Le maniaque sexuel dans les discours publiques: pour la societe, les deviants et leurs deviances sont similaires, et Foucault
Fractales psychologiques dans la structure du prejuge. (1975) dirait qu'elle les disqualifie en les mettant sur le meme plan, en
Dr. Ulrich Kobbe
«L'animal arrache le fouet des mains de son maitre
et se fouette soi-meme pour devenir maitre,
et il ne sait pas que ce n'est qu'une chimere engendree
par un nouveau noeud dans les lanieres de fouet du maitre.»
(Kafka 1918, aph. 29)
Tout d'abord, je crois devoir faire une digression mathematique: La
notion des «fractales» dans le titre de cette contribution est un terrne
technique de la mathematique non-lineaire, de la theorie du chaos, qui
comprend le hasard comme qualite caracteristique et determinante
(Mandelbrot 1991, 13). Dans le contexte des questions pronostiques, il
faut un paradigme qui n'exclut pas les variables troublantes, c'est-ä-dire
les soi-disants hasards, comme conditions marginales indesirables. Au
lieu de cela, il faut les prendre en consideration comme conditions du
Systeme, des conditions qui sont encore marginales, mais qui peuvent
etre significatives pour le pronostic. Autrement dit, l'ordre social et le
hasard sont quasiment une seule et meme chose. Le cas fortuit est
ineluctable de sorte que le cas regulier et le cas imprevu proviennent du
meme niveau factoriel (Kobbe 1996, 129).
C'est exactement ce que le modele structurel de Mandelbrot essaie: II
permet la description du degre relatif de la complexite d'un objet comme
mesure qualitative, ce qui est defini d'une maniere raccourcie comme
«dimension fractale» de cet objet. Ce modele rend possible de
comprendre comment des systemes deterministes sont maintenus et
modifies par des interactions, des iterations et des processus retroreactifs.
II se peut que cela paraisse etre d'abord tres theorique et arbitraire, mais
la delinquance - ou plus concret la perpetration d'un delit sexuel - sont
des evenements de ce genre et des paroles trop simplifiantes sur le
delinquant sexuel ou le maniaque sexuel ont des effets tres complexes.
Car: Le delinquant sexuel n'existe pas. Neanmoins, le discours publique
etablit une categorie ((delinquant sexuel» comme entite empirique et
nous suggere que les individus de cette categorie sont caracterises par
une psychopathologie identique du contröle de leurs pulsions sexuelles.
Nous vivons dans un climat social, dans lequel les politiciens, les medias
et les citoyens ont une tendance convergente ä mener un discours
congenial qui sert ä diffamer les relations ambigues entre sujet, pulsion
et objet chez les soi-disant autres: Ils designent, caracterisent et
identifient les individus deviants suivant cette deviance, c'est-ä-dire que
tendant un filet de causalite sur la biographie entiere de l'individu
stigmatise. Surtout dans le contexte thematique d'une «Obligation des
soins» et d'une «injonction therapeutique», les questions sur la structure
du prejuge sont d'une importance particuliere puisque ces discours
publiques, les interventions sociales et juridiques ainsi que les pratiques
penitentiares et therapeutiques reposerait par leur procedure meme «sur
la production-reproduction des evenements psychiques par la parole qui
permettrait donc ä celui qui l'emet de former implicitement,
indirectement ou partiellement la representation de l'objet relie ä ces
errement dans un rapport sinon de stricte causalite, du moins de causalite
psychique» (Green 1988, VIII).
«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagee», a constate
Descartes (l 637, 23) dans son 'Discours de la Methode' en verifiant ainsi
d'une maniere ironique, que tout homme en a empörte ä l'avenant. De nos
jours, les deviants sont nommes et stigmatises au nom de ce «bon sens»
comme le maniaque sexuel, comme le delinquant, mais aussi comme
i'etranger, ä cause d'une difference souvent arbitrairement definie ä la
norme echangeable et ä la normalite au gre de la societe soi-disante
normale. Ce choix tendancieux des mots pointe la realite des relations en
detachant les conduites troublantes du contexte de l'interaction sociale et
en les reduisant - par une subjectivisation et une individualisation des
actes - ä une constellation biographique. II s'agit d'une reduction de
l'autre ä une disposition, ä une conduite, respectivement ä un, ä son delit.
