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Fiche de lecture :

P. BOURDIEU et J.-C. PASSERON, Les héritiers, Les éditions de minuit, 1964.

Chapitre 1 : le choix des élus


Les différentes catégories sociales sont très disproportionnellement représentées au
sein de l’institution scolaire. En effet, les catégories les plus importantes numériquement
dans l’enseignement supérieur sont celles qui sont les moins représentées dans la population
active. On s’aperçoit que la profession du père détermine en quelque sorte les chances qu’a
un individu de suivre un enseignement supérieur : l’école privilégie les élèves socialement
favorisés et discrimine les autres, au travers d’études courtes, de relégation dans certaines
disciplines ou de retards forcés. D’autre part, selon leur origine sociale et l’expérience
familiale, les élèves appréhendent différemment les études supérieures, alors considérées
comme une voie «banale» ou «difficile».
Aux inégalités sociales s’ajoutent des inégalités sexuées : à même milieu social, filles
et garçons ont des chances similaires d’entrer à l’université mais le plus généralement les
études de lettres sont prisées par les filles et les études de sciences par les garçons. Cela
évolue cependant avec l’origine sociale : plus le milieu d’origine est favorisé, plus les filles et
garçons sont proches statistiquement et plus elles peuvent accéder à d’autres études que les
lettres. A l’inverse, tous sexes confondus, plus le milieu d’origine est défavorisé, plus les choix
d’études sont restreints. L’origine sociale s’impose donc comme le facteur le plus
discriminant scolairement, avant le sexe, l’âge ou la religion. En effet ce facteur conditionne
certains modes de vie et de pensée, mais aussi des habitudes, une culture proches ou non de
l’école. Ainsi les élèves issus de catégories favorisées possèdent dès leur plus jeune âge des
acquis variés qui leur permettent une aisance naturelle à l’école en ce qui concerne
notamment les domaines de la langue et de la culture. Ainsi les étudiants bourgeois sont
formés précocement à des pratiques culturelles éclectiques qui leur permettent une avance
par rapport aux autres. De même les comportements culturels en-dehors des directives
scolaires obéissent plus à des déterminismes sociaux qu'à des goûts individuels.
L'école demeure la seule voie d'accès à la culture pour les individus issus des classes
défavorisées, ce qui pose parfois problème car ils n'ont alors pas forcément des acquis et des
expériences censés, pour les professeurs, être possédés par l'ensemble des élèves. Il en résulte
donc une inégalité fondamentale d'autant plus pernicieuse et mal vécue pour certains qu'elle
se pare des attributs d'un enseignement universel. Face à une sorte d'acculturation, des
élèves doivent intégrer de nouveaux savoirs hautement valorisés par la société pour pouvoir
accéder à l'élite. La facilité à acquérir cette culture dépend de l'origine sociale e la propension
à l'acquérir atteint son maximum chez les classes moyennes désireuses d'ascension sociale.
Cependant pour l'université, plus on travaille pour parvenir à ce niveau de culture ce qui est
le lot des élèves pour laquelle est n'est pas naturelle, moins on est bien vu par les classes
favorisées pour qui le savoir s'atteint avec détachement et élégance, de façon un peu bohème
et dilettante.
Il ne faut pas non plus omettre l'influence d'autres facteurs sociaux comme la
localisation géographique: sont avantagés les jeunes issus des grandes agglomérations où la
culture est plus accessible que dans les milieux ruraux. Si on aide économiquement les moins
favorisés avec des bourses par exemple, on obtiendrait les mêmes quotas de groupes sociaux
dans l'université à cause de l'influence du facteur culturel.

