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Avertissements :
Cet essai part d’un constat, effectue une analyse et propose des solutions. La réflexion se
fonde sur des analyses et propositions extraites de conférences, de rapports institutionnels ou
d’associations reconnues pour leur notoriété et la qualité de leurs travaux.
Cet essai n’a pas la prétention d’être exhaustif, mais il doit s’enrichir des différentes
suggestions apportées d’ici le mois de juin 2010.
Toutes les sources n’ont pas été jointes, mais elles seront annexées à ce document.
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PLAN
2.1 Principales propositions apportées par les institutionnels et les différents
partenariats.
2.3.2 Le secteur privé peut constituer l’acteur clé du nouvel élan du projet.
Conclusions.
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2.1 Principales propositions apportées par les institutionnels et les différents
partenariats.
GENEVE (1958 et 1960) première codification du Droit de la mer. Le but est d’affirmer la
nécessité d’une convention nouvelle sur le Droit de la mer. Quatre conventions sont adoptées :
Le 17 décembre 1970 à GENEVE est ratifiée la résolution de l’AG des Nations Unies n°2749
(xxv) sur le droit de la mer, la zone du fond des mers et des océans, ainsi que de leur sous-sol,
au-delà des limites de la juridiction nationale. Les ressources de cette zone sont le patrimoine
commun de l'humanité et l'exploration et l'exploitation se feront dans l'intérêt de l'humanité
tout entière, indépendamment de la situation géographique des Etats.
En 1975, les Nations Unies lancent le premier plan d’action pour la Méditerranée dans le
cadre du programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Face aux graves
problèmes environnementaux constatés, les états riverains (18 au total) se réunissent et
élaborent le PAM = Plan d’Action pour la Méditerranée. Ce PAM a permis de mettre en place
un cadre de consultation et de prise de décisions régionales. Le PAM sera le point de départ
de la convention de Barcelone et des protocoles suivants:
A MONTEGO BAY en 1982 est élaborée la 3° convention des Nations Unies sur le Droit de
la Mer. La France ratifie cette convention en 1996 mais pas les USA. La convention rajoute 4
zones maritimes aux 4 zones déjà définies précédemment :
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A GENES en 1985 est élaboré le programme des Nations Unies pour l’Environnement
(PNUE) et le 2ème PAM (2ème programme décennal). Il porte sur 10 zones cibles dont le
traitement des eaux usées urbaines, la protection des espèces menacées d’extinction, la lutte
contre la pollution….. De ce PAM découleront plusieurs programmes :
1992, avènement du FIPOL = le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à
la pollution d’hydrocarbures. Responsabilité des pollueurs et fond d’indemnisation des
victimes.
Fin novembre 1995, les représentants de l’Union européenne et dix pays de la rive sud de la
Méditerranée s’engagent à Barcelone dans un processus de partenariat privilégié. La
«Déclaration de Barcelone » relie par un accord les 15 Etats membres de l’UE et 10 pays de la
région méditerranéenne : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le
Liban, la Syrie, l’Autorité palestinienne et la Turquie, auxquels se rajoutent l’Albanie et la
Mauritanie, en tant « qu’invités spéciaux de la Présidence ». Depuis 1999, la Libye a le statut
de membre observateur. Aujourd’hui, suite à l’élargissement de 2004 et 2007, l’UE y associe
ses 27 Etat membres dont deux autres pays méditerranéens, Chypre et Malte.
La coopération née à Barcelone est très ambitieuse, elle adopte d’emblée une approche
générale divisée en trois volets :
Pour la mise en œuvre de cet agenda complexe, plusieurs institutions ont été créées. Le
dialogue politique est ainsi mené depuis dans le cadre de la Conférence des Ministres des
Affaires étrangères qui a lieu tous les 18 mois et des réunions des Ministres des Affaires
étrangères à mi-parcours. Au niveau plus technique des projets thématiques, les décisions sont
prises dans le cadre des réunions trimestrielles des Hauts-fonctionnaires (Ambassadeurs des
Etats membres pour le partenariat euro-méditerranéen) et de réunions ad hoc. Depuis 2004, le
dialogue démocratique a été initié au sein de l’Assemblée parlementaire euro-
méditerranéenne qui a un pouvoir consultatif et de recommandation.
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La Commission européenne, ayant une compétence exclusive en matière de relations
commerciales, est associée pleinement au processus en tant que membre de plein droit. Elle
intervient notamment au sein du deuxième volet de coopération et gère les Accords bilatéraux
avec les pays associés et en même temps gère les projets financés par l’intermédiaire du
programme MEDA transformé en 2006 en Instrument européen de voisinage et de partenariat
(IPEV).
Le dialogue 5+5 regroupe dix pays riverains du bassin occidental de la Méditerranée : les cinq
pays de l’Union du Maghreb arabe (l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie)
ainsi que cinq pays de l’Union (l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal).
A l’issue des deux premières réunions (Rome, en 1990 et Alger, en 1991) les pays membres
ont convenu d’un programme d’actions ambitieux destiné à renforcer le dialogue politique et
à promouvoir la coopération économique, financière, culturelle et sociale entre eux. Des
groupes d’experts ont été constitués. Mais, l’affaire Lockerbie en Lybie, a provoqué le gel des
activités du dialogue pendant dix ans (1991-2001).
