveau du groupe et {qui organise la dépendance des groupes rythmiques entre eux ‘GinsTa phrase et les phrases dans le paragraphe. L’unité intonative minimale coincide avec que peut seule en rendre compte, en englobant mélodie, accentuation, tempo, ire l'ensemble des parametres prosodiques. Il est certain, par le concomitant avec la mélodie, pour créer l'org rythme, les pauses, se combinent eux aussi avec la mélodie pour générer des Significations énonciatives plus larges. Comme on a déja traité des autres 120 Phonétisme et prononciations dt fr paramétres, on étudiera surtout ici celui de la mélodie. Au plan théorique, la mélodie constitue la substance de I'expression intonative. Sa forme s'organise en contours et niveaux pour constituer des unités intonatives significatives. 2. Le signe intonatif Signe motivé La plupart des auteurs s'accordent pi signe motivé, manifesté de manidre quasi universelle dans les ém maires fortes : douleur, joie, colere. La tension physiologique forte accroit la fréquence de vib entre les langues sont plus nombreuses que les différences, remarque Dwight Bolinger (1972 : 313-315 et 1980 : 11). Isamu Abe (1970) constate que des langues aussi différentes que le swahi avec l'anglais et le frangais par exemple, des resemblances étonnantes. Memes types de contours pour l'ensemble de la phrase, méme types géné- raux de montée mélodique pour continuité et question et de descente pour achevement et finalité. Signe conventionnel eau des signes motivés. get (1989) ont bien décrit ces processus de plus nent de ce que chaque langue intone & sa maniére, Les deux types de signes intonatifs, motivés ou conventionnels, se retrouvent organisés de maniére complexe, & différents niveaux du langage. Bolinger (1970 127) les classe en quatre « couches » : la premigre est tives de I'émotion non contrOlée ; la seconde, jonatives émotives, mieux controlées, et perceptibles La mélodie et 'intonation surtout dans Ie s idme, celle des variations natives grammaticalement structurées ; et la dernitre, celle de lorganisa- n intonative de la phrase, des paragraphes et autres divisions discursives. 3. Fonctions linguistiques de intonation Tous les auteurs s'accordent pour dire que l'intonation joue plusieurs roles. Réle phonologique Ie role phonologique de la mélodie est évident dans Popposi- tion de types phrastiques non marqués grammaticalement. On oppose ainsi Vassertion : Vous ne dites rien. 7 \. 4 mélodie montante + descendante, & Ja question totale : Vous ne dites rien ? / & mélodie montante et & V'njone- ie descendante plus abrupte. syntaxe ou la modalité énonciative, elle est iement, par rapport aux deux autres types int permet en outre de lever certaines ambigt de bien, dans le pr jen — ce que vous dites.. Crest bien 7 ce que vous dites... ou : c’est bien \ ce que vous dites... Role de structuration Liintonation joue d’abord un réle de cohésion par la courbe d’enveloppe ‘onémes de base, réductibles & deux grands types, a) & contour montant ou b) & contour descendant 122 Phonétisme et pi du francais a) inaccentuée + accentuée_b) inaccentuée + accentuée Hest par Test par indique la continuité ; ssus de structuration logico-syntaxique, évidence par Philippe Martin, montre qu’il peut exister une structurat ensemble des énoneés par l opposition de pente des contours mélodiques A deux degrés d’amplitude (/ et /). ILy ades contours internes marquant la dépendance, du type : et des contours de structuration phrastique, comme pour les modalités suivantes dont l'intonation est tributaire de I'ordre sheme/propos. Si le propos (fait nowveau) précede le theme (fait dont on parle), on peut avoi a) déclaration : I est arrivé, votre ami, tout & ’heure. ~ \ b) question : Hest arrivé, votre ami, tout & Mheure ? ae) Si le theme précéde le propos, on peut avoir : a) déclaration : Votre ami, tout & lheure, il est arrive —_ —_’—"» ') question : Votre ami, tout & Pheure, il est arrivé ? ——_" —// 4, Lintonation et les s linguistes ont tenté de réduire les nombreuses et minutieuses descrip- ns de la mélodie faites pa un nombre restreint de phonologie qui, & partir de variantes, de phonémes pertinents 6 ai jude Hagege (1978 : 27) s, ne sont pas commu- déploient généralement sur toute une séquence. Ces unités n’ont pas non plus de for tinetive, comme les phonémes, mais facon des morphémes, ainsi que le faisaient déja remarquer 1933 et Pike en 1945, ins du Nord parlent de segments pour caractériser les uni- jues, dod leur terme de suprasegmentales pour désigner les . Leur aspect continu est peu précis, par rapport au carac- re discret des phonémes. On n’hésitera pas & distinguer entre « une bonne est pourquoi, dans l’optique rigoureuse et réductrice de la phonologie pragoise et plus encore dans celle des pénérativistes si mn peut méme jouer seule le rdle communicatif dans les comme le silbo gomero des Basques, décrit par André Class messages tambourinés de parlers africains, Mai agriice & cette redondance, qu’un texte dont seule mation prosodique, peut étre décodé avec un minimum tion entre les mots et la proso- oublié les paroles ! 124 Phonétisme et prononciations du frangais 5. Description phonétique de l’intonation : les courbes et les niveaux Dans la description de l'intonation, le paramétre mélodique est le plus important, On I'analyse selon deux aspects, la forme des courbes mélo- ddiques et les niveaux de hauteur od elles se situent, our les représenter, plusieurs techniques ont été préconisées. Paul Passy (1890 : 68) constatait que Ia mélodie de la parole présente une différence fondamentale avec celle de'la musique et du chant se prononce sur une note donnée ; ou bien, si on passe d'une note 2 autre, cela se fait d'un bond, sans intermédiaire. Lorsqu’on emploie le « portamento » — ce qui rare — la voix traverse bien la série des notes intermédiaires ; mais rapidement et vient se reposer sur la note d’artivée. Dans la parole, au contrair, la Voix ne sarréte presque jamais sur lune note: elle ne passe pas non plus d'une note & autre ; elle glisse tout le long. de I'échelle musicale, monte ou descend plus ou moins rapidement, mais toujours Mais pour représenter la parle, la notation fey Quoi qu’il en soit, la notation musicale est encore souvent employée dans Jue, comme par Fénagy ou Martins-Baltar. Elle es ‘omme Bolinger, tentent d’imiter le mouvement A T’aide de la représentation graphique des énon- exemple des schémas de la page suivante sorte de portée musicale. Sur ce model frangais selon un systéme de quatre niveaux, auxquels Georges Faure (1970 : 104) et Léon et Léon (1964) ont ajouté un cinquidme niveau, pour les phé- Torsqu’on s’éleve du bas vers le haut de leur gamme. On a pris le niveau 2, pour le francais, comme niveau de référence du Jfondamental usuel, niveau moyen ordinaire de la voix, auquel se réfeére notre niveau, individu, que nous situons les points de reperes sémantiques de continuité : 2-3 ; de finalité : 2-1 ; de questions totales : 2-4 ; d’ordre : 4-1 ; d'exclamation : passage de la courbe mélo- dique par 5. ‘On donne, dans les figures 1&3, patrons intonatifs de base, repré € a)... d cing heures. b) Vous sortez ! ¢) C'est rien, c’est du vent, quoi ! Figure 2 + a) Finalité; b) Ordre +c) Exclama 126 Phonétisme et pronon a b a cing heures. b) Demain, s'il pleut, je reste dla maison, Phrase assertive (theme + propos) : b) Avec incise (groupe ique) ‘se peut également se réaliser comme apposition, dite aussi into- nation en écho, en finale haute ou basse, comme dans les exemples ci-des- > Figure 4 a) Api I faut bien noter le fait que les formes des courbes peuvent avoir de nombreuses variantes, généralement responsables des effets phonostylis- tiques, comme par exemple un niveau d’attaque plus ou moins haut pour -dessus). Pour le francais, Wladislav Cichocki et jenté une description analogue. un cas au moins oi la forme de la courbe peut étrelinguistiquement ‘déterminante, c'est celui de la pente montante. Plus l’angle se rapproche de 90 degrés, plus la courbe mélodique tend a étre pergue comme une question. la pente par le rapport entre la valeur numérique du changement celle de la durée, Ainsi une montée de 100 Hz en 50 cs sera de pente 2. Le méme changement de hauteur en 25 cs sera de pente 4, etc.) &s bien le ble que joue la pente en com des figures 5,6 et 7, ci-dessous ‘on a déja étudié deux versions pour aajouté le méme énoneé prononcé avec une ‘on compare le ion, on releve les chiffres suiv bes marquant cor finalité et La mélodie et V'intonation 127 = 240— 125 = 115: 18=5.2. ‘est marquée par une pente importante (A = alors que dans le méme énoneé la continuité 2.8) dans cette phrase assertive ; best marquée par une pente presque nulle ( A = 0.3). La continuité c est mar- ‘quée, comme celle de 2, par une pente importante ( A = 3), dans cette phrase inachevée. La final comme souvent dans le discours spontané, de pente ible (A =—0.5). est marquée par une pente importante, due éga- Jement au fait que manigte expressive (A = 5.2, ciateur pour iapeveption de la modalité. Il n’en est pas toujours a souvent les marques de niveau et de pente se combinent. 