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INTRODUCTION
I.1 Définitions
• Les ludothèques : « Formé à partir du latin « LUDUS » (signifiant Jeu) et
du grec « THEKE » (lieu de dépôt), le néologisme « LUDOTHÈQUE »
désigne l’endroit où une collection de jeux et jouets estmise à la
disposition d’adhérents pour une durée limitée.C’est donc tout d’abord un
lieu de prêt, mais aussi un lieu de rencontre, un centred’animation
socioculturelle, de documentation et de réflexion par et pour le jeu.
La ludothèque est également définie comme « un espace privilégié
pour le jeu mais aussi un lieu de rencontres et d’échanges. La
ludothèque intéresse en priorité les enfants mais de plus en plus
d’adultes la fréquentent. Elle peut être implantée en milieu urbain
(banlieue ou centre ville) comme en milieu rural.
Roger Caillois1 dans son ouvrage « Les jeux et les hommes » définit le jeu par
ces caractéristiques :
a) Libre
Le jeu n’est pas obligatoire sinon il perd aussitôt sa nature de divertissement
attirant et joyeux.
b) Séparée
Le jeu est limité dans l’espace et dans le temps. Ces limites sont précises fixées à
l’avance.
c) Incertaine
Le déroulement et le résultat du jeu ne sont pas déterminés à l’avance. Il est
nécessaire de laisser une part d’inventivité (ou de créativité, d’imagination) au
joueur.
d) Improductive
Le jeu ne produit aucun bien, aucune richesse.
e) Réglée
Le jeu est soumis à des conventions qui sont les seules valables au moment du
jeu.
f) Fictive
1 Caillois, R.
Les jeux et les hommes. - Paris : Gallimard, 1967. - ISBN 2-07-032672-1 . - P.42 -43
1
Le jeu est « accompagné d’une conscience spécifique de réalité seconde ou de
franche irréalité par rapport à la vie courante ».
Selon Caroline Dethise, « Pour qu’une activité soit considérée comme un jeu,
nous retiendrons, avec les psychologues, les critères suivants :
- elle doit porter en elle-même sa finalité, être intrinsèquement motivante.
- elle doit procurer du plaisir au joueur.
- elle doit solliciter la participation du joueur.
- elle doit stimuler l’imagination et nourrir l’imaginaire »2
Pour conclure, voici une dernière théorie sur le jeu : « Nombre de théorie
exprimées sur le jeu se contredisent ; elles partagent cependant une certitude
commune : la nécessité vitale du jeu, ainsi qu’une égale conviction : celle que le
jeu fait partie […] de notre héritage culturel, de notre patrimoine et prépare notre
avenir »3
I.1 Historique4
En Communauté française, c’est au début des années 1970 que 3 pouvoirs
publics
développent des initiatives pour favoriser la création de ludothèques.
2 Dethise, C.
Le jeu : utile ou futile ?. - Bruxelles : Labor, 2004. - ISBN 2-8040-1840-7 P.13, 23–24
3 Bergeret, L.
Du côté des ludothèques. - Paris : Ed. Fleurus, 1984. - ISBN 2-215-00632. - P. 14
4 Baele, C.
Jeu et ludothèque : concepts, réalités, réflexions et perspectives. - [Bruxelles] :
Commission communautaire française. Direction d’administration de la culture et du
tourisme. Secteur ludothèques, 2004. - P. 31 – 33
2
annexée à la bibliothèque provinciale de Marche en Famenne. Cette
décision ne sera concrétisée qu’en 1976. A cette époque, on encourage
surtout la création de ludothèques rattachées aux bibliothèques. L’Arrêté
Royal du 7 juin 1973 accorde un subside extraordinaire pour la
constitution, le fonctionnement et l’aménagement d’une salle de lecture ou
d’une ludothèque, à condition que cette dernière soit rattachée à une
bibliothèque reconnue par le Ministère de la Culture française. Cependant,
une circulaire émanant du service de la Lecture publique, datée du 6
janvier 1981, concernant la mise en application du décret précise que ce
subside est accordé pour la constitution d’une ludothèque et pas pour son
accroissement ou son amélioration.
