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MAR

S
Pourquoi
déba,re
?

Eclairage
sur
«
Le
grand
débat
sur
l’iden9té
na9onale
»


N°1

Mars
2010

www.la‐revue.net

S
O
M
M
A
I
R
E


Dossier Edito :
Une
 nouvelle
 revue
 comme

Déba,re
sur
l’iden9té
na9onale
 p.11
 une
bonne
résolu9on









p.3


Fragments : Chronologie :
Ce
 qu’il
 faut
 retenir
 de
 ...

Janvier
2010























p.4

Le
grand
débat
en
cita9ons
 
 p.13

Le
grand
débat
en
dates
 
 p.14

Ce
 qu’il
 faut
 retenir
 de
 ....

La
presse
et
le
grand
débat

 
 p.16

Février
2010























p.6


Eclairages :
Par
Anne‐Marie
Thiesse,
historienne p.20
Par
 Philippe
 Breton,
 professeur
 en
 Sciences
 de
 l’informa9on
 et
 de
 la

communica9on p.23

2
Pour aller plus loin :
Eric
Besson,
Pour
la
na)on
 
 
 p.26

Patrick
Weil,
Qu’est‐ce
qu’un
Français
?
 
 p.26

Dominique
Schnapper,
Qu’est‐ce
que
l’intégra)on
 p.27

Amin
Maalouf,
Les
iden)tés
meurtrières
 
 p.29

Philippe
Breton,
La
parole
manipulée
 
 p.29

Gérard
Noiriel,
A
quoi
sert
l’iden)té
na)onale
 p.30


Diagonales:
Du
Néron
chez
Besson
 
 
 p.32

Eric
Besson,
une
stratégie
“média
an9‐social”
 p.33

Blade
Runner
ou
les
illusions
de
l’inden9té
 
 p.34


Varia
:



 Le
point
sur
...
la
pauvreté
en
France

 
 p.36


 La
point
sur
...
Haï9

 
 
 p.38


 Lectures

 
 
 
 p.40 

E
D
I
T
O

Une nouvelle revue comme une bonne résolution…
2,5
millions
de
lecteurs
par
jour
pour
20
minutes,
à
 mais
 
 qu'historiens,
 
 
 géographes,
 écrivains
 et

peine
 moins
 pour
 Métro.
 45%
 des
 Français
 de
 15
 sociologues
 ont
 tenté
 d'éclairer.
 Pauvres
 écrivains,

ans
 et
 plus
 u9lisent
 Internet
 pour
 faire
 des
 pauvres
 sociologues,
 appelés
 en
 ce
 débat
 à

recherches
documentaires,
23%
pour
visiter
un
blog
 résumer
en
quelques
phrases
des
ques9onnements

ou
 un
 site
 personnel,
 21%
 pour
 lire
 la
 presse
 en
 bien
complexes.
C'est
ce,e
contradic9on
‐
entre
un

ligne.
 Des
 usages
 qui
 n'existaient
 pas
 il
 y
 a
 en
 sujet
si
passionnant
et
un
débat
si
pauvre
‐
qui
nous

encore
 vingt
 ans
 et
 qui
 aujourd'hui
 font
 par9e
 de
 a
amené
à
prendre,
une
fois
n'est
pas
coutume,
une

notre
 quo9dien.
 Sans
 compter
 que
 la
 télévision,
 la
 bonne
 résolu9on,
 sous
 la
 forme
 d'une
 nouvelle

radio,
 la
 presse
 con9nuent
 de
 cons9tuer
 nos
 revue.
 Avec
 pour
 premier
 sujet,
 le
 débat
 sur

sources
 d'informa9ons
 privilégiées
 :
 87%
 des
 l'iden9té
 na9onale,
 et
 pour
 voca9on
 l'envie
 de

Français
 déclarent
 regarder
 la
 télévision
 tous
 les
 proposer
 sur
 l'actualité
 un
 éclairage
 que
 nous

jours,
 plus
 de
 trois
 électeurs
 sur
 quatre
 disent
 souhaitons
 différent.
 Sous
 quelle
 forme
 ?
 Une

suivre
 un
 journal
 télévisé
 au
 moins
 cinq
 fois
 par
 revue,
 mensuelle,
 et
 un
 blog,
 la‐revue.net.
 Pour
 le

semaine.
 blog,
 c'est
 très
 simple
 :
 il
 s'agira
 de
 proposer

régulièrement
 une
 perspec9ve,
 une
 analyse,
 une

opinion
 sur
 l'actualité
 immédiate.
 Invités
 et

Des
supports
qui
se
mul9plient,
des
sources
qui
se
 commentateurs
 seront
 conviés
 à
 enrichir
 un
 débat

diversifient.
 Il
 est
 de
 bon
 ton
 aujourd'hui
 qui
se
veut



d'annoncer
 que
 nous
 sommes
 entrés

d'annoncer
que

sources
 débat
qui
se
veut
permanent.
Pour
la

dans
 une
 société
 de
 la
 connaissance,
 revue,
il
il
s'agira
au
contraire
de
faire

l ' i n f o r m a 9 o n
 e t
 s a
 m a î t r i s e
 une
 pause,
 et
 de
 prendre
 le
 temps

cons9tuant
l'un
de
ses
fondements.
 chaque
 mois
 de
 faire
 le
 point.
 Pour

M a i s
 c e , e
 o m n i p r é s e n c e
 d e
 commencer,
 une
 «
 Chronologie
 »,

l'informa9on
ne
fait
pas
forcément
de
 coup
 de
 projecteur
 sur
 les
 grands
 et

nous
 un
 lecteur
 mieux
 informé,
 et
 pe9ts
événements
du
mois
précédent.

3
plus
 cri9que.
 De
 l'informa9on,
 nous
 Ensuite,
 un
 «
 Dossier
 »,
 cœur
 de
 la

ne
 retenons
 le
 plus
 souvent
 que
 revue,
 réunissant
 des
 contribu9ons

l'émo9on,
les
sen9ments
et
d'un
jour
 d'universitaires,
 d'intellectuels,

déjà
remplacée
le

l’émo9on
 d'éditorialistes,
avec
une

réac9ons
qu'elle
a
pu
susciter
en
d'un

jour
déjà
remplacée
le

l’émo9on

nous
 lors
 de
 son
 écoute,
 émo9on
 d'un
 jour
 déjà
 une
ambi9on,
inviter
nos
lecteurs
à
faire
ensemble

remplacée
le
lendemain
par
une
nouvelle
tout
aussi
 un
tour
de
la
ques9on,
détours
compris.
Après,
un
«

drama9que.
 Nous
 sommes
 plus
 informés,
 sans
 Sujet
 »,
 qui
 se
 propose
 de
 faire
 le
 point
 sur
 un

forcément
 être
 mieux
 informés.
 Voilà
 pour
 le
 thème
 précis.
 Enfin,
 des
 «
 Comptes
 rendus
 »,

contexte
général.

 d’ouvrages
 récents
 ou
 d’essen9els,
 d’ar9cles
 de

journaux
ou
de
revues
qui
ont
atré
notre
a,en9on

Car
 à
 la
 source
 de
 ce,e
 revue,
 il
 y
 a
 un
 contexte
 ou
 celle
 de
 nos
 chroniqueurs,
 sans
 oublier
 les
 «

plus
 par9culier.
 Celui
 d'une
 émission
 de
 radio,
 Retours
 »,
 pages
 ouvertes
 aux
 droits
 de
 réponse,

entendue
 un
 soir
 de
 décembre,
 qui
 me,ait
 aux
 opinions,
cri9ques
et
courriers
de
nos
lecteurs.

prises
 trois
 interlocuteurs
 et
 deux
 animateurs

débordés
autour
d'un
débat
que
quelques
hommes
 Parce
que
la
démocra9e
repose
sur
les
mots,
et
que

poli9ques
 avaient
 décidé
 d'imposer
 aux
 Français.
 les
mots
sont
des
armes.
Des
mots
qui
la
menacent

Un
 débat
 sur
 l'iden9té,
 au
 singulier,
 na9onale,
 ou
 la
 renforcent,
 qui
 ne
 sont
 en
 tout
 cas
 jamais

celles
 des
 Français,
 la
 notre.
 Un
 débat
 «
 plébiscité
 neutres
 mais
 toujours
 vecteurs
 d’idées.
 Et
 qu’en

par
les
Français
»,
un
débat
qui
met
la
gauche
mal
à
 conséquence,
 chaque
 débat
 qui
 se
 crée,
 doit
 avoir


.
l'aise,
une
discussion
qui
n'a
de
débat
que
le
nom,
 pour
objec9f
la
créa9on
de
champs
de
bataille,
où

tant
 sont
 encouragés
 réac9ons
 et
 préjugés.
 La
 peuvent
s’affronter,
à
armes
égales,
sans
tromperie,

ques9on
des
iden9tés,
na9onales
pourquoi
pas,
est
 sans
trucage,
à
la
loyale,
les
idées
de
tous
.


pourtant
un
beau
sujet.
De
ceux
qui
ne
se
résolvent

pas
en
quelques
commentaires,
mais

qu'historiens,


géographes



C
H
R
O
N
O
L
O
G
I
E

Ce qu’il faut retenir de … janvier 2010
Collusion
média9que
 
Régressions
sarkozystes

4‐
 Roselyne
 Bachelot
 invitée
 sur
 TF1
 11‐
 Fadela
 Amara
 dans
 un
 entre9en

annonce
que
la
moi9é
des
94
millions
de
doses
 accordé
 au
 Progrès
 réaffirme
 la

commandées
par
la
France
sont
annulées.
C’est
 nécessité
de
ne,oyer
les
cités
urbaines

la
 fin
 de
 la
 crise
 de
 la
 grippe
 A
 qui
 n'a
 pas
 été

traitée
 comme
 un
 problème
 de
 santé
 publique
 au
Kärcher.
 Deux
mois
avant
les
régionales
le

mais
comme
des
scandales
à
répé99on.
 gouvernement
 ressort
 les
 trois
 «
 i
 »
 :
 iden9té

na9onale,
insécurité,
immigra9on.


5‐
 
 Jean‐Michel
 Apathie
 rec9fie
 une
 23‐
 Le
 directeur
 général
 des
 Hôpitaux

informa9on
 erronée
 sur
 les
 retraites,
 de
 Paris
 confirme
 dans
 un
 entre9en
 au

après
une
pub
dans
le
Grand
journal
de
Canal+
 Parisien
la
suppression
de
3.000
à
4.000

Sa
 source
 ?
 Un
 SMS
 du
 Premier
 Ministre,
 postes.
 Une
 coupe
 budgétaire
 qui
 risque

e nv o y é
 s u r
 l e
 n u m é ro
 p e rs o n n e l
 d u

d'avoir
 des
 conséquences
 drama9ques

chroniqueur....


notamment
en
terme
de
délais
d'avortement.

11‐
 Fox
 News
 annonce
 le
 recrutement

d'une
 commentatrice
 hors
 pair...
 Sarah
 25‐
123
kurdes
découverts
une
plage
de

Palin.
 Les
 médias
 américains,
 un
 an
 après
 Bonifacio
 sont
 immédiatement
 placés

l'élec9on
 de
 Barack
 Obama,
 s’opposent
 plus

que
jamais
au
pouvoir
en
place.
 en
 centre
 de
 réten9on.
 Les
 juges
 des

libertés
 et
 de
 la
 déten9on
 de
 différents

tribunaux
 vont
 ordonner
 leur
 remise
 en
 liberté

 2 5‐
 Nicolas
 Sarkozy
 travaille
 sa
 pour
 non
 respect
 des
 procédures.
 C'est
 un

communica9on
 poli9que
 dans
 un
 désaveu
d'Eric
Besson
qui
avait
jugé
que
:
«
Face

4 à
 des
 situa9ons
 d'urgence,
 la
 protec9on
 des

simulacre
 de
 débat
 avec
 les
 Français
 p e r s o n n e s
 p r i m e
 s u r
 l e
 p o i n 9 l l i s m e

animé...
par
Jean‐Pierre
Pernaut
!
 procédural».


27‐
 Présenta9on
 de
 l'Ipad
 par
 Steve
 29‐
 
le
procureur
de
Paris
annonce
qu'il



Jobs.
 En
deux
semaines,
287
ar9cles
de
presse
 fera
appel
de
la
relaxe
de
Dominique
de

ont
été
publiés
sur
cet
objet.
Est‐ce
réellement

Villepin
 dans
 l'affaire
 Clearstream.
 Les

le
rôle
de
nos
journaux
?
Le
Monde,
à
lui
seul,
a

médias
 désignent
 immédiatement
 Nicolas

proposé
dix‐huit
ar9cles
sur
ce
sujet…

Sarkozy
 comme
 ini9ateur
 de
 ce,e
 décision

témoignant
du
climat
de
suspicion
qui
règne
sur

l'indépendance
de
la
jus9ce.


Repères

6‐
 Face
 à
 la
 révolu9on
 numérique,
 Nicolas
 Sarkozy
 ne
 re9endra
 que
 deux
 points
 du

rapport
Zelnik
:
la
taxa9on
des
revenus
publicitaires
en
ligne
et
la
saisine
de
l'autorité
de
la
concurrence

sur
d'éventuelles
posi9ons
dominantes
sur
le
marché
publicitaire
sur
le
Web.


7‐
mort
de
Philippe
Seguin.
La
classe
poli9que
dans
son
ensemble
rendent
hommage
à
l'homme
qui

aura
redonné
de
la
visibilité
et
de
la
crédibilité
à
la
Cour
des
comptes.


10‐
 Les
 habitants
 de
 la
 Guyane
 et
 de
 la
 Mar9nique
 reje,ent
 massivement
 le
 statut

d'autonomie
 proposé
 par
 référendum.
 Un
 échec
 reten9ssant
 pour
 les
 progressistes
 et
 autres

par9sans
du
oui,
un
an
après
la
crise
sociale
qui
avait
ébranlé
la
Mar9nique.


26‐
 Après
 six
 mois
 de
 travaux,
 la
 mission
 parlementaire
 présidée
 par
 le
 député

communiste
 André
 Guérin
 affirme
 que
 le
 voile
 intégral
 est
 contraire
 aux
 valeurs
 de
 la

République.

Proposi9ons
socialistes

 Nouvelles
du
monde


Mar9ne
Aubry
propose
comme
alterna9ve
aux
 01‐
L'Espagne
prend
la
tête
de
la
présidence

trois
«
i
»
de
la
droite
les
trois
«
e
»
socialistes
:
 tournante
 de
 l'Union
 Européenne
 tandis
 que

emploi,
 éduca9on,
 environnement.
 Elle
 peaufine
 son
 les
 deux
 membres
 de
 l'exécu9f
 européen
 élus
 en

image
de
présiden9able.


 novembre
passé
n'arrivent
toujours
pas
à
s'imposer.
Il

est
plus
que
jamais
difficile
à
l'Europe
de
parler
d'une

12‐
 Le
 Par9
 Socialiste
 dépose
 une
 proposi9on
 seule
voix.


de
loi
sur
le
droit
de
vote
des
étrangers.
Ils
font

ainsi
suite
au
livre
d'Eric
Besson
Pour
la
Na9on
plaidant
 12‐
 Haï9,
 le
 pays
 le
 plus
 pauvre

dans
ce
sens.
Le
chef
de
l'Etat
un
temps
favorable
à
ce,e

mesure
ne
semble
pas
enclin
à
encourager
sa
majorité
à

d'Amérique
 est
 dévasté
 par
 un

voter
une
telle
loi.

 tremblement
 de
 terre.
 Rapidement
 la

solidarité
 interna9onale
 s'organise
 et
 la
 générosité

19‐
François
Hollande
compte
ses
troupes
dans
 afflue
au
risque
de
voir
d'autres
causes
oubliées.
(
voir

la
 perspec9ve
 d'une
 candidature
 en
 2012,
 il
 p.38)



propose
 une
 stratégie
 de
 nouvelle
 croissance

12‐
 Google
 menace
 de
 qui,er
 la
 Chine,

basée
 sur
 la
 forma9on,
 l'innova9on
 et
 une

nouvelle
poli9que
fiscale.


 principal
pays
censeur
de
l'Internet,
 qui
mène

des
assauts
contre
les
serveurs
du
géant
américain
en

vue
de
récupérer
des
données
sur
les
pra9ques
de
ses

Ini9a9ves

 citoyens.



12‐
 Deux
 semaines
 après
 que
 le
 conseil
 15‐
Une
sor9e
de
crise
semble
se
profiler
en



cons9tu9onnel
 ait
 retoqué
 
 la
 taxe
 carbone,
 Guinée,
 un
 accord
 est
 signé
 
 par
 l'union
 des
 forces

Eric
 Woerth,
 ministre
 du
 budget,
 annonce
 que
 démocra9ques
du
pays
prévoyant
la
tenue
d'élec9on
 5
présiden9elle
 cet
 été.
 Quelques
 jours
 auparavant,
 la

les
 industries
 les
 plus
 polluantes
 seront
 Haute
Cour
fédérale
du
Nigéria
me,ait
fin
à
des
mois

finalement
assujetes
à
ce,e
taxe.

 de
 vacance
 du
 pouvoir
 en
 ordonnant
 au
 vice‐
président
 Jonathan
 Goodluck
 d'assurer
 l'intérim

14‐
Barack
Obama
annonce
la
levée
d'un
impôt
 jusqu'au
 retour
 du
 président
 Umaru
 hospitalisé
 en

sur
 les
 banques.
 Il
 doit
 rapporter
 117
 milliards
 de
 Arabie
 Saoudite.
 Transi9on
 démocra9que
 en

dollars
 sur
 les
 dix
 prochaines
 années
 comme
 Afrique
?


dédommagement
 de
 la
 responsabilité
 de
 ces

établissements
dans
la
crise.

 17‐
 Pour
 la
 première
 fois
 depuis
 Pinochet
 la

droite
 revient
 au
 pouvoir
 au
 Chili.
 Quelques

jours
 plus
 tard,
 au
 Vénézuela,
 Hugo
 Chavez
 censure

les
 six
 sta9ons
 du
 réseau
 câblé
 qui
 n'avaient
 pas

retransmis
 ses
 derniers
 discours.
 Régressions

Directrice
 de
 publica9on
 :
 Line
 Mazuir,
 démocra9ques
en
Amérique
La9ne
?

responsable
d’un
service
de
démocra9e
par9cipa9ve,

diplômée
 d’un
 Ins9tut
 d’Etudes
 Poli9ques
 et
 d’un

Master
de
communica9on.

Rédacteur
en
chef
:
Grégory
Bozonnet,
doctorant
en
science
poli9que,
chargé
d’enseignements
en
Ins9tuts

d’Etudes
Poli9ques,
facultés
et
école
de
communica9on.


Secrétaire
de
rédac9on
:
Gau9er
Demouveaux,
journaliste
à
France
Bleu,
diplômé
d’un
Ins9tut
d’Etudes

Poli9ques
et
du
CUEJ,
école
de
journalisme
de
Strasbourg.


Rédacteurs
permanents
:
Laurent
François,
 
responsable
du
pôle
influence
digitale,
Ogilvy
PR,
directeur
de
la

publica9on
de
tout‐ca
mag’.
Péristète,
anthropologue
et
philosophe
du
quo9dien.


Ont
 contribué
 à
 la
 réalisa9on
 de
 ce
 numéro
 :
 Pascale
 Arguedas,
 Philippe
 Breton,
 Hélène
 Fabre,
 Pascal

Marchand,
Sami
Naïr,
Céleste
Simonet
et
Anne‐Marie
Thiesse.
Nous
les
en
remercions.

C
H
R
O
N
O
L
O
G
I
E

Ce qu’il faut retenir de … février 2010


Régressions
sarkozystes
 Collusion
média9que

2
 –
 Gourbangouli
 Berdimoukhamedov
 18
 –
 Canal
 +
 envoie
 des
 soldats

est
reçu
à
l’Elysée.
Ce,e
visite
du
président
du
 roumains
 à
 Tahi9.
 Après
 les
 russes
 et
 la

Turkménistan
 est
 organisée
 dans
 la
 plus
 grande
 télévision
 colombienne,
 L’édi)on
 spéciale
 de
 la

discré9on.

 chaîne
 à
 péage
 a
 relayé
 une
 informa9on
 du

Times.ro
qui
s9pulait
que
la
Roumanie
avait
envoyé

des
troupes
et
denrées
à
Tahi9
en
voulant
aider
les

sinistrés
 d’Haï9.
 La
 chaîne
 diffuse
 même
 une

10
 –
 Une
 ar9ste
 chinoise
 censurée
 par
 réac9on
 du
 ministre
 roumain
 :
 «
 Ce
 n'est
 pas
 la

les
Beaux‐Arts.
Son
œuvre
composée
de
quatre
 peine
 d'en
 faire
 un
 plat,
 franchement,
 Haï),
 Tahi),

banderoles
 détournant
 le
 slogan
 de
 campagne
 de
 Mahi),
 Papi),
 toutes
 ces
 îles
 ont
 des
 noms
 qui
 se

Nicolas
 Sarkozy
 :
 «
 Travailler
 »,
 «
 Moins
 »,
 ressemblent.
 »
 Sauf
 que
 la
 source
 de
 ce,e

«
Gagner
»,
«
Plus
»
avait
été
re9rée
de
la
façade
de
 informa9on
est
un
site
sa9rique
et
l’informa9on,
un

l’école
 au
 mo9f
 de
 son"a@einte
 à
 la
 neutralité
 du
 canular…

service
public".
Elle
sera
remise
en
place
trois
jours

plus
tard.

20‐
Un
électeur
sur
deux
déclare
ne
pas

16
 –
 Vote
 de
 la
 loi
 LOPPSI
 2.
 L’assemblée
 souhaiter
voter
aux
régionales
des
14
et

na9onale
vote
ce
projet
de
loi
de
sécurité
intérieure
 21
 mars
 prochain.
 Plusieurs
 sondages

généralisant
 la
 vidéo‐surveillance,
 autorisant
 le
 s’accordent
 pour
 déclarer
 l’absten9on
 grande

6 couvre‐feu
pour
les
moins
de
13
ans
et
le
contrôle
 gagnant
 des
 prochaines
 régionales
 et
 pour
 cause.

des
ordinateurs.
 Depuis
 le
 début
 de
 la
 campagne
 média9que,
 les

enjeux
 des
 régionales
 (Forma9on,
 Lycée,
 TER,

poli9que
 économique)
 ne
 sont
 pas
 mis
 en
 avant.

21
 –
 Albanel
 rejoint
 France
 Télécom.
 Seuls
 les
 affaires
 développées
 ci‐dessous
 font
 les

Après
 son
 passage
 au
 ministère
 de
 la
 culture,
 unes
des
journaux.

Chris9ne
 Albanel
 rejoindrait
 la
 direc9on
 de
 la

communica9on
de
l’entreprise.




