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Le manichéisme

Prêtres manichéistes écrivants sur leur bureau, avec une écriture en sogdien (manuscrit de
Khocho, bassin du Tarim)

Le manichéisme est une religion, aujourd'hui


disparue, dont le fondateur fut le perse Mani au
IIIe siècle.

C'est un syncrétisme) Un syncrétisme est un


mélange d'influences. Le terme de syncrétisme
vient d'un mot grec signifiant « union des
Crétois ». Initialement appliqué à une coalition
guerrière, il s'est étendu à toutes formes de
rassemblement de doctrines disparates( ،du
zoroastrisme, du bouddhisme et du
christianisme ; ces derniers le combattirent avec
véhémence.

Par dérivation et simplification du terme, on


qualifie aujourd'hui de manichéenne une pensée
ou une action sans nuances, voire simpliste, où le
bien et le mal sont clairement définis et séparés.

Sommaire
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• 1 Fondements
o 1.1 La création du monde
o 1.2 Deux mondes distincts
o 1.3 L'homme est double
o 1.4 Le Bien et le mal
• 2 La philosophie complète
• 3 La vie des manichéens
• 4 Règles
• 5 Rites
• 6 Le manichéisme dans l'histoire
o 6.1 Manichéisme en Chine
• 7 Mythe Fondateur
• 8 Divers
o 8.1 Critique augustinienne du manichéisme
• 9 Notes et références
• 10 Annexes
o 10.1 Articles connexes
o 10.2 Liens externes

o 10.3 Bibliographie

Fondements
La création du monde

La légende du manichéisme est une grande légende cosmique, une légende de nature
suprasensible.[réf. souhaitée]

On raconte comment, un jour, les esprits des ténèbres voulurent donner l'assaut au royaume de
la lumière. Ils parvinrent en effet jusqu'à la frontière de ce royaume nitescent (lumineux,
rayonnant) et voulurent en faire la conquête. Mais ils ne pouvaient rien contre le royaume de
la lumière étant donné sa suprasensibilité. Les esprits du royaume de la lumière prirent alors
une partie de leur propre royaume et la mêlèrent au royaume matériel des ténèbres.

Grâce à ce mélange d'une partie du royaume de la lumière avec le royaume des ténèbres, il y
eut, dit-on, en quelque sorte dans le royaume des ténèbres comme un levain, une sorte de
substance provoquant la fermentation qui plongea le royaume des ténèbres dans une danse
tourbillonnante chaotique par quoi il reçut un nouvel élément, à savoir la mort — relevant
pour l'homme d'une sorte de transsubstantiation.

Cela a lieu tant et si bien que le royaume des ténèbres se consume constamment lui même et
porte ainsi en lui le germe de son propre anéantissement — ou pour l'homme, d'une
transmutation en lumières passant par la formidable coruscation de la mort.

La pensée profonde qui réside dans ce récit est que le royaume des ténèbres doit être surmonté
par le royaume de la lumière, non par le châtiment, mais par la douceur, l'amour ; non pas en
s'opposant au Mal ou en le combattant, mais en se mêlant à lui ; afin de rédimer le Mal en tant
que tel.

Deux mondes distincts [

Un des fondements du manichéisme est de séparer le monde en deux :

• D'un côté le royaume de la lumière, le royaume de la Vie divine.

et

• De l'autre le royaume des ténèbres, le royaume de la matière, le royaume des "morts".

Dans le royaume de la lumière s'exprime ce qui est de l'éternité.

Dans le royaume des ténèbres s'exprime ce qui est de l'espace/temps.

L'homme est double [

Selon le manichéisme, la lumière et les ténèbres coexistaient sans jamais se mêler. Mais suite
à un événement catastrophique, les ténèbres envahirent la lumière. De ce conflit est né
l'homme (naturel), son esprit appartient au royaume de la lumière et son corps, appartient au
royaume des ténèbres — ce qui peut transformer la mort non plus en processus destructif mais
en processus d'élévation suprême, de libération de l'esprit.