Ce reductionisme correspond ä une serialisation qui implique la negation
d'une multiplicite de caracteres et de personnes pour isoler chacun en
particulier, ce qui est eprouve par l'interesse comme sä structure
negative, comme totalite. Par ceci, le nivellement terminologique risque
la banalisation des atrocites, parce que ce mode discursif ignore, en
mettant les delits destructeurs, pervers ou sadiques sur le meme plan avec
d'autre delinquances, les differences structurelles et interactionelles entre
attitude - geste - rituel - acte - pratique dans les differentes formes de
delinquance sexuelle. Sur l'autre cote, des termes inalterables,
moralisateurs et indistincts impliquent une dialectique en entramant
d'une part une certaine dramatisation de tout acte delinquant, mais en
faisant d'autre part fonction d'un fetiche, c'est-a-dire de defense
d'angoisse (Kobbe 1998a).
Cette constitution d'un objet commun mene ä des conduites serielles, des
sentiments seriels, des pensees serielles. Mais la serie est une maniere
d'etre des individus qui les change dans leurs structures et qui les totalise.
Sartre (1960, 317-319) ecrit que la verite devient evidente pour chacun,
si eile est negative et si eile concerne l'autre, si eile poursuit la serie
infinie d'impuissance. On sait naturellement que le delinquant sexuel et
de meme que le maniaque sexuel n'existent pas, mais des individus qui
sont caracterises par des dispositions extremement individuelles, des
experiences differentes et dont les carrieres sont differentes. Mais ce
choix des notions suit une logique pseudo-scientifique qui se croit
justifiee par un modele hydraulique impliquant la dynamique mecaniste
d'une instmctivite qui progresserait jusqu'ä une decharge d'impulsion
delinquante et qui ignore les relations complexes entre pulsions,
fantasmes, disposition intraindividuelle et Situation interactionelle dans
le contexte d'une defense d'angoisse ou d'une realisation du desir.
Cependant, ce reductionisme terminologique signifle que ces individus
sont unifies, desindividualises et totalises (Kobbe 1996, 132). Ainsi, ils
representent non seulement des types, mais aussi l'alterite. En faisant
partie d'une serie, ils sont «le Meme» continuellement detache dans
l'autre, disons les allonges d'une chimere commune, d'un objet. Cela
renvoie au fait que les processus de Stigmatisation, de disqualification et
de serialisation suivent une logique affective, dont une base est un
fantasme collectif. II s'agit de la convergence de la peur detournee du
Moi menace avec la peur du menacant dans l'autre, qui aboutit ä une
espece de syllogisme projectif. Face ä une puissance paraissant
etrangere, chacun se sent etranger, ecrit Sartre (1960, 317-319. Ce que
les citoyens - et le cas echeant de meme les experts - ont en commun,
c'est un objet statique: i'etranger, le delinquant, le malade mental, ig
maniaque sexuel ou surtout le delinquant sexuel malade mental comme
anti-Moi, comme identite negative medusee.
Mais la realisation de cette structure collective definit l'existence des
autres, dans la mesure oü sä pratique est transformee en «hexis» (Sartre),
en une constitution qui survit au temps, en un etat permanent. Par cela,
les processus d'evolution et les possibilites pour un changement sont nies
en meme temps, le caractere processif de la vie est ignore.
Conformement ä cela, les soins et l'interet therapeutique pretendus se
demontrent etre - le cas echeant - rien d'autre qu'un refus et une
aggression convertie en pitie et aide humanitaire, rien d'autre qu'une
reproduction et un fossile des relations non-dialectiques et figees entre
sujet et objet. Le delinquant sexuel - ou dirais-je la sexualite delinquante
- se trouvent etre mises en vedette d'une facon que ce discours hysterique
devoile un plus-de-jouir suppose chez l'autre qui alimente la contre-
aggression du sujet et sert ä compenser son manque-ä-etre. Par
consequent, la pratique penitentiaire interdit et bannit la sexualite des
detenus de sorte que Gonin (1994, 13-14) parle d'un «sevice corporel
penitentiaire» en nous apprenant que l'identite sexuelle se trouve remise
en cause d'une teile facon que cette «amputation de jouissance»
represente «une sorte d'equivalent suicidaire». Autrement dit, si c'etait la
sexualite respectivement le plus-de-jouir qui constitue le delinquant
totalise dans les discours publiques, la mutilation de ce seul trait
caracteristique mene au «fading» de tout sujet.