Régionales
2010


03‐
Ilhem
Moussaid
est
inves9e
sur
une
liste
NPA.
Bien
qu’en
posi9on
inéligible,
la
candidate

voilée
suscite
une
vive
polémique
dans
la
sphère
poli9co‐média9que.



10‐
 Hélène
 Mandroux
 ne
 parvient
 pas
 à
 s’associer
 avec
 les
 Verts
 en
 Languedoc‐
Roussillon.
 L’affaire
 Frêche
 aura
 été
 l’événement
 central
 de
 ces
 régionales.
 Sa
 victoire
 ne
 semble
 plus

pouvoir
être
évitée,
le
PS
décide
une
exclusion
temporaire
des
sou9ens
à
Georges
Frêche…


19‐
 Deux
 maires
 UMP
 qualifient
 Ali
 Soumaré
 de
 «
 délinquant
 mul)récidiviste

chevronné
 ».
 La
 polémique
 prend
 de
 l’ampleur
 quand
 la
 procureure
 de
 la
 République
 de
 Pontoise

révèle
 que
 certaines
 affaires
 sont
 imputables
 à
 un
 autre
 Ali
 Soumaré.
 Le
 tête
 de
 liste
 PS
 du
 Val‐d’Oise

devient
 le
 centre
 de
 toutes
 les
 a,en9ons
 média9ques.
 Valérie
 Pécresse
 sera
 convoquée
 à
 l’Elysée,
 sa

campagne
pa9ne.


Nomina9ons

23
 –
 Didier
 Migaud
 devient
 Premier
 Président
 de
 la
 Cour
 des
 comptes.
 L’ancien

président
 de
 la
 commission
 des
 finances
 de
 l’Assemblée
 na9onale
 reprend
 le
 poste
 que
 Philippe
 Séguin

occupait
 depuis
 2004.
 Nicolas
 Sarkozy
 cherche
 à
 nouveau
 l’ouverture
 en
 nommant
 ce
 membre
 du
 par9

socialiste.


24
–
Michel
Charasse
annonce
sa
nomina9on
au
Conseil
cons9tu9onnel.
Toujours
dans

une
 volonté
 d’ouverture,
 Nicolas
 Sarkozy
 décide
 de
 nommer
 l’ancien
 mi,errandiste
 au
 Conseil

cons9tu9onnel.
Alors
que
le
président
de
la
République
est
au
plus
bas
dans
les
sondages,
les
candidats
au

débauchage
sont
de
moins
en
moins
nombreux.



Jacques
Barrot
et
Hubert
Haenel
complètent
l’équipe
du
Conseil
cons9tu9onnel.
Le

président
 de
 l’Assemblée
 na9onale
 et
 celui
 du
 Sénat
 nomment
 deux
 membres
 de
 la
 majorité
 dans
 ce

conseil
où
aucun
des
neuf
membres
actuels
n’ont
été
désignés
par
la
gauche.




Repères
 
Nouvelles
du
Monde

9‐
Paru9on
du
rapport
annuel
de
la
Cour
 1‐
 Les
 Etats‐Unis
 renoncent
 à
 une

des
 comptes.
 L’état
 des
 finances
 publiques
 est
 n o u ve l l e
 c o n q u ê te
 d e
 l a
 L u n e .
 7
jugé
 avec
 sévérité.
 Ce
 rapport
 affirme
 une
 Conséquence
 indirecte
 de
 la
 crise
 économique,

aggrava9on
 inquiétante
 du
 déficit
 structurel
 B a r a c k
 O b a m a
 m e t
 fi n
 a u
 p r o g r a m m e

français
l’an
passé.
 «
Constella9on
»
de
la
Nasa
lancé
par
Georges
Bush

en
2004
pour
un
retour
sur
la
Lune
en
2020.


12‐28–
 Les
 J.O.
 d’hiver
 se
 déroulent
 à



Vancouver.
 Pour
ce,e
troisième
édi9on
des
jeux
 7–
 Ukraine,
 victoire
 du
 candidat
 pro‐
olympiques
 au
 Canada,
 la
 France
 rentre
 avec
 11
 russe.
 Cinq
 années
 après
 la
 Révolu9on
 orange,

médailles
 et
 se
 classe
 douzième
 grâce
 à
 la
 bonne
 V i k t o r
 I a n o u ko v i t c h
 r e m p o r t e
 l ’é l e c 9 o n

forme
de
ses
biathlètes.

 présiden9elle
 avec
 48,95%
 des
 voix.
 Il
 ne
 dispose

pas
pour
l’instant
d’une
majorité
au
parlement.


11‐
 Le
 débat
 sur
 les
 gardes
 à
 vue
 est



relancé.
 Après
 l’interpella9on
 de
 trois
 13–
12
civils
tués
en
Afghanisan.
L’OTAN
et

collégiennes
de
14
ans
pour
une
simple
bagarre,
de
 l’armée
afghane
lancent

l’opéra9on
«
Mushtarak
»,

nombreux
 élus
 dénoncent
 l’augmenta9on
 du
 la
 plus
 grand
 offensive
 depuis
 2002
 contre
 les

nombre
 de
 gardes
 à
 vues.
 
 On
 es9me
 que
 leur
 talibans.

nombre
est
situé
entre
580
000
et
900
000
par
an,

Robert
 Badinter
 parle
 d’un
 «
 scandale
 de
 la

République
 ».
 Les
 trois
 gardées
 à
 vue
 seront
 26‐
 Mouammar
 Khadafi
 appelle
 au

blanchies
quelques
semaines
plus
tard.
 djihad
 contre
 la
 Suisse.
 La
 confédéra9on

helvé9que
 serait
 un
 Etat
 infidèle
 qui
 détruit
 les

mosquées.
 Il
 réagit
 au
 référendum
 de
 novembre

passé
 interdisant
 la
 construc9on
 de
 nouveaux

minarets.


POURQUOI
DEBATTRE
?

Eclairages
sur
le
grand
débat
sur
l’idenQté
naQonale

« 
J’viens
de
là
où
on
échange,
j’viens

de
là
où
on
se
mélange

a


moi
 c'est
 l'absence
 de
 bruits
 et



d'odeurs
qui
m'dérange

a


J’viens
 de
 là
 où
 l'arc
 en
 ciel
 n'a
 pas



six
couleurs
mais
dix‐huit

a


J’viens
de
là
où
la
France
est
un
pays

cosmopolite


»
“Je
viens
de
là”


Grand
Corps
Malade

D
E
B
A
T
T
R
E

S
U
R

L’
I
D
E
N
T
I
T
E

N
A
T
I
O
N
A
L
E


En
 1992,
 Popula)on,
 immigra)on
 et
 iden)té
 créer
 le
 lien
 social
 nécessaire
 au
 «
 vivre

na)onale
 de
 Gérard
 Noiriel
 s’ouvrait
 sur
 ces
 ensemble
 ».
 Patrick
 Weil,
 auteur
 de
 
 Qu’est‐ce

mots
 :
 «
 Depuis
 une
 dizaine
 d’années,
 les
 qu’un
 Français
 ,
 explique
 que
 la
 no9on
 de

problèmes
 d’immigra)on
 et
 d’iden)té
 na)onale
 na9onalité
 a
 varié
 selon
 le
 temps
 (p.26).
 Ainsi,

sont
 au
 cœur
 de
 l’actualité
 poli)que,
 non
 quatre
 critères
 peuvent
 donner
 droit
 à
 la

seulement
 en
 France,
 mais
 dans
 l’ensemble
 de
 na9onalité
française
:
le
lieu
de
naissance,
le
lien

l’Europe
 ».
 L’idée
 que
 le
 sujet
 serait
 tabou
 –
 de
 filia9on,
 la
 résidence,
 le
 statut
 matrimonial.

véhiculée
 par
 le
 gouvernement
 et
 notamment
 Selon
 les
 périodes,
 selon
 la
 représenta9on
 que

par
Eric
Besson
qui
y
consacre
un
chapitre
en9er
 notre
 société
 véhiculait
 des
 femmes,
 des
 juifs,

dans
 son
 opuscule
 (p.26)
 –
 n’a
 pas
 d’autre
 des
musulmans
d’Algérie…,
on
leur
a
accordé,
nié

fondement
 qu’une
 volonté
 poli9que
 de
 diffuser
 ou
 refusé
 la
 na9onalité
 française.
 Il
 est
 donc

une
doxa
erronée.
 défini9vement
 erroné
 de
 croire
 que
 ce,e

ques9on
 est
 nouvelle,
 tout
 comme
 il
 serait
 faux

Depuis
le
XVIIIe
siècle
et
l’avènement
du
concept
 de
 croire
 que
 la
 na9on
 est
 essen9aliste
 et

de
 «
 na9on
 »
 ‐
 au
 sens
 poli9que
 du
 terme
 –
 ce
 immuable.
 Comme
 tout
 individu,
 la
 na9on

mot
n’a
cessé
d’être
déba,u,
précisé
et
redéfini.
 française
est
en
permanente
évolu9on.

Pour
 Jules
 Michelet,
 historien
 du
 XIXe
 siècle
 :

l’Angleterre
est
un
empire,
l’Allemagne
une
race,
 Dès
 lors,
 pourquoi
 un
 tel
 débat
 ?
 Parce
 que
 le

et
 la
 France
 est
 une
 «
 personne
 »,
 qui
 a
 pris
 concept
 de
 na9on
 est
 éminemment
 poli9que.

conscience
de
son
existence
en
1789.
«
Qu’est‐ce
 Pour
 Gérard
 Noiriel
 (p.30),
 la
 IIIeRépublique
 a

qu’une
na)on
?
»,
la
célèbre
conférence
d’Ernest
 «
fabriqué
la
‘’communauté
na)onale’’
en
même

Renan
–
citée,
détournée,
malmenée
pendant
ce
 temps
 qu’elle
 favorisait
 le
 processus
 de

1 débat
 –
 est
 prononcée
 quelques
 années
 après
 différen)a)on
 des
 affilia)ons
 »
 :
 l’iden)té

0 l’humiliante
défaite
Française
contre
la
Prusse
et
 na)onale
 est
 devenue
 une
 composante
 de

fixe
 l’idée
 d’une
 différence
 entre
 le
 concept
 l’iden)té
 de
 tous
 les
 citoyens,
 qui
 baignaient

français
 et
 allemand
 de
 na9on.
 C’est
 à
 ce,e
 dans
un
«
nous
Français
»,
mais
elle
n’était
pas
la

époque,
 dans
 ce
 contexte,
 que
 se
 dessine
 l’idée
 seule
 face@e
 de
 leur
 iden)té.
 En
 effet,
 la
 fin
 du

«
d’un
plébiscite
de
tous
les
jours
».
Paul
Ricœur
 XIXevoit
 se
 développer
 en
 même
 temps
 que
 la

définit
 notre
 iden9té
 na9onale
 selon
 deux
 presse
 à
 grand
 )rage,
 la
 démocra)sa)on
 de

critères,
la
«
mêmeté
»
et
l’«
ipsité
».
A
la
fin
du
 l’enseignement,
 l’émergence
 des
 premières

XIXe
 siècle,
 contrairement
 aux
 allemands,
 les
 «
 catégories
 socio‐professionnelles
 ».
 «
 Le
 fait

français
 sont
 iden9ques,
 la
 mêmeté,
 et
 que
 les
 individus
 soient
 ra@achés
 à
 différents

possèdent
 une
 histoire
 commune
 qui
 forge
 leur
 groupes
sociaux
a
mul)plié
les
iden)tés
latentes

sen9ment
d’appartenance
à
la
na9on,
l’ipsité.
La
 (poten)elles),
 qui
 doivent
 être
 ac)vées
 pour

IIIe
 République
 porte
 ce
 nouveau
 concept
 de
 s’imposer
».
En
fonc)on
du
contexte,
certaines
de

na9on,
 notamment
 en
 imposant
 aux
 enfants
 un
 ces
 iden)tés
 poten)elles
 acquièrent
 plus
 ou

enseignement
de
l’histoire
basée
sur
la
gloire
de
 moins
 de
 visibilité
 dans
 l’espace
 public.
 Dans
 les

nos
 héros
 na9onaux
 et
 de
 la
 géographie
 années
 1880,
 la
 «
 poli)sa)on
 de
 l’iden)té

enseignée
avec
une
Alsace
toujours
Française.
 na)onale
devient
alors
une
arme
essen)elle
pour

comba@re
 la
 lu@e
 des
 classes
 ».
 
 Une
 leçon

Anne‐Marie
 Thiesse,
 historienne
 spécialiste
 du
 d’histoire
 à
 me@re
 en
 écho
 avec
 notre
 contexte

sujet,
 montre
 que
 la
 construc9on
 des
 iden9tés
 contemporain.
 Après
 la
 seconde
 guerre

na9onales
 est
 un
 processus
 complexe,
 qui
 s'est
 mondiale,
 le
 na9onalisme
 et
 profondément
 et

engagé
 dès
 le
 XIXème
 dans
 la
 plupart
 des
 pays
 durablement
 discrédité.
 Gérard
 Noiriel
 montre

européens
 et
 n'en
 finit
 pas
 de
 se
 renouveler
 (p. qu’il
 faudra
 a,endre
 le
 début
 des
 années
 80
 et

20).
Selon
elle,
il
n’est
«
rien
de
plus
interna)onal
 les
 prémices
 de
 la
 popularité
 de
 Jean‐Marie
 Le

que
 la
 forma)on
 des
 iden)tés
 na)onales
 ».
 Les
 Pen
 pour
 que
 le
 sujet
 réapparaisse
 dans
 les

pays
 européens
 ont
 à
 ce,e
 époque
 cherché
 à
 médias.


9sser
 des
 représenta9ons
 nouvelles
 pour

nouvelles

Depuis,
sous
couvert
de
ne
pas
vouloir
laisser
au
 Ce
 débat
 a
 pourtant
 échoué.
 Censé
 se
 conclure

par9
fron9ste
le
monopole
de
ce
sujet,
l’iden9té
 par
 un
 grand
 colloque
 débouchant
 sur
 un

na9onale
 a
 été
 mobilisée
 par
 la
 droite
 nouveau
contrat
d’intégra9on,
le
grand
débat
sur

essen9ellement
et
la
gauche
épisodiquement.


 l’iden9té
 na9onale
 devra
 se
 contenter
 d’un

Porté
 par
 les
 médias,
 le
 thème
 de
 l’iden9té
 simple
 séminaire
 gouvernemental
 dont
 le
 seul

na9onale
 devient
 même
 un
 sujet
 central
 de
 la
 objec9f
 était
 de
 me,re
 fin
 au
 désastre.
 Mais

présiden9elle
 de
 2007,
 après
 l’annonce
 de
 la
 alors,
 pourquoi
 consacrer
 ce
 premier
 numéro
 à

créa9on
 par
 le
 candidat
 Sarkozy
 d’un
 ministère
 ce
sujet
éculé
?
Tout
simplement
parce
que
nous

de
 l’Immigra9on
 et
 de
 l’iden9té
 na9onale.
 Pour
 considérons
 que
 ce
 débat
 est
 nécessaire
 et
 que

Gérard
 Noiriel,
 les
 différences
 entre
 le
 la
 conséquence
 première
 de
 son
 échec
 va
 être

patrio9sme
de
Ségolène
Royal
et
le
na9onalisme
 de
 faire
 disparaître
 le
 thème,
 voire
 l’idée
 de

de
 Nicolas
 Sarkozy
 sont
 aussi
 marquées
 que
 débat,
 pour
 quelques
 années,
 alors
 qu’il
 est

celles
 qui
 opposaient
 Jaurès
 et
 Barrès
 au
 début
 toujours
 plus
 important.
 A
 l’heure
 de
 la

du
 XXème.
 S’il
 ne
 fait
 aucun
 doute
 qu’en
 mondialisa9on,
alors
que
l’immigra9on
a
amené

imposant
 un
 tel
 débat,
 le
 candidat
 de
 l’UMP
 avec
 elle
 de
 nouvelles
 cultures,
 une
 nouvelle

cherchait
 à
 raviver
 le
 clivage
 droite/gauche
 qu’il
 religion,
 et
 leur
 corollaire
 de
 ques9ons
 de

avait
 estompé
 en
 début
 de
 campagne,
 ce
 sujet
 société,
 il
 est
 plus
 que
 jamais
 indispensable
 de

n’a
pas
été
choisi
au
hasard.
La
dernière
enquête
 pouvoir
 répondre
 à
 la
 ques9on
 de
 ce
 qu’est
 un

décennale
 sur
 les
 valeurs
 des
 Français
 montre
 Français.
 Inu9le
 de
 préciser
 que
 les
 immigrés

l’intérêt
que
ces
derniers
portent
à
ce
sujet.
90%
 fraichement
 arrivés
 sur
 le
 territoire,
 qu’ils

des
 personnes
 interrogées
 se
 déclarent
 fières
 souhaitent
conserver
leur
na9onalité
ou
devenir

d’être
 Françaises,
 alors
 qu’elles
 n’étaient
 que
 français,
 a,endent
 que
 le
 pays
 d’accueil
 donne

82%
 en
 1981.
 Plus
 intéressant
 encore,
 les
 une
réponse
à
ce,e
ques9on.

clivages
 se
 sont
 estompés
 :
 même
 les
 1
popula9ons
qui
étaient
en
1981
en
retrait
quant
 Comme
nous
l’explique
Philippe
Breton
(p.23),
la
 1
à
 l’affirma9on
 de
 leur
 fierté
 na9onale,
 comme
 démocra9e
est
basée
sur
la
parole.
Ce
qui,
dans

les
 militants
 de
 gauche
 et
 surtout
 d’extrême
 les
faits,
montre
la
supériorité
de
ce
régime,
sont

gauche,
 ne
 se
 différencient
 plus
 aujourd’hui
 des
 les
 débats,
 les
 échanges
 d’idées
 qui
 produisent

autres
 Français.
 Ce,e
 enquête
 révèle
 aussi
 des
 décisions
 et
 des
 poli9ques
 plus
 ra9onnelles

qu’une
 majorité
 des
 Français
 (56%)
 pense
 que
 et
 réfléchies.
 Si
 ce
 débat
 ne
 s’était
 pas
 paré
 de

«
 les
 immigrés
 sont
 une
 charge
 pour
 la
 sécurité
 ses
 habits
 jacobins
 centralisateurs,
 en
 étant

sociale
du
pays
»,
qu’un
Français
sur
trois
es)me
 encadré
 par
 les
 préfets,
 pilotés
 par
 une
 volonté

que
 la
 «
 culture
 est
 menacée
 par
 les
 et
 des
 enjeux
 poli9ques,
 il
 aurait
 pu
 perme,re

immigrés
 »et
 que
 ces
 derniers
 «
 aggravent
 les
 de
 réfléchir
 à
 un
 nouveau
 modèle
 d’intégra9on

problèmes
de
criminalité
»,
même
si
les
immigrés
 français.
 En
 laissant
 chaque
 citoyen
 s’exprimer,

sont
 cependant
 toujours
 mieux
 acceptés
 en
 affirmer
ses
craintes
sans
pour
autant
le
taxer
de

France.
 Les
 auteurs
 de
 l’enquête
 concluent
 que
 xénophobie,
 un
 débat
 mieux
 organisé
 aurait

même
 si
 l’idée
 d’interdire
 ou
 de
 contrôler
 permis
 à
 notre
 société
 de
 mieux
 se
 connaître,


.
strictement
 l’immigra)on
 diminue
 en
 France,
 aux
citoyens
de
mieux
vivre
avec
les
étrangers
et

ce@e
 ques)on
 demeure
 un
 sujet
 qui
 divise
 la
 aux
 «
 Français
 de
 souche
 »
 de
 mieux
 cohabiter

société
française.
Pour
un
candidat
qui
cherchait
 avec
ceux
«
de
feuillages
»…

le
clivage,
rien
de
mieux
dès
lors.


Line
MAZUIR
et
Grégory
BOZONNET


Des
commentaires,
remarques
ou
proposi9ons,
écrivez‐nous,
contact@la‐revue.net

« J'ai
connu
des
paysages

Et
des
soleils
merveilleux

Au
cours
de
lointains
voyages

Tout
là‐bas
sous
d'autres
cieux

Mais
combien
je
leur
préfère

Mon
ciel
bleu
mon
horizon

Ma
grande
route
et
ma
rivière

Ma
prairie
et
ma
maison.


Douce
France

Cher
pays
de
mon
enfance

Bercée
de
tendre
insouciance

Je
t'ai
gardée
dans
mon
cœur!

Mon
village
au
clocher
aux
maisons

sages

Où
les
enfants
de
mon
âge

Ont
partagé
mon
bonheur

Oui
je
t'aime

Et
je
te
donne
ce
poème

Oui
je
t'aime

Dans
la
joie
ou
la
douleur

Douce
France

Cher
pays
de
mon
enfance


»
Bercée
de
tendre
insouciance

Je
t'ai
gardée
dans
mon
cœur





“Douce France”
Charles Trenet
F
R
A
G
M
E
N
T
S

André Valentin, maire UMP de Gussainville “Il est
temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire
bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que
l'on paye à rien foutre.” Eric Besson, novembre 2009 : "Le peuple
français s'est déjà saisi du débat et il a
envie qu'il ait lieu."

Marine Le Pen (FN) : "Le débat sur l'identité nationale mérite mieux que des discussions de sous-
préfecture encadrées par M. Besson avec quelques emplois-jeunes issus d'associations subventionnées
qui ne représentent personne et une poignée de syndicalistes qui ne représentent personne.”

Dominique de Villepin : “Le débat sur l'identité


nationale lancé par le gouvernement est un débat Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités
piégé, absurde et autoritaire.” "Je trouve que la France
actives :
n'a pas de problème d'identité.”

François Bayrou (MoDem) "L'identité nationale n'appartient pas aux politiques. C'est comme l'histoire, il
n'appartient pas aux politiques de s'en accaparer.”

Le
grand
débat
en
citaQons
 1
3

Martine Aubry, première secrétaire du PS : "Je ne pardonnerai jamais à Nicolas Sarkozy d'avoir mélangé
l'identité nationale et l'immigration.”

Frédéric Lefevbre, porte-parole de l'UMP : "La


défense de notre modèle culturel et de la
"Douce France" chantée par Charles
Trenet, passent par la redéfinition de notre
identité nationale."
Christine Boutin, ministre du logement : "Ce débat
Ségolène Royal : "C'est une est très risqué. Je pense qu'à la veille d'élections
opération de diversion et une régionales, il peut très vite déraper sur des
discussions dont nous avons horreur."
opération de conquête d'un certain
électorat avant les élections Morano : “Ce que je veux, c'est qu'il aime la France
régionales. Mais je considère que ce quand il vit dans ce pays, c'est qu'il trouve un
débat est un vrai débat.” travail, et qu'il ne parle pas le verlan. C'est qu'il ne
mette pas sa casquette à l'envers. (…) C'est tout
ça.”

