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ET SOCIAL COMMUNAL
Avis sur
« Les jardins familiaux sur Rezé »
Introduction
Depuis plusieurs mois, les membres du CESC ont oeuvré sur le projet de la gestion des
jardins familiaux pour répondre aux questions posées par la ville de Rezé. Ils ont étudié
la problématique des jardins familiaux à travers les diverses gestions proposées par
Rezé et d’autres communes. Ils ont aussi mené une réflexion sur les motivations des
jardiniers et leurs objectifs.
Notre propos se construit à partir du rappel du questionnement, de la méthodologie mise
en œuvre et des constats permettant d’émettre des propositions.
1. Rappel du questionnement:
Aujourd'hui, la ville de Rezé dispose de deux modes de gestion de jardins familiaux. Ces
deux organisations nous ont été présentées par Mme Gourvil et Mme Wautrin.
. Service Développement Urbain de la ville, qui attribue des terrains locatifs, à des
ménages rezéens.
. Centre Socio Culturel Jaunais Blordière
La Collectivité met à disposition du centre socioculturel de Jaunais Blordière des
terrains aménagés. Le CSC les attribue à de futurs jardiniers, en référence à des
critères inhérents au projet social de la structure.
A partir de ces deux structures, la Ville s'interroge sur la manière de concilier une simple
mise à disposition de parcelles plébiscitées mais générant certains effets négatifs tels
que :
L’individualisme
Les difficultés de cohabitation
De nombreux interlocuteurs pour la Ville
La difficulté à mutualiser des moyens
Une démarche éducative incertaine sur le plan écologique
Et une participation à un projet ambitieux sur un plan collectif mais boudée par
les habitants ?
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Pour faciliter la compréhension du sujet, le service Développement Urbain et le CSC ont
transmis divers documents (Conventions, chartes, plaquettes, exemples de jardins de
Nantes, articles de presse, ....).
Dans un second temps, les membres du conseil ont souhaité rencontrer Mr Gilbert
Caillaud de l'association des Jardins Familiaux de Nantes, ainsi que Mmes Germaine
David et Paulette Pique du Centre Socioculturel Jaunais Blordière. Ces interventions ont
apporté un éclairage particulier sur le fonctionnement des différents modes de gestion.
A partir de ces éléments, le CESC a souhaité réaliser une grille d'entretien pour faciliter
le travail de réflexion et dans le but de recueillir des éléments de contexte concernant à
la fois les jardiniers actuels qu'ils soient inscrits auprès de la Ville ou au CSC et ceux
inscrits en liste d'attente. Ces éléments concernent l'ancienneté dans le jardin, le lieu
d'habitat, la date d'inscription sur la liste et le délai d'attente maximum, mais également
des éléments sur les motivations et objectifs, le type de jardinage employé, l'approche
relationnelle, la taille des parcelles, l'âge des jardiniers...
Pour faciliter les entretiens, des binômes ont été formés et des rendez-vous ont été pris
sur site avec les jardiniers. Les membres du conseil ont également rencontré plusieurs
jardiniers, les administrateurs du CSC ainsi que des responsables des services Espaces
Verts des villes de Bouguenais et de la Roche sur Yon. Des documents transmis par les
gestionnaires des jardins familiaux de la ville de Tours ont été consultés.
L’ensemble de ces recherches a permis de dresser un constat sur les différents modes
de fonctionnement et de pratique.
3. Constats
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règles, médiation, le service des Espaces Verts apporte une aide importante par
l’intermédiaire d’agents municipaux volontaires. La dotation est de 50 m² par personne,
soit 200 m² pour une famille de 4 personnes.
. Ville de Tours
Créée en 1922, une association gère les jardins familiaux de la ville de Tours. Nous
avons obtenu moins de renseignements car le contact s’est fait à distance par
téléphone. Néanmoins, au regard du règlement intérieur, la gestion semble avoir un
cadre plus rigoureux que sur les autres sites avec la mise en place d’une commission de
contrôle chargée de visites périodiques.
. Quartier Chantenay
Le CESC a fait des recherches autour du travail de la sociologue urbaine Elisabeth
Pasquier. L’auteur relate à travers un carnet de bord son expérience enrichissante avec
les jardins familiaux de Nantes (1992/1993). Elle témoigne de terrains en friche vers
Chantenay que les jardiniers ont fini par s’approprier au fil des années.