Différentes rencontres ont été organisées pour traiter des questions d'actualité politique ainsi
que plusieurs thèmes d'intérêt commun :
La politique européenne de voisinage (PEV) a été développée en 2004, dans le but d'éviter
l'émergence de nouvelles lignes de division entre l'UE élargie et ses voisins. Dans ce cadre,
l'UE propose à ses voisins du sud une relation privilégiée, basée sur un engagement mutuel en
faveur de valeurs communes dont le développement durable. La PEV va au-delà des relations
existantes pour offrir une relation politique et une intégration économique plus poussées. La
PEV reste distincte du processus d'élargissement même si elle ne préjuge pas, pour les voisins
Européens, de l’évolution future de leurs relations avec l’Union, conformément aux
dispositions du Traité.
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La nouvelle institution doit prendre son essor sur six projets mobilisateurs : la dépollution de
la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux
catastrophes naturelles, une université euro-méditerranéenne, l’énergie solaire et une
« initiative méditerranéenne de développement des affaires ». Son organisation est fondée sur
une coprésidence entre un dirigeant de la rive nord, désigné selon les mécanismes de
représentation en vigueur au sein de l’UE, et un dirigeant de la rive sud, désigné par
consensus dans les États concernés. Le président égyptien et le président français sont les
deux premiers coprésidents mais cette décision fait débat.
L’UMA a été créée le 17 février 1989 à Marrakech. Les signataires de la Charte constitutive
de Marrakech ont voulu enclencher un processus de complémentarité dans tous les domaines
devant mener progressivement à une intégration régionale.
Pour HABIB BEN YAHIA, secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, « consacrant
l'appartenance de ses peuples aux sphères arabe, africaine, musulmane et méditerranéenne,
l'UMA s'est attelée depuis sa création, à nouer des relations étroites avec ces ensembles. La
participation assidue de l'UMA aux différents dialogues avec les partenaires européens, que
ce soit dans le cadre 5+5 ou 5+12 entamé à Bruxelles en novembre 1991, arrêté quelques
semaines après, ou au processus Euromed depuis 1995, n'en sont que quelques exemples
probants. »
La liberté des mers a été pendant très longtemps le principe retenu par toutes les civilisations
comme l’élément essentiel du droit de la mer. Seule exception, la bande des 3 milles (qui
correspondait à la portée d’un boulet de canon). Cependant, l’évolution des technologies, et
des techniques de pêche ont entrainé de nouvelles revendications qui nécessitent désormais un
cadre juridique commun plus étendu et plus précis.
Cette prise de conscience a trouvé ses limites en l’absence d’une structure supra nationale
capable d’imposer aux Etats une politique commune. La densification de la navigation
maritime et les pollutions marines issues des côtes ou des conséquences de ce trafic ont
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sensibilisé l’opinion publique relayée par les médias et les écologistes. La prise en
considération de ce danger a dès lors été traitée sous un angle régional.
Malgré son évolution lente ce processus progresse et demeure le cadre de référence des
relations euro-méditerranéennes. Toutefois, l’acquis principal du processus de Barcelone est
d’avoir fait revivre l’identité méditerranéenne et d’avoir permis une prise de conscience
générale des retards à combler et des évolutions et réformes nécessaires à réaliser. Sur le plan
des résultats économiques en effet, le processus n’a pas atteint ses objectifs.
Le rapprochement voulu entre les deux rives de la Méditerranée ne s’est pas concrétisé.
Joseph Borrell, président de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne déplore que
«Dix ans de processus de Barcelone n’ont pas permis d’avancée significative dans la
création d’un espace de paix et de prospérité». Les chiffres qu’il avance sont sans appels :
«En dix ans, les PIB par habitants des Quinze a augmenté de 50%. Au cours de la même
période, au sud de la Méditerranée, le revenu par habitant a stagné». En matière de
partenariat, les pays du Sud constatent amèrement que l’Union européenne s’est davantage
impliquée en faveur des pays de l’Est. De cette amertume vient sans doute la relative
indifférence manifestée par rapport à ce sommet de Barcelone.
Un des échecs du processus de Barcelone a été son incapacité d’attirer l’attention des
investisseurs du Nord vers le Sud. Car les acteurs non-étatiques ne se sentaient pas impliqués
dans un tel projet. D’après les statistiques européennes, l’Union européenne a souhaité
mobiliser entre 1995 et 1999 dans le cadre du plan Meda I plus de 3 milliards d’euros. Mais
les pays du bassin méditerranéen (Israël et les pays arabes) n’en ont retiré que 876 millions
d’euros. Le plan Meda II recouvrant la période 1999-2003 a, lui, totalisé environ 2,8 milliards
d’euros, mais les pays concernés n’auront utilisé que 1,6 milliard d’euros. Les raisons ? D’une
part, l’absence de garanties et de transparence financière ainsi qu’une aliénation du secteur
judiciaire, d’où l’impossibilité de contrôler les flux financiers publics et privés. D’autre part,
le partenariat n’agit réellement que dans les milieux ouverts à l’étranger. D’autant plus que
l’inexistence de communication avec les Petites et Moyennes Entreprises (PME) empêchait
les pays de bénéficier pleinement du partenariat.