Selon le manichéisme, l'homme naturel est donc double. Il possède :

• un esprit appartenant au royaume de la lumière - C'est la partie immortelle de l'homme


• un corps appartenant au royaume des ténèbres - C'est la partie mortelle de l'homme

Le Bien et le mal

Selon le manichéisme, le bien est associé au royaume de la lumière, alors que le mal est
associé au royaume des ténèbres.
Note : C'est l'origine de l'expression "une pensée ou une vision manichéenne", dans le sens où
bien et le mal sont clairement séparés.

Ce combat entre le bien et le mal est un des fondements du manichéisme.

Pour que l'esprit d'un homme puisse, une fois mort, se libérer du cycle des incarnations et
arrive donc à rejoindre le royaume de la lumière, il faut qu'il se détache de tout ce qui est
matériel de son vivant — la mort est une sorte d'eucharistie.

Selon le manichéisme, la mort matérielle a deux facettes, exactement comme Jésus l'exprime
dans l'Evangile de Marc ch 8 verset 35: "Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais
celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera." L'homme qui reste
attaché a sa vie matérielle, ne permet pas à son esprit de se libérer du royaume des "morts";
alors que l'homme qui offrira sa vie matérielle à l'esprit en lui par le chemin de l'Evangile,
pour celui là, l'esprit en lui retournera au royaume de la Vie divine.

La philosophie complète
L’essence même de la philosophie manichéenne est basée sur deux concepts dogmatiques : la
division du monde en trois temps et deux entités. Ces théories sont issues du mythe fondateur
imaginé par Mani.

D’abord, la division du monde en deux entités. D’un côté, Mani place les Ténèbres,
gouvernées par Satan ou « le Prince des Ténèbres » et de l’autre, la Lumière, gouvernée par
Dieu. Ce concept si drastique s’applique évidemment au monde des idées. En effet, dans la loi
manichéenne, il n’y a pas de zone grise, un acte est bien ou mauvais, tout simplement.

Ensuite, la division du monde en trois temps. Elle est intimement liée avec la précédente.

En lieu de premier temps, le moment antérieur. Il est caractérisé par la division absolue et non
mélangée du monde entre les Ténèbres et la Lumière. Ces dernières semblent presque ignorer
leur existence mutuelle. Puisque les Ténèbres (ni la Lumière d’ailleurs) ne peuvent être
anéantis, l’état antérieur est considéré comme un état parfait du monde.

En lieu de deuxième temps, le moment médian ou présent. Celui-ci commence avec la


création de l’humanité (voir mythe fondateur). Il est caractérisé par un mélange instable des
Ténèbres et de la Lumière.
En lieu de troisième temps, le moment postérieur. Il est en tout point identique au moment
antérieur : les âmes humaines (provenant de l’essence de homme primordial) reposent au
royaume de la Lumière en un immense « carma » lumineux représentant l’homme primordial.

Ces divisions du monde ont pour effet que le manichéen tente constamment d’atteindre un
idéal : il doit rétablir la division entre Ténèbres et Lumière. D’après le mythe fondateur, l’âme
humaine est faite de la Lumière et son corps, des Ténèbres. La relation avec Dieu s’en
retrouve donc très intime, celle avec Satan aussi, malheureusement. Le croyant met en
contexte l’idéal premier manichéen en le suivant : il doit séparer son esprit de son corps,
maximiser l’expansion de celui-là et réduire celle de celui-ci. Pour ce faire, il suivra des règles
précises réduisant le plus possible toute forme de matérialisme et de sensualité dans sa vie. Il
considèrera aussi la matière comme quelque chose de mauvais mais ne la détruira pas
puisqu’elle contient la lumière dans le cas des êtres vivants et contient les armes de l’homme
primordial dans le cas des éléments non biologiques comme l’eau, l’air etc.

Si le manichéen provoque une rupture entre son esprit et son corps, il espère accéder au
royaume de la Lumière et fondre sa particule lumineuse aux autres en un immense "karma"
(Mani a été fortement influencé par diverses religions préexistantes à la sienne comme le
bouddhisme). Sinon, il renaîtra en un autre corps et devra continuer son cheminement jusqu’à
ce que la dissociation soit faite

.
Manichaean Electae, Kocho, 10th Century.

