Il s'agit d'un compte retraçant l'ensemble des échanges
économiques réalisés pendant un an entre les résidents et les non-résidents d'un pays. Les résidents sont les agents économiques qui "résident" dans le pays, c'est-à -dire qui y exercent leur activité économique depuis plus d'un an. Une entreprise américaine implantée depuis plus d'un an en France est donc une unité résidente française. Pour faire le tri entre résidents et non résidents, ce n'est donc pas la nationalité qui compte : ainsi, le PIB "français" contient la production réalisée par les entreprises étrangères en France, et le PIB "américain" la production des entreprises européennes, par exemple, installées aux USA. Les échanges économiques sont regroupés en comptes selon leur nature. Il y a trois comptes : le compte des transactions courantes, le compte de capital, le compte financier.
• Le compte des transactions courantes enregistre
les échanges de biens (ce sont ceux que l'on appelle couramment exportations et importations, regroupés dans la "balance commerciale"), les échanges de services (assurance, transports internationaux, services financiers, ingénierie, tourisme, etc.), les échanges de revenus (salaires versés à ou reçus de l'étranger, revenus tirés des investissements à l'étranger ou versés aux étrangers ayant investi dans le pays) et les transferts courants (envois de fonds à l'étranger par les travailleurs immigrés, envois de fonds par les Administrations publiques aux organisations internationales, etc.). Le "solde des transactions courantes" est la différence entre les deux côtés de la balance : quand il est positif, cela signifie que les entrées d'argent ont été supérieures aux sorties d'argent, quand il est négatif, cela signifie que les sorties ont été supérieures aux rentrées. Certains auteurs utilisent encore l'expression "paiements courants" dans le sens de "transactions courantes".
• Le compte de capital enregistre les acquisitions
d'actifs non financiers comme l'achat ou la vente de brevets.
• Le compte financier enregistre les flux de capitaux
correspondant aux investissements directs à l'étranger (I.D.E. visant à contrôler plus de 10% du capital d'une entreprise), aux investissements de portefeuille (achats d'actions ou d'obligations à titre de placements) et à d'autres mouvements de capitaux (crédits commerciaux, flux monétaires et de devises). La balance des paiements est toujours "équilibrée" au sens comptable du terme. Pour qu'elle le soit, on inscrit du côté le moins élevé un montant qui est le solde de la balance des paiements : quand il est inscrit du côté des entrées (ce qui signifie que les entrées sont plus faibles que les sorties), on dit que la balance est déficitaire (ou que le solde est négatif), quand il est inscrit du côté des sorties (ce qui signifie que les sorties sont plus faibles que les entrées), la balance est excédentaire (ou le solde est positif).
[Il faut faire attention, quand on a un tableau
statistique sur les échanges internationaux, à l'indicateur utilisé. Est-ce la balance commerciale (uniquement les échanges de biens, donc), la balance des transactions courantes (ce qui exclut les investissements à l'étranger par exemple) ou la balance des paiements ? Ce n'est pas la même chose, et on ne fera donc pas le même commentaire. Vous trouverez aussi souvent l'expression "commerce extérieur". Observez alors attentivement le contenu du document statistique ou du texte. En effet, au sens strict, le commerce extérieur correspond uniquement aux échanges de marchandises (c'est-à -dire de biens matériels) mais, au sens large, il est souvent utilisé pour désigner les échanges de biens et de services, ce qui n'est pas très rigoureux mais est cependant souvent pratiqué.]
2. L'ouverture internationale
C'est le degré de participation d'un pays aux
échanges internationaux, comparativement à son poids économique. Elle se mesure grâce à un certain nombre d'outils qu'il faut connaître : • le taux d'ouverture (ou degré d'ouverture) est défini par le rapport :
Taux d'ouverture = [(X +M)/2 / PIB] x 100
(avec X = exportations et M = importations)
Il est très variable selon les pays (faible aux Etats- Unis, très élevé en Belgique, par exemple). Attention, ce n'est pas parce que le volume de marchandises exportées ou importées (en milliards de dollars, par exemple) est élevé que le degré d'ouverture l'est. Tout dépend du montant du PIB !