128 Phonétisme et prononciations du francais Figure 7: Reproduction du mélogramme 6. Mai ite fo Finale ext ‘sr beaucoup méme énoncé que ceux des figures 5 et on. Le niveau de l un phénoméne « d’opposition » phoné- montante est presque toujours précédée "est pour lui un cas tique, ‘Aux querelles sur la pertinence des courbes ou des niveaux dans les fonctions intonatives, DaneS répond que le sens de la forme int dégage de la combinaison de ces deux aspects de la substance m et Mertens a formalisé une description intonative paramétrique tenant te de trois parametres : niveaux, courbes et accentuati 6, Les paramétres non mélodiques Grundstrom (1973 : 28-29) a montré, au terme d’une longue étude sur corpus de frangais spontané, que sur les 6 types de courbes mélodiques jgues comme des questions totales (du type : Vous venez ?, sans marque imaticale) deux patrons seulement étaient montants, Si les quatre autres pu étre employés et reconnus comme interrogatifs, c'est que d’ autres fac- wervenus. Grundstrom trouve qu’un accroissement brusque tun raccourcissement de la voyelle finale d’un énoneé tend & jouer un r6le compensatoire en l'absence de montée mélodique. Rossi (1971) avait également montré que, pour une méme montée mélodique de la voix, impression de hauteur est plus importante pour la courbe la plus intense. Nemni montre que la pause joue souvent un grand role dans le repérage de I’incise, de méme qu’une ci tensité. Cependant les médiale ou finale, pour tous les types de phrases. En samoan, langue polynésienne, on ne trouve aucun indice prosodique tune assertion dune question, selon Isamu Abe ors levée par un haussement de cils pour marquer 7, Intonation et syntaxe mn enforce le plus souvent l'organi né un grand nombre d’ auteurs, tels que jeli. Elle peut méme se substituer & la syntaxe (Rossi, 1985, 1987). Pour le francais, Monique Léon (1964) a recensé, dans un but didac- le, les types syntaxiques, tels que groupes nominaux, verbaux, pronomi- aux, etc, Sa classific de cohésion joué par la syn- syntaxique, comme ont a formalisées n frangaise. Louise Levac (1991) rappelle que deux approches différentes ont vu le jour chez les thé "une postulant que la syntaxe détermine la composante phonologique inton: est des deux jue incessante un certain nombre de mod cheurs comme Frangois De kirk (1986). Dune maniére générale, inverse de la grammat intéressants ont été produits par des cher- 1984), Philippe Martin (1987), Elizabeth Sel- semble bien que Iintonation fonctionne en doit prendre le relais du sens. Cette hypothése est maintenant c mée par les travaux de Genevieve Caelen-Haumont (199 Crest en outre lorsque tiques les plus nets. nation ironique signi- fiant le contraire, 8. Le jeu de l’intonation et de la grammaire Lintonation renforce souvent le sens d'un énoneé, en soulignant inversion syntaxique ou la marque lexicale interrogative, comme dans les exemples a) et voix monte, c'est qu'on insis ioneé déclaratif. On se contente alors de la seule marque gram maticale, comme dans les exemples c) et d). Souvent, lorsque la phrase com- ‘mence par un mot interrogatif, la tangente mélodique est alors descend: comme dans les exemples 4) ete). Mais on note souvent, dans ce dernier ‘une attaque plus élevée, au niveau 3. La mélodie et U'intonation 131 b © qd € 'e que vous venez ? b) Oit est-il ? ¢) L’avez-vous vu ? d) Quand lle? €) Tu pars quand ? syntaxe est déja marquée par la forme grammaticale de 'impéi nation peut prendre la mélodie neutre de la phrase déclarative. Pour étre poli, on pourra méme dire : Passez-moi le sel, avec une intonation légérement montante, qu’on interprétera comme une question déguisée. Une injonc- tion de syntaxe impérative, accompagnée de la mélodie impérative de la figure 9, pourrait paraitre blessante. > © a 4) Descendez. b) Descende ! ¢) Venez me voir demain. d) Passez-moi a phénoméne est courant dans des Jangues comme le japonais ot tcrrogation est marquée par un morphéme, ajouté 4 I’énoncé ; ce qui important pour nuancer les modalités de phrase. (onation énumérative d'une phrase telle ‘avait des Anglais /, des Allemands /, des Turcs /, des Arabes /, des Portugais /, des Américains \., oi la mélodie montante de chaque groupe, sauf le dernier, marque bien la continui 132 Phonétisme et prononciations du francais ‘Mais Sten fait remarquer qu'une intonation montante sur le groupe, sui- vie d'une chute sur chacune des syllabes finales, va ajouter & la continuité uune nuance de sens qui pourra signifier une exagération. Ce que l'on a fait alors revient & composer une nouvelle signification, & partir de deux patrons intonatifs de base : courbe de continuité + courbe d’exclamation. Passy avait bien vu l'existence d’une telle combinatoire lorsqu’il écri- vait (1890 ; 69) : « Quand nous voulons dire autre chose que ce qu’ expri- ‘ment nos paroles prises dans leur sens habituel, les intonations se mélent une maniéxe significative. » On a pu montrer ainsi (Léon, 1970 : 56-74) ‘comment une marque, implicative ou autre, peut s’ajouter & n’importe quel patron intonatif de base. On entre ici dans le domaine phonostylistique de intonation avec toutes ses variations d'ordre psychologique ou sémiotique, que T’on a rangées parfois aussi sous I’étiquette de fonctions énonciatives, 10. Réle phonostylistique de l’intonation Le role phonostylistique de l'intonation est double, indice ou signal. Comme indice, intonation va révéler, par exemple, un trouble émotif ou une par- lure régionale. Il s'agira de la fonction identificatrice. Comme signal, nation est volonté de produire un effet par des moyens inscrits dans le code prosodique. On aura affaire a la fonction impressive. 11. Fonction identificatrice de I’intonation Dialectale Lintonation est généralement une des traces les plus tenaces lorsqu'on tente de passer d’un systéme linguistique a un autre. Chaque parler frangais de France, de Belgique, de Suisse ou du Canada, a ses caractéristiques intona- tives propres. Ainsi la mélodie de la Provence se marque-t-elle par un registre d’une étendue moindre mais avec une ligne mélodique plus modu- lée que celle du frangais standard. Une des raisons de cette modulation pro- vencale provient du fait que, dans les groupes de continuité, la montée sur la syllabe accentuée est suivie d'une chute de ton sur le E cadue final pro- noneé, comme dans I'exemple suivant, de la figure 10, analysé par Mario Rossi et Denis Autesserre La mélodie et Vinto bus te des petits ar us Figure 10: Bx i183 52). Sociolectale s groupes sociaux sont également Pierre Guiraud (1965 centre le Faubourg Sai sociale et de la tangente (On a montré que, en réalité, ce type de parlure snob repose surtout sur amplification des contrastes d articulation, de débit, de rythme et de mélo- die (Léon, 197 1a et 1983), comme dans I’exemple suivant I Vous savez qu’il est arrivé /une chose ahurissante a Gismonde La premiére partie est dite inarticulée, sur un ton plat, avec un ter rapide et la seconde est trés articulée, trés modulée avec un accent d’ tance mélodique exagéré sur la syllabe h Emotive L’émotion primaire, spontanée, est « désordre physiologique », comme "ont constaté tous les psychologues. Elle réagit directement sur le sphinc- 134 Phonétisme et pronone ns du frangais ter glottique et modifie en