Vincent Tiberj, chercheur au CEVIPOF : "L'identité nationale au sens où l'entend Eric


Besson et plus largement la droite depuis quelques années a un contenu très marqué
politiquement, cristallisé autour de l'immigration, des étrangers."
18
 Mai
 2007
 :
 Suite
 à
 une
 promesse
 de

campagne
 du
 candidat
 Sarkozy,
 François

Fillon
 nomme
 Brice
 Hortefeux,
 Ministre
 de

l'immigra9on,
 de
 l'intégra9on,
 de
 l'iden9té

na9onale
et
du
codéveloppement.

15
janvier
2009
:
Eric
Besson
reprend
la
tête

de
ce
ministère
contesté.

2
 novembre
 2009
 :
 Lancement
 du
 grand

débat
 sur
 l'iden9té
 na9onale,
 sur
 Internet

dans
 un
 premier
 temps
 puis
 dans
 les
 12
novembre
2009
:
Nicolas
Sarkozy
se
rend

préfectures.
 à
la
Chapelle‐en‐Vercors
pour
un
discours
sur

l'agriculture
 et
 la
 ruralité,
 il
 ressort
 sa

provoca9on
 du
 19
 février
 précédent
 en

22
 novembre
 2009
 :
 Mar9ne
 Aubry
 déclare
 reliant
«
terre
»
et
«
iden9té
na9onale
».

que
 «Nicolas
 Sarkozy
 fait
 honte
 à
 la
 France

en
 voulant
 opposer
 iden)té
 na)onale
 et

immigra)on.
Et
il
a
tort
de
penser
que
(…)
les

Français
le
suivront».
Elle
appelle
aussi
à
une

large
régularisa9on
des
sans‐papiers.


1
4 Le grand débat en dates
29
 novembre
 2009
 :
 Le
 maire
 UMP
 de

Gussainville
 9ent
 en
 marge
 d'un
 débat
 des

2
 décembre
 2009
 :
 lancement
 sur
 le
 site
 propos
 xénophobes.
 Le
 même
 jour
 les

Mediapart
 de
 l’ini9a9ve,
 «
 nous
 ne
 suisses
 approuvent
 un
 référendum

déba,rons
pas
».
 interdisant
 la
 construc9on
 de
 nouveaux

minarets.

9
 décembre
 2009
 :
 le
 président
 de
 la

République
9ent
une
tribune
dans
Le
Monde
 10
 décembre
 2009
 :
 Michèle
 Alliot‐Marie
 et

sur
le
thème
de
la
laïcité.
 50
 députés
 UMP
 du
 «
 chêne
 »
 s’expriment

dans
 le
 Figaro
 pour
 l'unité
 na9onale.
 La

droite
montre
ses
divisions
sur
le
débat.


15
décembre
2009
:
Nadine
Morano
fait
un
amalgame
et
affirme
que
les
jeunes
ne
doivent
pas

me,re
leur
casque,e
à
l'envers
et
parler
en
verlan.


06
 janvier
 2010
 :
 Eric
 Besson
 publie
 Pour
 la
 26
janvier
2010
:
le
rapport
sur
la
burqa
est



na)on
(voir
p.26).
 re n d u ,
 l a
 m a j o r i té
 e st
 d i v i s é e
 s u r

l'opportunité
d'une
telle
loi.


8
février
2010
:
le
grand
colloque
de
clôture
du
débat
devient
un
séminaire
gouvernemental,

la
fin
de
ce,e
consulta9on
est
le
symbole
même
de
son
échec.

« Plutôt
que
d'être
issu
d'un
peuple

qui
a
trop
souffert

J'aime
mieux
élaborer
une
thèse

Qui
est
de
pas
laisser
à
ces

messieurs

Qui
légifèrent,
le
soin
de
me

balancer

Des
ancêtres


On
a
beau
être
né

Rive
gauche
de
la
Garonne

Converser
avec
l'accent
des
cigales

Ils
sont
pas
des
kilos
dans
la
cité

gasconne

A
faire
qu'elle
ne
soit
pas
qu'une

escale


On
peut
mourir
au
front

Et
faire
toutes
les
guerres

Et
beau
défendre
un
si
joli
drapeau

Il
en
faut
toujours
plus


»
Pourtant
y
a
un
hommage
à
faire

A
ceux
tombés
à
Montécassino






“Le
bruit
et
l’odeur”


Zebda

LA
PRESSE
ET
LE
GRAND
DEBAT
SUR
L’IDENTITE
NATIONALE

Si
 les
 Français
 ne
 se
 sont
 pas
 appropriés
 ce
 débat
 sur
 l'iden)té
 na)onale,
 la
 presse
 a
 au

contraire
massivement
fait
écho
à
ce@e
ini)a)ve
gouvernementale.
Mais
pour
en
dire
quoi
?

Les
 ou)ls
 informa)ques
 nous
 perme@ent
 aujourd’hui
 d’examiner
 avec
 précision
 les
 ar)cles

parus
 dans
 la
 presse
 sur
 un
 sujet
 précis.
 Nous
 avons
 donc
 demandé
 à
 Pascal
 Marchand,

professeur
de
psychologie
sociale
et
auteur
de
L'analyse
de
discours
assistée
par
ordinateur,
de

nous
proposer
une
première
analyse
de
ce
débat.

La
 première
 étape
 a
 consisté
 à
 construire
 Cinq
classes
ont
pu
être
définies,
en
fonc9on
du

un
corpus
de
textes,
c’est‐à‐dire
à
extraire,
dans
les
 vocabulaire
 significa9vement
 présent
 ou
 absent

principaux
9tres
de
presse,
tous
les
ar9cles
traitant
 (voir
schéma
ci‐dessous)
et
ont
été
rassemblées

du
 débat
 sur
 l’iden9té
 na9onale,
 entre
 le
 en
deux
catégories.


lancement
 officiel
 et
 la
 fin
 de
 l’année
 2009.

L’analyse
 a
 donc
 porté
 sur
 812
 ar9cles,
 issus
 de
 ‐
 Une
 première
 catégorie,
 «
 poli9que
 »,

quatre
 quo9diens
 locaux
 (L'est
 Républicain,
 Ouest
 regroupe
la
classe
2,
soit
les
termes
qui
touchent

France,
 Le
 Parisien
 et
 Le
 Progrès),
 sept
 quo9diens
 directement
 au
 débat
 et
 à
 son
 organisa9on

na9onaux
 (La
 Croix,
 Les
 Echos,
 Le
 Figaro,
 (préfet,
organiser,
réunion…),
et
la
classe
4,
c’est‐
L'Humanité,
Libéra)on,
Le
Monde
et
La
Tribune)
et
 à‐dire
 des
 mots
 qui
 ont
 trait
 aux
 stratégies

trois
 hebdomadaires
 (L'Express,
 Le
 Nouvel
 électorales
 (Sarkozy,
 élec9ons
 régionales,
 Le

économiste,
Le
Point).
 Pen…).


L’u9lisa9on
d’un
logiciel
(Alceste)
a
ensuite
permis

de
 repérer
 les
 mots
 les
 plus
 fréquemment
 u9lisés
 ‐
 La
 seconde
 catégorie
 est
 plus
 centrée
 sur
 le

qui
ont
été
regroupés
en
classes.

 contenu
même
du
débat,
et
se
compose
de
trois

classes
 :
 la
 classe
 1,
 qui
 regroupe
 des
 mots

se
 ra,achant
 aux
 trajectoires
 individuelles

1 (parent,
 enfant,
 marseillaise…),
 la
 classe
 5,

6 les
 termes
 se
 rapportant
 au
 vivre
 ensemble

(na9on,
 histoire,
 social…)
 et
 la
 classe
 3,
 les

occurrences
 centrées
 autour
 de
 la
 religion

(Islam,
religion,
Suisse…).



Des
thèmes
qui
évoluent

Ce,e
 analyse
 permet
 de
 me,re
 en
 lumière

dans
 un
 premier
 temps
 la
 chronologie
 du

débat
 et
 l’évolu9on
 des
 thèmes
 abordés

dans
 la
 presse.
 Trois
 étapes
 peuvent
 être

dis9nguées
dans
ces
dix
premières
semaines

de
débat.



Dans
 un
 premier
 temps
 les
 mots
 récurrents



appar9ennent
 essen9ellement
 à
 la
 classe
 5.

C’est
 la
 nature
 même
 de
 ce
 débat
 qui
 pose

ques9on.
 
Les
différentes
interven9ons
de
la

gauche
 vont
 en
 ce
 sens
 :
 Ségolène
 Royal

appelle
à
ne
pas
boyco,er
ce
débat,
Mar9ne

Aubry
 qui
 affirme
 que
 le
 P.S.
 ne
 par9cipera

pas
 à
 ce,e
 consulta9on
 «
 malsaine
 »,
 mais

qui
 prend
 posi9on
 pour
 une
 régularisa9on

large
des
sans‐papiers.



Puis,
 du
 7
 au
 20
 décembre,
 le
 débat
 prend



une
autre
tournure
pour
se
polariser
sur
la

classe
 3.
 Les
 journaux
 se
 focalisent
 sur
 les
 minarets,
 les
 mosquées,
 l'islam,
 ou
 sur
 la
 par9cipa9on
 de

François
Fillon
au
débat
organisé
par
l'Ins9tut
Montaigne.



Le
gouvernement
peine
alors

à
réorienter
le
débat
vers
un
autre
sujet
que
celui
imposé
par
les
médias

après
le
vote
des
Suisses
pour
l’interdic9on
de
la
construc9on
de
nouveaux
minarets.
Enfin,
la
dernière

phase
 du
 débat
 va
 surtout
 tourner
 autour
 des
 «
 dérapages
 »,
 et
 notamment
 sur
 l’interven9on
 de

Nadine
Morano,
qui
affirme
lors
d’une
réunion
publique
en
préfecture
«
Moi,
ce
que
je
veux
du
jeune

musulman,
quand
il
est
français,
c'est
qu'il
aime
son
pays,
c'est
qu'il
trouve
un
travail,
c'est
qu'il
ne
parle

pas
le
verlan,
qu'il
ne
me@e
pas
sa
casque@e
à
l'envers".


1
7

Des
couvertures
du
débat
différentes
selon
les
journaux

En
effet,
ce,e
analyse
nous
permet
également
de
dis9nguer
les
journaux,
selon
les
couvertures
qu’ils

ont
faites
du
débat.
Il
est
ainsi
possible,
dans
un
premier
temps,
de
regrouper
les
journaux
locaux,
qui

u9lisent,
plus
que
les
autres
9tres,
le
vocabulaire
issu
de
la
classe
2.
En
effet,
la
presse
locale
a
surtout

rendu
 compte
 des
 débats
 dans
 les
 préfectures,
 annonçant
 et
 résumant
 les
 rencontres
 organisées,

contrairement
aux
9tres
na9onaux,
plus
enclins
à
par9ciper
au
débat
lui‐même.



Un
autre
classement
permet
de
rassembler
les
journaux
en
trois
catégories,
selon
les
angles
privilégiés.

Certains
s’intéressent
en
priorité
aux
jeux
poli9ques
nés
de
ce,e
consulta9on,
relevant
les
déclara9ons

des
protagonistes
et
analysant
leur
impact
électoral
:
c’est
le
cas
du
Figaro
ou
du
Parisien
par
exemple..

L'Express,
Le
Monde
et
La
Croix
u9lisent
davantage
des
mots
comme
religion,
mosquée,
minaret...
qui

laisseraient
penser
à
une
lecture
de
ce
débat
plus
ancrée
dans
la
ques9on
confessionnelle,
à
l'opposé

de
 journaux
 comme
 Libéra)on,
 Le
 Point
 ou
 L'humanité,
 qui
 oscillent
 entre
 une
 cri9que
 du
 discours

sarkozyste
et
une
réflexion
plus
ciblée
sur
les
ques9ons
de
citoyenneté
et
de
racisme.

1
8 Un
débat
inopportun

Globalement,
il
semble
qu’un
consensus
se
soit
établi
sur
la
finalité
de
ce
débat.
Les
éditorialistes
des

grands
quo9diens
locaux
témoignent
de
la
lassitude
des
journalistes
après
trois
mois
de
débat.
Daniel

Ruiz
pour
La
Montagne
évoque
un
débat
qui
est
devenu
«
un
gueuloir
et
s’est
égaré
dans
une
totale

confusion
entre
le
poli)que
et
le
religieux
»,
ce
que
confirme
Olivier
Picard,
pour
les
Dernières
nouvelles

d'Alsace
 :
 «
 il
 est
 temps
 d’en
 finir
 avec
 le
 grand
 n’importe
 quoi
 cacophonique
 qui
 a
 fait
 dériver
 une

réflexion
intellectuellement
légi)me
vers
un
défouloir
souvent
indigne
d’une
grande
démocra)e
».
Tous

saluent
l'avènement
du
séminaire
gouvernemental,
qui,
bien
que
censé
n'être
qu'une
étape
dans
ce,e

consulta9on,
marque
en
fait
la
fin
de
ce
débat
non
maîtrisé.
Pour
Jacques
Camus
de
La
République
du

centre,
il
s'agit
d'une
«
opéra)on
de
sauvetage
»
et
son
confrère
du
Midi
Libre
est
encore
plus
cri9que,

puisqu'il
évoque
un
«
séminaire
aux
allures
d'enterrement
».



Et
à
l’étranger
?

La
 presse
 interna9onale
 semble
 aussi
 unie
 pour
 cri9quer
 ce
 projet
 français
 de
 débat
 sur
 l'iden9té

na9onale.
 Le
 journal
 sénégalais
 Le
 Soleil
 est
 vraisemblablement
 celui
 qui
 résume
 le
 mieux
 leur

sen9ment
 :
 «
 En
 France
 où
 il
 existe
 un
 ministère
 de
 l'immigra)on,
 de
 l'intégra)on
 et
 de
 l'iden)té

na)onale,
 certains
 poli)ques
 ne
 semblent
 pas
 avoir
 pris
 conscience
 de
 la
 marche
 irréversible
 de

l'humanité
vers
un
monde
où
les
cultures,
les
peuples
et
les
na)ons
vont
de
plus
en
plus
s'imbriquer,
se

mélanger
 et
 se
 mé)sser.
 ».
 Les
 journaux
 hispanophones
 ont
 trouvé
 de
 bonnes
 formules
 :
 pour
 le

journal
 argen9n
 Pagina
 12,
 ce
 débat
 est
 une
 «
 mauvaise
 idée
 »,
 qui
 pour
 El
 País,
 «
 risque
 de

s'envenimer
un
peu
plus
chaque
jour
et
de
se
transformer
en
boomerang
contre
celui
qui
l'a
lancé
».
Les

9tres
américains
n'ont
pas
non
plus
été
tendres,
notamment
le
Washington
Post
qui
a
cru
que
le
sigle

UMP
signifiait
union
pour
un
mouvement
patrio9que,
ou
le
Times
qui
reprenait
le
9tre
de
Marianne
sur

Eric
Besson
:
«
l'homme
le
plus
haï
de
France
».



.
Après
s'être
accaparée
ce,e
consulta9on
sur
l'iden9té
na9onale,
la
presse
a
rapidement
tourné
le
dos

à
l'ini9a9ve,
pour
finir
unie
sur
le
constat
d'échec
de
ce
débat
et
sur
la
vacuité
des
proposi9ons
qui
en

ont
découlé

Laurent François, “Les deux France”
Londres, 6 mai 2007
Second tour de l’élection présidentielle
E
C
L
A
I
R
A
G
E
S

La
 construc)on
 des
 iden)tés
 na)onales
 est
 un
 processus
 complexe,
 qui
 s'est
 engagé
 dès
 le

XIXème
 dans
 la
 plupart
 des
 pays
 européens
 et
 n'en
 finit
 pas
 de
 se
 renouveler.
 Nous
 avons

interrogé
Anne‐Marie
THIESSE,
historienne,
spécialiste
du
sujet
‐elle
est
l'auteur
de
La
créa9on

des
iden9tés
na9onales,
Europe
XIXème‐XXème
siècle.



Comme
si
de
rien
n'était


Le
débat
s'est
ouvert
sur
l'idée
que
les
termes
 créa9on
 de
 représenta9ons
 nouvelles,
 qui
 ne



de
 «
 na9on
 »
 ou
 d’
 «
 iden9té
 na9onale
 »
 sont
 ni
 des
 ar9fices,
 ni
 des
 manipula9ons

étaient
tabous,
et
auraient
été
occultés
jusqu'à
 cyniques,
mais
qui
doivent
perme,re
de
9sser

ce
 que
 l'ini9a9ve
 du
 gouvernement
 perme,e
 le
lien
nécessaire
à
la
vie
en
société.


de
 les
 discuter
 au
 grand
 jour.
 Ce,e
 idée
 est

fausse
 :
 depuis
 vingt‐cinq
 ans,
 de
 nombreux

 La
na9on
devient
une
métaphore
de
la
famille,

politologues,
 historiens,
 sociologues
 se
 sont
 avec
ses
ancêtres,
son
patrimoine,
et
son
passé

penchés
 sur
 les
 ques9ons
 de
 na9on
 et
 à
 valoriser.
 La
 recherche
 de
 con9nuités,
 la

d'iden9té
 na9onale,
 en
 France
 comme
 à
 valorisa9on
de
héros
perme,ent
de
construire

l'étranger.
 On
 a
 même
 pu
 remarquer
 qu’il
 y
 a
 le
 passé
 de
 la
 na9on.
 Chaque
 changement

eu
 beaucoup
 plus
 de
 publica9ons
 sur
 le
 sujet
 important
 dans
 la
 société
 est
 l'occasion
 de

dans
 le
 dernier
 quart
 de
 siècle
 que
 durant
 revisiter
 ce,e
 histoire
 commune
 :
 l’entrée
 de

toutes
les
périodes
antérieures.

 Marie
 Curie
 au
 Panthéon
 est
 consécu9ve
 à
 la

reconnaissance
 de
 l’égalité
 entre
 les
 sexes.

Mais
 ces
 nombreuses
 études,
 y
 compris
 les
 Depuis
 le
 début
 des
 années
 2000,
 un
 grand

grands
 «
 classiques
 »
 du
 genre,
 comme
 les
 enjeu
 est
 l’entrée
 dans
 l’histoire
 na9onale
 des

2 livres
 de
 Benedict
 Anderson
 et
 Ernst
 Gellner,
 ancêtres
 des
 popula9ons
 immigrées
 :
 le
 film

0 n’ont
 jamais
 été
 évoquées.
 Les
 références
 de
 Indigènes

en
est
un
exemple.


lecture
 proposées
 sur
 le
 site
 du
 Ministère,
 à

peu
 près
 exclusivement
 françaises
 d’ailleurs,
 L'histoire
 est
 un
 élément
 de
 notre
 iden9té

ont
 ignoré
 l’abondante
 documenta9on
 na9onale
 car
 elle
 est
 un
 vecteur
 de
 cohésion

spécialisée
sur
le
sujet.
Pourtant,
elle
aurait
été
 sociale.
 La
 créa9on
 du
 lien
 social
 passe
 aussi,

fort
 u9le
 pour
 éclairer
 un
 débat
 portant
 sur
 depuis
 le
 19°
 siècle,
 par
 la
 mise
 en
 forme
 de

une
 expression
 apparemment
 bien
 confuse
 tradi9ons
 populaires
 consommables
 par
 tous,

pour
les
par9cipants.

 et
 aussi
 par
 l'exalta9on
 des
 paysages

na9onaux.
 En
 Europe
 et
 dans
 le
 monde,
 les

na9ons
 ont
 donc
 été
 construites
 dans
 la

La
construcQon
des
idenQtés
naQonales
 modernité
par
incrémenta9on.



Le
concept
de
na9on
prend
son
sens
actuel
à
la

fin
du
XVIIIème
siècle.
La
fin
des
monarchies
de
 L'idenQté
 naQonale,
 quesQonnée
 depuis

droit
divin
crée
le
besoin
de
trouver
une
source
 plusieurs
décennies


de
 légi9mité
 nouvelle
 pour
 que
 l'État
 puisse

fonc9onner
 comme
 un
 corps
 poli9que.
 Si
le
concept
de
na9on
a
depuis
longtemps
été

Apparaît
alors
l'idée
d'une
communauté
trans‐ l'objet
 de
 nombreuses
 réflexions,
 la
 no9on

sociale
dont
la
légi9mité
n'est
plus
donnée
par
 d'
 «
 iden9té
 na9onale
 »
 est
 beaucoup
 plus

une
 transcendance.
 Nul
 pouvoir
 n'est
 légi9me
 récente.
Le
terme
d'
«
iden9té
»
est
en
effet
a

s'il
 n'émane
 de
 la
 na9on.
 La
 na9on
 doit
 donc
 priori
 associé
 à
 l'idée
 d'individu,
 alors
 que
 le

devenir
 une
 communauté
 cohésive,
 avec
 un
 mot
 «
 na9on
 »
 renvoie
 à
 un
 collec9f.
 Le

projet
 poli9que
 commun,
 mais
 aussi
 avec
 une
 concept
d’iden9té
collec9ve
a
émergé
avec
les

culture
commune.

 revendica9ons
de
groupes
minoritaires
dans
les

années
 1960‐70.
 Des
 popula9ons
 qui
 se

Les
pays
européens
se
lancent
alors
dans
la
 sentaient
discriminées
du
fait
de
leur
origine,

ethnique,
 géographique
 ou
 encore
 de
 leur
 De
vrais
débats
à
mener


appartenance
 sexuelle
 se
 sont
 cons9tuées
 en

catégories
 définies
 par
 ce
 caractère
 commun
 Plutôt
que
de
se
réfugier
dans
une
concep9on

s9gma9sant
et
ont
réclamé
leurs
droits
au
nom
 de
 la
 na9on
 comme
 un
 corps
 contaminé

d'une
 iden9té
 collec9ve
 :
 ainsi
 pour
 les
 essayant
 de
 retrouver
 un
 état
 antérieur,
 il

iden9tés
 régionales,
 l’iden9té
 femme,
 beur,
 a u r a i t
 é t é
 n é c e s s a i r e
 d e
 r é fl é c h i r

homosexuelle.

 collec9vement
 à
 l’avenir.
 