En 2000, à la fin de la première phase du protocole financier MEDA, les fonds n’avaient été
déboursés qu’à hauteur de 26 % des engagements. Fin 2004, ce taux de déboursement a été
amélioré, mais il ne représentait que 40 % des engagements, soit 2,2 milliards dépensés sur
les 5,4 milliards promis depuis 1995. Ainsi, globalement, au lieu d’augmenter sur la période,
l’aide financière européenne à destination de la Méditerranée a paradoxalement diminué
depuis le lancement du processus de Barcelone.
Les deux rives sont responsables de l’échec du processus de Barcelone. L’UE a pensé à ses
seuls intérêts (ouverture des marchés du sud aux produits européens, sécurité sur le flanc sud)
alors que ce partenariat ne répondait pas à une exigence forte de la part des Etats du sud.
D’autre part, l’UE a exigé l’ouverture des marchés du Sud tout en faisant une exception de
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taille pour le marché agricole. L’éclatement de la rive sud, qui n’a aucune logique
d’intégration régionale, rend le partenariat d’autant plus difficile parce qu’il multiplie les
interlocuteurs.
Il est aussi frappant de constater que le Processus de Barcelone n’est qu’un instrument parmi
d’autres de la coopération euro-méditerranéenne, ce qui nuit à sa lisibilité. Parmi les autres
dispositifs existant figurent :
- le dialogue 5+5 entre les pays méditerranéens de l’UE et les pays du Maghreb.
Le dialogue 5+5 regroupe les cinq pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie et
Libye) et cinq pays européens du bassin occidental de la Méditerranée (Espagne, Portugal,
France, Italie et Malte). Cette instance de rencontre a pour but de favoriser un dialogue entre
les ministres des Affaires étrangères des pays concernés. Sept réunions majeures se sont
tenues :
3. La Déclaration de Barcelone
Les Ministres ont appelé à la prise d’initiatives propres pour accélérer la dynamique
d’intégration régionale et renforcer la capacité du Maghreb Arabe afin de drainer les
investissements nécessaires.
Les Ministres insistent sur le fait que la sécurité est une responsabilité commune. Ils
évoquent également leur souhait de voir évoluer les services financiers de la Banque
Européenne d’Investissement vers la création d’une Banque Euro-méditerranéenne.
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La PEV a abandonné la dimension multilatérale du partenariat Euro Med au profit d'une
dimension plus bilatérale, avec l'idée qu'on avance avec ceux qui avancent, ce que l'on appelle
la politique de différenciation. Mais la PEV n'a pas pour autant annulé la dimension régionale
euro-méditerranéenne.
Dans son ouvrage sur la politique européenne de voisinage, Bichera Khader, directeur du
centre d'études sur le monde arabe contemporain à l'Université catholique de Louvain, indique
que « la PEV demeure une initiative unilatérale de l'UE : les voisins n'étaient pas
demandeurs ». Pour lui, la PEV est donc « liée à l'intérêt propre de l'UE de consolider sa
prospérité et sa sécurité en faisant de ses voisins des alliés en leur prouvant que les intérêts
de l'UE relèvent aussi de leurs propres intérêts ».
Mais est-ce le cas ? On peut en douter car pour beaucoup d’observateurs (du sud), c'est l'UE
qui instaure le libre-échange sans avoir grand-chose à concéder
Toujours pour Patrick Renauld « Ce que j'ai compris après 25 ans dans la région, c'est que
leurs premières aspirations sont la reconnaissance et le respect. Dans la mesure où les plans
d'action de la PEV sont bâtis en fonction des plans et agendas nationaux qu'ils accompagnent
et soutiennent, nous pouvons estimer que l'UE remplit ces aspirations. Nous n'imposons pas
un modèle, nous participons au programme de développement de notre partenaire selon le
rythme qu'il a lui-même choisi ».
Le Plan d’action est un document bilatéral dans lequel sont énoncées les priorités de chacun
des voisins de l’UE dans chacun des domaines politique, économique, sécuritaire, etc. Ce
texte est le fruit d’une négociation entre Bruxelles et chacun des voisins. L’Union européenne
fournit ainsi une coopération « à la carte », offrant la possibilité à ceux qui le souhaitent
d’avancer plus vite que les autres. L’outil bilatéral est toutefois complété par des politiques de
coopération régionale et sous-régionale dans certains secteurs-clés, comme les transports ou
l’énergie.
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Les instruments communautaires à portée de la Commission européenne ont été le plus
souvent utilisés dans ce cadre du processus de Barcelone. Ainsi, pendant la décennie suivante,
la Commission européenne a réussi à conclure des Accords d’Association avec l’ensemble
des pays méditerranéens participants. Les feuilles de routes intégrées dans la politique de
voisinage depuis 2006 ont commencé à être signées ou négociées également.
intérimaire
Maroc Accord d'Association 26/02/96 01/03/00
Syrie Accord d'Association - -
Tunisie Accord d'Association 17/07/95 01/03/95
Turquie Union douanière 06/03/95 31/12/95
La signature de ces accords a été essentielle pour la coopération économique car 90% de
l’aide financière attribuée dans le cadre de MEDA a été engagée sur cette base.
