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GABRIEL TATU

HYDRAULIQUE I
COURS ET APPLICATIONS
AVANT PROPOS

Cet ouvrage couvre, d’abord, les chapitres de la mécanique des fluides et de l’hydraulique qui présentent les
notions fondamentales pour le calcul des systèmes hydrauliques: l’hydrostatique et les loi générales de l’hydrodynamique.
On apprend ainsi comment on calcule les paramètres essentiels qui caractérisent les systèmes hydrauliques, soit sous
pression, soit à surface libre: les pressions et les forces de pression, les pertes de charge, les vitesses et les débits. On
apprend aussi comment on applique, d’une manière correcte, les lois de l’hydraulique: loi de la continuité, loi de
Bernoulli, théorème des quantités de mouvement.
L’ouvrage couvre aussi le calcul des systèmes hydrauliques sous pression. Ensemble avec le cours « Hydraulique
II », qui contient l’écoulement à surface libre, les turbopompes et l’hydraulique souterraine, ce cours assure l’acquisition
des habilités complètes nécessaires pour le calcul de toute sorte de système hydraulique rencontré dans les projets, à
savoir: adductions d’eau et réseaux de distribution urbains; réseaux de distribution d’eau brute à usage industriel ou
agricole (irrigation); conduites de refoulement et stations de pompage; l’utilisation de l’eau des nappes souterraines et la
protection des ouvrages hydrotechniques contre les effets négatives des phénomènes d’infiltration ou de filtration.
Le cours est destiné aux étudiants du Département d’Ingénierie Civile – langue française, de l’Université
Technique de Génie Civil de Bucarest; ensemble avec « Hydraulique II », le programme analytique du cours de
« Mécanique des Fluides » est, maintenant, complètement couvert.
L’auteur a essayé d’écrire un cours à la fois moderne et attractif, partant de l’idée que la compréhension profonde
de la mécanique en général est une condition essentielle pour la formation d’un bon futur ingénieur constructeur: les
notions et les lois sont présentés dans une succession logique, partant toujours de l’idée que la mécanique des fluides n’est
pas autre chose que de la mécanique (générale) appliquée dans un cas particulier: le corps fluide; en même temps, à toute
occasion, on « presse » sur l’utilité pratique des différentes notions, lois ou calculs, ayant comme but final l’efficacité de
l’ouvrage (du projet) dans son ensemble.
D’autre part, étant donné le développement des ordinateurs et leur avenir incontestable, pour la solution des
applications on a préféré les méthodes numériques à la place de ceux classiques (méthode des différences finies, méthode
des essayes successives, des itérations etc.), les mêmes qui ont été adopté aussi dans « l’Hydraulique II » et qui
s’appliquent dans les codes des ordinateurs.
Tenant compte de tous ces aspects, l’auteur espère que son ouvrage sera utile et intéressant aussi pour les
étudiants des départements en langues roumaine et anglaise ainsi que aux ingénieurs pratiquants connaisseurs de la
langue française. A la fois, étant conscient de ses limites, l’auteur sera reconnaissant pour toute critique ou suggestion
menant à l’amélioration de son ouvrage.

SOMMAIRE
Page
PREMIÈRE PARTIE - THÉORIE 1

1. ANALYSE DIMENSIONELLE ET PROPRIETÉS DES FLUIDES 2


Analyse dimensionnelle. 3
Modélisation hydraulique et similitude. 4
Propriétés (fluidité, viscosité, compressibilité). 6

2.HYDROSTATIQUE 8
Pression. Diagramme de pression. Échelles pour la mesure de
pressions. 9
Loi générale de l’hydrostatique. 11
Forces de pression. 14
Loi d’Archimède. Flottaison. 17

3. LOIS GÉNERALES DE L’HYDRODYNAMIQUE 20


Classifications et définitions. 21
Loi de la continuité. 24
Loi de Bernoulli. Lignes caractéristiques. 28
Théorème de l’impulsion. 33
Pertes de charge. 35
Pertes de charge linéaires. 36
Pertes de charge locales. Formule de Borda-Carnot. 45

4. CALCUL DES SYSTÈMES HYDRAULIQUES SOUS PRESSION 52


Modèle des conduites courtes. 54
Modèle des conduites longues. Méthode des longueurs équivalentes. 56
Conduites en série. 56
Conduites en parallèle. 57
Systèmes très courtes: orifices et ajoutages (tuyères). 58
Conduite à débit reparti. 59
Réseaux de distribution. 61

Bibliographie 62
DEUXIÈME PARTIE - APPLICATIONS 63

1. ANALYSE DIMENSIONELLE ET PROPRIETÉS DES FLUIDES 64


Application 1.1. – Analyse dimensionelle – formules dimensionnelles. 64
Application 1.2. - Analyse dimensionelle – theoreme de Buckingham. 64
Application 1.3. – Viscosité. 65
Application 1.4. – Incompatibilité entre les criteres Froude et Reynolds. 68
Application 1.5. – Compressibilité et dilatation. 70

2. HYDROSTATIQUE 72
Application 2.1. – Application de la loi générale de l’hydrostatique. 72
Application 2.2. – Calcul des forces de pression. 74
Application 2.3. – Flottaison des corps. 81

3. LOIS GÉNERALES DE L’HYDRODYNAMIQUE 84


Application 3.1. – Le “venturimètre” et le débitmètre à diaphragme
– application de la loi de Bernoulli. 84
Application 3.2. – La turbine « à action » (turbine Pelton).
- application du théorème des impulsions. 88
Application 3.3. – L’action du fluide sur une piese de ramification
- application du théorème des impulsions. 90

4. CALCUL DES SYSTÈMES HYDRAULIQUES SOUS PRESSION 94


Application 4.1. - Problème combiné: ajoutages, vidange des
réservoirs (écoulement non-permenent). 94
Application 4.2.- Problème combiné: conduites longues, orrifices,
remplissement des réservoirs (écoulement non-permenent). 96
Application 4.3.- Calcul des conduites « courtes ». 101

Bibliographie 105
PREMIÈRE PARTIE

- THÉORIE -
1.
ANALYSE DIMENSIONELLE ET PROPRIETÉS DES FLUIDES
Les propriétés des fluides (et, en général, des tous les corps) sont décrites par les grandeurs physiques.
Une grandeur physique réfléchit, à la fois de point de vue quantitatif et qualitatif, un aspect (une propriété) du
phénomène étudié. Formellement, la « quantité » est désignée par la grandeur mathématique ou le nombre et la
« qualité », par l’unité de mesure. L’unité de mesure est définie par des moyens bien établis et la grandeur
mathématique ou le nombre résulte d’un procès de mesure. Alors, symboliquement, une grandeur physique
s’exprime de la manière suivante:
grandeur physique = grandeur mathématique (nombre) . unité de mesure
Dans les pages suivantes, on va utiliser des lettres en minuscule pour les grandeurs physiques, des lettres
en majuscule pour les grandeurs mathématiques et des lettres en minuscule entre parenthèses carrées pour les
unités de mesure. Par exemple, pour un diamètre: d=D.[d]=800 mm (le nombre D=800 est le résultat d’une
opération de mesure et l’unité de mesure [d]=mm a été défini auparavant).
L’opération de mesure représente une division entre deux grandeurs physiques, la grandeur physique en
cause et l’unité de mesure correspondante:
d
D=
[d ]
On peut étendre l’opération de mesure, remplaçant l’unité de mesure prédéfinie par une grandeur
physique ou une combinaison monôme des plusieurs grandeurs physiques incluses dans le même phénomène.
On arrive, de cette manière, à la notion de complexe adimensionnel ou critère. Par exemple:
b
πb =
h
représente le complexe adimensionnel de la largeur b d’une chambre, prenant comme unité de mesure l’hauteur h
de la même chambre. En général,
g
π g = e1 e2 e3
a1 .a2 .a3 ...
où: πg représente le complexe adimensionnel de la grandeur physique g ; a1, a2, a3, … représentent des autres
grandeurs physiques du même phénomène; e1, e2 ,e3, … représentent des exposants déterminés de la condition
que le monôme soit adimensionnel.
L’addition / soustraction des deux grandeurs physiques peut être réduite à l’addition / soustraction des
deux grandeurs mathématiques correspondantes seulement si elles ont les mêmes unités de mesure:
x1 ± x2 = X 1 [x1 ] ± X 2 [x2 ] = X 1 [x ] ± X 2 [x ] = ( X 1 ± X 2 )[x ]
La multiplication (division) des deux grandeurs physiques conduit à une grandeur physique nouvelle,
dont l’unité de mesure résulte par la multiplication (division) des unités de mesure des deux:
x1 ⋅ x 2 = X 1 [x1 ] ⋅ X 2 [x 2 ] = X 1 X 2 ⋅ [x1 ][x 2 ]
La nouvelle grandeur physique sera x=x1.x2, ayant la valeur (grandeur mathématique) X=X1.X2 et l’unité
de mesure [x]=[x1].[x2]. La dernière relation (entre les unités de mesure) s’appelle relation dimensionnelle.
Toute sorte de relation entre des grandeurs mathématiques (addition, soustraction, multiplication, division etc.)
s’appelle relation mathématique.
Les relations entre plusieurs grandeurs physiques s’appellent relations physiques. Les relations
physiques réfléchissent, formellement, des lois physiques, c'est-à-dire des dépendances objectives (indépendantes
de la volonté humaine) entre les grandeurs physiques. Il y a un grand nombre de lois physiques mais ce sont
seulement celles qui sont connues en ce moment et il reste une infinité de lois qui seront découvertes en avenir.
Les lois physiques de forme monôme, conformément à la propriété ci-dessus (de la multiplication),
conduisent à de relations dimensionnelles. Une part de ces relations peut être utilisée pour concevoir des
systèmes cohérents d’unités de mesure dans lesquels un nombre limité d’unités est défini arbitrairement et tous
les autres ont des unités établies à l’aide des relations dimensionnelles, choisies d’une façon arbitraire aussi; les
dernières s’appellent des unités dérivées.
L’arbitraire de cette sélection, permet théoriquement la conception de plusieurs systèmes cohérents
d’unités de mesure. Le long du temps, plusieurs tels systèmes ont été utilisé (CGS-cm,g,s, MKS-m,kg,s, MKfS-
m,kgf,s, après les unités fondamentales utilisées). Par des accords internationaux, on essaye d’arriver à un
standard commun et d’imposer le système SI (système international) mais il reste quant même le système anglo-
saxon qui est encore largement répandu dans des pays importantes du monde. Tout a fait, les systèmes d’unités
de mesure ne peuvent être changés d’une manière brusque, il faut laisser le temps passer parce qu’il y a des
documents, des appareils qui fonctionnent dans des entreprises etc. qui utilisent encore des systèmes anciennes.

L’analyse dimensionnelle a trois théorèmes.


Première théorème: pour qu’une relation physique soit réductible a une relation entre des nombres (une
relation mathématique), il est nécessaire que la relation soit homogène par rapport à un système cohérent
d’unités de mesure; c'est-à-dire, les unités de mesure de deux membres de la relation soient les mêmes.
Deuxième théorème: pour qu’une relation physique, homogène par rapport à un système cohérent
d’unités de mesure, ne change pas sa forme au changement du système d’unités de mesure, il est nécessaire que
les dimensions des unités dérivées, dans les deux systèmes, s’expriment par des formules dimensionnelles de
forme monôme.
Troisième théorème (théorème π ou théorème de Buckingham): une relation physique, réfléchissant
un phénomène physique donné, entre (n+1) grandeurs écrite dans un système standard d’unités de mesure, bâtie
en respectant les premières deux théorèmes de l’analyse dimensionnelle
y = f(x1, x2,…, xk, xk+1,…, xn)
peut être récrite sous la forme d’une relation entre (n+1-k) complexes adimensionnels
( )
π y = f π xk +1 ,..., π xn
si on renonce au système standard d’unités de mesure et on adopte un système propre au phénomène étudié,
ayant comme unités fondamentales un nombre k des grandeurs (x1, x2,…, xk) qui caractérisent le phénomène lui-
même.
Les trois théorèmes de l’analyse dimensionnelle sont très utiles en pratique: les premières deux
permettent d’utiliser les relations mathématiques (et toutes les facilités offertes par l’appareil mathématique)
au lieu des relations physiques; la troisième est très utile dans la recherche scientifique parce qu’elle permet de
trouver la forme générale d’une relation physique pour un phénomène étudié dans le laboratoire; par conséquent,
le nombre des essayes expérimentales est réduit d’une manière substantielle ainsi que le coût total des
recherches.

Similitude.
L’analyse dimensionnelle se trouve à la base de la similitude physique, en hydraulique – la similitude
hydraulique. La similitude physique, en particulier la similitude hydraulique, constitue la base théorique pour
une méthode de recherche expérimentale, la méthode de la modélisation physique, en particulier la méthode de la
modélisation hydraulique. Dans cette méthode, les recherches expérimentales se font sur des modèles
physiques des dimensions différentes de celles réelles, en général à une échelle réduite. La construction des
modèles à échelle réduite s’appuie sur la similitude physique qui est une extension de la similitude géométrique.
Partant de l’échelle géométrique d’un modèle, la similitude physique permet d’obtenir des échelles de
modélisation aussi pour les grandeurs physiques impliquées dans le phénomène étudié.
La définition de la similitude est la suivante: deux phénomènes, M (model) et N (naturel, réel) sont
similaires s’ils appartiennent à la même classe et si, entre les grandeurs homologues, décrivant ces phénomènes,
il y a des relations de proportionnalité. Pour une grandeur quelconque x :
xM
= S x ; xM = S x ⋅ x N
xN
où M et N, comme indices, désignent le model et l’objet réel et Sx s’appelle échelle de la grandeur x.

La similitude a deux théorèmes.


Première théorème: pour deux phénomènes similaires ou pour une classe de phénomènes similaires,
tous les complexes adimensionnels homologues sont identiques.
Deuxième théorème: pour que un phénomène M (modèle) soit similaire avec un autre phénomène N
(déterminé, réel, naturel) il faut que tous les deux soit de la même nature (appartiennent à la même classe) et
aient des valeurs identiques pour les critères (les complexes adimensionnels) des grandeurs déterminantes.
Une autre méthode expérimentale est la méthode analogique qui s’appuie sur l’identité des relations
mathématiques des lois physiques qui décrivent des phénomènes de nature toute différente (qui appartiennent à
des classes toutes différentes). Il y a, par exemple, des analogies hydro-électriques - entre des phénomènes
hydrauliques et des phénomènes électriques, des analogies hydro-acoustiques - entre des phénomènes
hydrauliques et des phénomènes sonores (les sons) etc. Dans ces cas, les deux catégories de phénomènes,
appartenant à des classes totalement différentes, sont décrites par le même type d’équation différentielle,
l’équation de Laplace:
∂2 f ∂2 f ∂2 f
+ + =0
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

Propriétés.
Parmi la multitude des propriétés des fluides, on a choisi ici seulement trois, les plus importantes pour le
calcule de l’écoulement des liquides dans les systèmes hydrauliques (conduites - sous pression, canaux et
rivières - à surface libre).
La fluidité représente la propriété des fluides de prendre la forme de leur support; les gaz occupent tout
l’espace disponible tandis que les liquides, à la suite de l’action des forces d’attraction moléculaires (la tension
superficielle), ont une surface libre – la surface de séparation entre le liquide et l’air ou le vide au dessus.
Cette propriété (la fluidité) est la conséquence d’une autre propriété, de l’état de tension à l’intérieur des
fluides: les fluides résistent (opposent de résistance) seulement à la compression et les seuls efforts qui peuvent
apparaître dans un fluide à la suite d’une action extérieure sont les efforts de compression. Les efforts de tension
n’existent pas du tout et les efforts tangentiels apparaissent seulement dans des conditions qui seront précisées
ci-dessous et sont, d’ailleurs, très faibles.
La viscosité représente le frottement entre les particules fluides et conduit à l’apparition des efforts
tangentiels quand entre deux particules voisines existe une différence de vitesse. C’est la (seule) situation où les
efforts tangentiels peuvent apparaître à l’intérieur d’un fluide. Par conséquent, les efforts tangentiels apparaissent
seulement quand le fluide se trouve dans un état de mouvement et quand il y a un gradient (une variation) de la
vitesse. Comme le frottement solide, le frottement fluide a été étudié aussi par Newton qui a établi la loi suivante:
l’effort tangentiel du à la viscosité est proportionnel avec le gradient de la vitesse. Formellement cette loi s’écrit:
dv
τ =μ
dn
où τ représente l’effort tangentiel, v représente la vitesse, n représente la direction normale sur la vitesse, d est le
symbole de la dérivée; μ est le coefficient de proportionnalité qui s’appelle coefficient de viscosité dynamique,
ayant l’unité de mesure
[μ ] = [τ ][n] = kg ⋅ m ⋅ s ⋅−1m ⋅ m = kg
−2 −2

[v] m⋅s m⋅s


qui contient l’élément dynamique, la masse (kg).
Il existe aussi un coefficient de viscosité cinématique,
μ
ν=
ρ
où ρ représente la densité. Son unité de mesure est
kg
[ν ] = [μ ] = mkg⋅ s =
m2
[ρ ] s
m3
qui ne contient pas l’élément dynamique (la masse - kg) mais seulement les grandeurs cinématiques – m et s.
La compressibilité des liquides. La compressibilité, en général, représente la propriété d’un matériel de
réduire son volume à une compression extérieure. Tous les fluides sont compressibles mais il y a une différence
quantitative entre les gaz et les liquides. Les gaz sont beaucoup plus compressibles que les liquides. C’est pour
ça qu’on dit souvent que les liquides sont incompressibles, ce qui représente une grande erreur parce que, par
exemple, l’eau est cent fois plus compressible que l’acier et il y a des phénomènes qui se produisent justement
grâce à la compressibilité (par exemple, le coup de bélier). Pour les liquides, la loi de la compressibilité est: la
variation (réduction) du volume est proportionnelle au volume initial et, aussi, à la variation (croissance) de la
pression. Formellement cette loi s’écrit:
ΔW = − β ⋅ W0 ⋅ Δp
où ΔW représente la variation de volume, W0 représente le volume initial, Δp représente la variation de pression
et le signe (moins) signifie qu’il s’agit d’une réduction de volume à une croissance de pression; β est le
coefficient de proportionnalité qui s’appelle coefficient de compressibilité, ayant l’unité de mesure
2
[β ] = 1 = 1 = m
[ p ] Pa N
Dans certaines situations, on peut négliger une propriété quelconque sans que les résultats des calculs
souffrent une modification significative. On a à faire, dans ces cas, avec des « modèles » de calcul simplifiés (par
l’absence de la propriété en cause) et il existe, ainsi, le modèle de fluide idéal ou parfait, dépourvu de viscosité,
le modèle de fluide incompressible, dépourvu de compressibilité etc.
2.
HYDROSTATIQUE
En repos, conformément à la propriété de fluidité, à l’intérieur d’un fluide il n’y a que des efforts
normaux de compression. Ces efforts sont des vecteurs qui ont les propriétés suivantes:
- sont, évidemment, normaux sur les surfaces sur lesquels ils agissent et sont dirigés toujours du fluide
vers la surface en cause;
- leur module (magnitude, intensité) ne dépend que de la position du point (ne dépend pas de l’orientation
de la surface).
La valeur commune de l’intensité des ces efforts dans un point s’appelle pression. Par conséquent, le
tenseur des efforts qui caractérise le repos d’un fluide dans un point prend la forme:
⎧σ xx σ xy σ xz ⎫ ⎧− p 0 0⎫
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎨σ yx σ yy σ yz ⎬ = ⎨ 0 − p 0⎬
⎪ ⎪ ⎪ 0 0 − p ⎪⎭
⎩σ zx σ zy σ zz ⎭ ⎩
où p représente la pression (toujours positive) est le signe (moins) dérive du fait que, par convention, les efforts
positives sont ceux de tension (par conséquent, les efforts de compression seront négatives).
L’unité de mesure de la pression est la même que celle de l’effort unitaire et s’appelle le Pascal (Pa);
cette unité représente, physiquement, une pression très faible et, par conséquent, on utilise fréquemment l’unité
nommé bar, beaucoup plus grande :
1 Pa = 1 N/m2
1 bar = 105 Pa
En ce moment, on utilise encore une unité ancienne, à peu près égale avec le bar, qui s’appelle
atmosphère technique ou, tout simplement, atmosphère (at) :
1 at = 1 kgf / cm2 = (9,81 N) / (10-4 m2) = 0,981.105 Pa`
Un motif supplémentaire pour lequel le bar ainsi que l’atmosphère sont des unités très largement utilisées
en pratique est que, physiquement, elles représentent des pressions proches d’une pression très commune, la
pression atmosphérique.
Tout à fait, l’unité de mesure atmosphère ne doit être confondue avec l’atmosphère physique (At ou atm)
qui représente une pression réelle, plus précisément la pression atmosphérique (dans l’air atmosphérique) dans
des conditions standardisées (au niveau de la mer et à une température moyenne de 15oC) :
1 At = 1,033 at = 1,013 bar
En pratique, il y a deux échelles pour la mesure de pressions:
- l’échelle barométrique représente l’échelle normale de point de vue physique, ayant l’origine (le point
« zéro ») dans le vide absolu où la pression est, en vérité, zéro;
- l’échelle manométrique représente une échelle relative, très utilisée en pratique, où l’origine (le point
« zéro ») est pris à la pression atmosphérique pat (une origine « mobile » d’ailleurs, dépendant de la valeur de la
pression atmosphérique à l’endroit considéré et au moment donné, qui, on sait, dépend de l’altitude et des
conditions atmosphériques); l’importance pratique de cette échelle vient du fait que toutes les installations et
même les êtres existent et fonctionnent entourés par la pression atmosphérique; par exemple, les manomètres
sont prévus avec des mécanismes qui sont en équilibre - point « zéro » - à la pression atmosphérique; pour les
êtres (humaines et les autres), ils ne « sentent » pas la pression atmosphérique mais « sentent » tout changement
de cette pression.
Figure 1 présente les deux échelles et quelques conséquences:
- dans l’échelle barométrique il y a seulement des pressions positives tandis que dans l’échelle
manométrique il y a, à la fois, des pressions positives (plus que la pression atmosphérique) et des pressions
négatives (moins que la pression atmosphérique);
- la valeur absolue d’une pression négative (en échelle manométrique) s’appelle vacuum; la valeur du
vacuum ne peut pas dépasser la valeur de la pression atmosphérique dans le point considéré;
- dans un tube barométrique (fermé à sa part supérieure) un liquide monte jusqu’au plan barométrique;
- dans un tube manométrique (ouvert à sa part supérieure et en contact avec la pression atmosphérique)
un liquide monte jusqu’au plan manométrique;
- entre les valeurs de la même pression exprimées dans les deux échelles, pb (échelle barométrique) et pm
(échelle manométrique), il y a la relation évidente:
pb = pm + pat ;
La représentation graphique des efforts normaux de compression, agissant sur une surface donnée,
s’appelle diagramme de pression. Dans un tel diagramme, chaque flèche, correspondant à un effort, sera
normale à la surface, sera dirigée vers la surface et aura la magnitude égale à la pression dans le point d’action
du vecteur.
Les diagrammes de pression représentent des « charges » pour des bâtiments ou des autres objets soumis
à l’action des fluides, soit en repos, soit en état de mouvement.

z(+) Vide -pat hm(-)

Atmosphère
“zéro” Plan barométrique

pat “zéro Plan manométrique

Tube barométrique
Tube manométrique

po pb=γhb=pm+pat pm=γhm

po,b po,m

hb(+)
échelle échelle
barométrique manométrique

“zéro” Plan de référence hm(+)

Figure 1 – Echelles pour la mesure des pressions

En état de mouvement, le tenseur des efforts diffère du tenseur en repos par l’existence des efforts
tangentiels qui proviennent de la propriété de viscosité et qui sont très faibles (pratiquement négligeables) par
rapport à ceux normaux.
Toutefois, si les efforts tangentiels agissent sur des grandes surfaces, comme dans le cas des systèmes
hydrauliques (conduites et canaux), ils ne seront jamais négligés. Par contre, ils sont déterminants pour un calcul
correct d’un tel système.
Seulement si les surfaces sur lesquelles les efforts tangentiels agissent sont petites, les efforts tangentiels
seront négligés par l’application du modèle du fluide idéal, dépourvu de viscosité.
Pour le même motif, les « charges » des éléments de résistance des bâtiments qui proviennent des efforts
tangentiels seront toujours négligées et seulement les diagrammes de pression (les efforts normaux) seront
considérés.