 Déba,re
 sur
 un

projet
 commun
 aurait
 pu
 consister
 à
 se
 saisir

L'expression
d'
 
«
iden9té
na9onale
»
apparaît
 des
 ques9ons
 qui,
 au
 même
 moment,
 étaient

au
cours
de
la
décennie
80.
Là,
c’est
le
groupe
 au
 cœur
 du
 sommet
 de
 Copenhague
 :

«
 majoritaire
 »
 qui
 réu9lise
 la
 démarche.
 Les
 construire
un
modèle
social
et
économique
où

grands
 changements
 socio‐économiques
 qui
 une
nouvelle
défini9on
du
bonheur
et
du
vivre

bouleversent
 à
 ce,e
 époque
 les
 repères
 de
 la
 ensemble
 remplacerait
 notre
 mode
 de
 vie

société
n'y
sont
certainement
pas
étrangers,
de
 consumériste
qui
arrive
en
bout
de
course.


la
 première
 vague
 de
 chômage
 massif
 à

l'avènement
 de
 la
 globalisa9on.
 A
 par9r
 des
 Nous
avons
du
mal,
en
ce
début
de
21°
siècle,

années
 80,
 le
 terme
 d'
 «
 iden9té
 na9onale
 »
 à
 repenser
 le
 poli9que
 dans
 un
 univers

fait
 son
 entrée
 dans
 le
 champ
 poli9que
 et
 globalisé.
Le
débat
sur
l'iden9té
européenne
a

scien9fique
;
dans
les
années
90,
après
la
chute
 avorté,
 l’échec
 de
 Copenhague
 montre

du
 Mur
 de
 Berlin,
 et
 l’élargissement
 de
 l’U.E.
 l’absence
 de
 pensée
 du
 poli9que
 adapté
 au

apparaissent
toutes
sortes
de
réflexions
autour
 monde
 de
 la
 globalisa9on.
 Nous
 devons

de
l’iden9té
européenne.
 réfléchir
 à
 notre
 projet
 commun
 dans
 un

contexte
 de
 préoccupa9on
 environnementale.

Nous
 devons
 repenser
 l'éduca9on
 dans
 un

La
naQon
vicQme
de
pandémie
sociale?
 2
monde
où
les
formes
de
communica9on
et
de

circula9on
 des
 savoirs
 changent
 très
 vite.
 Et
 il
 1

.

Quand
on
se
réfère
à
l’iden9té
 
collec9ve
en
la
 serait
temps
de
penser
que
la
na9on
n’est
pas

détachant
 de
 tout
 contexte
 historique
 on
 un
 isolat
 qui
 n’aurait
 que
 des
 problèmes

l’inscrit
dans
une
perspec9ve
«
essen9aliste
».
 internes
traitables
par
des
purga9ons
.
La
 na9on
 est
 conçue
 comme
 une
 essence

immuable,
ou
comme
un
corps
fragile
pour
qui

l’évolu9on
 est
 porteuse
 de
 dégénérescence.

Ce,e
 iden9té
 serait
 dès
 lors
 menacée
 par

l'intrusion
 de
 «
 corps
 extérieurs
 »,
 in‐
intégrables
 et
 pernicieux,
 des
 virus
 ou
 des

microbes
parasites
du
corps
social.



Il
 faut
 au
 contraire
 rappeler
 que
 l'iden9té



collec9ve
est
une
représenta9on,
qui
permet
à

une
 communauté
 de
 se
 penser,
 de
 se
 donner

une
 cohésion
 
 et
 de
 me,re
 en
 œuvre
 une

ac9on
 collec9ve.
 L’iden9té,
 ce
 n’est
 pas
 une

substance
 immuable,
 mais,
 j’insiste,
 une

représenta9on
 évolu9ve
 déterminée
 par
 la

nécessité
de
vivre
ensemble
autour
d'un
projet
 Edi9ons
du
Seuil

 Edi9ons
du
Seuil


collec9f.
Il
faut
bien
comprendre
cet
enjeu
pour
 mars
1999
 juin
2000

7,
50
euros

 7,
50
euros


nos
 sociétés
 en
 pleine
 transforma9on,

confrontées
à
la
globalisa9on,
qui
doivent
sans

tarder
 redéfinir
 leur
 projet
 et
 repenser
 le

poli9que.


Laurent François, “Les deux France”
Londres, 6 mai 2007
Second tour de l’élection présidentielle
E
C
L
A
I
R
A
G
E
S

Spécialiste
 de
 la
 communica)on,
 des
 techniques
 de
 l'argumenta)on
 et
 de
 la
 manipula)on,

auteur
de
La
Parole
manipulée,
et
de
Convaincre
sans
manipuler,
aux
édi)ons
La
découverte,

Philippe
Breton
analyse
les
condi)ons
dans
lesquelles
a
été
mené
ce
débat
et
plaide
pour
qu'un

rejet
sur
la
forme
de
ce@e
consulta)on
n'enterre
pas
un
débat
nécessaire.



Le
débat,
base
de
la
démocraQe
 an9raciste
tout
aussi
dogma9que.
Or
la
ques9on

de
 savoir
 qu'est‐ce
 qu'un
 Français
 ne
 peut

Comprendre
 ce
 «
 Grand
 débat
 sur
 l'iden9té
 trouver
 de
 réponse
 dans
 ces
 conflits.
 Les

na9onale
 »,
 c'est
 d'abord
 se
 rappeler
 que
 la
 étrangers
qui
vivent
en
France,
qu'ils
souhaitent

démocra9e
repose
sur
la
parole.
La
démocra9e
 ou
 non
 devenir
 Français,
 ne
 peuvent
 se

est
un
bon
régime
:
les
décisions
qui
sont
prises
 retrouver
 dans
 de
 tels
 affrontements.
 C'est

sont
 plus
 ra9onnelles,
 car
 plus
 réfléchies.
 Les
 dommage,
 car
 l'étranger
 qui
 arrive
 sur
 un

tyrans
 ne
 prennent
 rarement
 de
 bonnes
 nouveau
territoire
est
d'une
certaine
manière
en

décisions,
c'est
pourquoi
ils
ne
gagnent
pas
les
 a,ente
d'informa9ons.
Il
cherche
à
comprendre

guerres.
 En
 démocra9e,
 les
 décisions
 prises
 comment
se
comporter,
que
garder
de
sa
culture

sont
 efficaces,
 car
 elles
 sont
 généralement
 d'origine,
 qu'est‐ce
 qui
 est
 socialement

précédées
 par
 des
 débats.
 On
 est
 plus
 acceptable
par
la
na9on
qui
l’accueille.


intelligent
 collec9vement.
 Jean‐Pierre
 Vernant,

historien
spécialiste
de
la
Grèce
An9que,
a
ainsi
 Nous
 n'avons
 pas
 été
 capables
 de
 répondre
 au

largement
 démontré
 que
 la
 démocra9e
 est
 le
 défi
 de
 l'immigra9on
 et
 de
 l'individualisme,
 à

régime
 de
 la
 parole,
 où
 le
 débat
 occupe
 une
 cause
 d'un
 faux
 débat
 entre
 «
 racistes
 »
 et
 «

posi9on
 centrale.
 C'est
 pourquoi
 ce
 «
 Grand
 an9racistes
».
Et
nous
avons
laissé
la
ques9on
de

débat
»
revêt
un
caractère
par9culier.
 l'intégra9on
 se
 poser
 uniquement
 sous
 la

version
pathologique
de
la
délinquance,
dans
un
 2
contexte
de
peur
et
de
violence
peu
propice
à
la
 3
Pourquoi
déba]re
de
l'idenQté
naQonale

 réflexion.
 Un
 débat
 na9onal
 était
 donc

nécessaire.

La
 France
 a
 connu
 ces
 dernières
 années
 de

profonds
 changements
 démographiques
 et

sociaux.
 Il
 n'est
 donc
 pas
 étonnant
 qu'un
 Un
débat
volontariste
?

gouvernement
ait
souhaité
me,re
en
place
un

débat
sur
l'

«
iden9té
na9onale
».
Les
citoyens
 S'il
s'était
tenu
dans
un
contexte
apaisé,
le
débat

sont
demandeurs
de
débats,
et
nombre
d'entre
 proposé
par
Eric
Besson
aurait
pu
répondre
aux

eux
aspiraient
à
une
consulta9on
sur
l'iden9té
 interroga9ons
de
la
société.
Les
posi9ons
figées

na9onale,
 car
 un
 tel
 débat
 devrait
 perme,re
 de
 par9cipants,
 le
 sur‐inves9ssement
 poli9que

de
 discuter
 de
 théma9ques
 que
 les
 Français
 des
organisateurs
n'ont
pas
permis
d'y
parvenir.

souhaiteraient
 aborder.
 En
 effet,
 la
 seconde
 Pourtant,
 le
 lynchage
 d'Eric
 Besson
 n'était
 en

moi9é
 du
 XXème
 siècle
 a
 été
 marquée
 par
 rien
une
solu9on.


l'émergence
 de
 deux
 transforma9ons

majeures,
 qui
 ont
 joué
 sur
 notre
 cohésion
 Ce,e
 consulta9on
 est
 d'abord
 apparue
 comme

na9onale.
 L'arrivée
 de
 nombreux
 étrangers,
 et
 beaucoup
 trop
 volontariste.
 Organisé
 par
 le

donc,
 de
 nouvelles
 mœurs
 et
 de
 nouvelles
 pouvoir
lui‐même,
ce
débat
a
hérité
d'un
travers

religions,
s'est
faite
dans
une
société
traversée
 désastreux
 des
 débats
 français
 :
 le
 centralisme

par
 un
 développement
 sans
 précédent
 de
 excessif.
En
France,
le
pouvoir
centralise
toujours

l'individualisme.
 Un
 débat
 sur
 la
 na9on,
 et
 sur
 les
débats,
quelque
que
soient
les
circonstances

les
liens
que
l'on
entre9ent
avec
elle,
était
donc
 et
les
domaines.
Nous
sommes
encore
marqués

nécessaire.

 par
 le
 legs
 de
 Saint
 Louis,
 qui
 veut
 que
 le
 roi

organise,
 juge
 et
 tranche
 les
 débats.
 Une

Mais
 un
 tel
 débat
 est
 en
 France
 altéré
 par
 la
 a t t u d e
 h é r i t é e
 d e
 l ' A n c i e n
 R é g i m e

prégnance
 de
 l'idéologie
 du
 Front
 na9onal,
 dommageable
 à
 l'ini9a9ve
 et
 à
 la
 par9cipa9on

ainsi
que
par
la
existence
d'une
pensée
 populaire.
Ainsi,
à
par9r
du
moment
où
ce
débat


était
 géré
 par
 le
 pouvoir
 central,
 il
 devenait
 consulta9on
 a
 rapidement
 tourné
 à
 un
 débat

biaisé
 :
 et
 les
 réunions
 organisées
 en
 sur
le
débat.

préfectures
 prenaient
 un
 parfum
 d'Ancien

Régime.


Un
débat
virtuel
?


Un
débat
centralisé
?
 Les
 débats
 sur
 Internet,
 les
 échanges,
 les



f o r u m s ,
 f o n c 9 o n n e n t
 b i e n
 s u r
 d e s

La
 France
 devra
 tôt
 ou
 tard
 se
 doter
 ‐sur
 le
 communautés
 pré‐existantes.
 C'est
 pour
 cela

modèle
 anglo‐saxon
 par
 exemple‐
 d'une
 que
 lorsqu'on
 cherche
 à
 adapter
 ces
 ou9ls

instance
 d'anima9on
 de
 débats
 réellement
 numériques
 pour
 perme,re
 la
 consulta9on

indépendante.
 Les
 procédures
 doivent
 être
 des
 citoyens,
 les
 résultats
 sont
 très
 souvent

neutres,
 impar9ales,
 si
 l'on
 veut
 que
 tous
 les
 décevants.
 Le
 fait
 de
 ne
 pas
 s'engager

points
 de
 vue
 puissent
 s'exprimer.
 C'est
 ce
 qui
 personnellement,
 de
 ne
 pas
 être
 en

existe
 déjà
 pour
 certaines
 opéra9ons
 de
 confronta9on
 directe,
 physique,
 avec
 son

réhabilita9on
 urbaine,
 où
 des
 consulta9ons
 interlocuteur
 favorise
 excès
 et
 violence.
 C'est

sont
déléguées
à
des
intervenants
extérieurs
et
 pourquoi
l'espace
numérique
ne
semble
pas,
à

l e s
 r é u n i o n s
 t e n u e s
 d a n s
 d e s
 l i e u x
 l'heure
 actuelle,
 être
 adapté
 à
 l'exercice
 du

suffisamment
 neutres
 pour
 que
 chacun
 ait
 débat.
En
fait,
Internet
serait
l'ou9l
merveilleux

envie
 de
 par9ciper,
 avec
 un
 résultat
 beaucoup
 d'une
 communauté
 humaine
 très
 mature,
 et

plus
 représenta9f
 que
 ce
 débat
 sur
 l'iden9té
 très
 démocra9que.
 Pour
 l'instant,
 les

na9onale.
En
choisissant
de
proposer
un
débat
 par9cipa9ons
 citoyennes
 sur
 les
 forums
 sont

piloté
depuis
un
ministère
et
réalisé
au
sein
des
 difficilement
exploitables
:
les
quelques
40
000

préfectures,
 instances
 régaliennes
 par
 messages
postés
ne
sont
pas
représenta9fs.
Ce

2 excellence,
l'État
se
prémunissait
certes
contre
 chiffre
 n'est
 pas
 une
 réussite,
 il
 montre

les
 débordements,
 mais
 étouffait
 ainsi
 les
 simplement
 que
 les
 Français
 n'ont
 pas

4
poten9alités
de
la
consulta9on
populaire.

 par9cipé
 à
 un
 débat
 que
 pourtant
 ils

souhaitaient.


Il
 faut
 reconnaître
 que
 ce
 débat
 était
 de
 toute

façon
difficile
à
me,re
en
place.
Il
s'inscrit
dans

un
 contexte
 tendu,
 et
 s'intéresse
 à
 un
 sujet
 N'enterrons
pas
le
débat
!

sensible.
Mais
un
tout
autre
disposi9f
aurait
pu

Les
 Français
 ne
 se
 sont
 pas
 appropriés
 le

être
imaginé.
Ainsi,
ce,e
consulta9on
aurait
pu

débat,
 et
 c'est
 dommage,
 car
 cet
 échec
 va

être
 pilotée
 par
 une
 personnalité
 issue
 de
 la

reporter
sine
die
la
prochaine
discussion
sur
le

société
civile,
connue
de
tous,
mais
qui
n'aurait

sujet.
 Et
 la
 France
 n'aura
 toujours
 pas

pas
 donné
 l'impression
 d'une
 poli9sa9on

ques9onné
 son
 vivre‐ensemble.
 Tant
 de

e x c e s s i v e
 d u
 d é b a t
 o u
 d ' u n e

ques9ons
 sous‐jacentes
 à
 ce,e
 no9on

instrumentalisa9on
de
ce,e
consulta9on
à
des

d'iden9té
 na9onale
 a,endent
 pourtant
 des

fins
 électorales.
 Des
 représentants
 locaux,

réponses,
 fragilisant
 le
 9ssus
 social.
 Ce
 débat

missionnés
 pour
 leurs
 qualités
 de
 «
 juges
 de

doit
 donc
 pouvoir
 se
 poser
 à
 nouveau

paix
»
qui
auraient
mis
en
place
des
débats
sur

sereinement.
 Sans
 que
 le
 sujet
 ne
 devienne

différents
 terrains
 :
 dans
 les
 entreprises,
 les

tabou
sous
prétexte
que
ce,e
consulta9on
n'a

mairies,
les
salles
des
fêtes...
Ces
représentants

pas
fonc9onné.
Nous
ne
pourrons
con9nuer
à

auraient
 alors
 fait
 remonter
 les
 vraies

vivre
 ensemble
 si
 nous
 con9nuons
 à

interroga9ons
 des
 Français
 sur
 ces
 ques9ons

s9gma9ser
 comme
 racistes
 ceux
 qui

épineuses.
 Ou
 encore,
 ces
 débats
 auraient
 pu

s'interrogent
 sur
 l'impact
 de
 l'islam
 sur
 notre

être
 inscrits
 à
 l'ordre
 du
 jour
 des
 nombreux

société.
 Nous
 devons
 discuter,
 déba,re,

Conseils
 de
 quar9er
 qui
 existent,
 ou
 dans
 des

éduquer
 les
 citoyens
 à
 ces
 ques9ons.
 Une

instances
similaires,
unissant
des
personnalités


.
nouvelle
consulta9on
doit
voir
le
jour,
9rant
les

impliquées
sans
qu'il
s'agisse
forcément
d'élus.

leçons
 de
 ce
 débat,
 et
 perme,re
 aux
 Français

Mais
 pour
 en
 arriver
 là,
 il
 fallait
 pouvoir
 baser

de
s'interroger
sur
leur
vivre‐ensemble


ce
débat
sur
la
confiance.
A
défaut,
ce,e

Laurent François, “Les deux France”
Londres, 6 mai 2007
Second tour de l’élection présidentielle
P
O
U
R


A
L
L
E
R


P
L
U
S


L
O
I
N

1.
Sur
l’idée
de
naQon


toute
poli)que
de
fermeté
dans
le
domaine
de
la

Eric
BESSON,
Pour
la
naDon

sécurité
 (…)
 et
 toute
 volonté
 de
 réguler
 les
 flux

Le
ministre
de
l'immigra9on

migratoire.
»
Cet
ouvrage
ne
peut
cependant
pas

et
 de
 l'iden9té
 na9onale

être
 résumé
 à
 ces
 clichés
 poli9ques,
 le
 ministre

avait
accepté
de
répondre
à

avance
 des
 arguments
 pour
 nourrir
 ce
 débat.
 En

nos
 ques9ons
 et
 s'est

se
 posi9onnant
 contre
 l'idée
 de
 citoyenneté

finalement
 désisté.
 Pour

mondiale,
 Eric
 Besson
 re9ent
 l'a,en9on
 du

que
 sa
 voix
 soit
 entendue

lecteur.
Se
détachant
des
Essais
de
Montaigne
et

dans
ces
colonnes,
il
nous
a

de
 nombreux
 auteurs
 humanistes,
 il
 affirme
 que

été
 proposé
 un
 exemplaire

la
 citoyenneté
 s'ancre
 dans
 notre
 na9on
 et
 n'a

d e
 Po u r
 l a
 n a 9 o n ,
 s a

pas
 de
 sens
 au
 delà
 de
 l'échelle
 européenne
 ce

contribu9on
 au
 «
 grand

qui
 peut
 paraître
 surprenant
 à
 l'ère
 de
 la

d é b a t
 s u r
 l ' i d e n 9 t é

mondialisa9on.
 Par
 la
 suite,
 Eric
 Besson
 se

Grasset
&
Fasquelle
 na9onale
 ».
 Ce
 manifeste

posi9onne
 en
 faveur
 du
 droit
 de
 vote
 des

janvier
2010

 p r o ‐ n a 9 o n
 b a l a y e

120
pages,
9
euros
 étrangers
 avec
 une
 expression
 très
 forte
 :

sommairement,
en
quatorze


«
 vouloir
 priver
 des
 étrangers
 qui
 travaillent,

chapitres,
 tous
 les
 aspects
 de
 la
 ques9on
 :

vivent,
font
vivre,
et
payent
leurs
impôts,
de
toute

universalité,
laïcité,
intégra9on,
mondialisa9on...

forme
 de
 citoyenneté
 et
 de
 toute
 par)cipa)on
 à

Le
 premier
 temps
 de
 cet
 opuscule
 signé
 par
 le

notre
 vie
 démocra)que,
 n'a
 d'autre
 sens
 qu'une

ministre
 de
 l'Immigra9on
 et
 de
 l'iden9té

ségréga)on
 ».
 Cet
 engagement
 aurait
 pu
 donner

na9onale
est
consacré
à
une
sur‐valorisa9on
de

du
 sens
 à
 son
 ouvrage
 Pour
 la
 na)on
 et
 plus

la
 na9on
 française
 par
 un
 biais
 classique
 :

globalement
 à
 ce
 débat,
 il
 explique
 toutefois

magnifier
 ses
 grands
 hommes
 (de
 Charlemagne

2 au
 Général
 de
 Gaulle),
 ses
 symboles
 ainsi
 que
 quelques
 pages
 plus
 tard
 que
 nous
 ne
 sommes

6 «
la
beauté
et
l'hospitalité
de
ses
paysages
».

 pas
prêt
pour
ce,e
idée.


A
 l'image
 de
 ce,e
 grande
 consulta9on,
 Eric

Sans
 surprise,
 Monsieur
 Besson
 avance
 l'idée

Besson
 semble
 avoir
 vu
 trop
 grand.
 En
 nous

qu'avant
 ce
 débat
 l'iden9té
 na9onale
 était
 un

proposant
 un
 opuscule
 généraliste
 sur
 la
 na9on,

sujet
 tabou.
 Il
 consacre
 d'ailleurs
 un
 chapitre

le
 ministre
 de
 l'iden9té
 na9onale
 n'enrichit
 ni
 le

en9er
 à
 ce,e
 idée
 ne
 manquant
 pas
 d'écorner

débat,
ni
le
concept
de
na9on.

son
 ancienne
 famille.
 «
 La
 gauche
 [a]
 engendré

Lu
par
G.
BOZONNET

une
idéologie
fondée
sur
l'angélisme,
contestant



Patrick
WEIL,
Qu’est‐ce
qu’un
Français
?

M a i s
 q u ’e s t ‐ c e
 q u ’ u n
 C’est
 un
 ouvrage
 qui
 peut
 se
 lire
 comme
 un

Français
 ?
 Existerait‐il
 une
 roman,
 le
 roman
 d’une
 na9on
 qui
 s’affirmerait

«
 qualité
 »
 de
 Français,
 qui
 en
procédant
à
l’évic9on
ou
à
l’inclusion
d’une

nous
 dis9nguerait
 des
 par9e
 de
 ses
 habitants,
 au
 fur
 et
 à
 mesure
 de

autres,
des
étrangers
?
Trop
 son
 histoire.
 Organisé
 en
 trois
 grandes
 par9es

souvent
dans
ce
débat
nous
 «
 La
 construc)on
 d’un
 droit
 moderne
 de
 la

avons
 entendu
 parler
 du
 na)onalité
 »,
 «
 Les
 crises
 ethniques
 de
 la

Français
 comme
 d’une
 na)onalité
 française
 »,
 «
 La
 na)onalité
 en

e s p è c e
 q u e l q u e
 p e u
 pra)que
et
en
comparaison
»,
l’ouvrage
se
veut

menacée,
 en
 tout
 cas
 bien
 exhaus9f.


Edi9ons
Gallimard

 différencié
 des
 autres,
 Il
montre
tout
d’abord
que
«
la
na)onalité,
c’est

février
2005,
édi9on
 solidement
 campé
 sur
 une
 en
 effet
 du
 droit
 ».
 Un
 Etat
 s’appuie
 sur
 un

revue
et
augmentée


646
pages,
11,40
euros

iden9té
que
l’on
croirait
 territoire,
 et
 une
 popula9on.
 Or
 pour
 définir

presque
immuable.
Il
est
d’autant
plus
urgent
de
 ce,e
popula9on,
pour
assoir
la
permanence
de

se
 plonger
 dans
 les
 650
 pages
 qui
 composent
 l’Etat
 alors
 que
 des
 gens
 meurent
 et
 d’autres

l’ouvrage
 de
 Patrick
 Weil,
 Qu’est‐ce
 qu’un
 les
 remplacent,
 il
 faut
 me,re
 en
 avant
 des

Français
?
.

