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Compte rendu du panel du 22 mars 2008 intitulé : « Préjugés envers les citoyens belges

issus de l’immigration : approche politique et sociologique »

Le panel co-organisé par l’UETD Brussels et COJEP International Brussels, et modéré par le
représentant de COJEP à Bruxelles M. Isa POLAT, fut une pleine réussite, avec une salle
exiguë et comble, d’éminents orateurs, des interventions pertinentes, un public diversifié
(avec, notamment, des représentants des communes de Schaerbeek et de Saint-Josse-ten-
Noode, des Femmes Musulmanes de Belgique, du MinderhedenForum, des médias et des
mondes académique et politique) et un débat riche avec le public.

C’est le secrétaire général de l’UETD Brussels M. Mehmet Alparslan SAYGIN qui a pris la
parole en premier. Dans son intervention, il a souligné l’importance de dynamiques
associatives telles que la Semaine d’actions contre le racisme et a insisté sur la nécessité de
mettre en place des partenariats pour une meilleure promotion du dialogue interculturel. Il a
également fait place à la décision de l’Union européenne de nommer l’année 2008 « Année
européenne du dialogue interculturel », en précisant qu’il s’agit d’un message fort en faveur
du rapprochement des cultures. Par ailleurs, il a justifié la tenue du panel par la nécessité de
procéder à intervalles réguliers à un état des lieux des préjugés qui se perpétuent au sein de la
société, car celle-ci est en constante évolution.

La seconde intervenante du jour, la politologue et chercheuse à l’IEE et au CEDEM Mme


Fatima ZIBOUH, a développé une approche théorique, consistant en une clarification de
certains concepts utilisés au regard de la thématique faisant l’objet du panel (« préjugé »,
« discrimination », « racisme »), préalable indispensable à toute discussion, sous peine de
fausser le débat. Concernant les préjugés, elle est revenue sur le rôle des médias et de la
production télévisuelle (notamment les dessins animés), importantes sources de stéréotypes
socio-culturels. Par ailleurs, elle a exposé l’apport de l’approche psycho-sociale en termes de
résorption des préjugés. Elle a précisé que la connaissance de l’autre, donc l’hypothèse du
contact, en tant que telle, ne suffit pas, car certaines conditions (interdépendance, non
consolidation des préjugés existants, décloisonnement, égalité, …) doivent être réunies.
Concernant les discriminations, en tant que conséquences des préjugés, elle est revenue sur les
deux conditions qui doivent être réunies afin de pouvoir établir l’existence d’une
discrimination, à savoir le traitement spécifique et l’absence de justification. Par ailleurs, elle
a établi une distinction entre discriminations directes et indirectes, les secondes étant plus
difficiles à établir, car étant le résultat d’une série de mesures et de critères apparemment
neutres. L’intérêt de la loi du 10 mai 2007 a été souligné en termes de lutte contre les
discriminations. Concernant le racisme, enfin, Mme ZIBOUH a mentionné une enquête
menée en 2005 conjointement par la KUL et l’ULB qui a établi le fait suivant : en Belgique,
au moins une personne sur deux a connu la discrimination durant sa recherche d’un emploi.
Cette situation touche plus particulièrement les personnes d’origine marocaine et d’origine
turque. Par ailleurs, elle a mentionné une récente étude européenne (rendue publique dans le
journal Le Soir en février 2007) qui révèle que la criminalité est en diminution dans tous les
pays européens, à l’exception de la Belgique, où elle est en augmentation, en particulier
s’agissant des crimes haineux envers certaines communautés.

C’est le conseiller communal à Schaerbeek et vice-président de la Faculté des sciences


islamiques de Bruxelles M. Ibrahim DÖNMEZ qui a ensuite pris la parole, en exposant ce
qui, pour lui, est l’ « idéologie raciste ». Il est notamment revenu sur les mouvements
migratoires des années 60 et les regroupements familiaux qui se sont produits par la suite. Il a
fait remarquer que, depuis les attentats du 11 septembre 2001, ce qui était auparavant une
discrimination ethno-raciale s’est mué en une certaine forme de discrimination religieuse,
appelée « islamophobie ». Il est par ailleurs revenu sur le positionnement peu courageux des
partis politiques belges sur la question du port du foulard dans les écoles et dans les services
publics.

