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Le Président de la République

L’intention du général est de rendre à la présidence son indépendance. Pour cela


, le président ne devait plus être désigné par le Parlement, car sinon, le Prési
dent dépend des Chambres et c’était des personnalités effacées. Il doit être élu
par un collège électoral élargi, l’objectif étant de lui conférer une légitimit
é propre (indépendante de celle du parlement).

§ 1: LE MODE INITIAL DE DESIGNATION, L’ELECTION AU SUFFRAGE INDIRECT


Dans sa rédaction initiale, l’article 6 prévoit que le Président est élu au SI (
80000 personnes : les membres du parlement, les conseillers généraux et les repr
ésentants élus des conseils municipaux, les plus nombreux et les membres des ass
emblées des TOM).
Ce collège électoral est élu au Suffrage majoritaire à deux tours (proche de la
désignation du Sénat).
Pourquoi un SI ?
- le souvenir de l’élection au SUD de Louis Napoléon Bonaparte, 1848, 2ème Répub
lique, et la crainte qu’un président de la république ne mette en place une dict
ature
- raison institutionnelle : un président au SUD ne pourra pas se contenter d’un
rôle d’arbitre placé au dessus des parties : il sera forcément engagé dans la vi
e politique du pays.
Cf. M. Debré, devant le CE : le SUD ferait dévier le régime vers un régime de ty
pe présidentiel.
- raisons politiques : le SUD fait craindre la trop grande influence du PC (26%
des suffrages en 1956) et la trop grande influence des TOM. A l’époque ils sont
encore très nombreux (Afrique) puisque la décolonisation ne se fera qu’en 1960.
Le SI permet d’associer ces populations par le biais du collège électoral, dans
lequel les Etats membres de la communauté seront représentés, sans que la représ
entation soit plus importante que celle des métropoles.
Ce mode de désignation ne fonctionnera qu’une fois, le 21 décembre 1958, au prof
it Du Général de Gaulle, avec 78% des voix dès le premier tour.
§ 2 : LA REVISION CONSTITUTIONNELLE DU 6 NOVEMBRE 1952 : L’ELECTION AU SUD
Le Général de Gaulle craint que les partis politiques traditionnels qui lui font
face au Parlement, ne cherchent à reconquérir leur prééminence traditionnelle.
Il vient aussi d’échapper à un attentat [aout 1952, attentat du Petit Clamart].
Il pense à ses successeurs et que ceux-ci n’auront pas comme lui la même légitim
ité historique qui leur permettra de s’imposer au Parlement.
Ces successeurs auront besoin de la confiance explicite de la Nation : ils auron
t besoin d’être élus au SUD. Il faut donc institutionnaliser l’autorité du Chef
de l’Etat. Il va donc soumettre au referendum un projet de révision de la Consti
tution, le 28 octobre 1962, afin de modifier les articles 6 et 7 de la Constitut
ion. Ce projet suscitera l’indignation de l’ensemble de la classe politique, hor
mis le parti gaulliste, pour deux raisons :
- de procédure : la procédure utilisée, à l’article 11 de la Constitution est in
constitutionnelle. En effet, l’article 11 est réservé au référendum législatif (
adoption de lois ordinaires) et non pas l’article 89 de la Constitution [titre 1
6, de la révision], alors même que c’est l’article relatif à la révision de la C
onstitution.
L’article 89 impose une procédure en deux étapes, la première étant parlementair
e ; il faut que chacune des deux chambres adopte le projet dans les mêmes termes
(texte identique). Or il sait qu’il n’aura pas la majorité dans les deux chambr
es, pour modifier la Constitution, puisque le parti gaulliste n’est pas majorita
ire dans l’Assemblée.
Il y a dans le recours à l’article 11, une violation caractérisée de la Constitu
tion.
- de fond : les opposants au projet pensent que le changement du mode de désigna
tion du président entrainera un bouleversement de l’équilibre institutionnel, au
profit du Président. Un chef d’Etat sera investi par le peuple et ne pourra plu
s conserver son rôle d’arbitre.
On tente aussi de sauver le régime parlementaire représentatif classique (depuis
la Constitution Grévy) dans lequel le Parlement est le seul représentant du peu
ple.
Les parlementaires pensent que cette réforme est un reniement de la république.
Le gouvernement, dirigé par George Pompidou (Premier Ministre) est renversé par
le Parlement (vote d’une motion de censure), et De Gaulle réagit par la dissolut
ion de l’AN.
Le peuple décidera, en votant oui au referendum par 62% des suffrages exprimés.
Le Président du Sénat, Gaston Monnerville, qui avait accusé le chef de l’Etat de
« forfaiture » (violer gravement les obligations qui lui incombent) et saisir l
e CC, mais celui-ci se déclarera incompétent pour contrôler l’expression directe
de la volonté populaire.
Le Conseil Constitutionnel estimera qu’il ne doit pas contrôler les décisions ré
férendaires. La loi portant révision de la Constitution est donc promulguée le 6
novembre 1960.
Cf. article 6, le Président de la République est élu au SUD.
Cf. article 7, le Président est élu au premier tour s’il obtient la majorité abs
olue des suffrages exprimés. Si ce n’est pas le cas, il est procédé le dimanche
suivant, à un second tour. Seuls peuvent se présenter au second tour les deux ca
ndidats qui, « le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés » ont re
cueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
1. On ne permet qu’à deux candidats d’être présents au 2ème tour, pour que
le candidat élu recueille forcément plus de 50% des suffrages exprimés. Cela évi
te l’éparpillement des voix, donc évite que le Président ne soit élu que par une
autorité relative, ce qui diminuerait son autorité. Le Président est l’élu de l
a majorité d’entre eux.
≠ Scrutin majoritaire
2. Quels sont les deux candidats présents au 2nd tour ?
Ceux qui ont obtenu le plus grand nombre de suffrages au 1er tour, mais il est p
ossible que l’un ou l’autre, ou les deux se désistent. Dans ce cas, ces retraits
bénéficieront à un ou à deux candidats moins bien placés dans l’ordre du nombre
des suffrages exprimés.
On a envisagé l’hypothèse où le candidat « en tête » a fait le plein de voix, ca
r il est à l’un des extrêmes de la société (PC). Il pourrait se désister au prof
it d’un autre candidat, susceptible d’être plus rassembleur. Ils seront alors de
ux au second tour
Cf. 1965, Général de Gaulle, 55,5% des voix.
MAIS
1. Le choix qui a été fait a eu des effets très importants sur la vie polit
ique française : le fait que 2 candidats au 2nd tour ont entrainé une bipolarisa
tion de la vie politique française.
Il y a donc une rupture très nette avec la 3ème et 4ème République. A l’époque,
le multipartisme instable privilégiait les partis du centre.
Avec la 5ème République, le multipartisme se maintient, mais il y a une bipolari
sation (deux pôles, droite contre gauche). Pendant longtemps, ces deux pôles (UD
F contre PS et PC). Les choses changent parce que la représentation au sein des
deux blocs est plus éclatée (extrêmes et écologistes), mais est aussi plus conce
ntrée à d’autres égards, puisque UDF et RPR ont formé l’UMP, et le centre ne tro
uve pas sa place. Actuellement, 92% des élus sont, soit membres de l’UMP, soit d
u PS (quasi bipartisme selon certains auteurs).
2. Le 1er tour de cette élection permet au peuple de choisir, au sein de ch
aque bloc, le candidat qui a sa préférence. Pour la droite, en 1998, le peuple a
accordé plus de suffrages au RPR (Chirac) qu’au centriste Raymond Barre, donc a
choisi Chirac pour le second tour comme candidat de droite. De même en 1995, co
ntre le gaulliste Balladur au premier tour.
Il joue une sorte de primaire (pré élection au sein de chaque camp, voire même d
’un même parti : comme Balladur contre Chirac).
L’élection n’a pas joué ce rôle en 2002, avec 7 candidats de gauche au premier t
our (donc élimination de Jospin au premier tour). On voit des limites et les dan
gers de ces primaires, qui imposent un minimum d’union dans chaque camp. Un duel
gauche/droite n’est pas garanti au 2ème tour.
Pour être candidat, 23 ans, électeur, mais surtout, selon la loi organique, la c
andidature n’est pas recevable que si elle est parrainée par au moins 500 élus l
ocaux ou nationaux (parlementaires français ou européens, conseillers régionaux,
généraux, maires...).
Il y en a environ 47000 en tout.
Pour chaque candidat, les 500 élus doivent appartenir à 30 départements ou colle
ctivités d’outre mer, et le nombre d’élus dans un même département ne doit pas d
épasser 10% de l’ensemble. Chaque élu ne peut parrainer qu’un seul candidat, ce
qui évite la multiplicité des candidats et que cela relève d’une assise national
e.
Avant la loi organique de 1976, il en fallait 100, mais on a imposé le nombre de
500, car il n’évitait pas l’augmentation constante du nombre de candidats (16 e
n 2002, 12 en 2007).