Depuis le 1er janvier 2007, dans le cadre de la réforme des instruments d'aide communautaire,
les programmes MEDA et Tacis, ainsi que d'autres programmes, ont été remplacés par un
instrument unique - l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP).
Pour sa part, M. Parmentier juge que «la PEV n'est sans doute pas très visible en dehors de
quelques spécialistes parce que c'est un sujet de politique étrangère. En outre, le sigle même
n'est pas très parlant. Les pays regroupés n'ont pour point commun que de se retrouver en
dehors des frontières politiques de l'UE. En dehors de cela, si la Biélorussie et le Maroc
présentent certaines similarités, il existe également de grandes différences. Les pays d'Europe
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centrale font leur possible pour séparer les «voisins européens» (Europe orientale) des
«voisins de l'Europe» (les pays méditerranéens)».
S’il est possible de tirer les enseignements des autres expériences d’intégration régionale, il
faut aussi souligner quelques spécificités du cas euro-méditerranéen. Tout d’abord, il s’agit
d’un ensemble très vaste et divers. D’après le projet existant, l’UPM devrait compter 43 pays
membres dès ses débuts, ce qui est considérable. Par comparaison, l’Union européenne
comptait initialement 6 membres, le Mercosur 4, l’ALENA 3, l’ASEAN 5. Même l’APEC
(Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), qui a désormais 21 membres, n’en comptait
initialement que 12, et ses réalisations sont limitées (elle n’est pas encore parvenue à créer
une zone de libre échange par exemple).
Le nombre est un handicap car il rend plus difficile l’adoption d’un consensus et plus lentes
les décisions. Dans le cas du pourtour méditerranéen, les pays concernés sont en outre
extrêmement divers. S’ils partagent un héritage historique et géographique commun (celui de
la mer Méditerranée), leurs niveaux de développement, leurs régimes politiques, et leurs
modes de vie sont parfois très différents. A cela s’ajoute l’existence de conflits ouverts, par
exemple entre Israël et la Palestine, entre la Turquie et Chypre ou encore au Liban. Non
seulement la prise de décision est rendue plus difficile par ses caractéristiques, mais le
processus d’intégration de la Méditerranée part de loin en termes d’hétérogénéité des pays qui
la composent.
Le budget de l’organisation doit être assuré par le lancement du fonds Inframed par la Caisse
des dépôts française et la Cassa depositi e prestiti italienne, qui a pour objectif d’atteindre un
montant global de 600 millions d’euros. La Commission européenne et le Parlement européen
sont très irrités par ce projet français qui consacre l’échec du processus de Barcelone et qui
marginalise les institutions européennes incapables de donner une impulsion crédible. Angela
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MERKEL, la chancelière allemande, refuse toujours ce projet et exige que l’ensemble des
États membres de l’UE soient membres à part entière de l’UM et que la Commission
européenne soit au cœur du dispositif. « C’est du Barcelone +.
Le processus piétinait déjà fin 2008. L'invasion de Gaza par Israël a marqué un tournant et
pour la première fois depuis le lancement du processus Euro Med, en novembre 1995, des
pays boycottent les réunions.
Aussi c’est en ordre dispersé et affaibli que les pays du sud négocient avec le nord :
L'Algérie a, notamment par la voix de son ministre des Affaires étrangères, demandé des
« clarifications et des précisions » quant à la présence et au rôle d'Israël dans cette Union,
craignant ouvertement que le nouveau cadre ne serve de prétexte à une « normalisation
rampante » des relations avec l'État hébreu.
La Tunisie accepte le projet dès l’été 2007 et le président Zine el-Abidine Ben Ali soutient
les démarches de Nicolas Sarkozy tout en rappelant, lors de la visite d’État de ce dernier en
Tunisie en avril 2008, sa volonté d’« une participation plus large des pays de la rive sud à
l’élaboration des plans et à la prise des décisions ».
Les autorités turques se montrent sceptiques face aux deux buts inavoués de la création de
l’UPM, arrêter les flux migratoires des pays du Sud vers l’UE et écarter la Turquie des
négociations d’adhésion à l’Union européenne, tout en lui offrant une contrepartie.
Le président égyptien Mohammed Hosni Moubarak est aussi favorable au projet. Les
milieux intellectuels et universitaires égyptiens se montrent intéressés, tel le professeur de
sciences politiques Mona Makram-Ebeid qui dans Al-Ahram Hebdo soutient fermement la
coopération méditerranéenne et considère que l’Égypte pourrait « jouer un énorme rôle pour
être la force motrice de cette Union » aux côtés de la France.
Le colonel Kadhafi a, de son côté, montré son hostilité au projet français, parlant d’une
tentative de diviser les pays arabes. Il ne souhaite pas qu’une Union pour la Méditerranée soit
engagée sans l’appui de tous les pays arabes.
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En conclusion, douze ans après l’initiative de Barcelone, le bilan du Processus n’est pas
forcément négatif, mais certainement mitigé. Mettant en œuvre un plan ambitieux et original
de coopération régionale, le Partenariat Euro Med a le mérite d’être le seul forum régional à
réunir les pays riverains. Pourtant, en dépit des objectifs énoncés en 1995, aujourd’hui la
coopération va plus dans le sens Nord-Sud et plus entre la Commission et chaque pays
individuellement qu'entre les pays de la région eux-mêmes.