 «
ou9ls
juridique
».
Pour
Patrick
Weil
quatre

critères
 sont
 u9lisés
 pour
 construire
 ce,e
 permet
 de
 découvrir
 au
 fil
 des
 pages
 qui
 a
 été

na9onalité
 :
 le
 lieu
 de
 naissance,
 le
 lien
 de
 Français,
ne
l’est
plus,
ou
le
sera.
Femmes,
juifs,

filia9on,
 
 la
 résidence,
 le
 statut
 matrimonial.
 On
 musulmans
 d’Algérie
 ont
 fait
 les
 frais
 de
 ces

peut
être
Français
parce
que
l’on
est
né
en
France,
 défini9ons
 changeantes.
 Car
 on
 peut
 être

parce
 qu’un
 de
 nos
 parents
 y
 est
 né,
 parce
 que
 Français
 ou
 ne
 pas
 l’être,
 mais
 aussi
 l’être
 à

l’on
y
vit,
ou
parce
qu’on
est
marié
à
un
Français.

 moi9é,
 en
 avoir
 le
 nom,
 sans
 les
 droits.
 De
 la

C’est
pour
cela
que
«
la
na)onalité,
c’est
aussi
une
 Révolu9on
 aux
 couloirs
 des
 préfectures

poli)que
».

La
législa9on
du
pays
sélec9onnera
le
 d’aujourd’hui,
 l’histoire
 de
 la
 na9onalité
 nous

ou
 les
 critères
 qui
 feront
 les
 Français.
 Remonter
 invite
à
nous
garder
des
fausses
cer9tudes:
être

l’histoire
 au
 côté
 de
 Patrick
 Weil
 devient
 alors
 un
Français
n’est
pas
si
évident.

passionnant.
 C’est
 s’embarquer
 dans
 un
 voyage
 Lu
par
L.
MAZUIR

au
long
cours
qui



2.
Sur
la
quesQon
de
l’idenQté

 faire
 complètement
 par9e.
 En
 balayant
 les



différents
travaux
qui
ont
étudié
ce
phénomène

Dominique
 SCHNAPPER,
 Qu’est‐ce
 que
 depuis
 les
 années
 1980,
 l’auteur
 montre

l’intégraDon
?
 comment
 les
 recherches
 les
 plus
 récentes
 font

Déba,re
 sur
 l’ iden9té

na9onale,
 c’est
 comprendre
 état
 d’un
 processus
 qui
 fonc9onne
 plutôt
 bien,

c o m m e n t
 u n e
 n a 9 o n
 notamment
 grâce
 à
 l’influence
 de
 l’école
 et
 de

la
 langue.
 Seule
 une
 pe9te
 par9e
 des
 migrants

rassemble
l’ensemble
de
ses

main9ent
 un
 mode
 de
 vie
 communautaire,
 et

citoyens,
 malgré
 leurs

d i ff é r e n c e s
 e t
 l e u r s
 sont
donc
logiquement
plus
visibles.


o p p o s i 9 o n s .
 C ’ e s t
 Mais
 le
 concept
 d’intégra9on
 ne
 se
 réduit
 pas

comprendre
 comment
 une
 pour
 l’auteur
 à
 ce
 sens
 premier.
 Il
 est
 en
 effet
 2
très
important
aussi
d’étudier
l’intégra)on
de
la
 7
na9on
 «
 intègre
 »
 tous
 ses

société.
 Comment
 une
 société
 intègre‐t‐elle
 ses

citoyens
 en
 promouvant
 un

«
vivre‐ensemble
».

 membres,
 quelle
 est
 sa
 capacité
 à
 faire
 vivre

2 0 0 7 .
 L ’ o u v r a g e
 d e
 ensemble
 ses
 citoyens
 ?
 Or
 pour
 Dominique

D o m i n i q u e
 S c h n a p p e r,
 Schnapper
 les
 trois
 piliers
 qui
 soutenaient
 ce

vivre‐ensemble
 sont
 aujourd’hui
 fragilisés.

s o c i o l o g u e ,
 d i r e c t r i c e

L’essor
 du
 mouvement
 associa9f
 ne
 compense

d'études
 à
 l’EHESS,
deper9

membre
 depuis
 2001
 du

pas
la
désaffec9on
à
l’égard
du
poli9que
et
mine

Conseil
 Cons9tu9onnel,
 Qu’est‐ce
 que

la
 citoyenneté.
 La
 croissance
 du
 nombre
 de

l’intégra9on
 ?,
 reçoit
 le
 prix
 du
 Livre
 poli9que.
 chômeurs
et
de
bénéficiaires
de
minima
sociaux

Poli9que
?
Parce
qu’en
trois
cents
pages,
l’auteur
 affaiblit
 le
 travail
 comme
 lien
 de
 socialisa9on

démontre
 que
 l’idée
 d’intégra9on
 n’est
 pas
 des
 individus.
 Enfin,
 l’Etat‐providence
 est

seulement
 un
 concept
 u9le
 au
 sociologue
 pour

devenu
 un
 «
 Etat‐assistance
 »,
 qui
 assure
 la

décrire
 les
 rela9ons
 des
 individus
 à
 la
 société,

subsistance
 des
 plus
 démunis
 mais
 pas
 leur

mais
surtout
le
reflet
de
nos
choix
poli9ques.
Ce

dignité.
 De
 plus,
 l’individualisme
 fragilise
 les

terme,
polysémique,
est
très
employé,
bien
que
 ins9tu9ons,
 et,
 en
 valorisant
 les
 capitaux

souvent
 dans
 une
 accep9on
 condescendante,
 transmis
par
la
famille
(économiques,
culturels,

opposant
 ceux
 qui
 seraient
 intégrés
 à
 ceux
 qui

sociaux),
 empêchent
 ceux
 qui
 en
 sont
 démunis

ne
 le
 voudraient
 ou
 ne
 le
 pourraient
 pas.
 En

de
par9ciper
à
la
société,
excluant
en
par9culier

cherchant
 à
 mieux
 définir
 ce
 mot,
 Dominique

les
enfants
de
migrants.


Schnapper
 montre
 au
 contraire
 combien
 ce
 Il
 est
 donc
 plus
 que
 jamais
 essen9el
 de
 ne
 pas

terme
 ne
 devrait
 pas
 exclure,
 mais
 inclure.
 Elle
 répondre
 aux
 revendica9ons
 par9cularistes
 :

s’a,ache
pour
cela
à
montrer
que
derrière
l’idée

«
 Les
 seules
 sa9sfac9ons
 matérielles
 ne

d’
 «
 intégra9on
 »
 se
 cachent
 deux
 sens
 suffisent
pas
à
assurer
le
lien
entre
les
hommes

différents.
 
 Le
 premier
 permet
 de
 comprendre

nécessaire
au
main9en
de
l’unité
poli9que
 
».Il

l’intégra)on
des
individus
à
la
société
:
comment
 s’agit
 au
 contraire
 de
 consolider
 le
 vivre‐
de
 nouveaux
 individus
 entrent
 dans
 une
 ensemble,
 qui
 s’épanouit
 dans
 l’idée
 de

nouvelle
société
jusqu’à
en

 citoyenneté.
 
 

Lu
par
L.MAZUIR

« Ça
boit
le
pe9t
noir
ou
le
pe9t
vin
blanc

Ça
cherche
la
bagarre
et
du
boulot
souvent

Ça
lève
le
poing,
ça
bouge,
ça
manifeste

Ça
sort
tous
les
samedi
dépenser
son
pognon

Ç'est
ça
la
France

Du
Chili
dans
les
gamelles
et
du
vin
dans
les
biberons

C'est
ça
la
France

Du
Laguiole
à
l'Opinel
partager
les
saucissons

C'est
ça
la
France

On
est
tous
des
frères
selon
les
déclara9ons


»
Enfin
je
pense
faut
jamais
les
oublier

Les
trois
mots
qui
se
terminent
en
Té





“C’est
ça
la
France”


Marc
Lavoine

Amin
MAALOUF,
Les
idenDtés
meurtrières
 mais
aussi
d'espoir.
Maalouf
est
profondément

«
 Depuis
 que
 j'ai
 qui@é
 le
 humaniste.
Il
met
la
liberté
plus
haut
que
tout

Liban
 pour
 m'installer
 en
 et
livre
une
réflexion
en
faveur
de
la
tolérance,

France,
 que
 de
 fois
 m'a‐t‐on
 en
abordant
les
no9ons
d'iden9té,
les
passions

d e m a n d é ,
 a v e c
 l e s
 qu'elle
 suscite,
 les
 dérives
 sanglantes.
 Il

meilleures
 inten)ons
 du
 s’appuie
 sur
 son
 vécu,
 l’actualité,
 l’Histoire.

monde,
 si
 je
 me
 sentais
 C'est
 une
 invita9on
 à
 la
 réflexion
 sereine
 sur

"plutôt
 français"
 ou
 "plutôt
 notre
 besoin
 d'appartenance,
 sur
 l'Islam
 et

l i b a n a i s " .
 J e
 r é p o n d s
 l'Occident,
 la
 démocra9e,
 la
 mondialisa9on,
 la

invariablement
 :
 "L'un
 et
 survie
 des
 langues.
 «
 Si
 celui
 dont
 j’étudie
 la

l'autre
 !"
 Non
 par
 quelque
 langue,
 ne
 respecte
 pas
 la
 mienne,
 parler
 sa

souci
d'équilibre
ou
d'équité,
 langue
 cesse
 d’être
 un
 geste
 d’ouverture,

LGF
‐
Livre
de
Poche


février
2001

 mais
 parce
 qu'en
 répondant
 devient
 un
 acte
 d’allégeance
 et
 de
 soumission.

189
pages,
4,50
euros


différemment,
je
men)rais.

 »
 Une
 réflexion
 essen9elle,
 intelligente,
 qui

Ce
qui
fait
que
je
suis
moi‐même
et
pas
un
autre,
 invite
 à
 un
 humanisme
 ouvert,
 dans
 lequel
 la

c'est
que
je
suis
ainsi
à
la
lisière
de
deux
pays,
de
 vision
 planétaire
 de
 l'homme
 et
 sa
 diversité

deux
 ou
 trois
 langues,
 de
 plusieurs
 tradi)ons
 i d e n 9 t a i r e
 n e
 s o n t
 p a s
 f o r c é m e n t

culturelles.
 C'est
 cela
 mon
 iden)té...
 »
 Partant
 contradictoires.
 Amin
 Maalouf
 je,e
 ce
 cri
 du

d'une
 ques9on
 anodine
 qu'on
 lui
 a
 souvent
 coeur,
 une
 part
 de
 lui‐même,
 un
 appel
 qui

posée,
 Amin
 Maalouf
 s'interroge
 sur
 la
 no9on
 transparaissait
déjà
dans
ses
romans.
Il
met
en

d'iden9té,
 sur
 les
 passions
 qu'elle
 suscite,
 sur
 garde
contre
le
choix
de
«
s’enfermer
dans
une

ses
dérives
meurtrières.
Pourquoi
est‐il
si
difficile
 mentalité
 d’agressé
 »,
 de
 s’installer
 dans
 «
 la

d'assumer
 en
 toute
 liberté
 ses
 diverses
 tenta)on
 du
 désespoir
 ».
 La
 bataille
 n’est
 pas

appartenances
?
Pourquoi
faut‐il,
en
ce,e
fin
de
 perdue
 d’avance.
 «
 L’avenir
 n’est
 écrit
 nulle

siècle,
 que
 l'affirma9on
 de
 soi
 s'accompagne
 si
 part.
 »
 L’idée
 revient
 presque
 à
 chaque
 2
souvent
 de
 la
 néga9on
 d'autrui
 ?
 Nos
 sociétés
 chapitre.
 Sans
 prétendre
 détenir
 la
 vérité,
 il
 9
seront‐elles
indéfiniment
soumises
aux
tensions,
 rêve
 d’une
 autre
 concep9on
 de
 l’iden9té,

aux
 déchaînements
 de
 violence,
 pour
 la
 seule
 ouverte,
 respectueuse
 des
 différences,
 fondée

raison
 que
 les
 êtres
 qui
 s'y
 côtoient
 n'ont
 pas
 sur
 les
 valeurs
 humaines
 universelles.
 On
 peut

tous
la
même
religion,
la
même
couleur
de
peau,
 ne
 pas
 partager
 toutes
 ses
 idées,
 on
 peut
 ne

la
même
culture
d'origine
?
Y
aurait‐il
une
loi
de
 pas
 être
 d’accord
 sur
 son
 analyse,
 sa
 vision,

la
 nature
 ou
 une
 loi
 de
 l'Histoire
 qui
 condamne
 mais
 en
 aucun
 cas,
 on
 ne
 peut
 jeter
 la
 pierre

les
 hommes
 à
 s'entre‐tuer
 au
 nom
 de
 leur
 contre
un
«
fana)que
»,
de
la
paix.

iden9té
?
 Lu
 par
 P.ARGUEDAS,
 cri9que
 li,éraire
 sur
 http://
C'est
parce
qu'il
refuse
ce,e
fatalité
que
l'auteur
 livre-de-lecture.fr, auteure de Pourquoi ? et d’
a
 choisi
 d'écrire
 Les
 Iden9tés
 meurtrières,
 un
 Interview(s) aux éditions Alphabet de l’espace.


livre
de
sagesse
et
de
lucidité,
d'inquiétude


3.
Sur
la
noQon
de
débat
 avec
 de
 mauvaises
 inten9ons
 ou
 pour
 une



Philippe
BRETON,
La
parole
manipulée
 bonne
 cause,
 a
 toujours
 des
 effets
 sur
 le
 lien

Pourquoi
 déba,re
 ?
 Parce
 social.
 Ensuite
 donner
 au
 lecteur
 quelques
 clefs

que
la
parole
est
la
base
de
 indispensables
pour
décrypter
les
techniques
de

la
 démocra9e.
 C’est
 la
 manipula9on
 à
 l’œuvre
 dans
 notre
 société.

t h è s e
 d é f e n d u e
 p a r
 Enfin,
 contribuer
 à
 approfondir
 la
 connaissance

Philippe
 Breton
 dans
 La
 du
 fonc9onnement
 de
 la
 communica9on
 :

parole
 manipulée,
 ouvrage
 comment
convainc‐t‐on
?


conçu
 comme
 un
 manuel
 Pour
ce
faire,
Philippe
Breton
va
d’abord
prouver

d e
 s a v o i r ‐ v i v r e
 e n
 que
 contrairement
 à
 une
 croyance
 largement

d é m o c r a 9 e .
 T r o i s
 répandue,
 la
 manipula9on
 n’a
 pas
 disparu
 avec

ambi9ons
 pour
 ce
 livre.
 la
chute
des
régimes
dictatoriaux.
La
propagande

D’abord,
 démontrer
 que
 la
 existe
 encore,
 en
 démocra9e
 et
 ce
 n’est
 pas

manipula9on
de
la
parole,

 parce
que
les
causes
qu’elle

promeut
 sont
 plus
 nobles
 que
 ses
 effets
 sont

libre
 aux
 manipulateurs
 en
 tout
 genre.
 L’auteur

moins
nocifs.
Car
l’acte
de
convaincre
est
central

conclue
 donc
 sur
 la
 nécessité
 d’enseigner
 la

en
démocra9e.
De
la
démocra9e
athénienne
à
la

rhétorique
 au
 citoyen.
 Il
 est
 essen9el
 de

fin
du
 
XXème
siècle,
l’auteur
nous
propose
une

dissocier
 les
 opinions,
 valeurs,
 idées,
 et

histoire
 de
 la
 parole
 et
 de
 ses
 usages
 avant
 de

représenta9ons
 qui
 nous
 appar9ennent
 en

montrer
 à
 quel
 point
 il
 est
 important
 d’en

propre,
 des
 techniques
 pour
 les
 transme,re,

maîtriser
 les
 techniques.
 Manipula9on
 des

ce,e
 transmission
 devenant
 un
 acte
 social
 et

affects,
 manipula9on
 cogni9ve,
 l’auteur

devant
 de
 ce
 fait
 être
 soumise
 à
 des
 normes
 :

caractérise
 ensuite
 les
 différentes
 formes
 de

«
Ayons
le
courage
ici
de
dire
que,
contrairement

propagande,
 dont
 il
 démonte
 les
 ressorts.
 Le

aux
 pra)ques
 actuelles,
 ruineuses
 pour
 la

tout
à
grand
renfort
d’exemples,
de
la
publicité
à

démocra)e,
 il
 serait
 indispensable
 de
 ne
 pas

la
 poli9que,
 qui
 perme,ent
 au
 lecteur
 de

autoriser,
dans
l’espace
public,
certains
discours,

mesurer
l’importance
du
sujet.


non
pas
tant
en
fonc)on
de
leur
contenu,
que
de

Car
il
s’agit
véritablement
d’un
plaidoyer
pour
un

leur
 caractère
 contraignant
 pour
 ceux
 qui
 les

meilleur
 fonc9onnement
 de
 la
 démocra9e.
 En

reçoivent.
La
démocra)e
s’honorerait,
mais
aussi

effet,
 l’absence
 d’un
 «
 enseignement
 de
 la

se
protégerait,
d’établir
des
normes
à
ce
sujet.
»

parole
»
pèse
sur
le
lien
social
et
laisse
le
champ

Lu
par
L.
MAZUIR


Gérard
NOIRIEL,
A
quoi
sert
l’idenDté

naDonale
?


Mai
 2007.
 Nicolas
 Sarkozy
 L’effondrement
 des
 dictatures
 d’extrême‐droite



arrive
 au
 pouvoir
 et
 crée
 un
 après
 la
 seconde
 guerre
 mondiale
 va
 ensuite

ministère
 de
 l’immigra9on
 et
 pour
 longtemps
 discréditer
 le
 na9onalisme,

3 de
 l’iden9té
 na9onale.
 En
 avant
 qu’il
 ne
 ressurgisse
 dans
 les
 années
 1980

0 signe
de
protesta9on,
Gérard
 sous
 les
 traits
 de
 Jean‐Marie
 Le
 Pen,
 porté
 par

Noiriel
 démissionne
 du
 une
société
de
l’
«
informa9on
spectacle
».

Conseil
scien9fique
de
la
Cité
 Lorsque
 Nicolas
 Sarkozy
 invoque
 le
 concept

na9onale
 de
 l’histoire
 et
 de
 d’iden9té
 na9onale
 à
 l’occasion
 des
 élec9ons

l’immigra9on
 et
 publie
 un
 présiden9elles
 de
 2007,
 il
 est
 donc
 loin
 d’avoir

ouvrage
 magistral
 :
 A
 quoi
 comme
il
le
prétend,
brisé
un
«
tabou
».
Gérard

Edi9ons
Agone

 sert
«
l’iden9té
na9onale
»
?
 Noiriel
va
alors
étudier
les
différents
discours
de

octobre
2007
 150
 pages
 pour
 raconter
 campagne
du
président
pour
comprendre
quelle

153
pages,
12
euros


l’histoire
 du
 concept
 de
 vision
 de
 l’iden9té
 na9onale
 est
 portée
 par
 le

na9on,
replacer
la
naissance
 candidat,
 et
 son
 opposante
 Ségolène
 Royal,

montrant
 que
 loin
 de
 l’image
 diffusée
 par
 les

de
 l’expression
 «
 iden9té
 na9onale
 »
 dans
 son

m é d i a s ,
 c e s
 d e u x
 c o n c e p 9 o n s
 s o n t

contexte
 des
 années
 1980,
 décrypter
 les
 succès

complètement
 opposées
 :
 «
 La
 clivage

d ’u n e
 t e l l e
 n o 9 o n
 l o rs
 d e s
 é l e c 9 o n s

na9onalisme/patrio9sme
 sépare
 toujours

présiden9elles
 de
 2007,
 le
 rôle
 qu’ont
 joué
 les

aujourd’hui
 la
 droite
 et
 la
 gauche.
 C’est

médias
 dans
 sa
 résurgence,
 et
 les
 raisons
 de
 sa

pourquoi,
 entre
 la
 version
 sarkozyenne
 et
 la

démission.


version
 royalienne
 de
 l’iden9té
 na9onale,
 il

Un
 premier
 chapitre
 permet
 de
 résumer

existait
 une
 dissymétrie
 comparable
 à
 celle
 que

rapidement
 l’émergence
 des
 na9onalités,

l’on
 trouvait
 déjà
 au
 début
 du
 siècle
 entre
 le

retraçant
 les
 principales
 étapes
 de
 ce

discours
 de
 Barrès
 et
 celui
 de
 Jaurès
 ».
 Gérard

mouvement
qui
a
concerné
une
bonne
par9e
de

Noiriel
 complète
 ensuite
 ce,e
 analyse
 par
 un

l’Europe,
 dès
 le
 XVIIIème
 siècle,
 pour
 culminer

examen
du
rôle
des
médias
dans
la
diffusion
de

en
 France
 sous
 la
 IIIème
 République,
 avec
 la

ce
thème
de
campagne,
et
plus
spécifiquement,

diffusion
 d’un
 système
 de
 référence
 na9onale,

de
 la
 formule
 d’iden9té
 na9onale,
 avant
 d’en

base
 de
 notre
 concep9on
 contemporaine
 de
 la

appeler
 en
 conclusion
 à
 la
 vigilance
 face
 aux

na9on
:
du
14
juillet
comme
fête
na9onale,
à
la

usages
qui
peuvent
être
faits
de
l’histoire.

Marseillaise
comme
hymne
officiel.


Lu
par
L.
MAZUIR

« Terre
d'accueil
policée,

Peau
d'argile,
d'exil,
ou
mé9ssée,

J'ai
pas
chercher
à
venir
car
on
est

venu
me
chercher,

Alors
dis
moi
pourquoi
la
France
je

devrais
la
qui,er
?

La
marseillaise,
le
droit
au
sol,
On

discrimine,
on
posi9ve,


»
La
peur
remplace
le
pétrole,
chez

l'électeur
la
haine
se
ravive,




“Sarkoland”


Trust

D
I
A
G
O
N
A
L
E
S

Du
Néron
chez
Besson

Eric
Besson
est
un
personnage
magnifique.
François
Hollande
qui
l’a
bien
connu
parle

de
«
traitre
heureux
».
Le
portrait
me
paraît
toutefois
moins
facile.


Besson
est
un
homme
de
revanche
d’abord.
Ce
qui
interpelle
dans
son
parcours,
c’est

le
désir
qui
l’anime,
le
désir
de
prendre
sa
revanche
sur
le
des9n.
Sen9ment
profond
et

inconscient
 surement
 :
 son
 père
 s’est
 tué
 en
 mission
 trois
 mois
 avant
 sa
 naissance.

Hasard
du
des9n
qui
éclaire
son
i9néraire
poli9que,
chao9que
et
peu
lisible,
et
induit

une
volonté
de
faire
la
nique
au
mauvais
sort.