Le CESC a pris contact avec le service des Espaces Verts de Nantes. Celui-ci indique
que dorénavant les jardins sont des jardins potagers ouverts au public. Il aura fallu dix
ans pour que la Ville puisse faire fonctionner une charte sur ce site doté d’une
association, dont la gestion est plus ou moins réalisée par le service des Espaces Verts.
. Les visites sur sites et les questionnaires concernant les jardiniers inscrits
auprès du service développement urbain de la Ville.
Au total, 4 sites sur 11 ont été visités par les membres du Conseil: le site Philomène
Bazile, le site Léard, le site de la Barbonnerie, enfin celui de Port au Blé. Les jardiniers
semblent satisfaits de la surface allouée correspondant à environ 100 m² et le prêt
d'outils est courant. Les motivations des jardiniers semblent s'orienter vers l'avantage
économique, le conseil, la convivialité sur site, enfin l'envie de se rapprocher de la
nature. Les jardiniers relèvent de manière positive les échanges existants entre voisins
jardiniers, toutefois, ils ne semblent pas pour autant prêts à s'investir dans un projet
collectif.
Lors des entretiens, les jardiniers ont soulevé quelques points négatifs, tels que :
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− La distance parfois trop importante entre le lieu d'habitat et le jardin,.
− Le constat d’un manque de règlementation et de coordination avec le service de la Ville,
− L’absence de mutualisation des moyens,
− Une convention de mise à disposition souvent peu respectée,
− Des zones collectives, tables de pique nique non entretenues,
− De trop rares moments conviviaux à l’initiative des jardiniers,
− Des parcelles aménagées en espace vert (pelouse) malgré la présence d'un espace
vert attenant au jardin.
4. Propositions
Avant l’attribution d’un jardin, chaque jardinier sera amené à signer une charte collective
de sensibilisation au jardinage biologique. Cette adhésion à la charte sera à renouveler
chaque année. L’élaboration de cette charte demandera une concertation et
l’organisation d’une réunion annuelle autour de celle-ci.
A l’attribution de la parcelle, une convention est signée. Elle permet une variation de la
taille de la parcelle, selon la situation du jardinier et à sa demande.
Le CESC constate que la surface des parcelles existantes en jardins familiaux n’est pas
de nature à satisfaire l’ensemble des demandes.
Afin de favoriser l’obtention et l’échange de parcelles, une « bourse d’échanges aux
jardins communaux » pourrait être instituée. Celle-ci libèrerait de nouveaux espaces au
profit des jardiniers désireux d’augmenter ou de réduire la taille de leurs parcelles. Cette
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mesure permettrait notamment à des personnes devenues trop âgées ou frappées d’une
incapacité, de céder tout ou partie de leur terrain au profit de nouveaux jardiniers.
Elle limiterait aussi l’apparition de terres en friches.
Par ailleurs, de nouvelles parcelles pourraient être acquises hors des jardins
communaux actuels. Il conviendrait de créer une structure souple, de nature à
rapprocher les personnes qui ne peuvent plus s’occuper de leurs jardins, de celles qui
souhaitent jardiner. Ce dispositif pourrait utilement être étendu aux entreprises ou aux
particuliers qui disposent de parcelles privées peu entretenues, ou d’autres terrains
municipaux. Il faut aussi prévoir que ces échanges de terrains impliquent aussi de
nouveaux besoins en matériels, en électricité et en eau. La tâche de la Municipalité se
limiterait à la mise en relation des intéressés, à qui elle proposera un accord cadre de
mise à disposition. Celui-ci comprendrait, entre autres, un contrat de location de la
parcelle confiée, une proposition d’accord de cession de son usufruit, les assurances
utiles à ce type d’activité, etc.
2. Le service des Espaces Verts de la Ville accompagne les jardiniers lors d’ateliers
planifiés. La Ville assure l’entretien des parties communes des jardins familiaux.
Cette pratique légitime son rôle de régulateur et d’accompagnateur dans le respect
de la charte.
3. Un jardin d’attente collectif, géré par une association qualifiée, pourrait être mis en
place. Cette parcelle commune serait à vocation pédagogique dans l’attente de
l’attribution d’une parcelle et permettrait de conforter la motivation des jardiniers.
Tout ou partie des récoltes pourrait être partagée, en solidarité avec les particuliers
ou les associations humanitaires qui en exprimeraient le besoin. Ces distributions
créeraient autant de moments de convivialité.
4. Des mini jardins pourraient être intégrés à proximité de l’habitat collectif. Les lieux de
jardinage s’en trouveraient multipliés. Les habitants pourraient ensuite adhérer plus
facilement à un projet collectif. Ainsi des espaces verts pourraient être convertis
partiellement en jardins.