La vie des manichéens


Deux groupes de manichéens existaient :

• les élus : qui passaient leur temps à prêcher, pratiquaient le célibat et étaient
végétariens. Après leur mort, les élus étaient assurés d'atteindre le royaume de la
Lumière ;
• les auditeurs : ils devaient servir les élus, pouvaient se marier (mais il leur était
déconseillé d'avoir des enfants) et pratiquaient des jeûnes toutes les semaines. Après
leur mort, les auditeurs espéraient être réincarnés en tant qu'élus.

Pour que le royaume de la lumière triomphe sur les ténèbres, il faut que tous les élus et les
auditeurs atteignent le royaume de la lumière. En réalité, ce n'est pas vraiment un triomphe
que les manichéens recherchent, mais un retour à l'état originel, la séparation du bien et du
mal. Car selon le manichéisme, il est impossible de triompher du mal, car le mal est
indestructible. Le seul moyen d'être totalement dans le royaume de la lumière, c'est de fuir les
ténèbres.

Règles
Les principes fondamentaux du manichéen sont de réfuter le plaisir de la chair, de ne pas tuer
et de ne pas blasphémer. Les manichéens ne possèdent aucune permission, si ce n’est de
respecter les rites et les règles qui leur sont imposés. Comme on peut le constater, les règles
de cette religion sont à la fois simples et rigoureuses.

Les classes des auditeurs vivent en respectant les « Dix Commandements » de Mani. Ces
commandements touchent autant la vie sociale que religieuse des manichéens. Par contre, le
mode de vie des deux classes est différent. Ils doivent prier quatre fois par jour, soit pour
chacune des quatre positions du soleil, jeûner ainsi que contribuer à l’aumône correspondant
environ à un septième des biens qu’il possède. Les manichéens doivent aussi se garder de
parler des tentations, celles-ci étant strictement tabous. À travers ces interdits, l’auditeur aura
pour objectif d’atteindre un état qui le rendra parfait lors de sa réincarnation. Il sera alors Élu.

Les règles des Élus, beaucoup plus strictes, se divisent principalement en trois sceaux: soit
« celui de la main, de la bouche et du sein ». Le « sceau de la main » est la restriction des
gestes pouvant briser la vie tels la chasse et la guerre. Le « sceau de la bouche » représente la
discipline de la parole et celle du régime alimentaire. Celui-ci se résume aux herbes. Le
« sceau du sein » représente l’abstinence sexuelle de l’Élu. Le but de ceux-ci est d’incarner la
perfection afin de montrer l’exemple aux religieux des classes inférieures. Cette perfection est
le dernier stade précédant l’accès au « Carma » du royaume de la Lumière.

Chez les manichéens, un enfant naît Élu ou auditeur. Il n’est pas possible de le devenir au
cours des années. Le choix se fait par rapport aux ancêtres et aux familles. La seule façon de
changer de classe, selon la religion, est de se réincarner en Élu dans une vie ultérieure.

Les récompenses des religieux vivant au sein de cette religion sont en fait l’ascension dans la
hiérarchie. Par contre, passer d’auditeur à Élu ne pourra se faire autrement qu’en se
réincarnant. Les pénitences, contrairement aux récompenses, constituent la perte d’un grade
ou d’un privilège dans la hiérarchie manichéenne.

Comme on peut le constater, la relation qu’entretient le manichéen avec le Dieu (la Lumière)
se fait par l’intermédiaire de la prière et dans une optique de sainteté. Pour ce faire, les
manichéens doivent tout simplement respecter les règles à la lettre.

Rites
Les manichéens croient en la Lumière, l’image de Dieu et ses serviteurs. Ces entités sont à la
fois très près de leur corps et loin de leur réalité. En effet, les manichéens affirment que la
Lumière est emprisonnée en eux, mais ne peuvent se la représenter. La prière constitue un des
moyens privilégiés du manichéen pour accéder à la Lumière.

La prière quotidienne se pratique individuellement tandis que la confesse a lieu devant les
Élus. Apparemment, aucun objet n’est nécessaire à l’accomplissement des rites. Les Élus se
laissent pousser les cheveux, s’habillent en blanc, retranscrivent et étudient les écrits de Mani,
chantent sept hymnes par jour, enseignent, s’isolent à la pleine lune et prient sept fois par jour
ainsi que durant la majeure partie de la nuit. La plupart des Élus sont également nomades.