La
 preuve
 ?
 Chez
 Besson,
 le
 panache
 n’est
 jamais
 loin
 du
 mauvais
 coup.
 En
 1982,
 il

passe
 le
 concours
 de
 l’ENA,
 tremplin
 des
 élites
 françaises…
 et
 le
 rate.
 Signe
 dis9nc9f

(déjà),
il
emprunte
de
l'argent
à
sa
grand
mère
pour
acheter
un
9ers
de
page
dans
Le

Monde
proclamant
«
J’ai
échoué
à
l’ENA
»
!
Résultat
:
un
poste
chez
Renault
puis
de

directeur
 de
 rédac9on
 du
 journal
 Challenges,
 ce
 qui
 nuance
 son
 passage
 au
 par9

socialiste.
 En
 fait,
 Besson,
 c’est
 le
 «
 bling‐bling
 »
 avant
 l’heure,
 d’autant
 plus

décomplexé
qu’il
navigue
entre
droite
et
gauche.


Décomplexé,
Besson
l’affirme,
le
prouve,
l’acte.
Jusque
dans
son
mariage,
où
il
prend

soin
à
la
mairie
de
ne
pas
jurer
fidélité.
On
comprend
pourquoi
son
épouse
a
éprouvé

le
besoin
de
faire
une
thérapie
de
450
pages
pour
mieux
digérer
l’affront.


Revanche
et
orgueil
donc.
Explica9on
suffisante
?
Le
Ministre
serait
il
un
monstre
froid,

digne
 des
 grandes
 heures
 de
 la
 Ve
 république
 ?
 Non
 pas
 vraiment.
 La
 revanche
 a

d’autres
 moteurs.
 Détail
 intéressant
 :
 le
 ministre
 actuel
 prend
 toujours
 soin
 de

dissimuler
sa
vie
personnelle.
Il
a
ainsi
fait
condamner
 Voici
pour
diffusion
de
clichés

volés
et
a,einte
à
la
vie
privée.
Pourquoi
tant
de
mal
?
Pourquoi
chercher
à
cacher
son

jardin
 secret
 quand
 l’aréopage
 de
 Sarkozy,
 Da9
 en
 tête,
 joue
 des
 ragots
 pour
 faire

3
monter
sa
côté
poli9que
?

2 Réponse
:
Besson
se
sait
fragile
(et
oui…).
Il
sait
que
derrière
ses
nombreuses
liaisons,
il

y
 a
 la
 fragilité
 d’un
 homme
 hypersensible.
 Pas
 de
 guimauve
 dans
 ces
 lignes,
 mais

l’analyse
 du
 fonc9onnement
 de
 l’homme.
 L’intelligence
 de
 Besson
 est
 intui9ve
 à
 la

base.
Il
se
nourrit
puissamment
de
l’affect
pour
développer
de
l’intelligence
tac9que
et

poli9que.
 Son
 autre
 versant
 est
 décrit
 dans
 le
 livre
 de
 son
 ex‐femme
 :
 séducteur

invétéré,
 égocentrique,
 coléreux…
 Une
 faille
 de
 taille
 dans
 un
 univers
 de

«
crocodiles
poli9ques»
et
leur
pa9ente
adresse
à
tendre
des
pièges.


Faut‐il
y
voir
la
source
de
son
irra9onnelle
volte
face
en
2007
?
Il
a
reproché
dans
son

livre,
«
la
brutalité
»
de
Royal.
Un
qualifica9f
suranné,
digne…
d’un
amoureux
éconduit,

quand
 on
 y
 pense.
 Avec
 le
 Président,
 rien
 à
 voir.
 Celui‐ci
 le
 sou9ent,
 le
 couvre,

l’encourage
(pendant
les
conseils
des
Ministres).
Sarkozy
sait
manager
l’homme
qui
a

fait
basculer
la
présiden9elle
en
jouant
l’affect
plus
que
de
raison.

Après,
 rien
 de
 mieux
 pour
 aller
 au
 bout
 du
 monde…
 et
 faire
 le
 «
 sale
 boulot
 »

d’expulsion
de
masse.
Chatel,
Bertrand,
Bachelot.
D’aucuns
ne
se
seraient
sa9sfaits
du

traitement
 du
 président
 et
 aurait
 troqué
 les
 compliments
 contre
 la
 perspec9ve
 d’un

poste
 plus
 avenant.
 Pas
 Besson,
 qui
 sacrifie
 la
 ra9onalité
 aux
 signaux
 affec9fs,
 et
 à

l’annonce
future
d’une
récompense
naturelle.


L’affect
 et
 l’orgueil
 assouvi
 perme,ent
 d’endurer
 le
 pire
 des
 opprobres
 :
 celui
 par

exemple
 d’être
 ministère
 de
 l’iden9té
 na9onale,
 le
 premier
 depuis
 l’ère
 Pétain.
 Pas

grave.
L’ironie
ra,rape
le
monde
de
Ka•a
:
le
ministre
de
l’iden9té
na9onale
sort
avec

une
tunisienne
de
22
ans.
Loin
sont
les
expulsions
massives…

Quand
les
poli9ques
assument
leur
cynisme,
la
tyrannie
n’est
pas
très
loin.
Besson
est


.
un
bon
témoin
de
la
post‐modernité
chère
à
Lipovetski
qui
annonce
de
son
panache
le

sacrifice
des
autres
pour
la
sa9sfac9on
de
son
amour.
Il
y
a
peut
être
du
Néron
en
lui
:

«

le
monde
peut
bruler
s’il
ne
brule
pas
d’amour
pour
moi
»



Péristète,
 Antropologue
 et
 philosophe
 au
 quo9dien.
 Le
 reste
 n'a
 pas
 vraiment
 d'importance,
 c'est

pourquoi
son
pseudonyme
nous
suffira.

Eric
Besson
:
une
stratégie
«
média
anQ‐social
»

Dans
le
cadre
du
«
Grand
débat
sur
l’idenDté
naDonale
»,
Eric
Besson
a
souhaité
uDliser
les
potenDalités

des
nouvelles
technologies.
Laurent
François,
responsable
du
pole
influence
digitale
d’Ogilvy
PR,
analyse
la

popularité
virtuelle
du
ministre
de
l’immigraDon
et
de
l’idenDté
naDonale.

Le
bouche‐à‐oreille
était
autrefois
vola9le
et
temporaire.
Désormais,
avec
Internet,
chaque
posi9on
prise
par

un
citoyen
laisse
une
emprunte.
Ces
traces
digitales
perme,ent
d’extraire
des
enseignements
majeurs
sur

les
popula9ons
exposées
dans
un
espace
de
conversa9on
en
ligne.

Commençons
 par
 l’histoire
 d’Eric
 Besson
 en
 nous
 inspirant
 de
 tendances
 modélisées
 par
 le
 moteur
 de

recherche
 Google.
 Nous
 avons
 tendance
 à
 croire
 que
 le
 premier
 point
 d’entrée
 dans
 la
 conversa9on
 est

rela9f
à
une
requête
sur
ces
moteurs.
Ce
sont
eux
qui
vont
conduire
le
citoyen
vers
un
forum
ou
un
blog.
Ce

sont
ces
recherches
qui
prouvent
ou
non
un
intérêt
pour
un
sujet
dans
le
temps.

Force
 est
 de
 constater
 qu’avant
 l’abandon
 de

Ségolène
 Royal,
 Eric
 Besson
 n’était
 pas

recherché
 par
 les
 internautes.
 Par
 la
 suite,

malgré
 le
 renfort
 d’a,en9on
 des
 médias
 dits

«
 classiques
 »
 il
 tombera
 rapidement
 dans

l’oubli
 sur
 la
 toile.
 On
 constate
 cependant
 une

hausse
 des
 recherches
 sur
 le
 dernier
 semestre

2009
 due
 aux
 posi9ons
 radicales
 du
 Ministre

rela9ves
à
l’immigra9on
et
l’iden9té
na9onale.

Selon
 Google
 AdWords
 et
 son
 générateur
 de
 mots
 clés
 qui
 recense
 de
 façon
 automa9que
 une
 liste
 de

requêtes
courantes
mensuelles,
on
se
rend
compte
qu’Eric
Besson
n’a
été
recherché
qu'un
peu
plus
de
dix

mille
fois
par
mois
par
les
citoyens
résidant
en
France
!
Pire,
la
requête
associée
la
plus
fréquente
concerne

«
Eric
Besson
+
immigra9on
».
Et
là,
seulement
320
requêtes
ont
été
exprimées.

Plus
intéressant
encore
est
de
regarder
la
démographie
des
citoyens
qui
se
rendent
sur
le
site
du
«
Grand
 3
débat
sur
l’iden9té
na9onal
».
Selon
Google,
voici
à
quoi
ressemble
le
profil
des
220
000
premiers
visiteurs
:

3

Popula9on
 majoritairement
 masculine
 (alors
 que
 la
 conversa9on
 dans
 les
 
 «
 médias
 sociaux
 »
 est

globalement
plus
féminine),
aux
revenus
plutôt
aisés…
Un
débat
représenta9f,
vraiment
?

Une
analyse
approfondie
confirme
ces
premiers
éléments.
Toujours
selon
Google
Ad
Planner
(l’ou9l
que
les

régies
publicitaires
u9lisent
pour
savoir
sur
quels
sites
placer
les
réclames)
dont
l’algorithme
ne
ment
pas,
un

internaute
qui
vient
sur
le
site
du
«
grand
débat
»
a
31
fois
plus
de
chance
d’être
aussi
présent
sur
le
blog
qui

cristallise
 la
 «
 fachosphère
 »
 (terminologie
 née
 sur
 lexpress.fr),
 «
 Français
 de
 Souche
 »
 et
 34
 fois
 plus
 de

chance
 d’être
 aussi
 passé
 sur
 le
 site
 du
 Front
 Na9onal
 qu'un
 internaute
 lambda.
 Effet
 polarisant
 puisque

parallèlement,
nous
aurons
sta9s9quement
28
fois
plus
de
chances
de
retrouver
l’internaute
présent
sur
le

site
du
«
grand
débat
»
sur…le
site
du
Par9
Socialiste
!


Toutefois,
 si
 Eric
 Besson
 arrive
 à
 émerger
 par
 le
 coup
 et
 par
 la
 polarisa9on,
 il
 ne
 dispose
 d’aucune

communauté
 d’alliés
 en
 ligne.
 Le
 Ministre
 ne
 rend
 de
 toutes
 façons
 pas
 la
 tâche
 facile
 à
 ses
 éventuels

supporters
:
son
«
blog
»
ne
permet
pas
les
commentaires
et
ses
vidéos
ne
sont
exportables
sur
aucun
autre

espace
web.
A
contrario
de
ses
détracteurs
qui
se
font
un
malin
plaisir
de
suivre
les
différentes
interven9ons

du
Ministre
et
de
les
commenter
sur
leurs
blogs
ou
dans
les
médias
en
ligne.
Une
simple
requête
suffit
sur

Google
:
des
résultats
à
90%
néga9fs
voire
très
néga9fs.

A
l’ère
de
la
démocra9e
de
la
réputa9on,
c'est‐à‐dire
un
temps
où
les
différents
par9es
prenantes
poli9ques

parlent
 et
 défendent
 leurs
 idées
 ou
 leurs
 champions
 en
 leurs
 noms
 dans
 les
 conversa9ons
 en
 ligne,
 Eric


.
Besson
fait
preuve
de
carence
stratégique.
S’il
avait
suivi
les
mésaventures
de
la
Mercedes
Classe
A
et
son

effet
sur
les
ventes,
il
aurait
peut‐être
compris
que
ce
n’est
pas
parce
qu’on
parle
de
vous
sur
Internet,
que

vous
avez
réussi
votre
intégra9on
virtuelle…



 Laurent
François

Diagonales
Blade
Runner
ou
les
illusions
de
l’idenQté

(article à ne lire que si vous avez déjà vu le film)

A
 l’heure
 du
 débat
 sur
 l’iden9té
 na9onale,
 il
 est
 Loin
 de
 tout
 parallèle
 polémique,
 on
 ne
 peut

u9le
de
revoir
Blade
runner.

 qu’être
saisi
dans
le
rapprochement
entre
la
chasse

Rappelons
 l’histoire
 :
 dans
 un
 futur
 proche,
 la
 aux
immigrants
clandes9ns
à
la
recherche
d’un
lieu

société
 humaine
 a
 intégré
 des
 replicants,
 sorte
 de
 de
dignité
en
Occident
et
celle
des
clones
en
quête

clones
 quasi
 parfaits
 à
 la
 durée
 de
 vie
 limitée,
 de
 ce
 qui
 les
 main9endra
 encore
 en
 vie.
 Heureux

perme,ant
 de
 sa9sfaire
 aux
 basses
 taches.
 Quand
 effet
 de
 prisme
 dans
 les
 lumières
 irisées
 de
 Ridley

certains
d’entre
eux
se
rebellent,
des
blade
runner
‐
 Sco,
 :
 les
 replicants
 dans
 l’énergie
 du
 désespoir

tueurs
 de
 replicants
 ‐
 s’en
 chargent.
 L’un
 d’eux
 va
 révèlent
beaucoup
plus
d’humanité
à
base
d’envie,

avoir
 fort
 à
 faire
 avec
 la
 nouvelle
 troupe
 de
 délicatesse
 et
 d’expérience
 jusqu’à
 l’infime

d’insurgés…
On
passera
l’effort
esthé9sant
du
film,
 compassion
 de
 leur
 chef
 qui
 épargne
 Deckard
 à

propre
à
tous
les
films
de
Ridley
Sco,.
Force
est
de
 l’heure
 de
 mourir.
 Si
 les
 replicants
 décident
 d’être

constater
que
ce,e
œuvre
interpelle
pour
son
triple
 humains
 et
 arrivent
 à
 le
 devenir
 au
 delà
 même
 de

rapport
à
l’iden9té.

 ce
 dont
 sont
 capables
 les
 autres
 humains,
 qu’en

estil
de
l’iden9té


est‐il
 de
 l’iden9té
 na9onale
 ?
 Choix

Iden9té
 existante
 tout
 d’abord.
 Si
 le

ou
des9n
?

film
 met
 en
 avant
 la
 no9on
 de

replicant,
c’est
avant
tout
pour
parler

C’est
 le
 troisième
 thème
 fort
 du

de
la
ques9on
de
la
nature
humaine.
q u e s 9 o n n e m e n t
 «
 b l a d e

Face à
 des
 clones‐ouvriers
 qui

runnerien
 ».
 Iden9té
 qu’on
 choisit

choisissent
de
se
rebeller
plutôt
que

ou
 qui
 vous
 choisit
 ?
 (Pe9t
 rappel

de
 mourir,
 les
 humains
 font
 pale

3 figure
 à
 a,endre
 leur
 des9n.
 La
 ul9me
 à
 ceux
 qui
 souhaitent

4 condescendance
dont
ils
font
preuve
 découvrir
 le
 film
 :
 ne
 lisez
 pas
 la

s u i t e ) .
 D e c ka r d ,
 a p r è s
 av o i r

dans
 le
 film
 renvoie
 à
 la
 cer9tude

a p p r é h e n d é
 l ’ h u m a n i t é
 d e s

(illusoire
?)
de
leur
supréma9e
:
dans

r e p l i c a n t s ,
 f a i t
 u n e
 a u t r e

un
 univers
 décadent
 et
 oppressant

découverte
 :
 il
 est
 aussi
 l’un
 d’eux.

(rappelons
 nous
 l’omniprésence
 de

Au
 moment
 où
 il
 rela9vise
 ses

la
 nuit
 et
 de
 la
 pluie),
 l’énergie
 et
 la

opinions
 sur
 leur
 nature
 (de
 non‐
rage
 de
 vivre
 des
 replicants

humain,
donc
négligeable)
et
décide

contrastent
 avec
 la
 passivité
 et
 la

de
le
devenir
un
peu
plus
en
aimant

misérabilité
 du
 sort
 accepté
 par
 des
 et
 en
 décidant
 de
 sauver
 Rachel,
 il
 apprend
 sa

apprend



humains
 frêles
 et
 suffisants.
 Deckard,
 le
 blade

dynamiques
véritable
 nature.
 Outre
 la
 piroue,e
 narra9ve,
 la

runner,
 se
 retrouve
 pris
 à
 par9
 entre
 ces
 deux
 mise
en
abîme
est
fascinante,
car
elle
rappelle
que

dynamiques,
entre
morgue
désabusée
du
chasseur

si
le
plus
difficile
est
de
faire
des
choix,
le
regard
des

de
 primes
 et
 l’humanisme
 amoureux
 d’une
 autres
 est
 un
 des9n
 qui
 est
 difficile
 à
 vivre.
 Un

replicante
 qui
 ne
 souhaite
 que
 pouvoir
 témoigner
 des9n
 beaucoup
 plus
 oppressant
 et
 condi9onnant

d’empathie
 et
 d’émo9ons
 sincères.
 Ce,e
 que
celui
qu’on
veut
bien
se
programmer.
A
la
fois

authen9cité
 d’émo9ons
 est
 au
 cœur
 du
 processus
 reflet
de
sa
conscience,
de
ses
choix
et
projec9ons,

d’humanisa9on
 et
 pose
 les
 vraies
 ques9ons


.
l’iden9té
 se
 révèle
 un
 miroir
 qui
 révèle
 autant

iden9taires
 du
 film.
 Sommes
 nous
 ce
 que
 nous
 qu’elle
 condamne
 et
 pousse
 à
 déplacer
 la
 nature

héritons
ou
ce
que
nous
exprimons
?
Elles
amènent
 réelle
de
ce
qui
compte
sur
la
valeur
des
actes

les
ques9ons
sur
l’iden9té
choisie.


Iden9té
 choisie.
 Rappelons
 nous
 la
 période
 de
 la



1ère
 République
 :
 sont
 Français
 ceux
 qui
 en

éme,ent
le
souhait.
Ce,e
ques9on
est
au
cœur
de


 Péristète

Blade
 Runner
 sous
 une
 forme
 plus
 globale
 mais

néanmoins
résonante
:
les
replicants
déclarent
être

humains
car
ils
en
expriment
la
volonté.
Varia

L
E


P
O
I
N
T


S
U
R

…

LA
PAUVRETE
EN
FRANCE

1.
Pourquoi
est‐il
important
de
comprendre
comment
est
calculé
le
taux
de
pauvreté
?


• 
Parce
qu’il
n’y
a
pas
une,
mais
des
pauvretés
:
trois
définiQons
de
la
pauvreté
coexistent


‐
 La
 plus
 classique
 :
 on
 parle
 de
 pauvreté
 ‐
 La
 plus
 restric9ve
 :
 c’est
 la
 La
 plus
 réaliste
 ?
 C’est
 la

monétaire.
 On
 définit
 un
 seuil
 de
 pauvreté,
 que
 pauvreté
absolue.
On
définit
 pauvreté
 en
 condiQons
 de
 vie.

l’on
 calcule
 par
 rapport
 au
 revenu
 médian
 de
 la
 un
 certain
 nombre
 de
 biens
 On
 évalue
 le
 nombre
 de

popula9on
 du
 pays
 (50%
 des
 gens
 gagnent
 plus,
 qui
semblent
indispensable
à
 priva9ons
 auxquelles
 sont

50%
 des
 gens
 gagnent
 moins).
 En
 France,
 le
 la
 survie.
 C’est
 le
 mode
 de
 c o n f r o n t é e s
 l e
 m é n a g e

revenu
médian
est
de
1470
euros
par
mois,
et
le
 calcul
 u9lisé
 aux
 Etats‐Unis.
 (difficulté
 à
 payer
 les
 factures,

seuil
de
pauvreté
est
de
60%
du
revenu
médian,
 Selon
l’INSEE,
ce]e
pauvreté
 impossibilité
 de
 par9r
 en

soit
908
euros
pour
une
personne
seule
en
2007.
 touche
 en
 France
 8%
 de
 la
 vacances…)
 Ce]e
 pauvreté

Le
 taux
 de
 pauvreté
 serait
 donc
 de
 13,4%
 en
 populaQon
en
2007.
 concernerait
 en
 France
 12,7
 %

2007,
soit
8
millions
de
personnes.
 des
ménages
en
France.


• 
Parce
qu’une
promesse
peut
être
trompeuse

En
2007,
Nicolas
Sarkozy
a
promis
de
réduire
de
le

taux
 de
 pauvreté
 de
 25%
 avant
 la
 fin
 de
 son

mandat.
 Une
 ini9a9ve
 ambi9euse
 et
 louable

quand
on
sait
que
le
taux
de
pauvreté
n’a
diminué

que
 de
 6%
 en
 40
 ans.
 C’est
 pourquoi
 Nicolas

Sarkozy
 a
 choisi
 de
 prendre
 comme
 base
 un
 seuil

de
pauvreté
ancré
dans
le
temps,
celui
de
2005,
de

817
 euros,
 simplement
 corrigé
 de
 l’infla9on.
 Or

calculé
sur
ce,e
base‐là,
le
taux
de
pauvreté

baisse
forcément,
même
sans
ac9ons
poli9ques
spécifiques,
grâce
à
la
croissance
économique.
Si
l’on
se
fie
à
cet

indicateur,
la
pauvreté
a
diminué
de
12%
depuis
2005,
alors
qu’en
termes
rela9fs,
la
pauvreté
a
augmenté
de
0,3%.


3
6 • 
Parce
que
définir
la
pauvreté,
c’est
choisir
la
société
dans
laquelle
on
veut
vivre

On
 le
 
 voit,
 définir
 la
 pauvreté
 est
 avant
 tout
 une
 affaire
 de
 choix

poli9ques.
 Qu’est‐ce
 pour
 nous
 qu’une
 pauvreté
 «
 acceptable
 »,
 quelles

condi9ons
de
vie
minimum
l’Etat
doit‐il
garan9r
à
tous
ses
citoyens
?
2,9
%

des
 Français
 indiquent
 ne
 pas
 avoir
 fait
 de
 repas
 complet
 pendant
 au

moins
une
journée
au
cours
des
deux
dernières
semaines.
1
%
de
ménages

n’ont
pas
d’eau
chaude.


L’enquête
 INSEE
 sur
 les
 Standards
 de
 vie
 a
 cherché
 à
 connaître
 quelles

étaient
les
priva9ons
qui
aux
yeux
des
Français
caractérisaient
la
pauvreté.

Les
priva9ons
les
plus
citées
sont
les
plus
classiques
:
se
nourrir,
se
loger,

se
soigner.
Le
consensus
se
fait
sur
une
vision
assez
stricte
de
la
pauvreté,

renvoyant
aux
besoins
vitaux.
Les
priva9ons
se
rapportant
aux
loisirs,
à
la

convivialité
ne
sont
pas
retenues
comme
essen9elles.


