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Präsident de seance :

- Monsieur KOBBE nous vient d'Allemagne de 1'Ouest et nous propose une


Intervention sur "Entre repression et abandon : la Situation des toxicomanes en
R.F.A. : crise sociale ou crise psychiatrique ?"

M;KOBBE:
- Je vais vous presenter quelques informations sur la Situation des toxicomanes
en R.F.A., sur les aides et therapies pour ou contre ces consommateurs de
drogues diverses et commenter ce champ complexe au travers d'une question :
s'agit-il d'une aise sociale ou d'une crise psychiafrique ? Je vais commencer
par les f arts et chiffres actuels : il y a eu en 1989: d'apres le rapport du ministre
de l'lnterieur, 975 morts de drogues en Allemagne : le meme ministre nous
informe qu'il y a ä peu pres 100.000 personnes qui consomment des drogues
dures et qu'il y a 95.000 cas de criminalitfe en relation avec de la toxicomanie.
Ces chiffres choquent et c'est t supposer que c'est justement l'intention de ces
soi-disant informations ministerielles. D'abord il faut constater qu'ii y avait dans
les annees precedentes officiellement 670 morts en 1988, 442 morts en 1987,
348 morts en 1988 et 324 morts en 1985. Les statistiques officielles de 1985 ä
1987 ont toujours ete critiquees par les experts qui constatent que les
politiciens n'avouent la misere noire qu'en partie, ce qui est facile ä prouver
parce que les chiffres de l'etranger pour le R.F.A. sont considerablement plus
eleves.
Maintehant on doit se representer que la statistique de l'annee precedente
compte aussi les deces qui, au sens large du mot, sont en rapport avec une
toxicomanie.
: Je vous ai presente ces chiffres macabres pour demontrer qu'il s'agit d'un fait
politique, d'une sphere de la soci6t6 ouest-allemande qui est sujet d'une
certaine propagande en ce moment, c'est-ä-dire depuis un ou deux ans.
Les consommateurs de drogues eux-rnemes appartiennent depuis trois ou
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quatre annees ä uns "nouvelle"-.generation de toxicomanes qui est caracterisee
par une autre carriere de dependance avec courte duree de haschisch.
developpement rapide de la consommation de cocalne et herolne ainsi qu'une
augmentation vive du dosage. Nous constatons de plus gaves derangements
de la structure de la personnalitö {"borderline", narcissisme pathologique,..)
avec un abandon intra-psychique (c'est-ä-dire isolement, d6-differenciatiori des
emotions, rapports inter-personnels sans profondeur) et une misere et
dispersion sociales. On trouve des delits plus gaves (comme rapines srmees,
coups et blessures, prises d'otages...) et une criminalisation supplementäre
par le droit pena! relatif aux stupefiants, Ces jeunes sont aujourd'hui dans
l'ensemble des poiytoxicomanes qui prennent ce qu'ils obtiennent et peuvent
payer.

Concernant les aides et therapiss jo disaie auparavant qu'eiles peuvent agir


pour ou contre les particuüers - les voici : le charnp des aictes commence avec
l'aide occasionneüe d'assistants sociaux qui fönt du "street-work" ou qui
travaillent pour la majeure partie dans des Services de consultations. Ces
Services sont finances par des institutions tres differentes (i'&at. la ville. i©s
e"g!ises, l'assistance pubiique...) et travaillent ainsi avec des buts et id^ologies
extre'mement distincts, plus ou moins liberales. Pour illustrer la contradiction :
les collaborateurs 'de ces Services s'appellent de rnaniere pSutot absurde
"conseilier de drogues" et un g-and nombre de toxicomanes deplorent que ces
Services soient encore un lieu oü ils sont confrontes avec des drogues l Et puis
vous avez les centres ou institutions non-publics ou prives qui dependent des
caisses de maladie ou de la s6curite sociale ou des assurances de retraite, ce
qui impliqu® des niveaux thörapeutiquss tres differents et des durees de
traitement entre trois et vingt-quatre mois (!) chez le meTne patient en
dSpendance de l'institution. Ces centres therapeutiques forrnent neanmoins la
"coionne vertebrale" de l'aide efficace pour les poly-toxicomanes.
Les hopitaux psychiatriques se limitent souvent ä la desintoxication de leurs
patients et fönt rarement des therapies specia!ise"es pour ies toxicomanes.
En dernier lieu, il y a des institutions de soin posMh^rapeutique qui sont
privees en general. Ces maisons d'habitation post-cure sont devenues tres
rares parce qu'elles dependent cornme d6jä mentionn^ de differents baüieurs
de fond. Ceci a caus6 un frou dans la chafne therapeutique ce qui complique la
reintejation sociaie et professionnelie de ce type de patients. Pour toutes ces
institutions faut-il ajouter -que la formation proiessionneSle des conseiilers est
tres heterogene et de mon avis assez souvent peu convaincante, que les
therapeutes dans les institutions therapeutiques disposent de formations
psychotherapeutiques tres differentes (soit comportementale, soit
psychanalytique, soit en psychodrame, soit en Gestalt, soit d'autres chapelles
psychotherapeutiques).

