Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Internationales
Nouvelle série n° 7 (376) - 16 avril 2010 - 0,50 euro
Sommaire :
Pages 2 / 3 - Haïti :
« Commission internationale
d’enquête sur la situation
en Haïti ».
Appel au mouvement
ouvrier et démocratique
international.
Pages 4 / 5 / 6 - Allemagne :
Invitation
à la conférence européenne
des 19 et 20 juin 2010 à
Berlin.
Page 6 / 7 - Brésil :
- Interview de Fernando
Ferro, député du PT du
Brésil.
- Abonnements.
2
Et proposait : veulent vraiment aider le peuple haïtien, qu’ils les
« • Une demande d’audience au Secrétaire général remplacent par des pompiers, des personnels de la
des Nations Unies ; sécurité civile des techniciens, des ingénieurs, des
médecins, … »
• Une demande d’audience au Président des Etats
membres de la MINUSTAH... » Ils nous demandent « de les aider à retrouver les
conditions matérielles et logistiques pour qu’ensemble
Nous réaffirmons que la situation actuelle d’HAÏTI nous puissions poursuivre ce combat »
n’est liée ni à la fatalité, ni à la malédiction mais à Avec nos frères continuons d’exiger :
la surexploitation, à la soumission imposée par les
puissances occidentales, notamment par les Etats- — l’annulation de toutes les dettes d’Haïti.
Unis, au peuple haïtien et à la nation haïtienne, pre-
mière république Noire au monde qui a vaincu les — Le remboursement par la France des
troupes de Napoléon 1er. 21 milliards de dollars rançonnés à la répu-
blique haïtienne ;
Nos camarades qui combattent en Haïti, ceux du
« Comité de suivi », notamment formé d’organisa- — Le départ immédiat de toutes les forces
tions syndicales et populaires, réaffirment que d’occupation du pays (MINUSTAH, Etats-Unis
« Haïti n’est en guerre contre personne. Que les et les autres). Pour l’aide et la solidarité
40 gouvernements (42 maintenant avec les gouver- ouvrière internationale, pour le droit du peu-
nements français et américain) qui disposent de ple haïtien à disposer de lui-même, pour le
régiments d’occupation dont l’entretien coûte plu- droit des peuples à vivre en paix dans des
sieurs centaines de millions de dollars par an, s’ils nations souveraines.
3
ALLEMAGNE
Correspondance
4
En Allemagne la pression brutale, depuis que nous nous informions mutuellement et que
15 ans, sur les salaires, sur les systèmes nous nous venions en aide réciproquement.
sociaux, les “coûts du travail” et les conven-
tions collectives, avant tout en application de En Allemagne comme dans toute l’Europe, nos
la politique de l’Agenda 2010 du gouverne- syndicats sont sommés de se soumettre aux
ment Schröder et sa continuation par la impératifs supérieurs de la compétitivité. Ils
« Grande coalition » de la CDU/CSU avec le sont sommés d’accompagner de manière
SPD, a conduit à une baisse sans précédent “socialement supportable” les plans de destruc-
des salaires réels, à l’explosion d’un secteur de tions des emplois, des droits et des conventions
8 millions de bas salaires et à une pauvreté collectives.
massive. Alors que s’amplifie le mouvement de
résistance sociale des travailleurs et de la jeu- Ils sont attirés toujours plus profondément dans
nesse, Merkel annonce qu’elle doit aller encore un processus d’intégration corporatiste, dans
plus loin. des alliances des gouvernements avec les
« partenaires sociaux ». Ils sont ainsi menacés
Elle n’hésite pas pour cela à employer les de devenir de simples rouages dans la réalisa-
moyens de chantage auxquels ont habituelle- tion des plans des multinationales auxquels les
ment recours les cercles dirigeants en cas de gouvernements eux aussi se soumettent.
crise. Entre autres la calomnie selon laquelle le
peuple allemand se refuserait à venir en aide à Nos directions se laissent entraîner sous pré-
la Grèce, et que ce serait pour cette raison texte qu’il n’y aurait pas d’alternative poli-
qu’elle est amenée à faire appel au FMI. C’est tique. Qui peut se laisser tromper par un tel
une infamie. C’est elle qui exprime son mépris argument ? L’issue politique la plus sûre ne
pour le peuple grec et tous les peuples du “Club réside-t-elle pas dans le refus d’accepter
Méditerranée”. Nous mettrons toutes nos forces “l’inévitable démontage social”, de refuser le
pour dévoiler cette tentative de manipulation “partenariat social” et le “consensus”, toutes
car le peuple allemand a déjà, dans son histoi- les suppressions d’emplois, toute « réforme »
re, payé un prix inhumain pour d’autres mani- des retraites et des systèmes de protection
pulations. sociale ?