Les auditeurs, de leur côté, mémorisent les écrits de Mani, chantent quand ils peuvent, prient
quatre fois par jour et jeûnent la semaine afin de se préparer à la confesse du lundi. En effet,
une confesse a lieu chaque lundi, tandis qu’une autre de plus grande envergure prend place à
la fin du mois. Durant celle-ci, les manichéens demandent le grand pardon. Également, à
quelques reprises durant l’année, les auditeurs sont appelés à se départir de leurs biens
matériels en les offrant à l’Église. Cette pratique est nommée l’aumône. Les Élus, ayant fait
voeu de pauvreté, se débarrassent systématiquement de leurs biens.

Les rites sont foncièrement positifs à l’exception de la célébration du Bêma, soit la nouvelle
année chez les manichéens fêtée en été (le jour de la fête de Mani). En effet, un jeûne d’un
mois presque entier (26 jours) la précède et mettent en carence de certains éléments nutritifs
les Élus et les Auditeurs, déjà restreints par des habitudes alimentaires pauvres en protéines.

En ce qui concerne les symboles, le manichéisme n’en possède que très peu. Cette carence
repose en partie sur le fait qu’un des dix commandements manichéens indique clairement que
la représentation de Dieu est proscrite. Malgré tout, quatre symboles évidents et connus de
tous font partie du manichéisme. Les deux premiers symboles sont ceux de la Lumière et des
Ténèbres représentées par des teintes contrastantes de noir et de blanc. Le troisième, est la
croix de Jésus Christ, empruntée au christianisme. Néanmoins, elle n’a pas exactement la
même signification. Elle signifie l’incarnation de Jésus sous forme humaine pour faire le lien
entre l’homme et Dieu. La souffrance du Christ semble considérée comme le fruit d’une
illusion chez les manichéens. Le quatrième est le serpent, représentant la chair, chose
mauvaise.

Le manichéisme dans l'histoire


Le manichéisme fut créé par Mani, durant le IIIe siècle.

Grâce à la protection de l'empereur de Perse Shapur Ier, Mani put prêcher le manichéisme à
travers tout le Moyen-Orient. Sa religion s'est répandue plus tard à travers l'Afrique du Nord
et l'Europe jusqu'en Gaule et à travers l'Asie jusqu'en Chine, où on l'appelait le "Bouddha de
lumière".

Peintre de grande qualité ainsi que ses disciples et successeurs les plus habiles, Mani créa une
tradition d'illustration des manuscrits religieux, qui a bien pu avoir sa part dans la naissance
de la miniature persane.
Le manichéisme s'introduisit dans l'Empire romain, notamment en Égypte et en Afrique
romaine, et fit l'objet d'un décret de persécution en 297, en raison de sa nouveauté, opposée au
culte romain traditionnel, et de son origine persane, donc provenant des ennemis des
Romains. Les décrets de tolérance religieuse de 311 et 313 (édit de Milan), principalement
énoncés pour arrêter la persécution contre les chrétiens, mirent fin à cette période de
persécution.

Les Ouïgours du qaghanat de l'Orkhon (744-840), protecteurs de la Chine des Tang à la suite
de la rébellion d'An Lushan qui s'acheva en 762, se convertirent au manichéisme à l'exemple
de leur qaghan Bögü, et leur religion fleurit dans ce qui est la Mongolie moderne et le bassin
du Tarim jusque vers la fin du Ier millénaire.

Jusqu'au XXe siècle, le manichéisme était une religion connue principalement à travers les
écrits de ses adversaires (comme Saint Augustin). Mais la découverte de plusieurs manuscrits
en Algérie et en Chine permit de mieux connaître cette religion.

Manichéisme en Chine

Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la


Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le
nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie, (régions nord-ouest) et maritime
(ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement
autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens.
Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage des Ouïghours,
toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu
du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du
prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingjiao, l’un de ces courants populaires
réprouvés qui remplissent le paysage religieux chinois. Il est particulièrement bien implanté
dans les zones côtières du Fujian, surtout au voisinage du port de Quanzhou, aboutissement de
la « route maritime de la soie », où ses traces étaient encore visibles au XXe siècle.