Outre ces institutions classiques de soins pour toxicomanes on trouve de-ux


remarquabies Solutions qui ont aussi inspir6 le titre de cet expos6 : comme la
R.F.A. dispose d'un droit penal reiatif aux stupefiants les toxicomanes ne sont
pas simplement punis d'un emprisonnement de quelques mois a plusieurs
annees pour avoir possede, consomme, vendu ou achetö des stupefiants et/ou
pour avoir commis des delits avec le but de se procurer de i'argent pour la
drogue -la loi prevoit en meme temps le piacement d'ofiice par jugement dans
un höpita! de la psychiatrie juridique jusqu'ä deux ans au lieu d'un

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emprisonnement. .Autrement dit la societe m et la main ä la besogne et !e
• toxicomane, qui a rejete la ioi paterneue en suivant son principe de plaisir
• douteux, ce-toxicomane se voit dans la Situation d'e'tre soumis ä cette Ioi par un
"pfere Etat" r6pressif. Un pere d'aiileurs qui revendique un contröle quasi-total et
'• poursuit aussi-la consommation de drogues ö l'etranger.
La deuxieme solution concerne la prescription de polamidone ou de
methadone par les Offices de sante dans certains departements (Lander) de la
R.F.A. : ces mesures qui ne sont pas des theYapies de reduction mais des
programmes de Substitution ont comme but unique la decriminalisation ou
d£penalisation du toxico qui n'est plus force de perpetuer un acte delictueux ou
de se prostituer. Ces programmes de Substitution avec une drogue de
remplacement visent ä pacifier les inquietudes d'une sociele bourgeoise entre
autres causees par la peur du Sida et n'ont guere d'inteYet pour le destin de
I'individu concret et son actuelle dependance vis ä vis des drogues legales.
Par cons£quent les patients sont confrontäs ä des demandes et attentes d'une
diversite irritante ce qui est contraire aux principes de structurer et d'agir de
facon consequente en regard des toxicomanes qui onl assez souvent des
defauts dans leur structure du Moi. C'est-ä-dire qu'il existe des systemes et
institutions diverses, paralleles, quelquefois contradictoires, d'autres memes
anti-therapeutiques, tout ca garni de programmes pragmatiques de Substitution
avec de la methadone et entremele de i'empietement penal dans le champ
thörapeutique ; tout ca refletant les ambivalences. les contradictions et les
absurditös intra-psychiques de i'individu toxicomane ainsi que collectives de la
sociöte ouest-allemande.

II s'agit ä mon avis ainsi ni d'une crise sociale, ni d'une crise psychiatrique au
sens propre du terme : il s'agit plutot d'une crise globale de la soci6t6
postmoderne qui a cause des discussions id£o!ogiques tres violentes et
contradictoires chez les politiciens ainsi que chez les juristes et le monde "psy".
Gomme ceci cette crise a abouti d'abord ä une politique plus repressive du droit
criminel ..-et a occasionne en temps opportun des programmes politiques de
Substitution.- Mais cette Situation scabreuse maintient quand meTne l'ignorance.
l'aveuglement partiel de cette societe vis-ä-vis des causes de ce
• developpement inquietant qui concerne les differents systemes sociaux et
complexes, non seulement des individus concrets ou des familles particulieres.
Je vois sous cette perspective un esprit public qui proclame les droits de
hndividu mais pas de l'homme, qui c^lebre un "culte du cocon" dans son
individualisme antisocial ; je constate un repli individuel aussi bien qu'un
malaise collectif : il n'y a, 200 ans apres la Revolution Francaise, ni 6galit6, ni
fraternite dans une ere post-moderne des monadologies oü les buts personnels
et professionnels des jeunes semblent £tre devenus des grands desseins
auxquels ils ne peuvent plus parvenir et oü les significations, le sens de la vie
: personnelle ne peuvent plus tirer leurs origines d'idöes profondes. d'idöologies
ou de convictions collectives,
Les jeunes toxicomanes d'aujourd'hui ont ete decrit comme narcisstques,
comme "nouveau type de socialisation" : ils detournent la regle paternelle de la
Ioi et nous rappellent que cette regle prohibitrice existe pour contröler notre
angoisse, nos impulsions refoulöes du Qa. La reaction du Surmoi collectif a et6
en R.F.A. l'idee repressive d'une prise en Charge dans les etabüssements
ambigus -plus prison que höpitai- qui decouvrent que la d&inquance semble
Ötre plus substantielle que la toxicomanie et qu'une Integration du toxicomane
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dans Ia loi par inteYionsation a 6te rejet£e en faveur d'une punition par Ia loi et
par Ia sanction de Ia therapie. L'autre r^action plus röcente de substituer les
drogues mises au ban par une drogue rernaniee se r6fere aussi ä l'angoisse
non du plaisir de transgresser Ia loi, mais du piaisir de vivre Ia sexuaüte" -je
parle de Ia peur du Sida, .D'aiileurs,. c'est encore l'etat qui administre
journellement cette drogue au toxicomane, l'etat cornm® trafiquant de drogues
et contröieur quotidien en personne.
En outre ces structures coiiectives individualisent totalement Ia culpabilitö pour
Ia toxicomanie de queiques milliers d'individus et fönt nier Ia responsabilitö d©
tous les membres de Ia soci6te\a crise de Pinterdt commun et 10 manque du
sens civique respectivement. de Ia cause commune sont refoules au profit d'un
isolement et d'une exclusion formelle du particulier par un pere vengeur
anonyme et par une loi fantasme.
Une remarque finale encore : j'ai essay£ de souligner et polartser partialement
les conditions critiques -de facon que chaque critique soit en meme temps
autocritique...

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