Loi générale de l’hydrostatique.


Soit un système de référence Oxyz et le corps parallélépipédique des dimensions infinitésimales dx, dy et
dz. Sur ce corps (figure 2) agissent les forces connues:
- les forces de surface (forces de liaison), écrites à l’aide de la notion de pression p dans le centre de la
particule et utilisant les règles du calcul infinitésimal (la notion de dérivée partielle);
- la force de masse (le poids), écrite à l’aide de la notion de poids spécifique γ ;
Les équations d’équilibre, sur les trois directions sont:
⎛ ∂p ∂x ⎞ ⎛ ∂p ∂x ⎞ ∂p
ΣX=0: ⎜p− ⎟dy ⋅ dz − ⎜ p + ⎟dy ⋅ dz = 0 ⇒ = 0 ⇒ p = const.( x)
⎝ ∂x 2 ⎠ ⎝ ∂x 2 ⎠ ∂x
⎛ ∂p ∂y ⎞ ⎛ ∂p ∂y ⎞ ∂p
ΣY=0: ⎜⎜ p − ⎟⎟dx ⋅ dz − ⎜⎜ p + ⎟⎟dx ⋅ dz = 0 ⇒ = 0 ⇒ p = const.( y )
⎝ ∂y 2 ⎠ ⎝ ∂y 2 ⎠ ∂y
⎛ ∂p ∂z ⎞ ⎛ ∂p ∂z ⎞
⎜p− ⎟dx ⋅ dy − ⎜ p + ⎟dx ⋅ dy − γ ⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz = 0 ⇒
⎝ ∂z 2 ⎠ ⎝ ∂z 2 ⎠
∂p dp
ΣZ=0: +γ = 0 ⇒ + γ = 0 ⇒ p 2 − p1= −γ ( z 2 − z1) = γ ( z1− z 2 ) ⇒
∂z dz
p p
⇒ p 2 = p1 + γ ( z1− z 2 ) ⇒ z1+ 1 = z 2 + 2
γ γ
Les premières deux équations conduisent à la conclusion que la pression ne dépend que du niveau z (c’est
pour ça que la dérivée partielle devient une dérivée totale) et que tout plan horizontal est un plan isobare
p=const.(x,y), c'est-à-dire que la pression dans un plan horizontal est toujours la même. Le résultat de la
troisième équation représente la loi générale de l’hydrostatique qui est appliquée en deux formes:
p p
z1 + 1 = z 2 + 2
γ γ
p 2 = p1 + γ (z1 − z 2 ) = p1 + γ ⋅ h21
où h21 représente la profondeur du point 2 par rapport au point 1 (la profondeur h représente l’axe invers à l’axe
z - vertical mais orienté en bas). Dans la figure 1, hb est la profondeur en échelle barométrique où l’axe h a
l’origine au niveau du plan barométrique et hm est la profondeur en échelle manométrique où l’axe h a l’origine
au niveau du plan manométrique.

z dy

⎛ ∂p ∂z ⎞
⎜p+ ⎟dx ⋅ dy
⎝ ∂z 2 ⎠

⎛ ∂p ∂y ⎞
⎜⎜ p + ⎟dx ⋅ dz
γ.dx.dy.dz ⎝ ∂y 2 ⎟⎠
⎛ ∂p ∂y ⎞
⎜⎜ p − ⎟dx ⋅ dz
dz
⎝ ∂y 2 ⎟⎠

dx

⎛ ∂p ∂z ⎞ y
⎜p− ⎟dx ⋅ dy
⎝ ∂z 2 ⎠

x
Figure 2 - Loi générale de l’hydrostatique

Le terme p/γ s’appelle hauteur piézométrique et il est pris souvent comme mesure de la pression: il
représente l’hauteur d’une colonne de liquide de poids spécifique γ produisant à sa base la pression p. On
exprime souvent les pressions en mm colonne Hg (en météorologie) ou en m colonne eau (en technique). Par
exemple, dans ces termes, l’atmosphère physique (At ou atm) est de 760 mm col.Hg et l’unité de mesure
atmosphère (technique - at) est 10 m col.H2O.
Puisque les points 1 et 2 peuvent représenter n’import quels deux points dans le système en équilibre, il y
a aussi la forme
p
z + = const.
γ
où la constante const. est une constante locale, propre au système considéré.
Dans cette relation et, comme on verra, aussi dans la relation de Bernoulli, les termes de cette expression
ont une signification énergétique. Dans la mécanique des fluides il est difficile de suivre une particule, d’une
masse connue et c’est pour ça qu’on essaie d’échapper de ce terme (la masse) et, pour les énergies, on utilise
l’énergie spécifique, c'est-à-dire, l’énergie rapportée à l’unité de poids. En ces termes, l’énergie potentielle de
position Ep,pos devient
E p, p
m⋅ g ⋅ z
e p , pos = =
=z
G m⋅ g
et, alors, le premier terme, z, quoiqu’il et, dimensionnellement, une longueur (plus précisément, une hauteur),
son signification est énergétique, il représente l’énergie potentielle de position.
Evidemment, en équilibre (en repos, sans aucune vitesse) l’énergie ne peut avoir que la forme d’énergie
potentielle et, par conséquent, le deuxième terme, p/γ, représente obligatoirement l’autre sorte d’énergie
potentielle, l’énergie potentielle de pression
p
e p , press =
γ
(un fluide comprimé – c'est-à-dire soumis à une pression, puisqu’il est compressible, il est capable d’effectuer un
travail mécanique s’il est laissé se décomprimer).
L’énergie (spécifique) potentielle entière
p
H p = e p , pos + e p , press = z +
γ
s’appelle niveau piézométrique, est mesuré par rapport au plan de référence horizontal xOy et, en repos,
conformément à la loi générale de l’hydrostatique, a une valeur constante dans tous les points du système.
Pour préserver la valeur constante de la somme, à mesure que la profondeur d’un point s’accroît (le
niveau z décroît), la pression correspondante s’accroît aussi. Autrement dit, conformément à la loi générale de
l’hydrostatique, les pressions dans un fluide restent toujours constantes dans les plans horizontaux et
s’accroissent avec la profondeur.
Le plan horizontal dans lequel la pression a la valeur de la pression atmosphérique (pat) s’appelle plan
manométrique et le plan dans lequel la pression a la valeur « zéro » (théoriquement le vide absolu, pratiquement
la pression des vapeurs saturées du liquide qui est assez proche du vide absolu) s’appelle plan barométrique.

La force de pression P représente l’interaction entre un fluide et un autre corps (d’habitude un corps
solide – la surface du support du fluide lui-même) par les efforts normaux, c'est-à-dire la résultante de la
« charge », représentée par le diagramme de pression:
P = ∫∫ p ⋅ dA
A
Il y a ici (l’intégrale d’en haut) une somme vectorielle des forces élémentaires ayant le module égale à
p.dA (dA est l’aire de la surface élémentaire autour d’un point), la direction de la normale à la surface dans le
point considéré et le sens, du fluide vers la surface.
Pour une surface courbe quelconque, cette intégrale peut être faite à l’aide des différences finies, divisant
la surface en m surfaces élémentaires et transformant l’intégrale dans une somme:
( )
m
P = ∑ pi ⋅ dAi ⋅ ni
i =1
Pour une surface courbe de forme régulière, l’intégrale conduit à des formules qui permettent le calcul de
la force de pression à l’aide de ses trois composants:
Px = ∫∫ p ⋅ dA ⋅ cos α = ∫∫ p ⋅ dAx = pGx ⋅ A x
A A

Py = ∫∫ p ⋅ dA ⋅ cos β = ∫∫ p ⋅ dAy = pGy ⋅ A y


A A

Pz = ∫∫ p ⋅ dA ⋅ cos γ = ∫∫ p ⋅ dAz = ∫∫ γ ⋅ h ⋅ dAz =γ ⋅ ∫∫ h ⋅ dAz =γ ⋅ Wz


A A A A
où γ est le poids spécifique du liquide, Ax, Ay, Az sont les aires des projections de la surface donnée A sur les
plans de coordonnées ayant comme normale, respectivement, les axes Ox, Oy, Oz et pGx , pGy sont les pressions
dans les centres de gravité Gx , Gy des surfaces Ax , Ay .
Pour bien comprendre la signification de Wz il faut débuter avec une explication. D’habitude, les
récipients contenant des fluides se trouvent en atmosphère et alors, d’une part d’un parois se trouve la charge (le
diagramme de pression) du fluide lui-même et, de l’autre part, la charge (le diagramme de pression)
correspondant à la pression atmosphérique, de valeur constante pat et sens contraire à la charge du fluide.
Par conséquent, dans ces cas (très usuels), la charge résultante est représentée par le diagramme de
pression correspondant à l’échelle manométrique et l’origine de l’axe Oh est au niveau du plan manométrique.
Donc, dans les relations en haut, h représente la profondeur d’un point par rapport au plan manométrique
et Wz, le volume d’un corps qui s’appelle corps de pression, un corps prismatique avec les génératrices
verticales, compris entre la surface en question A en bas et sa projection dans le plan manométrique Az en haut.
Si (un cas assez rare) le plan manométrique se trouve au desous de la surface, elle est soumise à un vacuum et le
volume Wz (compris toujours entre la surface en question A et sa projection dans le plan manométrique Az), ainsi
que la composante Pz, ont des valeurs négatives. Il faut préciser que le corps de pression et son volume Wz ne
sont pas réels, ils ont été imaginés seulement pour faciliter le calcul de la composante Pz de la force de pression.
Les directions des composantes sont, certainement, connues (parallèles aux axes Ox, Oy, Oz) et elles sont
dirigées toujours du fluide vers la surface (sauf les cas où le module de la force résulte négative, quand le plan
manométrique se trouve au desous de la surface et le système est soumis au vacuum).
A l’aide de la profondeur h définie en haut (mesurée du plan manométrique), les pressions dans les
centres de gravité des projections Ax et Ay peuvent être calculées comme il suit: pGx=γ.hGx ; pGy=γ.hGy ; où hGx,,hGy
sont les profondeurs des centres de gravité Gx, Gy par rapport au plan manométrique.
Pour les surfaces régulières, les formules d’en haut peuvent être appliquées parce qu’il est possible de
calculer facilement les valeurs des paramètres impliqués, Ax, Ay, Az, hGx , hGy et Wz . Aussitôt, dans ces cas, il est
souvent possible de trouver le point d’application de la force de pression, qui s’appelle centre de pression; par
exemple, si la surface a des éléments circulaires (sphère, cylindre circulaire), on sait d’avance que la force de
pression, comme résultante des forces concurrentes dans le centre du cercle, va passer par ce centre.
Enfin, le cas le plus particulier est le cas des surfaces planes. Dans ce cas, la direction et le sens de la
force de pression sont connus d’avance; comme résultante des forces parallèles, la force de pression sera toujours
normale à la surface en question et aura le sens dirigé du fluide vers la surface. Le module de la force, comme
somme (intégrale) des forces élémentaires sera:
P = ∫∫ p ⋅ dA = pG A
A
où A représente l’aire de la surface plane et pG est la pression dans son centre de gravité G qui peut être calcule
aussi par la formule pG = γ.hG (hG est la profondeur, par rapport au plan manométrique, du centre de gravité G).

O
Plan manométrique y
δ

x
A

Plan de la
surface A
y1
h

Figure 3 – Forces de pression sur des sufaces planes

Sauf les axes normaux, Ox, Oy (dans le plan manométrique), Oz (en haut) et Oh (en bas), dans le cas des
surfaces planes il est utile de définir un axe supplémentaire Oy1 (voir aussi la figure 3). On définit,
premièrement, l’axe Ox à l’intersection du plan de la surface donnée avec le plan manométrique et alors l’axe Oy
sera normal sur Ox et dans le plan manométrique; l’axe Oy1 sera à l’intersection du plan de la surface donnée
avec le plan hOy.
Ecrivant l’équation des moments par rapport à l’axe Ox on a:
P ⋅ y1C = ∫∫ p ⋅ dA ⋅ y1 = ∫∫ γ ⋅ h ⋅ dA ⋅ y1 = ∫∫ γ ⋅ y1 ⋅ cos δ ⋅ dA ⋅ y1 =
A A A

= γ ⋅ cos δ ⋅ ∫∫ y ⋅ dA =γ ⋅ cos δ ⋅ I xx
2
1
A
d’où, il suit
γ ⋅ cos δ ⋅ I xx γ ⋅ cos δ ⋅ I xx I xx I I
y1C = = = = xx = xx
P γ ⋅ hG ⋅ A hG
⋅ A y1G ⋅ A S x
cos δ
Dans les relations ci-dessus, il y a les significations suivantes:
- y1C est la coordonnée y1 du point d’application de la force de pression, noté avec C et appelé centre de pression;
- y1G est la coordonnée y1 du centre de gravité G de la surface donnée A;
- δ est l’angle entre le plan de la surface donnée A et le plan vertical hOx;
- Sx est le moment statique de la surface donnée A par rapport à l’axe Ox;
- Ixx est le moment d’inertie de la surface donnée A par rapport à l’axe Ox;
Un cas particulier est représenté par un corps complètement submergé dans un liquide. Dans ce cas, la
force de pression agit sur une surface fermée. Sur chaque direction, la surface fermée est composée de deux
surfaces qui produisent la même projection sur les trois plans de référence mais sur lesquelles les forces sont
contraires une à l’autre. Par conséquent, sur les directions Ox et Oy les forces s’annulent et, sur la direction Oz,
la force de haut en bas se soustrait de la force (plus élevée) de bas en haut et la résultante agit de bas en haut et sa
valeur est γ.Wc , où Wc représente justement le volume du corps (la différences des volumes des corps de pression
Wz pour les deux surfaces qui produisent la même projection Az), c'est-à-dire justement le poids du corps s’il était
fait en eau.
Ce résultat est connu sous le nom de loi d’Archimède: un corps submergé dans un liquide perd de son
poids une pesanteur égale au poids du liquide remplacé. En fait, la résultante des forces de pression est une force
verticale dirigée de bas en haut, égale au poids du liquide remplacé qui s’appelle force d’Archimède.
Si la force d’Archimède dépasse le poids du corps, le corps monte vers la surface et sort du liquide, le
volume remplacé décroît, la force d’Archimède aussi, et il s’arête au moment où les deux forces deviennent
égales (plus précisément, la force d’Archimède arrive à la valeur du poids):
G = γ.Wc = ρ.g.Wc
Cette condition représente la condition de flottement; elle permet le calcul du “tirant d’eau” h, c'est-à-
dire la profondeur de la submersion du corps (du flotteur) – la profondeur du plus bas point du corps par rapport
à la surface de l’eau – posant la condition que le poids du volume d’eau qui se trouve au dessous de la surface de
l’eau soit égale au poids du flotteur lui-même.
Le plan qui résulte de l’intersection du flotteur avec la surface de l’eau (voir la figure 4) s’appelle plan de
flottaison. Le flotteur peut avoir des oscillations autour de tout axe qui se trouve dans ce plan, à condition que la
condition de flottement soit accomplie, c'est-à-dire que le volume remplacé reste le même. Les principaux axes
d’oscillation sont les deux axes de symétrie du plan de flottaison: l’axe longitudinal autour du quel il y a le
mouvement de roulis et l’axe transversal autour du quel il y a le mouvement de tangage.
M
d
r
G Surface de l’eau

C h

Surface (plan)

Axe longitudinal
de flottaison

Axe transversal

Figure 4 – Flottaison des corps

La deuxième condition est celle de stabilité au flottement. Faisant une analogie, cette condition se pose
dans les mêmes termes que pour un pendule: si le centre de la pesanteur G se trouve sous le point d’appui O,
alors les oscillations sont stables. Dans ce cas, il n’y a pas un point d’appui réel mais il y a un point imaginaire,
nommé centre métacentrique M qui joue ce rôle. Si le centre de la pesanteur G se trouve sous le centre
métacentrique M, la valeur de la distance d entre ces deux points, G et M, est considérée positive, le flottaison est
stable et la valeur de cette distance représente la mesure de la stabilité du corps flottant: une distance d plus
grande, signifie une bonne stabilité; une distance d négative, signifie le renversement du corps.
Le centre métacentrique M se trouve toujours au-dessus du centre de carène C qui est le centre de la
pesanteur du volume remplacé W, c'est-à-dire le centre de pression - point d’application de la force de portance
(force d’Archimède). La distance entre eux est égale au rayon métacentrique r, ayant la formule
I
r=
W
où, I représente le moment d’inertie de la surface de flottaison par rapport à l’axe d’oscillation. Pour les cas
usuels des bateaux, où le centre de poids G du corps se trouve d’habitude au dessus du centre de pression C, on a
d = r − CG
et la condition de stabilité sera: d > 0. Pour les bateaux, les plus dangereuses sont les oscillations autour de l’axe
longitudinal car le moment d’inertie I a la valeur minimale.
Il faut préciser que les problèmes liés au flottement des corps sont assez compliqués, même pour des
flotteurs de forme simple, régulière. On a donné ici, sans aucune démonstration, seulement les notions
élémentaires liées à ce sujet.
3.
LOIS GÉNERALES DE L’HYDRODYNAMIQUE
L’hydraulique est, on peut dire, une mécanique spécialisée, plus précisément la mécanique des fluides
appliquée: la mécanique dont l’objet d’étude est le corps fluide et qui utilise très largement pas seulement
l’appareil mathématique mais aussi les études et les recherches expérimentales.
Par conséquent, les lois générales de la mécanique (conservation de la masse, de l’énergie etc.) seront,
évidemment, valables aussi en hydraulique. Les formes sous lesquelles on trouvent ces lois en hydraulique
diffèrent quant même de celles appris pour les corps solides, et la différence vient justement du fait que les corps
fluides ont des particularités importantes par rapport au corps solides.
Une particularité importante d’un corps fluide est q’il serait très difficile, pratiquement impossible, de
suivre une particule fluide sur sa trajectoire. Par conséquent, on ne peut pas utiliser le système de Lagrange et on
est obligé d’utiliser le système d’Euler pour la représentation des mouvements.
On rappelle, brièvement, que:
- dans le système de Lagrange on « poursuit » une particule bien déterminée sur sa trajectoire,
« mesurant » sa position dans l’espace (les coordonnées x, y et z) le long du temps (t); alors, ces coordonnées
seront des fonctions simples du temps, x(t), y(t), z(t), et les vitesses, ainsi que les accélérations, s’obtiennent à
l’aide des dérivées simples, du premier et, respectivement, du second ordre:
dx dy dz d 2x d2y d 2z
vx = ; v y = ; vz = ; a x = 2 ; a y = 2 ; a z = 2 ;
dt dt dt dt dt dt
- dans le système d’Euler on « poursuit ce qui se passe » avec des particules bien différentes mais qui
passent toutes par le même point de l’espace; plus précisément, on « mesure » les vitesses des particules qui
passent par un point bien déterminé de l’espace et alors la vitesse sera une fonction des coordonnées du point et,
bien entendu, du temps: v=f(x,y,z,t) ; dans ces conditions, l’accélération, comme dérivée de la vitesse par rapport
au temps, aura une expression plus complexe; plus précisément, elle sera une dérivée totale suivant le chemin
d’une particule autour du point considéré:
∂v ∂v ∂v ∂v
a= + vx + vy + vz
∂t ∂x ∂y ∂z
avec les composantes:
∂v ∂v ∂v ∂v
a x = x + vx x + v y x + vz x
∂t ∂x ∂y ∂z
∂v ∂v ∂v ∂v
a y = y + vx y + v y y + vz y
∂t ∂x ∂y ∂z
∂v ∂v ∂v ∂v
a z = z + vx z + v y z + v z z
∂t ∂x ∂y ∂z
Ces expressions sont importantes quand on écrit les équations générales du mouvement des fluides dans
l’espace (trois dimensions) mais elles ne seront pas utilisées dans le cadre de ce cours qui a comme but le calcul
des systèmes hydrauliques, c'est-à-dire, des conduites, des canaux, des rivières etc.
La vitesse v=f(x,y,z,t), définie dans le système d’Euler (utilisé en hydraulique), s’appelle vitesse locale.
Cette notion, vitesse locale, est fondamentale pour le calcule des systèmes hydrauliques. Après les conditions de
la variation de cette vitesse, il y a plusieurs classifications et définitions, très importantes en hydraulique.
Classification: écoulements permanents / non-permanents (ou stationnaires / instationnaires). Cette
classification est faite en fonction de la variation ou la non-variation de la vitesse locale pendant le temps. Les
écoulements ayant les vitesses locales constantes pendant le temps s’appellent permanents ou stationnaires, les
autres s’appellent non-permanents ou instationnaires. Les régimes transitoires sont des écoulements non
permanents qui font le passage d’un écoulement permanent à un autre, permanent aussi.
Il faut, quant même, préciser qu’il y a une sorte de in stationnarité (non permanence) qui n’est pas
comprise dans cette classification. Ce sont les écoulements turbulents.
La turbulence, dont les mécanismes sont très peu connus en ce moment, est caractérisée par des
variations extrêmement rapides des vitesses locales autour des valeurs moyennes temporelles; ces variations
existent dans toutes les directions et représentent la source d’une permanente échange de masse entre des
particules voisines, accompagnée par l’échange de quantité de mouvement, des divers substances contenues en
état de suspension ou de solution etc. Les variations rapides des vitesses dues à la turbulence ne sont pas
considérées comme écoulements non-permanents; seulement si les valeurs moyennes temporelles des vitesses
ont, à leur tour, des variations pendant le temps, les écoulements s’appellent non-permanents.
Classification: écoulements tri- , bi- , uni- dimensionnels. Cette classification est faite en fonction de la
variation ou la non-variation de la vitesse locale le long des trois directions dans l’espace. Si la vitesse locale
varie le long des toutes les trois directions (x, y et z), l’écoulement s’appelle tri-dimensionnel ou spatial. Si la
vitesse locale a une variation seulement le long des deux directions (par exemple, x et y), préservant des valeurs
constantes le long de la troisième (z), l’écoulement s’appelle bi-dimensionnel ou plan. Si la vitesse locale a une
variation seulement le long d’une seule direction (par exemple, x), préservant des valeurs constantes le long des
deux autres (y et z), l’écoulement s’appelle uni-dimensionnel ou unifilaire.
La dernière dénomination, écoulement unifilaire, est plus utilisée dans le cas particulier mais très
important en pratique des systèmes hydrauliques, où l’écoulement se fait le long d’une seule direction mais cette
direction n’est pas une droite, mais une ligne quelconque dans l’espace.
Les systèmes hydrauliques (conduites, canaux, rivières etc.) se trouvent dans une situation spéciale:
l’écoulement se fait le long d’une seule direction (le long du système) mais, à la fois, plusieurs paramètres et,
premièrement la vitesse locale, ont une variation spatiale (le long des trois coordonnées).
Suivant la vitesse locale, on constate que dans une section transversale (voir la figure 5) il y a une
distribution (réelle) des vitesses caractérisée par une vitesse nulle aux parois (grâce à la propriété d’adhésion – la
molécule de fluide qui vient en contact avec un corps solide adhère à ce corps et, par conséquent, prend sa
vitesse, donc zéro aux parois) et une vitesse maximale auprès du centre du courant (vmax). Il y a donc la situation
particulière où, tandis que l’écoulement se fait seulement le long du système, c’est à dire le long d’une seule axe
(l’axe x ou s), la vitesse locale varie le long de toutes les trois axes (y et z dans le plan de la section transversale
et, évidemment, x ou s, le long du système).
Dans cette situation spéciale, on a un écoulement uni-filaire, ayant à la fois un caractère spatial et, pour
simplifier les calculs, on adopte ce qu’on appelle le modèle d’écoulement uni-dimensionnel.
Dans ce modèle, on admet une distribution (hypothétique) uniforme des vitesses où, dans tous les points
de la section transversale, la vitesse sera la même, ayant la valeur de la vitesse moyenne V.
Dans ces conditions, la seule direction possible de variation de la vitesse (moyenne) reste l’axe x ou s (le
long du système): V(s).
Selon la variation ou la non-variation de la vitesse moyenne le long du courant il y a aussi une
classification importante: les écoulements uniformes pour lesquels la vitesse moyenne préserve une valeur
constante tout le long du courant et les écoulements non-uniformes (ou variés) dans le cas contraire. Les
écoulements non-uniformes (ou variés) se divisent, à leur tour, en écoulements graduellement variés et
écoulements rapidement variés, selon l’ordre de grandeur du gradient de la vitesse dV/ds.

z V(s) z V(s)

v(s,y,z)
s s

vmax
y y

Distribution hypothétique Distribution réele


des vitesses des vitesses

Figure 5 - Modèle uni-dimensionnel d’écoulement

Une notion importante liée à la notion de vitesse locale est la ligne de courant. Par définition, une
ligne de courant représente la ligne qui a la propriété que, dans chaque point, le vecteur vitesse locale est tangent
à la ligne. Pour les lignes de courant il y a la propriété suivante: deux lignes de courant ne peuvent pas
s’intersecter que dans des point spéciaux; par des autres paroles, généralement, par un point de l’espace peut
passer une seule ligne de courant.
La totalité des lignes de courant qui passent par les points d’une courbe quelconque dans l’espace génère
une surface de courant; un cas particulier mais très important dans les applications pratiques est représenté par
le tube de courant qui est la surface de courant générée par une courbe fermé.
Le tube de courant est caractérisé par la notion de flux, plus précisément le flux par la section
transversale du tube à la quelle correspondent trois notions :
- le débit volumique ou, tout simple, le débit Q [m3/s]: le volume de fluide qui traverse la (l’entière)
surface de la section transversale d’un tube de courant dans l’unité de temps;
- le débit massique Qm [kg/s]: la masse de fluide qui traverse la (l’entière) surface de la section
transversale d’un tube de courant dans l’unité de temps;
- le débit de poids QG [N/s]: le poids de fluide qui traverse la (l’entière) surface de la section transversale
d’un tube de courant dans l’unité de temps.
De la définition du flux, considérant que toutes les vitesses locales sont normales à la section
transversale, on arrive aux expressions:
Q = ∫ v ⋅ dA = VA ⇒ Qm = ρQ ⇒ QG = γQ;
A
où v est la vitesse locale, A est l’aire de la section transversale, V est la vitesse moyenne, ρ est la densité et γ est
le poids spécifique.
La surface de courant et son cas particulier, le tube de courant, représentent le « modèle » d’une surface
imperméable car les vitesses sont toujours tangentes à cette surface.
L’importance pratique de la notion de tube de courant vient du fait que les écoulements dans les
systèmes hydrauliques sont des écoulements à l’intérieur des tubes des courant car la surface qui entoure le
courant a les mêmes propriétés que le tube de courant (le vitesses sont toujours tangentes à la surface).
C’est pour ça que, ayant comme but le calcul des systèmes hydrauliques, les principales lois de la
mécanique seront écrites pour le tube de courant et utilisant le modèle d’écoulement uni-dimensionnel; sous la
nouvelle forme, elles deviennent les lois générales de l’hydrodynamique.
Quoique leur forme et même leurs dénominations soient différentes de celles de la mécanique générale, il
ne faut pas oublier la signification de chaque loi: la loi de la continuité en mécanique des fluides représente la loi
de conservation de la masse en mécanique générale; la loi de Bernoulli en mécanique des fluides représente la
loi de la conservation de l’énergie en mécanique générale; le théorème de l’impulsion en mécanique des fluides
représente le théorème des quantités de mouvement en mécanique générale.