conséquence intonation. La joie, par exemple, se manifeste par une intonation haute, ondulée, & tempo rapide alors que la courbe mélodique de la plainte est plane, plus basse et & tempo ralenti. Il se construit ainsi, par motivation directe, un symbolisme de l intonation émotive. D'une maniére générale, de nombreux paramétres n que Pintensité, Ie tempo, le débi sajoutent a la mélodie. Les émotions tres intenses ou les troubles pathologiques comme ceux de Vaphasie peuvent bouleverser complétement la courbe mélodique et entra- ver la compréhension du message référentiel. De méme lorsque des éléments extra-linguistiques comme un rire ou des sanglots incontrOlés surviennent, iguistiques tels 's contractions vocales, le souffle, etc,, 12. Fonction impressive de l’intonation Lorsque les émotions sont contrdlées, elles deviennent des attitudes dont les nuances se surimposent au message référentiel. Passy en fournit quelques ‘exemples, en notant les divers effets obtenus par les variations de niveaux de courbes et de pente. Il note : « Une interjection comme ab ! prononcée avee une montée faible, indique curiosité, intérét ; avec une montée forte, éton- hnement. » Passy donne I'exemple du mot oui, en indiquant par un crochet — s'il s’agit d'un registre bas ou haut — et par des barres obliques la direction de la mélodie, « Ainsi, dit-il, le mot oui, prononeé avec diverses intonations, peut prendre les sens suivants Oui st mon avis] OuiN\ ['affirme cela} Ouis [Est-ce vrai ?] Oui) —_montée forte [Pas possible !] Oui V [C’est possible mais j’en doute] Oui A [C'est bien clair] Oui V {Sans doute, au premier abord ; mais...» Bien qu’extrémement limité analyse phonostylistique des possi e eu de continuateurs. tude de Passy était déja une excelente tés de l'intonation, elle n'a malheu- dans un court article, des remarques (onation ». Mais ce sont les travaux d’Ivan sur « la nuance de sens par La mélodie et Vin ‘Fénagy, dont bon nombre ont été regroupés dans La Vive Voix (1983) ainsi que autres recherches publiées dans toute la série Studia Phonetica (en jer dans les n” 3, 4, 8, 12, 15, 16 et 18) qui font date, dans le domaine de l’expressivité armi les autres travaux modernes ob tante, Monique Callamand (1973) explore & des fins pédagogiques un ensemble d'attitudes expressives. Puis on trouve des recherches sur l’énon- ciation avec le travail de Martins-Baltar (1977) ; des analyses, comme celles de Monique Léon (1979 : 46-53) sur les stratégies de la parole dun discours A syntaxe minimale ; des études sur analyse du discours, comme celle de Pilch, ou celles sur les marques des discours radiophoniques, de Callamand, Léon et Bhatt, Matasci-Galazzi et Pedoya-Guimbretiere, dans un ensemble de travaux réunis par Monique Callamand (1987) pour un numéro des Etudes de linguistique appliquée, ou sont discutées aussi des probléma- tiques, d’ordre voisin, par Jacob, Lacoste et Ros Les travaux récents sur I’analyse du discours prennent de plus en plus en compte le réle phonostylistique de I'intonation, comme on peut le voir, par exemple dans les Actes du congrés de Barcelone sur les styles parlés (1991). Les acousticiens eux-mémes qui, durant de longues années, ne se sont intéressés qu’a Ia micro-analyse du discours, commencent & remarquer intérét de la macro-analyse intonative. C’est ainsi que Bjérm Lindblom et, al, (1991 ; 1-10) dans une étude encore essentiellement acoustique, consa- crent une partie de leur exposé sur les causes de la variation discursive, & ‘montrer les transformations mélodiques de l'adresse aux bébés. Les contours mélodiques de la mere deviennent exagérés et Ia voix monte trés haut, ‘comme pour imiter celle du petit enfant. Cet exemple d’usage de I’intona- tion pour réduire la distance sociale améne les auteurs & conclure que les recherches sur la parole devraient conduire & un plus grand réalisme. ‘On trouvera dans le Précis de phonostylistique, d'autres références aux ids roles de certaines émotions ou attitudes. Tibbits montre, par exemple, que Ia proso- die de I'impatience se manifeste bien plus par des traits de tempo, tension et intensité que par la courbe mélodique des énoneés. Un systéme de traits uniquement mélodiques, comme celui de Passy, est trop simple pour exprimer a la fois le sens, codé en Tangue, et la sig résultant de I'émotion ou de Pattitude, révélateurs du sujet d’énonciation, 136 13. Acquisition et perte de l’intonation Crystal (1975) et Bhatt (1985) constatent que les recherches sur l'acquisi- tion et la perte du Tangage ont été presque totalement consacrées aux aspects phonématiques. Les études prosodiques sur le sujet sont rares et fragmen- taires. Philippe Theunissen (1974) a montré que les enfants utilisent une mélodie montante pour exprimer un désir, une mélodie montante-descen- dante (exclamative) pour se référer 8 leurs jouets et &ce qu’ils aiment et une mélodie descendante, dans le calm rent. Crystal (1970) soutient que enfant aequiert hiérarchiquement et peu peu les éléments du systéme prosodique. Konopszynski (1990) montre que Ja perception rythmique et mélodique précéde l'acquisition des structures prosodiques grammaticales. la mise en place du syst#me phonéma- se maintient fe plus longtemps dans les ccas de perte du langage. L’étude de Bhatt montre les corrélations entre dif- férents types tonation des malades et prouve existence de compensations prosodiques pour pallier les désintégrations phonématiques. Problématique et questions dans le patlé spontané courant, des énoncés sans intonation ? Pourquol ? dos exceptio des facons, ‘sémiotique. Dans les deux cas, jeut-on y voir? les sont les possibilités de réalisations des pentes intonatives des énoncés suivants, selon le modéle de Martin ? Demain, c'est vous qui partez ? Demain, c'est vous qui partez. Cest vous qui partez demain ? Cest vous qui partez demain. Qui part demain ? vous ? 4. Quelles sont les réalisations prosodiques possibles de I’énoneé suivant lla scp.ndsaklavalevul 5, Dessinez sur une portée 8 cing niveaux las énoneés suivants ou notez les niveaux, ‘comme dane le ! ce que vous dites. ». Madame Dupont ? Qu'est-ce que vous allez Faire ! ‘Vous sortez quand ? Et vous revener le... ? Vous me 7 Vou 6. Indiquez, pour énoncé suivant, deux mélodies. L’une avec incise, autre sans incise. Quelle est la différence de sens ? Les premiéres qui n‘ont pas Ia 7. De quelles fonctions relavent les intonations:dialectales, émotives, sociolectales, du doute, 8. Indiquez la mélodie du texte suivant (Alfred de Vigny) effet produit par la prosodie de ce texte 7 cet de la mélodie combinées permet de dégager trois sens différents. Lesqui comment ? (Réponses p. 173) Bibliographie ‘Age 1. (1979), « Intonation as a Universal in Language Teaching », in Humanities Review, n° 5, Tokyo Institute of Technology : 245-251 ApRIAEN M. 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Les anciens grammairiens le nomimaient encore E féminin parce qu Gait la marque morphologique du féminin pour distinguer, par exempl aimé de aimée. En francais modern quer la prononciation d nonce généralement pas si elle est en finale (pot). Le timbre du E [a] caduc est lui aussi trés instable, fluctuant selon les régions, les individus ou le contexte, entre le EU ouvert d'un mot comme seul et le EU fermé d’un mot comme ceux. On pourra entendre ainsi & Paris Je sais, et Prends-le, avec les E caducs [2] de Je et de le prononeés avec le timbre de EU ouvert [ce] ; mais on pourra aussi entendre Prends-le, avec la voyelle de le, articulée avec un EU fermé [9], dans les autres dialectes de la France du nord. La graphie E sans accent pose aux étrangers un probleme d’identifica- tion, Devant consonne double ou sc, on a en effet un timbre fermé ou ouvert comme dans essence [ests] ou [esas], erreur, descente, respect... ’emoi- gnages de la distribution de la voyelle en syllabe fermée, & date ancienne, du fait de la prononciation des consonnes doubles & cette époque-Ia. Actuel- a oral, E muet de fin de mot (pote) sert & mar- ia consonne finale, alors que celle-ci ne se pro- 142 Phonétisme et prononciations du francais Jement, le E caduc n’apparait qu’en syllabe ouverte, comme les E de cet énoncé : Je/ le/ re/de/man/de/ cel