• En 1975, dans l’agglomération bruxelloise, la Commission française de la
culture (CFC) (l’actuelle COCOF), s’intéressa « aux possibilités
d’épanouissement de l’enfant par le jeu »5. Dans ce but, des contacts
s’établirent entre le service bruxellois de la jeunesse et le SPELJL dont
l’expérience plus ancienne dans l’organisation de la ludothèque itinérante
inspira et permit la mise sur pied de la ludothèque itinérante de la CFC.
Cette ludothèque itinérante a circulé de 1975 à 1982, s’installant 15
semaines dans un local mis à disposition par les communes qui
s’engageaient à ouvrir une ludothèque permanente sur leur territoire. Ce
système a permis la création de 11 ludothèques. Entre-temps, d’autres
ludothèques naissent d’initiatives privées et d’autres sont créées en milieu
fermé (écoles, prisons, hôpitaux, …).
« En 1976, la CFC a créé sous son égide le premier réseau de ludothèques
à Bruxelles : la Fédération des Ludothèques bruxelloises (FLB) qui regroupe
et coordonne les activités de celles-ci : le choix des jeux et les achats, les
dépôts. Elle constitue un centre de rencontres où les ludothécaires
peuvent discuter de leurs problèmes et échanger des idées ». Cette
fédération a fonctionné jusqu’en 1999 grâce à un subside de la COCOF.
Actuellement c’est la COCOF, par l’intermédiaire de son Secteur des
ludothèques, qui a repris la plupart de ses activités.
• En Flandre, en 1979, Koen Kuylen organise une exposition sur des jeux et
des jouets adaptés pour les enfants handicapés. Cette exposition remporta
un vif succès et dans le mouvement, l’initiateur met sur pied le VOS
(Vlaams Overleg Speelotheken), groupe de travail et de réflexion
rassemblant des personnes intéressées par la création de ludothèques
spécialisées en Flandre. Il est ainsi à l’origine du développement des
ludothèques spécialisées en Flandre.
Actuellement, cette asbl aide et conseille les personnes qui veulent ouvrir
une ludothèque. Elle propose une aide financière et organise environ 6
réunions par an qui rassemblent les responsables des ludothèques
flamandes. Le VOS fédère 15 ludothèques spécialisées pour enfants
handicapés. Les ludothèques les plus récentes tendent à s’ouvrir à un
public plus large.
5 Bonnert, C.
L’expérience de la Commission française de la Culture : la ludothèque, outil de
démocratisation, d’information et de formation. Dans : Mouvement communal : revue
mensuelle de l’Union des Villes et
Communes Belges. - Bruxelles : Union des Villes et Communes Belges, 1978. - P. 170 –
171
3
I.1 Organismes
L’ASBL Ludo
ASBL LUDO
Rue Franz Merjay, 120
1050 Bruxelles
Téléphone : 02/733.85.00
Courriel : info@ludotheques.be
Site : http://www.ludotheques.be
L’Asbl Ludo est actuellement gérée par des bénévoles et ne dispose que de très
peu de moyens financiers.
L’association assure néanmoins :
- une permanence téléphonique ;
- la rédaction de la revue « Artichouette » (trimestriel de liaison, dont la parution
est
parfois irrégulière) ;
- l’organisation du tournoi Multijeux ;
- l’élaboration d’une sélection de jeux et jouets (qui se réalise via le journal Le
Ligueur
de la Ligue des Familles, sous forme d’un dossier annuel qui paraît durant la
période
de Saint-Nicolas) ;
- l’organisation de la « Belgo-ludo-décade » (manifestation annuelle, à laquelle
participent la majorité des ludothèques, sous forme de Portes ouvertes et
organisation d’animations diverses) ;
- des formations : elle propose des modules de formation à l’attention des
ludothécaires ;
- le suivi de dossiers de demande de subsides des ludothèques affiliées.
L’association participe également à des réunions internationales entre
ludothécaires et elle oeuvre pour sensibiliser le grand public aux ludothèques à
l’occasion de la Journée Mondiale du Jeu (28 mai).
4
La Commission communautaire française (COCOF)
1030 Bruxelles
Téléphone : 02/800.84.89 ou 21
Fax : 02/800.82.77
Courriel : cbaele@cocof.irisnet.be
Site : www.cocof.irisnet.be
Services proposés :
- Jeu sur place
5
- Prêt d'environ 1500 jeux et jouets pour tous les âges dont des collections
spécifiques: collection de jeux de langage - Catégories des jeux de langage ;
collection de jeux mathématiques ; collection de jeux géants ; collection de
déguisement.