Le statut du président
§1 : LE MANDAT DU PRESIDENT
A. Durée du mandat
Avant 2000 : septennat, et rééligibilité sans limite (depuis 1873).
Sous la 4ème République, le septennat ne posait pas de problèmes (le Président n
’a que peu de pouvoirs, et appréciable car il incarne la continuité de l’Etat. C
ette durée n’était elle pas excessive ?
Aux EU, les chefs de Gouvernements ont un mandat de 4 ans.
Au RU, le Premier ministre a un mandat pour 5 ans.
Cette question se pose en politique et pour les Constitutions.
Dès les années 1970, 1er projet de révision dans le sens du quinquennat, en 1973
, avec Pompidou, mais division et échec face au Sénat.
Points positifs : Le Président sera soumis à un contrôle populaire plus fréquent
, d’avantage adapté à l’importance des fonctions exercées par le Président. « Re
spiration démocratique ».
La durée du mandat sera alignée sur la législature (députés),
donc cela permet d’éviter une susceptible cohabitation entre le Président et l’A
ssemblée Nationale (parti différent) dans les deux dernières années du mandat pr
ésidentiel. Le Président n’est pas cantonné à un simple rôle d’arbitre.
Points négatifs : Un mandat de 5 ans dénature les institutions (contraire à l’es
prit de la 5ème République). Le Président est un arbitre au dessus des contingen
ces partisanes (Parlement). Une même durée de mandat avec le Parlement l’empêche
rait d’avoir un recul par rapport aux chambres.
Cela accentuerait la présidentialisation du régime du côté de
l’exécutif (des pouvoirs du Président renforcés au détriment du Premier ministr
e, dont la fonction serait menacée).