M. Habib BEN YAHIA, nouveau secrétaire général de l’UMA, déclarait les 23 et 24 mai
2008 à SKHIRAT au forum international sur le sujet : le Maghreb 2030 et son
environnement : «Une intégration plus approfondie permettrait au Bloc Maghrébin d’avoir
un accord avec l’Union Européenne qui engendrerait un gain en termes de PIB par habitant
de 22% en moyenne d’ici 2015, pour les trois pays de l’UMA ( d’après un étude de la Banque
Mondiale), ce qui pourrait en principe doubler en 2030.
- L’initiative du dialogue 5+5 qui devrait contribuer à une plus forte intégration Maghrébine,
renforcée depuis son premier sommet en 2004 à Tunis ,et la dernière réunion à Rabat, a jeté
les bases du renforcement de" la coopération comme formule d’interaction susceptible de
permettre aux pays de la Méditerranée occidentale de mieux gérer leur proximité
géographique et exploiter leur complémentarité.
- La réunion des Ministres des affaires étrangères de l’UMA avec la Troïka de l’UE tenue à
Rabat le 22 janvier 2008 , après une prise de contact à Lisbonne en 2007 , a permis aux deux
parties de réitérer l’importance d’un approfondissement de leurs relations, et la nécessité
d’inscrire le dialogue Euro Maghrébin dans le cadre d’une réflexion globale. »
Toujours selon M. Habib BEN YAHIA : « L’intérêt que suscitent les pays de l’UMA
découlerait de leur aptitude à contribuer à garantir la sécurité énergétique de l’Europe. Les
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pays maghrébins disposeront d’immenses ressources inexploitées d’énergies renouvelables,
dont le potentiel énergétique (hydraulique, nucléaire, géothermique et photovoltaïque)
pourrait satisfaire l’ensemble de la demande en énergie de la région euro méditerranéenne.
Monsieur BEN YAHIA juge que le capital dont dispose le Maghreb, à savoir son rôle
géopolitique sa proximité géographique, ses liens historiques avec l’Europe, la présence d’une
communauté maghrébine assez importante en Europe pourrait constituer un pont culturel
solide qui permettrait au marché Maghrébin de se forger un ancrage dans l’espace Euro Med ;
il est aussi impératif d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération euromaghrébine, qui
pourrait appuyer l’accélération du processus d’intégration horizontale au Maghreb.
Puis de conclure : « permettez moi de vous dire que notre projection pour 2030, c’est de voir
l’Europe se " re-méditerraniser" avec un regard ambitieux pour un Maghreb qui représente
un projet mobilisateur de société. »
Enfin au cours d’un symposium sur les coûts du non Maghreb, Monsieur BEN YAHIA
déclarait : « loin de vouloir minimiser les responsabilités, surtout à l'égard des futures
générations, concernant le ralentissement du processus maghrébin et de son coût en termes
macroéconomiques, il importerait d'insister sur ce qui suit :
3) Le Maghreb, tout aussi bien que l'Europe, affrontent des défis stratégiques communs
et de différents genres. Seuls la compréhension et un climat sain de dialogue et
d’entente sauront-ils en avoir raison.
6) L'augmentation des investissements européens directs vers les pays du Maghreb avec
des projets à haute valeur ajoutée demeure indispensable.
10) Les pays de l’UMA vivent une transition démocratique certaine, en mettant l’accent
sur la bonne gouvernance et le rôle dévolu à la société civile naissante. La
contribution européenne au succès des réformes et de cette transition suivant un
rythme adapté aux spécificités nationales, serait d’un grand apport dans la
création de cette nouvelle société maghrébine intégrée.
L’analyse des principales actions menées à ce jour met en exergue les différences
d’appréciation et de stratégie dans les rapports entre les pays du nord et ceux du sud de la
Méditerranée. Des avancées incontestables ont été réalisées notamment dans la mise en œuvre
d’instances de dialogues, de politiques de voisinage, d’évolution du processus initial ou dans
les tentatives de fédérer les pays du sud.
On peut effectivement considérer que la politique européenne de voisinage est une évolution
majeure. Elle modifie profondément le contexte dans lequel s’inscrit le Partenariat euro-
méditerranéen. Alors qu’en 1995, Barcelone dessinait un espace Euro Med à 15+12, la PEV
forme aujourd’hui un ensemble hétéroclite comprenant les 25, les candidats officiels, les
candidats potentiels et les nombreux « voisins » désignés par la PEV (dont 9 MED). Outre ce
changement de cadre radical, les nouvelles perspectives d’intégration économique qui y sont
proposées, bien qu’allant dans un même sens que les dispositions du processus, risquent
toutefois d’entamer son unité dans la mesure où il s’agit en quelque sorte de dispositions « à
la carte ».
Pour certains, l’UPM concrétise l’échec du processus de Barcelone, pour d’autres elle en est
le prolongement. Quoiqu’il en soit, elle constitue « une boite à outils » avec des annexes
(PEV, UMA, union des CCI…) capable de porter un projet.
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Le manque de lisibilité de la PEV relevée par les journalistes (voir supra) est révélateur du
manque d’intérêt de l’opinion public et des médias pour cette tentative de rapprochement. On
peut généraliser ce manque de lisibilité à toutes les tentatives de propositions et d’institutions.