re/porha/ge/. (On peut noter que le E cadue des préfixes peut se trouver devant une consonne redoublée, le s, pour éviter la prononciation sonore z, comme dans ressentir, ressembler, etc. D'autre part, quelques mots présentent I’ancienne orthographe d’une voyelle affaiblie en E caduc dans : monsieur [masjo], faisan, faisant 2. Réalisations du E caduc Dans Euh...ce filmy premier, dans Euh, sme E, dans film(e E cadue parasite, qui apparatt dans les ‘groupes consonantiques trop complexes ou trop inhabituels de Ia langue. II sert de « ‘hequ(e), on a en plus vocalisée en E caduc. Le seul véritable E caduc, au plan ling est ici le E de ce 3. Le E caduc est-il un phonéme ? Le E caduc a un role marginal dans la phonologie du frangais. On ne tr pas de termes lexicaux courants od le E caduc puisse s'opposer & un autre pour former une paire minimale. Que le E de porte-manteau soit prononcé ou non ne change rien et on ne voit pas quel mot nouveau entrainerait la substitution du E caduc & une autre voyelle, dans ce mot. Cependant si l'on admet que le E caduc a pour variante zéro phonique c"est-a-dire une absence de son), dans tous les cas oi il représente une mn, on pourra dire qu’il a un role phonologique. Ainsi Porte s' oppose & por lexicalement a Porto. On a de méme des oppositions lexicales comme le haui/l’eau ou morpholo- giques, comme le/es, 0d le E caduc joue un role phonologique évident, en part cculier dans le premier cas oi il ne peut pas méme étre remplacé par 2éro phonique. 4, Régles distributionnelles générales —E eadue initial de groupe rythmique Dans ce cas, le E caduc est instable. On entend aussi bien Je pars que J'pars, Regarde que R’garde et Demain que D'main. Lejeu du«E —Fcaduc final de groupe rythmique En général, il ne se prononce pas. On dit Je pens(e), Il y en a quatr{e). —F eadue intérieur de groupe rythmique a) Précédé d’une seule consonne prononcée trois s(e)maines [trwasmen], six fle)nétres (sil b) Précédé de plus d’une consonne prononcée, trent(e) semaines (txitsamen}, sept fene — Une consonne of nit le E cadue. On dit plus aisément : Que de mots, précédés de l'article défini le, comme dans le huit, le onze. — Liingluence étymologique a fait conserver le E caduc devant tous les mots ie, anglo-saxonne, nor- dique, turque, . postérieurs & ceux du for harem, le haricot, avec le E caduc prononcé. Le H aspiré, qui a perdu son soufile en francais moderne, a alors un peu la méme fonction que des guille- grfice a la prononciation du E cadue. Dans ce dernier cas, selon les phon enchaine les deux voyelles contigués sans coup de glor comme cela arrive en anglais ou e ‘on observe parfois, in moderne, un coup de glotte entre les deux voyel de la consonne manguante renforce cette fonction de quée ci-dessus, que /e devant un mot bizarre ou expres rencontre de deux voyelles, comme dans le homard (leoma:r] semble mn frangaise. La tendance populaire vers a suppression du E caduc, devant une autre voyelle, méme précédée du évidente, soit dans des prononciations populaires comme soit, dans des injures également populaires, comme peau d’hareng | 144 Phonétisme et prononciations du francais — La distribution. La langue cherche a éviter des groupes inconnus ou peu fréquents. Des mots comme quenouille, guenon, conservent plus facilement eur E caduc que fenétre et refaire. Lorsque plusieurs E caducs se suivent, on constate que certains ‘groupements sont plus fréquents que d’autres. On retrouve ainsi sou- vent les groupes : Je n(e), de n(e), que t(e), c(e)que. Par contre, d'autres groupes sont trés instables comme je I(e) ou j(e) le, je m(e) ou j(e) me, etc. L'un des derniers recensement sur le probléme est celui de Dauses (1973). Pour expliquer toutes ces fluctuations, beaucoup de théories ont été émises. Grammont (1894) insiste surtout sur les facteurs de difficultés arti- culatoires ; Martinet (1945) sur la fréquence d’emploi ; Delattre (1951) sur aperture des consonnes qui facilitent ou non la chute du E ; Malécot (1955) sur I'ordre séquentiel ; Weinrich et Pulgram (1961) sur la séquence et les jonctures. On a résumé ces principales théories (Léon, 1966) auxquelles sajoute celle du facteur rythmique 6. Le E caduc et la loi rythmique A partir de tests, on a trouvé que le E cadue dans des structures phoniques identiques se comportait différemment selon a forme rythmique de Vénoncé. On a ainsi les couples : un port'crayon/ un porte-plume un gard'barridre/ un garde-boue, etc. ‘On voit que le E caduc tombe s'il est suivi de deux syllabes mais reste s'il n'est suivi que d'une seule. I y a 18 un facteur rythmique important. On tend a accentuer ces énoncés sur la seconde et la quatriéme syllabe, mais la scansion de deux syllabes consécutives est impossible. C’est d’aprés le méme processus que les Frangais disent un ourse blanc, en ajou- tant un E caduc, alors qu’ils ne I'ajoutent pas forcément dans un are-bou- tant, malgré le fait que la séquence [sb] est probablement plus aisée & arti- cauler que celle de [xkb]. C'est ici la structure prosodique qui joue le role le plus important, Ajoutons que la suppression du E-caduc est toujours plus facile & la jonc- ture externe (Bonaparte#manchot) que dans un mot a forte cohésion (bon ‘appartement chad). Lejeu du « Ecadue» 145 7. Fonction identificatrice du E caduc Fonction identificatrice régionale Une articulation a accentuation forte entraine une suppression plus grande des E caducs, comme on peut le constater dans des parlers ruraux de la France du nord. Les paysans normands disent sans probléme M’b'deau (le bedeau), la b'daine (Ia bedaine), sur le modéle de pronon- ciations dialectales comme un g’vd (un cheval), quat'k’ndles (quatre enfants). Le maintien du E caduc en toutes positions a longtemps caractérisé les parlers méridionaux du sud de la Loire, On peut imaginer que nombre @ entre eux prononcent encore non seulement le bedeau et une bedaine avec tous les E caducs, mais peut-étre aussi tous ceux de Je ne te le redemande pas. Cependant, on voit apparaitre déja dans ’enquéte de Martinet, de 1945, bien des variations. Un groupe figé comme Je n(e) se prononce plutot J’ne a Besangon, Le E cadue qui s'élidait couramment dans des mots comme ren- seignement, enseignement, sy prononce maintenant & Paris. Beaucoup de changements s’op@rent sous influence des média, Une étude sociolinguis- tique de la question montrerait, en face des traces des anciens dialectes, celles des diverses couches sociales et des phénomnes de mode. L'évolu- tion se fait dans le sens de la standardisation dans les strates jeunes, mobiles, favorisées, urbaines. Fonction identificatrice sociolectale Henriette Walter, dans sa Phonologie du francais, montre une résurgence du E caduc en toutes positions mais surtout en initiale. Il semble bien que le phénomine soit surtout présent dans les sociolectes de Parisiens jeunes et favorisés. Mais cela reste & vérifier. Par contre, un autre phénoméne sociolectal parait bien étre ’appari- tion d'un E cadue final, méme dans des mots oi il n'y en a jamais eu, comme dans : Bonjour-e ! Qu’il est snob-e ! A la suite de l’examen d'un corpus de frangais parlé spontané, on a émis ’hypothése que ce nouvel E cadue final marquait essentiellement un parlé surtout fémi puisqu’on en trouvait 13.4 % chez les hommes et 24.6 % chez. les femmes, (Léon, 1987 : 112). Cela semble confirmé par le travail d’ Anita Hansen (1990). 