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DE LA NATURE
Paraphrase de la physique d'Aristote livre 2 chap IX.
Une hypothse tant admise, on peut se demander si la
ncessit, dans les choses de la nature, n'a qu'une
existence uniquement relative cette hypothse mme, ou
bien si elle a une existence absolue ? Il y a des gens qui
comprennent la ncessit d'une faon bien trange ; et leur
opinion revient peu prs celle de quelqu'un qui, parlant
d'une maison, prtendrait qu'elle a t ncessairement
construite, attendu qu'il est ncessaire que les corps les
plus lourds soient en bas, o les porte leur tendance
naturelle, de mme qu'il est ncessaire que les corps les
plus lgers soient la surface. Par suite, les fondements
des murailles, qui sont en lourdes et grosses pierres, ont d
tre mis en bas, tandis que le mortier qui est plus lger a
t mis au-dessus, et que les bois qui sont les plus lgers
de tous ces matriaux ont pris place l'extrieur. Expliquer
ainsi la construction d'une maison, ce serait singulirement
comprendre la ncessit. Certainement les murailles de
l'habitation ne peuvent pas exister sans les matriaux
indispensables ; mais ce n'est pas pour eux qu'elles sont
faites ; ils en sont uniquement la matire. La construction
n'a t rellement leve que pour garder et garantir les
choses qu'on renferme dans la maison. C'est la vraie fin
que s'est propose l'architecte. Cette observation du reste
est gnrale, et elle s'applique toutes les autres choses
qui, tant faites en vue d'une certaine fin, ne pourraient
exister sans certains lments ncessaires. Mais les choses
ne sont pas faites en vue de ces lments, qui n'en sont
que la matire, avec la destination spciale laquelle on les
emploie. Prenons encore un autre exemple : Pourquoi la
scie est-elle faite de telle manire ? C'est pour qu'elle soit
tel instrument servant tel usage. Sans doute l'acte en vue
duquel la scie est faite, la section, ne pourrait avoir lieu si la
scie n'tait point en fer ; et, par consquent, il y a