Loi de la continuité.
Sur le tube de courant de la figure 6, on a découpé un tronçon de longueur ds, entre la section d’entrée 1-
1 et la section de sortie 2-2 et on écrit le bilan de masse dans le temps dt : la masse qui entre par la section 1-1
doit être égale à la somme entre la masse qui sort par la section 2-2 et la masse qui s’accumule entre les deux
sections.
La masse qui entre par la section 1-1 et la masse qui sort par la section 2-2 sont proportionnelles au
produit ρQ qui a une variation le long du courant [∂(ρQ)/∂s]ds. D’autre part, la masse contenue entre les deux
sections est proportionnelle au produit ρA qui a la variation pendant le temps [∂(ρA)/∂t]dt ; cette variation
représente la « source » de l’accumulation de masse entre les deux sections pendant le temps dt, due à la
variation de la densité (conséquence de la propriété de compressibilité) et à la variation de l’aire de la section
transversale (conséquence de l’élasticité des parois d’une conduite ou du degré de liberté supplémentaire pour les
écoulements à surface libre).
2
moment (t+dt)

moment( t)

ρQ+[∂(ρQ)/∂s]ds
ρA+[∂(ρA)/∂t]dt
1

ds 2 ρ2Q2

ρQ
1 ρ1Q1
ρ3Q3
ρ4Q4

Figure 6 – Loi de la continuité

Alors, le bilan de masse s’écrit de la manière suivante:


⎡ ∂ (ρQ ) ⎤ ⎡ ∂ (ρA) ⎤
ρQ.dt = ⎢ ρQ + ds ⎥ dt + ⎢ dt ⎥ ds
⎣ ∂s ⎦ ⎣ ∂t ⎦
d’où résulte l’équation de la continuité, dans sa forme la plus générale:
∂ ( ρ Q ) ∂ ( ρA )
+ =0
∂s ∂t
Dans l’hypothèse d’un fluide (modèle) incompressible, ρ étant une constante, cette équation se simplifie
et elle devient:
∂Q ∂A
+ =0
∂s ∂t
Cette forme est souvent utilisée pour les écoulements non - permanents à surface libre où la variation de
masse due à la compressibilité (à la variation de la densité ρ) est négligeable par rapport à celle due à la variation
de la section A, qui suit le changement de la profondeur h de l’écoulement.

Figure 7 – Conséquence de la loi de la continuité

Si l’écoulement est aussi permanent (nulle variation pendant le temps), l’équation prend la forme la plus
simple:
∂Q
=0
∂s
dont la signification est: le débit (volumique) est constant le long du courant. Si, dans le sens de
l’écoulement, il y a les sections successives 1, 2, 3,…, l’équation de la continuité s’écrit aussi sous la forme:
Q1 = Q2 = Q3 = …
ou, utilisant la notion de vitesse moyenne,
A1.V1 = A2.V2 = A3.V3 = …
C’est la forme de l’équation de la continuité la plus utilisée car elle sert au calcul des systèmes
hydrauliques les plus répandus, les systèmes qui transportent des liquides en régime permanent (soit sous
pression - dans les conduites, soit à surface libre - dans les canaux ou dans les rivières) quand on peut appliquer
le modèle de fluide incompressible.
Pour les fluides compressibles (par exemple, l’air et toutes les autres gaz), en régime permanent,
l’équation de la continuité devient:
∂ (ρQ )
=0
∂s
c'est-à-dire, le débit massique est constant le long du courant. Pour les sections successives 1, 2, 3,…, l’équation
de la continuité s’écrit sous la forme:
ρ1.Q1 = ρ2.Q2 = ρ3.Q3 = …
ou, à l’aide de la notion de vitesse moyenne,
ρ1.A1.V1 = ρ2.A2.V2 = ρ3.A3.V3 = …
Une conséquence importante de point de vue pratique est la suivante: dans les systèmes sous pression,
remplis de liquides et en régime permanent, la vitesse dépend seulement de la forme et les dimensions de la
conduite (pour les conduites normales, cylindriques, du diamètre) qui définit l’aire de la section transversale A.
La figure 7 explique cette conséquence qui est, à son tour, une conséquence de la lois de la continuité:
V=Q/A=constante/A. Pour toute orientation de la conduite (horizontale, verticale, inclinée) ou sens d’écoulement
(vers la droite, vers la gauche, en haut, en bas) la vitesse a la même valeur dans les conduites avec le même
diamètre: une vitesse grande dans les conduites avec de petites diamètres et, par contre, des vitesses faibles dans
les conduites de grand diamètre.
Une forme particulière de l’équation de la continuité se réfère aux points de ramifications (par exemple,
les « nœuds » des réseaux de distribution). Ces points sont considérés dépourvus de volume, donc aucun
accumulation de masse n’est pas possible est alors, la loi de la continuité devient: la somme des débits massiques
qui entrent est égale à la somme des débits massiques qui sortent. Avec les notations de la figure 6 on a:
ρ1Q1+ ρ4Q4+…= ρ2Q2+ ρ3Q3+…
Si on accepte, par convention, un signe pour les débits qui entrent et le signe contraire pour les débits qui
sortent, cette relation devient:
∑ ρ k Qk = 0
Pour les fluides incompressibles (ρ=const.), les deux relations deviennent:
Q1+Q4+…= Q2+Q3+…
et
∑Q k =0
respectivement.
Loi de Bernoulli.
On a déjà mentionné que la loi de Bernoulli représente un bilan d’énergie. Ici, on va faire ce bilan et, par
conséquent, déduire la loi de Bernoulli pour le cas qui intéresse le calcul des systèmes qui transportent des
liquides en régime permanent, qui fait l’objet de ce cours et pour lequel on peut accepter le modèle de fluide
incompressible. Par conséquent, la loi de la continuité sera (le débit volumique, constant le long du système):
Q = A.V = const.(s)
ou
V = Q/A = constante / A
« constante » étant une constante totale (à la fois dans l’espace et le long du temps - écoulement permanent).
v
1 dA

Φh1 VN ds
CD

1 V

Φr ΦP
ΦT 2
CS
Φh2
MH
CD

2
Figure 8 - Loi de Bernoulli
Soit un système quelconque (figure 8), composée de plusieurs conduites (avec de différentes diamètres)
et de plusieurs non uniformités (vannes – VN, coudes, changements de direction - CD, changements de section –
CS etc.). Une conduite est caractérisée par des vitesses constantes sur toute sa longueur – écoulement uniforme,
tandis que une non uniformité, par des vitesses variables – écoulement non uniforme.
Le système peut contenir, optionnellement, une machine hydraulique – MH qui représente un
transformateur d’énergie dans lequel, à un moment donné, l’énergie prend la forme d’énergie hydraulique, c'est-
à-dire, l’énergie d’un fluide. Les plus connus des machines hydrauliques sont:
- les pompes (P) qui transforment l’énergie mécanique en énergie hydraulique; dans ce cas, il y a un
apport d’énergie de l’extérieur vers le système (ΦP) – l’énergie (hydraulique) du système s’accroît;
- les turbines (T) qui transforment l’énergie hydraulique en énergie mécanique; dans ce cas, il y a une
sortie d’énergie du système vers l’extérieur (ΦT) – l’énergie (hydraulique) du système décroît;
Pour ce système, on va poser la condition que l’énergie qui entre par la section 1-1 (énergie hydraulique)
sera égale à la somme entre l’énergie qui sort par la section 2-2 (toujours de l’énergie hydraulique) et des autres
quantités d’énergie qui sortent du système par des différents mécanismes qui produisent une transformation de
l’énergie d’une forme à l’autre.
On a déjà mentionné le cas optionnel des machines hydrauliques: les turbines produisent une « sortie »
d’énergie et les pompes produisent une « entrée » d’énergie (dans ce cas, dans le bilan, cette énergie aura une
valeur négative – signe « moins »).
Un cas de transfert d’énergie vers l’extérieur qui n’est pas du tout optionnel, par contre il existe toujours,
dans tous les systèmes hydrauliques, ayant une importance déterminante pour leur calcul, est la transformation
de l’énergie hydraulique en chaleur, suite aux phénomènes de frottement, dues à la viscosité des fluides et, aussi,
à des autres phénomènes qui dépassent le cadre de ce cours. Cette énergie (la chaleur) est répandue à l’extérieur;
donc, pour le système, elle représente une énergie qui sort du système – une « perte » d’énergie.
Le bilan d’énergie sera fait à l’aide de la notion de flux d’énergie - Φ qui représente la quantité d’énergie
qui traverse les limites du système dans l’unité de temps (une sorte de « débit » d’énergie). Alors, les flux
d’energie qui entrent dans le bilan sont les suivantes:
- Φh1 est le flux d’énergie hydraulique qui entre par la section 1-1;
- Φh2 est le flux d’énergie hydraulique qui sort par la section 2-2;
- Φr est le flux d’énergie thermique (chaleur) qui sort par l’entière surface laterale du système, en contact
avec l’extérieur;
- ΦT est le flux d’énergie hydraulique qui sort par la turbine;
- ΦP est le flux d’énergie hydraulique qui entre par la pompe (signe « moins » dans le bilan);
On a déjà montré que l’énergie hydraulique potentielle, dans sa forme « spécifique » (reportée à l’unité
de poids de la particule) est représentée par l’hauteur piézométrique Hp=z+p/γ=Ep/G=Ep/mg ; on peut démontrer
(on ne le fait pas ici) que pour les écoulements parallèles ou ceux quasi parallèles (donc, pour les écoulements
uniformes – dans des conduites à diamètre constant ou même pour les écoulements non uniformes mais
graduellement variés), l’expression z+p/γ préserve une valeur constante dans tous les points d’une section
transversale.
Dans ces conditions, le flux correspondant de l’énergie potentielle sera égal au produit entre cette hauteur
(piézométrique) et le débit de poids QG=γQ :
⎛ p⎞
Φ h , p = γQ⎜⎜ z + ⎟⎟
⎝ γ⎠
En état de mouvement, il y a aussi l’énergie cinétique. L’expression de cette énergie, dans sa forme
« spécifique », dans un point où la vitesse locale est égale à v sera
mv 2 / 2 v 2
=
mg 2g
Puisque v est une vitesse locale et cette vitesse n’est pas constante dans une section transversale, le flux
total de cette énergie sera la somme (l’intégrale) des flux élémentaires, par des sections élémentaires dA :
v2 v2 V3 3 V2 αV 2
Φ h , c = ∫ γ ⋅ dQ = γ ∫
2 g ∫A
v ⋅ dA = γ k dA = γ VAα = γQ
A
2g A
2g 2g 2g
où k=v/V (le rapport entre la vitesse locale d’un point donné et la vitesse moyenne de la section) exprime
seulement la forme de la distribution des vitesses. Le coefficient α, qui s’appelle coefficient de Coriolis, et a
l’expression
∫ k dA
3

α= A
A
dépend, par conséquent, seulement de la forme de la distribution des vitesses et pas de leurs valeurs réelles.
Le coefficient α a des valeurs toujours supra unitaires (plus que l’unité). A la limite, sa valeur peut être
égale à l’unité, dans le cas où la distribution des vitesses est, elle même, une distribution uniforme, quand dans
tous les points d’une section transversale la vitesse locale est la même, égale à la fois avec la vitesse moyenne de
la section. En pratique, c’est le cas d’un jet libre de liquide dans un gaz (par exemple, un jet d’eau en air).
Par contre, pour des distributions des vitesses de plus en plus non uniformes, la valeur du coefficient de
Coriolis s’accroît vers des valeurs qui peuvent être beaucoup plus que l’unité. La figure 9 présente quelques
exemples.

Ecoulement dans Ecoulement Ecoulement


la courbe turbulent laminaire
d’une rivière stabilisé stabilisé
α = 4…6 dans une dans une
conduite conduite
α = 1,1…1,2 α=2

Figure 9 – Coefficient de Coriolis

Finalement, le flux de l’énergie hydraulique – la somme entre le flux de l’énergie potentielle et le flux de
l’énergie cinétique – a l’expression suivante:
⎛ p αV 2 ⎞
Φ h = Φ h , p + Φ h , c = γQ⎜⎜ z + + ⎟
⎝ γ 2 g ⎟⎠
Le flux de l’énergie thermique qui sort du système peut être mis sous une forme semblable: Φr = γ.Q.hr
ou hr s’appelle perte de charge; de la même façon, on exprime le flux d’énergie par la machine hydraulique:
ΦT=γ.Q.HT (pour la turbine) et ΦP=γ.Q.HP (pour la pompe) ou H (HT et HP) s’appelle, en général, « charge » de
la machine hydraulique (en particulier, « chute » pour une turbine et « hauteur de pompage » pour une pompe).
Ecrivant le bilan de toutes ces énergies:
Φ h1 = Φ h 2 + Φ r ± ΦTP
on arrive à
⎛ p αV 2 ⎞ ⎛ p αV 2 ⎞
⎜⎜ z + + ⎟⎟ = ⎜⎜ z + + ⎟⎟ + hr ± H PT
⎝ γ 2 g ⎠1 ⎝ γ 2 g ⎠2
qui représente la relation (ou la loi) de Bernoulli (l’indice supérieur T correspond au signe supérieur « plus » et
l’indice inférieur P, au signe inférieur « moins ».
En absence des machines hydrauliques, cette relation devient:
⎛ p αV 2 ⎞ ⎛ p αV 2 ⎞
⎜⎜ z + + ⎟⎟ = ⎜⎜ z + + ⎟ + hr
⎝ γ 2 g ⎠1 ⎝ γ 2 g ⎟⎠ 2
qui peut être écrite sous la forme simplifiée H1=H2+hr où H représente l’énergie hydraulique totale et s’appelle
niveau énergétique. Le niveau énergétique H se compose de l’énergie potentielle représentée par le niveau
piézométrique Hp et l’énergie cinétique, représentée par le terme (hauteur) cinétique αV2/2g:
p αV 2 αV 2 p
H =z+ + = Hp + ; Hp = z +
γ 2g 2g γ
La forme « spécifique » de l’énergie hydraulique – les hauteurs z, p/γ et αV2/2g – permet la
représentation graphique de la variation de l’énergie le long du courant, sous la forme des lignes
caractéristiques.
La variation, le long du courant, de l’énergie potentielle de position, représentée par le terme z (la cote
géodésique), est la première ligne. On a déjà mentionné plusieurs fois que, pour les écoulements uniformes qui
représentent la plupart des écoulements d’un système, la somme z+p/γ est une constante pour tous les points
d’une section transversale. Alors et puisque, théoriquement, on peut choisir n’importe quel point de l’infinité des
points d’une section transversale, on est obligé de choisir, par convention, un point de « référence » , z et p étant
la cote géodésique et la pression dans ce point.
Pour les systèmes sous pression, on choisit ce point dans le centre de la section et alors, la première ligne
caractéristique sera juste l’axe de la conduite et la pression p sera la pression dans l’axe de la conduite.
Pour les systèmes à surface libre, on choisit ce point au fond d’un canal ou, pour les rivières, dans le
point le plus profond de la section (le thalweg) et alors, la première ligne caractéristique sera juste le profil
longitudinal le long du canal / de la rivière et la pression p sera la pression au fond du canal / de la rivière.
La deuxième ligne caractéristique dérive de la variation, le long du courant, du niveau piézométrique
Hp=z+p/γ et elle représente la variation, le long du courant, de l’entière énergie potentielle, de position et de
pression.
Enfin, la troisième ligne caractéristique dérive de la variation, le long du courant, du niveau énergétique
H=z+p/γ+αV2/2g et elle représente la variation, le long du courant, de l’entière énergie hydraulique, potentielle
(de position et de pression) et cinétique.
Le traçage des lignes caractéristiques doit respecter quelques règles:
- pour la ligne z(s) on a déjà commenté au dessus;
- la ligne énergétique est toujours la première qui est dessinée (sauf z); elle peut être bâtie de l’amont vers
l’aval ou de l’aval vers l’amont, dépendant du point où le niveau énergétique est connu d’avance; de l’amont
vers l’aval on soustrait continûment les pertes de charges et, de l’aval vers l’amont, on additionne continûment
les pertes de charges. En tout cas, la ligne énergétique doit descendre toujours de l’amont vers l’aval et il y a une
seule exception à cette règle, le cas où dans le système se trouve une pompe;
- la ligne piézométrique est dessinée partant de la ligne énergétique (déjà bâtie) et connaissant qu’elle et
toujours au dessous et la distance entre eux est égale au terme cinétique.
En pratique, la plus importante est la ligne piézométrique car elle permet d’évaluer la variation de la
pression le long du système et de trouver les points qui peuvent être affectés soit par des pressions trop élevées,
soit par des pressions négatives (du vacuum ou, même, de la cavitation). La pression (plus précisément le terme
p/γ) est mésuré entre la ligne piézométrique et la ligne z(s). Si la ligne piézométrique se trouve au dessus de z, les
pressions sont positives (plus que la pression atmosphérique) et si, par contre, elle se trouve au dessous, dans la
conduite il y a du vacuum (le vacuum est la valeur absolue d’une pression négative – moins que la pression
atmosphérique).

Théorème de l’impulsion
La transposition dans les termes de la mécanique des fluides du théorème des quantités de mouvement est
connue sous le nom de théorème de l’impulsion. De la même façon que pour la loi de Bernoulli, on applique
cette loi pour des écoulements permanents et fluide incompressible.
On connaît de la mécanique générale le théorème des quantités de mouvement: la variation, dans le temps
Δt, de la quantité de mouvement d’une masse donnée est égale à l’impulsion des forces extérieures qui agissent
sur la masse, à savoir:
r r r r r
ΔC = Fext ⋅ Δt ⇒ ΔC = C f − Ci
où Ci , Cf sont les quantités de mouvement au moment initial, respectivement final de l’intervalle du temps
Δt=tf-ti et le produit entre la résultante des forces extérieures Fext et le temps d’agissement Δt représente
l’impulsion de cette force. D’autre part, on connaît la définition de la quantité de mouvement: C=mV, le produit
entre la masse et sa vitesse. Si la vitesse n’est pas la même dans tout l’espace occupé par la masse m, la quantité
de mouvement sera la somme (l’intégrale) des quantités de mouvement élémentaires dC=v.dm.
On applique ce théorème à la masse comprise, au moment initial, entre les sections transversales 1-1’ et
2-2’, occupant le volume 11’2’21 qui s’appelle volume de control (figure 10).
2

1
P1 v.Δt P2 v.Δt
1” 2”

1’ R G

2’
Figure 10 - Théorème de l’impulsion

Après le temps Δt, c'est-à-dire au moment final, puisque chaque particule d’une section transversale se
déplace avec la vitesse (locale) v et parcourt l’espace v.Δt, cette masse occupera le volume 11’’1’2’2’’21. Alors,
la variation de la quantité de mouvement sera:
ΔC = Cf – Ci = C11’’1’2’2’’21 - C11’2’21
où C11’2’21 et C11’’1’2’2’’21 représentent les quantités de mouvement des masses comprises dans les volumes
11’2’21 et 11’’1’2’2’’21 respectivement.
Tenant compte du fait que les deux volumes ont un volume commun, à savoir 11’’1’2’21, on arrive à:
ΔC = ( C11’’1’2’21 + C22’2’’2 ) – ( C11’’1’2’21 + C11’1’’1 )= C22’2’’2 - C11’1’’1
donc, la différence des deux quantités de mouvement similaires, plus précisément, des masses comprises dans
des volumes ayant la forme de la distribution des vitesses dans une section transversale.
Chaque des deux quantités de mouvements sera calculé de la même façon:
C = ∫∫∫ v ⋅ dm = ∫∫∫ v ⋅ ρ ⋅ dW = ρ ∫∫ v ⋅ (v ⋅ Δt ) ⋅ dA = ρΔt ∫∫ v 2 dA
A A
où W désigne le volume et A, l’aire de la section transversale; Δt et ρ sont des constantes par rapport à la variable
d’intégration A.
Passant au modèle de l’écoulement uni dimensionnel, avec la vitesse moyenne V constante dans une
section transversale et utilisant la même procédure que dans le cas de la loi de Bernoulli, c'est-à-dire introduisant
la vitesse adimensionnelle k=v/V, la dernière intégrale devient:
∫∫ v dA = ∫∫ k V dA = V ∫∫ k dA = V βA
2 2 2 2 2 2

A A A
où β est un coefficient similaire à α, avec des propriétés et des valeurs numériques de même ordre de grandeur et
ayant l’expression:
∫∫A k dA
2

β=
A
Ecrivant l’égalité de la variation de la quantité de mouvement à l’impulsion de la résultante des forces
extérieures, on obtient:
Δt ⋅ ρ (V22 β 2 A2 − V12 β1 A1 ) = Fext ⋅ Δt
Les forces extérieures sont:
- le poids G toujours sur la verticale et de haut en bas;
- la réaction des parois R, de direction et sens, d’habitude, inconnus;
- les forces de pression P1 et P2, normales sur les surfaces des sections transversales et dirigées du fluide
extérieure au volume de contrôle vers le volume de contrôle.
Introduisant la notion de force d’impulsion: I=βρV2A=βρQA, on arrive à la forme du théorème des
impulsions en mécanique des fluides qui devient un équilibre de forces:
( )
r r r r r r
G + R + P1 + P2 + I1 + − I 2 = 0
Ce théorème est souvent utilisé en pratique pour déterminer l’action des fluides qui s’écoulent dans les
systèmes hydrauliques sur les parois rigides qui soutiennent les écoulements, par exemple aux changements de
direction – coudes, ramifications etc.