Mais ces critiques adressées au quinquennat n’ont pas empêché son adoption...
2) Le quinquennat, depuis la révision de 2000
Il a été adopté sous la cohabitation Chirac/Jospin (1997-2002).
Jacques Chirac n’était pas vraiment favorable à l’adoption d’un quinquennat, mai
s le PS, majoritaire à l’AN était plutôt favorable, car cela irait dans le sens
d’une « plus grande respiration démocratique ».
VGE (UDF, ancien Président de la République) rouvre le débat en déposant une pro
position de loi constitutionnelle, visant à introduire le quinquennat. Le Gouver
nement est favorable, et le Président de la République prend conscience que la r
éforme risque de lui être imposée. Il décide alors de la proposer lui-même. Sur
proposition de son premier ministre Lionel Jospin, Chirac dépose un projet de lo
i constitutionnelle (cf. Article 89). Un référendum est organisé le 24 septembre
(taux d’abstention particulièrement élevé, qui frise les 70%) dont 73,15% des v
otants votent « oui ».
La loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 est promulguée, et modifie l’article
6 de la Constitution.
La question qui s’est posée est celle de savoir si le calendrier des élections l
égislatives et présidentielles devrait être maintenu, en particulier pour 2002,
la prochaine échéance ?
La dissolution de l’AN d’avril 1997, a eu pour conséquence d’imposer l’organisat
ion des élections législatives suivantes en février/mars, donc juste avant l’éle
ction présidentielle qui devait avoir lieu en avril/mai.
La logique des institutions voulait qu’on inverse le calendrier, l’élection prés
identielle avant les élections législatives, et donner aux élections présidentie
lles aient un rôle déterminant. Cela permettrait aussi que les cohabitations soi
ent moins fréquentes. En effet, l’élection présidentielle est d’avantage suscept
ible de créer une dynamique en faveur e la majorité à laquelle appartient le can
didat élu. Jacques Chirac en a d’ailleurs bénéficié car l’UMP a gagné les électi
ons alors même que Jacques Chirac avait obtenu 20% au premier tour.
Cette inversion (présidentielles puis législatives) a joué en 2002 et s’est prol
ongée en 2007, avec Nicolas Sarkozy.
Cette inversion sera votée par une loi organique du 15 mai 2001.
La révision du 23 juillet 2008 a par ailleurs limité le nombre de mandats succes
sifs à deux.
B. L’interruption du mandat
Un intérim est organisé dans deux hypothèses :
- en cas de vacance de la présidence, ou de démission, décès ou destitution du P
résident.
- en cas d’empêchement définitif du Président. Il est constaté par le Conseil Co
nstitutionnel qui doit être saisi par le Gouvernement et le Conseil Constitution
nel doit statuer à la majorité absolue de ses membres (maladie grave, enlèvement
, disparition du Président).
L’intérim est confié au Président du Sénat et si celui-ci est à son tour empêché
, il est confié au Gouvernement.
Leur rôle est d’organiser les élections présidentielles dans les délais prévus p
ar la Constitution et certaines règles prévues par la Constitution ne sont pas a
pplicables durant cet intérim :
- Le Gouvernement ne peut pas être renversé par l’AN
- Le Président intérimaire ne peut pas recourir au référendum, ni dissoudre l’AN
.
- Aucune révision de la Constitution ne peut avoir lieu durant cette période.
Cela s’est passé en 1969 (démission du Général de Gaulle) et en 1974 (décès du P
résident Pompidou). Alan Poher, MRP et Président du Sénat, a assuré ces deux int
érims.
§ 2 : L’IRRESPONSABILITE POLITIQUE DE PRINCIPE DU PRESIDENT
A. Analyse textuelle
- Droit antérieur à la révision de 2007 :
Article 68 de la Constitution dispose « le Président n’est responsable des actes
accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison ».
En dehors du cas de la haute trahison, il n’est responsable ni pénalement, ni ci
vilement, ni politiquement des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions.
Il bénéficie d’une « immunité » qui le protège dans l’exercice de ses fonctions.
La haute trahison n’est pas définie dans la Constitution, ni dans un autre texte
, et il n’y a aucun précédent.
La doctrine a considéré que le Président se rendrait coupable de haute trahison
s’il commettait une infraction pénale grave (trahison des devoirs de sa charge),
ou s’il violait de façon particulièrement grave la Constitution. Non seulement
pourraient être concernés des comportements consécutifs d’une infraction pénale,
mais aussi de type politique.
Article 67 : Cette responsabilité pour haute trahison peut être mise en œuvre pa
r la Haute Cour de Justice (HCJ) est composée uniquement de Parlementaires élus
par les deux chambres et statuant à la majorité de ses membres.
La procédure de saisine se fait en plusieurs étapes :
1 : Proposition de résolution visant à saisir la Haute Cour doit être signée par
1/10 des membres de chaque Assemblée.
2 : La mise en accusation du Président peut être votée par les deux Chambres à l
a majorité absolue des membres qui les composent (scrutin public).
A ce stade, la procédure est de type judiciaire, mais la composition de la Cour
est politique et ses modalités de saisine également.
3 : La Haute Cour peut prononcer la destitution du Président, mais également le
condamner à toute autre peine (la Constitution a laissé à la Haute Cour un pouvo
ir souverain, pour qualifier les actes de haute trahison, et pour la sanction).
Avant 2007, le problème qui se pose est d’avantage celui des actes commis en deh
ors de l’exercice des fonctions par le Chef de l’Etat, notamment avant leur entr
ée en fonction. Selon la rédaction initiale, ces actes ne sont pas couverts par
l’irresponsabilité posée dans l’article 68 et la Constitution ne dit rien à leur
sujet.
Ex : l’ancien Président de la République Jacques Chirac, soupçonné d’avoir joué
un rôle dans un système de mise en place d’emplois fictifs à la mairie de Paris,
qui aurait permis de faire financer le fonctionnement du RPR par le contribuabl
e parisien.
Problème : toutes les juridictions amenées à statuer sur ce point (CC et juridic
tions pénales) ont considéré que durant l’exercice du mandat, les juridictions
de droit commun sont incompétentes.
Quel juge compétent pour juger ces actes ?
La Constitution est muette sur ce point, il a donc fallu interpréter, mais il y
a eu une divergence des points de vue :
- Le Conseil Constitutionnel, le 5 janvier 1999, a rendu une décision à propos d
u traité instituant la Cour Pénale Internationale : il a estimé que la HCJ est é
galement compétente (lecture de façon séparée les dispositions de l’article 68,
et la phrase « il est jugé par la HCJ » valait dans tous les cas. Cette jurispru
dence a entrainé le dépôt d’une proposition de résolution visant Chirac, par un
député socialiste de l’AN, mais n’a pas obtenu assez de voix.
Cette interprétation présente un inconvénient majeur : la justice rendue est une
justice politique alors que les actes répréhensibles peuvent être des actes de
pur droit commun.
- La Cour de cassation a été saisie sur la question de savoir si le Président po
uvait être auditionné en tant que témoin : dans un arrêt d’octobre 2001, elle a
considéré que ce n’est pas la Haute Cour compétente pour juger ces actes, mais l
es juridictions de droit commun, pas lors du mandat, mais à l’expiration de celu
i-ci, le délai de prescription des poursuites étant dans ce cas suspendu.