• la part de marché : le calcul de la part de marché
est en général ciblé sur un marché précis (par exemple, le marché de l'automobile). On peut calculer, par exemple, la part de marché des entreprises automobiles françaises sur le marché mondial (= montant des exportations françaises d'automobiles / demande mondiale mesurée par la somme des importations mondiales d'automobiles en%), ou dans un pays précis.
De manière générale, la part de marché sur le
marché extérieur est définie par le rapport :
Part de marché = (X / demande mondiale) x
100
(avec demande mondiale = somme des
importations mondiales)
• Le taux de pénétration étrangère : on peut aussi
calculer, par exemple, la part de marché des entreprises automobiles étrangères en France (= montant des importations d'automobiles étrangères en France/ achat d'automobiles neuves en France, en%). Ainsi si le taux de pénétration du marché automobile dans un pays est de 45%, on saura que sur 100 voitures neuves achetées une année donnée, 45 étaient importées de l'étranger). De manière générale, le taux de pénétration est défini par le rapport :
Taux de pénétration = (M / marché intérieur) x
100
La part de marché sur le marché intérieur (on dit aussi “
marché domestique ”) est le complément du taux de pénétration étrangère (si on poursuit notre exemple du marché automobile, la part du marché domestique sera de 55%).
On parle d'économies d'échelle quand le coût moyen de
production baisse au fur et à mesure que la quantité produite augmente. Le coût moyen, c'est ce qu'on appelle aussi le prix de revient ou le coût unitaire, c'est-à -dire ce que coûte, en moyenne, la production d'une unité de bien ou de service. Le graphique ci-dessous représente une situation d'économies d'échelle : en Q1, le coût moyen s'établit à P1, alors que pour un niveau de production plus élevé comme Q2, il tombe à un niveau inférieur P2. Et ainsi de suite avec P3 et Q3.
Supposons ainsi qu'une entreprise dont la production était
de Q1 avant l'ouverture du commerce international, peut désormais vendre une quantité Q2 parce qu'elle a trouvé de nouveaux clients étrangers. Elle verra son coût moyen de production diminuer de P1 à P2. Elle pourra donc vendre son bien moins cher, ce qui profitera à l'ensemble de ses clients, nationaux comme étrangers. Le commerce international offre donc une possibilité de réaliser des économies d'échelle et donc de baisser les coûts de production.
A quoi sont dues les économies d'échelle ? Très
généralement à la présence de coûts fixes, c'est-à -dire de dépenses dont le montant ne varie pas avec la quantité produite. C'est par exemple le cas du capital fixe, comme les machines ou les bâtiments : une fois qu'ils sont achetés, leur coût (amortissement, entretien, …) ne varie pratiquement plus. En conséquence, plus on vendra de biens ou de services, et plus on pourra répartir cette charge de dépense, ce qui réduira le coût moyen de production. Par exemple, assurer un local de production contre l'incendie coûte un certain prix mais ce prix est fixe quelle que soit la production réalisée dans ce local (et on paie même pendant les vacances des employés, c'est-à -dire quand la production est nulle !) ; l'assurance est un coût fixe, qui ne dépend donc pas des quantités produites et dont le coût par produit fabriqué diminue au fur et à mesure que la production augmente. L'entreprise réalise là , en augmentant sa production, une économie d'échelle.
Commerce inter L Au sens strict, le commerce
international correspond à l'ensemble des flux de marchandises (biens) entre les espaces économiques nationaux. Au sens large, le commerce international correspond à l'ensemble des flux de marchandises (biens) et de services entre les espaces économiques nationaux. Les flux de services sont pris en compte dans la mesure où leur part progresse rapidement dans les échanges internationaux (surtout le transport, le tourisme et les services aux entreprises).