Sous la dynastie Yuan l’interdit est levé ; c'est pourtant une révolte menée par Han Shantong
(韓山童) et son fils, inspirés partiellement par le manichéisme, qui amène la fin de la
domination mongole et l’avènement de la dynastie Ming (lumière).

Une croyance populaire prétend que Zhu Yuanzhang, son fondateur, arrivé au pouvoir en
s'appuyant sur la secte de Han Shantong, a choisi le nom de sa dynastie en référence au
mingjiao. Empereur, il s'empresse néanmoins de remettre le manichéisme hors-la-loi, ayant pu
apprécier de l’intérieur le danger des sectes pour le pouvoir. En effet, les courants mingjiao se
sont fondus avec d’autres courants taoïsto- bouddhistes qui conditionnent le salut de
l’humanité à la disparition du monde présent corrompu : secte du Lotus blanc, culte de
Maitreya, mouvement Xiantiandao. Certaines de ces écoles, arborant le pavillon du Lotus
blanc, seront à l’origine de révoltes. Avant celle de la fin des Yuan, la rébellion de Fangxi (方
臘) en 1120 s’appuyait déjà en partie sur le manichéisme.

Longtemps négligé par l’histoire officielle chinoise, le manichéisme fait l’objet d’un regain
d’intérêt depuis le XXe siècle, lié à la redécouverte de documents et, depuis la fin des années
70, à l’attention accrue portées aux formes populaires de la religion. C’est ainsi que des
ethnologues de l’Académie chinoise des sciences sociales ont pu mettre en évidence la
survivance de son influence dans le taoïsme du Fujian. Le temple bouddhiste Cao'an (草庵),
situé au sud-ouest de Quanzhou au pied du mont Wanshi (萬石) / Huabiao (華表), dans lequel
se trouve l'effigie d’une divinité manichéenne honorée comme un bouddha, est le dernier
vestige confirmé de cette religion dans le domaine Han. Le siècle de patronage ouighour a
laissé de très belles enluminures retrouvées à Qoco (Gaochang) près de Tourfan.

Sommaire
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• 1 Précisions historiques
• 2 Quelques aspects du courant sous les Song
• 3 Textes manichéens en chinois
• 4 Références
• 5 Voir aussi
o 5.1 Bibliographie

o 5.2 Liens externes

Précisions historiques
On fait généralement remonter la présence de cette religion en Chine au mozak (prêtre)
envoyé à la cour de l’empereur Gaozong des Tang (r.650-83). Mais en fait, la découverte
archéologique récente (2003), faite dans les faubourgs nord de Xi'an (l'ancienne capitale
chinoise Chang'an), d'une tombe sogdienne du VIe siècle montre que le manichéisme était
déjà connu parmi ces communautés de marchands iranophones établis en Chine (voir de la
Vaissière, 2005 dans la bibliographie). Sous le règne de Wu Zetian (684-704), Mihr-
Ohrmazd, qualifié de fuduodan (拂多誕) (évêque?) présente en 694 à l’impératrice le Sutra
des deux principes ou Erzongjing (二宗經), sans doute la traduction du Sabuhragan, qui
deviendra le plus important texte manichéen en chinois. Un autre mozak est envoyé à la cour
en 719 ; ses talents d’astrologue y auraient été très appréciés. En 731, l’empereur demande à
un prêtre de fournir une présentation générale du dogme. Celle-ci, Somme des enseignements
du Bouddha de lumière, est au nombre des manuscrits rapportés de Dunhuang par Aurel
Stein. Le manichéisme y est présenté avec le vocabulaire du bouddhisme et du taoïsme. Mani
y est, tout comme le Bouddha dans les ouvrages taoïstes, un avatar de Laozi. L’empereur
autorise la pratique de la religion, mais uniquement pour ses fidèles étrangers, et en interdit le
prosélytisme. Il semble néanmoins que de nombreux textes aient déjà été traduits, ou soient en
cours de traduction depuis le parthe ou le sogdien ; un exemple en est le traité découvert par
Paul Pelliot (voir bibliographie).