COLOGNE : CHEMNITZ :
Matthias Cornely, IGMetall (Syndicat des Gaby Hahn, déléguée du personnel ver.di,
métaux), Président du conseil d’entreprise ; SPD, direction régionale de AfA de Saxe.
Paul Paternoga, IGMetall, Président du
conseil d’entreprise, membre de la direction LEIPZIG :
régionale des commissions ouvrières (AfA) du Cornelia Matztke, médecin ;
SPD ; Heike Böhm, membre du SPD, membre du
Metin Mert, IGMetall, membre du conseil conseil municipal de Leipzig.
d’entreprise ;
Henning Frey, syndicat des enseignants WISMAR :
(GEW), membre du SPD ; Lothar Hesse, ancien secrétaire du syndicat
Winfried Sichelt (ancien travailleur d’Opel). Ver.di.
6
BRESIL
Il a donné cette interview pour Informations internationales, le 8 avril, dans laquelle il revient sur la
question du pétrole.
Rappelons qu’en 1998, c’est sous la présidence de Fernando Henrique Cardoso (FHC) qu’a été réali-
sée la privatisation partielle de Petrobras modifiant le caractère de monopole de la société, inscrit dans
la Constitution.
L’entreprise est aujourd’hui en grande partie privatisée et cotée à la Bourse de New York même si
l’Etat garde une participation de contrôle. Un système de décrets a permis la concession de l’explora-
tion de gisements à des multinationales.
FHC a élargi également le paiement des royalties aux Etats producteurs (le Brésil est un Etat fédéral)
et pour “contenter” les hommes politiques.
Après la découverte récente de gigantesques réserves de pétrole offshore dénommées Pre-Sal, le gou-
vernement du président Lula a présenté au Congrès national une proposition d’un “nouveau cadre
régulateur” remplaçant les concessions par un système de partage dans lequel Petrobras détient une
participation minimum obligatoire de 30 % et qui octroie les revenus pétroliers à un fonds social de
caractère national, sans pour autant rompre les contrats déjà signés et en maintenant en partie les royalties.
La Fédération unique des travailleurs du pétrole de la CUT, qui a toujours combattu contre les décrets
de privatisation, mène une campagne par une pétition d’initiative populaire sous la forme d’un projet
de loi qui exige que Petrobras soit à 100 % national et qu’elle contrôle tout le pétrole avec la renatio-
nalisation des gazoducs, des raffineries et des puits qui avaient été privatisés.
Si le pays est bien parvenu à l’autosuffisance, pour- C’est là également une leçon à tirer de la crise mondiale
quoi le gouvernement Lula a-t-il proposé un nouveau actuelle. L’autonomie du pays ne peut être obtenue par
cadre de régulation ? la remise de la richesse à des groupes étrangers, ce qui
serait criminel pour un projet national.
Ferro : Parce que la structure légale actuelle découle
d’une perspective de réduction de l’Etat sur une ligne Lorsque le projet du gouvernement était discuté au
de privatisation adoptée par le gouvernement anté- Congrès national, différents secteurs dirigés par le
rieur, au moyen de la concession du service et du trans- gouverneur Cabral (Rio de Janeiro) ont engagé une
fert du patrimoine public au secteur privé. campagne pour le maintien des «royalties» de
l’exploitation. Le projet ne semble-t-il pas aujourd’hui
Avec les nouvelles découvertes de pétrole et le rôle être entravé ?