146 Phonétisme et prononciations du francais 8. Fonction impressive du E caduc Le discours jeune et expressif Les exemples donnés par Fénagy (1989) au sujet de l'apparition de ce E ccaduc final sont tr8s souvent attribués & des jeunes. Dans tous les corpus ‘examinés, on remarque également le grand nombre de cas od le phénomene ve, comme arrér-e ! ou interjective, se produit soit en clausule impér: comme Merd-e ! Le discours public Le besoin se prononcer plus au téléphone oi on ajoute méme des E parasites, comme dans la transmission d'un numéro : vin vingt-E-sepr, neuf. i Toute adtesse publi et entraine la prononci uuse beaucoup du jeu du E.cadue, comme de celui mn. Les deux semblent constituer des marques concomitantes. On étudié, dans les Essais de phonos (4,9 %, selon Lafon). Mais la dispersion s grande. Les moyennes elles-mémes variant de 2,4 % & 8,6 %. Il est évident q son phonostyle au type de discours qu'il veut projeter et au public qu'il veut convainere. Dans ce corpus de de Gaulle, la distribution du E cadue, toujours main- tenu a pouvait paraitre, a ceite époque-] ice d’un style sou- tenu, Mais des suppressions systématiques appar ymme marques les E cadues, en méme temps ‘méme type d’insistance par notation de la prononci E cadue que l'on trouve chez Raymond Queneau : « meussieu » Je métro : 243), « que ca te plaise ou que ga neu te plaiseu pas » (Id. : 35). Lejeudu«Ecadue» 147 Le discours poétique Dans la diction classique, tout E caduc se prononce devant consonne, comme dans : Je ne parlerai pas, je ne penserai rien (Rimbaud). Cette tra- nn visait @ donner plus de sonorité au vers. Dans celui qu’on vient de n conversation sont supprimés, Guiraud (1953 : 65) constate que, dans un fragment du Narcisse de Valéry, 78 % des mesures monosyllabiques sont suivies d'un E cadue non ws que Ie méme phénoméne n’apparait que dans 38 % des cas aprés yllabiques et dans 20 % 1es. Cela montre bien que, dans esprit du potte, le E caduc joue le réle d'un silence en musique. Meme en T'absence de toute donnée scientifique, on peut affirmer que dans la conscience linguistique d’un Frangais, le E.caduc prononeé est asso- Iin’est, pour en témoigner, que dobser- transcrire la langue parlée, Au lieu de voir dans Ta gra- dais d’dir’ca... un énoncé familier, relevé dans la bouche d'un académicien & I’émission d’Apostrophes, bien des gens risquent encore de conclure a la transcription d'une parlure « populaire », voire « vulgaire ». nd’étre le seul phone qui tombe sou- ‘vent dans le francais familier. La chute du ne de négation, celle du ! du pro- nom il, du R dans les groupes consonantiques finaux, En voici une breve n, extraite de la méme série d’émissior raires, Apostrophe ben. m’enfin, 'y en ad’aut Pour faire familier et surtout populaire, un romancier n'a qu’a remplacer les E cadues par une apostrophe ou les supprimer totalement, comme Queneau :~ iplement ~ Ya pas @ me Irappler. Slavais pas oublié (Zazie Problématique et questions 2. En suivant les régles générales de 148 ne et prononciations du francais devraient tober dans les énoneés suivants: & demain ; dans une semaine ;un appar- tement; des petites fenétres neuves ; plus de trente demandes ; sur ce, laissez. Pour- quoi ?~ Parce que. Je ne sais pas. 3. En appliquant la régle rythmique, supprimez les E cadues qui peuvent tomber dans : porte noire, porte magnifique, garde-malade, garde-fou, appartement. 4. Découpez les énoncés suivants en groupes rythmiques ‘Jo ne sais pas oli ¢a se trouve. Ce que vous me demandez suppose donc une petite recherche, 5, Transcriver 1s mémes énoneés, 6. Quels sont les termes lexicaux qui peuvent donner des paires minimales avec E caduc ? Donnez des exemples, int dans les cas suivants, apras la chute tun coup dle) covur. tion classique 10. Quel est effe dans le métro : ti foduit par ces graphies de Raymond Queneau, tirées de Zazie que ¢a te plaise ou que ¢a ne te plaiseu pas ? Pourquoi ? (Réponses p. 174) Bibliographie Dauses A. (1973), dans le francais familier, Tbingen, Niemeyer. DrvarmRe P. (1951), « Le jew de I'E instable intérieur en francais », in French Review, 24,43 Foxacy I. (1989), « Le frangais change de visage », in Revue romane, 24/2 :225- 254, GranmonT M. (1894), « La Lejeudu«Ecaduc» 149 Leow P. (1966), « Apparition, maintien et chute du E caduc », in La Ling rasodiques dans deux Congress of Phonetic jon sociale : réle des Magrine Paris, Putoram Water H. ( Wetnric H. YAGuELLO M. (1990), Coll, « Point virgule ». Chapitre 12 Les phénoménes syntactiques : liaisons et enchainements 1. Enchainemeats et liaisons Eaision et enchainement mtactique, comme dans g ci Ia consonne finale du mot grande [gRdzd] va se trouver enchainée ancienne ol toutes les consonnes les consonnes finales ont com- 152 Phonétisme et prononciations du francais rmencé & ne plus se prononcer. Ce n'est que dans la mesure od elles se rou- ent enchainées dla voyelle suivante, 3 groupe rythmique, 4qu’on lesa conservées, , Le résultat actuel est que la consonne finale d'un mot, encore écrte, ne se prononce pas devant consonne, devant H aspiré ou en finale, comme le dans petit pas [ptipa], petit homard [ptioma:k] et petit [pti] mais qu’elle se prononce devant voyelle ou H muet, comme dans: petit ami {ptitami), pete ‘homme (ptitom). Dans la parole spontanée de la conversation ordinaite, la consonne de liaison s‘enchaine de la méme manire que la consonne enchainement consonantique a la voyelle qui la suit. On syllabe de la méme fagon petit ami [ptita/mi] et petite amie {ptitami} Cependant, il faut noter que les consonnes d'enchainement ne changent Jamais de nature, alors que, dans la liaison, la graphie d se prononce [t] et que les graphiess etx deviennent [z]. On a ainsi, d'une part, grande [grad] et grande amie (grd.dami] mais d'autre part grand [gra] et grand am [era.tami) ; quand [ka] et quand il (katil; prend [pri] et prendil [pratil] second [2g0 et second étage [zgdteta:3), etc Les seus cas oi la consonne d'enchainement change de nature sont ceux du f, dans neuf heures (nceve:k] et neuf ans [naeva}. 2. Occurrences, graphies et réalisations phoniques des liaisons 8 isons sont avec [2] ; quant & [t] et [n} ils se partagent & peu prés également la presque totalité des autres 50 %. Les liaisons avec [R] et [p] représentent moins de 1 % du reste. Les graphies des consonnes de liaison et leurs réalisations phoniques sont : Avec la pronon chez elle (Jez dew autres [doz07t8] Avec la prononciation (t] graphies —T comme dans voit-elle [vwatel] =D sree quand il pleut (katilplo] — Avec la prononciation (n} graphie Les phénomenes syntacti —N comme dans on a dit [Snadi] — Avec la prononciation [R] graphie ER sans premier étage [pRamjereta:5] — Avec la prononciation |p] graphic —P c [bokupeme] Régle de cohérence syntagmatique du groupe rythmique. II n’y a done pas de liaison apres un mot accentué, On dira : petit enfant mais un pett/avec sa mere ; dans le premier exemple petit est un adjectif inaccentué, d’oit la liaison avec le mot suivant ; dans le second cas, petit est un nom accentué, il ne se lie done pas au groupe suivant. Mais sila regle qui interdit Ia liaison entre deux groupes rythmiques dif- férents fonctionne assez bien, "inverse n’est pas vrai. On releve de plus en plus de liaisons qui ne sont pas faites & l'intérieur d’un méme groupe. On tentend ainsi sans avoir peur, prononcé avec ou sans liaison apres sans On a done trois sortes de liaisons du point de vue d’un modéle norma- tif : obligatoires, interdites, facultatives. Les trois dérivent de la régle de cohérence syntagmatique. (Notons au passage les sens ici complémentaires de syntagmatique, référant au contenu grammatical du groupe rythmique et tactique, \ 1a forme selon laquelle s'enchainent les syllabes dans le groupe.) 4, Non-cohérence syntagmatique : liaison interdite Dans tous les cas od la liaison est interdite, son absence marque une rupture accentuelle, intonative, une limite sémantique ou, dans le cas du H aspiré, une trace de séparation étymologique entre deux groupes rythmigques Alors / il arrive. Maintenant / il pleut. Quand / est-il venu 2 Comment 7 avil fait ga? ‘interrogation avec inversion revient A créer de la méme maniére deux ‘groupes rythmiques, empéchant ainsi la liaison : Vont-ils / arriver ? Vont elles / écouter? A-t-on / essayé ? Un groupe nominal & adjectif postposé se comporte comme deux groupes rythmiques, la langue tendant & mettre un accent secondaire sur le substantif dans ce cas-la, wado™ “vendre, iciations du francais igiblit, dans le cas de monosyllabes, ou des cita- tions : Il dit/oui, mais/oui, des/« ah » et des/« oh les /onze. (Dans ces deux deniers exemples huit et onze fonctionnent comme des termes dis- joints, en comparaison des unités a forte cohésion que sont dix-huit, vinge- ison se fait. La fréquence basse de cent/onze justifie peut- Gtre la non-liaison de ce terme joint.) shhérissons, les/hauteurs, etc. ~ apris la conjonction et: il va el vient, un jaune et/un blanc (er marque deux termes d'égale importance). 