Pertes de charge
La perte de charge hr – le résultat des frottements le long du courant, à cause de leur longueur, pour les
systèmes hydrauliques est un terme extrêmement important de la relation de Bernoulli. En aucun cas il ne sera
pas négligé, par contre il est déterminant pour le calcul du débit et du régime des pressions dans le système.
Dépendant de la sorte de l’écoulement, plus précisément du mécanisme qui les produit, les pertes de
charge se divisent en deux: les pertes de charges linéaires et les pertes de charge locales.
La perte de charge linéaire, noté avec hi, se produit quand l’écoulement est uniforme ou graduellement
variable, c’est-à-dire quand la vitesse reste constante ou elle a une variation très faible le long du courant. Dans
ce cas, la source des pertes de charge sont seulement les efforts tangentielles de frottement visqueux (dues à la
viscosité du fluide) ou turbulents (dues au changement de quantité de mouvement entre des particules voisines).
Dans les conditions mentionnées ci-dessus, la perte de charge a la propriété d’être directement proportionnelle à
l’espace parcouru: hi=J.L; le coefficient de proportionnalité J s’appelle pente hydraulique. Pour les écoulements
graduellement variés, la relation de proportionnalité reste valable mais seulement pour de espaces courtes, autour
d’un point: dhi=J.ds (le coefficient de proportionnalité - la pente hydraulique - change d’une section à l’autre).
La perte de charge locale, noté avec hl , se produit quand l’écoulement est non uniforme et rapidement
varié, c’est-à-dire quand la vitesse change d’une façon brutale le long du courant. Dans ce cas, la source
principale des pertes de charge ne sont pas les efforts tangentielles de frottement (visqueux ou turbulents) mais
les frottements intenses qui se produisent dans des zones « d’eau morte », c’est-à-dire les espaces compris entre
le courant lui même et les parois du système où il y a des grandes tourbillons; en fait, ce sont des efforts de
frottement turbulent mais dans des zones où la vitesse moyenne est égale à zéro; le frottement existe et il est très
intense sans que ce frottement soit le résultat de l’écoulement du fluide (consommation inutile d’énergie).
La figure 11 présente un exemple (élargissement de section) qui explique les deux mécanismes.
Les pertes de charge linéaires sont le résultat des efforts tangentielles dues à la viscosité ou à la
turbulence, entre le fluide et les parois ou entre toutes les couches voisines du fluide.
Dans un modèle simplifié (figure 12) on va supposer qu’il y a des efforts tangentiels seulement sur la
surface de contact entre le fluide et les parois et, en plus, que la distribution de ces efforts est uniforme sur
l’entier périmètre; autrement dit, dans une section quelconque, dans tous les points du périmètre, l’effort
tangentiel a la même valeur; cette valeur s’appelle effort tangentiel moyen à la paroi et il sera note à τo.
Dans l’écoulement uniforme (vitesse constante le long du courant – dans la figure 12 on a pris le cas
d’une conduite de diamètre D), à la fois avec la vitesse moyenne V, l’effort tangentiel moyen τo préservera une
valeur constante aussi le long du courant et sera un autre paramètre du modèle uni dimensionnel d’écoulement
(dont le principal paramètre était la vitesse moyenne).
Les autres notations de la figure 12 ont les significations suivantes:
- G est le poids de la masse de fluide comprise entre les sections 1 et 2:
G=mg=ALρg ;
2
- A est l’aire de la section transversale: A=πD /4 ;
- PR est le plan de référence (niveau zéro) et z1, z2 sont les cotes des points 1 et 2 par rapport à ce plan ;
- α est l’angle fait par l’axe de la conduite avec l’horizontale: sinα=(z1- z2)/L ;
Figure 11 – Ecoulement rapidement varié

- P1 , P2 sont les forces de pression sur les surfaces transversales des sections 1 et 2:
P1= p1A et P2= p2A
où p1 , p2 sont les pressions dans les centres des sections 1 et 2 ;
Ecrivant l’équilibre des forces qui agissent sur la masse comprise entre les sections 1 et 2 (plus précisément, leur
projections sur l’axe de la conduite) on a :
P1+G. sinα= P2+ τoPL
où P est le périmètre sur lequel se fait le contact entre le fluide en état de mouvement et les parois rigides et
fixes; ce périmètre s’appelle périmètre mouillé.
Développant cette relation, on a successivement:
p1A+ALρg(z1- z2)/L=p2A+τoPL
ou, divisant par ρgA= γA,
z1+p1/γ = z2+p2/γ+τoPL/γA
L
1
τo
P1 α

G.sinα
τo

z1 2

D
P2
G
z2
PR

Figure 12 - Effort tangentiel moyen à la paroi

D’autre part, si on écrit la relation de Bernoulli entre les deux sections, on a:


z1+p1/ γ+αV2/2g = z2+p2/γ+αV2/2g+hi
car la vitesse est la même dans les deux sections V1=V2=V et la perte de charge est seulement de la perte de
charge linéaire hi.
Il arrive d’ici: hi = τoPL/γA Æ hi /L= J = τo /γR et, la relation finale
τo =γRJ
qui met en évidence la relation entre l’effort tangentiel moyen à la paroi τo , la pente hydraulique J et un
paramètre nouveau, R=A/P, qui s’appelle rayon hydraulique.
Le rayon hydraulique est une notion hydraulique (pas géométrique). D’ailleurs, pour une section
d’écoulement, qui peut avoir une forme quelconque, une « rayon (géométrique) » n’existe pas. Seulement pour le
cas des conduites circulaires fonctionnant « à plein » qui est, quant même, un cas très répandu en pratique, il y a
le rayon géométrique du cercle qui n’a aucun liaison avec le rayon hydraulique. Pour éviter, en tout cas, aucune
confusion entre les deux notions, dans ce cas (des conduites circulaires fonctionnant « à plein ») on préfère
d’utiliser le diamètre (pas le rayon) pour le calcul des grandeurs géométriques: A=πD2/4 et P=πD. Quant au
rayon hydraulique, dans ce cas il devient: R=A/P=D/4. Partant de cette relation, dans des formules qui suivent,
pour la pente hydraulique, on va utiliser parfois la notion de diamètre hydraulique : Dh=4R=4A/P. Evidemment,
pour les conduites circulaires fonctionnant « à plein », le diamètre hydraulique se confonde avec le diamètre
(géométrique) du cercle.
L’effort tangentiel moyen à la paroi τo est une fonction de la sorte du fluide (désignée par la densité ρ et
la viscosité μ), de la vitesse d’écoulement (désignée par la vitesse moyenne V), de l’état de la surface intérieure
des parois en contact avec le courant (désignée par la rugosité absolue k qui représente l’hauteur moyenne des
irrégularités – à une échelle microscopique – de cette surface) et, aussi, de ce paramètre nouveau, le rayon
hydraulique R:
τo = f(ρ,μ,V,k,R)
On va appliquer, à cette relation, le troisième théorème de l’analyse dimensionnelle (le théorème π, ou
théorème de Buckingham) prenant comme de nouvelles unités de mesure, propres au phénomène étudié, les
grandeurs soulignées ρ, V et R. Conformément au théorème de Buckingham, la relation fonctionnelle s’écrit
comme une nouvelle fonction entre les complexes adimensionnels des grandeurs qui restent:
πτo = f(πμ, πk)

τ μ k
π τ o = x1 oy1 z1 ;π μ = x2 y 2 z 2 ;π k = x3 y3 z 3 ;
ρ V R ρ V R ρ V R
x1, y1, z1,…x3,y3,z3 étant des exposant dont les valeurs font que les complexes π (les monômes) soit
adimensionnels. Posant cette condition, on arrive aux expressions suivantes pour les trois complexes
adimensionnels:
τ μ k
π τ o = o 2 ;π μ = ;π k =
ρV ρVR R
et, la nouvelle fonction entre les complexes adimensionnels prend la forme
τo ⎛ μ k⎞
= f ⎜⎜ ; ⎟⎟
ρV 2
⎝ ρVR R ⎠
ou
⎛ k⎞
τ o = ρV 2 ⋅ f ⎜ Re; ⎟
⎝ R⎠
Dans cette formule, Re=VR/ν (ν=μ/ρ est la viscosité cinématique) représente le « nombre de Reynolds »
et, si on rappelle aussi la relation entre l’effort tangentiel et la pente hydraulique τo =γRJ, on arrive finalement à
l’expression suivante pour la pente hydraulique:
λ V2 λ V2
J= ⋅ ou J =
4R 2 g Dh 2 g
où λ représente la fonction f modifié de quelques constantes (multipliée par 2.4=8); il s’appelle « coefficient de
Darcy - Weissbach » ou « coefficient de perte de charge linéaire » et l’application du théorème de Buckingham
nous donne les paramètres qui sont déterminants pour lui: λ dépend du nombre de Reynolds Re=VR/ν et de la
rugosité relative k/R :
⎛ k⎞
λ = λ ⎜ Re; ⎟
⎝ R⎠
Cette dépendance a été trouvé par voie expérimentale, premièrement par le chercheur Nikuradse, pour
une rugosité artificielle, caractérisée par des irrégularités uniformes, obtenus dans le laboratoire par des moyens
spécifiques. Le résultat des recherches de Nikuradse est un graphique qui porte son nom, le graphique ou, après
sa forme, la harpe de Nikuradse (figure 13). Pour les rugosités réelles (techniques), la forme de ce graphique est
un peu différente et il porte le nom de graphique de Moody (figure 14). Les deux graphiques utilisent le diamètre
hydraulique au lieu du rayon hydraulique, à la fois pour le nombre de Reynolds et pour la rugosité relative:
Re=VDh/ν et k/Dh. En plus, il faut préciser que, dans les graphiques, le diamètre hydraulique a été noté avec D
car ils ont été bâtis pour des conduites circulaires pleines, quand le diamètre hydraulique se confonde avec le
diamètre (géométrique) de la conduite.
Le graphique de Nikuradse, ainsi que le graphique de Moody, met en évidence quatre zones.
Figure 13 - Graphique de Nikuradse

Dans la première zone (zone I) (qui n’apparaît pas dans les deux graphiques), pour l’écoulement en
régime laminaire (nombre de Reynolds moins que la valeur critique Recr=2350), λ est une fonction seulement du
nombre de Reynolds, une droite dans le graphique où les deux axes ont des échelles logarithmiques. La forme
C
analytique de cette fonction est: λ = où C est une constante qui dépend de la forme de la section transversale
Re
du courant. Pour les conduites circulaires pleines, C=64.
Les autres trois zones sont pour l’écoulement en régime turbulent.
La deuxième zone (zone II) est une autre droite, c'est-à-dire λ est aussi une fonction seulement du nombre
C
de Reynolds. La forme analytique de cette fonction est: λ = 0, 25 où C est aussi une constante qui dépend de la
Re
forme de la section transversale du courant. Pour les conduites circulaires pleines, en ce cas, C=0,3164.
Cette zone s’appelle « des conduites lisses » car, quoique l’écoulement soit turbulent, l’hauteur de la
couche laminaire, qui se trouve au voisinage des parois, dépasse l’hauteur des irrégularités de la rugosité. Par
conséquent, la « longueur » de cette zone sur le graphique, jusqu'à la transition vers la troisième zone, dépend de
la rugosité (relative): une rugosité supérieure passe plus rapidement dans la troisième zone.
Figure 14 - Graphique de Moody

Dans la troisième zone (zone III), λ est une fonction des deux paramètres, du nombre de Reynolds et de la
rugosité relative. La forme analytique la plus recommandée de cette fonction est la formule de Colebrook-White:
1 ⎛ 2,51 k ⎞
= −2 lg⎜ + ⎟
λ ⎝ Re λ 3,71D ⎠
La formule de Colebrook-White est valable aussi dans la quatrième zone (zone IV) où λ est une fonction
seulement de la rugosité relative. N’étant pas une fonction du nombre de Reynolds, qui contient la vitesse,
finalement la pente hydraulique ainsi que la perte de charge linéaire sont proportionnelles avec la vitesse carrée:
J=C1.V2 et hi=C2.V2 où C1, C2 sont des constantes (dépendant seulement de la géométrie). Ça explique
l’appellation utilisée parfois pour cette zone, la zone quadratique.
Dans les autres zones (I, II, III), puisque λ est une fonction du nombre de Reynolds, donc de la vitesse,
finalement la pente hydraulique et la perte de charge linéaire sont proportionnelles avec la vitesse à une
puissance différente de deux. Par exemple, dans l’écoulement laminaire (première zone)
C / Re V 2 C 1 V2
J= = = C3V
4 R 2 g VR /ν 4 R 2 g
c'est-à-dire, la pente hydraulique et la perte de charge linéaire sont directement proportionnelles à la vitesse. Pour
la deuxième et pour la troisième zone on arrive à la proportionnalité avec la vitesse à une puissance comprise
entre 1 et 2.
Des remarques au dessus, on peut tirer une conclusion plus générale: pour les écoulements en régime
laminaire, la résistance d’un système hydraulique à l’écoulement est directement proportionnelle à la vitesse
tandis que pour les écoulements en régime turbulent développé, la résistance du système à l’écoulement est
proportionnelle à la vitesse carré. Pour des écoulements en état de transition, cette puissance est comprise entre 1
et 2. Cette remarque est valable même pour les écoulements dans des milieux perméables où la loi de Darcy
exprime, en fait, la résistance du système hydraulique (le milieu perméable) à l’écoulement laminaire.
Sauf le graphique de Moody et la formule de Colebrook-White, pour les cas pratiques (rugosités
techniques, réelles) où λ dépend de la rugosité, il y a aussi beaucoup d’autres formules, ayant soit un caractère
général, soit étant dédiées à des matériaux bien déterminés. Ce cours présente seulement les formules les plus
appliquées.
Largement utilisées sont les graphiques et les formules de Sevelev pour les conduites métalliques, en
acier ou en fonte, fonctionnant dans les zones III et IV. Les graphiques ressemblent au graphique de Moody mais
au lieu du nombre de Reynolds, il y a le débit et au lieu de la rugosité relative, le diamètre de la conduite. Dans
les formules, aussi, λ dépend du débit et du diamètre. Par exemple, une formule très simple, valable seulement
dans la zone IV est:
0,021
λ=
D 0,3
pour des conduites après une longue durée d’exploitation et jointés par de des manchons. Dans cette formule
(empirique) le diamètre D doit être exprimé en mètres.
On pourrait tirer la conclusion que la théorie générale (la dépendance du nombre de Reynolds et de la
rugosité relative) n’est pas respectée mais, en fait, la rugosité est implicite car la formule est dédiée à un matériel
bien déterminé (avec sa rugosité) ainsi que le nombre de Reynolds qui est aussi implicitement connu du diamètre
(le rayon hydraulique), du débit (la vitesse) et du fluide véhiculé (la viscosité).
Un grand nombre de formules utilisent, au lieu du coefficient λ de Darcy-Weissbach, un autre coefficient,
le coefficient de Chézy C. Entre les deux coefficients il y a la relation
8g
λ= 2
C
et il faut remarquer, des le début, le fait que, contrairement au λ qui est adimensionnel, C a des dimensions mais,
puisque toutes les formules qui l’utilisent sont empiriques, ces dimensions n’ont pas aucune importance.
Les formules les plus connues pour le coefficient de Chézy sont la formule de Manning:
1
1 6
C= R
n
et la formule de Pavlovski:
1
(
C = R y ⇒ y = 2,5 n − 0,13 − 0,75 R n − 0,1
n
)
Dans les deux formules, le rayon hydraulique R sera exprimé obligatoirement en mètres (formule
empirique) et n s’appelle coefficient de rugosité; il dépend (ainsi que la rugosité absolue k) de la nature et de
l’état de la surface rigide (conduite, canal, rivière) en contact avec le courant de fluide. Le coefficient de rugosité
n a, lui aussi (comme C), des dimensions qui n’ont pas aucune importance car les formules sont empiriques. En
plus, contrairement à la rugosité absolue (k), le coefficient de rugosité (n) n’a pas une signification physique; il
est seulement un coefficient dans une formule empirique. Les deux formes de la rugosité, k et n, peuvent être
trouvées dans des tableaux spéciaux en fonction de la sorte et de l’état de la surface.
Les pertes de charge locales se caractérisent par les propriétés suivantes:
- elles ne sont pas directement proportionnelles à la distance sur laquelle se produisent; cette distance est
très courte par rapport à la distance sur laquelle se produisent les pertes de charge linéaires et, par conséquent,
dans les représentations graphiques, la chute de la ligne énergétique sera dessinée par des lignes verticales;
- leur intensité (la perte de charge sur l’unité de longueur) est beaucoup plus élevée que celle des pertes
de charge linéaires (la pente hydraulique):
hl /L>>>hi /L=J.
La formule pour le calcul des pertes de charge locales est:
V2
hl = ζ l
2g
où ζl s’appelle coefficient de perte de charge locale et V est une vitesse qui doit être précisé, tenant compte du
fait que, en écoulement (rapidement) varié, la vitesse n’est pas constante et elle fait, d’habitude, la transition
entre la vitesse constante de l’écoulement en amont et la vitesse constante de l’écoulement en aval.
Comme règle et quand il n’y a pas aucune remarque spéciale, V représente la vitesse constante de
l’écoulement en aval. Quand V est la vitesse constante de l’écoulement en amont il faut le préciser et, d’habitude,
le coefficient de perte de charge locale est noté avec ζ l' .
De la même façon que le coefficient de perte de charge linéaire λ qui dépend de la rugosité et du nombre
de Reynolds, le coefficient de perte de charge locale ζl dépend du type de la non uniformité et aussi du nombre
de Reynolds. Mais, en ce cas, le nombre de Reynolds au dessus duquel la dépendance de lui s’arrête est très
faible et, pratiquement, pour tous les écoulements, on peut considérer que ζl dépend seulement du type de la non
uniformité (changement – élargissement ou rétrécissement - de section, coudes, courbes, ramifications, vannes,
grils etc.).
Les coefficients de perte de charge locale se déterminent par voie expérimentale. Il y a une seule
exception à cette règle: l’élargissement brusque de section où, une formule trouvée par voie théorique donne des
valeurs correctes, proches des valeurs déterminées par voie expérimentale. C’est la formule de Borda-
Carnot dont la démonstration suit en bas (figure 11).
La relation de Bernoulli, écrite entre les sections 1-1 et 2-2 donne:
p1 α1V12 p2 α 2V22
z1 + + = z2 + + +h +h
γ 2g γ 2g
i l

(on a détaillé, de la perte de charge totale, la perte de charge linéaire hi et la perte de charge locale hl).
Le théorème des impulsions, écrit entre mêmes sections 1-1 et 2-2 (projection sur l’axe de la conduite)
donne:
p1 A2 + β1ρQV1 + G cosθ = p2 A2 + β 2 ρQV2 + RT
Dans ces formules:
- hi=J.L est la perte de charge linéaire;
- hl est la perte de charge locale (l’inconnue du problème);
- pA sont les forces de pression;
- βρQV sont les forces d’impulsion;
- G est le poids de la masse considérée: G=γW=γA2L ;
- RT est la composante de la réaction le long de la conduite, due aux efforts tangentiels moyens aux
parois:
RT=τo.P2.L =(γR2J)P2L=γ(A2/P2)P2(JL)=γA2hi ;
- cosθ=sin(90-θ)=(z1-z2)/L;
Faisant les substitutions, considérant les deux valeurs de β égales à l’unité et remplaçant la vitesse par le
rapport Q/A, la dernière relation devient:
ρQ 2 z − z2 ρQ 2
p1 A2 + + γA2 L 1 = p 2 A2 + + γA2 hi
A1 L A2
2
Divisant par γA2 et faisant l’artifice d’additionner V1 dans les deux membres on arrive à:
2g
p Q2 V2 p Q2 V12
z1 + 1 + + 1 = z2 + 2 + + h +
γ γ
i
gA1 A2 2 g gA22 2g
ou, remplaçant le rapport Q/A par la vitesse et arrangeant les termes,
p1V12 p V2 ⎛ V 2 VV V 2 ⎞
z1 + += z2 + 2 + 2 + hi + ⎜⎜ 1 − 1 2 + 2 ⎟⎟
γ 2g γ 2g ⎝ 2g g 2g ⎠
Confrontant cette relation avec la relation de Bernoulli et considérant les deux valeurs de α égales à
l’unité, on arrive à la relation suivante pour la perte de charge locale:
V 2 V V V 2 (V − V )
2
hl = 1 − 1 2 + 2 = 1 2
2g g 2g 2g
C’est la formule de Borda-Carnot qui peut être mise sous les deux formes générales des pertes de charges
locales, en fonction soit de la vitesse en aval (le cas général), soit de la vitesse en amont (l’exception de la règle):
2 2 2
⎛V ⎞ V2 ⎛ A ⎞ V2 ⎛A ⎞
hl = ⎜⎜ 1 − 1⎟⎟ 2 = ⎜⎜ 2 − 1⎟⎟ 2 ⇒ ζ l = ⎜⎜ 2 − 1⎟⎟
⎝ V2 ⎠ 2 g ⎝ A1 ⎠ 2g ⎝ A1 ⎠
2 2 2
⎛ V ⎞ V2 ⎛ A ⎞ V2 ⎛ A ⎞
hl = ⎜⎜1 − 2 ⎟⎟ 1 = ⎜⎜1 − 1 ⎟⎟ 1 ⇒ ζ l' = ⎜⎜1 − 1 ⎟⎟
⎝ V1 ⎠ 2 g ⎝ A2 ⎠ 2 g ⎝ A2 ⎠

L.e.
αV2/2g
L.p.
Niveau libre
hl=ζlV2/2g L.e.+L.p

Figure 15 - Entrée d’une conduite dans un réservoir


En pratique, dans ce cas, l’exception de la règle – l’emploi de la vitesse en amont – est faite dans une
seule situation: l’entrée d’une conduite dans un réservoir, quand la vitesse en aval n’est pas définie (suivant l’aire
immense de la section transversale du réservoir, cette vitesse serait égale à zéro mais, en fait, l’écoulement a un
caractère spatial, un jet de fluide qui entre dans un gros volume) et quand ζ l' =1 car A1/A2=0 et la vitesse est celle
V2
de la conduite (en amont). Plus exactement, ζ l' = α car l’énergie cinétique α doit être égale à la perte de
2g
V2
charge locale ζ l' (figure 15).
2g
Pour toutes les autres sortes de perte de charge locale, les valeurs des coefficients ζl se trouvent dans des
livres d’hydraulique spécialisées. Au dessous, on va donner seulement les ordres de grandeur et quelques
indications pour les plus rependues des pertes de charge locales.