- Accueil de groupes sur réservation et animations à thèmes (Ludic'A).
- Conseils dans le domaine du jeu et du jouet.
Un rôle social
Un même accès à tous au droit de jouer
La ludothèque a un rôle social d’égalisation de l’offre et de réduction des
injustices sociales. En effet, elle fournit à tous un matériel ludique et très
diversifié.
Elle donne à tous les enfants - handicapés ou non - les mêmes chances de
s’épanouir par le jeu et elle essaye de couvrir l’ensemble des offres du marché et
spécialement les jeux les plus difficiles à trouver ou les plus chers.
La socialisation
Socialiser, c’est acquérir la culture de la société dans laquelle on est amené à
vivre et c’est acquérir des normes fixant les limites nécessaires pour rendre la vie
commune possible et efficace.
Pour favoriser la socialisation, la ludothèque dispose de divers moyens. Elle
propose au public :
- Un lieu propice aux rencontres
6 Baele, Christine.
Jeu et ludothèque : concepts, réalités, réflexions et perspectives / Christine Baele. -
[Bruxelles] : Commission communautaire française. Direction d’administration de la
culture et du tourisme. Service des affaires socioculturelles. Secteur ludothèques, 2004.
– 30 cm
6
La ludothèque offre un lieu et un temps où les différences peuvent se dire, se
partager et se vivre. Ce partage contribue à l’intégration de chacun dans la
société et dans la culture dans lesquelles il est amené à vivre. Partager des
moments de jeu ensemble, c’est apprendre à respecter l’autre, à respecter sa
différence, qu’elle soit sociale, culturelle, ethnique ou en terme de handicap.
Apprendre à vivre en société, c’est avant tout respecter des règles. Cette
initiation part du jeu lui-même où l’enfant doit apprendre à respecter les règles
du jeu pour que la partie se déroule bien. Cette initiation se prolonge à la
structure même de la ludothèque qui, en tant qu’institution, dispose d’un
règlement, de règles de fonctionnement auxquelles tout utilisateur doit se
conformer et qui implique le respect de l’environnement matériel et humain.
Un rôle culturel
7
I. SYSTÈME D’INDEXATION ESAR
Les descripteurs psychopédagogiques d'ESAR présentés sous forme de tableau en six facettes offrent une
compréhension en profondeur des jeux et des jouets et permettent de jeter un regard analytique
complet sur le jeu ou le matériel ludique, en regard au développement global.
L'acronyme ESAR est composé des premières lettres des quatre types de jeux et sert à identifier le
Système et à mémoriser l'évolution des formes de jeux dans l'ordre où elles sont acquises.
Jeu d’Exercice
Jeu d'exercice sensoriel et moteur répété pour le plaisir des effets produits et des résultats immédiats.
Sous-catégories :
jeu sensoriel sonore
jeu sensoriel visuel
jeu sensoriel tactile
jeu sensoriel olfactif
jeu moteur
jeu de manipulation
jeu d’action-réaction virtuel
8
Jeu Symbolique
Jeu permettant de faire-semblant, d’imiter les objets et les autres, de jouer des rôles, de créer des
scénarios, de représenter la réalité au moyen d’images ou de symboles.
Sous-catégories :
Jeu de rôle
jeu de mise en scène
jeu de production graphique
jeu de production à trois dimensions
jeu de simulation virtuel
Jeu d’Assemblage
Jeu qui consiste à réunir, à combiner, à agencer, à monter plusieurs éléments pour former un tout, en
vue d’atteindre un but précis.
Sous-catégories :
jeu de construction
jeu d’agencement
jeu de montage mécanique
jeu de montage électromécanique
jeu de montage électronique
jeu de montage scientifique
jeu de montage robotisé
jeu virtuel.
Jeu de Règles
Jeu comportant un code précis à respecter et des règles acceptées par les joueurs. Sous-catégories :
jeu d’association
jeu de séquence
jeu de circuit
jeu d’adresse
jeu sportif
jeu de stratégie
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jeu de hasard
jeu questionnaire
jeu mathématique
jeu de langue
jeu d’énigme
jeu de règles virtuel
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