Dans les circonstances actuelles, oü l'ideologie therapeutique est
menacee d'etre remplace par une Ideologie securitaire et une Ideologie de
segregation et d'exclusion, il est exige d'examiner de tels effets des
prejuges collectifs. Car, d'apres Sartre (1975, 38), une Ideologie n'est rien
d'autre que la transmission de l'institution ä un autre niveau. Et d'apres
Althusser (1965, 10), la science et l'ideologie se demontrent en meme
temps dans leurs discours comme effets authentiques de la connaissance
humaine, avec la seule difference que - concernant l'ideologie - la
fonction pratique et sociale triomphe de la fonction theorique, parce que
l'ideologie ne reflete et ne represente que la structure inconsciente d'une
totalite sociale. Par consequent, il faut faire attention au moment oü le
cadre des prejuges dans la societe se developpe d'une condition
marginale, qu'on peut negliger, ä une structure du prejuge, qui est
centrale et determinante pour nos discours. Car toute peur et toute
pression, exercees par l'exterieur, ne sont jamais sans consequences pour
le climat dans les institutions therapeutiques et pour l'attitude
fondamentale des therapeutes. Mais tous les deux - le climat
institutionnel ainsi que l'attitude therapeutique - sont l'exigence et la
condition pour tout travail therapeutique. C'est la raison pour laquelle
toute psychotherapie est rattachee ä une dimension fractale, oü le «bon
sens» trouve ses bornes et definit l'ordre social. Ceci actualise en meme
temps les questions d'une ethique qui comprend la responsabilite comme
une responsabilite pour l'autrui qui me regarde et ne l'ignore pas comme
l'autre qui ne me regarde pas (cf. Sartre 1943, 429 ff.; Levinas 1982).
En consequence, il semble etre necessaire que la psychotherapie reflechit
de meme ä cet ordre et ä ses formes de discours (Kobbe 1998a). A ce
propos, il parait utile de remonter aux mecanismes susmentionnes de
serialisation, de la creation de totalite et d'alterite: Car le bon sens de la
communaute ne se base - quant ä ses connaissances et les criteres sous-
jacents - pas du tout sur des connaissances scientifiques, mais sur un
non-savoir, sur une science - reduite de prime abord ä un mythe - du
pragmatisme biologique et psychiatrique ainsi que politique, qui
demande un jugement distance et critique (Kobbe 1994; 1998a). Car les
modeles d'explication implicites et monocausaux des sciences naturelles
suppriment la genealogie et constituent lg maniaque sexuel comme un
etre determine par ses pulsions sexuels dans un sens biologique ainsi que
comme un etre n'ayant ni d'histoire, ni de parents individualises, ni
d'avenir subjective. Conformement ä cela, le vocabulaire technique
employe ä es propos est instrumental et regresse - comme langage-action
au meme sens que Legendre en parle dans 'Le crime du caporal Lortie' -
du niveau de langue au niveau d'action.
Le discours, qui d'abord semble etre encore motive par un interet
therapeutique, se revele comme un discours du maitre. Et tout
intervenant, qui essayerait d'occuper une position particulierement
psychotherapeutique (Kobbe 1998a), aurait perdu la possibilite de faire
ce troisieme terme, de se definir comme un certain referent dans
l'institution therapeutique. Par consequent, la qualite de l'action
communicative n'est plus du tout reflechie et authentique, mais
exclusivement strategique. C'est-ä-dire que l'institution therapeutique et
le psychotherapeute ne se voudront plus un lieu de parole interpellable
par le sujet si ils ne reussissent pas de realiser un discours ethique, qui
reconnait le manque-ä-etre des sujets dans leur relation fantasmatique,
c'est-ä-dire de garder un discours, qui essaie d'empecher la fixation du
desir et l'arret de la jouissance figee dans des sujets alienes.
Comme il est devenu manifeste, cette contribution discute la question, ä
quel sujet nous pensons, respectivement la question, quelle notion
implicite ou explicite de sujet nous prenons pour base de notre theorie et
pratique psychotherapeutique. Car parallelement aux definitions
categorielks d'un individu seriel, on peut constater une tendance pratique
de decentrer et d'isoler l'individu delinquant de sä vie sociale,
economique et politique. La fragmentation supplementaire, la
dissemination du Moi, n'ayant sans cela ni de contexte ni d'histoire,
deviennent evidentes dans un mode d'expression qui se trouve de meme
dans les discours scientifiques qui lancent des therapies specialisees pour
des delinquants sexuel et qui traitent la delinquance comme une sorte de
maladie sociale. Ce mode de pensee fait fonction de simulacre
biologique et deterministe, qui empeche le regard sur l'individu, qui prive
l'individu de sä responsabilite comme sujet actif et le degrade ä l'objet
passif de ses pulsions sexuelles et de ses deficits. Autrement dit: Si c'est
toujours le sujet imparfait qui est objet des productions desirantes et
machinations de l'inconscient, il n'est plus l'agent, mais rien que le re-
agent des circonstances, de maniere que les individus concrets perdent
leur identite comme sujet et leurs relations d'objet.