Pourtant,
 dans
 des
 sociétés
 de
 plus
 en
 riches,
 ne
 faudrait‐il
 pas
 pouvoir

offrir
 à
 tous
 l’accès
 à
 ces
 richesses,
 qui
 sont
 pour
 nous
 devenues

essen9elles
?
En
1984,
les
Etats
de
l’Union
Européenne
s’étaient
mis

d’accord
 sur
 une
 défini9on
 commune
 de
 la
 pauvreté
 :
 sont
 pauvres
 «
 les
 personnes
 dont
 les
 ressources

(matérielles,
 culturelles
 et
 sociales)
 sont
 si
 faibles
 qu’elles
 sont
 exclues
 des
 modes
 de
 vie
 minimaux
 acceptables

dans
l’État
membre
où
elles
vivent
».
Parce
que
l’exclusion
est
la
première
des
pauvretés.

2.
Qui
est
pauvre
?


• 
Les
travailleurs
pauvres
:
















Ceux
qui
ont
un
salaire
qui
ne
leur
permet
pas
d’être
au
dessus
du
seuil
de
pauvreté,
soit
3,7
millions
de

travailleurs,
15
%
des
ac9fs,
mais
ce
manque
de
ressources
peut
être
compensé
par
le
salaire
de
leur
conjoint.














Ceux
qui
travaillent
mais
dont
le
revenu
et
celui
de
leur
conjoint
ne
leur
permet
pas
d’être
au
dessus
du
seuil

de
pauvreté,
soit
1,7
million
de
travailleurs
en
2005.

Pourquoi
?
Faiblesse
des
salaires,
essor
du
temps
par9el
et
frac9onnement
de
l’emploi
en
sont
les
causes
principales.


•  
 Les
 non‐diplômés
 :
 on
 compte
 22,9%
 de
 pauvres
 parmi
 les

non‐diplômés,
 contre
 5%
 pour
 les
 9tulaires
 d’un
 bac
 technique
 ou

d’un
diplôme
supérieur.

• 
Les
enfants
:
la
pauvreté
touche
 plus
de
2
millions
d’enfants

en
 France.
 Ce,e
 pauvreté
 est
 la
 conséquence
 du
 bas
 niveau
 de

revenus
 de
 leurs
 parents
 dû
 en
 par9culier
 au
 chômage
 ou
 à
 la

précarité
de
leur
emploi.


• 
Le
nord
et
le
sud
:
 la
pauvreté
touche
plus
par9culièrement
 les

départements
les
plus
au
nord
et
les
plus
au
sud
 (entre
15
et

19%
de
pauvres).

• 
Les
personnes
isolées
:
célibataires,
veufs
et
parents
isolés

se
singularisent

par
un
taux
de
pauvreté
monétaire
autour
de
15
%.

‐ 
Plus
de
800
000
jeunes
(18‐24
ans)
sont
concernés
par
la
pauvreté,
qui
est
à

son
niveau
le
plus
élevé
:
18,6
%
chez
les
femmes,
16,4
%
chez
les
hommes.



 ‐
 Près
 d’1
 personne
 sur
 4
 vivant
 dans
 une
 famille
 monoparentale
 est

confrontée
à
la
pauvreté
monétaire.

‐
3
personnes
pauvres
de
plus
de
65
ans
sur
4
vivent
seules.


3.
Comment
lu]er
contre
la
pauvreté
?

• 
En
cherchant
à
mieux
connaître
le
phénomène

Connaître.
Différents
organismes
se
sont
donnés
pour
 plus
complexes
à
mener,
et
leur
efficacité
moins
évidente
à

tâche
une
meilleure
connaissance
de
la
pauvreté
:
des
 prouver.
 Il
 est
 donc
 important
 de
 connaître,
 pour
 pouvoir

organismes
français
officiels,
comme
l’INSEE
et
l’ONPES
 déba,re.


ou
associa9fs,
comme
l’Observatoire
des
inégalités,
et

ParQciper.
 De
 plus,
 les
 organismes
 qui
 souhaitent
 mieux

connaître
 la
 pauvreté
 se
 basent
 sur
 l’exper9se
 des
 3
des
 organismes
 interna9onaux
 comme
 l’Eurostat
 ou

l’OCDE.
 Par
 des
 rapports,
 des
 colloques
 ou
 des
 le,res

associa9ons,
 tels
 que
 les
 Restos
 du
 cœur
 ou
 le
 Secours
 7
d’informa9on,
 ils
 informent
 le
 grand
 public
 et
 les

populaire.
 Cela
 permet
 d’obtenir
 des
 données
 très

décideurs.

récentes,
 différentes
 des
 enquêtes
 menées
 sur
 le
 temps

Déba]re.
 Mieux
 connaître
 la
 pauvreté
 permet
 aux

long
comme
celles
de
l’INSEE
et
des
retours
d’expériences

citoyens
 de
 se
 posi9onner
 par
 rapport
 aux

précieux
 pour
 iden9fier
 les
 disposi9fs
 qui
 fonc9onnent
 et

proposi9ons
 d’ac9ons
 émises
 par
 les
 décideurs

les
effets
pervers
de
certaines
poli9ques
publiques.


poli9ques.
 Par
 exemple,
 vouloir
 réduire
 le
 taux
 de

pauvreté
 est
 louable.
 Mais
 pour
 que
 ce,e
 poli9que
 De
 plus
 en
 plus,
 on
 tente
 de
 faire
 appel
 directement
 aux

soit
 efficace,
 la
 tenta9on
 est
 grande
 de
 privilégier
 les
 personnes
 en
 situa9on
 de
 pauvreté,
 sous
 la
 forme

disposi9fs
 s’adressant
 aux
 «
 moins
 pauvres
 des
 d’entre9ens
 qualita9fs
 par
 exemple,
 pour
 comprendre
 la

pauvres
 »,
 car
 il
 suffi
 souvent
 de
 très
 peu
 pour
 qu’ils
 priva9on
du
côté
de
ceux
qui
l’endurent,
pour
comprendre

repassent
 au
 dessus
 du
 seuil
 de
 pauvreté.
 Les
 ac9ons
 les
 poli9ques
 publiques
 du
 point
 de
 vue
 de
 ceux
 qui
 en

en
direc9on
des
très
pauvres
sont
beaucoup

 doivent
en
bénéficier.


• 
En
lu]ant
contre
l’exclusion

‐
Lu]e
contre
l’exclusion.
La
lu,e
contre
la
pauvreté
 ‐
Minimas
sociaux.
Un
peu
plus
de
3
millions
de
personnes

s’est
 longtemps
 traduite
 par
 une
 poli9que
 sont
 allocataires
 de
 minima
 sociaux,
 6
 millions
 de

d’assistance
 :
 il
 s’agissait
 de
 préserver
 la
 société
 des
 personnes
au
total
en
vivent...

conséquences
 de
 la
 pauvreté.
 Aujourd’hui,
 il
 s’agit
 ‐
 RMI.
 Au
 1er
 janvier
 2009,
 le
 montant
 maximum
 du
 RMI

plutôt
 d’une
 lu,e
 contre
 l’exclusion
 :
 il
 faut
 garan9r
 était
de
454
€
pour
une
personne
seule,
de
682
€
pour
un

des
droits
aux
individus
touchés
par
la
pauvreté.
C’est
 couple
sans
enfants,
et
de
954
€
pour
un
couple
avec
deux

l’objec9f
 par
 exemple
 du
 droit
 opposable
 au
 enfants.

logement,
 si
 difficile
 dans
 la
 pra9que
 à
 me,re
 en

place.

• 
En
payant
des
impôts
?
 Patrimoine
 (+31%
 en
 huit
 ans
 pour
 les
 capitaux

La
lu]e
contre
la
pauvreté
passe
par
la
lu]e
contre
les
 mobiliers)


inégalités.
Entre
1998
et
2005,
le
revenu
réel
des
0,01
%
 ‐
 une
 forte
 croissance
 des
 inégalités
 salariales
 :
 le

de
 foyers
 les
 plus
 riches
 a
 augmenté
 de
 42,6
 %
 contre
 dernier
cen9le
de
salaires
a
crû
de
14
%,
contre
4%
de

une
augmenta9on
de
4,6
%
pour
les
90
%
de
foyers
les
 progression
pour
les
neuf
premiers
déciles
de
salaire.


.
moins
riches.

 Les
remèdes
?


Les
causes
?
 L’impôt,
 tout
 simplement,
 qui
 permet
 de
 prendre
 aux

‐
une
forte
augmenta9on
des
revenus
du
 plus
riches
pour
redistribuer
aux
plus
pauvres


LM
L
E


P
O
I
N
T


S
U
R

…

HAITI

La
Perle
des
AnQlles


Lors
 de
 sa
 découverte
 en
 1492,
 Hispaniola
 (qui
 regroupe
 les
 actuels
 Etats

d'Haï9
 et
 de
 la
 République
 dominicaine)
 possède
 tous
 les
 éléments
 pour

devenir
 «
 la
 Perle
 des
 An9lles
 ».
 Les
 nombreux
 gisements
 d'or
 intéressent

sitôt
 les
 Espagnols.
 Toutefois,
 l'exploita9on
 massive
 de
 ce,e
 ressource
 va

décimer
 en
 moins
 d'un
 demi‐siècle
 la
 popula9on
 indigène,
 
 les
 colons

décident
 d'importer
 des
 esclaves
 d'Afrique.
 Dès
 le
 XVIIème
 siècle,
 l'île
 atre

les
 convoi9ses
 des
 Français
 voisins.
 Haï9
 commence
 à
 se
 dessiner
 lorsque

l'Espagne
 cède
 un
 9ers
 de
 l'Hispaniola
 à
 la
 France
 qui
 y
 implante
 des

planta9ons
basées
sur
l'esclavage.


En
 1791,
 émule
 de
 la
 Révolu9on
 française,
 une
 figure
 de
 la
 contesta9on

émerge
 sur
 l'île.
 Toussaint
 Louverture
 anime
 un
 mouvement
 qui
 se

transforme
 en
 révolte
 des
 esclaves.
 La
 Conven9on,
 née
 des
 idéaux
 de

liberté,
abolit
deux
ans
plus
tard
l'esclavage
sur
l'île.
L'arrivée
de
Napoléon

Bonaparte
 au
 pouvoir,
 en
 1799,
 change
 le
 cours
 de
 l'histoire.
 Les

négociants
 et
 colons
 mar9niquais
 essaient
 de
 le
 convaincre
 de
 rétablir

l'esclavage
 indispensable
 aux
 ac9vités
 économiques
 et
 de
 des9tuer

Toussaint
 Louverture.
 Ce
 dernier
 s'est
 pourtant
 montré
 très
 loyal
 au

pouvoir
Français
en
réintroduisant
le
travail
forcé
dans
les
planta9ons
et
en

réprimant
 dans
 le
 sang
 les
 révoltes.
 Inquiet
 par
 ce
 personnage
 trop

puissant
 le
 Consul
 de
 France
 confie
 au
 général
 Leclerc
 la
 mission
 de

reprendre
le
contrôle
de
l'Île
et
de
restaurer
l'esclavage.

En
 1802,
 avec
 la
 capture
 de
 Toussaint
 Louverture,
 l'expédi9on
 semble
 avoir
 porté
 ses
 fruits,
 mais
 la

3 popula9on
 résiste
 et
 deux
 ans
 plus
 tard,
 les
 troupes
 de
 Jean‐Jacques
 Dessalines
 défont
 l'armée

8 française
 et
 proclament
 l'indépendance
 d'Haï9.
 Les
 derniers
 colons
 sont
 massacrés,
 l'autre
 par9e
 de

l'Hispaniola
se
ra,ache
à
l'Espagne,
l'île
est
scindée
en
deux.


En
dates

1492
:
Christophe
Colomb
découvre
l'île.


1517
 :
 Les
 amérindiens
 sont
 décimés.
 Le
 roi
 d'Espagne,
 Charles
 Quint,
 autorise
 l'importa9on
 d'esclaves
 venus

d'Afrique
pour
pallier
le
manque
de
main
d'oeuvre


1791
:
Début
de
la
révolte
des
esclaves.
Premier
acte
de
révolu9on
de
Saint
Domingue.

1804
:
Haï9
proclame
son
indépendance,
les
derniers
colons
sont
massacrés.

1825
:
La
France
reconnaît
l'indépendance
d'Haï9
en
échange
de
150
millions
de
francs‐or.

1915
:
Suite
à
des
émeutes
à
Port‐au‐Prince,
l'armée
américaine
s'installe
en
Haï9...pour
près
de
vingt
ans.

1957
:
François
Duvalier,
alias
«
Papa
doc
»
élu
président
installe
une
dictature
impitoyable.

1990
:
Premières
élec9ons
libres
Jean‐Bertrand
Aris9de
est
élu.

1994
:
L'armée
américaine
intervient
à
nouveau
pour
réintroduire
Aris9de
renversé
par
un
coup
d'Etat
en
1991.

2004
:
les
na9ons
unies
créent
une
mission
interna9onale
de
stabilisa9on,
la
Minustah.


Une
histoire
d'instabilités



En
1824,
la
France
reconnaît
l'indépendance
d'Haï9
en
échange
d'une
indemnité
de

150
 millions
 de
 francs
 or.
 L'île,
 autrefois
 prospère,
 sombre
 dans
 le
 marasme.
 Bien

que
 renégociée,
 il
 faut
 plus
 de
 soixante
 ans
 à
 l'île
 pour
 s'acqui,er
 de
 ce,e
 de,e,

cause
de
violences
endémiques.



Au
 début
 du
 XXème
 siècle,
 l'armée
 américaine
 s'installe
 en
 Haï9
 pour

me,re
 fin
 à
 une
 série
 d'émeutes
 meurtrières.
 Provoquant
 de
 profonds

rejets
dans
l'immense
majorité
de
la
popula9on
haï9enne,
les
Américains

qui,ent
l'île
‐
toujours
aussi
instable
‐
vingt
ans
plus
tard.


De
1957
à
1986,
Haï9
est
dirigée
par
François
Duvallier
alias
«
Papa

Doc
»
puis
par
son
fils.
Ini9alement
élu
en
jouant
sur
le
ressen9ment

des
 Noirs
 à
 l'égard
 des
 Créoles,
 il
 établit
 une
 dictature
 impitoyable.

Des
 émeutes
 populaires
 renversent
 «
 Baby
 Doc
 »
 en
 1990
 et
 les

premières
 élec9ons
 libres
 installe
 le
 «
 père
 Aris9de
 »
 au
 pouvoir.

Proposant
 un
 pouvoir
 basé
 sur
 une
 lecture
 très
 à
 gauche
 des

Evangiles,
il
est
renversé
par
l'armée
en
moins
d'un
an.
L'ONU
tente

d'intervenir,
 mais
 c'est
 l'armée
 américaine
 qui
 replace,
 en
 1994,

Aris9de
 au
 pouvoir.
 Il
 est
 réélu
 quelques
 années
 plus
 tard,
 mais
 la

pression
 de
 la
 rue
 et
 une
 interven9on
 américaine
 soutenue
 par
 la

France
le
contraint
à
l'exil.


En
2006,
une
force
interna9onale
des
Na9ons
unies
est
mise
en
place.
Mais

la
 misère,
 la
 sous‐alimenta9on,
 la
 violence
 et
 l'insécurité
 con9nuent
 de

prévaloir.
Le
taux
de
chômage
avoisine
les
80%
et
65
%
des
Haï9ens
vivent

sous
le
seuil
de
pauvreté
absolu.
Le
président
Préval
élu
en
2006
pour
lu,er

contre
 les
 carences
 en
 nourriture
 ne
 parvient
 pas
 à
 lancer
 une
 véritable

réforme
agraire.



Dans
leur
Atlas
des
crises
et
conflits
paru
quatre
mois
avant
le
séisme
en
Haï9,

Pascal
 Boniface
 et
 Hubert
 Védrine
 imaginent
 trois
 scénarios
 possibles
 pour

l'avenir
 de
 l'île.
 Premier
 scénario,
 le
 pouvoir
 se
 stabilise
 et
 lu,e
 contre
 la

pauvreté
perme,ant
à
l'île
de
ra,raper
le
développement
économique
de
Saint‐
Domingue.
 Seconde
 possibilité,
 la
 violence
 et
 l'anarchie
 se
 main9ennent
 ainsi

que
le
sous‐développement.
Le
troisième
scénario
peut
paraître
visionnaire,
les

auteurs
 envisagent
 une
 catastrophe
 naturelle
 d'une
 telle
 ampleur
 qu'une

réac9on
interna9onale
alimenterait
un
fond
pour
le
développement
de
l'île


Une
nature
peu
clémente


En
2008,
quatre
ouragans
consécu9fs
ont
traversé
la
région.
Les
infrastructures
fragiles
et
vétustes

du
pays
vont
rencontrer,
en
l'espace
de
deux
semaines,
deux
ouragans
dévastateurs,
Fay
et
Gustav

endommageant
la
région
située
entre
Port‐au‐Prince
et
Mirebalais
ainsi
que
le
Sud
Ouest
de
l'île.

Quelques
mois
plus
tard,
en
mai
2009,
la
moi9é
d'Haï9
est
touchée
par
des
pluies
torren9elles
et

son
corollaire
d'inonda9ons.
Le
pays
le
plus
pauvre
des
Amérique
peine
à
se
reconstruire
lorsque

le
12
janvier
dernier,
un
séisme
d'une
rare
violence
a
endommagé
tout
le
pourtour
de
la
baie
de

Port‐au‐Prince
causant
d'innombrables
dégâts
et
quelques
200
000
vic9mes.
Selon
Pascal
Boniface


.
et
 Hubert
 Védrine
 (voir
 encadré),
 ce,e
 catastrophe
 pourrait,
 grâce
 à
 l'a,en9on
 de
 la
 scène

interna9onale,
 perme,re
 à
 Haï9
 d'enfin
 redevenir
 l'île
 prospère
 qu'elle
 fut
 jadis,
 la
 perle
 des

Caraïbes
 GB
L
E
C
T
U
R
E
S

Quand
 les
 premiers
 secrétaires
 se
 livrent...
 A
 quelques
 mois
 d'intervalles,
 deux
 Premiers

secrétaires
embléma)ques
du
Par)
socialiste
se
sont
livrés
à
un
travail
de
mémoire.
Le
premier,

François
 Hollande
 revendique
 un
 Droit
 d'inventaires
 (novembre
 2009,
 Edi)ons
 du
 Seuil).
 Le

second,
 Lionel
 Jospin,
 se
 raconte
 (Lionel
 raconte
 Jospin,
 janvier
 2010,
 Edi)ons
 du
 Seuil).
 L'un

écrit
 pour
 l'avenir,
 l'autre
 pour
 la
 postérité.
 Et
 pourtant,
 sur
 la
 forme
 comme
 sur
 le
 fond,
 les

deux
ouvrages
se
ressemblent.

Pas
de
révélaQons

ces
 livres,
 sans
 pourtant

Lionel
 Jospin
 n'a
 pas
 écrit
 ses
 vraiment
 9rer
 profit
 du
 rôle

mémoires.
 Son
 livre,
 réalisé
 à
 central
 que
 les
 deux
 hommes

par9r
d'entre9ens
avec
Patrick
 o n t
 p u
 j o u e r.
 S o u s
 s o n

Rotman
 et
 Pierre
 Favier,
 ne
 apparente
 austérité,
 Lionel

mul9plie
 ni
 les
 anecdotes,
 ni
 Jospin
 est
 celui
 qui
 se
 livre
 le

l e s
 révé l a 9 o n s .
 L ' a n c i e n
 plus,
 notamment
 sur
 «
 sa

premier
 ministre
 n'aime
 pas
 grande
 in)mité
 poli)que
 »

ça.
 Lors
 de
 son
 intense
 avec
François
Mi,errand,
mais

EdiQons
du
Seuil

 campagne
 de
 promo9on,
 a u s s i
 s u r
 l e s
 r e l a 9 o n s
 Edi9ons
du
Seuil


janvier
2010
 entretenues
 avec
 Jacques
 novembre
2009

277
pages,18,50
euros
 l'
 «
 heureux
 retraité
 »
 de
 la
 394
pages,
20
euros

poli9que
a
affirmé
ne
pas
être
 Chirac
lors
de
la
cohabita9on
:

en
faveur
de
la
totale
transparence
qui
est,
selon
 «
 rela)on
 avec
 une
 cordialité
 tant
 normale

lui,
 «
 l'apanage
 des
 régimes
 totalitaires
 ».
 Dans
 qu'ar)ficielle
 ».
 Il
 éclaire
 aussi
 légèrement
 son

cet
 ouvrage,
 tout
 comme
 dans
 le
 documentaire
 passé
 trotskiste
 et
 nous
 dévoile
 son
 ascension

qui
l'accompagne,
jamais
il
ne
se
livre
ni
ne
fend
 poli9que.
François
Hollande,
qui
a
lui
aussi
adopté

un
récit
linéaire
de
son
parcours
poli9que,
révèle

4 son
 armure.
 Les
 deux
 interviewers
 doivent

aussi
ses
choix,
des
raisons
de
son
renoncement
à

0 même
 parfois
 insister
 :
 «
 La
 ques)on
 avait
 un
 la
 présiden9elle
 de
 2007
 –
 avec
 ce,e
 phrase

contenu
 plus
 personnel,
 plus
 in)me
 »
 le

relancent‐t‐ils,
en
vain.
Pierre
Favier
est
pourtant
 cruelle
 de
 lucidité
 à
 son
 propos
 :
 «
 J'étais
 le

rodé
à
l'exercice
:
c'est
d'ailleurs
lui
qui
est
aussi
 premier
secrétaire,
pas
le
leader.
»
‐
à
celles
de
sa

en
 charge
 des
 entre9ens
 avec
 un
 François
 candidature
pour
2012.
Et
dans
l'op9que
de
ce,e

Hollande
 guère
 plus
 loquace.
 Contrairement
 à
 dernière,
 s'appuie
 sur
 ce
 livre
 pour
 gommer

Lionel
 Jospin,
 l'ex‐député‐maire
 de
 Tulles
 ne
 toutes
 ses
 aspérités
 afin
 de
 paraître
 le
 plus

s’a,arde
 pas
 sur
 son
 enfance,
 et
 débute
 son
 consensuel
 possible
 pour
 rassembler
 tous
 les

récit
 à
 l'ère
 Mi,errand.
 Mais
 les
 lecteurs
 qui
 courants
du
P.S.

espéraient
 des
 révéla9ons
 sur
 sa
 vie
 privée

devront
se
contenter,
au
sujet
de
sa
rupture
avec

Ségolène
 Royal,
 de
 la
 simple
 formule
 «
 ma
 vie
 Pas
d’autocriQque

sen)mentale
 était
 déjà
 ailleurs
 ».
 Si
 l’on
 peut

comprendre
 les
 ré9cences
 des
 deux
 hommes
 à
 Si
un
point
devait
unir
les
deux
ouvrages,
les
deux