5. Cohérence forte du groupe nominal : liaison obligatoire Le groupe nominal est composé de déterminants + noms ou pronoms. Ces déterminants sont des articles définis ou indéfinis ou des adjectifs La cohérence de ce groupe est forte et la liaison y est faite sans excep- tion, comme dans : les{zJamis, un{n}ami, les{zjautres{z}amis, quels|z}amis, chee{zeux, grand{t}enfant, second{t}étage], dernier{R]étage. 6. Cohérence variable du groupe verbal : deux types de liaison pronoms sujes et es compléments adverbs. Dans oes cas, 1 lesen s¢ fait toujours, comme dans : vous{z}avez, ont{tJils, aimens(t)-elles, en{njavez-vous, en{nJont-elles, en{nly allant, en{nJen{nJemportant, pre~ nez{z|-en, allez vous{z]-en, pensez{zly on facultative La cohérence est faible entre deux formes verbales. Elle tend & étre un peu plus forte aprés une forme auxiliaire et diminue si la premiére forme est un semi-auxiliaire ou une forme verbale pleine, Ainsi dans les trois exemples suivants, la chance d’entendre une liaison diminue de | & 1.S'y suis{z}allé 2. Je vais{z|écouter 3. Javais{z] une chance Les phénomenes syntactiques : liaisons et enchatn 7. Cohérence variable des groupes adverbiaux ou prépositionnels : liaison variable a cohérence dépend ici de deux facteurs : la possibilité d’accentuation et la longueur de l'adverbe ou de la préposition, — La liaison tend a étre obligatoire avec les formes monosyllabiques, qui sont inaccentuées et entrent ainsi dans la loi générale de cohérence syntag- ‘matique, comme dans : en{nleffet, en{n]avant, dans{z}une heure, sous{z}une table ; rien{na dire, rour[t}& c6té, etc. — La liaison tend a étre facultative dans les formes de deux syllabes, qui regoivent un accent secondaire : devant(t) une porte, depuis{z]un mois, aprés{z] une tempéte ; et dans les formes susceptibles de porter un accent d’insistance, comme dans : Yrop[plindulgent, ‘plus(zJaimable, moins[z}humide, etc. 8, Syntagmes a forte cohérence : les groupes « figés » ‘Tous les syntagmes indécomposables du point de vue morphologique consti- rent des groupes dont Ia liaison s'est figée. On fera done obligatoirement la ison dans : de temps a autre, sous-officier, Etats-Unis, Nations unies, Champs-Elysées, tout a coup, tout fait, tout au moins, tout au plus, c’est- a-dire, mot & mot, petit & petit, nuit et jour, accent aigu, avant-hier, i était tne fois, de haut en bas, pot-au-feu, etc. Par contre, si ’on a affaire & une locution figée mais décomposable mor- phologiquement, pouvant entrer dans un paradigme et dont le premier terme est accentuable, la liaison est presque toujours interdite. Si on ne fait pas de liaison dans du nordfau sud, bonfa rien, a tordlet & travers, du riz/au lat, ete, c'est que toutes ces locutions-1a peuvent servir & former : du nord! a Ves bonfa tout, @ tort/ou & raison, du riz/au chocolat, ete. 9, Réle phonologique de Ia liaison La liaison ou l'absence de liaison peut jouer un r6le distinctif dans quelques paires minimales du lexique les/hauteurs # les{zJauteurs les/hétres # les{zJétres, lesfhéros # les 2ér0s, et. La liaison est la seule marque morphologique de l’opposition singu- lier/pluriel, dans le code oral pour certaines formes verbales, comme On est done aussi conservateur & ce niveau- des deux ique. Mais dans les parlers francophones du Canada, | 6 coup plus vite qu’en France chez les jeunes, comme I’ont montré, entre autres, Ameringen et Cedergren. uavent la aussi bien dans le groupe n des var la fois par la forme du le pluriel est marque a la Fonction impressive fois p: plus du si appartenance son joue, 2 un cadue. C’est un marquew Le nombre de: ou a la conférence. Les manuel toutes les liaisons possibles. Et poussant & chercher I’élégance de la parole dans le maxi j beaucoup d’annonceuts for isons abandonnées depuis long- temps dans la cor Is 8 fluencés par la graphie du texte qu’ discours radiophonique ou télévisuel es aller[eja l’Elysée. Cet tombée en désuétude et passait méme pour une marque de pédantisme. Mi centaines de fois par les auditeurs commencent 2 | ‘mesurables, qui permettent d’évaluer I’un des Vi les aspects phon plus acilement décelabes de la prononciation, Leur nombre bution peut fluctuer énormément en . dlevra peut-Ge un jour I'adopter, sous peine de passer pour conservateut! Fonction identificatrice ‘Les bons orateurs savent adapter le nombre et la distribution des liaisons, Résidu de aux différents types de public auxquels ils ont affair. Si on se reporte ion des consonnes finales, la liaison est orateur consommé comme de Gaulle (Léon, 1971 : 13 ives effectuées de 9.2 Un exemple éloquent de mmence par dire : « uler plus fortement juge plus oratoire, ele supprime 59 % des li luqué n’en supprime que 27 %. Pivot supprime 47 % celui du coup de 1990) qui compare des 11. Evolution de la liaison locuteurs de diverses classe: iverses classes d Se x Iocusurs de divers clases de, et des académiciens franais des Dans Iévolution du fangs, on constate que Ia langue a toujo m maintenir sa structure d’enchainement syllabique consonne+-voyel 158 Phonétisme et prononciations du francais dance était si grande que dans les parlers non soumis & des forces norma- tives, comme les dialectes non littéraires, on observe souvent 'insertion dune consonne parasite lorsque deux voyelles se trouvent en contact, Exemple : « Ol a -z-eu pou » folazypu] (« Elle a eu peur », en normand), « Je l'ai-z-eu » [3alezy] (parlers ruraux de l'Ouest frangais), « Mais-y-o8 done qu’i va ? » [mejudokiva] (« Mais od va-til done ? », Centre-Ouest francais), ete ‘Mais il semble qu’a I'époque moderne, cette recherche d'une consonne intermédiaire, comme lien syntactique, soit freinée par la peur d’enfreindre Ja norme. La chute de la liaison entraine donc de plus en plus d’hiatus dans la parole spontanée. C'est peut-étre sous I'influence d’accents secondaires, souvent expres- sifs, que la liaison se perd, La force analogique joue aussi. Il y a toujours deux chances sur trois de ne pas prononcer une consonne finale, comme dans pas ; en finale : « je ne sais pas » ; devant consonne : « pas tranquille » ; ot, devant voyelle, la tendance & répéter le patron et & dire alors : « pasfamusant », sans liaison. 12. La liaison sans enchainement Dans la conscience morphologique des Frangais, il semble que la consonne de liaison reste encore attachée au mot auquel elle appartient. Cette survi- vance du temps ot toutes les consonnes finales se pronongaient est encore bien notable dans les parlers ruraux et régionaux oi! Quand je... se dit sou- nt : [kat5)). Lors d’une hésitation, on peut entendre : Elle est.ewh, comme [elet/ 4], alors qu'on auraitattendu que le (t] se soit lig au [9] suivant. Pierre Encrevé, 2 partir d'un corpus de discours politiques, a bien observé le phénomene, u'll appelle liaison sans enchainement. II cite, par exemple (1988 : 273), le cas d’un ancien Premier ministre disant une premiére fois, avec une liaison enchainée : « Quand Monsieur Mitterrand était ministre, et Dieu sait qu'il 'a beaucoup été... » [bokupete]. II se reprend aussit6t, entendant « un écho désastreux » et dit cette fois : [bokup"ete], ajoutant un coup de glotte pour éviter une ficheuse confusion, Encrevé note que le coup de glotte apparait dans 92 % des cas de liaisons sans enchainement ; les 8% restant donnant lieu a l'apparition d'un E caduc. I reléve une moyenne de 48,6 % des liaisons facultatives effectuées. Parmi ces liaisons, celles réalisées sans enchainement varient de 0% (Rocard) & 18,7 % (Debré). Encrevé constate une trts grande dispersion des Les phénomenes syntactiques : liaisons et enchain moyennes, sans toutefois donner les écarts types, et conclut que seuls les sociologues pouront peu re un jour ter des renseignements valables sur le jeu de ces phénoménes. C'est In srupule que ne pastagent pas es sta tisticiens, pour qui les méthodes d’échantillonnage sont aussi valables que les portant sur des grands nombres, . ses hires Enerevé peraissent bien confirmer que Ia fréquence de ta iaison augmente en fonetion de Vimaginaire inguistigue dun « beat style». Elle varie en fonction non pas de Morigine sociale lointaine du Sujet mais selon son degré d’éducation et sa faculté d’adaptation au public auquel il est confronté. D’autre part, la liaison sans enchainement —et c'est la od des chiffres auraient été utiles — parait bien relever du discours public plut6t que de celui de Ia conversation spontanée. Ce type de liaison indexe une hésitation involontaire due & un changement @intention discursive, ou signale une coquetterie oratoire d’un genre nouveau. 