Pourtant, les sujets qui sont traités sont au cœur de l’actualité : l’immigration, la sécurité en
mer, le trafic illicite, l’énergie, la culture, les droits de l’homme, la pollution,
l’environnement, le réchauffement de la planète…
La commission européenne, des associations, des fondations, des chercheurs, des politiques,
des ONG ou les simples citoyens, tous, considèrent que l’UE est le niveau de décision
pertinent lorsqu’il s’agit d’intervenir au profit de l’environnement.
L’UPM constitue un nouvel espoir. Cependant, il est évident qu’on ne peut plus continuer à
gérer les problèmes politiques du pourtour méditerranéen seulement en attribuant des fonds,
comme on l’avait fait avec le MEDA (instrument financier du Processus de Barcelone). Il est
dorénavant important d’adopter une approche fonctionnaliste qui devrait permettre de mettre
en œuvre une coopération renforcée dans les domaines économique, social et
environnemental.
Cette stratégie qui a pour ambition de dynamiser les acteurs locaux des tissus économiques du
nord et du sud peut, par exemple, trouver un relai efficace avec l’Association des Chambres
de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée, le programme « horizon 2020 ».
2.3.2 Le secteur privé peut constituer l’acteur clé du nouvel élan du projet.
Dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, une des priorités pourrait être attribuée aux
associations représentatives du secteur privé qui ont le pouvoir d’atteindre un plus grand
nombre de micro-organismes. En étroite collaboration avec les structures étatiques, ces unités
du secteur privé peuvent développer des collaborations non seulement au niveau horizontal
mais aussi au niveau vertical.
Dans cette perspective, une association comme l’ASCAME (l’Association des Chambres de
Commerce et d’Industrie de la Méditerranée) qui réunit les deux rives de la Méditerranée et
qui a un réseau étendu dans la région, peut jouer un rôle clé si elle réussit à s’adapter aux
dynamiques de ce processus.
Créée en 1982, l’ASCAME est en effet, une des initiatives les plus anciennes dans le domaine
du partenariat euro-méditerranéen. Elle réunit des Chambres de Commerce et d'Industrie et
autres institutions analogues des pays du bassin. Son objectif est d'établir des contacts
permanents et de renforcer les relations durables entre ses membres afin de cordonner, réaliser
et promouvoir les études et les actions conjointes, en vue du développement des échanges
économiques et de la coopération dans la région méditerranéenne.
La Commission a présenté dès 2006, les éléments essentiels d'une stratégie coordonnée au
niveau du bassin méditerranéen en vue de la protection de l'environnement marin et littoral de
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cette région et de la réduction de la pollution d'ici 2020. Cette stratégie est basée sur le
renforcement de la coopération entre les pays concernés aux niveaux politique, financier et
technique, et prévoit la réalisation d'actions ciblées, envisagées au sein d'une initiative
commune appelée « Horizon 2020 ».
La pollution a un impact direct sur les pays voisins du pourtour méditerranéen. Les ressources
naturelles (l'eau, l'air, les sols, la diversité biologique) sont reliées au sein d'écosystèmes
complexes dont l'utilisation et la préservation impliquent chacun des pays méditerranéens.
• l'aide aux pays partenaires pour créer des institutions appropriées, élaborer une
politique efficace et établir un cadre juridique permettant l'intégration des
préoccupations environnementales dans les autres secteurs d'activité;
• la réduction des niveaux de pollution et des incidences d'une activité incontrôlée;
• la préparation des administrations locales à réagir en cas d'urgence, de manière
ponctuelle et sur le long terme;
• l'utilisation plus durable des zones terrestres et maritimes;
• le renforcement de l'information, de la sensibilisation et de la participation des
citoyens;
• la coopération régionale entre les pays partenaires.
Pour atteindre ces objectifs, les pays concernés pourront bénéficier d'aides financières via,
entre autres, l'instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP), le programme
thématique « Environnement et gestion durable des ressources naturelles, y compris
l'énergie», les prêts des institutions financières internationales (IFI), les contributions des
donateurs, ainsi que les ressources nationales. La quantité limitée de ces ressources
financières impliquera une utilisation ciblée de ces fonds sur les sites les plus préoccupants,
ainsi qu'une coordination de ces ressources.
Par ailleurs, le dialogue politique se verra renforcé dans le cadre des structures officielles de
réunion qui existent au niveau de la coopération entre l'UE et les pays tiers (partenariat euro-
méditerranéen, politique européenne de voisinage) ou au niveau international (Nouveau
partenariat pour le développement de l'Afrique, Union africaine).
La Commission poursuivra également sa coopération avec différents partenaires, tels que les
organisations liées à la convention de Barcelone de 1976 pour la protection de
l'environnement méditerranéen, avec notamment la mise en œuvre du programme de travail
conjoint entre le Plan d'action pour la Méditerranée et la Commission signé en 2005. Les
protocoles d'accord avec certaines institutions financières internationales (Banque mondiale,
Banque européenne d'investissement) seront pleinement exploités et les contacts seront
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renforcés avec d'autres bailleurs de fonds (Fonds pour l'environnement mondial et Fonds
d'investissement stratégique). Ces liens seront en outre renforcés par la création d'un groupe
de pilotage « Horizon 2020 ».