stratégique qu’il a, l’attitude du gouvernement, correc-
te, a été de chercher à augmenter le contrôle de l’ex- Ferro : Ce fut une erreur d’introduire des « royalties »
ploitation et de la production de pétrole, par un systè- pour un projet de partage. Cela a déclenché une discus-
me de partage où la Pétrobras est obligatoirement pré- sion entre les organismes fédérés. Et autour de cette
sente. discussion se sont rassemblés des conceptions et des
7
intérêts privés mécontents du nouveau projet. système de l’ONU, Bustani, avait contesté l’existence
En réalité, la loi actuelle favorise quelques Etats, et en des armes chimiques, mais le gouvernement FHC, sou-
leur sein quelques municipalités. Elle est injuste : un mis, avait accepté. Le résultat, nous le savons, fut l’in-
seul Etat perçoit 80 % des « royalties ». Il nous faut une vasion. Il se passe quelque chose de similaire actuelle-
nouvelle loi, qui reconnaisse l’impact sur l’environne- ment avec les armes nucléaires, on criminalise l’exploi-
ment et l’impact social de l’exploitation, mais de manière tation de l’uranium.
équilibrée.
Le climat dans le Congrès aujourd’hui, avec la guerre Mais la cible c’est le pétrole. Là s’exerce la pression des
des Etats, favorise l’opportunisme électoral. puissances européennes qui n’ont pas de réserves, ou
des USA dont les réserves sont réduites.
Ne vaudrait-il pas mieux dans ce cas reconsidérer le Le Brésil ne doit pas permettre que se répète l’histoire
projet de la FUP pour le pétrole, projet qui donne la de l’Irak, car ce sera ensuite le tour du Venezuela, et
propriété de tout le pétrole à la Pétrobras, en finit pourquoi pas, du Pré-Sal brésilien.
avec les enchères, et donne les bénéfices à un Fonds
social à caractère national ? L’attitude correcte est la défense du droit à l’auto-
détermination des peuples.
Ferro : nous ratons la chance d’aller plus avant, y com-
pris en connaissant les limites politiques, vers une posi- La question du pétrole, par coïncidence, est également
tion plus ferme de reprise du pétrole. Cela a fini par per- centrale en Algérie, pays où se tiendra la Conférence
mettre le type de dispute néfaste que nous voyons. Les mondiale ouverte contre la guerre et l’exploitation.
conditions existent d’affirmer davantage la Pétrobras et Vas-tu y participer ?
d’avoir un contrôle encore plus grand de l’Etat, y com-
pris sur les 25 % du Pré-Sal déjà concédés, qui sont en Ferro : en réalité, j’ai participé à la Rencontre continen-
dehors du nouveau cadre. Peut-être le fait d’être dans tale qui s’est tenue à Mexico, en avril 2008, un moment
une année électorale a-t-il eu une influence, peut-être historique de mobilisation d’organisations et de mili-
est-ce le chantage de quelques uns ? La question aurait tants internationalistes qui par leur dénonciation de la
dû probablement être prise en charge par une mesure politique néolibérale, ont provoqué d‘importantes réac-
provisoire plutôt que par un projet de loi. Mais nous tions de dénonciation et de combats pour la construc-
devons maintenant faire face au projet existant. tion d’un autre ordre politique et économique dans le
monde. J’ai alors signé avec les autres participants un
Comment vois-tu les critiques de la presse, y compris document qui proposait la réalisation d’une rencontre
des organismes internationaux (Business Week, Wall mondiale qui, maintenant, se matérialise par la convo-
Street Journal), au sujet des actions qui visent à cation de cette Conférence mondiale ouverte à Alger, à
reprendre le contrôle du pétrole en les reliant aux atti- laquelle je souhaite participer.
tudes souveraines de la diplomatie brésilienne au
Honduras et maintenant en Iran, « extrapolant » ce Il est important que les discussions engagées au
qu’ils considèrent acceptable ? Mexique soient reprises à un autre niveau, en particu-
lier après la crise du système capitaliste qui s’est ouver-
Ferro : L’Iran est en relation avec la question du contrô- te fin 2008, et qu’elles aient une continuité, comme
le des ressources énergétiques du Moyen Orient. C’est forme d’aide aux travailleurs et aux peuples devant la
la même rhétorique qu’à l’époque de l’invasion de nouvelle situation mondiale.
l’Irak. Je me souviens qu’un diplomate brésilien du
Directeur de la publication : Daniel Gluckstein - Imprimerie Rotinfed 2000, 87, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75010 Paris (France) - Commission paritaire n° 0713 G 82738
Edité par “Les Amis de l’Entente” , 18, allée Colbert, 78470 Saint-Rémy-lès-Chevreuse