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“When you drink, you never think about how it goes in, how much
goes in and where it goes in your mouth,” says Wolfgang Angyal,
president and CEO of Riedel Japan. “We know where to put the
tastes. A glass delivers the drink to our senses, and its shape deter-
mines the bouquet, taste, balance and finish.”
“They say there are 230 flavors in a beer, everything we smell in every-
day life,” says Aoki. “From iron to medical ointments, human odors
and the smell of a morning, it’s all in beer and we have to manipulate
it with temperature and glass shape.”
Both agreed that the latter was likely the premium brand. By chance, craft-beer importer Phred Kaufman was sitting nearby, so
Round two. Hakusekikan’s even more powerful Super Vintage Ale. I invited him to compare our two pilsners. He seemed happy with the
Aoki served one in a chardonnay glass, the other in a flute. brew in its proper glass, then buried his nose in the chardonnay glass.
Why is it in a flute?” asked Tei. “Can we have it in the same glass for a His eyes bulged, his head flew back and he put the drink down.
proper comparison?
“Would you believe they are the same beers?” I asked.
“No,” I said. “Drink up.”
“No,” he said.
Both boys preferred the drink in the flute. Super Vintage is an old,
rich beer, and the flute sends it straight down the center of the tongue, “I’m blown away,” said Tei. “I knew glass shape mattered, but it
reining in what can be an overbearing sweetness. At Popeye, Super makes all the difference in the world.”
Vintage is always served in a flute.
For his final trick, Aoki offered Fukushima’s August pilsner in both
a tall pilsner glass and a chardonnay glass. He had told me that “a
I got the Auchen Toshan Blues.
Soooo smooth,
Strong
As any strong
Young man
Whispering
Whispering
Promises
Never tasted anything like the body of you – ooh, ooh, Never smelled your equal.
No matter what the cost, I’ll pay the price, Low-land bouquet leaves me undone.
A pound for every note of peat, salt, honey and heather, Slow trail across my body.
Amber drams swallowed quickly, You leave a mark on my soul, cannot be erased
Before they You’re no child, 31 years waiting and filled with darkness.
In your Waiting
Triple Waiting
Voice. Filling me
Up
Again.
Yea.....yea.....
LA CUISINE DU TEMPS :
HACHIRO MIZUTANI
L’immeuble ne paie pas de mine. Au rez-de-chaussée, un pe- shi. Ce ne sont pas des créateurs, mais de grands artisans.
tit mar chand d’umé-boshi. Au sous-sol, une petite planche Peut-on pourtant dire que ce ne sont pas des artistes ?
en bois annonce à peinele nom: Sushi Mizutani. L’entrée Non, car en cuisine c’est le résultat qui compte. Quand un
est discrète. Dix places seulement au comptoir. Un touriste plat est parfait, même s’il n’innove pas, c’est de l’art. Et
n’aboutirait jamais ici par hasard. Si la chance l’y conduit Hachiro Mizutani est le plus grand artiste dans ce domaine.
un jour, il sera intimidé par le silence presque monastique Une étoile qui brille dans le monde de la cuisine japonaise
dece lieu où l’on déguste les meilleurs sushi du monde. depuis dix ans, méconnu du grand public international
J’ouvre la porte coulissante. Madame m’accueille, dans un jusqu’en 2008, lorsqu’il a obtenu son troisième macaron du
tablier familier, comme une simple ménagère. “Irasshai-ma- Michelin Tokyo.
sé, dit-elle, d’une voix douce, dôzo.” Je m’assois au comptoir On parle souvent de “poisson cru”, comme s’il s’agissait d’un
en hinoki blanc. Aucune vitrine réfrigérée, aucune boîte de plat ou d’un produit. Ce qui n’a pas de sens. Les poissons
néta, rien qui laisse deviner ce qui est servi ici. sont tous différents. Il y a des hommes et des femmes qui
Lui se tient derrière son comptoir. Un homme mince, sans les comprennent. Ils connaissent leurs différences : en par-
façon, dans un habit blanc immaculé. Il ne sourit pas, ne fum, texture, saveur. Mais d’autres les connaissent
dit rien. Il pose une petite planche en laque noire et place encore mieux car ils sont capables d’en tirer le meilleur.
dessus un petit bouquet de nigarià gauche et de myoga à Sansen avoir l’air.
droite. “Omakasé, n’est ce pas ? “ Bien sûr, maître. Il règne L’erreur que nous commettons trop souvent est de penser
une telle tension dans ces vingt mètres carrés que que cet art culinaire est simple. Pourtant, chaque poisson
l’obéissance est la seule conduite à tenir. a subi une cuisine du temps méticuleuse, de quelques min-
Quelques gestes nonchalants et voici un merveilleux sushi utes à quelques heures, la durée variant selon le produit, la
de poisson blanc. Du karei en été, du hiramé en hiver. Tou- qualité de sa chair, de ses fibres, de sa graisse.
jours exquis, fondant comme neige en bouche. Un mélange À notre époque de médiatisation des chefs, les maîtres su-
subtil avec son riz choisi et assaisonné à la perfection, un shi sont restés derrière un paravent de modestie. Ou est-ce
peu plus chaud que le poisson. Les températures de de l’arrogance ?
l’un et de l’autre sont infiniment équilibrées pour achever Pensent-ils que cela ne sert à rien de faire étalage de leurs
un mariage sublime de simplicité, dans toute la complexité pouvoirs, car personne ne peut les apprécier à leur juste
et la richesse des goûts de la nature. Me voici partie pour valeur ? Ce qui est sûr, c’est que leur art est une magie im-
un éblouissant voyage à travers les mers du Japon… pénétrable.
Le monde d’aujourd’hui a tendance à dévaloriser la fidélité à
Un art impénétrable la tradition pour porter sur un piédestal ce qui est nouveau
et créateur. En cuisine, même si les grands chefs français
Il y a deux types de cuisine. Celle qui crée, innove, improvise ne cessent de répéter la formule
et cherche à améliorer une tradition culinaire. C’est celle magique “respect de la tradition, transmission du savoir”
qu’on loue aujourd’hui en France, avec les grands chefs. Et on accorde volontiers plus de valeur à celui qui innove qu’à
puis il y a la cuisine qui ne fait que transmettre une tradi- l’artisan. Le guide Michelin de Tokyo a été considérable-
tion tellement perfectionnée qu’il n’y a pas lieu de ment critiqué, mais il a eu l’énorme mérite d’estimer à leur
l’améliorer – ou plutôt, qui transmet tout en les adaptant juste valeur l’art de l’artisan et l’art du créateur.
aux temps modernes, des techniques et une tradition déjà
parfaites. Cette cuisine est celle des grands maîtres su-
This informal project was created by Stephen Black. He would like to thank everyone involved.
Research on Alleno 101 also led to a trip to Seville, Spain. With the exception of the Alhambra,
the images were taken at the Hacienda Benazuza, which is managed by el bulli.
Agnes Meadows slams poetry internationally and has pounded out four books.
agnespoet@googlemail.com, www.myspace.com/agnesmeadows
The images of sushi against black were taken for Kazuko and Chihiro Masui’s Secrets of Sushi.
Chihiro Masui has written extensively about French and Asian cuisine. http://chihiromasui.com/
The article in French is from her book from “Poissons un Art du Japon” (Fish: an Art of Japan).
Richard Haughton has photographed musicians such as U2 and Sir Paul McCartney as well as
Anton, Winner of the Best Chef ’s Book in the World, Gourmand Food Book Awards, 2009.