Le développement du manichéisme s’accélère à partir de 762 avec la conversion du khan


ouïghour Bögu qui, allié de l’empereur de Chine, a repris cette même année en son nom
Luoyang aux rebelles d’ An Lushan. Des autorisations de construction de temples dans les
villes principales sont accordées en 768 : Chang'an (temple Dayun guangming si 大雲光明
寺), Luoyang, Jingzhou (荊州) dans le Hubei, Yangzhou, Yuezhou (越州) (Shaoxing). En
808 deux autres temples voient le jour à Taiyuan et au Henan, administrés par des
fonctionnaires. Mais cet essor prometteur est interrompu brutalement par la défaite des
Ouïghours contre les Kirghizes en 840. L’attitude de l’administration chinoise change du jour
au lendemain : des attaques contre les manichéens se produisent à Luoyang en 841, causant
près de 70 morts. Incapables de continuer à jouer leur rôle de gardiens des frontières nord-
ouest de la Chine, les Ouïghours se replient en 843, non sans prier auparavant l’empereur de
bien vouloir préserver leur religion, mais leur départ est suivi immédiatement d'un ordre
d’interdiction. Les temps sont de toute façon défavorables aux religions étrangères ; le
bouddhisme lui-même sera banni de 845 à 846.

Néanmoins, la religion de Mani ne disparait pas réellement et continue de se transmettre sous


le nom de mingjiao, particulièrement dans le sud-est, à proximité du port de Quanzhou
(Fujian). Pour échapper aux représailles, elle tente de se fondre avec le bouddhisme et le
taoïsme ; des échanges mutuels d’influence ont d'ailleurs lieu entre ces trois courants. De fait,
certains textes manichéens sont intégrés dans le canon taoïste rédigé en 1019. De 1280 à
1368, sous les Yuan, le manichéisme retrouve une existence légale. Une inscription bilingue
en syro-turc et en chinois découverte entre 1937 et 1945 à Quanzhou mentionne Mar Solomon
(d. 1313), « hiérarque des manichéens et des nestoriens pour le Jiangnan (Sud de la Chine) ».
C’est à cette époque que le temple bouddhiste du mont Huabiao est attribué aux manichéens,
qui y placent une statue provenant d’un de leurs anciens temples du nord de la Chine.

Le début de la dynastie Ming voit la mise hors la loi des religions impliquées dans la révolte
des Turbans rouges. Le manichéisme s'efface apparemment mais ne disparait pas totalement,
certaines de ses croyances et pratiques se maintenant dans des écoles syncrétiques,
nombreuses sous les Qing et au début de la République de Chine.

Quelques aspects du courant sous les Song


Sous les Song, des textes de loi et des rapports de mandarins[1] offrent une description
succincte des pratiques et croyances des manichéens du sud-est. Elles sont néanmoins à
aborder avec précaution, car les sectes ont pu être diverses et leurs croyances et pratiques
étaient certainement d'origine composite.

Les pratiquants du mingjiao étaient appelés par leurs détracteurs « végétariens adorateurs du
démon » (喫菜事魔), peut-être en raison de la ressemblance phonétique entre mo, « démon »,
et la première syllabe de Mani. Ils fréquentaient surtout les leurs, n’aimant pas recevoir chez
eux des personnes qui n’étaient pas de la secte. Ils étaient néanmoins prosélytes et vantaient la
solidarité qui existait entre coreligionnaires. En contradiction avec l'idéal ascétique de Mani,
certains auraient été attirés par la rumeur de familles s ‘étant enrichies après leur entrée dans
le groupe. Dans son rapport, un mandarin fait remarquer ironiquement que les restrictions
alimentaire (pas de viande ni d’alcool, jeûnes réguliers) et l’interdiction de nombreuses
festivités devaient effectivement permettre aux adeptes de faire des économies. Leur chef se
nommait « roi-démon » mowang (魔王) ; il était assisté par des « seigneurs-démons »
moweng (魔翁) et des « mères-démons » momu (魔母). Ces dernières étaient chargées de
recueillir les quinze de chaque mois une sorte de dîme qu’elles remettaient à intervalles
réguliers au « roi ».