Seule une révision de la Constitution pourrait clarifier la situation... Chirac


met en place une commission reprenant les solutions de la Cour de Cassation, mai
s en proposant d’améliorer certains points.
Il faut atteindre l’extrême fin du mandat de Chirac pour réviser la Constitution
, avec la révision du 23 février 2007.
- La révision de 2007 :
L’article 67 dans sa nouvelle rédaction indique que « le président de la républi
que n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve de
l’article 53-2 et 68 »
Deux constats : l’immunité de principe pour les actes accomplis en cette qualité
, est confirmée.
1 : cette irresponsabilité s’accompagne aux deux alinéas suivants d’une inviolab
ilité temporaire pour tous les autres actes (non accomplis en cette qualité de P
résident). L’inviolabilité signifie que durant le temps du mandat (temporaire),
le Président ne peut faire l’objet d’aucun acte d’information, d’instruction ou
de poursuite. Etant précisé que les délais sont suspendus durant le temps du man
dat. C’est donc la solution de la Cour de Cassation qui a été inscrite dans la C
onstitution, et étendue puisqu’elle vise aussi les matières civiles et administr
atives.
2 : il y a 2 nouvelles exceptions à l’irresponsabilité :
- Article 53-2 : le chef de l’Etat peut relever de la compétence de la Cour Péna
le Internationale et voir sa responsabilité pénale engagée, en cas de génocide,
crime contre l’Humanité ou crime de guerre.
- Article 68-1 dispose que le Président peut être destitué en cas de « manquemen
t à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ».
On a supprimé la référence à la Haute trahison et dans cette disposition, il n’y
a aucune référence, ni à la gravité de l’acte, ni à la nature politique ou péna
le de l’acte. En effet, c’est le comportement du chef de l’Etat qui sera appréci
é, au regard des exigences de sa fonction, c est-à-dire que la question qui devr
a être tranchée est celle de savoir si ce comportement permet que sa fonction so
it encore exercée. Cette appréciation est de type politique, et explique pourquo
i l’organe mis en place pour destituer le Président sera le Parlement siégeant d
ans son intégralité en Haute Cour.
Il ne s’agit pas de juger le Président, car si les faits sont consécutifs d’une
infraction pénale, il appartiendra aux seuls tribunaux de droit commun de le jug
er, une fois destitué.
La composition de l’organe est politique, mais aussi la procédure : elle est org
anisée aux alinéas 2, 3 et 4 de l’article 68 nouveau, et la proposition de réuni
on de la Haute Cour doit être adoptée successivement par les deux chambres. La H
aute Cour saisie, statue à bulletin secret, afin de préserver la liberté de chaq
ue Parlementaire, et les votes devront tous être acquis à la majorité qualifiée
des 2/3 des membres composant l’Assemblée (saisine) ou la Haute Cour (décision d
e destitution).
Pourquoi la majorité qualifiée ? Elle évite une utilisation partisane (favorisan
t les intérêts d’un parti politique) en exigeant qu’une partie de l’opposition v
ote dans le sens de la majorité.
La révision de 2007 prévoit l’adoption d’une loi organique (à laquelle renvoie l
’article 68), mais toujours pas votée...
B. L’analyse de la pratique
A coté de l’exception prévue par l’article 68, n’y a-t-il pas de responsabilité
politique devant le peuple ? En effet, dans certaines circonstances, le peuple p
arait en mesure de désavouer le Président, et l’obliger, soit à abandonner ses f
onctions, ou bien disposer de pouvoirs moins étendus.

Il existe 3 cas de figure :


- le référendum à l’occasion duquel le Président poserait la question de confian
ce à la nation, c est-à-dire, menacerait de démissionner en cas d’échec au référ
endum.
Cf. référendum dénaturé en plébiscite.
Si le peuple vote « non », il devra démissionner.
Ex : Général de Gaulle, 1969, réforme du Sénat et des collectivités territoriale
s.
- la candidature du Président à une réélection : sa « non réélection » implique
le désaveu par le peuple, de sa politique.
Il s’agit de deux formes tout à fait atténuée de responsabilité politique : la r
esponsabilité du Président n’est engagée que parce qu’il le souhaite (et pas le
peuple).
Mais depuis la révision de 2008, il ne peut plus se présenter après deux mandats
.
- les élections législatives en cours de mandat : le peuple peut alors désavouer
le Président en refusant de reconduire sa majorité. A l’époque du septennat, c’
était au moins une fois (5 ans les députés, 7 ans le Président) : il ne pouvait
pas éviter cette échéance.
Depuis 2000, cette hypothèse est évitée, mais n’est pas exclue (le couplage temp
orel des deux mandats n’est pas organisé par la Constitution : il suffirait à l’
avenir qu’il y ait un décès ou une dissolution pour un découplage, et que les él
ections aient lieu en cours de mandat).
A l’époque du septennat, la question de comment interpréter la volonté du peuple
, dans le cas où celui-ci envoie une nouvelle majorité opposée au Président, à l
’AN. Est-ce que le Peuple a voulu le départ du Président ? Ou a-t-il simplement
voulu que la nouvelle majorité gouverne sous la Présidence du Président en place
?
Dès la fin des années 1960, des cohabitations sont en place, comme avec le Prési
dent Chirac en 1997.
La volonté du Peuple ne peut pas être connue réellement, et rien n’empêche le Pr
ésident de démissionner, puisque la Constitution prévoit que le Président est él
u pour une certaine durée et l’article 6 ne pose pas de conditions à son maintie
n au pouvoir.
Mitterrand :
- mars 1986 juin 1988 (majorité de droite)
- mars 1993 mai 1995 (majorité de droite)
Jacques Chirac :
- juin 1997 à juin 2002 (majorité de gauche)
Le Président n’est pas non plus responsable devant le Peuple, il peut rester au
pouvoir mais il y a une sanction : les pouvoirs sont diminués.

• Sous section 3 : le pouvoir du président


Les constitutions de la 3ème et la 4ème République prévoyaient que chacun des ac
tes du Chef de l’Etat devaient être contresignés par le Président du Conseil. Da
ns la constitution de 1958, l’article 19 dispose que:
« Les actes du Président de la République autres que ceux prévus aux articles 8
premier alinéa, onze, douze, seize, dix-huit, cinquante-quatre, cinquante-six et
soixante et un sont contresignés par le premier ministre et le cas échéant, par
les ministres responsables ».
Sous la Constitution de 1958, une distinction est introduite entre deux catégori
es d’attribution du Président.
- les pouvoirs du Président sont soumis au contreseing et en vertu de l’article
19.
- les actes dispensés de cette obligations (exceptions à ce principe) et ces pou
voirs qui ne sont pas soumis à l’obligation du contre seing sont appelés « pouvo
irs propres ».
Il y a une volonté de rupture avec le régime parlementaire classique, moniste ou
dualiste, et la constitution rapproche le régime mis en place d’un régime de ty
pe présidentiel. En effet, en régime présidentiel, l’institution du contre sein
g n’existe pas (pas de gouvernement, le Président cumule à la fois la fonction d
e chef de l’Etat et de chef du Gouvernement).
Dans un régime parlementaire, la règle du contreseing obligatoire des actes du c
hef de l’Etat est un corollaire de l’irresponsabilité de principe du chef de l’E
tat : c’est parce que le Président est irresponsable que la responsabilité polit
ique des actes qu’il signe doit être assumée par le Chef du Gouvernement. Il per
met donc au Chef du Gouvernement ou aux ministres responsables d’assumer cette r
esponsabilité devant le Parlement.
Ainsi, le Gouvernement, du fait du contreseing, est associé à l’élaboration de t
ous les actes du Président, auxquels il peut par conséquent s’opposer.
D’ailleurs, sous la 3ème et 4ème République, la réalité du pouvoir était exercée
par l’autorité contresignataire, et non pas par l’autorité signataire (pas par
le Chef de l’Etat). Concrètement, le Président était obligé d’apposer sa signatu
re sur les actes élaborés par le Gouvernement.
La Constitution de 1958 veut permettre au Président dans certains cas, d’exercer
une action propre (qui ne nécessite pas le consentement du Gouvernement).
La conséquence est que pour ces actes, aucune autorité n’assume la responsabilit
é devant le Parlement.
Les règles de ce régime parlementaire est donc mixte, mi parlementaire, mi prési
dentiel.
§1 : LES POUVOIRS PROPRES DU PRESIDENT
A. A l’égard du Parlement
Article 8 alinéa 1 : « Le Président de la république nomme le Premier Ministre.
Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission de s
on Gouvernement ».