En outre, des actions complémentaires devront être élaborées pour remplir les objectifs
qu'Horizon 2020 ne couvre pas. Cela comprendra, entre autres, la mise en œuvre complète des
plans d'action de la politique européenne de voisinage, l'intégration amplifiée des
préoccupations environnementales dans les secteurs économiques, la lutte contre les menaces
globales comme le changement climatique ou la perte de biodiversité, la réaction aux risques
régionaux (aménagement des zones côtières, sécheresse, inondations, etc.), le recours aux
études d'impact et aux évaluations environnementales, ainsi que la production d'indicateurs.
Planification :
• L’AEE élabore, en coopération avec les partenaires compétents et en s’appuyant sur les
initiatives existantes ou en cours, une méthode et un cadre cohérents pour des analyses
régulières fondées sur des indicateurs, notamment un «tableau de bord» permettant de
comparer et d’évaluer les progrès accomplis. Les indicateurs clés sont testés.
– cinq rapports annuels sur l'état de l’environnement dans la mer Méditerranée, évalué à
partir d’un ensemble d’indicateurs convenus, en fonction des progrès réalisés dans le
cadre d'EMMA et du diagnostic national et régional réalisé par MED POL;
• Tous les pays communiquent les données et les informations régulières sur les sources et les
niveaux de pollution afin de permettre l’élaboration des rapports de suivi.
• Tous les pays classent par ordre de priorité les sources de pollution, en fonction des
polluants et des activités figurant au Registre européen des rejets et transferts de polluants
(PRTR) ou dans le protocole sur les PRTR de la convention ONU/CEE sur l’accès à
l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en
matière d’environnement (convention d'Aarhus).
2010/2011:
• Plusieurs rapports sur l’état d’avancement des volets infrastructure et renforcement des
capacités sont publiés et examinés par le groupe de pilotage de l’initiative Horizon 2020.
2012:
• Le futur programme de travail de l’initiative Horizon 2020 est établi et, si nécessaire,
l’approche adoptée est modifiée en fonction des résultats de la première phase.
• Un rapport sur l’état d’avancement est communiqué aux ministres de l’environnement euro-
méditerranéens.
Engagements pris par les États membres de l’UE participant à l’initiative Horizon 2020
2007:
• Octobre 2007: date butoir pour la mise en oeuvre intégrale de la directive relative à la
prévention et la réduction intégrées de la pollution.
2008:
• Les États membres de l’UE adoptent la première version des plans de gestion des districts
hydrographiques prévus par la directive-cadre sur l’eau.
2009:
• Les États membres de l’UE finalisent et adoptent le plan de gestion des districts
hydrographiques prévu par la directive-cadre sur l’eau, notamment un programme de
mesures.
2012:
• Les États membres de l’UE mettent en application le programme de mesures défini dans le
plan de gestion des districts hydrographiques prévu par la directive-cadre sur l’eau.
Le 13 juillet 2009, la fondation Robert SHUMAN organisait une conférence : « pour un fonds
européen d’adaptation à l’environnement » avec comme intervenants : Jean-François Jamet,
ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure et de l’Université Harvard, est économiste et
enseigne à Sciences-Po (www.jf-jamet.eu ) et Marie Colson est chargée de mission auprès du
directeur d’Inspire (Institut pour la promotion d'une industrie réconciliée avec l'écologie et la
société, www.inspire-institut.org ). « L’initiative euro-méditerranéenne (« Horizon 2020 ») a
justement été lancée en vue de permettre la dépollution de la mer Méditerranée. Cette mer
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qui baigne 22 pays subit la pression croissante des activités humaines et économiques, entre
autres touristiques, et se trouve aujourd’hui confrontée à la pollution provenant des
industries, de la marine marchande et des ménages, qui ruine les écosystèmes côtiers. Ce
programme implique des organisations internationales, des ONG, des institutions financières
internationales, des administrations locales et des entreprises ».
Mais pour eux, il apparaît que : « les plans, mis en œuvre jusque là, souffrent d’une
inadaptation de l’accompagnement financier et ne prennent pas suffisamment en compte les
nécessités régionales ou locales, qui dépendent des spécificités climatiques, de la présence ou
non de sources d’eau douce, d’industries polluantes ou d’agriculture intensive. (…). Ces
actions devraient en outre être menées en coopération avec les responsables locaux qui sont
les relais des politiques européennes en s’appuyant sur des programmes de formation des
professionnels du secteur». En ce sens les propositions de JF JAMET et Marie COLSON
appellent de leurs vœux la mise en valeur d’actions menées par l’Association des Chambres
de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée.
La mission du FAE serait dans un premier temps : « de financer des projets visant à aider les
es en difficulté du fait des conséquences des politiques environnementales. Pour les «
travailleurs », le Fonds financerait des programmes mêlant des mesures de formation, de
réorientation professionnelle, de reclassement d’aide au retour à l’emploi, ou encore de
soutien à la création d’entreprises adaptées aux nécessités écologiques. Il encouragerait les
actions de gestion prévisionnelles des compétences dans les secteurs particulièrement
affectés par les politiques environnementales. Pour les entreprises, le FAE faciliterait le
financement d’investissements productifs nécessaires à la mise en conformité avec les normes
environnementales et permettrait la création ou le maintien d'emplois durables dans des
entreprises qui n’auraient sinon pas les moyens de les réaliser et risqueraient ainsi de devoir
fermer. Enfin, dans un deuxième temps, il pourrait être envisagé de réunir au sein de ce fonds
certains dispositifs européens sectoriels ou transversaux déjà existants, par exemple ceux qui
ont été créés dans le domaine de l’agriculture et de la pêche.