élargissement
rétrécissement
α

Figure 16

Rc
α

Figure 17 – Pertes de charge locales

Pour le rétrécissement bruque de section, de l’aire A1 à l’aire A2 (A2< A1), les valeurs de ζl sont comprises
entre 0,5 (valeur maximale, pour l’entrée brusque d’un réservoir dans une conduite - A2/A1=0) et zéro (pas de
changement de section). Une formule pour le calcul approximatif est: ζl=0,5(1-A2/A1).
Si l’élargissement ou le rétrécissement et continu, il y a des coefficients de réduction dépendant de
l’angle de variation de la section (figure 16).
Pour des angles moins que 8…10o, le coefficient de réduction peut arriver à 10% (0,1). Par exemple, pour
le rétrécissement, au lieu de 0,5 on aura 0,05 et le même ordre de grandeur sera pour le rétrécissement brusque
mais ayant la crête rondie. Pour un rétrécissement profilé (ayant une forme hydrodynamique qui suit les lignes
de courant du phénomène naturel de contraction) on peut arriver à 0,005.
Une non uniformité très fréquemment rencontrée dans les projets est le changement de direction. Il y a
deux sortes: les coudes qui sont toujours des pièces préfabriquées est les courbes qui peuvent être soit
préfabriquées, soit bâties sur place.
Pour tout changement de direction, ζl dépend de l’angle α (figure 17) et cette dépendance est données par
la formule:
αo
ζ l ,α = ζ l ,90
90
(α – degrés sexagésimaux).
Pour les coudes qui sont, d’habitude, préfabriquées pour de petits diamètres, ζl,90 (pour α=90o) dépend du
diamètre mais il peut aussi dépendre de son type (du fabriquant). Les ordres de grandeur de ces valeurs se
trouvent dans le tableau suivant:

Diamètre (mm) 20 25 34 38 49
ζl,90 1,7 1,7 1,1 1,0 0,38

Pour les courbes, ζl,90 dépend du rapport entre le diamètre D et le rayon de courbure Rc (figure 17); les
ordres de grandeur de ces valeurs se trouvent dans le tableau suivant:

D/Rc 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
ζl,90 0,13 0,14 0,16 0,21 0,29 0,44 0,66 0,98 1,41 1,98

Les vannes représentent des pièces fréquemment rencontrées dans les systèmes hydrauliques sous
pression. Le coefficient ζl dépend de la sorte de la vanne (du type) et du dégré de fermeture. Le diagramme de ζl
(la dépendance de ζl en fonction du degré d’ouverture) doit être mise à la disposition du bénéficiaire par le
fabriquant. Sinon, il faut appeler aux livres d’hydraulique spécialisés et choisir la vanne la plus proche
(semblable) à la vanne en question.
Pour une vanne complètement fermée, ζl tend vers l’infini puisque le débit tend vers zéro et la perte de
charge tend vers la valeur constante de la chute du système. En pratique, il est important de connaître la valeur
de ζl pour le cas de l’ouverture totale, notamment pour les vannes « de ligne » qui servent seulement à l’isolation
de la conduite (fermeture totale; le cas normal de fonctionnement est avec ces vannes complètement ouvertes).
Pour les vannes de réglage, le degré d’ouverture et, implicitement, la valeur de ζl s’établit en concordance avec la
valeur du débit désiré.

D3 D3

D1 D1

D2 D2
D3
D3

D1
D1

D2
D2

Figure 18 - Ramifications – cas général

Les ramifications sont aussi très souvent rencontrées dans les installations hydrauliques. Le problème des
ramifications est très compliqué parce que les coefficients de perte de charge locale dépendent pas seulement des
rapports des diamètres (comme dans le cas d’un changement de section) ou des angles entre les différentes
branches (comme dans le cas d’un changement de direction) mais aussi des rapports des débits et des directions
des ces débits sur les différentes branches (figure 18 présente quelques combinaisons possibles d’écoulement
concernant les directions des débits mais, en plus, leur valeurs et, par conséquent, leurs rapports peuvent aussi
augmenter le nombre des combinaisons).
Cependant, il y a un avantage qui aide à résoudre les problèmes sans faire des grosses erreurs: l’ordre de
grandeur de la perte de charge hl est assez faible; il part de la valeur de la différence entre les termes cinétiques
si le chemin est direct – sans changement de direction – et arrive au double du terme cinétique en aval si le
chemin change la direction avec 90o (voir la figure 19 où on présente aussi deux cas assez souvent rencontrés –
une des branches a le débit nul):
V12 − V32 V2
hl ,1− 3 = ; hl ,1− 2 = 2 2 ⇒ ζ l ,1− 2 = 2
2g 2g

V1 V3

ζl=0,1 ζl=1,5
V2

Figure 19 – Ramifications – cas particulier

On rappelle que pour des calculs très exacts il faut accéder aux livres d’hydraulique spécialisées et
choisir de là les cas les plus proches des ceux du projet. Pour des situations spéciales, il est possible que ces
valeurs ne soient pas satisfaisantes et alors il serait nécessaire de commander des recherches expérimentales dans
un laboratoire d’hydraulique spécialisé.
4.
CALCUL DES SYSTÈMES HYDRAULIQUES SOUS PRESSION
Une perte de charge linéaire peut être mise, successivement, sous les formes suivantes:
λL V 2 λL λL λL
hi = JL = = 2
Q2 = 2
Q2 = 2
Q 2 = M iQ 2
4 R 2 g 8 gRA 2 gDh A 2 gDA
où, on rappelle les notations:
- R est le rayon hydraulique;
- Dh=4R est le diamètre hydraulique; Dh=D pour les conduites circulaires pleines (sous pression);
- V est la vitesse moyenne, constante le long du courant pour les écoulements uniformes qui produisent
de la perte de charge linéaire;
- Q est le débit, constant le long du courant, conformément à la loi de la continuité;
- A est l’aire de la section transversale du courant, toujours constante le long du courant pour assurer
l’écoulement uniforme; A=πD2/4 pour les conduites circulaires pleines (sous pression);
- λ est le coefficient de Darcy-Weissbach dont la dépendance du nombre de Reynolds et de la rugosité
relative a été largement commentée dans le chapitre antérieur.
Mi [s2/m5] s’appelle module de résistance de la conduite et il a l’expression:
λL λL λL
Mi = 2
= 2
= 0,0826 5
2 gDA ⎛ πD 2 ⎞ D
2 gD⎜⎜ ⎟⎟
⎝ 4 ⎠
Si le nombre de Reynolds est suffisamment grand pour qu’on trouve dans la quatrième zone du graphique
de Nikuradse ou de Moody, alors λ ne dépend plus du nombre de Reynolds, donc il ne dépend ni de la vitesse, ni
du débit et, dans ces conditions, Mi représente une constante par rapport au débit car toutes les autre grandeurs de
sa composition sont des constantes géométriques ou hydrauliques du système (diamètre, rugosité, longueur).
Mi représente la résistance d’une conduite (bon « conducteur » de fluide), de la même façon comme un fil
métallique (bon conducteur d’électricité) a une résistance électrique R. Il y a une bonne similitude entre les deux
phénomènes mais de point de vue calcul, les circuits hydrauliques sont défavorisées: tandis que, en électricité, on
a une relation linéaire entre la « tension » U entre les buts du circuit et l’intensité du courant I (loi d’Ohm –
U=RI), en hydraulique cette relation n’est pas linéaire, ayant le débit Q (similaire à l’intensité du courant I)
carré. C’est la raison pour laquelle le calcul des réseaux hydrauliques est beaucoup plus compliqué que le calcul
similaire des circuits électriques.
Avec le coefficient de Chézy, l’expression de Mi devient (voir, dans le chapitre antérieur, la relation entre
les deux types de coefficients, λ et C):
8g
L
C 2 L L
Mi = 2
= 2 2 = 2
2 g (4 R) A AC R K
L
où K = AC R s’appelle module de débit car, de la formule de la perte de charge hi = M iQ 2 = 2 Q 2 on arrive à
K
2
h ⎛Q⎞
J = i = ⎜ ⎟ et, finalement, à
L ⎝K⎠
Q=K J
qui justifie l’appellation de K - module de débit (ces unités de mesure sont, d’ailleurs, les mêmes que ceux du
débit – m3/s).
En fonction du coefficient de Chézy, il y a aussi une formule pour le calcul de la vitesse:
Q AC RJ
V= = = C RJ
A A
C’est une formule bien connue, notamment pour les écoulements à surface libre et elle s’appelle la
formule de Chézy.
Une perte de charge locale peut être mise, à son tour, successivement, sous les formes suivantes:
V2 ζ ζl ζl
hl = ζ l = l 2 Q2 = 2
Q 2 = 0,0826 Q 2 = M lQ 2
2 g 2 gA ⎛ πD 2
⎞ D4
2 g ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ 4 ⎠
où, on rappelle les notations:
- V est la vitesse moyenne de référence pour le calcule des pertes de charge locales, d’habitude la vitesse
en aval;
- Q est le débit, constant le long du courant, conformément à la loi de la continuité;
- A est l’aire de la section transversale de référence pour le calcule des pertes de charge locales,
d’habitude en aval; A=πD2/4 pour les conduites circulaires pleines (sous pression);
- D, pour les conduites circulaires pleines (sous pression), est le diamètre de référence pour le calcule des
pertes de charge locales, d’habitude le diamètre en aval;
- ζl est le coefficient de perte de charge locale dont la dépendance du nombre de Reynolds et de la sorte
du non uniformité a été largement commentée dans le chapitre antérieur.
ζl ζl
- Ml = 2
= 0,0826est le module de résistance locale;
2 gA D4
D’autre part, le terme cinétique de la relation de Bernoulli peut être mis, lui aussi, sous une forme
similaire:
αV 2 α α
= 2
Q 2 = 0,0826 4 Q 2
2g 2 gA D
Pour un système unifilaire, le long duquel il n’y a pas des débits qui entrent ou qui sortent et, par
conséquent, conformément à la loi de la continuité, le débit a une valeur constante, la relation de Bernoulli, écrite
entre les limites du système - les sections e (entrée) et s (sortie)
α eVe2 α sVs2 s s
H p,e + = H p,s + + ∑ hl + ∑ hi
2g 2g e e
devient
1 ⎛ α s αe s
ζ s
λL ⎞ 2
H e*− s = ⎜⎜ 2 − 2 + ∑ l2 + ∑ ⎟Q
2 ⎟
2 g ⎝ As Ae e A e 4 RA ⎠

⎛α α s
ζ s
λL ⎞
= 0,0826⎜⎜ s4 − e4 + ∑ l4 + ∑ 5 ⎟⎟Q 2
⎝ Ds De e D e D ⎠

ou
H e*− s = M e*− sQ 2
1 ⎛ αs αe s
ζ s
λL ⎞
M e*− s = ⎜⎜ 2 − 2 + ∑ l2 + ∑ ⎟
2 ⎟
2 g ⎝ As Ae e A e 4 RA ⎠

⎛α α s
ζ s
λL ⎞
= 0,0826⎜⎜ s4 − e4 + ∑ l4 + ∑ 5 ⎟⎟
⎝ Ds De e D e D ⎠

avec les notations suivantes:


- H e*− s = H p , e − H p , s est la « charge » ou la « chute » du système;
p
- Hp = z + est la cote piézométrique dans un point donné (e ou s);
γ
- M e*− s est le module de résistance « réduit » (du système entier, compris entre les deux sections limite e
et s).
Les problèmes qu’on peut résoudre pour un système unifilaire à l’aide de cette relation sont:
a. On connaît le système (avec tous ces détails – géométrie, rugosités) et alors on peut calculer le module
de résistance réduit M e*− s ; on cannait aussi le débit Q qui doit être transporté par le système et on cherche la
charge H e*− s = H p , e − H p , s nécessaire du système pour accomplir cette tâche. La formule utilisée est:
H e*− s = M e*− sQ 2
Ensuite, si on connaît la cote piézométrique en aval Hp,s on peut calculer la cote piézométrique en amont
Hp,e=Hp,s+ H e*− s ou, si on connaît la cote piézométrique en amont Hp,e on peut calculer la cote piézométrique en
aval Hp,s=Hp,e- H e*− s
b. On connaît le système (avec tous ces détails – géométrie, rugosités) et alors on peut calculer le module
de résistance réduit M e*− s ; on cannait aussi la charge du système H e*− s = H p , e − H p , s et on cherche le débit Q qui
sera transporté par le système dans ces conditions. La formule utilisée est:
H e*− s
Q=
M e*− s
c. On connaît la charge du système H e*− s = H p , e − H p , s et le débit Q qui doit être transporté par le
système et on cherche les caractéristiques du système (diamètres, rugosités) qui assurent l’accomplissement de
ces tâches. La formule utilisée est:
H e*− s
M e−s = 2
*

Q
*
Connaissant la valeur de M e − s , par des essaies, on cherche les diamètres du système qui conduisent a
cette valeur (on suppose, d’habitude, que les longueurs des conduites ainsi que ses rugosités sont connues).
En pratique, d’habitude, aux limites des systèmes hydrauliques il y a:
- en amont, la source d’eau, représentée par un réservoir de niveau constant et, alors, la cote
αe
piézométrique à l’entrée Hp,e sera égale à ce niveau et, dans l’expression de M e*− s , le terme sera nul;
Ae2
- en aval, le bénéficiaire de l’eau, représenté soit par un réservoir de niveau constant, soit par une vanne
de service (de réglage); si le système se termine avec un réservoir de niveau constant, la cote piézométrique à la
αs
sortie Hp,s sera égale à ce niveau et dans l’expression de M e*− s , le terme sera aussi nul; dans le cas d’une
As2
vanne de service, le système se termine juste avant cette vanne et il faut imposer la condition que dans cette
section, la pression soit plus qu’une pression minimale qui s’appelle pression de service psv ; par conséquent,
psv
, s = zs +
dans le cas de la vanne de service, la cote piézométrique minimale à la sortie sera H pmin .
γ
Quand un système hydraulique est assez long, les pertes de charge linéaires deviennent prédominantes et,
par conséquent, les termes cinétiques de la relation de Bernoulli ainsi que la majorité des pertes de charge locales
peuvent être négligées. Il faut préciser, quant même, que on néglige des pertes de charge locales faibles comme
les changements de section, les changements de direction, les ramifications et les vannes complètement ouvertes
mais on ne peut pas négliger, par exemple, la perte de charge d’une vanne de réglage qui est partiellement
fermée.
Cette manière d’aborder le calcul représente le modèle des conduites longues (pour faire la
différence, le modèle exact, quand aucun terme n’est pas négligé, s’appelle, parfois, le modèle des conduites
courtes). Alors, dans ce modèle simplifié,
s
1 s λL s
λL
M e*− s = ∑ M i = ∑ 2
= 0,0826∑ 5
e 2 g e 4 RA e D
c'est-à-dire, seulement la somme de modules de résistance linéaires.
Il y a aussi l’idée de remplacer les pertes de charge locales avec des pertes de charge linéaires
équivalentes. C’est la méthode des longueurs équivalentes par laquelle, pour chaque perte de charge
locale, une longueur fictive supplémentaire s’additionne à la longueur réelle de la conduite.
L’expression au dessus représente aussi la formule de calcul pour le module de résistance équivalent pour
un système composé de plusieurs conduites montées en série: plusieurs conduites montées en série,
peuvent être remplacées avec une seule conduite équivalente ayant le module de résistance égal à la somme des
modules des conduites composantes.
Les conduites montées en parallèle représentent un cas de réseau de conduites qui peut être réduit,
pour les calculs, avec un système unifilaire (figure 20).

Ma
Qa
Q Qb Mb Q

Mc
A B
Qc

Q Q Me Q

Figure 20 - Conduites en parallèle

Si plusieurs conduites, ayant les modules de résistance Ma , Mb , Mc , … partent d’un même point A est
arrivent dans autre même point B, le débit total Q se divise en Qa , Qb , Qc , … et, de la condition de la continuité,
écrite soit dans le point A, soit dans le point B, résulte la relation:
Q= Qa + Qb + Qc + …
D’autre part, de la relation de Bernoulli, écrite entre les points A et B sur les trois tracées a, b, c, …,
résulte:
H A − H B = M aQa2 = M bQb2 = M cQc2 = ...
et
H A − HB H A − HB H A − HB
Qa = ; Qb = ; Qc = ;…
Ma Mb Mc
Introduisant ces expressions dans la relation de la continuité,
⎛ 1 1 1 ⎞
HA − HB ⎜ + + + ...⎟ = Q
⎜ M Mb Mc ⎟
⎝ a ⎠
et s’imaginant une conduite qui a le module de résistance Me (module équivalent) déduit de la formule
1 1 1 1
= + + + ...
Me Ma Mb Mc
on arrive à la relation
H A − H B = M eQ 2
qui représente la relation d’un système unidimensionnel.
En conclusion, plusieurs conduites montées en parallèle, peuvent être remplacées avec une seule
conduite équivalente ayant le module de résistance Me calculé de l’expression au dessus.
Le contraire des conduites longues sont les systèmes très courtes: orifices et ajoutages ou
tuyères. En principe, le calcule de ces systèmes suit les mêmes formules que le modèle exact (des conduites
courtes) mais dans ce cas, quelques phénomènes locales deviennent déterminants et, par conséquent, les
recherches expérimentales passent, d’habitude, devant les calculs. Autrement dit, les valeurs des modules de
débit, noté avec μ dans les formules pour le calcul du débit, sont déterminées par voie expérimentale parce
qu’elles dépendent de la forme de l’orifice/tuyère tant en section transversale que en section longitudinale et,
aussi, de leur position par rapport aux parois voisins (en section transversale, les orifices ou les tuyères peuvent
avoir la forme circulaire, triangulaire, carré, rectangulaire etc. ainsi que en section longitudinale où il y a des
tuyères cylindriques, convergentes, divergentes etc.).
Il faut préciser que les orifices et les tuyères ont des formes très variées parce qu’ils servent à des buts
très différents: par exemple, les tuyères convergentes produisent de veines compactes, utiles pour les turbines
Pelton ou pour les pompiers sapeurs, les tuyères divergentes produisent la dispersion du liquide en particules très
fines, avec des applications dans l’industrie des parfums, déodorantes etc. Pour toutes ces sortes de dispositifs il
y a des essaies expérimentales qui sont nécessaires pour connaître leurs propriétés.
Pour les deux types de dispositifs, orifices et tuyères, la formule de calcul est la même:
Q = μA 2gH *
qui provient de la formule générale
1 ⎛ α s αe s
ζ s
λL ⎞ 2
H e*− s = ⎜⎜ 2 − 2 + ∑ l2 + ∑ ⎟Q
2 ⎟
2 g ⎝ As Ae e A e 4 RA ⎠

1 ⎛ s s
λL ⎞ 2
= 2
2 gA ⎝
⎜ α s − α e + ∑
e
ζ l + ∑ ⎟Q
e 4R ⎠

Dans cette formule:


1
- μ= est le module de débit ;
s s
λL
α s − α e + ∑ζ l + ∑
e e 4R
- A est l’aire de la section transversale du dispositif (une section de « référence » pour les dispositifs de
forme plus compliquée);
- H* est la « charge », la différence entre les niveaux piézométriques de l’amont et de l’aval.
On a déjà mentionné que le module de débit μ, quoiqu’il a la formule théorique au dessus, il est mesuré
par voie expérimentale, car il dépend de plusieurs conditions qui ne peuvent être prises toutes dans les calculs. Il
faut, quant même, mentionner un phénomène intéressant: pour les tuyères courtes, le module de débit est plus
élevé que le module de débit de l’orifice. Autrement dit, une tuyère courte transporte un débit plus élevé que
l’orifice avec la même aire de la surface transversale A et fonctionnant sous la même charge H*. C’est une sorte
de paradoxe qui s’explique par le phénomène de contraction de la veine sortant du dispositif: la contraction est
libre aux orifices mais elle est empêchée aux tuyères (pour les orifices, l’aire de sortie est une aire contractée,
moins que l’aire géométrique, tandis que aux tuyères, l’aire de sortie est la même que l’aire géométrique).
Comme ordres de grandeur, on peut retenir, pour les orifices, la valeur μo=0,6 et, pour les tuyères (ajoutages)
courtes, μa=0,8.
Un cas spécial est la conduite à débit réparti.
Il s’agit, en fait, de la situation où le long d’une conduite, il y a des « consommateurs », donc de débits
qui sortent d’une manière aléatoire, à la fois comme répartition dans l’espace ou dans le temps (les débits qui
sortent sont répartis tout le long de la conduite et ont une variation quelconque, spatiale et temporelle en même
temps, variation qui n’est pas connue et, même si elle était connue, le calcul serait trop compliqué pour être
faisable).
En cette situation, on fait appel à la modélisation du phénomène (faisant des hypothèses simplificatrices)
et, en ce cas, on admet que la sortie se fait d’une manière uniforme et sans aucune variation dans le temps (figure
21). Autrement dit, l’entier débit qui sort tout le long L de la conduite, le débit consommé Qc , dans ce modèle
sort uniformément distribué; le débit qui sort sur l’unité de longueur s’appelle débit spécifique et il a été noté
avec q:
q=Qc /L
Le problème, dans ce cas, est qu’il faut calculer une perte de charge sur une conduite (dont le module de
résistance M est connu) dans les conditions où le débit qui s’écoule dedans n’est pas constant: il varie le long de
l’espace x, entre les limites Qe - débit à l’entrée et Qs=Qe-qL - débit à la sortie, suivant la formule Q(x)=Qe-qx
(tandis que, on sait calculer la perte de charge seulement sur une conduite à débit constant: hr=MQ2).
Tenant compte de la variation du débit, on va appliquer la formule des pertes de charge pour un segment
(longueur) infiniment courte dx, autour d’un point à la distance x de l’entrée et, ensuite, on va faire la somme
(l’intégrale) sur toute la longueur de la conduite, pour arriver à la perte de charge entière.
x
Qe Q(x) Qs=Qe-qL

q [l/s.ml]

L (M)

Qe Qs=Qe-qL
Qcalc=Qe-qL/2
qL/2 qL/2
L (M)

Figure 21 - Conduite à débit réparti

On rappelle la formule du module de résistance M=L/K2 où K, le module de débit, dépend seulement du


diamètre et de la rugosité. Pour la longueur dx, le module de résistance devient dM=dx/K2 et, alors, la perte de
charge correspondante sera
dx
dhr = dM ⋅ Q 2 = 2 (Q e − qx )
2

K
et la perte de charge totale (l’intégrale) devient:
1 ⎛ x 2 L 2 x 3 L ⎞⎟
L
1
K 0
( )
hr = 2 ∫ Qe2 − 2Qe qx + q 2 x 2 dx = 2 ⎜ Qe2 x 0L −2Qe q
K ⎜⎝ 2
0 +q
3 ⎟⎠
0

L ⎛ L2 ⎞
= 2 ⎜⎜ Qe2 − Qe qL + q 2 ⎟⎟
K ⎝ 3⎠
Avec une petite approximation (remplaçant le 3 avec le 4 dans le dernier terme), on obtient:
2
⎛ 2 2 L ⎞
2
⎛ qL ⎞ qL

hr = M ⎜ Qe − Qe qL + q ⎟
⎟ = M ⎜ Qe − ⎟ = M ⋅ Qcalc ⇒ Qcalc = Qe −
2

⎝ 4⎠ ⎝ 2 ⎠ 2
Autrement dit, la perte de charge sur la conduite avec le débit variable est la même avec la perte de
charge sur la même conduite mais avec le débit constant et égal à un débit de calcul Qcalc=Qe-qL/2. Par
conséquent, on peut appliquer le schéma de la figure 21 en bas, où l’entier débit consommé Qc=qL a été reparti,
d’une manière concentrée, une moitié à l’entrée et l’autre moitié à la sortie; comme résultat de ce schéma, le
débit constant qui résulte sur la conduite sera égal justement au débit de calcul Qcalc.
Cet artifice est toujours utilisé pour le calcul des réseaux de distribution de l’eau dans les centres urbains
ou sur les plateformes industrielles où tous les débits sont concentrés, soit qu’ils sont réellement concentrés ou
comme résultat de l’artifice décrit au dessus.

R R

??
Réseau ramifié Réseau maillé

Figure 22 - Réseaux de distribution

Il y a deux sortes de réseaux de distribution: réseaux ramifiés et réseaux maillés (figure 22).
Les réseaux ramifiés ont l’avantage d’être plus simples, y compris de point de vue calcul: les débits sur
les artères sont connus (plus précisément, leur calcul est très simple) car les débits concentrés aux nœuds sont
connus et le sens du débit et bien déterminé d’avance. En échange, le degré de sécurité d’un tel réseau est très
faible car un accident sur une artère quelconque affectera l’approvisionnement en eau de tous les consommateurs
qui se trouvent en aval.
D’autre part, les réseaux maillés peuvent être calculés avec beaucoup de difficulté car les débits sur les
artères (leurs valeurs et même leurs directions le long des artères) dépendent de la grandeur de leurs modules de
résistance (plus précisément, des rapports entre ces valeurs). En fait, ce calcul est très compliqué à cause de la
relation quadratique entre la perte de charge et le débit, qui conduit à résoudre des systèmes des équations qui ne
sont pas linéaires (les débits sur les artères sont les inconnues du problème). En plus, le coût de ce type de réseau
et plus élevé. En revanche, les réseaux maillés sont beaucoup plus sures en exploitation car un accident sur une
artère quelconque n’interrompt pas l’approvisionnement en eau que pour les consommateurs qui se trouvent sur
l’artère en question (qui sera isolée); tous les autres consommateurs seront affectés seulement d’une diminution
des pressions et, par conséquent, aussi des débits. C’est l’argument décisif qui conduit au choix de ce type de
réseau pour la plupart des réseaux de distribution en eau.
Il y a plusieurs méthodes pour le calcule des réseaux maillés mais ils ne font pas l’objet de ce cours. De
toute façon, il faut savoir que toutes les méthodes arrivent à la conception des programmes (codes) de calcul
électronique et que le niveau de complexité de tels programmes est, en ce moment, très élevé. Autrement dit, la
meilleure solution pour résoudre un réseau maillé est d’utiliser un tel programme.