- La nomination du Premier Ministre :


Les constituants ont voulu que le Premier Ministre procède uniquement du Chef de
l’Etat (Cf. Discours de Bayeux), et qu’ils ne doivent sa nomination que de celu
i-ci.
1 : L’acte portant nomination du Premier ministre est dispensé du contreseing :
le Président pourra choisir le Premier Ministre de façon discrétionnaire, sans a
voir à obtenir le contreseing du Premier Ministre précédent. La seule contrainte
qui pèse sur lui est une contrainte politique, puisqu’il doit tenir compte de l
’AN. S’il ne le fait pas, le Gouvernement a toutes les chances, une fois nommé,
d’être renversé. La liberté du Président reste importante pour choisir le Premie
r Ministre, en particulier, il n’est pas obligé de choisir le leader du Parti ma
joritaire.
Le Président n’est même pas obligé de choisir un parlementaire.
Ex : en 1970, Pompidou a nommé Debré comme Premier Ministre, celui-ci étant, ni
parlementaire, ni leader d’un parti politique.
Elle peut être anéantie si la majorité à l’AN se met d’accord pour imposer le ch
oix d’une personne, en menaçant de renverser tout gouvernement qui ne serait pas
dirigé par cette personne.
2 : l’acte de nomination n’est précédé d’aucune investiture par le Parlement. Av
ant la nomination, le Premier Ministre n’a pas à se présenter devant l’AN pour o
btenir la confiance de la chambre. De plus, il n’y a pas non plus d’obligation p
our le Premier Ministre d’obtenir un vote de confiance postérieur à sa nominatio
n. Cela ne résultait pas clairement de la Constitution (article 49 alinéa 1), re
lative à la question de confiance, mais la pratique a tranché en ce sens car une
fois nommé, le Premier Ministre est libre d’engager ou non la responsabilité de
son Gouvernement sur son programme devant l’AN.
- La décision de mettre fin aux fonctions du Premier Ministre :
Elle est également dispensée du contre seing, c’est un pouvoir propre, mais cond
itionné, car cela veut dire qu’il ne peut être exercé que si une condition est r
emplie.
L’article 8 dispose en effet que le Président ne peut mettre fin aux fonctions d
u Premier Ministre « que sur la Présentation par celui-ci de la démission du Gou
vernement ».
L’initiative de cette décision n’appartient qu’au Premier Ministre.
Cf. VGE avait qualifié le Premier Ministre « d’indéboulonnable ».
Le seul moyen en vertu des textes, dont dispose le Président pour forcer le Prem
ier Ministre à démissionner, est de convaincre l’AN de le renverser.
Entre 1997 et 2002, Chirac n’aurait pas pu mettre fin aux fonctions de Jospin.
Le problème est que sur ce point, la règle constitutionnelle ne s’applique en ré
alité que durant les périodes de cohabitation. En dehors de ces périodes, la pr
atique de la 5ème République n’est pas conforme à cette représentation : elle re
connaît au Président un véritable pouvoir de révocation du Premier Ministre, don
c celui de « démissionner le Premier Ministre sans son consentement ».
Elle s’explique par des raisons politiques, mais surtout une logique partisane.
Hors cohabitation, le Président étant le Chef de la majorité parlementaire, le P
remier ministre lui est subordonné.
B. Les pouvoirs propres qui s’exercent à l’égard de la nation
a) L’article 11 (référendum)
- La théorie :
La décision de soumettre un projet de loi au référendum relève également du pouv
oir propre du Président, mais cette décision ne peut être adoptée que si certain
es conditions sont réunies.
La révision de 2008 qui a modifié l’article 11 n’est pas encore entré en vigueur
, car la loi organique n’a pas été adoptée. Le pouvoir du Président est propre,
mais conditionné :
- Les conditions de procédure : il doit exister une proposition du Gouvernement,
ou une proposition émise par les deux chambres conjointement. Malgré l’absence
de contreseing, le Président a besoin de l’accord du Gouvernement ou des chambre
s pour recourir au référendum. C’est important en cas de cohabitation.
De plus, depuis la révision de 2008, la proposition peut également émaner d’1/5
des membres du Parlement, soutenus par 1/10 des électeurs inscrits sur les liste
s électorales. On parle au sujet de cette innovation, d’une initiative partagée
parlementaire/peuple. Dans ce cas, si la proposition n’a pas été examinée par le
s deux assemblées dans un certain délai, le Président de la République doit la s
oumettre au référendum, alors que dans les deux premiers cas (initiative gouvern
ementale ou assemblée), sa compétence est discrétionnaire. La minorité parlement
aire, soutenue par une fraction du peuple, dispose désormais d’un droit d’initia
tive, mais ce droit d’initiative peut être souligné par un simple examen du text
e par le Parlement (éventuellement rejeté).
Elle a été révisée par un référendum organisé par le Gouvernement. Il fait alors
une déclaration suivie d’un débat : le Parlement n’est plus totalement exclu de
la procédure référendaire.
- Une condition de fond relative à l’objet/au domaine du référendum : en vertu d
e l’article 11, un référendum ne peut être organisé qu’uniquement pour approuver
un texte, dans trois hypothèses :
« si le projet de loi porte sur l’organisation des pouvoirs publics, si le proje
t de loi tend à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à
la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions,
et si le projet porte sur des réformes relatives à la politique économique, soci
ale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent ».
Cette dernière disposition a été ajoutée par la révision du 4 aout 1995, la révi
sion de 2008 ayant uniquement ajouté la politique environnementale.
3 remarques sur cette condition de fond :
- Ce domaine est assez étroitement défini, n’importe quel projet de loi ne peut
pas être soumis au référendum. De plus, avant 1995, le projet de loi devait conc
erner l’organisation des pouvoirs publics, certains types de traités. L’élargiss
ement de 1995 (complété par celui de 2008) est limité à la matière économique so
ciale et environnementale. Donc les projets concernant les grands projets de soc
iété sont exclus du référendum (peine de mort, avortement, extension du droit de
vote aux immigrés aux élections locales, la suppression du service militaire ob
ligatoire...)
- On peut comprendre qu’on ait voulu réviser la Constitution pour l’élargir. Une
première tentative d’étendre le champ du référendum aux libertés publiques en 1
984 par Mitterrand n’a pas abouti. Ce projet a commencé en 1995 et abouti en 200
8 (matière économique sociale et environnementale).
Depuis 1995, le champ de référendum est moins restrictif mais reste limitatif.
Une grave controverse : l’article 11 peut il être utilisé en matière constitutio
nnelle ?
Cette question s’est posée car l’article 11 ne l’exclut pas et ne parle que de «
projet de loi ». La plupart de la doctrine a considéré que c’est l’article 89 q