La notion du simulacre montre dejä, qu'il s'agit du despotisme du code,
qui mene ä la disparition du reel. Ou, autrement dit: II n'est plus possible
de percevoir la realite, parce qu'il n'est plus possible de distinguer le reel
de l'imaginaire car les notions creent une hyperrealite simulee, qui
necessite plus de reference au reel pretendu et qui - en plus - ne l'admet
pas. Baudrillard (1976; 1978) ecrit ä cela, qu'une teile suppression de
l'instance de reference, permettant un echange dialectique entre sujet et
objet et la decouverte de leur identite, respectivement de leur destination
suivant des regles fermes, aboutit ä la fin du sujet conscient. Car ce sujet
ne doit son identite psychique qu'ä une fiction psychologique et
constructiviste, qui deviendrait - par consequent - imaginaire,
incongruente et instable par des fantasmes collectives et des projecüons.
L'inconscient aleatoire n'aurait qu'une fonction non-referentielk,
transmettante, indeterminante et flottante. Au lieu de cela, le discours
scientifique focalise le pronostic de futur delits et introduit par ceci un
objet nouveau, la dangerosite, comme «attracteur erränge» ä la geometrie
fractale du sujet et de sä structure du prejuge. Analogue aux sujets
serialises qui sont par principe echangeables, ce sujet decentre est
desindividualise et disqualifie. En plus, Baudrillard (1990, 178-179)
constate: «Seul reste l'objet comme attracteur erränge. Le sujet n'est plus
un attracteur erränge. [...] C'est l'objet qui est passionnant, car il est
l'horizon de ma disparition.» Le Moi, n'ayant ni de contexte et quasiment
ni d'objet, n'a plus de relations historiques, sociales, culturelles et
linguistiques et devient - selon une remarque de Klossowski (1957, 196)
- «que fragment, qu'enigme ä moi-meme et que horrifiant hasard».
Le present nous confronte avec la Situation scandaleuse que ce discours
defensif et aggressif ä la fois semble faire fonction comme discours des
droits de l'homme, mais qu'il tend simultanement ä exclure un certain
nombre de co-citoyens stigmatises du social, ä les eliminer comme
individus concrets. C'est ce que nous remonte Baudrillard (1990, 92)
quand il denonce le discours des droits de 1'homme comme valeur
«pieuse, faible» et «hypocrite» de «stade fractal», comme discours de
rectitude qui ne reagit de fa^on protectionniste, miserabiliste, negative.
Ce discours present - sur k delinquant sexuel comme type, sur la pulsion
sexuelle comme quasi-causalite et sur la magie du pronostic de
dangerosite - cree un monde oü «les figures de l'alterite se resument en
une seule: celle de l'objet. Seuk reste l'inexorabilite de l'objet,
l'irredentisme de l'objet»,pcrit Adorno (1969, 152). Au lieu de cela, il
faudrait essayer d'eviter, autant que possible, des violations du monde
fantasmatique de l'autre et de respecter l'absolu particulier de l'autre.
Une teile ethique ne serait en aucun cas simplement imaginaire ou
symbolique, sinon significative du point de vue pratique et politique
(Kobbe 1998b), dans la mesure oü la jouissance est toujours la
jouissance de l'autre qui est l'objet du desir. Ainsi, l'identification et la
distanciation seraient des caracteristiques complementaires d'un
engagement ethique.
Mais par cela, nous nous occupons des conditions pretendument
centrales et marginales de tout traitement d'un sujet delinquant - et
probablement malade - dans le contexte de l'accablement des experts, des
politiciens, des medias et des citoyens par des prejuges. II n'est en effet
pas toujours possible d'identifier ä toute epreuve les relations entre sujet
et objet, mais on peut constater, que les processus de discours de
caractere biologistique sur la serialisation et la totalisation du sujet ne
jouent non seulement un röle dans l'exclusion sociale des malades
delinquants, mais de meine dans la psychotherapie de cette clientele. Si
dejä le diagnostic differentiel de la Classification Internationale des
Desordres (ICD-10) considerait sous les chiffres F63 des delits comme
des maladies respectivement des maladies comme des delits, nous
rencontrons maintenant des soi-disant therapies specialisees pour
delinquants sexuels qui ne representent que des pratiques
comportementalistes et confrontatives dont leur caractere de mesure
discplinaire n'est tant bien que mal masque et qui semblent suivre la
logique «qu'il n'existe evidemment de traitement du mal que par le mal»
(Baudrillard 1990, 92). Dans ce contexte, lapretention bon marche d'une
«Obligation de soins» ou d'une «injonction therapeutique» pour tous les
delinquants sexuels attribue faussement que cette delinquance, ou que la
dangerosite comme leur trait caracteristique, soient une maladie mentale
curable ou - de moins - une sorte de maladie sociale traitable: Ce
discours globalisant et specieux pretend apprecier l'efficacite
psychotherapeutique, mais risque de deprecier tout travail
psychotherapique avec des malades mentaux delinquants en voilant une
intention latente, qui veut avoir affirme sä conviction negativiste ou
defiante que ces psychotherapies obscures avec malades mentaux
delinquants ne sont bon ä rien.