évoquer
 des
 sujets
 plus
 personnels,
 le
 lecteur
 hommes,
 c'est
 l'absence
 totale
 d'autocri9que.

peut
 pourtant
 s’étonner
 de
 l’absence
 totale
 de
 Dans
 les
 faits,
 au
 fil
 du
 livre,
 Lionel
 Jospin
 ne
 se

révéla9ons
 poli9ques
 :
 aucun
 détour
 par
 les
 distribue
guère
de
mauvais
points.
La
sécurité
«
a

cuisines
internes
au
PS
au
menu…
 été
 traité
 très
 sérieusement
 »
 assure‐t‐il,
 et

«Notre
 poli)que
 économique
 et
 sociale
 a
 été,

globalement,
une
réussite.
»
Quant
aux
35
heures,

Deux
livres
d’histoire
 très
 décriées,
 «
 mon
 regret,
 dix
 ans
 après,
 c’est

surtout
 que
 certains
 socialistes
 ne
 soient
 pas

La
lecture
de
ces
deux
ouvrages
est,
bien
sûr,
un
 capables
de
défendre
une
réforme
embléma)que,

précieux
 rappel
 de
 l'histoire
 de
 la
 Vème
 posi)ve,
 qu’ils
 ont
 pourtant
 souhaitée,

République
 :
 même
 un
 lecteur
 aguerri
 peut
 encouragée.
 Cela
 dénote
 chez
 eux
 une
 faiblesse

découvrir
de
nouveaux
éléments
dans
chacun
de
 de
 caractère
 dont
 les
 effets
 poli)ques
 me

désolent.
 »
 François
 Hollande,
 dont
 le
 9tre
 de

garara

lorsqu'il
 écrit
 que
 «
 La
 présidence
 n'est
 plus

François
 Hollande,
 diplômé
 d'HEC
 et
 de
 l'IEP
 de

simplement
 ac)ve,
 elle
 est
 absolue.
 Ce
 n'est
 pas

Paris,
 s'est
 fait
 connaître
 en
 se
 présentant
 aux

seulement
 un
 changement
 de
 style,
 mais
 un

législa9ves
 contre
 Jacques
 Chirac
 en
 1981

changement
 de
 régime
 !
 ».
 Il
 ajoute
 que
 dans

l'année
de
sa
sor9e
de
l'ENA.
Il
demeure
a,aché

«
sur
tous
[l]es
terrains,
d'inquiétantes
régressions

à
la
terre
de
son
parachutage
et
devient
député

sont
apparues
»
et
que
«
la
présidence
Sarkozy
ne

de
 Corrèze
 dès
 1988.
 Il
 préside
 actuellement
 le

revendique
 pas
 seulement
 tous
 les
 pouvoirs,
 elle

conseil
 général
 de
 ce
 département.
 Premier

nie
 tous
 les
 contre‐pouvoirs...
 ».
 Lionel
 Jospin
 le

secrétaire
 du
 par9
 socialiste
 de
 1997
 à
 2008,
 il

rejoint
 en
 ce
 sens
 :
 «
 le
 pouvoir,
 pour
 moi,
 c'est

signe
 avec
 Droit
 d'inventaires
 son
 cinquième

une
 pyramide
 (...)
 là,
 la
 pyramide
 est
 sur
 la
 tête,

ouvrage
et
affiche
sa
volonté
de
se
présenter
aux

elle
repose
sur
la
pointe,
elle
n'est
pas
stable
(...)
si

élec9ons
présiden9elles
de
2012.

une
décision
ne
repose
que
sur
le
président
et
un

de
ses
conseillers,
la
base
est
trop
étroite
».


son
 opus
 est
 un
 hommage
 à
 l'ancien
 premier
 Les
 deux
 ouvrages,
 écrits
 sur
 ce,e
 forme

ministre,
 ne
 peut
 qu'aller
 en
 ce
 sens
 :
 «
 La
 frustrante
de
l'entre9en
poli9que,
avec
pour

période
 Jospin
 est
 l'une
 des
 plus
 honnêtes,
 des
 conséquence
un
style
oral
et
saccadé,
perme,ent

plus
sérieuses,
des
plus
réussies
de
la
gauche
au
 de
 mieux
 cerner
 certains
 événements
 poli9ques

pouvoir
 ».
 L'intéressé
 lui
 répond
 en
 soulignant
 de
la
dernière
par9e
du
XXème
siècle.
Ils
ne
sont

«
 les
 qualités
 d'analyses
 »
 et
 «
 les
 talents
 pourtant
 en
 aucun
 cas
 des
 mémoires,
 et

d'expression
 »
 de
 son
 premier
 secrétaire.
 Et
 si
 n'apporteront
 que
 peu
 d'informa9ons
 nouvelles

l'autocri9que
 n'est
 pas
 leur
 fort,
 la
 cri9que
 est
 ou
 personnelles
 aux
 lecteurs.
 A
 la
 différence
 de

aussi
 retenue
 dans
 les
 deux
 ouvrages.
 Pas
 de
 celui
 de
 Lionel
 Jospin,
 François
 Hollande
 ajoute

règlements
 de
 compte
 à
 proprement
 parler,
 une
 dimension
 programma9que
 à
 son
 ouvrage,

même
 si
 François
 Hollande
 raille
 la
 vola9lité
 en
insistant
sur
un
point
qui
sera
le
thème
de
sa

idéologique
 de
 certains
 de
 ses
 camarades,
 et
 campagne
 en
 2012,
 s'il
 est
 choisi
 :
 la
 réforme
 4
que
Lionel
Jospin
s'en
prend
(lui
aussi)
à
Laurent
 fiscale.

 1
Fabius,
en
rappelant
leurs
éternels
différends.
Si

dans
 son
 précédent
 opus,
 L'impasse,
 Lionel

Jospin
 avait
 a,aqué
 avec
 vigueur
 Ségolène
 Lionel
 Jospin,
 diplômé
 de
 l'IEP
 de
 Paris
 et
 de

Royal,
 aujourd'hui,
 il
 n'entend
 soutenir
 «
 aucun
 l'ENA,
 a
 commencé
 sa
 carrière
 dans
 la

candidat
 »
 (il
 ajoute
 pourtant
 hors
 micro
 «
 et
 diploma9e
 avant
 d'enseigner
 l'économie
 à
 l'IUT

encore
moins
une
candidate
»).

 de
 Sceaux.
 Proche
 de
 François
 Mi,errand,
 il

devient
 premier
 secrétaire
 du
 Par9
 socialiste

pendant
 son
 premier
 septennat.
 Ministre
 de
 la

Deux
livres
d’opposiQon
 jeunesse
 et
 des
 sports
 puis
 ministre
 de

l'éduca9on
 pendant
 le
 second
 mandat

Les
deux
hommes
concentrent
leurs
cri9ques
sur
 mi,errandien,
 Lionel
 Jospin
 reprend
 la
 tête
 du

la
 droite,
 et
 en
 par9culier
 sur
 le
 chef
 de
 l'Etat.
 par9
 entre
 1995
 et
 1997.
 Premier
 ministre
 de

S'il
 est
 intéressant
 de
 voir
 que
 l'ancien
 premier
 1997
à
2002,
il
s'est
officiellement
re9ré
de
la
vie

ministre
 ne
 s'associe
 pas
 au
 chœur
 consensuel
 poli9que
 après
 sa
 défaite
 aux
 élec9ons

autour
de
Jacques
Chirac
‐
dénonçant
son
«
côté
 présiden9elles
de
2002.

crasseux
 de
 la
 poli)que
 »
 et
 épinglant
 au

passage
 Dominique
 de
 Villepin
 –
 c'est
 bien
 à

Nicolas
 Sarkozy
 que
 sont
 adressés
 les
 mots
 les
 Deux
 ouvrages
 –
 émanant
 de
 deux
 des


.
plus
 durs.
 Si
 François
 Hollande
 met
 en
 garde
 le
 personnalités
 principales
 du
 Par9
 socialiste
 ‐
 qui

lecteur
contre
toute
tenta9ve
d'an9‐sarkozysme
 ne
 cons9tueront
 pas
 pour
 autant
 des
 bases

primaire,
sa
plume
est
aiguisée
 solides,
pour
ce
par9
en
quête
d'un
leader


GB
Viennent
de
paraître
 Grenelle
 ?
 Pourquoi
 emploie‐t‐on
 ce,e

Denis
BARBET,
Grenelle,
histoire
poliDque
 expression
 ?
 Comment
 a‐t‐elle
 évoluée
 entre

1968
 et
 aujourd'hui
 ?
 Denis
 Barbet,
 grâce
 à
 une

d’un
mot

Quelle
 est
 l'origine
 de
 ce
 analyse
 de
 poli9que
 lexicale
 nous
 permet
 de

mot
Grenelle
?
Ini9alement,
 mieux
comprendre
ce
phénomène
qui
outrepasse

le
 ministère
 du
 travail
 où
 la
 sphère
 discursive.
 En
 réunissant
 un

ont
 été
 signés
 les
 accords
 impressionnant
 corpus
 de
 presse,
 ce
 chercheur

d eva nt
 m e , re
 fi n
 a u x
 nous
 fait
 découvrir
 des
 Grenelle
 oubliés
 comme

événements
de
Mai
68
était
 celui
 de
 la
 chasse
 ou
 de
 la
 pétanque,
 il
 nous

situé
 rue
 de
 Grenelle,
 d'où
 propose
 aussi
 de
 mieux
 comprendre
 la
 réussite

l'expression
 d'Accords
 de
 média9que
 de
 l'expression
 Grenelle
 de

Grenelle.
 Denis
 Barbet,
 l'environnement
 et
 ses
 émules,
 près
 de
 cent

maître
 de
 conférences
 à
 expressions
allant
du
Grenelle
du
PSG
à
celui
de
la

l'IEP
 de
 Lyon,
 nous
 rappelle
 profession
 comptable.
 La
 rece,e
 d'un
 Grenelle

Presses
Universitaires

de
Rennes


q u e
 d è s
 1 9 8 3 ,
 P i e r r e
 réussi
 :
 tout
 d'abord
 un
 contexte
 de
 crise
 aigüe

janvier
2010
 Beregovoy
 alors
 ministre
 qui
jus9fie,
et
c'est
le
deuxième
point,
de
réunir
le

280
pages,
18
euros
 des
affaires
sociales
du
 plus
 grand
 nombre
 d'interlocuteurs
 concernés

gouvernement
 Mauroy
 avait
 organisé
 une
 autour
 d'une
 table.
 Ajouter
 à
 cela
 le
 besoin
 de

grande
consulta9on
in9tulée
«
le
Grenelle
de
la
 transcender
 les
 clivages
 pour
 obtenir
 un
 résultat

p ro t e c 9 o n
 s o c i a l e
 » .
 L e
 G r e n e l l e
 d e
 «
 révolu9onnaire
 »,
 et
 vous
 avez
 les
 quatre

l'environnement
 proposé
 par
 le
 président
 de
 la
 ingrédients
 nécessaires
 pour
 mener
 à
 bien
 un

République
et
Jean‐Louis
Borloo
–
ainsi
que
tous
 Grenelle.
Un
ouvrage
clair
et
complet
qui
permet

les
 autres
 Grenelle
 plus
 ou
 moins
 engagés
 de
 mieux
 appréhender
 un
 élément
 majeur
 du

depuis
 –
 ont
 bien
 sûr
 contribué
 à
 populariser
 discours
de
Nicolas
Sarkozy.

ce,e
expression.
Mais
au
juste‐qu'est‐ce
qu'un
 Lu
par
G.
BOZONNET

4
2 Valérie
PECRESSE,
Et
si
on
parlait
de
vous
?
 «
 peuple
 ».
 Transport,
 sécurité,
 santé,
 éduca9on

Les
régionales
version
2010
ne
 tous
 ses
 thèmes
 de
 campagnes
 sont
 illustrés
 par

s'engagent
 guère
 mieux
 pour
 des
 éléments
 de
 sa
 vie
 privée,
 allant
 même
 ‐
 à

la
majorité
que
celles
de
2004.
 l'instar
 de
 Clémen9ne
 Autain
 –
 jusqu'à
 me,re
 en

P o u r
 n e
 p a s
 d o n n e r
 avant
 l'agression
 sexuelle
 dont
 elle
 a
 failli
 être

l'apparence
 d'un
 cinglant
 vic9me
à
24
ans.


d é s ave u
 d e
 l a
 p o l i 9 q u e
 Un
 seul
 message
 est
 martelé
 tout
 au
 long
 des
 ?

gouvernementale,
l'idéal
serait
 p a g e s
 d e
 c e
 l i v r e
 :
 f a c e
 a u
 p r é t e n d u

de
 ravir
 à
 la
 gauche
 une
 des
 «
immobilisme
»
de
la
majorité
actuelle,
elle
serait

régions
stratégiques,
au
choix
:
 une
président
de
région
qui
«
agit
».
Un
hommage

l'Île
 de
 France,
 le
 Languedoc
 au
discours
sakozyste
qu'elle
assume
parfaitement,

Roussillon
ou
la
région
Poitou‐ au
point
de
se
référer
très
fréquemment
à
l'ac9on

Charentes.
 Valérie
 Pécresse
 présiden9elle
 et
 d'écrire
 qu'elle
 est
 «
 fière
 d'être

L'Archipel


janvier
2010

 entend
 être
 l'actrice
 de
 ce,e
 membre
 du
 gouvernement
 ».
 Alternant
 cri9ques

182
pages,
18
euros
 victoire
en
reprenant
à

 violentes
 contre
 la
 mandature
 Huchon
 et

proposi9ons
 éculées
 :
 rénova9on
 de
 logements,

Jean‐Paul
 Huchon
 la
 région
 la
 plus
 peuplée
 de

crèches
 plus
 proche
 des
 domiciles,
 ouverture
 des

France,
 plus
 peuplée
 que
 dix‐neuf
 des
 vingt‐sept

lycées
 le
 week‐end
 pour
 profiter
 de
 leurs

pays
de
l'Union
Européenne.
C'est
dans
ce
contexte

équipements,
 l'ouvrage
 peine
 à
 convaincre
 le

qu'elle
publie
Et
si
on
parlait
de
vous
?
aux
édi9ons

lecteur
 à
 cause
 de
 mul9ples
 approxima9ons
 :

de
l'Archipel.

expressions
 floues,
 références
 culturelles
 non

Contrairement
à
ce
qui
est
annoncé
dans
le
9tre,
la

maîtrisées
 ou
 erreurs
 lexicales
 étonnantes
 :
 en

ministre
 de
 l'enseignement
 supérieur
 et
 de
 la

évoquant
une
«
triangulaire
fratricide
avec
le
FN
»,

recherche
 parle
 surtout
 beaucoup
 d'elle.
 Cet

souhaite‐t‐elle
 vraiment
 se
 prévaloir
 d’une
 telle

ouvrage
 regorge
 d'anecdotes
 de
 son
 quo9dien
 de

proximité
 avec
 l’extrême
 droite
 ?
 En
 défini9ve,
 un

mère
francilienne
débordée,
censées
illustrer
«
les

exercice
 de
 communica9on
 poli9que
 qui
 n'est
 pas

galères
 »
 des
 habitants
 de
 la
 région,
 mais
 dont
 le

maîtrisé
 et
 qui
 explique
 que
 la
 candidate
 elle‐
but
 est,
 bien
 sûr,
 d'a,énuer
 son
 image
 de

même
 ne
 s'y
 réfère
 presque
 jamais
 dans
 sa

neuilléenne
et
de
paraître
plus
proches
du

campagne.

 
 Lu
par
G.
BOZONNET

Pierre
JOXE,
Cas
de
conscience
 croie
 lire,
 alors
 qu’on
 a,endrait
 de
 Pierre
 Joxe
 la

Le
 23
 février
 2010,
 Nicolas
 rigueur
 du
 juriste,
 la
 pondéra9on
 de
 l’homme

Sarkozy
 a
 annoncé
 les
 noms
 de
 d’expérience,
 le
 talent
 narra9f
 de
 l’homme

trois
 hommes,
 nommés
 pour
 p o l i 9 q u e .
 D a n s
 u n
 o u v r a g e
 à
 v e n i r
 ?

remplacer
 les
 membres
 du
 
 
 Lu
par
L.MAZUIR

Conseil
 cons9tu9onnel
 dont
 le

mandat
 de
 neuf
 ans
 arrivait
 à

Le
classique

son
 terme.
 Comme
 Dominique
 William
FOOTE‐WHYTE
Street
Corner
Society

Schnapper,
 qui
 publie
 en
 mars

Street
 Corner
 Society
 est
 un

Une
 sociologue
 au
 Conseil

o u v r a g e
 m a j e u r
 p o u r
 l a

cons)tu)onnel,
 Pierre
 Joxe
 a

sociologie
 urbaine
 car
 William

choisi
 de
 revenir
 sur
 son

Labor
et
Fides


parcours,
 dans
 un
 ouvrage
 Foote
Whyte
est
un
pionnier
en

février
2010

245
pages,
19,50
euros
 in9tulé
 Cas
 de
 conscience,
 sociologie
que
ce
soit
au
niveau

de
 la
 méthode
 ou
 du
 contenu.

publié
aux
Edi9ons
Labor
Fides.


Cas
de
conscience
 Pour
 la
 méthode
 il
 u9lise
 celle

C’est
 l’angle
 choisi
 par
 Pierre
 Joxe,
 énarque,
 des
 anthropologues
 c'est
 à
 dire

ancien
 socialiste,
 ministre
 de
 l’intérieur
 et
 de
 la
 l'observa9on
 par9cipante.
 Il

défense
sous
la
présidence
de
François
Mi,erand,
 La
Découverte

s'immerge
 complètement
 dans

pour
 retracer,
 au‐delà
 des
 neufs
 ans
 passés
 au
 juillet
2007)

 le
groupe
social
qu'il
étudie
(les

403
pages,
13
euros
50
 italo‐américains
du
quar9er
du


Conseil,
sa
carrière
poli9que.
De
la
censure
de
la

presse
 lors
 de
 la
 guerre
 d’Algérie,
 à
 la
 loi
 sur
 la
 North
 End
 à
 Boston)
 
 et
 il
 par9cipe
 à
 toutes
 les

délinquance
des
mineurs
soumise
à
la
sagesse
du
 ac9vités
 sociales
 des
 groupes
 qu'il
 étudie
 plus

Conseil
 cons9tu9onnel,
 en
 passant
 par
 la
 spécifiquement
:
les
«
gars
de
la
rue
»
et
les
«
gars

libéra9on
 de
 terroristes
 du
 temps
 où
 il
 était
 de
 la
 fac
 ».
 L'originalité
 de
 Whyte
 c'est
 qu'il
 ne

ministre
 de
 l’intérieur,
 l’auteur
 s’arrête
 sur
 ces
 parle
 pas
 de
 désorganisa9on
 sociale
 aux
 sujets
 de
 4
«
cas
de
conscience
»,
revenant
sur
ces
moments
 ces
 groupes
 considérés
 comme
 déviants
 par
 la
 3
décisifs
 où
 la
 prise
 de
 décision
 n’empêche
 pas
 le
 société
 américaine.
 Pourtant
 même
 s'il
 se

doute.

 démarque
 de
 l'école
 de
 Chicago
 (qui
 préfère
 une

Détours
 analyse
 en
 terme
 de
 désorganisa9on
 sociale),
 il

Passionnant
 à
 première
 vue,
 se
 dit
 le
 lecteur
 qui
 u9lise
 une
 méthode
 interac9onniste
 à
 l'égale
 des

parcourt
 la
 quatrième
 de
 couverture.
 Pourtant,
 sociologues
 de
 Chicago.
 Whyte
 veut
 étudier
 les

l’ouvrage
 est
 finalement
 assez
 frustrant.
 Pierre
 interac9ons
 pour
 déterminer
 les
 rela9ons
 sociales

Joxe
choisit
d’aborder
trois
périodes
de
sa
vie
:
sa
 de
 domina9on
 entre
 les
 individus.
 Grâce
 à
 ce,e

jeunesse,
 son
 passage
 au
 gouvernement,
 ses
 méthode
 il
 détermine
 qui
 sont
 les
 chefs
 de
 bande

années
au
Conseil
cons9tu9onnel.
Chacun
de
ces
 des
«
gars
de
la
rue
»
et
des
«
gars
de
la
fac
».
Les

récits
 est
 intéressant,
 d’abord
 pour
 la
 plongée
 premiers
 ont
 rapidement
 arrêtés
 leurs
 études
 et

dans
 l’histoire
 de
 la
 Cinquième
 République
 qu’ils
 traînent
 dans
 la
 rue
 ou
 dans
 les
 clubs
 à
 la

proposent.
 Mais
 le
 format
 très
 court
 de
 ces
 recherche
 d'ac9vités
 leur
 perme,ant
 de
 passer
 le

«
 cas
 »
 n’autorise
 qu’une
 analyse
 très
 temps.
Ils
sont
conscients
que
malgré
leurs
qualités

superficielle
 :
 les
 évènements
 sont
 rapidement
 individuelles
 ils
 n'accèderont
 pas
 au
 modèle

relatés
avant
une
brève
conclusion
sur
le
mo9f
de
 américain
d'intégra9on
par
le
travail
et
la
poli9que.

«
ai‐je
pris
la
bonne
décision
?».

 Les
 seconds
 ont
 réussis
 leurs
 études
 et
 aspirent
 à

Un
roman
d’aventure
 l'ascension
 sociale
 promise
 par
 la
 société

On
 regre,e
 alors
 que
 Pierre
 Joxe
 n’ait
 pas
 américaine.
 Whyte
 propose
 une
 analyse
 qui

souhaité
 s’arrêter
 plus
 longuement
 sur
 ces
 p e r m e t
 d e
 c o m p r e n d r e
 l e
 p h é n o m è n e

affaires.
Il
aurait
fallu
prendre
le
temps
d’apporter
 d'immigra9on
 et
 d'assimila9on
 dans
 la
 société

plus
 d’éléments
 de
 contexte,
 de
 détailler
 plus
 américaine
 par
 le
 biais
 de
 ces
 groupes
 qui
 se

précisément
 le
 cheminement
 des
 décisions,
 de
 différencient,
 se
 côtoient,
 se
 cherchent,
 se

développer
plus
longuement
ces
points
de
vue.
La
 déconstruisent
 et
 ce
 reconstruisent
 dans
 un

rapide
succession
de
ces
péripé9es
si
cap9vantes
 phénomène
d'interac9on
perpétuelle.

finit
par
ressembler
à
des
comptes‐rendus
rédigés

par
 la
 presse,
 et
 finalement,
 c’est
 un
 roman
 Lu
 par
 Céleste
 SIMONET,
 étudiante
 à
 l'Ins9tut

d’aventure
que
l’on

 d'Etudes
Poli9que
de
Lille

Le
mois
prochain…


AVR
IL
Femmes
et
poli9ques
:

Mais
qui
va
garder
les
enfants
?


En
a,endant
:


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