ui est relatif à la révision.
Le Général de Gaulle développe une autre conception de la Constitution, et la pr
atique de l’article 11 comporte deux référendums constituants. Une telle révisio
n de la Constitution ne pourra jamais résulter d’une initiative partagée, car l’
article 61 alinéa 1, tel qu’il a été revu par la révision de 2008 impose la soum
ission du stade de proposition au Conseil Constitutionnel.
Mais cette obligation ne vaut toujours par pour les projets de loi, étant précis
é que les lois adoptées par le peuple ne peuvent pas être contrôlées par le Cons
eil (celui-ci depuis 1962 s’estime incompétent).
- La pratique:
Il y en a peu car le domaine du référendum est étroit, cela ne peut pas être un
procédé courant de législation : c’est le Parlement qui légifère. La possibilité
nouvelle offerte par la révision de 1995 n’a jamais été utilisée.
1er référendum de 1961 : principe d’autodétermination des Algériens.
2ème référendum du 8 avril 1962 : accords d’Evian soumis au peuple français (ind
épendance de l’Algérie).
3ème référendum du 28 octobre 1962, élection du président au SUD (constituant)
4ème référendum du 27 avril 1969, la transformation du Sénat et à l’institution
des régions.
Ces référendums ont tous eu des grands succès, avec une connotation plébiscitair
e (transformé par le Général de Gaulle).
En 1969, échec de De Gaulle dans son obtention d’une légitimité (et réforme du S
énat).
Il introduisait une forme de responsabilité politique du Président devant le Peu
ple par ces plébiscites.
Les référendums ultérieurs n’auront plus du tout cette connotation plébiscitaire
, car les présidents n’engagent plus leur responsabilité devant le peuple.
5ème : 23 avril 1972 : entrée dans la CEE de la Grande Bretagne, Danemark, Irlan
de. Réponse positive du peuple, mais 40% d’abstention (demi-échec selon Pompido
u).
6ème : 1988, auto détermination de la Nouvelle Calédonie
7ème : 20 septembre 1992 : ratification du TUE (traité sur l’Union Européenne, o
u Maastricht), 70% de participation, et 51,5% de majorité.
Cela confirme que le référendum est une arme entre les mains du Président, mais
elle doit être maniée avec précaution : elle peut se retourner contre le Préside
nt, car les réactions du Peuple sont imprévisibles :
Ex : La dissolution de 1997 par Chirac
Le rejet, le 29 mai 2005 du projet de loi autorisant la ratification du TECE (
Traité Etablissant une Constitution pour l’Europe). Le Président Chirac avait en
gagé sa responsabilité, et le scrutin a quand même eu une coloration plébiscitai
re : beaucoup de français ont voté non pour rejeter la politique du Président Ch
irac, et la portée du traité était très complexe. On a alors compris que le défa
ut du référendum à la française est qu’il est toujours un référendum à connotati
on plébiscitaire, car c’est le Président qui le décide (même s’il ne veut pas êt
re soumis au peuple).
C’est ce lien que voulait rompre le référendum d’initiative parlementaire.
b) Les pouvoirs exceptionnels (article 16)
Il est destiné à s’appliquer uniquement en cas de circonstances exceptionnelles,
car il permet au Président de se transformer temporairement en dictateur.
On explique l’existence par l’histoire constitutionnelle française, car le Génér
al de Gaulle ne voulait pas que se reproduise une situation analogue à celle qu’
a connue la France en juin 1940. Selon lui, si l’Etat républicain s’est effondré
aussi rapidement et laissé la place à la dictature de Vichy, c’est parce qu’il
n’existait pas au sommet de l’édifice constitutionnel un organe responsable capa
ble d’agir efficacement.
- La décision d’appliquer l’article 16
Elle ne peut intervenir que si certaines conditions de circonstances et de procé
dures sont réunies :
- les conditions de circonstances : il ne peut être mis en application que « lor
sque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité
de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacée
s de manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs
publics constitutionnels est interrompu. »
Deux conditions cumulatives : une menace grave ... et l’interruption du fonction
nement des pouvoirs publics.
- les conditions de fond/procédure à respecter :
Il s’agit d’un pouvoir propre du Chef de l’Etat, donc il n’y a pas besoin du con
treseing du Premier Ministre, donc c’est au Chef de l’Etat qu’il appartient de j
uger si les circonstances exigent le recours à l’article 16. Mais il y a un cer
tain nombre de contraintes : le président doit obtenir l’avis du Premier minist
re, des présidents des Assemblées et l’avis du Conseil Constitutionnel. Le Chef
de l’Etat n’est pas tenu de suivre ces avis. L’avis du Conseil doit être motivé
et publié.
C’est une garantie sérieuse contre l’utilisation abusive de l’article 16.
Autre contrainte : le Président doit avertir la nation de sa décision de recouri
r à l’article 16.
- Les décisions prises en application de l’article 16
Le Président prend « les mesures exigées par les circonstances ; ces mesures doi
vent être inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionne
ls dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission ».
- Il peut se substituer au Parlement pour prendre des mesures qui relèvent de la
loi. Il peut même adopter des mesures contraires à la Constitution, c est-à-dir
e, des mesures qui suspendent temporairement les libertés. La seule limite conce
rne la finalité des mesures, et elles doivent permettre le rétablissement dans l
es meilleurs délais, de l’ordre constitutionnel.
Ces pouvoirs ne peuvent pas être utilisés pour modifier définitivement la Consti
tution.
- L’Assemblée ne peut pas être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptio
nnels. Le pouvoir d’adopter ces mesures est également dispensé du contreseing, m
ais il y a une obligation d’avis du Conseil Constitutionnel.
Ces décisions ne peuvent faire l’objet de contestation, devant aucun tribunal. L
e Parlement peut contrôler le Président et le traduire devant la Haute Cour en c
as d’abus grave de sa part.
L’article 16 n’a été utilisé qu’une seule fois, en 1961 (Push d’Alger). Le 23 av
ril, de Gaulle met en vigueur l’article 16 et le putsch est maté. L’article 16
est effectif pendant 5 mois.
L’insertion de cet article a été très critiquée, car c’est une disposition dange
reuse, surtout placée entre les mains d’un despote. Cet article peut servir à do
nner une apparence de constitutionnalité à un coup d’Etat.
Certains parlent même d’une utilisation abusive par De Gaulle, car les condition
s d’application de l’article 16 n’étaient plus remplies une fois le putsch maté.
Il n’y a pas de dispositif tel dans les autres Etats. La révision de 2008 a ma
intenu l’article 16 mais a répondu à la principale critique de la durée d’applic
ation. Le conseil constitutionnel se prononce par un avis public dans les plus b
refs délais.