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également de faire découvrir le jardinage aux personnes sur liste d'attente. Il gagnerait
aussi en souplesse de fonctionnement, à l’instar d’une intervention de régulation.
Intégrés à leur cité d’appartenance, les jardins familiaux constituent par définition, des
lieux de brassage et de mixité. Ils s’appuient en cela sur un socle de valeurs éprouvées,
telles qu’entraide et solidarité. En pratique, ces engagements se traduisent le plus
souvent par l’échange de savoirs, le troc de graines, des réunions conviviales, etc.
CONCLUSION :
Nos investigations nous conduisent à penser que le développement des jardins
familiaux représente un pas déterminant de la vie de notre commune, où il peut revêtir
de multiples formes. Une proposition unique ne conviendrait pas à l’ensemble de notre
population, ni aux particularités de chaque quartier. Il nous apparaît souhaitable que la
Ville se tienne au cœur du dispositif que nous avons présenté. Elle peut en outre
déléguer ses prérogatives en fonction des souhaits exprimés par ses représentants de
quartiers. Nous recommandons une charte globale qui prône la préservation de
l’environnement pour tous, applicable à des modes de gestion différents.
Pièces jointes
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VOTE DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL COMMUNAL
L’avis sur le thèmes « les jardins familiaux à Rezé » est adopté par
le Conseil Economique et Social Communal à l’unanimité, moins 4
votes blancs, réuni en séance plénière le mardi 23 juin 2009.
Il y a eu : 52 votants
Dont :
48 favorables
0 contre
4 blancs
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Questionnaire rédigé par l’atelier à l’attention des jardiniers
1) Motivations principales :
3)Type de jardinage :
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Synthèse de la rencontre avec les Jardins familiaux du Pays Yonnais (La
Roche-sur-Yon)
Situation
Il existe actuellement 4 cités jardins (près de Moulin-Papon, près de la Vigne-
aux-Roses, à la Généraudière).
Le nombre de jardins est de 240 (55, 55, 90 et 40)
Règlement
Ne pas laisser le terrain en friche (des visites sont effectuées régulièrement).
Pas de vente des produits de la culture.
Destruction des herbes avant floraison.
Si non respect des règles, un appel téléphonique est passé puis une lettre
recommandée signifiant l'expulsion. Il est toujours tenté une médiation.
Si la cotisation n'est pas payée c'est sanctionné par une expulsion.
Éthique
Les pesticides et herbicides sont interdits.
Il est préconisé des associations de légumes pour éviter la prolifération des
herbes et parasites.
Aide bénévole des techniciens horticoles de la ville de La Roche-sur-Yon qui
interviennent régulièrement lors des assemblées générales (Il n'y a jamais eu de
problème pour trouver des employés de la Ville bénévoles !).
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Synthèse de la rencontre avec les Jardins familiaux de Bouguenais
Jardins
2 zones de jardins :
un de 60 parcelles de 100 à 250 m²
un de 19 parcelles de 100 m² (opérationnel au printemps 2009)
Règlement
Changé en 2008 pour se tourner vers le « bio » (sans pesticides) avant 2010.
Fonctionnement
Formations offertes aux Jardiniers, organisées par la marie et animées par les Jardiniers
de France & une association locale : Grain de Pollen (ils ont une parcelle)
Une plaquette (voir PJ) a été distribuée aux jardiniers et aux nouveaux habitants.
Beaucoup de présents (première réunion) qui semblaient plutôt volontaires.
Signature obligatoire du règlement.
Contrôle des jardins par les services municipaux une à deux fois par an (pour ce qui est
du côté « bio » du jardin, contrôle difficile, se sait plus par le « bouche à oreille ». Si un
jardin n’est pas entretenu : courrier, relance avec AR & résiliation d’office.
Fonctionnement très individualiste. Pas d’espaces communs, pas de demande en ce
sens. Au départ les jardins étaient gérés par une association de quartier mais cela n’a
pas fonctionné.
Pas de sélection pour obtenir un jardin (on peut avoir un pavillon)
Liste d’attente
Peu de personnes (de nouveaux jardins cette année). Il y avait avant 20 personnes en
liste d’attente, 15 se sont révélés intéressés.
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Règlement intérieur des Jardins familiaux de La Croix-Jeannette à
Bouguenais
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Documentation sur la Charte « 0 % pesticide »
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