Chapitre 2 : jeu sérieux et jeux du sérieux


Les auteurs se posent la question suivante: peut-on considérer malgré ces différences
que les étudiants font tout de même partie d'un groupe intégré associé à une certaine
condition professionnelle ? La réponse est non.
Tout d'abord, les étudiants ont une gestion de leur temps de loisirs et de travail totalement
différents selon les individus. Il n'existe pas non plus de franche collaboration ni de tradition
de coopération: le comportement étudiant est individualiste, il y a peu de groupes de travail
performants. De plus les échanges hors des cours sont pratiquement inexistants: les
étudiants ne forment pas un groupe cohérent donc intégré en tant que tel où chacun se
connaît et se reconnaît au sein de la même promotion au profit des liens antérieurs. Les
étudiants appartiennent à d'autres groupes, familiaux ou associatifs.
Le mot « étudiant » désignerait donc une situation de pratique universitaire; à
observer les individus ils ne forment pas de groupe homogène. L'organisation d'événements
pour une vie étudiante un minimum collective est ardue. Les étudiants se définissent par le
rapport qu'ils entretiennent avec leur classe d'origine et leur aspiration au mimétisme de
l'attitude de la classe intellectuelle.
Les étudiants sont en quête de consommation culturelle et de savoir auprès du
professeur: il existe une certaine orthodoxie culturelle vers les pratiques enseignées donc
répandues. L'université prêche des convertis: tous ont pour aspiration l'entrée dans la classe
intellectuelle. D'un autre côté, les étudiants souhaitent se démarquer et véhiculer une image
de rupture avec la société ou leur milieu d'origine. Ils se posent aussi des questions quant à
l'irréalité de l'enseignement: l'université ne prépare pas à un métier. Selon l'origine sociale
des étudiants, ceux-ci sont plus ou moins inquiets face à l'avenir. Les étudiants bourgeois,
environnés de réussite sont sûrs de leur avenir, le sérieux de leurs études est relatif tandis
que les étudiants défavorisés sont inquiets de l'irréalité de l'enseignement.

Chapitre 3 : apprentis ou apprentis sorciers ?


Etudier, ce n'est pas produire, mais se préparer à être capable de produire, donc sa
tâche est d’œuvrer à sa propre disparition en tant qu'étudiant: rationnellement, l'avenir
s'envisage avec sa propre disparition, la plus rapide possible en vue de s'intégrer
professionnellement. En réalité, les étudiants séparent leur présent de leur avenir: la « bête
de concours » ne voit l'examen que comme un sésame intellectuel mais pas comme une
ouverture vers un métier tandis que le « dilettante » ne voit dans sa situation que la
possibilité d'élargir ses horizons intellectuels. Une conduite rationnelle les pousserait à ne
considérer les professeurs comme des « instruments » de leur avenir, ce que ces derniers ont
du mal à accepter. Contre la rationalité, la tradition les pousse à former des hommes de
culture plutôt que des hommes de métier.
La distance vis-à-vis de l'avenir dépend de la filière suivie et de l'origine sociale. Si
l'avenir est décidé de façon claire, le présent des études possède une vraie raison d'être et ne
s'avère pas seulement une aventure intellectuelle. Cela est difficile pour les étudiantes pour
qui l'avenir est encore plus incertain ainsi que pour les classes défavorisées. Malgré
l'augmentation du nombre d'étudiantes, il subsiste un certain conservatisme en ce qui
concerne le futur: la socialisation différenciée perdure tout au long de la scolarité et après. A
niveau égal, une fille a des ambitions restreintes par rapport à un garçon. Plus lucides, elles
sont plus mesurées face à l'irréalité de l'environnement. De même les étudiants les plus
défavorisés se doivent d'être réalistes s'ils veulent profiter de l'occasion de monter dans la
hiérarchie sociale. En cela ils sont quelque peu limités par l'absence d'enseignement
technique et/ou pratique, ce qui ne facilitent pas la projection dans le monde professionnel.
En omettant ces enseignements, on participe à la tradition de la passivité des étudiants face à
un professeur qui lui a donc réussi « magiquement » puisqu'il a suivi e même enseignement
qu'eux, sans l'aide de techniques particulières en apparence qui ruinerait son aura et son
image romantique d'intellectuel, créateur libre et inspiré. Cela traduirait la superstition
ambiante du monde universitaire, monde dans lequel le travail ne fait évidemment pas tout.
L'attitude des étudiants et des professeurs n'est donc pas rationnelle.
Le système universitaire est le reflet de la société. Il produit des élites mais ne prépare
pas le plus grand nombre aux tâches professionnelles.

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