C. Les pouvoirs propres à l’égard du Parlement


a) L’article 12 (la dissolution)
Article 12 : « le Président de la République peut, après consultation du Premier
Ministre et du Président des Assemblées, prononcer la dissolution de l’AN ».
Sur ce point, il y a une rupture avec un régime parlementaire classique : dans u
n régime parlementaire dualiste, le pouvoir appartient au Chef de l’Etat, mais a
vec le contreseing du Premier ministre.
L’avis du Premier ministre et celui des Présidents des Assemblées doit être reco
nnu.
La constitution n’indique pas quand et pour quels motifs le Président peut disso
udre l’Assemblée.
Interdictions qui pèsent sur le Président :
- application de l’article 16
- en cas d’intérim de la Présidence de la République
- pendant l’année qui suit les élections qui suivent une précédente dissolution.
Une dissolution qui suit une dissolution antérieure ne peut être acceptée, car
le Président doit accepter la majorité sortie des urnes, et ne doit pas provoque
r immédiatement une nouvelle dissolution, car une nouvelle dissolution constitue
rait une pression inadmissible sur le peuple (il n’accepterait pas la décision d
u peuple).
Les élections ont lieu 20 à 40 jours après les dissolutions, et l’Assemblée se r
éunit de plein droit le 2ème jeudi, pour éviter une trop longue vacance du pouvo
ir règlementaire.
La dissolution ne concerne que l’Assemblée nationale.
En 1962, première dissolution, sur la soumission sur la base de l’article 11, re
latif à l’introduction du projet de révision de la Constitution sur l’élection d
u Chef de l’Etat au SUD. C’est la seule qui a eu pour objectif de faire trancher
par le peuple un conflit entre le pouvoir exécutif et le Parlement. Le peuple a
tranché ce différent en faveur du Président de Gaulle.
En 1981, juste après les élections présidentielles, le Président Mitterrand diss
out l’AN pour demander au peuple de lui donner une majorité lui permettant de me
ttre en œuvre son programme.
En 1997, Jacques Chirac dissout l’AN, un an avant les élections législatives, po
ur conforter sa position majoritaire, mais échec, donc 5 ans de cohabitation.

b) Le droit de message (article 18)


Le Président de la république communique avec le Parlement par des messages qu’i
l fait lire, et qui ne donne lieu à aucun débat, hors session, et le Parlement e
st réuni spécialement à cet effet. Ce droit de message compensait l’interdiction
qui pesait sur le Président, de pénétrer dans l’enceinte du Parlement, mais cet
te interdiction a été supprimée par la révision de 2008, qui a ajouté un alinéa
2 à l’article 18 : le Président peut prendre la parole devant le Congrès. Cette
déclaration peut donner lieu, hors de sa présence, à un débat qui ne fait l’obje
t d’aucun vote.
Le Président n’a pas à obtenir l’accord du Premier ministre, il n’exprime que se
s vues personnelles, et non pas les vues du Premier Ministre.
Il y a eu 18 messages, et une déclaration en juin 2009 (Sarkozy).
Le Président a également le pouvoir de s’adresser directement au peuple.

C. A l’égard du CC
Article 56 : pouvoir de nommer 3 membres du CC, dont le Président.
Le Président peut aussi saisir le CC, afin de vérifier la conformité d’un texte
à la Constitution : soit une loi (article 61), soit un traité international (art
icle 54)