BIBLIOGRAPHIE

Cioc, D. – Hidraulică, Editura Didactică şi Pedagogică, Bucureşti, 1975.


Tatu, G. – Wave Acoustic Modeling in Harbour Aquatoria, Proceedings of the International Symposium on
Ocean Energy Development, 26-27 August 1993, Muroran, Hokkaido, Japan, ISSN4-906457-01-0.
DEUXIÈME PARTIE

- APPLICATIONS -
1.
ANALYSE DIMENSIONELLE ET PROPRIETÉS DES FLUIDES
Application 1.1.
Quelle serait l’unité de mesure pour la force (au lieu de “Newton”) si on prenait comme relation, pour sa
définition, la loi de l’attraction universelle?
Solution
Conformément au système international des unités de mesure (SI), l’unité pour la force (le “Newton”) est
définie par la loi de Newton
f = m.a
et, par consequant,
kg.m
N= 2
s
Si on prend la loi de l’attraction universelle “la force d’attraction entre deux masses est proportionnelle
aux deux masses (m1, m2) et inversement proportionnelle au carré de la distance (r) entre les deux” et en
considérant le coefficient de proportionnalité égal à l’unité
mm
f = 12 2
r
on aurait une nouvelle unité pour la force
2

[ f ] = ⎛⎜ kg ⎞⎟
⎝m⎠
Par convention, dans le système SI, on a pris la première loi (toujours avec un coefficient de
proportionnalité unitaire) et donc, la première formule et pas la seconde ou une autre.

Application 1.2.
Il est connu que la résistance (la force d’entraînement) R d’un corps immergé dans un fluide dépend de sa
section transversale A, de la densité ρ et de la vitesse V du fluide. Chercher la relation mathématique pour le
calcul de cette force.
Solution
On applique le théorème π de l’analyse dimensionnelle en sachant qu’il existe une relation fonctionnelle f
entre les grandeurs R d’une part et ρ, A et V, d’autre part:
R = f(ρ, A, V)
On prend comme nouvelles unités de mesure: ρ, A et V (qui appartiennent au phénomène étudié) et on
obtient
πR = f(1,1,1) = const. = CR
où πR représente le complexe adimensionnel de R, à savoir
R
πR = x y z
ρ AV
Les exposants x, y et z résultent de la condition que cette expression soit adimensionnelle
(kg )1 (m )1 (s )−2 = (kg.m −3 )x (m 2 )y (m.s −1 )z
D’ici on obtient trois équations en x, y et z, en écrivant que les exposants pour kg, m et s sont les mêmes
dans les deux membres
1=x
1 = -3x + 2y + z
-2 = -z
R
On aura donc, x = 1, z = 2, y = 1 et π R = 1 1 2 , respectivement
ρ AV
R = CR.ρ.A.V2
la relation cherchée avec la constante CR qui sera déterminée par voie expérimentale.

Application 1.3.
Trouver la loi de distribution des vitesses dans la section transversale d’un tuyau circulaire (figure 1)
ayant le diamètre D=1 cm=0,01 m (le rayon r0=0,005 m), sachant qu’à l’intérieur il y a un écoulement en régime
laminaire, à une vitesse maximale Vmax=0,5 m/s, et que le fluide considéré est l’eau (densité ρ=1000 kg/m3 et
viscosité cinématique ν=10-6 m2/s).
Quelle sera alors la vitesse moyenne de l’écoulement? Et le débit ?
Vérifier que l’écoulement est vraiment en régime laminaire.
Si le tuyau a une longueur l=5 m, quelle est la différence de pression nécessaire pour assurer les
conditions d’écoulement mentionnées; la même question si, dans le tuyau, il y a de l’huile avec une viscosité de
24.10-6 m2/s ?
Solution
En régime laminaire il y a seulement du frottement visqueux, soumis à la loi de Newton. En coordonnées
cylindriques, cette loi prend la forme
dV dV
τ =μ = ρν
dr dr
avec la condition aux limites: V=0 pour r=r0 .

-τ V
r0
r
+τ Vmax
p1 D p2
+τ r
r0
-τ V

Figure 1 – Le système hydraulique de l’application 1.3.


dV
π . r
2
. Δ p = 2 . π . r . l . τ = 2 . π . r . l . ρ . ν .
dr

D’autre part, l’écoulement se produit grâce à une différence de pression Δp=p1–p2 et, en régime
permanent, la force crée par cette différence de pression doit égaler la force de frottement sur la surface latérale.
Pour un cylindre quelconque de rayon r on peut donc écrire
dV
π .r 2 .Δp = −2.π .r.l.τ = −2.π .r .l.ρ .ν .
dr
ou
Δp
dV = − r.dr
2lρν
Le signe “moins” dans le membre droit dérive du fait qu’il s’agît d’une force de réaction, contraire à la
force de frottement. L’intégrale générale est
Δp 2
V =− r +C
4lρν
et la constante C résulte de la condition aux limites déjà énoncée
Δp 2
C= r0
4lρν
La formule cherchée pour la distribution des vitesses est donc
Δp Δp.r02 r2
V = (r0 − r ) =
2 2
(1 − 2 )
4lρν 4lρν r0
qui représente l’équation d’une parabole.
Par identification des termes, il résulte
Δp.r02
Vmax =
4lρν
ainsi que
r2 r
V = Vmax (1 − 2 ) = 0,5.[1 − ( )2 ]
r0 0,005
Le débit est obtenu par l’intégrale
r0
r2
Q = ∫ V .dA = ∫ V .2π .r.dr = ∫ Vmax (1 − ).2π .r.dr
0 r02
⎡ r0 r0
r 3 ⎤ ⎡ r 2 r0 r4 r ⎤
Q = 2π .Vmax ⎢ ∫ r.dr − ∫ 2 dr ⎥ = 2π .Vmax ⎢ − 2 0⎥
⎢⎣ 0 0 r0 ⎥⎦ ⎢⎣ 2 0 4r0 0 ⎥⎦
V
Q = π .r02 . max
2
Par identification, la vitesse moyenne sera
V
Vmed = max
2
puisque
π .r02 = A0
représente l’aire de la section transversale et, par définition, la vitesse moyenne est
Q
Vmed =
A0
Dans l’application numérique on a
0,5
Vmed = = 0,25.m / s
2
A0 = 3,1415.0,005 2 = 78,53.10 −6.m 2
Q = 0,25.78,53.10 −6 = 19,63.10 −6.m 3 / s = 19,63.cm 3 / s
Pour connaître le régime de l’écoulement, il faut calculer le nombre de Reynolds
V .D 0,25.0,01
Re = med = = 2500
ν 10 −6
ce qui signifie que le mouvement se trouve dans un état de transition du régime laminaire vers le régime
turbulent, plutôt dans un régime turbulent (plus de 2350 qui est la valeur critique).
Enfin, la différence de pression nécessaire Δp résulte de la formule de Vmax. Avec de l’eau, on a
4.l.ρ .ν .Vmax 4.5.m.1000.kg.m −3 .10 −6.m 2 .s −1 .0,5.m.s −1
Δp = =
r02 25.10 −6.m 2
N
= 400.
( Pa)
m2
Avec de l’huile qui a la viscosité 24 fois plus élevée, on aura une différence de pression 24 fois plus
élevée aussi, donc 9600 Pa. En revanche, le régime d’écoulement sera un régime laminaire stable puisque le
nombre de Reynolds diminue 24 fois.
0,25.0,01 2500
Re = = ≈ 104 <<< 2350
24.10− 6 24

Application 1.4.
Montrer que les nombres de Reynolds (Re) et de Froude (Fr) sont incompatibles comme critères de
similitude.
Solution
Prenons par exemple le cas d’une turbine. Cette machine hydraulique agît sous une charge H et un débit
Q et transforme l’énergie hydraulique en énergie mécanique. Le passage de l’eau par la machine se fait par la
roue qui a un diamètre D et une aire A=π.D2/4, avec une vitesse moyenne
V=Q/A=4.Q/π.D2.
Le nombre de Reynolds, défini avec les grandeurs caractérisant le phénomène étudié sera
V .D 4.Q D 4 Q
Re = = =
ν π .D ν π .ν D
2

D’autre part, le nombre de Froude est défini comme le carré du rapport entre la vitesse réelle et une
vitesse critique. Si on prend cette vitesse critique égale à la vitesse d’un corps qui tombe de l’hauteur H (la
charge caractérisant la turbine) on obtient
2
⎛ 4.Q ⎞
⎛V ⎞
2 ⎜ 2 ⎟ 8 Q2
Fr = ⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜ π .D ⎟ = 2
⎝ Vcr ⎠ ⎜ 2.g .H ⎟ π g D4H
⎜ ⎟
⎝ ⎠
Les lois de similitude demandent que les valeurs des critères soient les mêmes en nature et sur le modèle.
Etant donné que le modèle est construit dans les mêmes conditions que l’objet original (toujours dans le champ
gravitationnel des forces massiques est en utilisant toujours de l’eau), ayant donc le même g et le même ν, on
obtient pour les deux critères, deux conditions, à savoir
⎛Q⎞ ⎛Q⎞
⎜ ⎟ =⎜ ⎟
⎝ D ⎠N ⎝ D ⎠M
et
⎛ Q2 ⎞ ⎛ Q2 ⎞
⎜⎜ 4 ⎟⎟ = ⎜⎜ 4 ⎟⎟
⎝ D H ⎠ N ⎝ D H ⎠M
(indice M pour le model et N, pour l’objet naturel).
Prenons maintenant le cas de la turbine Kaplan, utilisée dans la centrale hydroélectrique de Portes de Fer
I sur le Danube, conçue pour un débit QN=660 m3/s et une chute HN=27 m, la roue de la turbine ayant le
diamètre DN=9,5 m.
Pour un modèle de diamètre DM=0,5 m (un ordre de grandeur rationnel, suffisamment grand pour les
mesures et suffisamment petit pour les coûts), selon le critère de Reynolds on aura besoin d’un débit
D 0,5 m3
QM = Q N M = 660. ≈ 35
DN 9,5 s
qui représente un débit énorm pour un laboratoire de recherches hydrauliques, impossible d’être réalisé en
pratique.
Supposant qu’on va obtenir, quand même, ce débit, la vitesse d’écoulement à travers la machine sera
4.35
VM = ≈ 190m / s
3,14.0,5 2
ce qui est absolument impossible à cause des pertes de charge qui seraient aussi énormes (plusieurs dizaines de
milliers de mètres).
Mais, continuons à supposer (par absurde) qu’on peut avoir ces dizaines de milliers de mètres dans un
laboratoire. Alors, si on veut tenir compte en même temps du critère de Froude, le modèle devrait avoir le
diamètre (on a pris pour la chute H=50000 m, l’ordre de grandeur des pertes de charge)
QM H N 35 4 50000
DM = D N 4 ≈ 9,5 ≈ 14m
QN H M 660 27
ce qui représente aussi une situation absurde, d’avoir un modèle des dimensions plus élevées que la machine
réelle et, en même temps, d’avoir obtenu un diamètre complètement différent du diamètre de 0,5 m qu’on a
supposé au début.
Cette incompatibilité, entre les deux critères (Re et Fr), est générale. Elle apparaît dans tous les
phénomènes hydrauliques et est bien connue par les spécialistes qui s’occupent des modélisations physiques sur
des models réduits et qui savent qu’on ne peut pas concevoir un model qui respecte à la fois les deux critères.
A cause de cette incompatibilité, en fonction de la nature du phénomène, on renonce soit au critère Re,
soit au critère Fr. Par exemple, dans le cas des machines hydrauliques (turbines et turbopompes) on renonce au
critère Reynolds parce que l’écoulement est toujours dans un régime turbulent et les pertes de charge ne
dépendent plus du nombre de Reynolds.
Tenant compte seulement du critère de Froude et choisissant le débit du modèle QM=1 m3/s (ce qui est
parfaitement faisable) on aura besoin, sur modèle, d’une charge
2 4 2 4
⎛Q ⎞ ⎛ D ⎞ ⎛ 1 ⎞ ⎛ 9,5 ⎞
H M = H N ⎜⎜ M ⎟⎟ ⎜⎜ N ⎟⎟ = 27⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ≈ 8m
⎝ Q N ⎠ ⎝ DM ⎠ ⎝ 660 ⎠ ⎝ 0,5 ⎠
qui est raisonnable aussi du point de vue pratique.

Application 1.5.
Dans les systèmes de chauffage centralisés, l’énergie thérmique est transferé de la source vers les
utilisateurs à l’aide de l’eau chaude, dans un réseau de conduites sous pression, annulaire (maillé) et fermé à la
fois. Ce réseau a une longueur totale L=100 km et le diamètre moyen D=500 mm.
Pendant l’exploitation du système, il y a des variations de pression Δp=1 bar (1.105 Pa) et, aussi, des
variations de température Δt=50oC.
Calculer le volume total de tous les réservoirs d’expansion couplés au réseau, pour éviter la croissance
supplémentaire (et très importante) des contraints dans les parois des conduites à cause de ces variations (si les
variations de volume seraient empêchées). On connaît, pour l’eau:
- α = 1,3.10-4 grd-1 - le coefficient de dilatation volumique;
- β = 5.10-10 m2/N - le coefficient de compressibilité.
Solution
Les formules pour le calcul des variations de volume (ΔW) dues à la variation de pression (indice p) et de
température (indice t) sont
(ΔW)p = β.W0. Δp
(ΔW)t = α.W0. Δt
où W0 représente le volume initial, à savoir
W0 =(π.D2/4).L =(3,14. 0,52/4).100000 = 0,196.105 m3
Alors, les deux volumes seront
(ΔW)p = 5.10-10.0,196.105.105 = 0,981 m3 ≈ 1 m3
(ΔW)t = 1,3.10-4.0,196.105.50 = 127,4 m3
Le volume total est donc de 128,4 m3 mais il est intéressant de remarquer que, dans ce cas, la variation de
volume due à la variation de pression est pratiquement négligeable face à la variation de volume due à la
variation de température.
2.
HYDROSTATIQUE
Application 2.1.
Pour le système hydrostatique de la figure 2, rempli de l’eau (densité ρ=1000 kg/m3), on connaît la
pression dans la couche d’air (échelle manométrique) p0=0,5 bar, les hauteurs, h1=2 m, h2=1 m, h3=0,5 m, les
dimensions du piston, le diamètre D=20 cm et l’hauteur a=10 cm, le piston étant fait en acier (densité ρa=7800
kg/m3). On connaît aussi que la pression atmosphérique à l’endroit où se trouve le système est pat=0,933 bar.
Calculer:
- la pression indiqué par le manomètre M;
- l’hauteur manométrique hm, dans le tube vertical ouvert;
- l’hauteur barométrique hb, dans le tube vertical fermé et vidé;
- les forces F2 et F3 sur les deux pistons, pour qu’ils restent en repos.
Solution
Connaissant la pression dans le point O (à la surface de l’eau, en contact avec la couche d’air) et en
appliquant successivement la loi générale de l’hydrostatique entre ce point et les points M, A, B, C et D, on peut
calculer, d’une part, les pressions dans les points M, A et B et, d’autre part, les hauteurs hm et hb:
pM = p0 + ρ.g.(z0 – zM) = p0 + ρ.g.(h1 – 0) =
= 0,5.105 + 1000.9,81.2 = 0,6982.105 Pa = 0,6982 bar
pA = p0 + ρ.g.(z0 – zA) = p0 + ρ.g.[h1 – (-h3)] =
= 0,5.105 + 1000.9,81.(2 + 0,5) = 0,74525.105 Pa = 0,74525 bar
pB = p0 + ρ.g.(z0 – zB) = p0 + ρ.g.(h1 – h2) =
= 0,5.105 + 1000.9,81.(2 - 1)] = 0,5981.105 Pa = 0,5981 bar
p p p p
hm = zC = z0 + 0 − C = h1 + 0 − C
ρ .g ρ .g ρ .g ρ . g
0,5.105 0
= 2+ − = 7,097.m
1000.9,81 1000.9,81
p p p p
hb = z D = z0 + 0 − D = h1 + 0 − D
ρ .g ρ .g ρ .g ρ .g
(0,933 + 0,5).105 0
= 2+ − = 16,608.m
1000.9,81 1000.9,81

Dans les premières quatre relations, on a utilisé l’échelle manométrique pour la mesure des pressions, qui
admet que la pression atmosphérique soit égale à zéro (échelle relative), tandis que dans la cinquième, on a
utilisé l’échelle barométrique où les pressions sont celles réelles, égales à zéro dans le vide (échelle absolue).
vide

hb
F2
D
p0 hm

a
O
B
h1
h2
M

P.R.
h3

A a

F3 D

Figure 2 – Le système hydrostatique de l’application 2.1.

Le niveau “zéro” (z=0) - le plan de référence (P.R.), a été considéré le niveau du tuyau horizontal. On a
calculé ainsi la pression indiquée par le manomètre pM et les hauteurs hm et hb.
Pour déterminer les forces F2 et F3, il faut écrire les conditions d’équilibre des deux pistons
F2 + Gp = pB.Ap
F3 = Gp + pA.Ap
où Ap et Gp sont la surface et le poids du piston
π .D 2 3,14.0,22
Ap = = = 0,0314.m 2
4 4
G p = ρ a .g. Ap .a = 7800.9,81.0,0314.0,1 = 240,3.N
Il résulte
F2 = pB.Ap – Gp = 0,5981.105.0,0314 – 240,3 = 1637,7 N
F3 = pA.Ap + Gp = 0,74525.105.0,0314 + 240,3 = 2580,4 N

Application 2.2.
On demande de calculer les forces de pression sur toutes les surfaces marquées dans la figure 3, à savoir:
AB, BC, CD, DE, FGH, I’I’’J’’J’, KLM, NO, PQR. Les trois réservoirs communiquent entre eux à l’aide des
tuyaux marques par les grosses lignes. Le système est rempli de l’eau (densité ρ=1000 kg/m3), sauf le réservoir
en bas qui a une couche d’air (densité négligeable). Les surfaces AB, CD et DE sont des surfaces planes
rectangulaires. La surface NO est toujours une surface plane considérée dans deux variantes: une surface
rectangulaire et une surface circulaire. Les surfaces BC, FGH, I’I’’J’’J’, KLM et PQR sont des surfaces
courbes. La figure représente un dessin en plan vertical, sauf les pointillées qui représentent des dessins rabattus
pour expliquer la forme des surfaces.
Pour les calculs numériques, on va considérer les valeurs:
h=2 m; h1=3 m; r=1 m; r1=2 m; b=5 m; b1=3 m; α=30o;
Solution
Pour les surfaces planes on applique la formule
P = pG.A
où, P [N] est la force de pression, pG [N/m2=Pa] est la pression dans le centre de pesanteur de la surface et A [m2]
est l’aire de la surface. En plus, chaque force de pression a une direction qui est normale à la surface, dirigée du
fluide vers la surface.
Pour calculer la pression dans les centres de pesanteur, on applique la loi générale de l’hydrostatique,
connaissant que sur la surface libre AE la pression est égale à la pression atmosphérique, donc égale à zéro parce
qu’on utilise l’échelle manométrique (relative).

z
2r
y
O;x

2r1
h

PMair G
r
F H
h
PMeau
A E

h h
α I’ I’’
B ha
r
r
D J’ J’
J’’
C
2r

h1
L
b
r
air
K M
h
r b1

N P
2r Q 2r
α
R
r O

Figure 3 – Le système hydrostatique de l’application 2.2.

Alors, on obtient:
⎛ h⎞ h2 22
( )
PAB = ⎜ ρ .g . ⎟ h.b = ρ .g . b = 1000.9,81. .5
⎝ 2⎠ 2 2
= 9,81.10 N = 10 kgf = 10tf
4 4

PCD = [ρ .g.(h + r )](b1.b ) = 1000.9,81.(2 + 1).3.5


= 9,81.45.103 N = 45.103 kgf = 45tf

PDE = ⎜ ρ .g .
h + r ⎞⎛ h + r ⎞ (h + r ) .b = 1000.9,81. (2 + 1) .5 =
2 2

⎟⎜ ⎟.b = ρ .g .
⎝ 2 ⎠⎝ cosα ⎠ 2. cosα 2. cos 30
= 9,81.26.10 N = 26.10 kgf = 26tf
3 3

⎛ 2r ⎞
PNO , rect . = [ρ .g .(h + r + h1 + h + r )].⎜ .r ⎟
⎝ cosα ⎠
2.12
= 1000.9,81.(2 + 1 + 3 + 2 + 1). =
cos 30
= 9,81.20,784.103 N = 20,784.103 kgf = 20,784tf
⎛ π r2 ⎞
PNO , circ. = [ρ .g.(h + r + h1 + h + r )].⎜⎜ ⎟⎟
⎝ cosα ⎠
π .12
= 1000.9,81.(2 + 1 + 3 + 2 + 1). =
cos 30
= 9,81.32,65.103 N = 32,65.103 kgf = 32,65tf
Le point d’application de toutes ces forces, nommé centre de pression, se trouve toujours au dessous du
centre de pesanteur de la surface considérée et la distance entre ces deux points, nommé excentricité, dépend de
la position de la surface par rapport au plan manométrique, plus précisément de la forme du diagramme des
pressions, car la force de pression passe toujours par le centre de la pesanteur de ce diagramme.
La valeur maximale relative de l’excentricité correspond à un diagramme triangulaire, quand la surface
coupe le plan manométrique, donc pour les surfaces AB et DE. Dans ce cas, l’excentricité, mesurée sur la
verticale, représente la sixième part de l’hauteur de la surface, donc h/6=0,333 m pour la surface AB et
(h+r)/6=0,5 m pour la surface DE.
Pour la surface NO, l’excentricité est très petite, pratiquement négligeable, car le diagramme des
pressions (trapézoïdale) s’approche d’un diagramme uniforme (rectangulaire).
Pour la surface CD, l’excentricité est égale à zéro, donc le centre des pressions se confonde avec le centre
de la pesanteur de la surface car le diagramme des pressions est uniforme (rectangulaire).
Pour le calcul des forces de pression sur les surfaces courbes, on calcule les composants de la force sur
les trois directions, les trois axes Ox, Oy et Oz, qui sont définis comme il suit (ils ne sont pas représentés sur la
figure):
- Ox, dans le plan manométrique PMeau (surface AE) et normale sur le plan de la figure;
- Oy, dans le plan manométrique PMeau (surface AE) et dans le plan de la figure aussi;
- Oz, perpendiculaire sur le plan manométrique et dirigé en haut;
- Oh, perpendiculaire sur le plan manométrique et dirigé en bas.
Les formules pour le calcul des trois composantes sont
- Px = pGx.Ax
- Py = pGy.Ay
- Pz = ρgW

- Ax représente l’aire de la projection de la surface courbe sur le plan yOz (ayant la normale Ox);
- Ay représente l’aire de la projection de la surface courbe sur le plan xOz (ayant la normale Oy);
- Az représente l’aire de la projection de la surface courbe sur le plan yOx (ayant la normale Oz, le plan
manométrique);
- W représente le volume du corps de pression, défini comme le corps prismatique, à génératrices
verticales, délimité d’une part de la surface courbe donné et, de l’autre part, de sa projection dans le plan
manométrique (Az). W est positive si Az se trouve au dessus de la surface courbe.
Toutes ces forces (les composantes de la force de pression) sont dirigées toujours du fluide vers la surface
courbe.
Les composantes Px, Py passent par les centres de pression des projections Ax, Ay, tandis que la
composante Pz passe par le centre de la pesanteur du volume W.
Alors, les forces de pression sur les surfaces courbes du problème seront les suivantes.
Sur la surface BC (la surface latérale d’un quart de cylindre circulaire de rayon r et hauteur b):
PBC , x = 0
parce que Ax = 0 (la surface d’une ligne, la courbe BC).
⎡ ⎛ r ⎞⎤ ⎛ 1⎞
PBC , y = ⎢ ρ .g.⎜ h + ⎟⎥.(r.b ) = 1000.9,81.⎜ 2 + ⎟.1.5
⎣ ⎝ 2 ⎠⎦ ⎝ 2⎠
= 9,81.12,5.10 N = 12,5.10 kgf = 12,5tf
3 3

est dirigée vers la gauche (vers la surface).