13. La liaison fautive Reprenant le modéle de la Grammaire des fautes de Henri Frei, Monique Léon étudie les liaisons « fautives »,& partir d'un corpus d'entretiens radio~ phoniques de parole spontanée. « Velours », du type : I! sont-Z-avee elle, ou «cuits », comme : Je suis-T-allé, ces liaisons entrent dans ce que Monique Léon appelle, d’une part, « l'action de Ia dynamique articula- toire, déclenchée par I'analogie (...) et, autre part, le désir de pro de so une image valorisante » (1984 : 7-8), comme dans le cas du steward qui demande aux passagers de Favion« de bien vouloi ester-2-asss ». Ele montre également que le mécanisme lingustgue de a Kasonfautivefonc- tionne essentieliement selon un processus de similitude morphologique, Le {2} fautif apparatt comme Mextension de ta marque du pluie: cent-Z- enfants, mille-Z-tles... Ue (t] ue le de la troisiéme personn« singulier: il va-T-aller, elle parle-T-encore. ®t Lg pose suse qesion du lps ren hl porat entre en ligne de compte dans une étude des liaisons fautives, Mas i semble bien que les facteurs linguistiques et psychologiques soient ici les jus importants. ; Pim Quencat fait un usage ludique de la liaison fautive dans ces vers, Neuf mois de ventre il fut eae Petite cosmogonie portative ques et prononciations du francais Problématique et questions jon dans les exemples suivants ? Pourquoi ? Demain ~ on arrive. Jacques ~ et Jean. Et en plus - il erie. Vont-ils ~ entendre ? Los — hauteurs. En — hurlant. Un—hamegon. Un hiatus. 2, Quels sont, dans les exemples suivants, las groupements a forte cohérence ? A quels types de syntagmes appartiennent-is ? 3. Notez I'accentuation et les liaisons ou non-lisisons qui en résultent : les autres ‘amis ; chez eux ; des idées impossibles & réaliser | ils en ont. En ont-elles ? 4. Transcrivez : On en a par, Laissez-en. Allez. On en a. Vous étes entrés en ours: gan ! 1! alsit & Mexico. 5. Faites des paires minimales avec les mots suivants : lag héros, les auteurs, les Huns, en eau, les hauts. 6. Expliquez pourquoi la liaison peut ne pas se faire dans les groupes suivants Crest adorable ! Ca n’est pas amusant. Assez instructif ? Depuis un an, rien a faire | 7. Transcrivez en phonetique : Moyen Age, bonne amie, bon ami, bons amis, bonnes amies, certain ge, 4ge certain, effet soudain, soudain effet, enfant divin, « Divin enfant » 8. Pourquoi trouve-t-on plus de liaisons dans les parlers ruraux que dans les par lers urbains ? 16s velours et cuirs, comme métaphores de liaisons fautives. 28 chffres suivants pour ’occurrence des consonnes de liaisons t dans son corpus de discours politiques :t: 77,5, 7: 17,5 %, 3%, 1,5 %, p:0,5 %. Comment interprétez-vous ces données ? (Réponses p. 175) Bibliographie AMERINGEN A. van et CEDERGREN ais de Montréal tic phenomenon Cressey, W. et DJ. Napoli sage populaire, Paris, Payot. . COHEN M. (1963), Nouveau Regards sur la langue francaise, Pats, Editions Sociales. DeLarree P. (1966), Studies in French and Compa London, Paris, Mouton : 39-55, Excreve P. (1988), La Liaison avec et sans enc sionnelle et usages du francais, Paris, Le Seuil Francois D., Frangais parlé. Analyse des unités phoniques et significatives d'un dans la région parisienne, Pats, S Fret H. (1929), La Grammaire des faut LEON M. (1984), « Erreurs et normal ‘contemporain », in Revue de phonétique appliquée, 69 Reprints, 1982, es en francais, Les phénoménes syntactiques : liaisons et enchainements 161 Léon P. (1971), Essais de phonostylistique, Paris, Didier, Studia Phonetica 4 Léon P. (1976), Prononciation du francais standard, Patis, Didier, 3 6 LEON P. et TENNANT J. (1988), « Observ: 18 morphonologique et phonématique dans “ Apostrophes La prononciation de (t] aprés quand », in Linguisticae Inves: tigationes, 14/1 : 175-189. ‘Tuomas A. (1990), « Normes et usages phonétiques de France et en Ontario », in Information Communication, lite francophone en 18.22, Vatpman A. (1982), « Francais standard et frangais populaire », in French Review, 56/2 : 218-277, Conclusion Ce bref panorama du phonétisme et des prononciations du francais nous mene a envisager la langue selon un modele proposé par Eugenio Coseriu, dans son ouvrage, Systeme, norme, usage Le systéme est, en phonologie, cet ensemble restreint de phonemes, accents, de pauses et d'intonémes, avec leurs regh {qui permet & tous les francophones de communiquer, quelles que soient leurs origines dialectales, sociales, leurs émotions et leurs attitudes. ‘La norme est plus large, puisqu’ téme dans la parole. Elle se situe & un premier niveau de tique. Elle a souvent été prescriptive, dans le passé, lorsqu’ un grammaii ou un phonéticien condamnait la prononciation des autres et, du fond de son bureau, édictait des lois intransgressables. Mais la norme peut aussi étre descriptive, lorsqu' elle se fonde sur Vobservs s’agit alors, en réalité, de normes, au pluriel. De Vaugel observateurs dune réalité lingui inte. A T’époque moderne, c"est ‘Martinet, avec son enguéte sur La Prononciation du francais contempor qui a fait la premiére étude sociolinguistique du francais, montrant la voie & la description objective des parlures du frangais. Ty acu, pendant les demnigres décennies, beaucoup de travaux québé- ois sur laquestion. On a cherché a savoir non seulement quel était le portement mais aussi l'attitude des gens vis-a-vis de leur langue. Ce toujours les plus défavorisés qui ont es plus grands complexes 4 infériorité 1 naft ainsi des mythes, & partir de jugements de valeur et de préjugés socio~ culturels. Ils finissent par constituer ce qu'on pourrait appeler la norme de 164 Phoneétisme et prononciations du francais: Vimaginaire. Chaque fois qu’il veut changer de place dans la société, le sujet parlant doit accommoder son parler. Celui du citadin devient une promotion. Le prestige ne cherche pas toujours ses normes dans le sens défavorisé — Javorisé, mais on retrouve immanquablement une dynamique oi, besoin d’intégration et la valeur symbolique du groupe, sont de puissants moteurs aux changements de prononciation, Les usages représentent une couche encore plus large que Ce sont toutes les variations qui ces variations a deux volets. Le premier est linguistique et facilement décelable. Crest le jeu des timbres vocaliques et conson: uistes d'index de classes ou dage. Le second: ique. Il est plus caché, sttué par un symbolisme articulatoire qui s'exerce sur ensemble des signi- fiants, En témoignent les qualificatifs de : parler point, gras, clair sombre, etc. Mais c’est certainement diversi C'est surtout tudes générées par les situations de communi phonostylistique. Mais on a pu déja observer ici les mécanismes sémiotiques ions qui donnent vie au langage. Dans la réa- sine, la communication neutre n’existe pas. Toute parole profé- 1ée est expressive, Souvent méme le contenu du message n’est pas & cher- cher ailleurs que dans son expression. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas tenter dint jue. Labov a montré Ia v. dans une perspec fragmentaire en tant qu’outil d’analyse. Quant aux théoriciens de la jue générative et transformationnelle, la plupart semblent avoir oublié le cOté empirique du parler naturel, comme le constate Encrevé ingénus regrets. Jorgen Rischel fat le méme type de remarque au congrés de Barcelone, sur les styles parlés. Les acousticiens de la parole ont, é congris, expressive, C'estce que Bibliographie Coseriv E. (1962), Systema, Proceeding of ETRW, 6-1 69. Conclusion 165 Bibliographie générale Cette bibliographie tres succincte ne fait que rappeler les noms de quelques ouvrages généraux auxquels on s'est souvent référé, ainsi que ceux concer- nant notre propos, le phonétisme du francais et ses variations dans la pro- nonciation du francais contemporain. On trouvera une bibliographie plus détaillée @ la fin de chacun des chapitres traitant d'un theme particulier Batty Ch, (1951), Traité de stylistique francaise, Paris, Klincksieck, 2 vol., 36d. BOTHOREL A., SIMON P,, WIOLAND F. et ZERLING J.P, (1986), Cinéradio- graphie des voyelles frangaises, Strasbourg, TIP. BoLiNakR D. (1972), Intonation, Harmondsworth, Penguins Books. BoLincer D. (1989), Intonation and its Uses, Standford, Calif., SUP. CARTON F, (1974), Introduction a la phonérique du francais, Paris, Bordas, Carron F,, Rosst M., AUTESSERRE D. et Léon P, (1983), Les Accents des Francais, Paris, Hachette, coll. « De bouche & oreille ». Couen, M. 