Le quatrième intervenant du jour, le président du MRAX M. Radouane BOUHLAL, a d’abord


tenu à remercier pour leur invitation l’UETD et COJEP, car ce panel faisait office d’amorce
en matière de collaboration entre ces deux organisations et le MRAX et donc de découverte
mutuelle. Il a ensuite rappelé que le MRAX est le mouvement antiraciste le plus ancien et le
plus important de Belgique. Son intervention a porté principalement sur la judéophobie, la
christianophobie et l’islamophobie. La position du MRAX par rapport à la définition de
l’islamophobie est consécutive à une interview du 18 octobre 2005 accordée par Filip
DEWINTER à une revue juive américaine. Selon le MRAX, il faut distinguer la critique de
l’islam de la critique des musulmans. La première est légitime (au même titre que la critique
de toute autre confession, philosophie non confessionnelle ou idéologie) et rentre dans le
cadre de la liberté d’expression, telle que définie par la Cour européenne des droits de
l’Homme. Donc, le droit au blasphème doit être garanti. En revanche, la seconde n’est pas
légitime, s’il s’agit d’une critique de l’islam qui a en réalité comme objectif de stigmatiser les
citoyens musulmans. Concernant la christianophobie, ici et maintenant, M. BOUHLAL a
souligné qu’il s’agissait d’un concept dont la portée est très relative. Les discriminations
visant les chrétiens en Belgique, en effet, ne sont en rien massives. Faisant le parallèle avec la
définition de l’islamophobie telle que formulée par le MRAX, il a mis en évidence le fait que
le christianisme est énormément critiqué, mais que pourtant il n’est pas question de
christianophobie, car la critique du religieux ne poursuit pas comme objectif, ici, la
discrimination des populations chrétiennes (logement, emploi, etc.). Quant à la judéophobie, il
a souligné qu’il privilégiait le terme « antisémitisme », ce dernier étant devenu, au-delà des
considérations terminologiques, par le fait de l’histoire, la dénomination de la discrimination
et du racisme visant les populations juives. L’essentiel des plaintes émanant des citoyens juifs
a trait au négationnisme, qui n’est pas l’œuvre essentiellement, loin de là, des jeunes arabo-
musulmans de Belgique. Revenant à son tour sur la question du port du foulard, M.
BOUHLAL a signalé que le MR et Ecolo ont indiqué dans leurs programmes qu’il ne fallait
pas l’interdire à l’école, alors que le PS et le cdH sont restés muets sur cette question.
S’agissait de la neutralité du service public, les 4 partis se positionnent en faveur de cette
neutralité, sans toutefois la définir, ce qui, a-t-il précisé, sous-entend que, pour respecter le
principe de neutralité, il faudrait interdire le port du foulard dans les services publics. La
question, selon lui, doit être débattue, dans le cadre des pistes fournies par la Commission sur
le dialogue interculturel. En l’absence de positionnement clair concernant le port du foulard à
l’école, il a enfin rappelé que le MRAX est à l’initiative d’une action en justice contre la
Communauté française près le Conseil d’État, en raison du refus de celle-ci d’en débattre.

Le dernier intervenant de ce panel, le vice-président de COJEP M. Veysel FILIZ, est d’abord


revenu sur les domaines d’action de COJEP, parmi lesquels la lutte contre le racisme et les
discriminations. Il a ensuite insisté sur l’importance du dialogue interculturel et de la diversité
au sein de l’Union européenne en ce qu’il est question dans son chef de représentativité. Le
rôle de l’éducation dans la constitution ou le dépassement des préjugés est essentiel, a-t-il dit,
et d’ajouter que pour lutter contre un mal, il faut au préalable en reconnaître l’existence. Il a
également précisé que l’Union européenne est entrée dans une phase identitaire et qu’à cet
égard la place de l’islam et des musulmans fait profondément débat. Il faut tendre vers une
reconnaissance de l’islam en tant que religion européenne, au même titre que le judaïsme et le
christianisme. Par ailleurs, il a affirmé que la liberté d’expression, pour primordiale qu’elle
soit dans une société démocratique, devrait être tempérée par la nécessité de ne pas insulter
des populations. Enfin, il a précisé qu’au nom de la lutte contre l’islamophobie, il n’est pas
possible de travailler avec des organisations ou personnes antisémites ou christianophobes. Il
ne peut y avoir d’échelle dans les discriminations et la lutte contre un mal ne peut légitimer un
autre mal. Nous devons, a-t-il dit, constamment nous remettre en question et cultiver la
cohérence dans nos actions.

M. Bernard Clerfayt n’a pas pu participer à cette rencontre en raison d’obligations


inhérentes à sa récente nomination au poste de secrétaire d’État fédéral.

UETD Brussels
Bureau de presse

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