§ 2 : LES POUVOIRS SOUMIS AU CONTRESEING


Les actes du président doivent être contresignés à la fois par le Premier Minist
re, et par les ministres responsables, en vertu de l’article 19.
A. Le pouvoir de nomination
a) Nomination et révocation des ministres
Article 8 alinéa 2 : Le pouvoir de nomination des ministres est soumis au contre
seing et ne peut être exercé que sur proposition du Premier ministre. Il permet
au Président d’intervenir dans la composition du Gouvernement, mais en pratique,
le pouvoir de refus du Président ne s’est exercé que pour certains ministres ;
ceux dont les attributions relèvent de domaines dans lesquels le Président a une
responsabilité particulière.
Toujours en vertu de cet article, la révocation d’un ministre est également un p
ouvoir soumis à contreseing, donc là aussi il faut l’accord du Président.
b) La signature des ordonnances et des décrets délibérés en conseil des min
istres
Article 13 alinéa 1 : « le président de la République signe des ordonnance et le
s décrets délibérés en Conseil des Ministres ».
Ce pouvoir de signature est soumis au contreseing du 1er ministre et des ministr
es.
Le Président est responsable de la fixation de l’ordre du jour du Premier Minist
re, car c’est lui qui décide d’y inscrire ou non un décret, s’il estime que la d
élibération en conseil des ministres est opportune. De plus, la loi impose une t
elle soumission en Conseil des Ministres pour certains décrets : environ 20% des
décrets passent en conseil des ministres (les plus importants).
c) La nomination aux emplois de l’Etat
Article 13 alinéa 2 : emplois civils et militaires de l’Etat nommés par le Prési
dent. Le pouvoir est soumis à contreseing, donc partagé entre les deux têtes de
l’exécutif.
Article 13 alinéa 3 : entre autre, sont nommés en conseil des ministres, les con
seillers d’Etat, ambassadeurs, préfets, recteurs, mais aussi les directeurs des
administrations centrales.
Une loi organique de 1958 ajoute à cette liste d’autres emplois, auxquels il est
également pourvu en Conseil des Ministres, en particulier les emplois de direct
ion dans les entreprises publiques.
Elle renvoie également aux lois et règlements, qui imposeraient une telle procéd
ure (nomination en conseil des ministres). Cette ordonnance prévoit que certains
emplois sont pourvus par un décret simple du Président, c est-à-dire un décret
qui n’est pas délibéré en conseil des ministres. Cela vaut aussi pour les profe
sseurs de l’enseignement supérieur ou les magistrats.
Ce pouvoir de nomination n’est que formel pour la plupart des emplois concernés,
car ma sélection des personnes a déjà été procédée en amont, par concours. Auc
un pouvoir discrétionnaire, en revanche il existe une compétence discrétionnaire
pour certains emplois, mais qui sont l’exception, en particulier les emplois «
à la discrétion du Gouvernement » (préfets, recteurs, directeurs d’administratio
n centrale).
L’article 13 confère un droit de regard au Chef de l’Etat pour les emplois les p
lus sensibles de l’administration, c est-à-dire ceux par lesquels l’autorité de
l’Etat s’exerce. Ce pouvoir de nomination ne correspond que de façon exceptionn
elle à l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire : il y a ici un pouvoir important
au Chef de l’Etat.
La révision de 2008 a suivi le comité Balladur, en encadrant l’exercice de ce po
uvoir de nomination, lorsqu’il n’est pas lié et lorsqu’il ne vise pas les emploi
s énumérés à l’article 13.
Elle a introduit d’un alinéa 5 et prévoit qu’une loi organique détermine les emp
lois et les fonctions, en raison de l’importance des lois et libertés ou la vie
économique et sociale de la nation, ce pouvoir s’exerce après avis public de l’u
ne des commissions permanentes de chaque assemblée (commission des lois).
Cette procédure vaudra aussi pour la nomination du Conseil Constitution : auditi
on parlementaire et cet avis public vaudra véto (décision négative) lorsque l’ad
dition des votes négatifs dans les 2 commissions représentera au moins 3/5 des s
uffrages exprimés dans ces deux commissions.
B. Les rapports du Président concernant la nation
a) Pouvoirs en matière de défense
Article 15 « chef des armées, préside les conseils et les comités supérieurs de
la Défense nationale ». C’est au sein de ces conseils et de ces comités que s’él
abore la politique française de défense (Premier Ministre, défense...)
La Constitution n’est pas très claire :
Article 20 : « le Gouvernement dispose de la force armée »
Article 21 « le Premier ministre est responsable de la défense nationale ».
Le manque de clarté n’est pas importante en cas de même tendance politique (majo
rité présidentielle = majorité du Gouvernement), mais en cas de cohabitation cel
a peut être problématique. En effet, dans la pratique, la présidence de la défen
se supérieure ..... sera chargé des grandes orientations de la défense nationale
. En tant que chef des armées, il peut également ordonner directement aux armées
, d’intervenir à l’étranger.
Mais l’article 35 de la Constitution impose que les déclarations de guerre soien
t autorisées par le Parlement et la révision de 2008 a modernisé cette disposit
ion dépassée (plus de déclaration de guerre, juste des guerres selon la Charte d
es Nations Unies, en cas de légitime défense).
Elle a prévu, dans les alinéas 2, 3, 4 de l’article 35, une obligation d’informa
tion du Parlement par le Gouvernement, au plus tard 3 jours après le début de l’
intervention des troupes à l’étranger : elle peut donner lieu à un débat, mais s
uivi d’aucun vote ; seule la prolongation de cette intervention au-delà de 4 moi
s, est soumise à l’autorisation du Parlement.
L’AN peut statuer en dernier ressort, donc elle sera court-circuitée si le gouve
rnement le demande. On peut ajouter le décret du 14 janvier 1964, qui a donné c
ompétence au Président, pour donner l’ordre d’engager les forces nucléaires de d
issuasion dont dispose la France.
En principe, cette décision et toutes les autres doivent être soumises au contre
seing du Premier Ministre.
En cas d’urgence, (article 16) le Président sera amené à prendre cette décision
seul.
Lorsqu’il a été adopté, il a été très contesté, notamment par Mitterrand, car on
a considéré cela comme une violation de la Constitution (le Premier Ministre de
vrait disposer de cette compétence), car le Président n’est pas responsable deva
nt le Parlement.
Autre argument: l’article 16, car si la France est attaquée, les conditions de l
’article 16 seront réunies et le Président doit agir.
Ce décret reflète la pratique dominante de la 5ème République, avec un pouvoir p
rééminent du Président en matière internationale.
C. Les pouvoirs en matière internationale
Article 14 : « le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les e
nvoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ».
Accréditation :
Article 52 : « le président de la République négocie et ratifie les traités il e
st informé de toute négociation tendant à la conclusion d’un accord internationa
l non soumis à ratification. »
En vertu de la constitution, c’est un pouvoir partagé soumis à contreseing.
Primauté du Chef de l’Etat pour la définition des objectifs et pour trancher. Ma
is en période de cohabitation, le Parlement n’est pas totalement exclu, et l’art
icle 53 DONNE AU Parlement le pouvoir d’autoriser la ratification de certaines c
atégories de traités dont les traités qui modifient les lois.
D. Dans ses rapports avec le Parlement
....... COURS AMELIE !!!!!!!!!!!!
Désormais (révision de 2008), les magistrats ne seront plus majoritaires.
La Présidence est en passe d’être dépassée puisque c’est le Président de la CC q
ui présidera ...
- Le Président préside le Conseil des ministres (Article 9)

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