⎡ π .r 2 ⎤ ⎡ π .12 ⎤
PBC , z = ρ .g .⎢(h + r ).r − ⎥.b = 1000. 9,81 .⎢ (2 + 1). 1 − ⎥.5
⎣ 4 ⎦ ⎣ 4 ⎦
= 9,81.11,075.103 N = 11,075.103 kgf = 11,075tf
est dirigée en bas.
Connaissant les trois composants, on peut calculer la force résultante PBC , y compris sa direction, par les
cosinus directeurs cos βx, cos βy, cos βz,:

PBC = PBC
2
, x + PBC , y + PBC , z ;
2 2

PBC , x PBC , y PBC , z


cos β x = ; cos β y = ; cos β z =
;
PBC PBC PBC
En plus, on connaît que la force résultante passe par le centre du cercle car il s’agit d’un système de
forces concurrentes qui passent toutes par ce point (toutes les forces élémentaires, étant normales à la surface,
ont la direction des rayons, donc ils passent par le centre du cercle).
Sur la surface FGH (la surface d’une demi sphère).
A cause de la symétrie par rapport à l’axe verticale, les composantes Px et Py sont nulles. En effet, dans
l’application des formules, sur chacune des deux directions il y a deux forces égales et contraires qui s’annulent.
Par exemple, sur la direction Oy (dans le plan de la figure), il s’agit des forces sur les surfaces FG et GH
qui s’annulent.
Il reste donc à calculer seulement la composante verticale:
⎡ ⎛ 1 4 3 ⎞⎤ ⎛ 2 ⎞
PFGH , z = ρ .g .W = ρ .g .⎢− ⎜ π .r 2 .h + π .r ⎟⎥ = − ρ .g.π .r 2 .⎜ h + .r ⎟ =
⎣ ⎝ 23 ⎠⎦ ⎝ 3 ⎠
⎛ 2 ⎞
= −1000.9,81.3,1415.12.⎜ 2 + .1⎟ = −9,81.1000.8,377 N
⎝ 3 ⎠
= −8,377.10 kgf = −8,377tf
3

Le signe “moins” vient du fait que la surface se trouve au dessus du plan manométrique et donc la force
est dirigée en bas (si le signe était “plus”, elle serait dirigée du liquide vers la surface, donc en haut). Dans de
cas, la surface est soumise à un phénomène de succion. Du point de vue physique, ça s’explique par le fait qu’à
l’intérieur de la surface FGH la pression est moins que la pression atmosphérique (il y a du vacuum) et donc, le
materiel des parois de la surface est soumis à une compression.
Sur la surface I’I”J”J’ (la surface latérale d’un tronc de cône).
Les composantes horizontales Px et Py sont aussi nulles à cause de l’axis symétrie par rapport à l’axe
vertical et la seule composante, celle verticale, est
⎧ ⎤⎫
⎡ r
(
PI'I"J"J' , z = ρ .g.W = ρ .g .⎨π .r12 .(h + r ) − ⎢π .r 2 .h + π r12 + r 2 + r1.r ⎥ ⎬ =
3
)
⎩ ⎣ ⎦⎭
⎧⎪ ⎡ r ⎛ r2 r ⎞⎤ ⎫⎪
= ρ .g.π .⎨r12 .(h + r ) − r 2 .⎢h + ⎜⎜ 12 + 1 + 1⎟⎟⎥ ⎬
⎪⎩ ⎣ 3⎝ r r ⎠⎦ ⎪⎭
⎧ 2
2 ⎪ r1
⎡ r ⎛ r12 r1 ⎞⎤ ⎫⎪
= ρ .g .π .r .⎨ 2 .(h + r ) − ⎢h + ⎜⎜ 2 + + 1⎟⎟⎥ ⎬ =
⎪⎩ r ⎣ 3⎝ r r ⎠⎦ ⎪⎭
⎧ ⎤⎫
⎡ 1
= 1000.9,81.3,1415.12.⎨22.(2 + 1) − ⎢2 + 22 + 2 + 1 ⎥ ⎬ =
3
( )
⎩ ⎣ ⎦⎭
= 9,81.1000.24,08 N = 24,08.103 kgf = 24,08tf
étant dirigée du liquide vers la surface, donc en haut.
Sur la surface KLM (la surface d’une demi sphère, soumise à la pression d’une couche d’air).
A cause de l’axis symétrie par rapport à l’axe vertical, les composantes Px et Py sont toujours nulles.
Le fluide agissant sur la surface est, dans ce cas, l’air avec la densité ρa qui sera à la fin négligée par
rapport à la densité de l’eau. La position du plan manométrique est définie par
ha = pK/(ρa.g) où pK= pM =ρ.g.(h+r+h1)
est la pression sur la surface KM et dans la couche d’air aussi. On obtient:
⎛ 1 4 3⎞ ⎛ 2 ⎞
PKLM , z = ρ a g .W = ρ a g.⎜ π .r 2 .ha − π .r ⎟ = ρ a .g.π .r 2 .⎜ ha − .r ⎟ =
⎝ 23 ⎠ ⎝ 3 ⎠
⎡ ρ . g .( h + r + h1 ) 2 ⎤ ⎡ 2 ⎤
= ρ a .g.π .r 2 .⎢ − .r ⎥ = π .r 2 .⎢ ρ . g .( h + r + h1 ) − ρ a .g. .r ⎥ =
⎣ ρ a .g 3 ⎦ ⎣ 3 ⎦
⎡ ρ 2 ⎤
= ρ .g .π .r 2 .⎢( h + r + h1 ) − a . .r ⎥ ≈ ρ .g .π .r 2 .( h + r + h1 ) = pK .π .r 2 =
⎣ ρ 3 ⎦
= 1000.9,81.3,1415.12.(2 + 1 + 3) = 9,81.1000.18,85 N = 18,85.103 kgf = 18,85tf
dirigée en haut (du fluide vers la surface).
Sur les surfaces FGH, I’I”J”J’ et KLM, les composantes verticales, étant les seules non nulles, se
confondent avec les résultantes sur les surfaces en cause.
Sur la surface PQR (la surface d’une demi sphère qui a l’axe de symétrie horizontal).
Dans ce cas, seulement la composante Px est égale à zéro, étant la résultante de deux forces égales et
contraires.
La composante sur la direction Oy est
PPQR , y = [ρ .g.(h + r + h1 + h + r )].(π .r 2 ) = ρ .g.[2.(h + r ) + h1 ].(π .r 2 ) =
( )
= 1000.9,81.[2.(2 + 1) + 3]. 3,1415.12 = 9,81.28,27.103 N
= 28,27.10 kgf = 28,27tf
3

étant dirigée à droite.


Pour calculer la composante sur la direction Oz, il faut d’abord diviser la surface en deux parties, la
surface PQ et la surface QR, parce qu’elles ont la même projection Az. On calcule les composantes verticales sur
les deux surfaces et on va les additionner suivant les lois vectorielles.
Sur la surface PQ, la force est dirigée en haut et le volume WPQ est compris entre cette surface (PQ) et le
plan manométrique (PMeau) tandis que sur la surface QR, la force est dirigée en bas et le volume correspondant
WQR est compris entre la surface QR et le plan manométrique.
Etant donné que les deux forces ont la même direction (verticale) et sont de sens contraire, leur résultante
sera dirigée dans le sens de la plus grande (donc, en haut) et son module sera égal à la différence des deux. Donc,
la résultante verticale sera égale à
PPQR , z = ρ .g .(WQR − WPQ ) = ρ .g .WPQRP = ρ .g .
14 3
π .r =
23
⎛2 ⎞
= 1000.9,81..⎜ .3,1415.13 ⎟ = 9,81.2,09.103 N = 2,09.103 kgf = 2,09tf
⎝3 ⎠
et sera dirigée en haut.
La résultante générale sur la surface PQR peut être aussi calculée (comme dans le cas de la surface BC) et
elle va passer par le centre de la demi sphère.

Application 2.3.
Calculer les conditions de flottaison d’un corps paralélipipédique de dimensions a x b x c (c>a). Le corps
est homogène, de densité ρs plus faible que la densité ρ de l’eau (ρs< ρ)
Solution
La figure 4 représente les deux sections verticales, relevantes dans ce calcul, ainsi que la section
horizontale au niveau de l’eau (le plan de flottaison) qui relève les deux axes d’oscillation possibles (en
pointillées).
Le premier problème à résoudre est le calcul du “tirant d’eau” h, posant la condition de flottement,
dérivé de la loi d’Archimède
G = ρ.g.W
où G est la pesanteur du corps et W est le volume d’eau remplacé par le corps:
ρs.g.a.b.c = ρ.g.a.h.c
ρs
h= .b
ρ
La flottabilité est donc assurée car h < b.
La deuxième condition est celle de stabilité du flottement. Cette condition se pose dans les mêmes termes
que pour un pendule: si le centre de la pesanteur G se trouve sous le point d’appui O, alors les oscillations sont
stables. La différence dérive du fait que dans ce cas, le « point d’appui » O est remplacé par le centre
métacentrique M. La valeur de la distance d entre ces deux points, G et M, représente la mesure de la stabilité du
corps flottant: une distance d grande, signifie une bonne stabilité; une distance d négative, signifie le
renversement du corps.
Le centre métacentrique M se trouve toujours au-dessus du centre de pression C (le centre de la
pesanteur du volume remplacé W) et la distance entre eux est égale au rayon métacentrique r. Pour le rayon
métacentrique on a la formule
I
r=
W
où, I représente le moment d’inertie de la surface (le plan) de flottaison par rapport à l’axe d’oscillation
Le volume d’eau remplacé est toujours le même:
W = h.a.c
tandis que le moment d’inertie I dépend de l’axe d’oscillation:
c.a 3 a.c 3
Ix = ;Iy =
12 12

b b

a c

Figure 4 – Le corps flottant de


x
l’application 2.3. a

y
.
Selon l’axe d’oscillation on obtient donc
c.a 3 a2 a.c 3 c2
rx = = ; ry = =
12.h.a.c 12.h 12.h.a.c 12.h
La situation la plus défavorable correspond à la position la plus base du centre métacentrique (le point
“d’appui”), donc au moindre rayon métacentrique. Par conséquent, les plus dangereuses sont les oscillations
autour de l’axe x, parce que rx<ry (car a<c).
Pour cette situation, on a
a2 ⎛ b h ⎞ a2 ρ b⎛ ρ ⎞
d = r − CG = −⎜ − ⎟ = − ⎜⎜1 − s ⎟⎟
12.h ⎝ 2 2 ⎠ 12.b.ρ s 2 ⎝ ρ⎠
La condition de stabilité est d > 0, donc
a2 ρ b⎛ ρ ⎞
> ⎜⎜1 − s ⎟⎟
12.b.ρ s 2 ⎝ ρ⎠
ou
a2 ρ ⎛ ρ ⎞
> 6. s .⎜⎜1 − s ⎟⎟ = f ( x)
b 2
ρ ⎝ ρ⎠
où, on a noté
- x = ρs/ρ dont le domaine de variation est x Є (0,1) et
- f(x)=6x(1-x)

f(x) a/b

1,5 1,22

x ρs/ρ
O O
1/2 1 1/2 1

Figure 5 – Graphique de la fonction f(x)=6x(1-x)

Le graphique de variation de la fonction f(x) est donné dans la figure 5, ainsi que la variation du rapport
a/b en fonction du rapport ρs/ρ.
On peut remarquer que la position du rectangle a.b avec le grand coté à l’horizontale (a>b, a/b>1),
assure la stabilité des oscillations du flotteur.
3.
LOIS GÉNERALES DE L’HYDRODYNAMIQUE
Application 3.1.
Etudier l’écoulement dans un débitmètre à contraction, établir la formule de calcul pour le débit et les
limites de son fonctionnement.
Solution
Le principe de fonctionnement d’un tel appareil est illustré dans la figure 6 qui représente un tube Venturi
ou un “venturimètre”.

D
d

v V Q

pm
po

α .v 2
2.g ligne énergétique

Ligne piézométrique
p0 α .V 2
2.g
ρ .g

pm axe de la conduite

ρ.g
Figure 6 – Le venturimètre

Le venturimetre représente un tronçon de tuyau de section variable, convergent-divergent, dessiné d’une


manière convenable pour n’avoir pas des décollements: la croissance de la section se fait avec un angle beaucoup
plus faible que l’angle de convergence (environ 9o en moyenne).
Cette forme “prolongée” qui assure un écoulement sans décollements présente l’avantage d’une perte de
charge négligeable (seulement la perte de charge distribuée) mais elle représente à la fois le principal
désavantage de l’appareil, sa longueur importante nécessitant des espaces supplémentaires pour les installer, ce
qui augmente le coût des bâtiments.
La variation de la section produit une variation de la vitesse (croissance - décroissance) ce qui produit
une variation de pression. Toutes ces variations sont très bien marquées par les lignes caractéristiques (ligne
énergétique et ligne piézométrique) dessinées au-dessous.
Mesurant la différence de pression Δp=po–pm, à l’aide de deux prises de pression et d’un manomètre
différentiel, on peut trouver le débit qui s’écoule par l’appareil.
En effet, conformément à la loi de Bernoulli, écrite entre la section “o” (à l’entrée, section nominale de
diamètre D et vitesse nominale v) et la section “m” (section minimale, de diamètre d et vitesse maximale, V),
sans (négligeant les) pertes de charge, on obtient
p0 α 0 .v 2 p α .V 2
+ = m + m
ρ .g 2. g ρ .g 2. g
p0 α 0 .Q 2 pm α m .Q 2
+ = +
ρ .g ⎛ D2 ⎞
2
ρ .g ⎛ d2 ⎞
2

2.g.⎜⎜ π ⎟⎟ 2.g.⎜⎜ π ⎟⎟
⎝ 4 ⎠ ⎝ 4 ⎠
π .D 2 d 2 2. g Δp
Q= = K Δp
4 (
α . D − d ρ .g
4 4
)
Dans les relations en haut:
- on a considéré le plan de référence au niveau de l’axe de la conduite (z=0 pour les deux sections);
- on a considéré la même valeur pour les deux coefficients de Coriolis (α0=αm= α);
- on a tenu compte de l’équation de la continuité (le débit constant le long de la conduite):
⎛ D2 ⎞ ⎛ d2 ⎞
Q = const ( s ) = v.⎜⎜ π ⎟⎟ = V .⎜⎜ π ⎟⎟
⎝ 4 ⎠ ⎝ 4 ⎠
- K, la constante de l’appareil, dépend de la géométrie (D et d) mais aussi du coefficient α.
Il est bien connu que α dépend de la distribution des vitesses dans la section transversale. Pour un
écoulement stabilisé, en régime turbulent, on peut compter sur une valeur α=1,1…1,2.
En pratique, pour assurer un écoulement stabilisé, l’appareil doit avoir en amont un tronçon droit d’au
moins 50D et, en aval, un tronçon droit d’au moins 5D.

D d

v V Q

po pm

α .v 2
2. g
ligne énergétique
hr

p0
ρ .g α .V 2 ligne piézomètrique
2.g
axe de la conduite

pm
ρ.g

Figure 7 - Le débitmètre à diphragme

C’est un autre désavantage pour plusieurs types de débitmètres à contraction, le venturimètre et le


débitmètre à diaphragme (qui suit) à la fois, car, soit les dimensions et les coûts des bâtiments augmentent d’une
manière importante, soit il y a des importants désagréments à leur installation.
Un autre appareil, agissant sur le même principe, est le débitmètre à diaphragme, représenté dans la
figure 7.
Par rapport au venturimètre, ce dispositif a l’avantage d’une longueur négligeable et donc son installation
est plus économique. Les conditions d’installation (tronçons droits amont/aval) pour stabiliser l’écoulement sont
les mêmes.
Le principal désavantage dérive de la perte de charge locale qui est assez importante et représente une
perte d’énergie et, parfois, des dépenses supplémentaires (par exemple, pour les installations à pompage).
Les lignes caractéristiques, mettent en évidence la perte de charge hr mais aussi le fait que l’écoulement
semble bien avec celui du venturimètre, sauf les décollements en aval du diaphragme qui représentent la source
de cette perte de charge.
Une autre différence dérive du fait que les prises de pression sont juste en amont et juste en aval de la
diaphragme et donc elles ne prennent pas justement la pression maximale et la pression minimale.
On peut, quand même, écrire la loi de Bernoulli, cette fois avec les pertes de charge
p 0 α 0 .v 2 p α .V 2
+ = m + m + hr
ρ .g 2. g ρ .g 2.g
p0 α 0 .Q 2 pm α m .Q 2 ςl
+ = + + .Q
ρ .g ⎛ D2 ⎞
2
ρ .g ⎛ d2 ⎞
2
⎛ D2 ⎞
2

2.g .⎜⎜ π ⎟⎟ 2.g .⎜⎜ π ⎟⎟ 2.g .⎜⎜ π ⎟⎟


⎝ 4 ⎠ ⎝ 4 ⎠ ⎝ 4 ⎠
π .D 2 d 2 2. g Δp
Q= = K Δp
4 α .(D − d ) + ς l .d ρ .g
4 4 4

C’est une formule pareille à celle du venturimètre mais, cette fois, la constante K de l’appareil ne peut
pas être calculé à cause des coefficients α et ζl, assez incertains, et il est obligatoire de faire l’étalonnage du
débitmètre, c’est-à-dire de déterminer cette valeur et, éventuellement, sa dépendance des certains paramètres par
des essais expérimentaux dans des laboratoires spécialisés.
Le débit minimal qui peut être mesuré par ces dispositifs, dépend de la précision de l’appareil avec lequel
on mesure la différence de pression Δp; si la valeur Δp mesurée s’approche de cette précision, la valeur Q du
débit devient incertaine.
D’autre part, si le débit est trop élevé, la vitesse maximale V conduit à un terme cinétique très élevé qui, à
son tour, conduit à une pression très basse. Par conséquent, la pression peut descendre au dessous de la pression
atmosphérique (produisant du vacuum) et même arriver à la pression de cavitation (voir les lignes
caractéristiques pour le débitmètre à diaphragme, où la ligne piézométrique descend sous l’axe de la conduite, ce
qui signifie une pression négative). C’est la deuxième limitation (supérieure) de l’appareil (le débit maximal
mesurable dépend de cette condition).

Application 3.2.
Calculer l’effet de l’interaction d’une veine libre avec une coupe de la turbine Pelton (turbine « à
action ») et déterminer les conditions optimales de fonctionnement d’une telle turbine.
Solution
Les éléments principaux d’une turbine Pelton se trouvent dans la figure 8. L’interaction entre la veine
libre, de section transversale A, s’écoulant à une vitesse très élevée v (ayant donc le débit q=A.v), et la roue
d’une turbine Pelton (turbine à « action ») se fait dans des coupes placées autour de la roue. Les coupes se
trouvent sur un cercle de rayon r et la roue tourne à une vitesse angulaire ω. Donc, la vitesse linéaire de chaque
coupe est ωr.
Les coupes ont une forme qui change le sens de l’écoulement de la veine à 180o, la divisant à la fois en
deux. Par conséquant, à la sortie de la coupe il y a deux veines, dirigées dans le sens contraire, ayant chacune la
moitie de la section initiale (A/2) et du débit initial (q/2) mais la même vitesse v car l’effet de frottement sur la
surface de la coupe est négligeable.
La force d’interaction entre la veine et chaque coupe résulte de l’application du théorème des impulsions,
plus précisément la forme de ce théorème pour un système en état permanent.
Etant donné que le système étudié est en état non-permanent, à cause de la roue qui tourne, il est
nécessaire de faire un artifice: on va s’imaginer que tout le système se déplace dans le sens inverse par rapport au
mouvement de la coupe et avec la même vitesse linéaire ωr.
On obtient ainsi un système en état permanent, avec la coupe fixe et avec la vitesse (fictive) vfic=v-ωr.
Pour appliquer le théorème des impulsions, on détache le volume de control délimité par:
- la surface d’entrée
- les deux surfaces de sortie
- la surface de la coupe
- la surface libre des veines,
et, conformément au théorème, les forces qui agissent sur ce volume sont les forces d’impulsion et la réaction de
la coupe car les forces de pression sont égales à zéro (veine libre, à la pression atmosphérique, égale à zéro) et la
pesanteur peut être négligée.
q v

v A/2

r
ω.r
A v

ω
v A/2

I/2

I/2

Figure 8 – Roue d’une turbine Pelton

Ces forces sont marquées dans la figure, où I représente la force d’impulsion de la veine à l’entrée et R
représente la réaction de la coupe, égale et de sens contraire à la force d’action de la veine sur la coupe.
Ecrivant l’équilibre de ces forces, on obtient R=2.I avec
I=βρA(vfic)2=ρA(v-ωr)2
car β=1 (distribution presque uniforme des vitesses, caractérisant une veine libre). Ici, on a tenu compte du fait
que, dans l’équation d’équilibre, les forces d’impulsion à la sortie ont le signe « moins ».
Il résulte alors:
- la force d’interaction R=2I=2ρA(v-ωr)2
- le moment à l’axe de la roue M=Rr=2ρAr(v-ωr)2
- la puissance de la turbine N=Mω=2ρAωr(v-ωr)2.

N
Nmax

O v ωr
v/3

Figure 9 – Graphique de la fonction f(x)= x(v-x)2

On peut remarquer que la puissance de la turbine est égale à zéro pour les deux limites de variation de la
vitesse linéaire de la coupe, ωr=0 (roue fixe, bloquée) et ωr=v (roue libre, sans aucun moment résistant). Entre
ces deux valeurs, si on analyse la fonction N=f(ωr), on obtient le graphique de la figure 9.
En effet, on a la fonction f(x)= x(v-x)2 à analyser où x=ωr et v est une constante.
Pour cette fonction, la première dérivée f’(x)=3x2-4vx+v2 s’annule soit pour x=v/3 soit pour x=v, en
temps que la deuxième dérivée f”(x)=6x-4v a les valeurs –2v (toujours négative) pour x=v/3 et, respectivement,
+2v (toujours positive) pour x=v.
Cette analyse (voir figure 9) conduit à la conclusion que la puissance maximale s’atteint pour ωr=v/3 et
cette valeur est Nmax=(8/27)ρAv3.

Application 3.3.
Calculer l’action de l’écoulement sur la pièce de la figure 10. Le dessin représente une section
horizontale. On néglige les pertes de charge et on peut donc supposer que la pression est la même dans toute la
pièce (p0). Pour les calculs numériques, on va prendre D=1 m, Q=4 m3/s et p0=5 bar.
Solution
On applique le théorème des impulsions pour le volume de control et les forces de la figure 11.
Dans cette figure, P sont les forces de pression, R sont les forces de réaction, I sont les forces d’impulsion
et I’ représente la force d’impulsion avec le sens contraire.

2D
p0
3Q

1,5D
D

2Q
Q

Figure 10 - La «pièce» de l’application 3.3.

Conformément au théorème, on a la relation vectorielle:


r r r r r r r
P1 + P2 + P3 + I 1 + I 2 + I 3' + R = 0
r r
I 3' = − I 3
ou, dans les deux projections sur les deux axes horizontales Ox et Oy:

Ry=P1+P2+I1+I2 ; Rx=P3+I3

Les formules générales de calcul de ces forces sont les suivantes:


Q2
P = p 0 A; I = βρQV = βρ
A
2
et, si on note πD /4=A, on obtient les expressions:
Q2
P1 = p 0 A; I 1 = βρ
A
9 9 4Q 2 16 Q 2 16
P2 = 2,25 p0 A = p0 A = P1; I 2 = βρ = βρ = I1
4 4 2,25 A 9 A 9
2
9Q 9
P3 = 4 p 0 A = 4 P1 ; I 3 = βρ = I1
4A 4
Rx

I’3 I3 Ry
R
P3

P2
P1

I2 I1

Figure 11 – Model de calcul pour l’application 3.3.