Il existait quatre catégories de fidèles particuliers : les servants shifazhe (侍法者), les
auditeurs tingzhe (聽者), les grand-tantes gupo (姑婆) et les sœurs végétariennes zhaijie (齋
姐), qui se réunissaient durant le premier mois lunaire et le jour de mi (myhr, ancêtre du
dimanche) pendant la nuit dans des « temples végétariens » zhaitang (齋堂). Il en aurait existé
une quarantaine, présentés comme des temples bouddhistes, dans le district de Wenzhou. Les
divinités principales avaient pour nom Vénérable lumineux Mingzun (明尊), Roi céleste
Tianwang (天王) ou Prince héritier Taizi {太子} ; le soleil et la lune étaient aussi honorés,
mais pas les bouddhas ni les ancêtres.

Ils considéraient Zhang Jiao (IIe siècle), fondateur de la secte taoïste Taiping dao et meneur
d’une révolte contre les Han orientaux, comme leur patriarche fondateur à l’égard de Mani.
Le mot « corne », homonyme de son prénom, était pour eux tabou et il préféraient mourir
plutôt que de le prononcer. On prétend même que cette méthode aurait été utilisée pour les
identifier.

Les opposants au mouvement s’appliquent à insister sur l’aspect « étranger » et l’éloignement,


contrairement à certaines apparences, de leur pratique avec l’orthodoxie taoïste ou bouddhiste.
Ainsi, s’ils récitaient le Sutra du Diamant, ils en auraient eu leur propre interprétation. La
phrase « Le dharna (enseignement) ne connaît pas de différence de niveau » aurait été
interprétée par eux dans le sens opposé grâce à une astuce grammaticale. Leurs coutumes
funéraires semblaient particulièrement choquantes aux fonctionnaires de l’époque. Le mort
était enterré nu dans un linceul, après avoir été dépouillé rituellement de ses vêtements et de
sa coiffe par deux fidèles qui dialoguaient avec les autres personnes présentes : - « Cette
personne est-elle né coiffée ? » demandaient les officiants. - « Non. » répondait l’assistance -
« Est-elle née vêtue ? » -« Non. » -« Quel vêtement portait-elle à son arrivée? » -« Le
vêtement de la matrice. ». Le corps était alors enveloppé dans le linceul. Un autre aspect très
critiqué – il s’agit surtout de sectes soupçonnées de velléités de rébellion – était qu'on leur
prêtait, en comparaison des taoïstes ou des bouddhistes, moins de scrupules à ôter la vie, car
ils considéraient l’existence terrestre comme une malédiction.

Textes manichéens en chinois


Le Songhuiyaojigao (宋會要輯稿) donne une liste de textes manichéens traduits en chinois
en usage sous les Song :

• Livre d’exhortation et de méditation Qìzhèngjīng (訖恩經)


• Livre de vérification Zhèngmíngjīng (證明經)
• Livre de la descente et de la naissance du Prince héritier Tàizixìashēngjīng (太子下生
經)
• Livre du père et de la mère Fùmǔjīng (父母經)
• Livre des illustrations Tújīng (圖經 Ardhang)
• Livre de l’essai sur les causes Wènyúanjīng (問原經)
• Versets des sept moments Qīshíjíe (七時偈)
• Versets du Soleil RìgūangjÍe (日光偈)
• Hymne à la Lune Yùegūangjíe (月光偈)
• Essai sur la justice (ou sur le roi de justice) Píngwéncè (平文策)
• Hymne d’exhortation à la vérification Zhèngmíngzàn (證明贊)
• La grande confession Gǔangdàcǎn (廣大懺)
• Portrait du Bouddha de l’eau merveilleuse Mìaoshǔifózhèng (妙水佛幀)
• Portrait du Bouddha de la première pensée Xīanyìfózhèng (先意佛幀)
• Portrait du Bouddha Jésus Yíshùfózhèng (夷數佛幀)
• Portrait du bien et du mal Shànèzhèng (善惡幀)
• Portrait du Prince héritier Tàizizhèng (太子幀)
• Portrait des quatre Rois célestes Sìtīanwángzhèng (四天王幀).
Mythe Fondateur
Ce mythe est celui de la création, celui racontant la naissance de l’homme et de la matière. Il
s’agit d’un mythe cosmogonique avec substrat préexistant. En effet, la création du monde
réside non seulement en l’action d’un dieu supérieur mais aussi en celle de personnages
secondaires.

