La juridiction constitutionnelle en droit comparé

Contrôle de constitutionnalité diffus/concentré : diffus : réalisé par plusieurs institutions ≠

concentré : le contrôle de constitutionnalité est le monopole d’une seule institution.

Contrôle de constitutionnalité concret/abstrait : abstrait : de manière générale sans partir d’un

litige précis ≠ concret : à partir d’un litige dont le juge est saisi.

Contrôle de constitutionnalité par voie d’exception/par voie d’action : le contrôle par voie
d’exception va être effectué à l’occasion d’un litige ; un contrôle par voie d’action va être un
contrôle sur lequel le seul objet est de vérifier la constitutionnalité de la norme

Contrôle de constitutionnalité a priori/a posteriori : a priori : avant que la mesure ne soit

entrée en vigueur ≠ a priori : sur une norme en vigueur

Cour constitutionnelle/Cour suprême : Cour constitutionnelle : cour indépendante dont le

contrôle de constitutionnalité est la seule fonction ; Cour suprême : cour juridique souveraine,
au sommet de la hiérarchie.

Exception d’inconstitutionnalité : la loi est déclarée inconstitutionnelle dans un litige précis :

on soulève la constitutionnalité de la loi mais c’est le juge lui-même qui résout la question de
la constitutionnalité de la loi.

Question préjudicielle de constitutionnalité : on soumet la question de la constitutionnalité de

la loi au juge qui renvoie cette question à la seule institution compétente pour en juger, le CC.

Exercice n°1 : Cas pratique

1. La constitution de 1787 n’a prévu aucune procédure de contrôle de la

constitutionnalité des lois. La seule chose qu’elle prévoit est à l’article 3 section 1 qui
dispose que « le pouvoir judiciaire est dévolu à une cour suprême et à telle cour
inférieure ». Le contrôle de constitutionnalité apparaît en 1803 avec l’arrêt Marbury
vs. Madison, qui rend la loi de 1789 contraire à la Constitution. Déclarée
inconstitutionnelle, cette loi n’est donc pas appliquée. Cet arrêt écarte l’application
d’une loi au motif qu’elle est contraire à la Constitution : cet arrêt pose les bases du
contrôle de constitutionnalité aux Etats-Unis.
2. Tout juge peut, lors d’un conflit entre la Constitution et une loi ordinaire, écarter cette
dernière. La Cour Suprême peut être amenée à trancher définitivement, après que les
juges précédents se soient prononcés : elle a pour rôle d’unifier la jurisprudence. Elle a
la possibilité de former un recours en certioriari : la Cour Suprême peut émettre un
certificat de constitutionnalité.
3. Pour pouvoir invoquer l’inconstitutionnalité d’une loi, il faut que le requérant ait un
intérêt à agir. Il faut que le dommage soit certain. Il faut enfin que le litige ne soit pas
éteint.
4. A l’occasion d’un procès civil ou administratif, tout justiciable peut soulever une
exception d’inconstitutionnalité, c’est-à-dire demander au juge saisi de se prononcer
sur la constitutionnalité d’un texte qui doit être appliqué au justiciable.
5. Techniquement c’est possible, puisqu’il n’existe qu’une autorité relative de chose
jugée, un effet inter partes. Mais il existe la règle du précédent, une règle
jurisprudentielle, qui veut que l’on prenne en compte la jurisprudence antérieure :
l’inconstitutionnalité d’une loi déclarée par la Cour Suprême aura l’effet d’une

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 annulation même si en théorie les décisions de la Cour Suprême n’ont qu’une autorité
relative de chose jugée.
6. Les juges sont inamovibles, tant qu’ils sont capables d’exercer leurs fonctions. Ils
peuvent se retirer du Conseil, mais même le Président des Etats-Unis ne peut les
renvoyer. Ma cliente doit donc espérer…

Exercice n°2 : Cas pratique

1. En Allemagne sur demande d’un tiers du Bundestag : un tiers du Bundestag peut saisir
la Cour Constitutionnelle a priori pour une loi d’approbation d’un traité, a posteriori
contre toute autre loi. Mais il n’y a aucun délai.
En Espagne, le recours était ouvert à 50 députés ou 50 sénateurs contre une loi
organique avant sa promulgation mais le contrôle préventif de constitutionnalité a été
supprimé en 1985. Ce recours par les députés et les sénateurs reste possible a
posteriori dans les trois mois qui suivent la promulgation de la loi.
2. Cour constitutionnelle : cour indépendante dont le contrôle de constitutionnalité est la
seule fonction ; Cour suprême : cour juridique souveraine, au sommet de la hiérarchie
(CS USA = CC + CCass. + CE).

Juridiction Constitutionnelle

Cour Suprême Cour Constitutionnelle

- ne va pas connaître du - va connaître du contentieux - spécialisée : elle ne connaît

contentieux constitutionnel de constitutionnalité pas que du contentieux
s’il existe une cour exclusivement constitutionnel
constitutionnelle
- elle partage cette fonction - monopole du contentieux
- il en est de même pour le avec les autres tribunaux, de constitutionnalité
Conseil d’Etat et la Cour de avec les juridictions
Cassation inférieures.

Au sommet de la hiérarchie juridictionnelle Indépendante de l’appareil

juridictionnel

3. Le projet voulait poser un contrôle de constitutionnalité a posteriori, réalisé par le

Conseil Constitutionnel : c’est donc une question préjudicielle de constitutionnalité.
4. Il existe un contrôle constitutionnalité concret tant en Italie qu’en Allemagne. Dès
lors, le contrôle de constitutionnalité abstrait n’est pas un critère de classification du
modèle européen. Le problème des recours individuels est le risque d’excès. Il y a
deux hypothèses de contrôle concret :
La première hypothèse est sur renvoi des tribunaux ordinaires devant la Cour
Constitutionnelle : question préjudicielle en Allemagne, en Italie, en Espagne.
On a d’autre part la possibilité d’une saisine directe par les individus pour violation
des droits fondamentaux : en Allemagne contre les actes législatifs, administratifs et
juridictionnels ; en Espagne, c’est le recours d’Amparo contre les actes administratifs

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 et juridictionnels (le juge peut se saisir d’office de l’inconstitutionnalité de la loi qui a
servi à rendre le verdict administratif ou juridictionnel)
5. Insuffisant
6. Non
7. Le contrôle diffus ou concentré
8. Allemagne et Espagne (cf.4).