Les financements au titre du FAE seraient faits sur la base d’un cofinancement. Le but doit
être à la fois de ne pas décourager les candidatures tout en responsabilisant les demandeurs.
Un financement par le FAE à hauteur de 75%, serait le bon niveau à retenir ».
L’un des enjeux consistent dans la rapidité d’octroi des fonds. Pour éviter les lenteurs. Il est
essentiel qu’il ne soit pas nécessaire de demander l’autorisation des autorités budgétaires au
cas par cas, c’est-à-dire que la Commission n’ait pas besoin de solliciter systématiquement
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l’accord du Parlement et du Conseil. Ceci suppose de « budgéter » le FAE en le finançant sur
une ligne spécifique du budget communautaire (et non par des crédits non utilisés et réaffectés
comme c’est le cas pour le FEM).
Ce FAE proposé aux instances Européennes, pour l’Europe constitue une proposition réaliste
que l’UPM pourrait reprendre à son compte.
Ceci nous permet de rebondir sur la réflexion entamée quant au projet de transformation du
FEMIP en Banque euro-méditerranéenne de développement à Monaco à la fin de l’année
2006 et son évocation lors du Conseil européen de décembre 2006, pour que le FEMIP ne soit
pas une filiale de la BEI, mais une institution financière autonome et paritaire.
L’analyse des chiffres du commerce Euro Med (source 7° conférence des ministres du
commerce Euro Med du 2 juillet 2008 à Marseille), confirment la nécessité d’un rééquilibrage
avec un accompagnement du tissu industriel et commercial des pays du sud calqué sur le
principe du FAE.
• En 2007, les exportations de l'UE vers les pays MED se sont élevées à près de 120
milliards d'euros, soit 9,7% du total des exportations communautaires. La même
année, les importations en provenance des pays MED ont représenté environ 7,5% du
total des importations de l'UE, pour une valeur de 107 milliards d'euros.
• Les exportations de l'UE vers les pays MED ont progressé de 8% en moyenne
annuelle depuis le milieu des années 1990, ce qui correspond à une croissance en
valeur des exportations de près de 250% entre 1995 et 2007. Les taux de croissance
annuels moyens les plus élevés ont été enregistrés en Cisjordanie et à Gaza, même si
le niveau de départ était faible; viennent ensuite la Turquie, le Maroc, la Jordanie et
l'Algérie.
• La catégorie la plus importante dans les exportations de l'UE vers les pays MED est
constituée par les produits manufacturés, qui représentent 80% du total (notamment
les machines et équipements de transport ainsi que les produits chimiques).
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En conclusions ;
L’évolution du Droit de la mer a permis de créer un cadre juridique « universel » que chaque
Etat doit décliner et faire appliquer en fonction de ses capacités et de ses propres contraintes.
La politique de voisinage est l’adaptation au contexte pour mettre en œuvre des contrats de
partenariat à la carte. Mais cette solution n’a pas que des avantages car elle divise les Etats de
Sud en même temps qu’elle engendre des disparités d’évolutions.
Mais, même pour les pays du Sud, les actions entreprises pour établir un dialogue et créer un
partenariat sont mal comprises ou tout simplement ignorées par manque de lisibilité ou par
défaut de communication. Le peu d’intérêt accordé par les médias à l’UPM est révélateur de
ce désintérêt. Paradoxalement les peuples de Nord considèrent que l’UE est le bon niveau
pour traiter de ces problèmes. Il y a donc une action à mener pour que la prise de conscience
collective soutienne la diplomatie et encourage les rapprochements nord-sud.
En outre, les initiatives nord-sud ne doivent pas se cantonner dans des programmes du type
MEDA mais se décliner au niveau local grâce à des réseaux comme par exemple
l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée. De plus, des
solutions comme celles proposées par l’association Robert SHUMAN avec la création d’un
Fonds européen d’adaptation à l’environnement (FAE) sont des solutions réalistes et
empreintes de bon sens.
Enfin, le programme « horizon 2020 » présenté par la Commission dès 2006, présente les
éléments essentiels d'une stratégie coordonnée au niveau du bassin méditerranéen en vue de la
protection de l'environnement marin et littoral de cette région et de la réduction de la pollution
d'ici 2020. Cette stratégie est basée sur le renforcement de la coopération entre les pays
concernés aux niveaux politique, financier et technique, et prévoit la réalisation d'actions
ciblées, envisagées au sein d'une initiative commune. Cette initiative ne doit pas renouveler
les erreurs d’appréciations des années précédentes mais au contraire s’appuyer sur les bilans,
analyses et propositions qui aspirent à une synergie du bas vers le haut (des peuples vers les
institutions) et non pas l’inverse (des institutions vers le bas).
Sources :
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