Et qu'advient-il du discours expansif sur les Standards et les criteres du
pronostic de dangerosite? On dirait que l'on n'essaie en suivant des
options mecanistes de prevention et de securite - ä savoir un concept
d'efficacite lineaire - de rendre tout simplement calculable ce qui n'est
pas previsible (cf. Kobbe 1994b, 423). D'une maniere indefinissable, le
proces aleatoire stochastique de la perpetation de crimes et de la rechute
delinquante est determine par une geometrie fractale de ces relations
entre sujet et objet et de ses attracteurs etranges: Car il faut mettre le
subjectif de l'individu concret dans ses relations d'objet de menie en
rapport avec les conditions sociales exterieures qu'avec la structure du
prejuge et les attentes de reussite ou d'echec qui determinent ces
conditions marginales.
Afm de souligner les relations incertaines de ces «fracta» (Lyotard), je
renvoie au paradoxe du Surmoi et de la culpabilite kafkaenne
irrationnelle qui implique le dilemme de l'alienation et de la
compromission du propre desir. Par consequent, il faut se poser des
questions concernant sä propre pratique sociale (cf. Kobbe 1998b): De
quelle maniere, la transition du sujet du desir responsable du point de
vue ethique et politique est-elle imaginable? Quelle ethique individuelle
un sujet politique peut-il suivre? Du moins, la recherche permanente
d'equilibrer un desequilibre desirant implique l'espoir d'un avenir qui
amene le sujet decentre ä suivre l'Utopie latente de considerer le manque
comme etant positif. Entre autres, le sujet ethique pourrait essayer de
combler fantasmatiquement cette «lancune de la negativite absolue» du
manque (Hegel) et de conjurer par son discours accusant le desir
destructif. Vu le fait, que toute ethique du desir nous oblige de desirer
selon la loi, ce discours se produit, pour ainsi dire, devant le sans-cause
de cette loi, devant le vide de l'abime. Meme si cette ethique se voit etre
privee de toute certitude individuelle, eile se gendarme contre l'asocial
du monde: Elle se refere au sujet serialise, totalise et aliene ainsi qu'au
sujet eclate et morcelle en essayant de le re-centrer, de recuperer
l'individu concret et de dechiffrer ses simulacres juxtaposes. C'est-ä-dire,
eile rompt l'isolement et la culpabilite morale du sujet concret en se
referant d'une facon desesperee ä l'autre, en prenant sä responsabilite
pour l'autrui et en s'assujettant au jugement cynique des autres. D'une
certaine facon, cette ethique essaye d'integrer une axe actes - desir -
jouissance comme aspect peut-etre - encore - marginal dans le topo des
rapports entre verite, pouvoir et pratique institutionelle comme il a ete
mis au point par Foucault (cf. Dreyfus et Rabinow 1984).
Comme la verite, articulee par le sujet, n'est toujours qu'un «mi-dire»
(Lacan), cet essai reste pour sur une reflexion fragmentee, realisee et
seulement realisable dans un cours philosophique sceptique qui connait
le desir ethique comme «visee», mais qui - comme resistance toujours
exclusivement reactive - ne connait, avec les paroles de Kafka (1918,
aph. 26), «pas un seul chemin». A cela, il nous expose que «le chemin
veridique mene sur une corde» qui se trouve tendue «ä peine au-dessus
du sol» (Kafka 1918, aph. 1). Le vouloir parcourir, signifie un acte de
balance comme cours auto-interrogatif sur un chemin qui semble plutöt
etre destine «ä faire trebucher que d'etre parcouru», car toute position
ethique porte des dangers et nous avertit - comme nous specifie de
nouveau Kafka (1918, aph. 26) - que «ce que nous appelons chemin, est
hesitation».

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Adresse de 1'auteur

Dr. phil. Ulrich Kobbe

Psychologue clinicien / psychotherapeute
Psychologue adjoint ä la direction hospitaliere