Le mythe fondateur commence dans la période antérieure du temps (voir philosophie). La


Lumière (le royaume de Dieu) et les Ténèbres ou la Matière (royaume du Prince des
Ténèbres) sont donc séparées. Résultat du discontinu chaos dans la matière, une partie de
cette dernière se rapproche assez du royaume de la Lumière pour en apercevoir l’éclat.
Aussitôt, la matière désire y pénétrer. Dieu mandate alors l’homme primordial — engendré
par la Mère de la Vie, elle-même issue du sein de Dieu de protéger son royaume des
Ténèbres. Pour aider l’homme dans sa tâche, Dieu le pourvoit de cinq auxiliaires puissants : le
feu, l’eau, le vent, la lumière et la matière (terre).

Malgré tous les efforts de la Lumière, les Ténèbres l’emportent sur l’homme originel. On dit
que ce sont cinq archontes qui affrontèrent l’homme, sans doute à cause du fait qu’il possède
cinq armes. La matière (les Ténèbres) s’empare alors de l’homme et l’enferme en elle-même.
Désespéré, l’homme fait appel à Dieu qui envoie, pour l’aider, l’Esprit de vie. Ce dernier tente
de ramener l’homme vers le royaume de la Lumière par le biais du soleil, de la lune, des
plantes qui montent vers le ciel, etc. Avant que l’opération s'achève, le prince des Ténèbres
commande à deux démons de s’unir et ainsi de former une contrefaçon de l’homme
primordial pour y enfermer la dernière parcelle de lumière non aspirée par l’Esprit de vie.
L’homme est créé ; son corps est mauvais, son esprit est bon.

Divers
Le Manichéisme se répandit dès le IIIe siècle, de manière totalement pacifique, de l’Afrique à
la Chine, des Balkans à la péninsule arabique. Malgré tout, il laissa très peu de traces : sauf
par ses détracteurs (persécution de Rome de 297 à 313).

Saint Augustin qui étudie la rhétorique dans un premier temps, suit l'enseignement du
manichéisme pendant quelque années, puis délaisse cet enseignement. Il est alors nommé
professeur de rhétorique à Milan, avant de se convertir au christianisme. Il critiqua alors
férocement le manichéisme.

Rudolf Steiner parle également de Mani ou Manès comme d'un grand initié dont la tâche
principale est de transformer le mal en bien.

Critique augustinienne du manichéisme

A 13th century manuscript from Augustine's book VII of Confessions criticizing


Manichaeism.

Pour Augustin, le manichéisme est directement issu du gnosticisme. Il n'y a donc rien de
vraiment nouveau dans la secte des manichéens. Augustin a été manichéen à une période de

sa vie, il connaît donc assez bien la doctrine de Mani, par différents témoignages et écrits qui
ne sont peut-être pas tous parvenus jusqu'à nous.
St. Augustine was once a Manichaean.

De plus, le gnosticisme est directement en relation avec les religions païennes ou cultes à
mystères.

La critique d'Augustin affirme que les manichéens sont obligés de rendre un culte envers
Baal, qui représente le Mal, c'est-à-dire Satan.

Augustin affirme donc la suprématie du Dieu trinitaire contre Satan. Car dans la Bible, il est
écrit que Jésus est infiniment plus fort que le Diable et que rien ne prévaudra contre l'Église
de Jésus-Christ.

Une critique philosophique brève et riche du manichéisme se trouve dans les Confessions
d'Augustin, livre VII, chapitre 3. L'argument contre les manichéens est le suivant:

Les manichéens posent deux substances opposées, le Bien et le Mal, et les font se
combattre. Or, si Dieu est incorruptible (au sens métaphysique du terme, pur de tout
mélange, et incapable d'être mêlé à une autre substance), le Mal n'a aucun moyen de le
combattre. Donc, soit les Manichéens conçoivent que Dieu est imparfait (ce qui va
contre la définition de Dieu), soit Dieu est bien incorruptible pour les manichéens,
mais il a alors engagé de lui-même un combat gagné d'avance contre le Mal. Que Dieu
soit l'auteur d'une agression gratuite est aussi inacceptable que son imperfection. La
conclusion est que le manichéisme est inapte à donner une bonne conception de Dieu.

Cet argument d'Augustin a été repris par Nebridius.


St. Augustine was once a Manichaean.

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