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Abe I, 120,129, 137 ‘Adriaen M. 1 ‘Aimard P. 47,49 ‘Ameringen A. van_ 157, 160, ‘Apollinaire G. 105, 172 Ashby W. 160 Aulanko R. 14 Autesserre D. 132, 137,177 Avanesov 74 Baligand R. 137 Bally Ch. 177 Bary MC. 63 Bauche H. 160 Bourciez E. 20 Bourdieu P. 102, 105 Brel J. 73, Brisson S, Bruce G. Index des noms auch. 2, Forctammer St Cecon H.112, 117,157 Fouche 28 Chidnne 63 Frings. 160 Chery 29,39 Fret i 129,139,160 Clones W 126,138 ry DR. 129,138 Chass A 123138 ee M1728. 1517 Gaagon 0, 8 al 102, 105 Coys, 3,104, 118.136, ahem G, 96,105 . Grosjean F. 101, 105 - on, Get 31.8 Danes F. 110, 117, 128, GE 57.63 ee Grammont M. 16, 117, 144, uses se Dust A 20 cael A 49 De Gaul Dupree B, Durand M. 57,63 Encrevé P. 158, 160, 164, 165, 177 78, 104, 105, 115, 7 Faure G. 117, 123,138 Fechner Ponagy 1. 3, 16, 74, 78, 92, 93, 107, 112, 120, 128, 138, 7 Grosjean F. 117 * Grundstrom A. 128, 138, 147, 178 Guiraid P, 132, 138, 148, Hadding-Koch K. 119, 138 Hagege Cl. 28, 76,78, 123, 178 lay M.AK. 129, 139 Halle M. 78 Hansen A. 144, 148 rt A, 76, 78, 178 Jacob 134 James E, 136 Takobson R. 78 Toly, S. 98, 109 Joos M. 43 Jones W. 63 180 Phonétiques et prononciations du francais Kerash A. Konoper; 14, Kristeva J." 107 Kruckenberg A. Laakso M. Labov W. 164, 165 Lacoste Lafon J-C. 49, 63, 9, 146 Landerey A. 178 Lepetit D. 138 Levac L. 1 138 Lignard 1-8, 3% Linnankoski Luce V. 112,11 Malmberg B. 39, 63, 178 178 139 Matasei-Galazzi 139) Maury N. 93, 129, 139 Meier F119, 139 Mersenne M. $1, 62, 63, E. 134, Mertens P. 128, 140 Mitterrand, F. 158 5 A, 16,39, 178 Morier H, 95, 112 Morin Y.-C. 1 Nash R. 119, 140 Nemni M. 129, 140 Neppert J. 39) Nord L. 108, Petursson M. 39 Piat 74 Pike K. Pileh H. 123, 12 Pivot B. 88, 157 Poch D. 138 PulgramE. 144, 149 Queneau 146, 147,15 Renard R. 178. Riffaterre M. 4 Rischel J. 164, Rocard M. 158 Ronsard Rossi M. 134, 14, Rostand J. 113, Rousseau J.-J. 9 RousselotP. 20. Saussure F. 11,16 Schiller 110 Segerbick B. 63 Séguinot A. 83, 93 irk E H. 131, 133, 139 Straka G. 20, 61, 63, 93 Sweet H. 20 Tarneaud J. 31, 39, 3, 63, Thomas A. 156, 161 Tibbits EL, 135, 140 Toto 123 AP. 137 Vigny 9 Vihanta V.V. 110, 140 Walter H. 89,93, 144, 149, Yaguello 1. 149 Zerling J-P. 61,63, 78, 81 Zamthor P. 118 went 22, 98, 100, 102, phonétique : 20, Aryténoide : 53, 35,72 121, 126, 129 Assibilation : 72 ion: 22, 70 parille : 71 progressive: 72 regressive : 72 Index des notions de: 9, 14, 108, 134, 135 ie 47,95 Audition 41, 46, 47 36, 38, 45 Case vide : 69 ‘Charme : 74 ‘Chuchotement: 42, 54, 57 CCinéradiographie : 62 Click : 52 Coarticulation Consonne : 6, 9, 24,25, 33, 57, 59, 60, 61, 65-77 alvéolaite 61 apical : 61, 66 biclabiales 66 continue : 36, 59 constrictive : 36, 59 sdentale : 36,61 dorsale : 61, 67 explosive : 76 Frieativeleonstrictve : 34, 36, 37,61 65, 68, 69,95 séminge : 24 Tabiale : 36, 67,69 182 Phonétiques et prononciations du francais pré-dorsale : 66. oulée : 24,73, 74,77 76 s6e : 54, 55, 57, 65, 69, 71 sourde/non voisée : 54, 35, 65,69, 71 Contenu : 5 Contralto: 55 Contraste : 100, 132 (Coquetterie : 74 Cordes vocales: $1, 52,53, 54, 55 Coup de glote:'56, 143 Courbe intonative : 124, 126,128, 134, 135 Décodage = 7, émareation : 9,58, 109 Démotivation Dévoise Diese : 75 Digraphe : 19 138 Expression 5 Expressivité : 8, 14, $6, 135 Géminge :24 Glote 54, 58 Grapheme :27 Graphie : 17, 19,20, 21 ‘de soutfe : 2, fige : 155 nominal: 154 phonigue : 26 H aspiré : 55 Hiauteur: 30, 4 Hertz :30 Haus Homosexuel : 74 ‘dentificateur (indice) : 89, 99, 102, 114, 136 Tsochronie Joie 133 Tointure : $8, 95, oncture 58, 95 rmécanisme : 153 obligatoire : 154 ce : 152, 153 Liew articulation : 59, 60, 66, 25 Liguides : 76, 77, 95 Locus 44, 45 Index des notions 183 Logatithme : 42 Logogramme : 27 Longueur : 43, 107 Lette: 51 Marqué Masque (effet de) : 41 Maédiales : 66, 67, 68 “Modalité de phase : 130, 131 ‘Momentanée : 59 Monéme : 5 ‘Morphéme : 5,6, 87 127, 128, 130, musicale : 124 Occurrence des cansonnes : 75, ‘des voyelles : 87, 90 ‘Onde sonore : 29, 30 Onomatopée 13, 15 jon vocalique : 24, 86, 87, 8, 99 9 Ouverture : 91 184 Phonétiques et prononciations du frangais Palatogramme : 61 Platographie: 62 Relachement : 92, 120, Redondance 18, 123, Rendement Resonance Pertinence : 24 Pharynx : 51, 52 Phase : 29 Phone: 6,7, 10 Phonétique: 5, Phonéme : 7, 9, 10, 20, 24, 41, 56, 76, Seuil de douleur : 46 perception : 46 Phonostyle: 100, 104, 110, Physique des sons 29 125, 126, 127, 128 121, 125, 129 R dorso-uvulaire : 68, 73,76 apicovalvéolaire: 24,73, Staccato Index des n 185 Universaux Usage : 163, 164 ‘Substance du contenu ide expression :6, 7, 14, 116, 120, 128 Syntagme = 8,26, 100 Syntaxe (role mélodique) : 130 Systéme = 10 Tangente mélodique: 126, 130 22, $8, $9, 60,79-92 A:23,87 antérioure : 35, 81, 82 arrondie : 82 19, 20,21, 29, 31, 44, 45, 58, 83 I 023,85, 86 ‘ouverte: 79, 82 61, 68, 6, 82, 83 postérieure 35, 81, 82, 83 aux: 90 nasale : 23, ns: 17,20, 21,24, 26 eee 36, 38 je 2 Watt: 42 Trigraphe : 19 ‘Tristesse = 104, 13 Zézsiement : 74 Table des matiéres Chapitre I Généralités sur les composantes du langage 1. Contenu et expression ‘Substance du contenu : Jes monémes. Forme du contenu : I'organisation des monémes. Substance de l'expression : les matériaux sonores Forme de expression phonématique : organisation des phones en phontmes. Forme de l'expression prosodique La combinatoire phonétique : double art Variantes phoné Variations etc Code et signes. rion du langage Degré de convent Processus de motiv: Problématique et questions Bibliogray Chapitre 2 : Du son 21a graphie. La transcription phonétique I. Les symbolisations écrites de oral Table des matidres 189 » 2. La soutlere dans a parce 2 19 | 3. 53 » B) 3 s Fy Staak pile tar ee ahi ioes E 21 | non voisement 56 21 ST tier wanscripion 2 | 7 photo 3 Ml ion acoomton ol pmuses ss ,eroupesrthmigues troupes de soul =» | 38 n phonégue a a a Leslious articulation ° 28 12, Etude physiologique des consonnes, 6 | tions a Chapitre 3 : La nature physique des sons de la parole. 29 63 1. Nature des sons. 9 \ 2 Intnsité ot ample 4 Timbres types donde. = foo4 es des consomes 6 5. Le son complexe : fondamental et harmonique. 31 | 2 a ° 4 Tris ists des oelsves. a |S Classement arcuate des ricaves & | 6. 6 } 4 6 8 ra » n n 12, Le alas consnartiqusfonaionant oromesgnaix phonositisiqes B 13, Ponetoonenent ds varies propemet phon 8 1a. Lacoloa ued anal 3 13, Phondgue impressive der cousonnes, % ” Biblogrephie % Bibliographic. a Chapitre 7 : Le classement et le fonctionnement des voyelles 79 » 1. Les résonateurs vocaliques Chapitre 5 La production des sons de a parole si 2. Asymétrie ds organes aticulatoires 81 1. Les appareils de production vocal et les sons de la parole 51 3. Bnude physiologique des voyelles si Jos nga | pre tae ema a iguistique des voyelles orales daprés leurs traits | ies di le du rythme syllabique et de l'accentuation. nn discursive rythmique 8 9. Les types de rythmes et le principe d'isochron 84 10. iique : substance et forme de I'accent Les oppositions phonologiques vor: 12. Lecas du A. 87 8: Liinfra-structure rythmique : syllabes, groupes, pauses, dét 9. Les groupements syllabiques 10. Les pauses. 1 103 du debit, 104 ions 103 105 et le rythme. L’accentuation: nature, place et fonction sistance. -— lft Flantigues et prononciionss raat oer} 3. Mécanisme de la liaison : Ia cohérence syntagmatique 153 “st. Non-cohérence syntagmatique 153 yyntagmatig 154 Cohérence variable du groupe verbal : deux types de liaison 134 le des groupes adverbiaux ou prépositionnels Couverture: Noémi Adda

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