Alors, on a
9 16 13 25 9
Ry = P1 + P1 + I1 + I1 = P1 + I1; Rx = 4 P1 + I1
4 9 4 9 4
2
Q
avec : P1 = p0 A; I1 = βρ
A
En numérique, on obtient
3,1415.12
A= = 0,785m 2
4
P1 = 5.10 .0,785 = 3,925.105 N = 3,925.104 kgf = 39,25tf
5

42
I1 = 1,1.1000 = 22420 N = 2242kgf = 2,242tf
0,785
13 25
Ry = 39,25 + 2,242 = 127,56 + 6,23 = 133,79tf
4 9
9
Rx = 4.39,25 + 2,242 = 157 + 5,04 = 162,04tf
4
(ici, on a pris g=10 m/s2)
On remarque, dans ce cas, l’effet de forces de pression qui sont les plus importantes, beaucoup plus
importantes que les forces d’impulsion.
4.
CALCUL DES SYSTÈMES HYDRAULIQUES SOUS PRESSION
Application 4.1.
Dans certains cas (de force majeure) il faut vider rapidement le lac d’accumulation devant un barrage.
Pour ce but, le barrage est prévu avec une vidange de fond de diamètre D et de longueur L, à la profondeur HM
par rapport au niveau maximal de l’eau dans le lac.
La surface transversale horizontale S du lac est donnée à l’aide d’une loi polynomiale du deuxième degré,
en fonction de la profondeur H mesurée par rapport au niveau de la vidange: S=a.H2+b.H+c (voir la figure 12).

S
HM
H
Hm Q
D

Figure 12 – Le système de l’application 4.1.

On demande de calculer le diamètre D de la vidange, nécessaire pour vider le lac jusqu’à une profondeur
minimale Hm dans le temps T.
Pour les calculs numériques, on va prendre:
a=-20; b=4000 m; c=200000 m2; HM=100 m; Hm=50 m; L=10 m; ζl=1,9;
α=1,1; T=24 h=86400 s.
Pour le calcul du coefficient de Darcy-Weissbach, on peut utiliser la formule de Sevelev
0,021
λ = 0,3
D
Solution
Les équations qui décrivent le phénomène sont les suivantes:
S = aH 2 + bH + c
Q.dt = − S .dH
Q = μA 2 gH
μ étant le module de débit d’un ajoutage (car la vidange agit comme un ajoutage) et A, la surface de sa section
transversale, à savoir
1 πD 2
μ= ;A=
λL 4
α +ζl +
D
Il résulte ainsi

dt = −
(aH 2 + bH + c ).dH = − 1 ⎛⎜ aH 32 + bH 12 + cH − 12 ⎞⎟.dH
μA 2 gH μA 2 g ⎜⎝ ⎟

1 ⎛2
5
2
3
1
1

t T0 = − ⎜ aH 2 + bH 2 + cH 2 ⎟ HH m
μA 2 g ⎜⎝ 5 3 2 ⎟ M

1 ⎡2 ⎛ 2 ⎞ 2 ⎛ 2 ⎞ 1 ⎛ 12 ⎞⎤
5 5 3 3 1
μA = ⎢ a⎜ H M − H m ⎟ + b⎜ H M − H m ⎟ + c⎜ H M − H m2 ⎟⎟⎥
⎜ 2 ⎟ ⎜ 2 ⎟ ⎜
T 2 g ⎣⎢ 5 ⎝ ⎠ 3 ⎝ ⎠ 2 ⎝ ⎠⎦⎥
En numérique,
⎡2 ⎛ 5 5
⎞ 2 ⎛ 3 3
⎞⎤
⎢ (− 20)⎜⎜100 − 50 ⎟⎟ + 4000⎜⎜100 − 50 2 ⎟⎟⎥
2 2 2

1 ⎢5 ⎝ ⎠ 3 ⎝ ⎠⎥
μA = ⎢ ⎥
86400.4,43 1 ⎛ 1 1

⎢ + 200000⎜⎜100 − 50 ⎟⎟
2 2 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎣ ⎝ ⎠ ⎦
μA = 2,417m 2

Pour trouver le diamètre D, on a résolu l’équation


1 πD 2
μA = = 2,417
λL 4
α +ζl +
D
qui, tenant compte de
0,021
λ = 0,3
D
peut être mise sous la forme
4 0,021.L
D 2 = 2,417 α +ζl +
π D1,3
0,21
D = 3,077 3 +
D1,3
La dernière forme se résout par itérations successives, introduisant toujours pour les valeurs de D sous la
deuxième racine carrée à droite, les valeurs obtenues à gauche.
Partant, par exemple, avec D=1 m, on obtient successivement les valeurs D = 1,000; 2,348; 2,322;
2,322; …
La solution est donc, D = 2,322 m mais puisqu’on prend toujours des valeurs standardisées et pour des
raisons de sécurité, on va choisir D = 2,4 m.

Application 4.2.
Soit l’installation de la figure 13.
Le récipient R, de section F, est alimenté d’un réservoir de niveau constant (RNC) à l’aide d’une conduite
de diamètre D, longueur L, ayant le coefficient de rugosité n est la somme des coefficients de résistance locale
Σζl = zeta. Le récipient R est muni d’un orifice de diamètre Do, ayant le module de débit μ = miu .
Au début, le robinet V étant fermé, les deux débits, Qc dans la conduite et Qo par l’orifice, ainsi que la
charge h de l’orifice sont nulles.
On suppose ensuite que la vanne V s’ouvre rapidement et complètement (la somme des coefficients de
résistance locale devient maintenant Σζl = zeta) et on demande de calculer le temps nécessaire pour que le niveau
dans le récipient (h) ainsi que la distance où le jet atteint le terrain (dist) arrivent à leurs valeurs maximales est
quelles sont ces valeurs.
Solution
A un moment donné, quand le niveau dans le récipient est h, les deux débits respectent les relations
connues:
H2− h
H 2 − h = M .Qc 2 ⇒ Qc =
M
où M représente le module de résistance de la conduite qui se calcule suivant les formules
λL
+ ∑ζ l
D 8g 1
M= 2
⇒ ∑ ζ l = zeta ⇒ λ = 2 ⇒ C = R 1 / 6
2 gA C n
D πD 2
⇒R= ⇒ A=
4 4
respectivement
πDo2
Qo = μ . Ao. 2 gh = CC h ⇒ μ = miu ⇒ Ao = ⇒ CC = μ . Ao. 2 g
4
RNC

D
H2
L
n
zeta F
M

R h
V
Do miu

Qo
Qc
H1

dist

Figure 13 - Le système de l’application 4.2.

L’équation de la continuité conduit à la relation (équation différentielle)


dh H2− h
F = Qc − Qo = − CC h
dt M
très difficile à résoudre (intégrer) par voie analytique.
Il y a, quand même, une solution assez simple pour trouver la fonction recherchée h(t) si on renonce à
l’idée d’intégration analytique et on fait appel aux différences finies, résolvant directement le cas numérique
donné.
Les différences finies remplacent les différentielles de la manière suivante:
dh ⇒ Δh = hf − hi; dt ⇒ Δt = tf − ti
hi + hf ti + tf
h ⇒ hm = ; t ⇒ tm =
2 2
où hi représente la valeur initiale de h au moment initial ti et hf représente la valeur finale de h au moment final
tf; hm et tm représentent les valeurs moyennes de h et t pour le pas de calcul considéré; les valeurs initiales sont
toujours connues tandis que les valeurs finales représentent les inconnues du problème.
La voie la plus simple pour résoudre cette équation est celle de choisir une valeur (connue est constante)
pour Δh. Par conséquent, on peut calculer successivement:
hi + hf H 2 − hm
hf = hi + Δh ⇒ hm = ⇒ Qc = ⇒ Qo = CC hm
2 M
F .Δh ti + tf
⇒ Δt = ⇒ tf = ti + Δt ⇒ tm =
Qc − Qo 2
Une fois le calcul pour un pas de calcul terminé, on passe au pas suivant en considérant les valeurs
finales du pas antérieur comme valeurs initiales pour le nouveau pas.
Tableau no.1
miu Do Ao CC D n C lambda
0.6 0.2 0.0314 0.0835 0.2 0.011 55.18 0.025776

zeta A L M H2 H1 F dh
3 0.031 100 821.33 20 1.5 5 0.1

On va donner un exemple considérant les valeurs numériques du tableau no.1 (miu=μ, Do, D, L, n, zeta,
H2, H1, F, dh=Δh – unités de mesure du SI) où se trouvent aussi les valeurs des constantes calculées à l’aide des
formules ci-dessus (Ao, CC, C, lambda=λ, A, M).

Tableau no.2
ti hi hf hm Qo Qc dt tf tm Vo dist
0 0 0 0 0
0 0 0,1 0,05 0,018662 0,155852 3,644581 3,6446 1,82229 0,594347 0,328675
3,6446 0,1 0,2 0,15 0,032324 0,155461 4,060518 7,7051 5,674839 1,029439 0,569281
7,7051 0,2 0,3 0,25 0,041731 0,155069 4,411555 12,117 9,910876 1,329 0,734939
12,117 0,3 0,4 0,35 0,049376 0,154676 4,748342 16,865 14,49082 1,572494 0,869591
16,865 0,4 0,5 0,45 0,055987 0,154282 5,086746 21,952 19,40837 1,783041 0,986024
21,952 0,5 0,6 0,55 0,061896 0,153887 5,435339 27,387 24,66941 1,971226 1,09009
27,387 0,6 0,7 0,65 0,067289 0,153491 5,800304 33,187 30,28723 2,142948 1,185053
33,187 0,7 0,8 0,75 0,07228 0,153094 6,187024 39,374 36,2809 2,301896 1,272951
39,374 0,8 0,9 0,85 0,076947 0,152696 6,600814 45,975 42,67481 2,450555 1,35516
45,975 0,9 1 0,95 0,081348 0,152296 7,047362 53,023 49,4989 2,590698 1,432659
53,023 1 1,1 1,05 0,085522 0,151896 7,533079 60,556 56,78912 2,72364 1,506176
60,556 1,1 1,2 1,15 0,089502 0,151495 8,065463 68,621 64,58839 2,850387 1,576268
68,621 1,2 1,3 1,25 0,093312 0,151093 8,653506 77,275 72,94788 2,971734 1,643373
77,275 1,3 1,4 1,35 0,096973 0,150689 9,30823 86,583 81,92875 3,088317 1,707843
86,583 1,4 1,5 1,45 0,100501 0,150285 10,0434 96,626 91,60456 3,200656 1,769967
96,626 1,5 1,6 1,55 0,103908 0,149879 10,87653 107,5 102,0645 3,309183 1,829983
107,5 1,6 1,7 1,65 0,107208 0,149472 11,83031 119,33 113,4179 3,414263 1,888092
119,33 1,7 1,8 1,75 0,110409 0,149064 12,93476 132,27 125,8005 3,516203 1,944465
132,27 1,8 1,9 1,85 0,11352 0,148655 14,23047 146,5 139,3831 3,615271 1,999249
146,5 1,9 2 1,95 0,116547 0,148245 15,77383 162,27 154,3852 3,711695 2,052572
162,27 2 2,1 2,05 0,119498 0,147834 17,64551 179,92 171,0949 3,805677 2,104544
179,92 2,1 2,2 2,15 0,122378 0,147422 19,96522 199,88 189,9003 3,897393 2,155263
199,88 2,2 2,3 2,25 0,125192 0,147008 22,91857 222,8 211,3422 3,987 2,204816
222,8 2,3 2,4 2,35 0,127944 0,146593 26,80982 249,61 236,2064 4,074637 2,253279
249,61 2,4 2,5 2,45 0,130637 0,146178 32,17468 281,79 265,6986 4,160428 2,300722
281,79 2,5 2,6 2,55 0,133277 0,145761 40,0522 321,84 301,8121 4,244486 2,347206
321,84 2,6 2,7 2,65 0,135865 0,145342 52,75757 374,6 348,2169 4,326911 2,392787
374,6 2,7 2,8 2,75 0,138405 0,144923 76,70944 451,31 412,9505 4,407794 2,437516
451,31 2,8 2,9 2,85 0,140899 0,144502 138,7561 590,06 520,6832 4,48722 2,481439
590,06 2,9 3 2,95 0,143349 0,14408 684,0466 1274,1 932,0846 4,565265 2,524597
1274,1 3 3,1 3,05 0,145759 0,143657 -237,914 1036,2 1155,151 4,641997 2,56703
1036,2 3,1 3,2 3,15 0,148129 0,143233 -102,12 934,07 985,1341 4,717482 2,608774
934,07 3,2 3,3 3,25 0,150462 0,142807 -65,3189 868,76 901,4147 4,791778 2,649859
868,76 3,3 3,4 3,35 0,152759 0,14238 -48,1745 820,58 844,668 4,864939 2,690317

Le calcul proprement dit est présenté dans le tableau no.2, fait à l’aide d’une “feuille” Microsoft Excel,
un programme appartenant au groupe de programmes Microsoft Office (MS Office); ce type de problème peut
être résolu facilement à l’aide de ce programme (tableurs) et, évidemment, grâce à l’existence des ordinateurs
actuels.
On peut remarquer dans ce tableau que les quatre dernières lignes sortent de la solution du problème
parce que dans la colonne dt=Δt il y a des valeurs négatives; c’est à cause du fait que pour ces valeurs de h, Qo
dépasse Qc est le phénomène devient stationnaire au moment où Qo = Qc.
Figure 14 - Variation en temps du niveau dans le recipient
(hm vers tm )

3.5
3
2.5

Niveau (m)
2
1.5
1
0.5
0
0 200 400 600 800 1000
Temps (s)

Pour le calcul de la distance « dist » on a fait appel aux connaissances de la mécanique générale: le
lancement d’un corps dans le champ gravitationnel avec une vitesse initiale horizontale Vo – la vitesse de sortie
de la veine de l’orifice:
Qo gt 2 2 H1 2 H1
Vo = ⇒ = H1 ⇒ t = ⇒ dist = Vo
Ao 2 g g
Puisque, dans ce cours, on n’a pas détaillé le phénomène de contraction de la veine sortant de l’orifice, ici
le calcul n’est pas très exact: en réalité, la vitesse de sortie n’est pas Vo mais une vitesse plus élevée, de la section
contractée
Vc=Q/Ac=Q/εAo=Vo/ε
où ε < 1 représente le coefficient de contraction.
Du tableau résulte les valeurs maximales (stationnaires) de h et dist:
hm = 2,95m
dist = 2,52m
atteintes après le temps tm=932 s (environ 16 minutes).
Les valeurs stationnaires peuvent être calculées beaucoup plus simple, de la condition Qc = Qo; il résulte
la valeur:
H2 20
h= = = 2,97m
1 + M .CC 2
1 + 821.0,0835 2
évidemment un peu différente de la valeur hm obtenue par voie numérique (les différences finies introduisent
quelques erreurs qui peuvent quant même être réduites en réduisant aussi le pas de calcul; si nous prenions
dh=0,05 au lieu de 0,1, la différence était plus faible).
A l’aide des valeurs calculées dans le tableau, on peut faire de représentations graphiques très
suggestives; dans la figure 14 on a choisi le niveau h dans le récipient R et on voit son évolution asymptotique
pendant le temps, vers la valeur maximale et stationnaire de 2,95 (2,97) mètres.

Application 4.3.
Soit le système hydraulique de la figure 15. Sur le dessin sont inscrites les diamètres (400 et 200 mm), les
coefficients de rugosité (n) et tous les longueurs. On connaît la pression dans la couche d’air du réservoir amont
po=5 bar et on connaît aussi que la vanne de ligne (point 5) est complètement ouverte, ayant un coefficient de
perte de charge (locale) ζl=2. Les coudes ont tous le même coefficient de perte de charge (locale) ζl=0,2.
On demande la pression de service ps (pression amont de la vanne de réglage - point 9) si le débit
transporté par le système est Q=250 l/s. On demande aussi de calculer quel sera le débit maximal pour que la
pression de service ne “tombe” sous une valeur minimale ps,min= 0,6 bar.
Solution
Premièrement, on a dessiné sur la même figure les lignes caractéristiques, c’est-à-dire la ligne
énergétique LE et la ligne piézomètrique LP. Il résulte que pour déterminer la pression de service ps il est
nécessaire de calculer le niveau piézomètrique à l’entrée de la vanne car le niveau de l’axe de la conduite est
bien connu. D’autre part, pour calculer ce niveau piézomètrique, il est nécessaire de calculer toutes les pertes de
charge (linéairement distribuées hi et locales hl) est les termes cinétiques αV2/2g sur la dernière conduite.
Pour les pertes de charge on a la formule générale:
V2 Q2 ζ
h =ζ =ζ 2
= MQ 2 ⇒ M =
2g 2 gA 2 gA 2
où ζ = ζi = λL/D pour les pertes de charge linéaires et ζ = ζl pour les pertes de charge locales.

h1
h1-2
h2 +h3 +h4+h2-3+h3-4
LE h4-5
h5
LP h5-6

h6 +h7 +h8+h6-7+h7-8
h8-9

ps/γ
po/γ

8 9
400
n=0,013 5m
7
5 6 3m
4
po 200 4m
n=0,011

3
2m
2
1 2 PR
400
n=0,011
20 m 5m 5m 10 m

Figure 15 - Le système de l’application 4.3.

Les coefficients de perte de charge locale sont soit connus de l’énonce du problème (les coudes et la
vanne de ligne), soit ils peuvent être trouvés rapidement dans les livres spécialises: ζl=0,5 pour l’entrée du
réservoir dans la conduite (point 1) et ζl=0,4 pour la réduction de section du point 3.
Pour l’élargissement de section du point 7 on utilise la formule de Borda-Carnot:
2 2
⎡⎛ D ⎞ 2 ⎤ ⎡⎛ 400 ⎞ 2 ⎤
ζ l = ⎢⎜⎜ ⎟⎟ − 1⎥ = ⎢⎜
2
⎟ − 1⎥ = 9
⎢⎣⎝ D1 ⎠ ⎥⎦ ⎢⎣⎝ 200 ⎠ ⎥⎦
Pour le calcul du coefficient des pertes de charges linéaires, le coefficient λ de Darcy-Weissbach, on a
utilisé le coefficient C de Chézy car l’énonce du problème donne le coefficient de rugosité n:
8g 1 D
λ = 2 ⇒ C = R 1 / 6 ⇒ R = (metres)
C n 4
Tableau no.3
Nr.cr D A n C lambd L zeta M Q V h_V h_Q al Tc
t. a ph
a
1 0,4 0,125 0,5 1,615 0,25 1,99 0,101 0,101 1,2 0,242
1…2 0,4 0,125 0,011 61,94 0,0204 20 1,023 3,304 0,25 1,99 0,2066 0,206 1,2 0,242
2 0,4 0,125 0,2 0,646 0,25 1,99 0,0404 0,044 1,2 0,242
2…3 0,4 0,125 0,011 61,94 0,0204 2 0,102 0,330 0,25 1,99 0,0207 0,020 1,2 0,242
3 0,2 0,031 0,4 20,67 0,25 7,96 1,2924 1,292 1,2 3,877
3…4 0,2 0,031 0,011 55,18 0,0257 4 0,516 26,64 0,25 7,96 1,6656 1,665 1,2 3,877
4 0,2 0,031 0,2 10,33 0,25 7,96 0,6462 0,646 1,2 3,877
4…5 0,2 0,031 0,011 55,18 0,0257 5 0,644 33,31 0,25 7,96 2,082 2,082 1,2 3,877
5 0,2 0,031 2 103,3 0,25 7,96 6,4618 6,461 1,2 3,877
5…6 0,2 0,031 0,011 55,18 0,0257 5 0,644 33,31 0,25 7,96 2,082 2,082 1,2 3,877
6 0,2 0,031 0,2 10,33 0,25 7,96 0,6462 0,646 1,2 3,877
6…7 0,2 0,031 0,011 55,18 0,0257 3 0,387 19,98 0,25 7,96 1,2492 1,249 1,2 3,877
7 0,4 0,125 9 29,0 0,25 1,99 1,8174 1,817 1,2 0,242
7…8 0,4 0,125 0,013 52,41 0,0285 5 0,357 1,154 0,25 1,99 0,0721 0,072 1,2 0,242
8 0,4 0,125 0,2 0,646 0,25 1,99 0,0404 0,040 1,2 0,242
8…9 0,4 0,125 0,013 52,41 0,0285 10 0,714 2,308 0,25 1,99 0,1443 0,143 1,2 0,242
297,0 0,25 18,568

Les calculs se trouvent dans le tableau no.3 qui est aussi une “feuille” Excel, quelques variables ayant le
nom changé: lambda=λ, zeta=ζ, alpha=α, Tc=terme cinétique=αV2/2g. Les unités de mesure sont celles de SI
(Système Internationale).
Pour la perte de charge (h), il y a deux colonnes (bien identiques), h_V et h_Q, calculées avec les deux
formules:
V2
h _V = ζ ; h _ Q = MQ 2
2g
et la somme des toutes les pertes de charge est Σh=18,568 m.
Prenant comme niveau de référence (z=0), le plan au niveau de l’axe de la première (et la plus basse)
conduite (noté avec PR dans la figure), on peut maintenant écrire la relation de Bernoulli entre le point “0” à la
surface de l’eau dans le réservoir et le point 9 (juste en amont de ce point):
p9 αV9
2 9
p0
z0 + = z9 + + + ∑h
γ γ 2g 0

avec
p0 5.105
z0 = 2m; = = 50,97m; z9 = 14m;
γ 9810
αV92 9
= Tc9 = 0,24m; ∑ h = 18,57 m
2g 0

Tout de suite, on arrive au premier résultat:


ps p9 p0 αV92 9
= = z0 + − z9 − − ∑ h = 2 + 50,97 − 14 − 0,24 − 18,57 = 20,16m
γ γ γ 2g 0

⎛p ⎞ N
ps = γ ⎜⎜ s ⎟⎟ = 9810.20,16 = 197769,6 2 ( Pa) = 1,98bar
⎝γ ⎠ m
Pour la deuxième tâche, remarquons que la somme de toutes les pertes de charge peut être calculé avec la
formule:
Σh = ΣM .Q 2 (= 297 ,088.0,25 2 = 18,568)
et, aussi, que le terme cinétique peut être mis sous la forme:
αV 2 α
= 2
Q2
2g 2 gA
Alors, la loi de Bernoulli, écrite entre les points “0” et “9” devient
p p s ,min ⎛ α 9 ⎞
z0 + 0 = z 9 +
γ γ
+ ⎜⎜ 2
+ ∑ M ⎟⎟Q 2

⎝ 2 gA9 0 ⎠
et on peut calculer le débit avec une formule simple
H*
Q=
M red

⎛ p⎞ ⎛ p⎞ ⎛ p⎞ ⎛ p⎞
H * = ⎜⎜ z + ⎟⎟ − ⎜⎜ z + ⎟⎟ = ⎜⎜ z + ⎟⎟ − ⎜⎜ z + ⎟⎟
⎝ γ ⎠entree ⎝ γ ⎠ sortie ⎝ γ ⎠0 ⎝ γ ⎠9
α 9
M red = + ∑M
2 gA92 0

Avec les valeurs numériques, on obtient:


⎛ 5.10 5 ⎞ ⎛ 0,6.10 5 ⎞
H * = ⎜⎜ 2 + ⎟ − ⎜ 14 + ⎟ = (2 + 50,97 ) − (14 + 6 ,12) =
⎝ 9810 ⎟⎠ ⎜⎝ 9810 ⎟⎠
52,97 − 20,12 = 32,85 m
1,2
M red = 2
+ 297 ,088 = 3,877 + 297 ,088 = 300,965 s 2 / m 5
19,62.0,1256
32,85
Q= = 0,330 m 3 / s = 330l / s
300,965
D’autre part, si on néglige le terme cinétique et on met Mred=297,088, on obtient
32,85
Q= = 0,332m 3 / s = 332.l / s
297 ,088
une différence négligeable par rapport au premier résultat.

BIBLIOGRAPHIE

V. Anton, M. Popoviciu, I. Fitero – Hidraulică şi Maşini Hidraulice, Editura Didactică şi Pedagogică, Bucureşti,
1978.
I. Anton – Turbine Hidraulice, Ed. Facla, Timişoara, 1979.

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